Lettre ouverte Lycée Barthou CPGE

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Transcript Lettre ouverte Lycée Barthou CPGE

Les Professeurs des Classes Préparatoires aux Grandes Écoles
Lycée Louis Barthou – Pau
Coordination Prépas Barthou Pau
membres des Associations APHEC, APPLS, UPA, UPS, APHG, AP Géo
et de la Coordination des CPGE d’Aquitaine.
Lettre ouverte
Chers élèves des Classes Préparatoires du lycée Louis Barthou,
Mesdames et Messieurs les parents d’élèves des Classes Préparatoires du lycée
Louis Barthou,
À contrecœur, ce lundi 9 novembre, nous ferons grève dans le cadre d’une
protestation nationale de toutes les associations de professeurs de Classes Préparatoires
et au sein de la coordination des CPGE d’Aquitaine. Nous tenons ainsi à vous expliquer
les raisons de cette décision collective (100% des professeurs de CPGE au lycée Louis
Barthou) qui heurte notre conscience professionnelle et nous prive de la joie que nous
avons à exercer notre métier.
Cette grève a été déclenchée par la décision subite du Ministre de l’éducation
nationale Vincent Peillon de réduire notre salaire, en proportion au-delà de -20% pour
certains, avec une moyenne autour de -10% pour le plus grand nombre.
Cette baisse de salaire a été décidée sans raison extérieure, sans contrepartie, et
sans négociation : le ministre a, jusqu'au jour où nous écrivons, toujours refusé de recevoir
les diverses associations représentatives des enseignants de CPGE. Nous ne pouvons
nous empêcher de nous demander – une fois acquis le principe d'une baisse de salaire
arbitraire envers n'importe quelle catégorie de fonctionnaires – qui sera la prochaine cible.
Tous les enseignants du 2nd degré, cela va de soi.
Le ministre prétend justifier ces mesures en affirmant que les sommes
économisées sur les CPGE permettront de diminuer le temps de travail des enseignants
en ZEP. Cette affirmation devient toute relative face à un calcul précis : le nombre de ZEP
serait en même temps divisé par deux (puisque les collègues ayant réussi à remonter le
niveau de leurs élèves en difficulté seront recompensés par la disparition de leur statut
spécial) et cette diminution horaire s'accompagnerait de la disparition de la prime déjà en
vigueur.
Mais surtout, nous nous offusquons de cette démagogie d’un genre nouveau, qui
vise à opposer les professeurs les uns aux autres (lycées et CPGE contre ZEP - Zones
d’Éducation Prioritaires) en prétendant « prendre aux riches pour donner aux pauvres ».
Chaque professeur exerce différemment un métier auquel tous sont autant dévoués et
autant dignes de considération.
Pour conclure sur les faits bruts, rappelons que les enquêtes sur le salaire des
enseignants (y compris celles menées par la Cour des comptes) montrent qu'en France
seuls les enseigants de CPGE touchent un salaire correspondant au salaire moyen des
enseignants de l'OCDE !
Mais la raison profonde de notre colère provient aussi – et peut-être surtout – du
mépris affiché à l'encontre des Classes Préparatoires – ainsi que des Écoles que les
élèves intègrent – par le ministre, qui multiplie les campagnes de désinformation et de
diffamation à notre encontre, sans même cacher son espoir que nos formations finissent
par disparaître.
Les enseignants de CPGE sont pour la plupart issus des meilleures formations
possibles dans leur domaine, ont très souvent un doctorat et avaient la possibilité d'une
carrière brillante dans le monde de l'entreprise. Ils ne ménagent pas leur efforts et
travaillent facilement 50h par semaine entre la préparation des cours, la mise à niveau de
leurs connaissances, la préparation et la sélection des exercices, des devoirs et des
contrôles, la correction des copies, et nécessairement l’élaboration de leur cours devant
les élèves.
Nous avons choisi d'enseigner par passion pour nos disciplines, mais aussi par la
conviction d'être utiles à nos élèves et, par suite, à la Nation elle-même. Nous sommes
fiers de participer à une formation de très haut niveau et, surtout, accessible au plus grand
nombre, contrairement à ce que prétend notre ministre.
Nous rappelons à ce sujet que la commission de sélection des dossiers d’entrée en
CPGE se fait sur des critères objectifs. Nous accueillons dans nos classes 30% d'élèves
boursiers, qui affichent des taux de réussite aussi bons que les autres, c'est-à-dire au
moins 80% d'admission dans les écoles d'ingénieurs par exemple – les autres élèves
faisant en cours de route le choix de poursuivre leurs études à l’Université où leur passage
par une CPGE leur est grandement profitable. Le fantasme d'élitisme fondé sur la seule
catégorie sociale des parents nous paraît donc être bien éloigné de la réalité.
Nous espérons que ce courrier vous aura permis de mieux comprendre notre
situation. Nous restons à votre disposition et ne souhaitons rien d'autre que d'informer et
de discuter avec le plus grand nombre. Nous travaillons actuellement à l’organisation de
rencontres publiques qui pourront avoir lieu dès lundi, mais nos classes sont ouvertes à
toute personne qui souhaiterait voir comment professeurs et élèves travaillent dans les
Classes Préparatoires, sous réserve d’acceptation du Chef d’établissement.
Soyez assurés de notre entier dévouement.
Patrice Abousaleh. Jean-François Amblard. Danielle Ardaud. Françoise Béguin. Bénédicte
Berbessou-Broustet. Bruno Bluteau. Hélène Briand. Élisabeth Cador. Cyril Charignon.
Isabelle Crébillon. Maurice Deary. Thierry Deswert. Bruno Faux. Jean Fichot. Mathieu
Fontes. Philippe Fortin. Anne Foubert. Christian Giraud. Guillaume Hannachi. Thierry Issartel. Marc Jubault-Bregler. Éric Lacroix. Frédéric Lahitète. Marc Lalaude-Labayle. JeanLuc Larrecq. François Lehec. Françoise Lepezron. Clotilde Massal. Jean-Pierre Massat.
Sandrine Merle. Marie-Ève Modolo. Aleksandra Olchowska. Guillaume Pagot. François
Pantigny. Gilles Perron. Véronique Perron. Marie-Josée Peyrard. Frédéric Postel. Carole
Poux. Didier Robert. Emmanuel Ranz. Nadine Sabatou. Catherine Séguier-Leblanc. François Seimbille. Claude Terras. Julien Vasquez. Françoise Villas. Jean-Robert Virgile. Patrick Voisin.
Professeurs dans les Classes Préparatoires économiques et commerciales,
littéraires, scientifiques du Lycée Louis Barthou – Pau.