Chapitre 8 Les mesures de performance de l`entreprise

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Transcript Chapitre 8 Les mesures de performance de l`entreprise

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8. Les mesures de performance
de l’entreprise
Éléments de compétence :
• Analyser l’information comptable et
financière à des fins de gestion
commerciale
• Contribuer à la planification et au contrôle
budgétaire ainsi qu’à la mesure de la
performance d’activités de l’entreprise
Introduction
• Le travail du gestionnaire financier ne s’arrête
pas à la production des états financiers et des
budgets. En réalité, c’est à partir des états
financiers que sa tâche commence.
• En se basant sur le bilan et l’état des résultats,
le gestionnaire peut mesurer la performance de
l’entreprise à l’aide, entre autres, des ratios.
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.1
2
Les états financiers
• Le bilan sert à déterminer :
– ce que l’entreprise possède ou ce qu’on lui doit (l’actif) ;
– les dettes de l’entreprise (le passif) ;
– les montants appartenant aux actionnaires (l’avoir des actionnaires), qu’il s’agisse
de capital-actions ou de surplus d’apport, ainsi que les sommes réinvesties que
l’on nomme les bénéfices non répartis.
• L’état des bénéfices non répartis permet de connaître :
– la variation d’un seul poste, les bénéfices non répartis, et ce, pour une période de
temps donnée, par exemple pour un exercice financier qui va du 1er janvier au
31 décembre.
• L’état des résultats permet de déterminer
:
– les produits d’exploitation engendrés par l’entreprise (qu’ils aient été encaissés ou
non) ;
– les charges d’exploitation s’y rapportant (qu’elles aient été déboursées ou non) ;
– le bénéfice ou la perte qui en résulte, et ce, pour une période de temps donnée
(par exemple pour un exercice financier qui va du 1er janvier au 31 décembre).
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3
•
•
•
•
Les méthodes de mesure de
la performance
Différentes méthodes permettent de mesurer la performance d’une
entreprise.
Quoique chacune de ces méthodes comporte des avantages, elles
présentent aussi des lacunes.
De ce fait, le gestionnaire financier ne doit pas se fier uniquement
aux résultats obtenus à l’aide d’une seule méthode ; il doit plutôt
recourir à l’ensemble de ces méthodes qui sont complémentaires.
Pour appliquer efficacement ces méthodes, on se référera aux états
financiers de la société Unibroue. Dans le but de faciliter notre tâche,
on se servira du tableau synthèse ci-après, qui a été réalisé à partir
des deux derniers rapports annuels de l’entreprise1.
1. Voir le site www.unibroue.com.
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© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
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L’analyse horizontale
• L’analyse horizontale consiste à examiner l’évolution de certains
postes clés des états financiers sur au moins deux exercices (de
préférence trois).
• Elle permet aussi de faire des rapprochements entre certains
postes qui ont tendance à évoluer de pair, par exemple le niveau
des ventes et celui des stocks.
• On doit rechercher les forces et les faiblesses de l’entreprise en ce
qui concerne l’évolution des postes.
• Pour ce genre d’analyse, l’utilisation de graphiques est très utile.
• En se basant sur le bilan et l’état des résultats, le gestionnaire peut
mesurer la performance de l’entreprise à l’aide, entre autres, des
ratios.
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L’analyse horizontale (suite)
• Certains faits ressortent de l’analyse horizontale d’Unibroue.
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L’analyse horizontale (suite)
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L’analyse horizontale (suite)
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L’analyse horizontale (suite)
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L’analyse horizontale (suite)
• L’analyse horizontale permet de trouver des pistes et
de se poser certaines questions.
• Par exemple, on constate que l’entreprise a connu une
diminution des ventes de 7,9 % de 1999 à 2001.
• Les gestionnaires ont dû prendre des décisions pour
minimiser l’effet de cette diminution sur les résultats et
la structure financière de l’entreprise.
• D’autres outils de mesure de performance faciliteront
l’approfondissement de cette analyse.
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L’analyse verticale
• L’analyse verticale permet de comprendre les relations
qui existent entre certains postes des états financiers
durant un même exercice.
• Afin de réaliser cette analyse, on ajoutera donc les
pourcentages aux montants dans les états financiers des
trois derniers exercices.
• Ainsi, les postes du bilan seront présentés sous forme
de pourcentage de l’actif total, et les postes de l’état des
résultats, sous forme de pourcentage des ventes totales.
• Le bilan et l’état des résultats d’Unibroue ainsi convertis
sont présentés ci-après.
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L’analyse verticale (suite)
• Voici certains faits qui ressortent de l’analyse verticale d’Unibroue.
•
– Pour les trois exercices, la majeure partie de l’actif total se compose
d’immobilisations (64 %).
– Bien que les actifs liquides semblent importants, ils ne représentent que 6 à 7 %
de l’actif total, et ce, pour les trois exercices.
– Le passif total représente seulement de 32 à 35 % de l’actif total. Cela signifie que
les actifs sont financés en grande partie par l’avoir des actionnaires.
– Le passif se divise comme suit : de 8 % à 10 % des actifs sont financés par le
passif à court terme, et de 23 à 26 % le sont par le passif à long terme.
– Le coût des produits vendus représente 54 à 56 % des ventes, alors que les
charges d’exploitation n’en représentent que 40 à 44 %, y compris les impôts sur
le revenu.
– La marge bénéficiaire brute représente de 44 à 47 % des ventes, alors que le
bénéfice net n’en représente que de 3 à 5 %.
Cette analyse permet d’établir certains liens entre des postes clés des états financiers.
D’autres outils de mesure de performance permettront d’analyser ces liens plus en
profondeur.
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•
•
•
•
•
•
L’analyse à l’aide de ratios
Les ratios sont des outils intéressants, car ils permettent de mettre en
relation certains postes des états financiers, tout comme l’analyse verticale.
Un ratio est le rapport établi entre deux postes. Par exemple, le ratio de
liquidité est le résultat de l’actif à court terme divisé par le passif à court
terme.
L’avantage des ratios réside dans leur popularité. En effet, l’utilisation des
ratios financiers est largement répandue. Ainsi, l’analyste peut comparer les
résultats de son analyse avec les ratios d’autres entreprises lorsque ces
données sont disponibles, ou avec les ratios de l’industrie.
Pour le moment, les ratios moyens de l’industrie sont fournis. Toutefois, plus
loin dans ce chapitre, on verra comment procéder pour accéder à ces
données à l’aide du réseau Internet.
Afin de faciliter leur utilisation et leur interprétation, on divise les ratios en
quatre grandes familles.
Chacune de ces familles regroupe des ratios qui donnent la mesure d’un
aspect précis de la performance de l’entreprise. On a réalisé les calculs qui
suivent à partir des états financiers de 2001 d’Unibroue.
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• Les ratios de liquidité (ou ratios de trésorerie)
permettent de mesurer la solvabilité de l’entreprise,
c’est-à-dire d’évaluer la capacité de l’entreprise à
rembourser ses passifs à court terme.
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8.6.1 Les ratios de liquidité
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•
Le ratio de liquidité générale
– Le ratio de liquidité générale (ou ratio de fonds de roulement) indique combien l’entreprise
possède d’actif à court terme pour rembourser son passif à court terme.
Actif à court terme
Passif à court terme
= 10 599 752 $
3 208 815 $
=
3,30 fois
• Ratio de l’industrie : 1,4 fois2
• Molson : 0,58 fois3
• Sleeman : 0,96 fois4
– Comme on peut le constater, Unibroue a un ratio de liquidité générale de 3,30 fois. Cela
signifie que l’actif à court terme de l’entreprise est plus de trois fois supérieur à son passif
à court terme. Ce résultat est excellent. Cette performance est supérieure à celle de
l’industrie et à celle des sociétés concurrentes, Molson et Sleeman.
– Idéalement, ce ratio doit être supérieur à 1. Plus le ratio est grand, plus l’entreprise a de
l’actif à court terme qu’elle peut liquider pour rembourser son passif à court terme.
– Cependant, un ratio trop élevé peut signifier que l’entreprise possède trop d’actif à court
terme (par exemple trop de stocks). Son rendement en sera touché. On doit évaluer ce
ratio en relation avec d’autres ratios, tel le ratio de rotation des stocks (voir plus loin).
2.
3.
4.
Voir le site http://internet2.mic.gouv.qc.ca/Internet/ppe/PPEFrancais.nsf.
Voir le site www.molson.com.
Voir le site www.sleeman.com.
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8.6.1 Les ratios de liquidité (suite)
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• Le ratio de liquidité immédiate
– Le ratio de liquidité immédiate (ou ratio de trésorerie) indique combien
l’entreprise possède d’actif à court terme liquide pour rembourser son
passif à court terme.
– Dans le ratio de liquidité générale, certains actifs à court terme pourraient
être difficiles à liquider rapidement (par exemple les frais payés d’avance
– et les stocks) afin de rembourser le passif à court terme.
– Ainsi, dans ce ratio, on considère uniquement les actifs à court terme
liquides tels que l’encaisse, les placements temporaires et les comptes
clients.
Encaisse + Placements temporaires + Comptes clients = 6 549 138 $ = 2,04 fois
Passif à court terme
3 208 815 $
• Ratio de l’industrie : non disponible
• Molson : 0,30 fois
• Sleeman : 0,52 fois
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8.6.1 Les ratios de liquidité (suite)
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– Comme on peut le constater, Unibroue a un ratio de liquidité immédiate de
2,04 fois. Cela signifie que l’entreprise possède 2,04 fois plus d’actif à court
terme liquide que de passif à court terme. Ce résultat est excellent. Il est
supérieur à celui de ses concurrentes, Molson et Sleeman.
– Plus le ratio est grand, plus l'entreprise dispose d’actif à court terme qu’elle peut
rapidement liquider pour rembourser son passif à court terme.
– Cependant, un ratio démesurément élevé peut signifier que l’entreprise ne
profite pas de la possibilité de faire fructifier les sommes excédentaires dans
des placements à long terme.
– Ainsi, si les gestionnaires financiers ne prévoient pas avoir besoin des liquidités
excédentaires dans un avenir rapproché, il est préférable de placer les sommes
dans des placements qui rapportent des revenus.
– Un ratio très élevé peut aussi signifier que l'entreprise a des comptes clients
trop élevés ou possède trop de stocks. En relation avec cette dernière
hypothèse, une analyse plus poussée montre que les stocks d’Unibroue
représentent 1,06 fois le passif à court terme (3 417 162 $/ 3 208 815$). Cette
proportion est de 0,41 fois pour Sleeman et de 0,21 fois pour Molson. Unibroue
possède-t-elle une quantité trop importante de stocks ?
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8.6.1 Les ratios de liquidité (suite)
21
• Les ratios de structure financière nous renseignent sur
la structure de financement de l’entreprise. Ces ratios
indiquent dans quelle proportion l'entreprise utilise la
dette pour financer son actif par rapport à l’avoir des
actionnaires.
• Ces ratios donnent un indice sur le niveau
d’endettement de l’entreprise. Ils permettent de savoir
si l’entreprise peut financer ses nouveaux actifs en
empruntant ou si elle devrait opter pour d’autres
sources de financement, par exemple l’émission
d’actions ou l’utilisation des bénéfices non répartis.
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8.6.2 Les ratios de structure financière
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•
Le ratio d’endettement
– Le ratio d’endettement permet de connaître la proportion de l’actif total qui est financé par la
dette.
Passif total x 100 $ = 11 448 858 $ x 100 $ = 34,6 %
Actif total
33 085 333 $
• Ratio de l’industrie : 90 %5
• Molson : 74 %
• Sleeman : 63 %
5.
–
Chez Unibroue, on fait moins appel à l’emprunt pour financer les actifs puisque le ratio de
34,6 % est beaucoup plus faible que le ratio moyen de l’industrie. Le ratio d’endettement de la
société est également beaucoup plus faible que celui de ses concurrentes, Sleeman et
Molson.
–
Plus ce ratio est faible, moins ses créanciers considéreront l’entreprise comme étant à risque.
Avec un ratio d’endettement aussi faible, on peut conclure que la société Unibroue pourrait à
nouveau emprunter à long terme pour financer sa croissance.
On constate que le ratio de l’industrie de 90 % est peu réaliste. On obtient un tel résultat lorsqu’on utilise des données moyennes qui
peuvent être faussées par l’endettement important de quelques entreprises isolées. Lorsqu’une donnée semble équivoque, il est préférable
de rechercher d’autres sources pour vérifier sa pertinence. Par exemple, le rapport annuel de la société Molson indique un ratio
d’endettement de 74 %, alors que celui de Sleeman indique un ratio d’endettement de 63 %.
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8.6.2 Les ratios de structure
financière (suite)
23
•
Le ratio d’autonomie financière
– Le ratio d’autonomie financière (ou ratio dette-équité) donne une indication de la structure de
financement de l'entreprise.
– Plus ce ratio est faible, plus l’entreprise est financièrement autonome. Cela signifie que la
société utilise les sources de financement internes telles que les bénéfices non répartis et le
capital-actions en plus grande proportion que le financement externe, le passif.
Passif total
= 11 448 858 $ x 100 $ = 0,53 fois
Avoir des actionnaires
21 636 475 $
–
• Ratio de l’industrie : non disponible
• Molson : 2,85 fois
• Sleeman : 1,70 fois
La conclusion va dans le même sens que pour le ratio précédent. Cela signifie que cette
entreprise est moins endettée que ses concurrentes. Elle est donc financièrement plus
autonome, car elle puise la majorité de son financement à même l’entreprise (les bénéfices non
répartis et le capital-actions).
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8.6.2 Les ratios de structure
financière (suite)
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•
Le ratio de couverture des intérêts
– Le ratio de couverture des intérêts indique le bénéfice net que l’entreprise a réalisé pour
payer ses charges d’intérêts.
– Plus le ratio est grand, plus le bénéfice net réalisé par l'entreprise permet de payer les
intérêts sur sa dette.
Bénéfice net + Intérêts débiteurs + Frais bancaires = 608 754 $ + 717 642 $ = 1,85 fois
Intérêts débiteurs + Frais bancaires
717 642 $
–
–
6.
• Ratio de l’industrie : –0,1 fois6
• Molson : 4,90 fois
• Sleeman : 3,26 fois
Ce résultat signifie que le bénéfice avant impôts permet de couvrir 1,85 fois la charge
actuelle d’intérêts et de frais bancaires. Il est supérieur au ratio de l’industrie mais
Sleeman et Molson, font meilleure figure.
Il semble curieux que la société Unibroue ait un ratio de couverture des intérêts plus
faible que ses concurrentes, alors qu’on a déjà conclu qu’elle était moins endettée. Il est
possible que le numérateur (le bénéfice net) soit trop faible par rapport au dénominateur
(les intérêts et les frais bancaires). On pourra vérifier cette hypothèse à l’aide d’autres
ratios présentés plus loin.
Une fois de plus, le ratio de l’industrie de –0,1 fois semble peu réaliste. Ce résultat est peut-être dû au fait que certaines
entreprises dans l’échantillon sont dans une situation où elles subissent des pertes plutôt que de réaliser des bénéfices. Il vaut
mieux faire des vérifications à partir d’autres sources. Ainsi, le rapport annuel de la société Molson indique un ratio de
couverture des intérêts de 4,90 fois, alors que celui de Sleeman précise un ratio de couverture des intérêts de 3,26 fois.
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8.6.2 Les ratios de structure
financière (suite)
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• Les ratios de gestion permettent d’évaluer l’efficacité
des décisions prises par les gestionnaires relativement
à la gestion de l'entreprise.
• En effet, l’ensemble de ces décisions influe sur la
performance de l’entreprise et, par conséquent, sur les
états financiers.
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8.6.3 Les ratios de gestion
26
•
Le ratio de rotation de l’actif total
– Le ratio de rotation de l’actif total indique le montant des ventes nettes généré
par chaque dollar investi dans l’actif total.
– En général, plus ce ratio est élevé, plus l’entreprise sait gérer ses actifs pour
réaliser des ventes.
Ventes nettes
Actif total
=
21 579 887 $
33 085 333 $
=
0,65 fois
• Ratio de l’industrie : non disponible
• Molson : 0,47 fois
• Sleeman : 0,73 fois
– Ainsi, chaque dollar investi dans les actifs d’Unibroue génère 0,65 $ de ventes
nettes.
– Ce résultat est meilleur que celui de Molson, mais plus faible que celui de
Sleeman.
– Les ratios suivants vont permettre de cerner davantage lesquels, parmi les actifs
totaux, sont plus ou moins performants en ce qui concerne les ventes réalisées.
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8.6.3 Les ratios de gestion (suite)
27
•
Le ratio de rotation des immobilisations
– Le ratio de rotation des immobilisations indique le montant des ventes généré par chaque dollar
investi dans les immobilisations.
– En général, plus ce ratio est élevé, plus l’entreprise sait gérer ses immobilisations pour réaliser
des ventes.
Ventes nettes
Immobilisations nettes
–
–
–
–
=
21 579 887 $
21 088 571 $
=
1,02 fois
• Ratio de l’industrie : non disponible
• Molson : 1,77 fois
• Sleeman : 2,13 fois
Ainsi, chaque dollar investi dans les immobilisations d’Unibroue génère 1,02 $ de ventes nettes.
Ce résultat est inférieur à ceux de Sleeman et de Molson.
Cependant, il faut être prudent dans l’interprétation de ce ratio. Une entreprise qui existe depuis
longtemps pourrait avoir certaines immobilisations très âgées. À cause de l’amortissement
cumulé, les immobilisations nettes seront donc plus faibles, ce qui diminue le dénominateur et
donne un meilleur résultat.
Inversement, une jeune entreprise qui possède peu d’amortissement cumulé et qui renouvelle
régulièrement ses immobilisations serait désavantagée. Il faut donc considérer les
immobilisations dans une perspective où les entreprises sont comparables.
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8.6.3 Les ratios de gestion (suite)
28
•
Le ratio de rotation des stocks
– Le ratio de rotation des stocks permet de mesurer la vitesse à laquelle les stocks sont renouvelés,
c’est-à-dire le nombre de fois que les stocks sont remplacés par de nouveaux produits.
– Un ratio élevé indique que les stocks de l’entreprise se renouvellent vite et que, par conséquent, les
stocks ne demeurent pas longtemps sur les tablettes avant d’être vendus. À l’inverse, un ratio de
rotation des stocks plus faible indique que les stocks de l’entreprise demeurent plus longtemps sur les
tablettes avant d’êtres vendus.
– De façon générale, il est préférable d’avoir un ratio élevé pour diminuer le risque de désuétude des
stocks. Cependant, il faut être prudent, car un ratio très élevé peut signifier que l’entreprise a de la
difficulté à répondre à la demande et qu’il y a rupture occasionnelle de stocks. Dans ce cas, l’entreprise
perd des ventes parce qu’il n’y a plus de stocks disponibles sur les tablettes.
– Lorsque ce ratio est trop faible, il y a risque de désuétude, car les stocks demeurent trop longtemps
dans l’entreprise avant d’être vendus.
Ventes nettes
Stock moyen7
–
7.
=
21 579 887 $
(3 315 567 $ + 3 417 162 $)/2
=
6,41 fois
• Ratio de l’industrie : non disponible
• Molson : 13 fois
• Sleeman : 8,72 fois
Chez Unibroue, les stocks se renouvellent en moyenne 6,41 fois par année. Cette contre-performance
dénote que l’entreprise a peut-être trop de stocks. C’est l’une des hypothèses qu’on avait formulées lors
des analyses horizontale et verticale.
Pour ce ratio, il est préférable d’utiliser le stock moyen comme dénominateur. Ainsi, le stock moyen se calcule comme suit :
(stock au début + stock à la fin)/2. Si les données ne sont pas disponibles, on peut utiliser seulement le stock à la fin.
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8.6.3 Les ratios de gestion (suite)
29
•
Le ratio de l’âge des stocks
– Le ratio de l’âge des stocks est directement lié au ratio précédent. Plutôt que de
considérer l’âge des stocks en nombre de renouvellements, on utilise le nombre de
jours moyens que les stocks demeurent dans l’entreprise avant d’être vendus.
365 jours
Ratio de rotation des stocks
= 365 = 56,9 jours
6,41
• Ratio de l’industrie : non disponible
• Molson : 28 jours
• Sleeman : 42 jours
– Ainsi, la conclusion va dans le même sens que pour le ratio précédent : Unibroue
possède trop de stocks pour le niveau de ses ventes par rapport à ses concurrentes.
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8.6.3 Les ratios de gestion (suite)
30
•
Le ratio du délai moyen de recouvrement des comptes clients
– Le ratio du délai moyen de recouvrement des comptes clients permet de mesurer le nombre
de jours moyen qui s'écoulent entre le moment de la vente à crédit et celui de l'encaissement
des comptes clients.
Comptes clients =
4 435 008 $
=
Ventes nettes/365
21 579 887 $/365
75 jours
• Ratio de l’industrie : 26,1 jours
• Molson : 33 jours
• Sleeman : 61 jours
–
On réalise que la société Unibroue gère moins rigoureusement ses comptes clients que ses
concurrentes. On peut noter la très bonne performance de Molson à cet égard.
–
Un ratio trop élevé peut engendrer des problèmes de liquidité, car l’entreprise doit notamment
débourser pour fabriquer le produit, payer ses employés, manipuler les stocks avant que les
clients paient pour les produits reçus. Le fait que l’entreprise tarde à percevoir ces montants
peut entraîner une crise de liquidités et rendre l’entreprise insolvable, voire provoquer la faillite.
–
L’analyse de ce ratio en relation avec les ratios de liquidité générale et de liquidité immédiate
confirme l’hypothèse selon laquelle les actifs à court terme liquides (les stocks et les comptes
clients) sont trop élevés. Ces deux postes avantageaient Unibroue dans le calcul des ratios de
liquidité générale et immédiate. Cependant, les ratios de gestion ont permis de réaliser que
plusieurs problèmes se posaient au sujet de la gestion des actifs.
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8.6.3 Les ratios de gestion (suite)
31
•
Le ratio du délai moyen de paiement des comptes fournisseurs
– Le ratio du délai moyen de paiement des comptes fournisseurs permet de mesurer le délai
entre la réception d'une facture et son paiement au fournisseur.
Comptes fournisseurs
=
Coût des produits vendus / 365
–
–
2 256 547 $
= 71 jours
11 539 905 $ / 365
• Ratio de l’industrie : non disponible
• Molson : non disponible
• Sleeman : 92 jours
Unibroue paie ses fournisseurs en moyenne après 71 jours. Bien que ce délai soit de 21 jours
plus rapide que celui de Sleeman, il semble assez long. Pour conclure, il faudrait connaître la
relation des fournisseurs avec cette entreprise. On sait que certaines entreprises étirent au
maximum le délai de paiement des fournisseurs afin de conserver leurs liquidités. Toutefois, on
doit s’assurer que cette pratique n’est pas nuisible aux relations de l’entreprise avec ses
fournisseurs.
Tel qu’on l’a mentionné, il est parfois difficile d’obtenir le coût des produits vendus (ou le coût
des marchandises vendues). Par exemple, Molson regroupe le coût des produits vendus, les
frais de vente et les frais d’administration dans son état des résultats. Dans ce cas, il est
impossible de calculer ce ratio.
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8.6.3 Les ratios de gestion (suite)
32
• Ce groupe de ratios fournit de l’information sur la
rentabilité de l’entreprise, c’est-à-dire sur sa capacité de
réaliser des bénéfices.
• On mesure les bénéfices en fonction des ventes, mais
aussi en fonction de l’investissement des actionnaires.
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8.6.4 Les ratios de rentabilité
33
•
Le ratio de la marge bénéficiaire brute
–
–
Le ratio de la marge bénéficiaire brute exprime de façon relative la marge bénéficiaire brute
par rapport aux ventes, ce qui permet de faire certaines comparaisons.
En général, on cherche à atteindre le ratio le plus élevé possible.
Marge bénéficiaire brute x 100 $ = 10 039 982 $ x 100 $ =
Ventes nettes8
21 579 887 $
–
–
8.
46,5 %
• Ratio de l’industrie : 30,4 %
• Molson : non disponible
• Sleeman : 47,7 %
Unibroue obtient donc une marge bénéficiaire brute de 0,465 $ pour chaque dollar de vente.
Ce résultat est supérieur à la moyenne de l’industrie et se situe très près de celui de Sleeman.
Cette bonne performance par rapport à l’industrie peut notamment s’expliquer par le fait
qu’Unibroue vend de la bière haut de gamme à un prix de vente plus élevé que les bières
traditionnelles.
En général, on utilise les ventes nettes pour calculer ce ratio, c’est-à-dire les ventes après déduction des escomptes,
rendus et rabais.
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8.6.4 Les ratios de rentabilité (suite)
34
•
Le ratio du bénéfice net
– Le ratio du bénéfice net exprime de façon relative le bénéfice net par rapport aux
ventes nettes, ce qui permet de faire certaines comparaisons.
– En général, on cherche à atteindre le ratio le plus élevé possible.
Bénéfice net x 100 $ = 608 754 $ x 100 $ = 2,82 %
Ventes nettes9
21 579 887 $
• Ratio de l’industrie : non disponible
• Molson : 12 %
• Sleeman : 10 %
– Unibroue dégage donc un bénéfice avant impôts de 0,0282 $ pour chaque dollar
de vente.
– Ce résultat est très inférieur à celui de ses concurrentes, malgré le fait qu’elle vend
ses produits à un prix de vente plus élevé. Il confirme l’hypothèse mentionnée
précédemment lors du calcul du ratio de couverture des intérêts et soulève des
questions sur les charges d’exploitation.
– En réalisant un bénéfice net inférieur à ses concurrentes, Unibroue est
potentiellement moins attrayante aux yeux des investisseurs.
9.
En général, on utilise les ventes nettes pour calculer ce ratio, c’est-à-dire les ventes après déduction des
escomptes, rendus et rabais.
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.6.4 Les ratios de rentabilité (suite)
35
•
Le ratio du rendement de l’actif total
– Le ratio de rendement de l’actif total (ou ratio de rentabilité de l’actif total) est le
rapport entre le bénéfice net réalisé et l'investissement dans l'actif total par une
entreprise.
– En général, on cherche à atteindre le ratio le plus élevé possible.
Bénéfice net x 100 $ = 608 754 $ x 100 $ = 1,84 %
Actif total
33 085 333 $
• Ratio de l’industrie : –0,6 %
• Molson : 5,67 %
• Sleeman : 7,50 %
– Unibroue dégage donc un bénéfice avant impôts de 0,0184 $ pour chaque dollar
d’actif total. Cette entreprise réalise donc moins de bénéfice à partir de ses actifs
que ses deux concurrentes, Molson et Sleeman.
– Toutefois, elle réussit mieux que la moyenne de l’industrie, qui affiche un
rendement négatif.
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.6.4 Les ratios de rentabilité (suite)
36
•
Le ratio du rendement de l’avoir des actionnaires
– Le ratio de rendement de l’avoir des actionnaires (ou ratio de rentabilité de l’avoir des actionnaires)
est le rapport entre le bénéfice net réalisé et l'investissement des actionnaires dans l’entreprise.
– En général, on cherche à atteindre le ratio le plus élevé possible.
Bénéfice net x 100 $
Avoir des actionnaires
–
–
–
= 608 754 $ x 100 $
21 636 475 $
= 2,81 %
• Ratio de l’industrie : non disponible
• Molson : 21,8 %
• Sleeman : 20,3 %
Unibroue dégage donc un bénéfice avant impôts de 0,0437 $ pour chaque dollar investi par les
actionnaires. Elle réalise donc beaucoup moins de bénéfices avec les sommes investies par les
actionnaires que Molson et Sleeman.
Les actionnaires prêtent une grande attention à ce ratio afin de connaître le rendement de leur
investissement. Les investisseurs potentiels analyseront aussi ce ratio avant d’investir dans une
entreprise. Ainsi, un investisseur sera porté à investir chez les concurrentes d’Unibroue, puisque
celles-ci obtiennent un meilleur rendement avec les sommes investies par les actionnaires.
Il faut cependant relativiser ce résultat en fonction de la situation particulière de la société Unibroue.
On a constaté qu’avec un ratio d’endettement de seulement 34,6 %, cette entreprise puise la
majeure partie de son financement dans l’avoir des actionnaires. Le fait qu’Unibroue est fortement
capitalisée (c’est-à-dire qu’elle a beaucoup plus d’avoir que de passif) influe sur les résultats de ce
ratio, car le dénominateur est élevé.
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.6.4 Les ratios de rentabilité (suite)
37
•
•
•
•
Si on veut interpréter correctement les ratios obtenus, on doit pouvoir les comparer à
d’autres ratios provenant de références solides.
Ainsi, on peut utiliser les bases de comparaison suivantes pour interpréter les ratios :
– les états financiers et les ratios des sociétés concurrentes (lorsqu’ils sont
disponibles) ;
– les états financiers et les ratios d’exercices antérieurs se rapportant à l’entreprise
étudiée ;
– les états financiers prévisionnels de l’entreprise étudiée ;
– les ratios moyens de l’industrie publiés par divers organismes.
Les ratios de l’industrie sont les résultats moyens des ratios les plus utilisés, qui sont
classés par industrie ou secteur d’activité. La source la plus connue de ratios de
l’industrie est Dun & Bradstreet (www.dnb.com).
On peut aussi se référer à une source plus près de notre réalité : le site Web du
ministère de l’Industrie et du Commerce, plus particulièrement le profil des petites
entreprises du Québec
(http://internet2.mic.gouv.qc.ca/Internet/ppe/PPEFrancais.nsf).
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.6.5 L’interprétation des
ratios et Internet
38
39
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
Première étape : déterminer l’industrie et le secteur
d’activité en sélectionnant
E) Industries manufacturières
40
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
Deuxième étape : déterminer le code type de
l’industrie en sélectionnant
E1130 Industrie de la bière
41
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
Troisième étape : consulter les données de
l’industrie affichées
42
•
•
•
L’analyse Dupont
On peut tout aussi bien établir des liens entre les états financiers qu’entre les ratios.
L’analyse Dupont est une méthode qui permet de diviser le ratio du rendement de l’actif
total en deux éléments distincts. Ainsi, il est plus facile d’en comprendre l’évolution.
Reprenons le calcul du ratio de rendement de l’actif total d’Unibroue pour les exercices
1999, 2000 et 2001.
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.7
43
•
•
L’analyse Dupont (suite)
À l’aide de l’analyse Dupont, on tente d’expliquer la cause de la
détérioration de ce ratio qui est passé de 5,90 % en 1999 à 2,86 % en
2001.
Si on examine la formule de ce ratio, on constate que ce dernier présente
deux aspects différents: la rentabilité et l’efficacité.
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.7
44
•
•
•
•
•
L’analyse Dupont (suite)
À la lumière de cette analyse, on peut conclure que la cause principale de la
dégradation du ratio de rentabilité de l’actif total est la chute du ratio du
bénéfice net.
En effet, le ratio de rotation de l’actif total est demeuré, malgré tout,
relativement stable au cours des trois exercices (0,75 fois, 0,66 fois et
0,65 fois).
Cependant, le ratio du bénéfice net à chuté dramatiquement de 44 %
((5,04 % – 2,82 %)/5,04 %). Pour mieux comprendre la cause de la chute du
bénéfice, il faudrait analyser plus en profondeur les postes de charges de
l’état des résultats en relation avec les ventes. Le problème semble provenir
des charges d’exploitation qui sont demeurées fixes malgré une baisse
significative des ventes.
Dans les analyses horizontale et verticale présentées au début de ce
chapitre, on avait émis l’hypothèse que les charges d’exploitation étaient
demeurées élevées malgré la baisse des ventes, ce qui avait causé une
diminution significative du bénéfice net.
La marge bénéficiaire brute était demeurée acceptable en raison d’un bon
contrôle des achats de matières directes. Les résultats des ratios de
rentabilité et l’analyse Dupont confirment cette hypothèse.
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.7
45
•
Les conclusions et les
recommandations
À la suite de toutes ces analyses, on doit tirer des conclusions et émettre des
recommandations. Ainsi, les gestionnaires pourront améliorer la performance de
l’entreprise. Voici les éléments qu’il convient de retenir.
–
La situation de l’entreprise en ce qui concerne les liquidités est favorable si on la compare à
celle de ses concurrentes. Comme Unibroue est beaucoup moins endettée qu’elles, elle
possède beaucoup plus de liquidités et elle est, par conséquent, plus solvable.
–
Les ratios de gestion ont permis de déceler certaines faiblesses relativement aux décisions
prises par les gestionnaires. Ainsi, le ratio de rotation des stocks a montré que l’entreprise
possède trop de stocks pour les ventes qu’elle effectue. De plus, le délai moyen de
recouvrement des comptes clients est supérieur à celui de ses, concurrentes, ce qui dénote une
contre-performance du responsable du recouvrement des comptes clients. Finalement, le ratio
de rotation des immobilisations est plus faible que celui de ses concurrentes, mais ce résultat
pourrait partiellement s’expliquer par le fait que les immobilisations de l’entreprise sont plus
récentes que celles de ses concurrentes.
–
En ce qui concerne la rentabilité, on a constaté que la diminution des ventes combinée à
l’augmentation des charges d’exploitation a eu un effet désastreux sur le bénéfice net de
l’entreprise.
–
Enfin, l’analyse Dupont a révélé que la principale cause de la détérioration du ratio de la
rentabilité de l’actif total était la chute du bénéfice net, due principalement à la diminution des
ventes et aux charges d’exploitation élevées.
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.8
46
•
Les conclusions et les
recommandations (suite)
Les recommandations sont les suivantes.
– Pour réduire le niveau des stocks, l’entreprise pourrait diminuer
temporairement ses prix ou faire une promotion. Elle pourrait aussi
analyser les stratégies commerciales des concurrentes et leur effet sur
la diminution de ses propres ventes.
– Pour augmenter ses ventes, l’entreprise pourrait accroître sa publicité
ou faire plus de promotion sur le marché local. Si le marché local est
saturé, elle aurait aussi la possibilité d’envisager l’augmentation de ses
ventes à l’étranger sur des marchés en expansion, par exemple en Asie
ou aux États-Unis.
– Finalement, la société devrait prendre des mesures pour tenter de
réduire ses charges d’exploitation. Elle pourrait rationaliser les frais de
vente et de distribution qui ont augmenté de presque 9 % et les intérêts
débiteurs qui se sont accrus de 46,6 %. Il serait légitime de demander
pourquoi les intérêts débiteurs ont augmenté de façon si importante
alors que le passif total a diminué. Il pourrait aussi être raisonnable
d’envisager de renégocier certains emprunts.
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.8
47
• Depuis le début de ce chapitre, on a cherché à évaluer la
performance selon des critères strictement quantitatifs avec des
outils tels que l’analyse horizontale et verticale, les ratios et
l’analyse Dupont.
• Cependant, lorsqu’on mesure la performance des entreprises
modernes, on doit aussi considérer certains facteurs qualitatifs. Les
indicateurs traditionnels tiennent compte uniquement de l’aspect
économique, mais nullement des aspects sociaux liés à l’entreprise.
Or, de plus en plus, l’entreprise subit des pressions de la part de
son environnement social.
• Pour conclure une analyse financière réalisée avec des outils
traditionnels, il convient de considérer les facteurs suivants : la
continuité de l’entreprise, la valeur des ressources humaines et les
relations de l’entreprise avec les groupes extérieurs.
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.9 Des mesures de performance
supplémentaires
48
•
Il importe d’évaluer la constance de la croissance de l'entreprise. Dans l’analyse horizontale, on a
déjà mesuré la croissance économique en s’assurant que les ventes augmentent d’un exercice à
l’autre. Cependant, certains indicateurs permettent de connaître d’autres aspects importants liés à
cette croissance. On doit donc considérer les éléments suivants.
– La qualité des produits et des services
• Les retours de produits défectueux sont-ils nombreux ?
• Les plaintes de la part de clients insatisfaits sont-elles fréquentes ?
• Des plaintes ont-elles été déposées auprès de l’Office de la protection du consommateur
ou d’organismes semblables ?
• Des poursuites judiciaires ont-elles été entreprises contre l’entreprise de la part de clients
insatisfaits ?
– La compétitivité de l'entreprise face aux entreprises concurrentes
• Quelles sont les parts de marché et quelle est leur croissance ?
• L’entreprise conquiert-t-elle de nouveaux marchés ?
• L’entreprise exporte-t-elle à l’étranger ?
– L’économie des ressources utilisées dans l’exploitation de l'entreprise
• Les gestionnaires s’efforcent-ils de minimiser le gaspillage des ressources utilisées pour
l’exploitation de l'entreprise ?
• Existe-t-il un programme d’amélioration des méthodes de travail ?
• L’entreprise utilise-t-elle les plus récentes technologies ?
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.9.1 La continuité de l’entreprise
49
•
•
Des employés satisfaits ont une performance supérieure dans leur travail. Cette
attitude aura donc un effet positif sur la réussite de l'entreprise. Pour attribuer une
valeur au rendement des employés, on doit se poser les questions suivantes.
– Quel est le taux de roulement des employés ?
– Quel est le salaire moyen ?
– À quel pourcentage correspondent les postes occupés par des diplômés de
niveaux collégial et universitaire ?
– Quel est le niveau de satisfaction des employés ?
– Quel est le nombre moyen de congés de maladie dans une année ?
– Y a-t-il des employés en congé de maladie de longue durée ?
– Combien y a t-il d’accidents de travail en moyenne dans une année ?
– Quels sont les avantages sociaux offerts aux employés ?
– Les employés sont-ils syndiqués ?
– Quel est le climat de confiance entre les employés et la direction ?
Les réponses à ces questions permettront d’évaluer le niveau de rendement des
employés. Des employés satisfaits, motivés et compétents influeront sur la réussite
de l’entreprise. Bien que cet aspect soit difficile à quantifier, il n’en demeure pas
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.9.2 La valeur des ressources
humaines
moins important.
50
•
•
Dans l’étude des relations de l’entreprise avec les groupes extérieurs, on tentera d’évaluer la
satisfaction des différents intervenants en dehors de l’entreprise (clients, communauté, différents
paliers de gouvernement, etc.).
Pour ce faire, on peut se poser les questions suivantes.
– Quel est le pourcentage de retours de produits défectueux par année ?
– Quel est le nombre de plaintes enregistrées au service à la clientèle ? Quelle est la procédure à
suivre pour les traiter ? Assure-t-on un suivi des plaintes ?
– L’entreprise a-t-elle une politique relative à la qualité ? Possède-t-elle l’accréditation ISO 9000 ?
Cette accréditation signifie que tous les processus de l’entreprise sont consignés par écrit et
suivis rigoureusement. Ainsi, les clients sont assurés d’obtenir des produits et des services de
qualité constante.
– Quelles sont les relations entre l’entreprise et la communauté ? Certaines plaintes portent-elles
sur le bruit ou la pollution ? L’entreprise contribue-t-elle financièrement ou autrement à des
œuvres caritatives ?
– Les entreprises qui produisent des déchets en disposent-elles de façon responsable ? Quel est
l’état du dossier de l’entreprise au ministère de l’Environnement ?
– L’entreprise possède-t-elle l’accréditation ISO 14000 ? Cette norme porte principalement sur le
management écologique. Un tel type de gestion vise à réduire au minimum les effets
dommageables des activités de l’entreprise sur l'environnement et à améliorer en permanence
sa performance environnementale.
– L’entreprise a-t-elle une politique clairement établie sur le développement durable et le respect
de l’environnement ?
© gaëtan morin éditeur ltée, Prévisions, contrôle budgétaire et mesure de la performance.
8.9.3 Les relations de l’entreprise
avec les groupes externes
51