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Déclarations officielles de politique étrangère du 27 février 2015
1 - Point de presse du porte-parole - Union européenne/Midi-Pyrénées/Déplacement de M. Harlem
Désir à Toulouse - Irak/Destruction du patrimoine culturel - Diplomatie économique/Egypte/Extension
du métro du Caire - Conseils aux voyageurs - Yémen - Ukraine - Agenda du ministre et des secrétaires
d'État - Principaux éléments publics
Au point de presse de ce jour, le porte-parole adjoint a fait les déclarations et répondu aux questions suivantes :
1 - Union européenne - Midi-Pyrénées - Déplacement de M. Harlem Désir à Toulouse (27 février 2015)
M. Harlem Désir, secrétaire d'État chargé des affaires européennes, se rend aujourd'hui à Toulouse afin de visiter le
site d'Airbus, fleuron de l'excellence industrielle européenne, et notamment la chaîne d'assemblage de l'Airbus A350 et
le simulateur «Iron Bird».
Il se rendra ensuite à la fondation des Apprentis d'Auteuil, bénéficiaire du fonds social européen et de l'initiative
européenne pour l'emploi des jeunes, qui promeut l'alternance en vue de lutter contre les abandons scolaires. La
région Midi-Pyrénées, éligible à cette initiative, recevra 5,1 millions d'euros pour promouvoir la formation et
l'insertion professionnelle des moins de 26 ans sans emploi.
Au total, la région Midi-Pyrénées bénéficiera de 1,866 milliard d'euros de fonds structurels et d'investissements
européens pour la période 2014-2020.
2 - Irak - Destruction du patrimoine culturel
La France condamne les destructions des sculptures et pièces millénaires du musée de Mossoul par Daech. Elle assure
les autorités irakiennes de son soutien dans leurs efforts pour s'assurer que les auteurs de ces actes ignobles soient
traduits en justice.
Le patrimoine de l'Irak, berceau de l'humanité, est en grand danger. Les attaques systématiques et intentionnelles
perpétrées par Daech relèvent d'une logique d'anéantissement délibérée.
L'UNESCO, qui a adopté à l'automne dernier une résolution sur la protection du patrimoine en Irak, joue un rôle
fondamental pour sauver ce patrimoine. Nous assurons sa directrice générale de notre soutien dans ses efforts pour
mobiliser la communauté internationale.
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Le conseil de sécurité des Nations unies a adopté, le 12 février, la résolution 2199 qui condamne notamment les
destructions du patrimoine culturel irakien et syrien et appelle les États parties à empêcher le commerce illicite des
biens culturels. La France est actuellement mobilisée à New York, avec ses partenaires, afin que cet enjeu soit
pleinement pris en compte dans la réponse de la communauté internationale.
3 - Diplomatie économique - Egypte - Extension du métro du Caire
La France se réjouit de la signature, au Caire le 25 février, de près de 440 millions d'euros de contrats pour l'extension
de la ligne 3 du métro du Caire. Ces contrats ont été signés entre l'autorité égyptienne des transports et un
groupement d'entreprises françaises (Vinci, Bouygues, Alstom, Thales, Colas, Eurovia), en consortium avec des
entreprises égyptiennes (Orascom et Arab Contractors).
Cette réalisation majeure de la coopération franco-égyptienne, dont les précédentes phases ont reçu un appui
financier de l'État français et des cofinancements européens, bénéficie quotidiennement à près de 4 millions
d'usagers.
En fournissant une solution efficace à la circulation urbaine, le métro du Caire contribue au développement durable et
à l'amélioration de la vie quotidienne dans la capitale égyptienne.
4 - Conseils aux voyageurs
Q - A la suite de l'enlèvement d'une Française au Yémen, Le Monde.fr et La Nouvelle République.fr viennent de publier
des articles, assortis de cartes, sur les pays où il est déconseillé de se rendre. Est-il vrai que tout déplacement en
Turquie implique, comme l'indique ces cartes ce matin, une vigilance renforcée ?
R - Le ministère des affaires étrangères et du développement international présente sur son site, France Diplomatie,
des recommandations destinées à nos compatriotes envisageant de séjourner à l'étranger.
Notre analyse tient compte de la situation différente de chaque pays et, au sein d'un pays donné, de la situation dans
chaque région. Elle donne lieu à la fois à un référencement par des codes couleur (vert, jaune, orange, rouge) et à des
recommandations écrites. Ces «conseils aux voyageurs» font l'objet d'une actualisation en temps réel. Nous procédons
ainsi à plus de 1300 actualisations par an.
Les cartes auxquelles vous faites référence, publiées sous la responsabilité de sites internet, ne reflètent pas les
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informations de la rubrique «conseils aux voyageurs» et les recommandations du ministère des affaires étrangères et
du développement international. S'agissant de la Turquie, contrairement à ce qui est indiqué sur ces cartes, la
quasi-totalité du territoire de ce pays est à ce jour en vert (vigilance normale), à l'exception des zones frontalières
avec la Syrie, l'Irak et l'Iran.
Pour plus d'informations, nous invitons le public à se référer directement aux «conseils aux voyageurs» à l'adresse
suivante : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/
5 - Yémen
Q - Est-ce qu'il y a eu une revendication de l'enlèvement du ressortissant français au Yémen ?
R - Comme l'a indiqué M. Laurent Fabius, les services de l'État sont totalement mobilisés pour obtenir la libération de
notre compatriote.
Toutes les pistes sont actuellement étudiées pour y parvenir.
6 - Ukraine
Q - Quelle est l'évaluation de la France quant à l'application des accords de Minsk sur le terrain ?
R - La France relève avec satisfaction que le cessez-le-feu dans l'Est de l'Ukraine est globalement respecté par les
parties.
Nous saluons la libération de 138 soldats ukrainiens et 52 combattants séparatistes le 21 février, dans le respect de
l'échéancier prévu.
Nous encourageons également le processus en cours de retrait des armes lourdes, qui doit être mené conformément
aux mesures adoptées à Minsk le 12 février.
La France salue l'engagement de la mission spéciale d'observation de l'organisation pour la sécurité et la coopération
en Europe et de ses observateurs sur le terrain. Nous appelons les parties à faciliter le suivi et la vérification du
cessez-le-feu et du retrait des armes lourdes par l'OSCE et à assurer à ses observateurs un accès entier à l'ensemble des
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zones.
La France rappelle son attachement à la mise en oeuvre des mesures adoptées le 12 février : seule leur application
intégrale permettra de parvenir à un règlement pacifique et durable.
7 - Agenda du ministre et des secrétaires d'état du 2 au 8 mars 2015 -Principaux éléments publics
M. Laurent FABIUS
Lundi 2 mars
8h30 - Invité de la matinale de RMC/BFM TV
9h15 - Réunion de travail sur la préparation de « Paris Climat 2015 »
11h - Entretien avec M. Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'organisation du traité de l'Atlantique Nord, Quai
d'Orsay
14h - Entretien avec M. Louis Schweitzer, président du conseil des affaires étrangères, Quai d'Orsay
15h - Entretien avec M. Robert Douglas Nicholson, ministre des affaires étrangères du Canada, Quai d'Orsay
16h30 - Entretien du président de la République avec M. Philippe Couillard, Premier ministre du Québec, Elysée
18h30 - Entretien avec M. Tony Blinken, secrétaire d'Etat adjoint américain, Quai d'Orsay
Mardi 3 mars
8h30 - Entretien avec le président de la République, Elysée
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11h30 - Entretien avec M. Jacques Maillot, professionnel du tourisme, Quai d'Orsay
15h - Questions d'actualité au gouvernement, Assemblée nationale
18h - Audition devant les commissions des affaires étrangères, du développement durable, et des affaires
européennes, Assemblée nationale
Mercredi 4 mars
8h30 - Réunion de suivi des assises du tourisme, Quai d'Orsay
10h - Conseil des ministres, Elysée
12h - Entretien avec M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, Quai d'Orsay
15h - Questions d'actualité au gouvernement, Assemblée nationale
17h15 - Audition devant la commission des affaires étrangères et la délégation aux droits des femmes, Assemblée
nationale
Jeudi 5 mars
9h30 - Entretien avec Mme Carole Delga, secrétaire d'Etat chargée du commerce, de l'artisanat, de la consommation et
de l'économie sociale et solidaire, Quai d'Orsay
10h - Entretien avec Mme Massoumeh Ebtekar, vice-présidente iranienne chargée de l'environnement, Quai d'Orsay
15h - Questions d'actualité au gouvernement, Sénat
16h30 - Entretien avec M. Arnaud Leroy, député des Français de l'étranger, et M. Cédric Frolick, président de Globe
International, Quai d'Orsay
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17h - Entretien avec M. Eladio Loizaga, ministre des relations extérieures du Paraguay, Quai d'Orsay
18h - Entretien avec M. Philippe Pinta, président de l'association générale des producteurs de blé et autres céréales,
Quai d'Orsay
Vendredi 6 - Samedi 7 mars
Réunion informelle des ministres européens des affaires étrangères, Riga
M. Harlem DÉSIR
Lundi 2 mars
14h30 - Entretien avec MM. Denis Simoneau et François Lafond, président et directeur d'Europanova, Quai d'Orsay
16h - Entretien avec M. Josko Klisovic, vice-ministre croate des affaires étrangères et européennes, chargé du
commerce et de la diplomatie économique et commerciale, Quai d'Orsay
17h - Signature du plan d'action du partenariat stratégique entre la France et la Croatie, Quai d'Orsay
Mardi 3 mars
12h - Fête nationale bulgare, Paris
13h - Déjeuner avec M. Maurad Papazian, co-président du comité de coordination des Arméniens de France, Quai
d'Orsay
15h - Questions d'actualité au gouvernement, Assemblée nationale
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19h - Débat sur la ratification de l'accord d'association entre l'Union européenne et la Moldavie, Sénat
Mercredi 4 mars
15h - Questions d'actualité au gouvernement, Assemblée nationale
Jeudi 5 mars
11h - Réunion des membres du gouvernement, Matignon
15h - Questions d'actualité au gouvernement, Sénat
Vendredi 6 mars
Déplacement du président de la République au Luxembourg
Mme Annick GIRARDIN
Lundi 2 mars
11h30 - Cérémonie en l'honneur de M. Philippe Couillard, Premier ministre du Québec, Invalides
Mardi 3 mars
Déplacement à Bruxelles
Mercredi 4 mars
Déplacement en Egypte
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Jeudi 5 mars
Déplacement en Egypte
Vendredi 6 mars
11h - Rencontre du Premier ministre avec M. Philippe Couillard, Premier ministre du Québec, Paris
15h - Comité interministériel sur l'égalité et la citoyenneté, Paris
M. Matthias FEKL
Lundi 2 mars
13h - Déjeuner de travail avec les fédérateurs des familles prioritaires à l'export, Quai d'Orsay
15h - Entretien avec M. Brako Grcic, vice-Premier ministre croate et ministre du développement international et des
fonds européens, Quai d'Orsay
17h - Réunion du comité d'organisation du congrès mondial sur les systèmes et services de transport intelligents,
Boulevard Saint-Germain
Mardi 3 mars
11h - Entretien avec M. Jean-Louis Bianco, représentant spécial pour les relations franco-algériennes, Quai d'Orsay
15h - Questions d'actualité au gouvernement, Assemblée nationale
17h - Réunion de concertation avec les fédérations professionnelles des taxis, avec Mme Carole Delga, secrétaire d'Etat
chargée du commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l'économie sociale et solidaire, Quai d'Orsay
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Mercredi 4 mars
8h30 - Réunion de suivi des assises du tourisme, Quai d'Orsay
10h30 - Visite en France de M. Philippe Couillard, Premier ministre québécois, Bordeaux
Jeudi 5 mars
11h - Réunion des membres du gouvernement, Matignon
Vendredi 6 mars - Samedi 7 mars
Déplacement à Cuba./.
(fin de l'article)
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2 - Dérèglement climatique - Appel de Manille
1. Nous, chefs d'État de la République des Philippines et de la République française, et personnalités de différents
pays déterminés à agir pour le climat, réunis à Manille aujourd'hui, désirons rappeler à la communauté internationale,
à l'ensemble des acteurs et à l'opinion publique mondiale qu'il est urgent de lutter contre le changement climatique de
manière sérieuse, efficace et équitable.
2. À moins d'un an de la 21ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements
climatiques (COP 21) qui se tiendra à Paris en décembre 2015 et dont les résultats concerneront la vie de milliards de
personnes, nous appelons la communauté internationale à conclure un accord ambitieux, équitable et universel sur le
climat, qui soit conforme aux recommandations scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution
du climat, afin de préserver notre planète pour permettre aux générations futures d'y vivre. À Manille aujourd'hui,
nous espérons que nous écrirons ensemble l'Histoire à Paris en décembre et que nous ne nous contenterons pas de la
regarder se dérouler en simples spectateurs.
3. Nous appelons à agir pour le climat.
4. En nous réunissant aux Philippines où la population a subi une série sans précédent d'événements climatiques
extrêmes ces dernières années, nous prenons conscience que les pays en développement, qui ont le moins contribué
au changement climatique, sont ceux qui souffrent le plus de ses effets. Certes, nous sommes confrontés à des
menaces analogues et nous partageons les mêmes faiblesses, mais nous disposons aussi d'atouts et de moyens
différents pour relever ces défis. Cependant, nous croyons qu'il est possible de réduire nos vulnérabilités et notre
exposition aux aléas du climat. La population philippine a fait preuve d'une extraordinaire résilience à cet égard.
5. Nous appelons à la solidarité et à la justice face au changement climatique.
6. Nous avons besoin d'un accord négocié et accepté par tous et pour tous, qui tienne compte de toutes les
différences de situation et fasse converger diverses perspectives pour accélérer l'action collective. Nous avons besoin
d'un accord pour réduire les émissions, créer des opportunités économiques et nous doter des moyens de gérer les
risques associés qui sont déjà prévisibles dans un avenir proche.
7. Nous appelons à coopérer face au changement climatique.
8. La croissance économique, le développement durable et la lutte contre la pauvreté sont des objectifs qui doivent et
peuvent être atteints ensemble. Mais assurer un accès équitable au développement durable pour tous nécessitera de
disposer de moyens de mise en oeuvre accrus.
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9. Nous appelons à la solidarité financière et technologique.
10. Considérant que nous atteignons le point de non-retour en matière de changement climatique et que nous devons
passer des intentions à l'action, nous appelons solennellement :
a) tous les États à travailler concrètement et rapidement pour lutter contre le changement climatique, en particulier
contre ses impacts, et nous les invitons à présenter leurs contributions prévues déterminées au niveau national, en
fonction de leurs situations et capacités nationales respectives ;
b) les pays développés et les pays en développement capables et désireux de le faire, à fournir aux pays les plus
pauvres et les plus vulnérables des moyens de mise en oeuvre adéquats pour les aider à se transformer en territoires
résilients et en économies sobres en carbone ;
c) tous les acteurs, les États, les collectivités territoriales, les entreprises, le secteur privé, la société civile, les
organisations non gouvernementales, les universités et les citoyens à jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le
changement climatique et en particulier contre ses effets, et la réduction des risques de catastrophes naturelles liées
au climat, par des efforts individuels ou des initiatives en coopération; et,
d) chacun à diffuser cet appel et à faire prendre conscience de la nécessité d'agir rapidement et partout, et de
parvenir à un accord mondial sur le climat en décembre à Paris./.
(Source : site Internet de la présidence de la République)
(fin de l'article)
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3 - Dérèglement climatique - Déclaration de M. François Hollande, président de la République, à la
suite de l'appel de Manille
L'appel a été lancé et je remercie la sénatrice, Mme Loren Legarda, et Marion Cotillard de l'avoir prononcé. Nous
sommes en effet réunis ici, tous ensemble, responsables politiques, dirigeants de grandes organisations
internationales, personnalités économiques, culturelles, universitaires, pour convaincre le monde, pour mobiliser les
opinions publiques.
Je remercie Nicolas Hulot d'avoir pris cette initiative parce que si nous voulons réussir en décembre prochain, il faudra
que les diplomates soient au meilleur ; ils le sont. Il faudra que les instances de l'ONU puissent accompagner ce
processus ; elles y sont prêtes. Il faudra que nous puissions avoir avec les dirigeants de la planète les explications
nécessaires, de manière à ce que les engagements soient pris. Mais il faudra aussi et surtout la mobilisation de
l'opinion publique. C'est le sens de cet appel.
C'est un appel qui se fait ici, à Manille. Manille qui est, aux yeux du monde, un symbole de souffrance et d'espoir. La
souffrance, c'est celle qu'ont vécue hélas les victimes des typhons, des tsunamis, des catastrophes, des tremblements
de terre. Ce sont des centaines de milliers de Philippins qui ont été déplacés. La souffrance, c'est celle aussi que
beaucoup imaginent avec la montée des eaux, la disparition des îles, l'augmentation et l'intensité même des
tempêtes. Mais il y a l'espoir qui est aussi ici, à Manille. Espoir d'un peuple qui résiste, qui lui aussi face à l'épreuve,
se soulève, se redresse et s'organise. C'est pourquoi nous voulions que ce soit à Manille que l'appel puisse être lancé.
Quel est le sens de cet appel ? C'est de pouvoir conclure à Paris, lors de cette conférence sur le climat, un accord
général et contraignant, pays par pays, pour assurer que le monde ne connaîtra pas un réchauffement qui l'exposerait
à des catastrophes encore bien plus considérables que celles que nous avons connues.
Il y fallait une voix, la vôtre, Monsieur le Président Aquino, votre voix telle que je l'ai entendue lors des sommets
internationaux, à l'ONU, où vous avez dit que nous pouvions tous faire quelque chose, prendre notre part, jouer notre
rôle. Il fallait aussi des voix multiples, celles qui sont entendues ici. Il y fallait la voix française parce que la France,
et c'est son honneur, c'est aussi son devoir, sait prendre lorsque c'est nécessaire ses responsabilités. Nous l'avons
montré dans d'autres circonstances, face à d'autres épreuves.
Quel est maintenant le sens de cet appel ? C'est un appel à la justice. L'appel de Manille, c'est pour que le monde soit
plus juste, entre les pays développés et les pays fragiles, entre les pays riches et les pays pauvres, entre les
générations aussi, celles qui ont eu tout le temps, tout le loisir pour prélever des ressources sur la planète mais qui
maintenant ont le devoir d'agir pour que leurs enfants, leurs petits-enfants puissent vivre, vivre tout simplement sur
cette planète.
La justice, c'est aussi de permettre que tous les progrès de la science, de la technologie, de l'imagination humaine, de
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l'économie soient au service de la construction, de la préservation, de la réparation, de la prévention et non pas de la
destruction. C'est la raison pour laquelle une alliance doit être conclue entre toutes les forces. Les forces des États, les
forces économiques, les forces associatives, les forces culturelles pour que nous puissions faire vivre l'appel de
Manille.
L'appel de Manille, c'est aussi l'imagination. C'est notamment à travers le Fonds vert, les financements innovants, tout
ce qui peut permettre de capter, de mobiliser des ressources pour les mettre au service du développement. L'appel de
Manille, c'est un appel à l'invention parce que la lutte contre le changement climatique, qui est à la fois une
obligation, c'est aussi une opportunité, puisque ça va nous permettre d'inventer une croissance nouvelle, une
croissance verte.
Nous allons être meilleurs. Meilleurs parce que nous sommes contraints de l'être ; meilleurs pour les énergies
renouvelables ; meilleurs pour stocker de l'énergie ; meilleurs pour organiser nos villes, pour assurer nos déplacements
; meilleurs pour inventer des technologies zéro carbone ; meilleurs pour organiser notre fiscalité ; meilleurs pour
même établir une concurrence entre les entreprises avec un prix carbone. C'est l'agenda des solutions qui sera
finalement l'expression de notre invention.
Enfin, l'appel de Manille c'est un appel à la promotion d'un monde nouveau parce que ce qui est en cause, c'est un
nouveau mode de développement plus juste, plus respectueux. C'est un monde où nous puissions nous dire que ce que
nous faisons est utile, un monde où chaque pays prendra ses responsabilités en fonction de ses propres capacités, un
monde où une solidarité nouvelle pourra voir le jour entre pays riches et pays émergents. Beaucoup ont, à un moment
dans leur démarche politique, imaginé un monde nouveau. Ils n'ont pas toujours construit un monde meilleur mais
celui que nous avons à l'esprit, c'est un monde vivable, c'est un monde humain et c'est ce qui nous permet de nous
rassembler.
C'est Lévi-Strauss qui disait que «l'arc-en-ciel des cultures humaines aura fini de s'abîmer dans le vide creusé par notre
fureur». Il faut mettre un terme à la fureur et il faut mettre, dans le ciel, l'arc-en-ciel des cultures humaines. Ce
monde, si nous le voulons, il sera dessiné à Paris dans trois cents jours. J'appelle donc les chefs d'État et de
gouvernement à tout mettre en oeuvre pour conclure un accord en décembre. J'appelle les forces de la jeunesse, les
citoyens mais aussi les acteurs économiques, les artistes, les universitaires, à s'engager, à s'organiser pour nous
élever, pour porter une cause qui peut tous nous rassembler.
Face à l'Histoire, il y a ceux qui la regardent, qui la contemplent, et il y a ceux qui la font. Aujourd'hui, il nous faut
l'écrire. Ce sera à Paris dans trois cents jours./.
(Source : site Internet de la présidence de la République)
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(fin de l'article)
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4 - Dérèglement climatique - Allocution de M. François Hollande, président de la République, devant la
Communauté française de Manille
(...)
Mais il est vrai que cette visite a un caractère exceptionnel. D'abord parce que je suis venu avec plusieurs ministres, le
ministre des affaires étrangères, M Laurent Fabius, la ministre de l'écologie Ségolène Royal, la ministre du
développement Annick Girardin. Mais nous sommes venus aussi avec un certain nombre de personnalités parce que
nous voulions, ici aux Philippines, lancer un appel. C'était hier, c'était l'appel de Manille, pour alerter la communauté
internationale, c'est-à-dire pas simplement les États, les gouvernements, même si ce sont eux qui vont être en
première ligne pour la conférence de Paris, mais aussi les acteurs associatifs, économiques, culturels, parce que nous
avons besoin de la mobilisation de toutes les opinions publiques.
Pourquoi les Philippines ? Parce que c'est ici, et vous en avez été les témoins, qu'il y a eu les pires catastrophes,
notamment l'une d'elles en 2013 qui a vu des côtes dévastées, des populations décimées, des maisons effondrées, des
établissements industriels délabrés, des lieux de culte également dévastés. Alors nous voulions montrer au monde ce
qu'est la conséquence du réchauffement climatique. Et ce que peut représenter pour un pays comme les Philippines
d'être ainsi régulièrement victime tantôt de typhons, tantôt de tremblements de terre et puis j'oublie la montée des
eaux, les inondations ; tout ce qui fait l'inquiétude, l'angoisse de populations entières.
En même temps que nous lancions l'appel de Manille, nous voulions aller sur un site - je l'ai évoqué, le village de
Guiuan - pour que nous puissions montrer aux yeux du monde ce qu'était une catastrophe, ce qu'elle pouvait encore
avoir comme stigmates, comme séquelles, mais aussi ce qu'était la résilience, la résistance, le courage, la bravoure
d'une population, celle que nous avons rencontrée. Grâce à Nicolas Hulot, nous avons pu regrouper des personnalités
imminentes. Celles qui vont justement contribuer à la négociation de la conférence sur le climat, des personnalités qui
dépendent des Nations unies, mais également des organisations non gouvernementales, des experts notamment du
GIEC avec une personne qui commence à être maintenant entendue - il était, j'allais dire, temps - c'est M. Jean
Jouzel. Et puis aussi des artistes comme Marion Cotillard et également Mélanie Laurent qui ont lu des textes aussi
bien à Manille hier qu'à Guiuan tout à l'heure.
Pourquoi cette mobilisation ? Elle peut paraître dans un contexte que chacun connaît : difficultés économiques,
drame, terrorisme. Il y a suffisamment d'images horribles qui nous parviennent. Encore ces dernières minutes ou ces
dernières heures, on nous annonçait qu'il y avait eu à Mossoul des destructions de biens culturels qui représentent
pourtant, le patrimoine de l'humanité. Il y a des massacres, hélas, qui se passent chaque jour en Syrie, en Iran mais
également au Nigéria. C'est vrai, pourquoi une fois encore rappeler l'urgence de la lutte contre le réchauffement
climatique ? Parce qu'il s'agit finalement de notre propre survie d'abord, et de la vie de ceux et de celles qui sont
scolarisés ici, nos enfants, pour certains nos petits-enfants. Nous devons donc prendre nos responsabilités.
Je suis fier que ce soit la France qui accueille la conférence sur le climat, parce que la France doit toujours prendre
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l'initiative. On nous appelle le plus souvent pour agir, quand il y a justement du terrorisme, lorsqu'il y a de
l'insécurité, lorsque les droits de l'homme sont bafoués. C'est toujours vers la France que l'on se tourne. Parfois, c'est
une charge qui peut être lourde, une responsabilité même qui peut être risquée. Nous y répondons, mais toujours dans
le respect du droit international. Nous disons à d'autres : «Nous avons montré le chemin. Suivez-nous.» Il en est de
même pour le climat.
Nous aurions pu là aussi, détourner notre regard et considérer que nous avions suffisamment d'urgences en France : la
lutte contre le chômage, la lutte contre la pauvreté, le souci qui est le nôtre aussi, d'assurer les investissements qui
pour nous sont essentiels pour notre avenir - l'école, la recherche. Mais nous avons pensé que tout était lié et que s'il
y avait des catastrophes qui se produisaient parfois loin de chez nous, elles nous concernaient. D'abord parce que la
France est un pays qui est représenté sur tous les continents. Nous avons des îles nous aussi, qui peuvent être
menacées, des côtes qui peuvent être submergées. Nous sommes régulièrement, à travers nos régions d'Outre-mer mais
quelquefois aussi en métropole, frappés par un certain nombre de cataclysmes, de catastrophes et nous devons
prendre non seulement notre part, mais une fois encore, être à l'initiative.
Nous avons pris en charge, si je puis dire, l'organisation, la préparation de la conférence sur le climat, mais nous ne
sommes pas simplement un pays hôte, un pays d'accueil, même si nous veillerons à ce que toutes les délégations - et
il y en aura de nombreuses - soient bien accueillies. Nous devons aussi réussir cette conférence. Et réussir cette
conférence, cela suppose que chaque pays dise quelle va être sa contribution. Non pas sa contribution financière
même si elle peut être rappelée, mais sa contribution dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de CO2.
Nous devons aussi faire que les pays du Sud, les pays pauvres, les pays fragiles, puissent être intéressés à la
négociation. Or, il y a beaucoup de pays qui nous disent : «Mais nous, nous ne sommes pas les émetteurs de gaz à
effet de serre.» Les Philippines sont parmi les pays qui émettent le moins de CO2. Nous n'avons pas prélevé de
ressources qui pourraient nous rendre responsables et coupables. Nous n'avons pas de mode de développement qui a
consisté à spolier la nature. Pourquoi devrions-nous faire des efforts, même si nous sommes également touchés par le
réchauffement climatique ?
Alors pour répondre à cette demande, nous avons fait en sorte que le Fonds vert puisse être créé, qui permette de
soutenir les investissements des pays les plus fragiles pour assurer leur transition énergétique. Mais nous avons voulu
aussi qu'il y ait une participation de tous les acteurs de la communauté internationale. C'est ce que nous appelons
l'agenda des solutions ; faire que les entreprises, les grandes associations, les universités qui sont d'ailleurs ici
représentées, toutes les innovations possibles puissent être rassemblées dans ce qu'on appelle cet agenda des
solutions. Je lance un appel là aussi pour que tous les établissements scolaires, tous les établissements universitaires,
tous les centres de recherche se mobilisent.
C'est déjà le cas. M'accompagnent ici dans ce voyage des lycéens des Mureaux qui ont fait un travail et qui vont le
poursuivre pour savoir quel pourrait être leur rôle s'ils étaient eux-mêmes des décideurs dans la négociation sur le
climat. Ces lycéens des Mureaux ont dit qu'ils voulaient représenter les Philippines dans la négociation. Je voudrais les
saluer, ils sont parmi nous et vous pouvez les applaudir parce que ce sont des Français, et des Philippins de coeur.
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Pour convaincre tous les récalcitrants, et il doit y en avoir encore, des gouvernements qui sont toujours frileux, des
États qui pensent qu'ils peuvent une fois encore différer leurs obligations, des entreprises qui peuvent imaginer que la
vie peut continuer sans qu'il y ait le moindre changement dans leurs paramètres, dans leurs critères ou dans leurs
modes de consommation ou de production. Il nous faut continuer à faire pression et ce voyage permet justement de
faire pression.
D'abord parce que, m'exprimant ici à Manille, dans un pays qui a souffert, je peux également porter témoignage de ce
qu'il a fait et de ce que nous avons fait pour lui. D'abord de ce qu'il a fait. Il s'est relevé après l'épreuve, et c'est un
signe toujours de vitalité d'un peuple quand il est frappé. Ça a été aussi pour nous une illustration avec ce que nous
avons vécu au mois de janvier et que vous avez suivi. Quand un peuple est frappé, quand une nation est atteinte,
quand une épreuve la saisit, il y a deux façons de réagir. Soit la soumission, l'abandon, la résignation. Soit au
contraire le sursaut, le courage, le rassemblement. C'est ce qu'ont fait les Philippins. Ils se sont ensemble mis au
travail pour reconstruire, mais pas reconstruire comme avant : pour imaginer comment intégrer de nouvelles
technologies, pour être moins victime des catastrophes. Sur ce port de pêche Guiuan, j'avais cette conviction qu'aucun
peuple, s'il a la conscience de ce qu'il porte, aucun peuple ne peut être victime parce qu'aucun peuple ne peut rester
sans réaction face à une épreuve. Je voyais dans les regards de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants, la fierté
d'avoir pu reconstruire.
Je veux aussi saluer tous ceux qui ont aidé les Philippins. D'abord vous, Français ici installés. Vous avez tous fait
effort pour les apaiser, pour les accompagner, pour, avec vos associations, les soulager, parfois leur apporter votre
propre aide financière. Je veux également dire que nos entreprises, celles qui sont ici implantées, ont été exemplaires
parce qu'elles ont fait en sorte d'apporter leur savoir-faire, leur technologie et également le meilleur de ce que leurs
cadres pouvaient fournir pour aller là où il y avait eu des catastrophes et faire en sorte que nous puissions être partie
prenante du redressement.
Il y a aussi ce que l'aide internationale a pu faire et l'aide française en particulier. J'ai une fois encore confirmé que
nous accompagnerions, avec une organisation humanitaire qui s'appelle ACTED, les victimes de la catastrophe de
2013. Mais ce que nous devons faire, c'est plus que cela. C'est déjà anticiper et c'est là que la science peut être notre
meilleur soutien. La science, c'est la recherche, c'est la technologie, c'est le savoir. Dans cette conférence sur le
climat, nous devons faire une alliance pour que non seulement les États et les gouvernements se mettent au travail,
mais que, pour préparer l'avenir, les chercheurs, les scientifiques, les entreprises puissent intégrer dans les choix qui
vont être les nôtres, ce que la technologie peut nous donner de meilleur.
C'est ce que nous allons faire et c'est pourquoi l'aventure de la conférence sur le climat est une aventure écologique,
une aventure aussi économique. Ce que nous allons préparer, c'est la croissance verte pour les prochaines années. Ici
aux Philippines, elle est déjà engagée mais partout dans le monde et aussi en France parce que nous voulons être
exemplaires. En France, nous avons fait voter des textes. Une loi est en cours de discussion au Parlement, qui nous
permettra d'être non seulement conformes aux engagements que nous allons prendre lors de la conférence sur le
climat, mais déjà d'être en avant-garde./.
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(fin de l'article)
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5 - Philippines - Allocution de M. François Hollande, président de la République, devant la
Communauté française de Manille
D'abord, merci de nous avoir attendus. Nous revenons de l'île de Guiuan et c'était pour nous, et j'y reviendrai, un
moment très important. Mais je voulais terminer ce déplacement, cette visite d'État, en vous rencontrant ici, dans ce
lycée. Je veux tout d'abord remercier le proviseur et les équipes pédagogiques pour la qualité de l'enseignement qui
est fourni ici à plus de trois cents élèves.
Cela n'a été d'ailleurs possible que parce qu'il y a eu des initiatives qui sont parties de Françaises et de Français, mais
aussi d'Allemands. Ce qui fait que cet établissement est particulièrement original, puisqu'il peut enseigner en français
et en allemand et qu'il a constitué ce qu'on appelle un Eurocampus.
Je veux insister sur la présence de nos établissements à l'étranger car, pour qu'il y ait des communautés françaises qui
puissent vivre, puissent aussi développer leur activité, il convient qu'il y ait aussi, des services publics et le premier
d'entre eux est l'école. Pour assurer ces services publics, il faut aussi des enseignants, des personnels et je veux
m'adresser à eux pour leur dire toute notre reconnaissance. Je sais aussi qu'il y a des contributions financières élevées
et qui sont particulièrement douloureuses pour un certain nombre de familles, d'où la politique qu'a menée le ministre
des Affaires étrangères pour alléger un certain nombre de participations.
Je vous retrouve, je vous le disais, dans le cadre d'une visite d'État qui s'achève aux Philippines et qui traduit d'abord,
l'amitié qui existe entre les Philippines et la France, amitié qui remonte à loin et dont vous êtes, d'une certaine façon,
les représentants. Une amitié qui s'est forgée à travers un même combat pour la démocratie et pour la liberté. Et
quand il y a eu cette révolution silencieuse, pacifique, ici aux Philippines et que Madame Aquino a pu devenir
présidente de la République, le président français de l'époque, François Mitterrand, l'avait accueillie à l'occasion du
bicentenaire de la Révolution française. Et cela, pour marquer ainsi, le symbole que représentait ce même combat,
celui des Philippins, celui des Français, pour les droits de l'homme.
Cette amitié ensuite, s'est renforcée avec un certain nombre de coopérations qui ont pu être menées à bien. Et je veux
souligner justement, le rôle de votre communauté française, puisqu'il y a plus de cent entreprises qui sont ici,
installées aux Philippines, et qui font travailler quarante mille salariés dans des domaines très différents, sans jamais
cesser de trouver un dynamisme supplémentaire.
Cela a d'ailleurs été, une des raisons de ma visite qui venait après celle du président Aquino à Paris il y a six mois, de
renforcer nos échanges économiques à travers un comité qui va être créé et qui va se réunir tous les ans. La prochaine
fois, ce sera à Paris au mois de juin, pour stimuler l'activité économique dans nos deux pays. Nous avons pu,
notamment dans le domaine aéronautique, dans le domaine énergétique, dans le domaine des transports, pu faire déjà
des pas en avant.
Page 19
(...)
Voilà ce que je voulais vous dire, Françaises et Français ici installés aux Philippines. D'abord toute notre gratitude
pour ce que vous entreprenez, ce que vous faites ici pour ce pays et pour le nôtre, parce qu'il y a un courant
d'échanges qui ne cesse de se développer. Merci aussi de faire rayonner la culture française, d'abord à travers cet
établissement mais aussi à travers les alliances françaises, à travers tout ce que l'on fait pour la promotion de la
langue, pour la culture, parce qu'ici nous ne sommes pas qu'un pays. Nous sommes les représentants de la
francophonie.
Merci aussi pour celles et ceux qui participent à l'aide, au soutien aux populations les plus en difficulté. Je salue vos
associations. Je sais qu'il y en a de nombreuses, qui n'agissent pas d'ailleurs simplement sur les questions
d'environnement ou de climat mais également de réduction de la pauvreté, de soutien aux familles et notamment aux
femmes qui peuvent se trouver dans le dénuement ici à Manille. Puis enfin, vous dire que notre pays avance, notre
pays fait des choix, fait des réformes et que notre pays a subi lui aussi une attaque et une épreuve. Vous avez été
sans doute vous aussi participants à des défilés, même s'ils étaient moins nombreux qu'à Paris, mais vous avez
sûrement ressenti la même chose que nous, c'est-à-dire la même volonté d'être ensemble, la même exigence de
respect, de fraternité, le même souci de sécurité aussi et il doit être absolument respecté. Vous avez sans doute
éprouvé la même fierté quand le peuple français se retrouve autour de ses valeurs, autour de la confiance qu'il a dans
son destin, autour aussi de l'image qu'il porte partout dans le monde. Ce qui était saisissant lors de ce défilé du 11
janvier, c'était bien sûr les foules considérables qui s'ébranlaient. Mais c'était également le fait que beaucoup de chefs
d'État et de gouvernement étaient venus pour nous signifier leur soutien et leur solidarité, parce que la France est un
pays qui est toujours regardé pour savoir si l'on va dans la bonne direction, si nous sommes encore fidèles aux valeurs
que nous portons, si nous avons encore un message à donner au monde.
Le message que je voulais livrer ici à Manille avec vous, c'était le message que la France est toujours en avance, mais
elle ne prétend pas être en avance pour se retrouver seule. Ça ne sert à rien d'être seul. Ce que la France veut, c'est
non seulement être accompagnée mais c'est aussi de pouvoir rassembler. Nous avons fait en sorte que les Français se
rassemblent face à l'épreuve. Nous devons faire en sorte que le monde se rassemble face à des risques de catastrophe.
C'est tout l'enjeu de la conférence sur le climat qui va se tenir à Paris au mois de décembre. Et d'une certaine façon, la
conférence sur le climat a commencé à Manille le 27 février grâce à vous, grâce aux autorités philippines, grâce aussi
à tous ceux qui nous ont accompagnés dans ce déplacement. Voilà, Paris c'est dans trois cents jours, et le chemin
pour aller à Paris passe par Manille.
Merci à tous. Vive la République et vive la France./.
(Source : site Internet de la présidence de la République)
(fin de l'article)
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6 - Syrie - Tribune conjointe de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du
développement international, et de M. Philip Hammond, ministre britannique des affaires étrangères
et du Commonwealth, publiée dans «Le Monde»
Le maître de Damas ne peut pas être l'avenir de la Syrie
Depuis le palais où il est reclus, Bachar Al-Assad ne se contente plus de faire la guerre à son propre peuple : il a lancé
une démarche d'auto-réhabilitation. Dans les médias occidentaux, il tente de profiter de l'effroi suscité par les
extrémistes pour se présenter en rempart contre le chaos. Certains paraissent sensibles à ce discours : face à la
terreur, disent-ils, l'injustice et la dictature seraient préférables au désordre.
En réalité, Bachar représente à la fois l'injustice, le désordre et la terreur. Et nous, France et Royaume-Uni, nous
disons non aux trois.
D'où notre scepticisme lorsque Bachar Al-Assad prétend accepter la proposition faite par l'envoyé des Nations unies,
Staffan de Mistura : un arrêt pendant six semaines des bombardements sur la population civile d'Alep. Nous saluons le
dévouement et les efforts de M. de Mistura. Nous partageons le souhait d'une réduction concrète et durable des
violences. Mais, en raison de son action passée, nous ne pouvons pas accorder de crédit à la parole de Bachar.
Il mène une guerre civile avec barbarie. La liste de ses crimes - crimes de guerre et crimes contre l'humanité - est
longue. Ceux-ci ont prétendument été commis au nom de la lutte contre le terrorisme, mais ils l'ont été en réalité
dans le cadre d'une politique systématique. N'oublions pas l'utilisation des armes chimiques, le recours aveugle à la
violence contre les civils syriens, les terribles images de tortures et d'assassinats dans les prisons d'Assad révélées au
monde par le transfuge du régime connu sous le nom de César.
En réalité, Bachar est plus faible qu'il y a un an et ne cesse de s'affaiblir. Son armée est exsangue, désertée de plus en
plus par ses propres soldats et contrainte de recruter des mercenaires jusqu'en Asie. Il est devenu le vassal de ses
parrains régionaux qui, tel le Hezbollah, font la loi dans le pays.
Règlement politique négocié
Bachar ne contrôle plus réellement son pays, ni au nord où il a perdu du terrain et où l'opposition modérée se bat
avec courage, ni à l'est où il n'oppose aucune résistance à Daech, ni à l'ouest où s'est installée une filiale d'Al-Qaida.
Quant à ses propres frontières, elles sont infiltrées de toutes parts.
Proposer Bachar Al-Assad comme solution face à l'extrémisme, c'est méconnaître les causes de la radicalisation. Après
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220.000 morts et des millions de déplacés, il est illusoire d'imaginer que la majorité des Syriens consentent à se
placer de nouveau sous la coupe de celui qui les martyrise. Mettre fin à leurs espoirs d'un avenir meilleur avec une
Syrie sans Bachar, ce serait radicaliser encore davantage de nombreux Syriens, pousser des modérés vers l'extrémisme
et consolider un bastion djihadiste en Syrie.
Pour notre propre sécurité nationale, nous devons venir à bout de Daech en Syrie. Nous avons besoin d'un partenaire
pour agir contre les extrémistes, donc d'un règlement politique négocié entre les différentes parties syriennes et
conduisant à un gouvernement d'unité. Celui-ci devrait réunir certaines structures du régime existant, la Coalition
nationale et d'autres composantes qui ont de la Syrie une vision modérée, inclusive, respectant les différentes
communautés du pays. Il est clair pour nous que Bachar Al-Assad ne peut s'inscrire dans un tel cadre.
Cette transition permettrait à la fois de redonner au peuple syrien l'espoir en son avenir et de nous attaquer aux
causes profondes de Daech. C'est à cela que nous travaillons. La tâche n'est pas aisée, et chacun doit y prendre sa part
; mais la France et le Royaume-Uni ne ménageront aucun effort pour y parvenir./.
(fin de l'article)
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7 - Syrie - Situation humanitaire - Conseil de sécurité - Intervention du représentant permanent de la
France auprès des Nations unies
Monsieur le Président,
Je remercie pour leurs exposés la sous-secrétaire générale pour les affaires humanitaires, Mme Kang, ainsi que le
Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, M. Antonio Guterres, et souhaite renouveler toute notre
appréciation pour le travail remarquable des équipes du bureau de coordination des affaires humanitaires et du
Haut-commissariat pour les réfugiés ainsi que les autres agences des Nations unies déployées sur le terrain et
l'ensemble de leurs partenaires qui accomplissent leur mission au péril de leur vie.
Il est inadmissible que les travailleurs humanitaires en Syrie soient pris pour cible, attaqués, enlevés, tués. 72 sont
morts depuis mars 2011 et je tiens ici à leur rendre hommage.
Monsieur le Président,
Le 15 mars prochain marquera les quatre ans du conflit syrien. Pourtant, rapport après rapport, force est
malheureusement de constater que la situation humanitaire se dégrade de façon inquiétante et qu'aucune sortie de
crise n'est perceptible. Malgré le message fort adressé par le Conseil au régime syrien et aux groupes armés à travers le
renouvellement du dispositif d'acheminement de l'aide humanitaire en Syrie et le rappel aux parties au conflit de leur
obligation de respecter le droit humanitaire international, la situation reste catastrophique, comme l'ont rappelé avec
beaucoup de force Mme Kang et M. Gutierres.
Les chiffres sont là : 220.000 morts, 12,2 millions de personnes ayant besoin d'assistance, 7,6 millions de déplacés
internes, 3,8 millions de réfugiés, 4,8 millions se trouvant dans des zones difficiles d'accès et 212.000 personnes
assiégées privées de moyens de subsistance.
Les bombardements aériens, y compris l'usage indiscriminé de barils d'explosifs, par les forces gouvernementales
continuent de faire des victimes civiles. Le récent rapport de Human Rights Watch indique que depuis février 2014 le
gouvernement a bombardé au moins 450 sites dans la région de Dera et 1 000 sites à Alep en utilisant des barils
d'explosifs. Les parties au conflit continuent également de cibler des installations et des biens à caractère civil
délibérément, y compris des infrastructures et des services vitaux, des hôpitaux, ce qui est contraire à toutes les
règles du droit humanitaire, au respect de la dignité humaine et aux principes d'humanité les plus élémentaires.
L'interférence délibérée dans les opérations humanitaires, les limitations imposées à l'accès de l'assistance dans tout
le pays ainsi que l'obstruction administrative du régime ne font que renforcer les souffrances d'un peuple exsangue.
Cela doit cesser. Les obstacles à l'acheminement de l'aide humanitaire aux zones assiégées, le blocage des accès
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transfrontaliers ou la multiplication des entraves bureaucratiques sont en effet autant de pratiques contraires aux
résolutions du Conseil de sécurité. En outre, conformément à la résolution 2139, il est nécessaire de mettre fin à
l'impunité des violations du droit international humanitaire et des droits de l'Homme. Les responsables de ces
violations en Syrie doivent être traduits en justice. Monsieur le Président,
Les conclusions du dernier rapport sur la mise en oeuvre des résolutions 2139, 2165 et 2191 sont claires et appellent
des mesures immédiates de la part des parties au conflit : la levée des différents sièges, qui affectent 212.000
personnes, la levée des obstacles à l'acheminement des équipements médicaux et chirurgicaux, l'arrêt de l'utilisation
des services de base - tel que l'accès à l'eau et à l'électricité - comme arme de guerre et la fin des attaques
indiscriminées contre les civils, en particulier le recours aux barils d'explosifs. Les obstacles, on le sait, sont
nombreux. Nous devons tous, collectivement, peser sur le régime syrien pour que ces obstacles soient levés
immédiatement afin de soulager les souffrances du peuple syrien.
La situation qui prévaut aujourd'hui à Alep et dans la Ghouta ne fait que démontrer que le régime reste sourd aux
appels de la communauté internationale. Les bombardements par les forces gouvernementales de la Ghouta orientale
de Damas, début février, ont fait plus de 200 morts et 1 000 blessés. La France les a condamnés avec la plus grande
fermeté, rappelant que ces bombardements violent les principes les plus élémentaires du droit international
humanitaire et peuvent être constitutifs de crimes de guerre.
Monsieur le Président,
Quelles que soient les mesures prises pour limiter le coût du conflit en vies humaines et réduire les souffrances des
populations, le drame humanitaire syrien ne pourra prendre fin qu'avec l'émergence d'une solution politique. Il
convient dès lors de créer les conditions de cette solution politique. D'abord, le régime doit cesser immédiatement les
bombardements aériens, le recours aux barils d'explosifs et les tirs d'obus de façon indiscriminée, qui visent les civils
et sont prohibés par les résolutions du Conseil de sécurité.
Ensuite, notre objectif demeure plus que jamais de promouvoir une véritable transition politique fondé sur le
communiqué de Genève, et non un simple replâtrage du régime. Par sa répression brutale et son refus de toute
transition depuis quatre ans, Bachar al Assad a favorisé l'extrémisme et le chaos. Tant que Bachar al Assad restera au
pouvoir, Daech et Al Nosra continueront de se renforcer. Le réengagement rapide des Nations unies, en vue de la
relance du processus politique, est primordial de ce point de vue et l'envoyé spécial du secrétaire général, Staffan di
Mistura, doit naturellement jouer un rôle important à cet égard.
À cet effet, un dialogue concret sur les modalités d'une transition politique, fondée sur le communiqué de Genève,
doit être relancé associant les principaux acteurs de la communauté internationale.
Il faut également soutenir les initiatives de rapprochement des diverses composantes de l'opposition syrienne autour
de la coalition nationale syrienne. Sans une opposition modérée forte et crédible, aucune transition politique ne
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pourra être réussir. On le voit, l'amélioration durable de la situation humanitaire en Syrie suppose une solution
politique qui implique elle-même l'engagement résolu de ce Conseil.
Je vous remercie./.
(fin de l'article)
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8 - Union européenne - Inscription du Hamas sur la liste européenne des organisations terroristes Réponse de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, à
une question au Sénat
Le Hamas a été placé sur la liste des organisations terroristes par l'Union européenne en 2003 sur le fondement de la
position commune 2001/931/PESC du Conseil de l'Union européenne. L'annulation par le tribunal de l'Union
européenne, le 17 décembre 2014, de cette inscription est fondée uniquement sur des motifs de procédure. En effet,
pour justifier du maintien du Hamas sur cette liste, le Conseil aurait dû se fonder sur des faits appréciés par des
décisions adoptées par des autorités nationales compétentes. Dans le cas d'espèce, il s'est fondé sur des décisions
nationales mais également sur des faits qu'il a établis lui-même sur la base d'informations tirées de la presse et
d'internet (des attentats revendiqués par le Hamas).
Cette décision juridictionnelle ne modifie en rien l'appréciation de fond de la France sur la qualification du Hamas de
groupe terroriste, ni sa détermination totale à lutter contre toutes les formes de terrorisme. Elle n'aura pas non plus
pour effet de conduire au retrait du Hamas de la liste des organisations terroristes de l'Union européenne, dans la
mesure où le tribunal a maintenu les effets de l'inscription du Hamas (gel des fonds et avoirs) pour une période de
trois mois (jusqu'au 17 mars 2015) à compter du prononcé de cet arrêt.
En outre, afin d'assurer le maintien du Hamas sur la liste, le Conseil a pris la décision, le 19 janvier 2015, de former
un pourvoi contre l'arrêt du tribunal en question, qui suspend l'effet de cet arrêt jusqu'à la clôture de la procédure
devant la Cour. Parallèlement à ce recours juridictionnel, un exercice de révision de toutes les désignations relatives à
la position commune du 27 décembre 2001 est en cours, à Bruxelles. Les États membres auront donc la possibilité de
communiquer des éléments complémentaires, fondés sur des décisions nationales, qui garantiront une nouvelle
désignation du Hamas sur cette liste. Comme elle l'a déjà indiqué publiquement ainsi que dans le cadre de ces travaux,
la France est déterminée à ce que le Hamas soit maintenu sur cette liste./.
(Source : site Internet du Sénat)
(fin de l'article)
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9 - Francophonie - Réponse de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du
développement international, à une question au Sénat
Le rapport remis par Jacques Attali au président de la République fournit une analyse particulièrement intéressante et
riche sur le poids économique de la francophonie dans l'économie mondiale et sur les enjeux qui s'y rapportent. Il
identifie les secteurs porteurs où elle peut être créatrice de croissance et d'emplois et précise les leviers sur lesquels il
semble possible d'agir.
Ce rapport s'inscrit pleinement dans le cadre de la diplomatie économique définie par le ministre des affaires
étrangères et du développement international, qui prend en compte l'atout considérable que représentent, sur les cinq
continents, le partage de la langue française et les liens tissés au sein de l'organisation internationale de la
Francophonie. Les recommandations contenues dans ce rapport font l'objet d'un examen attentif pour mesurer l'impact
et le coût de chacune d'elles et de définir des priorités.
Parmi les différentes suggestions citées, certaines relèvent d'une approche multilatérale et de long terme, comme celle
relative à la création d'une Union économique francophone tandis que d'autres prônent un renforcement des politiques
déjà amorcées. C'est le cas en ce qui concerne la diffusion de contenus culturels francophones qui est actuellement
assurée au travers du réseau des instituts français dans le monde. C'est le cas également pour la promotion de
l'enseignement du français, avec notamment l'initiative «100.000 professeurs pour l'Afrique» lancée au début de
l'année 2014. Comme le recommande Jacques Attali, les actions menées dans ces domaines sont poursuivies et
amplifiées. S'agissant de la mobilité des étudiants, chercheurs et entrepreneurs, il convient de noter que l'introduction
d'un passeport «talent» s'inscrit dans cette perspective./.
(Source : site Internet du Sénat)
(fin de l'article)
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10 - Lutte contre l'islam radical - Violence envers les femmes et les enfants - Réponse de M. Laurent
Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, à une question au Sénat
La France condamne les crimes et exactions commis par les groupes extrémistes violents partout dans le monde. Elle
contribue activement à mobiliser la communauté internationale pour condamner les actions de ces groupes. Devant la
gravité des atteintes aux droits de l'Homme commises par Daech en Irak, en particulier à l'encontre des femmes et des
enfants issus des minorités, la France a sollicité dès août 2014 la Haute représentante de l'Union pour la politique
extérieure et la sécurité de l'Union européenne, afin que l'Europe se mobilise face à la crise humanitaire en Irak.
Par ailleurs, la France a porté avec l'Irak une résolution au Conseil des droits de l'Homme, adoptée le 1er septembre
2014, qui établit une mission d'enquête du Haut-commissariat sur les exactions commises par Daech. Cette mission
présentera son rapport en mars 2015. Il s'agit d'un premier pas pour préparer le travail de la justice et lutter contre
l'impunité. Suite aux attaques d'écoles et aux exactions commises par la secte Boko Haram, la France a organisé en
mai 2014, à la demande du président du Nigéria, un sommet des chefs d'États de la région. Un plan d'action pour
lutter contre l'organisation terroriste a été adopté à cette occasion. L'action de la France se décline ensuite par des
programmes de coopération avec les pays concernés.
La France conduit, avec ONU Femmes, l'UNICEF et des associations, des programmes de lutte contre les violences
faites aux femmes et aux enfants dans le monde arabe et en Afrique. Au Pakistan, où la France soutient le travail
d'ONG contre la violence domestique et pour la protection des enfants, la remise du prix Simone de Beauvoir en 2013
à Malala Yousafzaï, victime d'une tentative d'assassinat par les talibans pakistanais en 2012, témoigne de
l'engagement de la France pour la promotion du droit des femmes à l'éducation.
Dans le contexte de la crise syrienne, la France a par ailleurs favorisé l'accès aux soins des femmes réfugiées, y
compris pour les victimes de violences sexuelles. La France travaille à la lutte contre les stéréotypes, à la racine de la
violence. Depuis la conférence de Paris «libérons les enfants de la guerre» organisée avec l'UNICEF en 2007, la France
est particulièrement mobilisée en faveur des enfants dans les conflits armés. Elle a financé des actions en faveur de la
réinsertion des enfants, garçons et filles, recrutés par des groupes armés, notamment en RCA. Enfin, la France
soutient la participation des femmes à la gestion des conflits et au rétablissement de la paix.
Dès 2010, la France s'est dotée d'un plan national d'action pour mettre en oeuvre les résolutions 1325(2000) et
suivantes du Conseil de sécurité dites «Femmes, paix et sécurité». Ce cadre d'action vise non seulement à protéger les
femmes des violences dans les conflits mais également à promouvoir leur rôle dans le maintien de la paix. La lutte
contre l'impunité constitue également une priorité du plan national d'action de la France, avec des programmes
favorisant la formation des magistrats et l'accès à la justice.
Le ministère des affaires étrangères et du développement international participe en outre à la promotion de l'accès
des femmes à des postes de responsabilité avec le programme de coopération «Femmes d'avenir en Méditerranée»
lancé fin 2014./.
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(Source : site Internet du Sénat)
(fin de l'article)
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