Dossier - Les Théâtres de Maisons

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Transcript Dossier - Les Théâtres de Maisons

UNE DES DERNIERES SOIREES DE CARNAVAL
Carlo Goldoni
SPECTACLE DISPONIBLE au premier semestre 2014
Co-production Le Studio d’Asnières / Théâtre des Deux Rives de Charenton
avec la participation artistique du CFA des comédiens
Texte français d’Huguette Hatem
Mise en scène : Hervé Van der Meulen
Assistant à la mise en scène : Charles Leplomb
Décors : Claire Belloc
Construction des décors : Antoine Milian
Costumes : Isabelle Pasquier
Lumières : Stéphane Deschamps
Chorégraphie : Jean-Marc Hoolbecq
Assistante chorégraphique : Ariane Blaise
Le Studio d’Asnières est subventionné par le ministère de la Culture (DRAC Ile-de-France), le Conseil
Régional d’Ile-de-France, le Conseil Général des Hauts-de-Seine et par la Ville d’Asnières-sur-Seine.
© Miliana Bidault
Allons, les chandelles se consument, commençons à danser !
avec :
Cléo Ayasse-Sénia : Polonia
Lucile Chevalier : Baldissera
Noé Favre : Martin
Paul Delbreil : Anzoletto
Yveline Hamon : Madame Gatteau
Maroussia Henrich : Domenica
Basile Lacoeuilhe : Bastian
Charles Leplomb : Cosmo
Harald Marlot : Lazaro
Félix Martinez : Agustin
Jean-Michel Meunier : Zamaria*
Coralie Russier : Alba
Laurette Tessier : Elenetta
Hervé Van der Meulen : Zamaria*
Loris Verrecchia : Momolo
Fanny Zeller : Marta
© Miliana Bidault
* en alternance
« Voici la dernière pièce que je donnai à Venise avant mon départ. Una delle Ultime Sere di
Carnovale (La Soirée des Jours Gras), une comédie vénitienne et allégorique, dans laquelle je faisais
mes adieux à ma Patrie.
Zamaria, fabricant d’étoffes, donne une fête à ses confrères, et y invite Anzoletto qui leur
fournissait les dessins. L’assemblée des fabricants représentait la troupe des comédiens, et le
dessinateur, c’était moi. Une brodeuse française, appelée Madame Gâteau, se trouve pour des
affaires à Venise. Elle connaît Anzoletto ; elle aime autant sa personne que ses dessins ; elle
l’engage, et va l’emmener à Paris ; voilà une énigme qui n’était pas difficile à deviner.
Les fabricants apprennent avec douleur l’engagement d’Anzoletto ; ils font leur possible pour le
retenir ; celui-ci les assure que son absence ne passera pas le terme de deux années. Il reçoit les
plaintes avec reconnaissance ; il répond aux reproches avec fermeté. Anzoletto fait ses compliments
et ses remerciements aux convives, et c’est Goldoni qui les fait au public.
La pièce eut beaucoup de succès ; elle fit la clôture de l’année comique 1761, et la Soirée du Mardi
gras fut la plus brillante pour moi, car la salle retentissait d’applaudissements, parmi lesquels on
entendait distinctement crier : ‘’Bon voyage ! Revenez ! N’y manquez pas. ‘’ J’avoue que j’en étais
touché jusqu’aux larmes. »
Carlo Goldoni, Mémoires, partie II, chapitre XLV
« Le départ pour Paris est, de toute façon, l’unique solution en même temps que l’unique
erreur possible. Mais c’est un acte de désespoir. C’est l’ultime fuite, parée de mensonges et
d’autodestruction. (…) L’histoire de Goldoni est une histoire exemplairement tragique et héroïque,
modeste mais héroïque. Goldoni est un homme qui n’a pas lâché prise, jusqu’au dernier jour. »
Giorgio Strehler
« Un jour, dans un avion, j’ai ouvert un volume des pièces de Goldoni, j’ai relu Il Ventaglio, qui me
semble une très belle pièce, un peu froide, et celle qui se trouve après, Une des Dernières Soirées de
Carnaval, qui n’est ni un titre commercial ni quelque chose qui attire en tant que titre lui-même,
c’est plutôt le titre d’un roman espagnol des années cinquante. Et j’ai commencé à rire, et je me
suis dit que c’était cette pièce-là que je voulais mettre en scène. J’étais terrifié à l’idée de monter du
Goldoni, bien sûr je connaissais des réalisations de Strehler et de bien d’autres en Italie, je me suis
dit que Goldoni nous ne pouvions pas le mettre en scène n’importe comment. Mais je n’ai pas hésité, j’avais une sorte de besoin de bonheur, lire Goldoni me donnait du bonheur donc c’était un bonheur que je pouvais partager avec le public. »
Lluis Pasqual
Une magnifique comédie de Carlo Goldoni, créée à Venise en 1762, pour les fêtes du carnaval.
Un authentique chef-d’œuvre, peu connu, aux tonalités à la fois festives et douces amères.
Une pièce chorale écrite pour une troupe d’acteurs avec des partitions individuelles très fortes (un
régal pour les comédiens !), mais aussi un grand art du contrepoint, si caractéristique du plus grand
dramaturge italien (une partie de cartes, un souper, un bal…, réunissant chaque fois l’ensemble
des personnages). L’auteur - dont on sait qu’il n’hésitait pas à remanier ses œuvres pendant les
répétitions - y développe une science de l’écriture scénique d’une extrême précision, inventant,
avec quelques décennies d’avance, l’art de la mise en scène.
Une histoire, à première vue réaliste, de corporation d’ouvriers et d’artisans en tissus, dont la vie
est bouleversée à l’aube de l’ère industrielle et des échanges internationaux, mais dont Goldoni
use comme d’une métaphore de sa propre condition d’artiste, et dont nous userons également
pour évoquer les joies et les difficultés de notre métier de saltimbanques.
Des histoires d’amour, de couples établis ou en devenir, souvent mouvementées, comme toujours
passionnées et teintées d’érotisme - impression renforcée dans l’imaginaire collectif par l’évocation
de la ville de Venise.
Une société et des individus qui se cherchent, à travers la passion de leur métier, qui sentent bien
qu’il faut en accepter toutes les évolutions, que cela ne va pas sans source d’angoisses, mais dont
on peut venir à bout par le travail, l’enthousiasme et la remise en question - et aussi grâce à un
fort appétit de vivre et un grand sens de la fête, du bien vivre et de la convivialité.
Hervé Van der Meulen
© Miliana Bidault
Carlo Goldoni
1707 : (25 février) naît à Venise, dans le quartier de Saint-Thomas. Enfance à Venise auprès de sa
mère. Son père est parti à Rome chercher fortune (il y restera quatre ans à étudier la médecine). Il
écrit sa première « comédie » à neuf ans.
1719-1720 : à Pérouse, auprès de son père qui y exerce la médecine. Y suit les cours de grammaire
et de rhétorique chez les jésuites.
1720-1722 : en vue d’étudier la médecine, classes de philosophie chez les dominicains de Rimini.
1721 : s’enfuit du collège avec une troupe de comédiens pour rejoindre sa mère à Chioggia.
Premiers essais de comédies. Abandonne pour le droit le projet d’étude de la médecine. Entre à
Venise dans le cabinet d’avocat de son oncle Indric.
1723-1725 : élève au collège Ghislieri de Pavie : suit les cours de la faculté de droit. Expulsé du
collège à la suite d’une satire contre les jeunes filles de Pavie.
1725-1726 : à Chioggia, puis à Udine (avec son père). Poursuit seul ses études de droit.
1728-1731 : « secrétaire de police » à Chioggia puis à Feltre, où il écrit deux intermezzos : Le Bon
Père et La Cantatrice.
1731 : Docteur en droit, inscrit au barreau de Venise. Essai malheureux de tragédie (Amalasunte).
Vie errante à travers l’Italie du Nord : Vicence, Vérone, Brescia, Bergame, Milan (où, déçu par son
échec, il brûle sa tragédie), Parme.
1734 : contact avec Giuseppe Imer, chef de la troupe du théâtre vénitien de Saint-Samuel, qu’il
accompagne en tournée, et qui représente à Venise sa tragédie Bélisaire.
1736 : Gênes : épouse Nicoletta Connio, fille d’un notaire de fortune modeste.
1738-1739 : première comédie (en partie imporvisée) : Momolo sur la Brenta.
1741-1743 : exerce à Venise les fonctions de consul de Gênes qui l’amènent à voir de près les
réalités de la vie économique et la pratique du commerce.
1743 : première comédie entièrement rédigée : La Femme avisée.
1745-1748 : quitte Venise pour reprendre son métier d’avocat à Pise.
1745 : rencontre Girolamo Medebach à Livourne ; pour Sacchi, le truffaldino du théâtre de SaintSamuel, il écrit Le Serviteur de deux maîtres. Membre de l’Arcadie avec le pseudonyme académique
de Polisseno Fegejo.
1748 : retour à Venise ; écrit pour la troupe Medebach (théâtre Saint-Ange). Succès de Teodora
Medebach dans La Veuve rusée.
1749 : contrat de quatre ans avec Medebach qui joue La Jeune Fille honorable et La Bonne Epouse.
Début de polémique au théâtre avec l’abbé Chiari : les autorités doivent intervenir.
1750 : La Famille de l’antiquaire. S’engage à produire dans l’année seize comédies nouvelles.
Première édition des Comédies (Venise : Bettinelli).
1750-1751 : tient son engagement des seize comédies nouvelles parmi lesquelles Le Théâtre
comique, Le Café, Le Menteur, Paméla, Le Cavalier de bon goût, L’Aventurier honorable, Les Caquets
des femmes.
1751 : tournée avec la troupe Medebach : à Turin, Molière, première comédie en vers.
1752 : contrat avec le noble F. Vendramin pour le théâtre Saint-Luc (à partir de 1753). Dernière
tournée avec Medebach : La Servante aimante à Bologne.
1753 : La Locandiera au théâtre Saint-Ange, que Carlo Goldoni quitte pour le Saint-Luc, et où il est
remplacé par Chiari, ce qui relance la querelle entre « goldonistes » et « chiaristes ». Critique des
puristes de l’académie des Granelleschi, dont Carlo Gozzi, qui accuse Carlo Goldoni de recourir pour
attirer le public à des arguments démagogiques frôlant la subversion. Nouvelle édition des
Comédies (Florence, Paperini). L’Epouse perse, tragi-comédie en vers.
1755-1756 : comédies en vers en dialecte (Les Cuisinières, Le Carrefour).
1757 : Carlo Gozzi publie, contre Carlo Goldoni et Chiari, un pastiche d’almanach populaire :
La Tartana degl’influssi.
1758-1759 : Voyage à Rome (y passe sept mois). De retour au Saint-Luc, y donne Les Amoureux,
Le Directeur d’opéra de Smyrne.
1760 : Les Rustres, La Guerre, La Maison neuve.
1761 : Sacchi joue au théâtre Saint-Samuel L’Amour des trois oranges de Carlo Gozzi, caricature
féroce de Carlo Goldoni et de Chiari, et qui ouvre la série des Fiabe de Gozzi. – Carlo Goldoni invité
à Paris par le théâtre de la Comédie italienne. – Trilogie de La Villégiature. – Edition des
Œuvres complètes (Venise, Pasquali).
1762 : Théodore le grondeur, Les Disputes des femmes de Chioggia, La Soirée des jours gras.
(avril) Carlo Goldoni part pour Paris avec sa femme et son neveu. Arrivé le 26 août : contrat avec la
Comédie italienne.
1763 : la Comédie italienne donne avec succès une trilogie de comédies improvisées sur des canevas de Carlo Goldoni (Les Amours d’Arlequin et de Camille, La Jalousie d’Arlequin, L’Inquiétude de
Camille).
1764 : Venise : maigre succès de la trilogie de Zelinda e Lindoro, rédigée d’après la trilogie
parisienne d’Arlequin et Camille ; échec de Chi la fa l’aspetta, rédigée d’après le canevas (très bien
accueilli à Paris) de La Dupe vengée.
1765 : L’Eventail à Venise – Carlo Goldoni est nommé maître de langue italienne de Mesdames
Adélaïde et Victoire, filles de Louis XV, et logé au château de Versailles (jusqu’en 1769), avant d’être
gratifié d’une pension royale.
1771 : Le Bourru bienfaisant à la Comédie française.
1775-1780 : Carlo Goldoni de nouveau maître d’italien à la Cour, vit en partie à Versailles.
1776 : L’Avare fastueux devant la Cour à Fontainebleau.
1784-1787 : Carlo Goldoni écrit en français ses Mémoires (Venise, Zatta).
1792 : La Législative supprime toutes les pensions royales : c’est la gêne pour Carlo Goldoni, malade
et à demi-aveugle. Des amis alertés, dont M.-J. Chénier, font – tardivement – rétablir la pension par
la Convention.
1793 : (6-7 février) Carlo Goldoni meurt à Paris, rue Pavé-Saint-Sauveur (n°1).
(Biographie extraite de Carlo Goldoni, ou l’honnête aventurier de Gérard Luciani)
© Salima Glamine
Yveline Hamon
Après des études au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique
de Paris, elle travaille notamment avec Jacques Rosner, Antoine Vitez,
Daniel Mesguich,Charles Tordjman, Brigitte Jaques, Jean-Michel Rabeux,
Mourad Mansouri , Christian Benedetti, Pierre Trapet, Tahar Ben Jelloun,
Gilles Bouillon, Jean-Louis Martin-Barbaz, Laurent Pelly, Aurore Priéto,
Hervé Van der Meulen, Emmanuel de Sablet, Roger Planchon…
© Miliana Bidault
A l’image, elle travaille avec entre autres : Alain Resnais, Jacques Rouffio,
Caroline Huppert, Marc Angelo, Jacques Malaterre, Philippe Triboit,
François Margolin, Dominique Tabuteau, Frédéric Massiot, David Delrieux,
Guillaume Nicloux, …
Elle a mis en scène : Les Vents du Tombeau d’après les séances de
spiritisme de Victor Hugo à Guernesey, Le dernier pays avant la mer
d’après les entretiens Duras-Mitterrand parus dans l’Autre Journal,
L’Epreuve de Marivaux, La cour du Lion d’après La Fontaine et Saint-Simon, Brocéliande coécrit avec
Danick Florentin, Pendant ce temps-là, je passe, parcours bucolique, Il n’y a plus d’après..Il n’y a
qu’aujourd’hui ! Cabaret sur Saint-Germain-des-Prés, Un bon petit diable de la Comtesse de Ségur
avec Jean-Louis Martin-Barbaz.
Dernièrement : Au théâtre : La dame de chez Maxim de Feydeau m.e.s. Hervé Van der Meulen,
Cassé de Rémi de Vos m.e.s Christophe Rauck. A la télévision : Tout est bon dans le cochon de
Saïda Jawad réalisation David Delrieux
Elle fait partie de l’équipe artistique et pédagogique du Studio d’Asnières depuis 2001.
© Miliana Bidault
© A. Godon
Hervé Van der Meulen
Assistant de Jean Danet aux Tréteaux de France, d’Yves Gasc pour la Cie Laurent Terzieff et à la
Comédie-Française, metteur en scène du Bourgeois gentilhomme en espagnol à Bogota (Colombie),
de Nocturne à Nohant de Dominique Paquet au Théâtre des Mathurins, de La Périchole de Jacques
Offenbach au Théâtre du Trianon, des Sincères de Marivaux au Festival d’Avignon, de Samson et
Dalila, l’opéra de Camille Saint-Saëns, au Sieur Du Luth Summer Arts Festival aux Etats-Unis... il a mis
en scène pour Le Studio Rodogune de Corneille, Les Chemins de fer et Les Trente Millions de Gladiator
de Labiche, Le Conte d’hiver de Shakespeare, L’Ingénu de Voltaire, Phi-Phi de Christiné, Monsieur
Choufleuri et Le Château à Toto d’Offenbach, La Diva de l’Empire : revue 1900, Le Triomphe de
l’Amour de Marivaux, Les Vagues de Virginia Woolf, Jacques ou la soumission et L’avenir est dans les
oeufs de Ionesco, L’Echange de Claudel, Le Petit Tailleur des frères Grimm, Coups de roulis de
Willemetz et Messager, Journal d’un fou de Gogol, Les Mamelles de Tirésias (la pièce de Guillaume
Apollinaire et l’Opéra de Francis Poulenc réunis)…
Il a également co-mis en scène avec Jean-Marc Hoolbecq Bajazet de Racine, La Boîte à Joujoux de
Claude Debussy, et Histoire du soldat de Ramuz et Stravinsky. En 2010, il met en scène La Dame de
chez Maxim de Feydeau au Théâtre de l’Ouest Parisien de Boulogne-Billancourt, repris dans plusieurs
festivals estivaux, puis au Studio d’Asnières et en tournée la saison suivante. En 2011 et 2012, il joue
Monsieur Jourdain dans Le Bourgeois Gentilhomme de Molière, mis en scène par Laurent Serrano,
Le Comte de Parme dans La Conversation de Bolzano de Sandor Marai, mis en scène par Jean-Louis
Thamin, et reprend en tournée Turelure du Pain dur de Claudel, mis en scène par Agathe Alexis et
Alain Barsacq.
© Miliana Bidault
© Miliana Bidault
Depuis sa sortie du Centre d’art dramatique de la rue Blanche,
il a joué Shakespeare, Lope de Vega, Corneille, Molière, Racine,
Lesage, Marivaux, Voltaire, Beaumarchais, Goldoni, Musset,
Dumas, Labiche, Tchekhov, Feydeau, Breton, Claudel, Soupault,
Anouilh, Wesker, Nathalie Fillion, Daniel Besnehard, Kroetz… Plus
de soixante spectacles, sous la direction de Raymond Paquet,
Jean-Pierre André, Yves Gasc, Roland Monod, Bernard Anberrée,
Jean Danet, Philippe Rondest, Ricardo Camacho, Laurent Pelly,
Jean-Louis Martin-Barbaz, Jean-Marc Montel, Patrick Simon, Patrick Paroux, Nathalie Fillion,
Christophe Lemaître, Agathe Alexis, Alain Barsacq, Chantal Déruaz…