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Je suis venu apporter le feu sur la terre,
et comme je désire qu’il s’embrase !
(Luc 12,49)
Parmi les saints fondateurs
d’ordre présents dans la
basilique St Pierre, on peut voir
depuis 1925 une grande figure,
Madeleine Sophie Barat (17791865) fondatrice en 1800 de la
Société du Sacré Cœur, apôtre
de la dévotion au Sacré Cœur et
grande éducatrice.
Sur les rives de l’Yonne tranquille, la petite ville de Joigny
coule des jours paisibles. L’histoire chrétienne y garde le
souvenir d’un séjour de St Vincent de Paul, qui fut
précepteur du jeune prince de Gondi.
Sur le coteau St
Jacques, le père Barat
cultive sa vigne.
Dans la « vinée », au
sous-sol de sa maison,
le tonnelier cercle ses
tonneaux.
Une nouvelle naissance est
attendue quand un violent
incendie ravage la ville.
Dans la ruelle qui court sous la
maison, les flammes pénètrent
par la cheminée dans la
chambre où se trouve Mme
Barat.
Son épouse assure
l’éducation de leurs deux
enfants adolescents.
L’émotion est si vive que Mme Barat
donne naissance prématurément à une
petite fille dans la nuit du 12
décembre 1779.
Le jour même, le bébé
reçoit le baptême dans
l’église de St Thibaut.
Au catéchisme, la voix fluette
de Sophie dira:
"C’est le feu qui m’a mise
au monde."
C’est son frère et parrain, son aîné de dix ans, qui prend en mains son
éducation. Il est surdoué, ce prof de math et sciences au collège de
Joigny. Il n’épargne à sa jeune soeur aucun secteur des sciences,
qu’elles soient religieuses, littéraires ou exactes.
Tout est objet d’enseignement. Même les joies des
vendanges sont refusées à la petite Bourguignonne.
Dans sa petite chambre,
elle travaille sans relâche,
se préparant à une vie
toute donnée, dont le
Seigneur ne lui a pas
encore révélé les
contours.
Mais la révolution gronde.
A Paris, le diacre Barat se cache
pour sauver sa tête, mise à prix après
sa rétractation du serment
constitutionnel.
De là, il envoie à sa mère un
tableau du Sacré-Coeur.
Joigny est un bastion du
jansénisme.
Pourtant, Mme Barat résiste
aux pressions de sa famille
et installe l’image dans la
salle commune. Chaque soir,
on prie pour que Louis, jeté
en prison, échappe à
l’échafaud.
Cette tendresse du coeur de
Jésus est une découverte et un
puissant stimulant pour
l’adolescente.
L’orage se calme. Louis, libéré et
ordonné prêtre en secret, emmène à
Paris sa petite soeur pour lui faire
poursuivre ses études.
De Paris, Sophie,
“ouvrière en linge” pour
gagner sa vie, envoie à
sa mère une broderie du
Sacré-Coeur, qui
s’appuie sur l’Ecriture,
la théologie, la tradition
et tout son élan
mystique.
Un long regard sur cette
broderie nous fait découvrir
la richesse des symboles
réunis:
Le coeur de Jésus
transpercé
La rose de par
la la lance
charité
Le
coeur de Marie
transpercé par le glaive
de douleur
L’hysope et le
vinaigre
LeLa
pélican
croixdonnant son
coeur en nourriture
à ses petits
Le serpent
La lance
La pomme
Le lys de la
pureté
O Jésus, ma très douce vie,
faisons s’il vous plait, un
pacte ensemble:
que je meure si
parfaitement à moi-même,
que vous viviez seul en
moi;
que je garde un si profond
silence, que vous parliez
seul à mon coeur;
que je me repose si
pleinement en vous, que
vous seul opériez en mon
âme,
selon votre bon plaisir.
AMEN.
Au milieu de cette vie si
remplie par la prière,
l’étude, le travail
manuel, le catéchisme
aux enfants, Sophie
prépare sa consécration.
Avec trois compagnes (qui ne
persévéreront pas) elle se
consacre à Dieu et à son service
devant ce tableau, le 21
novembre 1800, date retenue
pour la fondation de la Société
du Sacré Cœur.
C’est ce tableau qui a présidé à
l’élection des 13 supérieures
générales qui ont succédé à
Madeleine Sophie Barat,
jusqu’à aujourd’hui.
Mon Bien-aimé élève la voix:
« Viens donc, ma bien-aimée,
ma belle, viens.
Car voilà l’hiver passé, c’en
est fini des pluies, elles ont
disparu.
Le figuier forme ses premiers
fruits, et les vignes en fleur
exhalent leur parfum. Viens
donc, ma bien-aimée, ma
belle, viens!
Ma colombe, cachée au creux
des rochers, montre-moi ton
visage, fais-moi entendre ta
voix; car ta voix est douce et
charmant ton visage. »
Mon Bien-aimé est à moi, et
moi à lui.
1802: Dans les modestes
débuts de l’oeuvre
éducatrice à Amiens,
Sophie fait ses délices du
Cantique des cantiques.
Le feu se répand, ici et là...
1804 à Grenoble.
Rose Philippine Duchêne
(elle porte bien son nom),
ancienne visitandine,
apporte à la
Société bien
plus que son
monastère, sa
forte personnalité et sa
générosité héroïque.
Montée vers le monastère
de Grenoble
Le feu se répand, ici et là...
C’est elle qui réalisera le vœu
de son amie Sophie, de faire
connaître l’Évangile,
l’amour dévorant de notre
Dieu au delà
des mers.
Portrait diffusé
lors de la canonisation
de la grande
missionnaire, en
juillet 1988
Le feu se répand, ici et là...
Après une attente de 12 ans,
c’est le oui de l’envoi: Rose
Philippine et 3 compagnes
s’embarquent à bord de la
Rébecca, et
c’est l’épopée
de la Société
du Sacré-Cœur
au Nouveau Monde.
La Rébecca
Le feu se répand, ici et là...
Tandis que le feu se répand outremer, Sophie Barat multiplie
les fondations. Ce sont parfois des communautés disloquées
par la Révolution qui se remembrent et s’adjoignent à la
Société du Sacré Cœur pour y vivre l’union au Cœur de Jésus
par l’oraison et le travail apostolique; ce sont aussi de pieuses
éducatrices qui veulent assurer à leurs pensionnats des valeurs
solides. Ce sont surtout de nombreuses jeunes filles qui
prennent la relève.
Paris
Poitiers
Trinité-des-Monts
Des voyages fréquents s’imposent dans l’inconfort et la
fantaisie des diligences, avec haltes dans des "auberges
espagnoles", où la "sainte moine" s’intéresse avec amitié à la
vie professionnelle et spirituelle des employées...
Ce qui motive tous ces
voyages, outre les
fondations, ce sont les
"affaires", remous
politiques et révolutions
qui menacent ou
expulsent les
communautés; les
relations tendues avec des
évêques gallicans et des
diplomates du Vatican...
Les fondations continuent à se
multiplier.
Jette
Amiens
Paris
Mulhouse
Poitiers
Bordeaux
Marseille
Londres
Gratz
Sarria
Grenoble
Rome
Les constitutions,
rédigées en 1815,
reçoivent
l’approbation du
pape Léon XII en
1826.
Le pape Grégoire
XVI renouvelle
cette approbation en
1843 (tableau).
a fin de cette Société est
de glorifier le sacré Coeur de
Jésus […] par l’imitation des
vertus […] et en se consacrant
à la sanctification du
prochain »
L’
sprit de cette Société est
essentiellement fondé sur
l’oraison et la vie intérieure, ...
A côté des fondements de la
Société, les Constitutions
contiennent des consignes
pleines de saveur.
«
lles l’aimeront, elles la
désireront cette simplicité qui
procède du calme d’une âme
qui ne cherche et ne désire que
son Dieu, qui n’a qu’un seul
regard vers ce Dieu qu’elle
veut uniquement aimer et à qui
seul elle veut plaire en toutes
choses »
En 1836, c’est à Jette la fondation de la nombreuse école
gratuite, puis du pensionnat;
Et toujours, sa vie donnée à Dieu tient entre ces deux pôles,
prière et amour des enfants. Dans la chapelle érigée à Jette en
1934, deux petits tableaux le rappellent:
La prière, longue et constante, au milieu d’une
activité débordante.
Et l’amour des enfants. Au jardin de la Maison Mère, les
dernières années de sa vie, elle se réjouit d’ouvrir leurs
coeurs à l’amour de Jésus.
Tout au long de sa vie, une incroyable correspondance la garde en
contact suivi avec tant de personnes. Les quelque 14000 lettres
manuscrites conservées sont adressées à ses filles, à des dignitaires
ecclésiastiques, à des amis bienfaiteurs, à sa famille qu’elle soutient de
toutes les manières.
vous avez eu l’Esprit St pour maître,
vous n’avez qu’à vivre avec
une entière docilité et abandon
ses divines leçons. Je n’ai donc
rien à ajouter ma fille aux inspirations qui vous ont découvert les
secrets de la route qui conduit
sûrement à l’amour de Jésus et
de sa possession commencée dès
cette vie…
votre mère
Barat
Plus d’une fois, on a essayé de peindre son portrait, ou de la
photographier, en vain. Elle s’y est toujours énergiquement refusée.
"Ce n’est pas mon visage qu’il faut reproduire. C’est mon affection pour
vous qu’il faudrait photographier; vous auriez alors quelque chose."
Des portraits ont cependant été
réalisés, sans pose, de mémoire,
avec plus ou moins de succès.
Celui-ci, retrouvé récemment à
Rome, d’un auteur inconnu, est
particulièrement vivant.
Des contemporains la retrouvent
dans le portrait réalisé après sa
mort par Savinien Petit. Le peintre
l’avait rencontrée de son vivant et
avait recueilli des renseignements
sur son caractère et ses vertus.
On y retrouve la force que la
sainte puisait dans le Seigneur. Sa
main gauche repose sur les
Constitutions; de la droite elle
semble montrer à ses filles la
devise qu’elle tenait à voir gravée
sur leur croix de profession: "Cor
unum et anima una in corde
Jesu ».
"Jeudi, nous allons au ciel" disait Mère Barat trois jours avant
l’Ascension. Le soir, une attaque la réduisait au silence. Le
jeudi de l'Ascension, 25 mai 1865, c’est la rencontre avec
Celui qu’elle a tant aimé et si loyalement servi.
A son décès elle laisse 89 institutions florissantes et 3539
religieuses vivant de sa spiritualité.
Nombre de fondations
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1800
1810
1820
1830
1840
1850
1865
En 1904, à cause des expulsions de France déclenchées par les
lois laïques, le cercueil est envoyé à Jette, et déposé dans la
crypte. A la veille de la béatification, ouverture du cercueil;
surprise: le corps est intact.
C’est en 1909, après la béatification, que le corps est déposé
dans une châsse.
Les priants se succèdent, que ce soit occasionnellement ou le
premier dimanche du mois, en groupes souvent nombreux.
En 1925, c’est la canonisation. L’oraison de la messe
propre souligne son humilité et sa charité.
En 1934, une petite chapelle
est ajoutée au flanc de la
chapelle néo-gothique de
Jette.
Les visites continuent.
Venus de tous les horizons
des groupes se succèdent,
unissant leur prière
d’adoration à celle de la
sainte.
En 1998, la châsse est transférée vers un
quartier d’immigration de Bruxelles, rue
de l’Abondance.
Les pèlerins continuent à passer,
venant du monde entier.
En août 2006, la
communauté monastique
de Jérusalem a remplacé à
la Trinité-des-Monts les
religieuses du Sacré-Cœur
qui, en 1828, avaient
repris le flambeau des
Minimes. La cloche
fondue en 2006 rappelle
au peuple romain cette
invitation lancée par
Madeleine-Sophie Barat:
"La prière doit être notre
appui et le soutien de notre
espérance."
Dans la basilique
du Sacré-Cœur, à
Bruxelles, Ste
Madeleine Sophie
a sa place parmi
les apôtres de la
dévotion au Sacré
Cœur:
Ste Mechtilde,
St Pierre Canisius,
et Ste Gertrude.
Par elle, nous adressons nos demandes au Cœur de Jésus avec
assurance:
Ô Jésus,
par l'intercession de
Sainte Madeleine Sophie
à ton Cœur je confie
…………..…
Regarde.
Puis fais ce que ton Cœur
te dira…
Laisse agir ton Cœur…
Ô Jésus, je compte sur Toi…
Je me fie en Toi…
Je m'abandonne à Toi…
Je suis sûr de Toi…
Diaporama réalisé par les religieuses du Sacré-Coeur
avec l’aimable compétence de M. François De Coster.
Bruxelles Toussaint 2006