Parné sur Roc

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Transcript Parné sur Roc

Parné-sur-Roc est une commune française, située dans le département de la
Mayenne et la région Pays de la Loire, peuplée de 1 241 habitants
Nous roulons tranquillement lorsqu'un panneau attire notre attention : "Parné-SurRoc, petite cité de caractère". Un peu plus loin, un autre panneau précise : "église du
XIè siècle". Ce n'est pas sur la grand-route, mais nous apercevons le village au loin.
On y va ! D'ailleurs, j'ai soif ! "Tu sais, me dit Yvonne, dans un petit village, trouver
un bar…"
Et bien oui, nous avons trouvé un bar ouvert ! Tenu par un jeune homme charmant,
amoureux de son village, et qui nous a expliqué tout ce qu'il fallait voir !
Je rends hommage aux municipalités qui savent faire effort pour maintenir ces lieux de
vie dans leur village.
En arrivant dans le village, au pied de
l’église, Yvonne avait photographié cet
imposant calvaire. Et nous voici devant
l'église. XI° siècle, je vous rappelle!
Dans le sas d'entrée, une vidéo vous raconte, si vous le lui demandez poliment (c'est-àdire si vous pressez le bouton) toute l'histoire de Parné-sur-Roc. Quand vous passez le
deuxième portail du sas, une musique douce commence à jouer juste pour vous.
Et quelle surprise vous attend ! Vous voyez les murs ?
Ces peintures murales du XVIème, fort bien conservées, vous attendent depuis cinq
siècles… Elles ont quelque chose d'émouvant. Elles ont été découvertes en 1952. Ici,
L'atelier des saints Crépin et Crépinien, le Christ ressuscité, St Joseph et l'Enfant Jésus.
la Messe de saint Martin avec l'épisode des bavardes : trois femmes s'interpellent
devant un grand diable emplumé tandis qu'un autre diable semble partir à la renverse.
La Vierge des douleurs, avec le cœur transpercé par sept glaives immenses… à côté, St
Jérôme présente la bible au Christ en croix.
Si j'ai bien identifié, il s'agit de Saint Tugal,
un saint breton, évêque de Tréguier.
Dans l'embrasure de cette fenêtre,
peinture médiévale du XIIème siècle.
La série de tableaux peints dans la nef est tout à fait représentative de la
ferveur individuelle, caractéristique des 15e et 16e siècles. Celle-ci réclamait
une protection matérielle auprès des saints guérisseurs et intercesseurs,
comme les saints Crépin et Crépinien, patrons des cordonniers. La date de
1603 est postérieure et signale vraisemblablement une "restauration" des
peintures. L'herminette et l'équerre permettent de voir en saint Joseph le
patron des charpentiers plutôt que le père nourricier de l'Enfant Jésus.
Pour-tant, le père nourricier, matérialisé par le lys surmonté de la colombe,
est à mettre en rapport avec le culte de Joseph alors en plein renouveau. La
Vierge aux sept douleurs est également un thème en pleine expansion..
La présence de saint Tugal, évêque de Tréguier en Bretagne, s'explique par le
dépôt ancien d'une partie de ses reliques au château de Laval (Davy C.,
Peintures murales en Mayenne, Itinéraire du patrimoine n° 96, Paris, 1995, p.
12-13).
En 2007, d'importants travaux de dégagement de peintures murales et de
restauration ont mis à jour de nouveaux décors. Cette série de peintures
murales s'est alors enrichie de la découverte de la scène de la Messe de saint
Martin et les bavardes.
"Inventaire général du patrimoine culturel"
Cette descente de croix du XVII° siècle due
à l'angevin Pierre Bardeau (1668) vient du
retable de la chapelle des Calvainiennes à
Mayenne.
La chaire, comme je n'ai avais jamais vue,
est en calcaire polychrome, avec sa couronne royale fleurdelisée. (XVIIème siècle)
Mais appréciez la hauteur des marches !
Heureusement que le prêtre ne monte plus
en chaire pour l'homélie !!!
Appréciez le plafond caréné et lambrissé, les poutres travaillées…
Tableau du Rosaire de 1622 : la Vierge remet le
Rosaire à Saint Dominqiue et Sainte Catherine.
L'art moderne est présent, avec cette
statue : "Marie et Joseph cherchent un
abri" réalisée et offerte par Erni
Heskamp en 2007.
Et le classique aussi !
Nous sommes sortis de cette église comme si nous émergions d'un autre monde,
comme si nous laissions un trésor derrière nous…
Mais le village nous a accueillis avec toute
sa beauté et sa sérénité, lui aussi nous
offrant la paix d'une époque lointaine…
Dans le village l'impression de magie se poursuit. Regardez cette drôle de maison, avec ses
deux tourelles… En fait, il s'agit des tours d'escaliers de deux maisons contiguës à
l'origine.
L'ensemble, consacré au tissage avant la Révolution, devient ensuite une auberge.
Avez-vous jamais vu pareille maison ? Quels
elfes, quelles fées habitent là ? C'est la Maison
Fripier, construite en 1868. Cette remarquable
construction est l'exemple le plus achevé d'un
style qui a fleuri à Parné.
Ci-dessus, ma Maison Faucheux (1878)
L'industrie mayennaise de la poterie,
héritée du Moyen-Âge, fournissait
encore des matériaux de construction
au XIXème siècle.
La Maison de la Croix Blanche, caractéristique des maisons de la fin du Moyen-Âge,
avec son étage à colombages de bois. Bâtie en 1454, on lui ajouta un corps perpediculaire côté jardin, et une tourelle d'escalier à la fin du XVI° siècle pour en faire une
hôtellerie. Puis entre 1740 et 1860 environ, elle fut habitée par des tisserands. Le
tissage se faisait dans une demi-cave humide, dont on voit l'entrée au mignon.
Partout, dans le bourg, de petites statuettes ornent les façades, bien abritées dans
leur niche.
Curieuses ou amusantes, elles témoignent du désir de chacun de contribuer à la beauté et
l'originalité de sa cité.
Ces petits "chemins de bourg" qui grimpent sur le coteau s'appellent des roquets. Car ici,
ça monte ! C'est sans doute pourquoi on a vu une "rue des Chèvres" !
La chapelle Notre Dame de Pitié
située au point culminant, domine le bourg. Remarquez la gloriette sui surmonte le porche et
se détache du toit !
Ancien lieu de pèlerinage, elle
fut restaurée en 1843 et
reconstruite en 1872.
Elle abrite un monument funéraire dédié à Monseigneur
RICOSSET.
Le vieux pont, à la sortie du bourg, est situé sur le tracé de la voie médiévale reliant Tours
au Mont Saint-Michel. Les voyez-vous, les troupes de pèlerins, bâton en main ?
Beaucoup plus prosaïquement, nous l'empruntons en voiture…
La visite est-elle terminée ?
Non, nous arrivons à une autre découverte de taille : des fours à chaux !
Les éléments les plus anciens sont deux fours-tourelle de forme cylindrique et
consolidés par de puissants contreforts. Ils sont percés à la base de trois
embrasures pour le défournement, construits en 1818.
En 1868, un four-falaise perpendiculaire à la route est joint au four de l'ouest.
Il ne comporte qu'une embrasure, ce qui limite les pertes de chaleur.
En 1880, un nouveau four-falaise est édifié. Perpendiculaire, il vient rejoindre
le four-tourelle oriental.
La chaux est obtenue par cuisson du calcaire carbonifère exploité dans la
carrière voisine.
Les fours sont chargés par le sommet, le gueulard, en alternant couches de
pierre et de charbon.
Une machine à vapeur, installée sur la plate-forme en 1893, facilité la traction
des wagonnets.
L'activité cesse en 1936.
En 1895, cinquante ouvriers
s'activaient sur les sites de
Parné.
Certains furent logés, à partir de
1871-1872, dans cette série de
six maisons ouvrières adossées
au four à chaux. (voir diapo
précédente)
La sévérité des façades est
modérée par un décor de rosaces
en terre cuite que l'on retrouve
sur d'autres constructions de la
même époque.
Une des cheminées émerge encore de la verdure qui a pris possession des lieux….
Autour du village, les pommiers murissent leurs fruits…
Un dernier regard à l'Ouette, qui coule paisible, sans se soucier des siècles qui passent,
et nous reprenons notre route… Mais je crois qu'une partie de notre cœur restera à
Parné-Sur-Roc…
Photos : Yvonne
Renseignements de sources diverses
Texte : Jacky
Musique : Guitare par Arnaud Dumond : Recuerdos de la Alhambra de Tarregas
Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix
[email protected]
http://jackydubearn.over-blog.com/
http://www.jackydubearn.fr/