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Région économie
Automobile Le patron du groupe Pharmacie Roche devant Novartis
Sogeca tué dans un accident
MERCREDI 5 FÉVRIER 2014 34
Joël Schmidt, dirigeant,
entre autres, des
concessions Porsche,
Lamborghini, Audi et
Seat à Mulhouse a été
tué dans un accident
hier matin. Son fils,
Denis, aurait également
été grièvement blessé.
C’est un grand patron de la distribution automobile qui a été tué,
hier matin, dans un accident de la
circulation survenu sur l’autoroute A 39 en Côte-d’Or. Âgé de 65
ans, Joël Schmidt dirigeait en effet le groupe Sogeca incluant, entre autres, la concession Porsche
dans quatre départements, celle
de Lamborghini pour le grand
Est de la France, ainsi que, notamment, Audi et Skoda à Mulhouse Sausheim. Son fils Denis,
40 ans, aurait également été très
sérieusement blessé.
Selon les premiers éléments de
l’enquête, la Porsche Panamera
conduite par Denis Schmidt était
en train de dépasser un poids
lourd sur l’A39, dans le sens DoleDijon, à hauteur de Beire-le-Fort,
près de Genlis. Le camion se serait alors soudainement déporté
sur la gauche, emportant la Porsche avec lui. Ils ont arraché les
glissières de sécurité pour se re-
Originaire de Fellering, Joël Schmidt (ici en avril 2012) avait développé le groupe Sogeca grâce,
notamment, à la concession Audi de Sausheim, puis Porsche, jusqu’à distribuer Lamborghini dans tout
le grand Est de la France.
Photo Dom Poirier
trouver sur l’autre côté de l’autoroute où ils ont violemment
percuté un poids lourd qui arrivait en face avant de finir dans un
fossé. Joël Schmidt, qui a été éjecté du véhicule, est décédé sur le
coup, tout comme le passager du
dernier camion.
Très vite intervenus, les secours
ont procédé à la désincarcération
des conducteurs de la Porsche et
du poids lourd percuté. Denis
Schmidt a été héliporté dans un
état critique vers le CHU de Dijon, tout comme la conductrice
du poids lourd, grièvement blessée. Le conducteur du camion
qui s’est déporté a, pour sa part,
été légèrement blessé.
140 salariés
La Porsche après la collision avec le camion arrivant en sens inverse.
Photo PQR/Le Bien public/Philippe Bruchot
Tandis que les enquêteurs devront déterminer les circonstances exactes de ce drame de la
route, l’annonce du décès de Joël
Schmidt a, évidemment, bouleversé les 140 salariés du groupe
Sogeca.
Âgé de 65 ans, Joël Schmidt était
un « self-made-man », analyste
programmateur de formation
avant de devenir vendeur, en
1973, par « envie d’un métier qui
nécessite du contact humain », expliquait-il il y a un an et demi
dans L’Alsace. Il ajoutait : « La
vente du produit, c’est le début de la
relation avec le client. Être un bon
commerçant n’est pas compliqué. Il
suffit de se poser la bonne question,
en l’occurrence : Si j’étais le client,
qu’est-ce que je voudrais ? La réponse est simple : le sourire de bienvenue, la compétence par un conseil
éclairé et l’assurance d’avoir acquis
un produit de bonne qualité. »
Originaire de Fellering, cet investisseur automobile a d’abord racheté la concession Audi de
Sausheim avant de développer
son groupe. Très apprécié,
ouvert, Joël Schmidt le vendeur a
fait des miracles puisqu’il a bâti,
depuis Mulhouse, un groupe distribuant Porsche jusqu’à Dijon
mais aussi Lamborghini pour
tout le grand Est de la France,
sans oublier les concessions
Audi, Seat, Skoda…
Une exceptionnelle trajectoire
brisée nette entre Dole et Dijon
hier matin.
Le directeur de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du
logement d’Alsace), Marcel
Hoeltzel, a présenté, hier à Strasbourg, le « bilan 2012 de l’industrie et de l’environnement ». Cet
état des lieux mobilise « une
soixantaine de personnes pour inspecter les quelque 1 100 établissements alsaciens soumis à
autorisation préfectorale d’exploitation », précise-t-il. Il s’est surtout
focalisé sur la qualité de l’air, la
santé, l’eau et les risques technologiques.
« Depuis 2007, l’impact de l’industrie sur son environnement diminue. Cela tient à l’utilisation de
nouvelles technologies, à une réglementation plus contraignante, mais
peut-être également à un recul de
l’activité dû à la crise », souligne
Olivier Borély, chef de service des
risques technologiques à la
Dreal.
Concernant la nappe phréatique,
plus de la moitié des installations
classées alsaciennes assurent elles-mêmes une autosurveillance
de la qualité des eaux souterrai-
nes. « En 2012, la Dreal a réalisé
150 contrôles de ces autosurveillances et 30 arrêtés préfectoraux ont été
pris pour demander aux industriels
de modifier ou d’améliorer leurs installations », précise-t-il.
Il est également revenu sur les
mesures prises dans le Bassin
potassique pour dissoudre le sel
contenu dans les terrils et pour
pomper le sel qui avait atteint la
nappe phréatique : « Sept millions
de tonnes de sel ont ainsi été éliminées, pointe-t-il. L’eau souterraine
était impropre à la consommation
dans un périmètre de 74 km² autour
de l’ancien site des MDPA, en
2000 ; aujourd’hui, cette zone a été
réduite à 30 km². »
Agir en amont
Depuis 2010, les inspecteurs de la
Dreal interviennent en amont,
pour réduire la production de déchets, comme dans les industries
papetières ou chez les broyeurs
automobiles : « Cela a permis de
diminuer de 35 % les déchets enfouis – grâce à une valorisation énergétique – par ces industriels
entre 2010 et 2012. » Globalement, les déchets enfouis ont
baissé de 16 % et les déchets
incinérés de 6 % depuis 2010.
En aval, le contrôle des installations de traitement a permis de
diminuer considérablement les
rejets de dioxines et de furanes,
depuis 2004, et de réduire les
La reconversion de Stracel (papier magazine), devenu Blue Paper
(papier d’emballage), a fait l’objet de prescriptions pour limiter les
rejets dans l’eau et dans l’air.
Photo Dominique Gutekunst
rejets de métaux lourds.
Quant aux rejets dans l’air (oxydes d’azote, oxydes de soufre, particules, composés organiques
volatiles), ils sont en recul de 42 à
76 % depuis 2006. « Cette réduction est liée à l’amélioration du traitement des rejets atmosphériques, à
la substitution des solvants utilisés
par les industriels, au remplacement
du fioul lourd par du gaz naturel ou
à l’arrêt de la raffinerie de Reichstett », souligne la Dreal. Il reste
néanmoins à diminuer la pollution atmosphérique dans l’agglomération strasbourgeoise : « Il y
a actuellement un contentieux avec
la commission européenne sur le
taux des particules à Strasbourg »,
précise la Dreal. Un nouveau
plan de protection de l’atmosphè-
Pour Severin Schwan, le patron
de Roche, les prix élevés sont
justifiés en raison de « l’efficacité » des médicaments vendus.
« Nous n’échappons pas à des négociations serrées avec les caisses
d’assurance-maladie et les autorités, explique-t-il. Mais en fin de
compte, sur la base de l’apport
thérapeutique, par la prolongation de la vie, et financier, par la
réduction du nombre de jours
d’hospitalisation, elles reconnaissent la force de l’innovation, ce qui
nous permet d’obtenir un bon
prix. » Ainsi les ventes de
l’Avastin, son médicament phare contre le cancer, ont progressé (+13%), à 6,25 milliards de
francs.
L’industrie pharmaceutique
justifie, par ailleurs, les prix élevés des médicaments par les
coûts élevés de la recherche.
Le bénéfice exorbitant de Roche fait aussi le bonheur de
Novartis qui contrôle 30 % du
capital de son concurrent bâlois. « Nous ne sommes pas à
vendre », a réaffirmé Severin
Schwan.
A. D.
La plus haute tour de Suisse (178 m), en construction au bord du
Rhin à Bâle, abritera, fin 2015, le siège du groupe
pharmaceutique Roche.
Photo Thierry Gachon
Laurent Bodin et Grégory Lobjoie
Environnement L’impact
de l’industrie est en diminution
L’activité économique
affecte moins la qualité
de la nappe phréatique
et de l’air et produit
moins de déchets
en Alsace.
Avec un bénéfice de
11,3 milliards de francs en
2013 (9,2 milliards d’euros),
le groupe pharmaceutique
bâlois Roche affiche des
résultats dépassant
nettement ceux, pourtant
imposants, de son grand
rival Novartis (7,6 milliards
d’euros).
Dans le monde de l’industrie,
Roche fait partie des grands
champions de la rentabilité grâce à ses médicaments contre le
cancer. Le groupe bâlois a annoncé une nouvelle forte croissance de son bénéfice net (+
22%) l’an dernier, qui représente désormais 24,3 % du chiffre
d’affaires (46,8 milliards de
francs). La marge bénéficiaire
est encore plus spectaculaire,
voire indécente, mesurée au
bénéfice d’exploitation qui frôle
18 milliards de francs. Elle
s’élève à 38,3 % du chiffre d’affaires. Pour la division pharmaceutique qui génère 78 % des
ventes, la marge bénéficiaire de
Roche culmine à 43 %, alors
que celle de Novartis est tombée sous la barre des 30 % et se
situe, en 2013, à 29,1 %.
re devrait y être mis en place en
2014
Enfin, huit plans de prévention
des risques technologiques ont
été approuvés en Alsace sur les
17 qui doivent l’être. Les neuf
derniers devraient faire l’objet
d’un arrêté préfectoral d’homologation en 2014.
L’an dernier, les inspecteurs ont
également réalisé des opérations
coup de poing pour contrôler des
silos de grains, dont quelquesuns n’étaient pas aux normes, et
dans les casses automobiles.
« Une vingtaine de ces sites était
illégaux », souligne la Dreal. Les
contrôles vont se poursuivre cette
année dans ces casses.
Alvezio Buonasorte
Alimentation Système U s’ouvre davantage aux produits alsaciens
Le distributeur a signé
une convention avec
l’Association régionale
des industries alimentaires
(Aria) pour mettre
davantage en avant
les produits régionaux
dans ses enseignes.
« Nous allons davantage ouvrir nos
linéaires aux produits alsaciens en
signant une convention avec
l’Aria », indique Serge Papin, le
PDG de Système U. Cette signature revêt, pour lui, un caractère
emblématique puisqu’elle intervient cinq ans après le lancement
d’un « bassin de consommation
Système U Alsace ». « Nous nous
étions engagés à ce que 15 % du
chiffre d’affaires de l’alimentation
soit généré par des produits issus des
transformateurs locaux », poursuit-il. L’initiative a essaimé depuis puisque le groupe compte
aujourd’hui 25 « bassins de consommation » en France. Mais
l’objectif des 15 % n’est pas encore totalement atteint en Alsace : la
moyenne se situe entre 12 et
13 %, même si certains magasins
parviennent à 20 %.
3 100 références
« Notre plate-forme de Mulhouse
dispose de 3 100 produits alsaciens
qui ont généré, l’an dernier, 31 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit
une hausse de 4 % par rapport à
l’année précédente », ajoute Dominique Schelcher, le président de
Système U Est. « Malgré la crise et
la récession, l’Aria ne reste pas inactive », indique sa présidente, Manou Massenez, ravie de la
signature de cette convention et
de l’organisation d’un salon où
les industriels alsaciens de
l’agroalimentaire ont pu présenter leurs produits aux responsables de Système U.
Satisfaction identique affichée
par Franck Lecomte, directeur général des Eaux de Wattwiller et de
Carola, qui a piloté ce partenariat.
Même s’il ne s’avance pas à chiffrer « les retombées de ce forum
d’échanges et de cette opération commerciale », pour lui elles ne peuvent qu’être positives. « Nous
avons pu découvrir beaucoup de
nouveautés, notamment dans le domaine de la charcuterie, de la biscuiterie typiquement alsacienne, dans
le vin ou le pain azyme », abonde
Dominique Schelcher.
Les deux présidents de Système
U soulignent l’environnement
déflationniste dans la grande distribution, avec une baisse globale
des ventes en volumes également.
Dans ce contexte économique, la
guerre des prix, portée par les
comparateurs, fait baisser les
marges sur les grandes marques
internationales, dont 2 000 produits sont référencés comme
étant psychologiquement importants. Les distributeurs ont donc
tendance à compenser ces pertes
de marges sur le dos des PME
régionales qui en font les frais,
explique Serge Papin.
« Ce déséquilibre est destructeur de
valeur », regrette-t-il. « La convention que nous venons de signer permettra de défendre les emplois
régionaux et de donner un signal
anti-morosité en faveur du pouvoir
d’achat », conclut Dominique
Schelcher.
Al. B.