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p . 2 / POLITIQUES DE SÉCURITé PUBLIQUES ET PRIVÉES
•Retour sur la sixième édition du Forum international de la cybersécurité (FIC)
p . 3/ ForceS de sécurité
•Création inédite d’une brigade franco-suisse d’investigation judiciaire :
•Sécurité routière : des radars encore plus performants en 2014
•Des modes opératoires en plein développement :
•Lancement de Twitter au sein des forces de l’ordre après celui de Facebook
p . 4 / sociÉTÉ
•Des modes opératoires en plein développement :
- Les « Plofkraak » explosent en 2013
- Les crytolockers en plein essor
p . 5/ À L’INTERNATIONAL
•Angleterre / États-unis / Canada :
- Londres, Los Angeles et Québec mettent en place des « boby caméras »
- BELGIQUE : la police bruxelloise propose une application Smartphone
- COTE D’IVOIRE : création d’une police universitaire
- VENEZUELA : lutte contre la corruption au sein des forces de l’ordre, le ministre de l’Intérieur demande à
être directement informé par SMS
p . 6/ ouvrages
•Parrains de Cités - Enquête chez les millionnaires du trafic de stups
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POLITIQUES DE SECURITE PUBLIQUES ET PRIVEES
•Retour sur la sixième édition du Forum
international de la cybersécurité (FIC)
Ce rendez-vous désormais incontournable de
la cybersécurité initié
par la Gendarmerie
nationale depuis déjà
sept ans a permis de
faire émerger de nouvelles orientations en la
matière.
Ainsi, au cours de ce forum, le CECyF (Centre Expert de
lutte contre la Cybercriminalité Français), a été officiellement créé. Son objectif sera de rassembler les experts
publics, privés, académiques industriels et indépendants
pour porter différents projets relatifs à la cybercriminalité. Ce centre d'expertise a pour but de développer la
formation, l'éducation et la recherche dans ce domaine.
Il regroupe à ce jour deux universités (Montpellier 1,
Université technologique de Troyes - UTT), une école
d'ingénieurs (Epita), trois services de l'Etat (Gendarmerie
nationale, Enquêtes fiscales, Douanes), quatre entreprises
(CEIS, Microsoft, Orange, Thales) et deux associations
(Alliance internationale de lutte contre les botnets et l’association francophone des spécialistes de l'investigation
numérique).
Dans les faits, le CECyF est une association de loi 1901.
Son développement dépendra donc surtout du bon vouloir de ses membres, et de leur capacité à financer les
projets. L'une des principales préoccupations est la formation continue des enquêteurs en technologie numérique,
à savoir des policiers ou des gendarmes qui essayent de
dénicher des preuves ou des indices dans les appareils
informatiques trouvés lors des perquisitions. L'idée est de
créer un échange entre ces unités opérationnelles et le
monde universitaire qui généralement demeure mieux au
fait des évolutions technologiques. A ce jour, il existe envi-
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ron 300 enquêteurs numériques (N’tech) en France.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a demandé aux directeurs généraux de la gendarmerie et de la police nationales de proposer dans les prochains mois une stratégie
de lutte contre les cybermenaces en vue de définir un véritable plan d'action.
Enfin, le groupe de travail interministériel sur la cybercriminalité devrait rendre très prochainement son rapport. Des
propositions sont attendues notamment sur les techniques
d'enquête, le recueil et le traitement des plaintes, l'organisation des services et sur le renforcement des capacités
d'investigations pour les infractions spécifiques à internet.
FORCES DE SECURITE
•Création inédite d’une brigade franco-suisse
d’investigation judiciaire
Baptisée officiellement « brigade opérationnelle mixte »
ou brigade Minerve, cette nouvelle entité dédiée à l’investigation judiciaire sera opérationnelle au mois de mars
prochain. Elle agira indépendamment des patrouilles
mixtes franco-suisses déjà existantes mais dont le fonctionnement est ponctuel et sur réquisition préalablement
établie. Basée au commissariat d’Annemasse, au cœur de
la zone de sécurité prioritaire (ZSP) d’Annemasse-Ambilly-Gaillard, elle sera composée, au départ, de deux policiers français et de deux policiers suisses, placés sous un
commandement mixte. Agissant d’initiative et de manière
pérenne, elle sera chargée de traiter des dossiers judiciaires transversaux relatifs à la grande délinquance de
nature transfrontalière et itinérante ancrée dans la zone
d’Annemasse et dans le canton de Genève. Elle sera liée
dans son activité au centre de coopération policière et
douanière (CCPD). Au-delà de l’investigation judiciaire,
des missions de surveillance et de recueil du renseignement lui seront également dévolues.
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•Sécurité routière : des radars encore plus
performants en 2014
En 2014, l’équipement des forces de
l’ordre en matière
de répression routière devrait faire
quelques progrès. En dépit d’une
baisse de la mortalité annoncée à 10 % en 2013, des
radars capables de flasher dans les deux sens feront leur
apparition en 2014. Aux radars fixes et embarqués toujours plus nombreux pourrait s’ajouter un nouveau radar
dissuasif mesurant la vitesse 1 km en amont. Actuellement
en phase test en Seine-et-Marne, ce dernier se nomme
le « Ultralyte Compact ». Il s’agit d’un radar-jumelles capable de mesurer avec précision la vitesse d'un véhicule à
un kilomètre de distance, contre 400 mètres pour les modèles actuels. Pesant pas plus d'un kg afin d'en faciliter la
manipulation, cet engin pourra aussi mesurer la vitesse de
deux véhicules simultanément. Son coût s’élève à 7.500
euros.
•Lancement de Twitter au sein des forces de l’ordre
après celui de Facebook
En France, depuis 2013, seul un compte sur Twitter au
sein de la Police nationale avait été ouvert : @PNationale.
Désormais cinq départements pilotes lancent leur compte
local : Loire-Atlantique (@pnationale44), Ille-et-Vilaine (@
pnationale35), Pas-de-Calais (@pnationale62), Bas-Rhin
(@pnationale67) et Alpes-Maritimes (@pnationale06).
Certains d’entre eux ont affecté trois policiers à cette
mission, seuls autorisés à alimenter le compte. L'idée est
d'informer toujours plus efficacement les citoyens et de renforcer les liens police-population. Les internautes pourront
ainsi trouver sur ce réseau social des informations relatives
à la prévention et au recrutement. Des appels à témoins
suite à un accident routier ou une disparition inquiétante
et des informations événementielles seront également diffusés. Enfin, les résultats de certaines opérations de police
seront mis à l'honneur.
Il est à noter qu’aucun débat avec les internautes n’est
prévu. Cette phase d'expérimentation durera jusqu’à fin
mars. Elle pourrait s'étendre à tous les départements.
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Avec les mêmes finalités, la gendarmerie profite de ce début d'année et du Forum International de la Cybersécurité
pour lancer elle aussi son compte Twitter : Twitter@Gendarmerie. Y seront diffusés des messages de prévention,
des informations sur leur activité opérationnelle et des
éléments utiles et pratiques en temps réel (manifestations,
axes routiers encombrés, accident de la route..). Rappelons que 24 groupements de gendarmerie départementaux ont déjà un compte sur Facebook.
SOCIETE •Des modes opératoires en plein développement
Les « Plofkraak » explosent en 2013
Connu sous l’appellation néerlandaise Plofkraak
(presqu’une onomatopée),
les
attaques au gaz
explosif de distributeurs automatiques
de billets (DAB),
utilisant des bouteilles d’oxygène
et
d’acétylène,
sont passées de 8
en 2012 à 145 en 2013 sur le territoire national où sont
recensés près de 58 000 DAB.
D’abord apparu au Portugal et en Espagne avant d’émerger dans le sud de la France pour la première fois en
2011, ce phénomène s’inscrit désormais dans le paysage criminel français. Le taux de réussite n’excède pas
les 40% mais reste toutefois lucratif. Sur les 145 attaques
recensées en 2013, seuls 56 ont permis le vol de billets,
mais pour un butin estimé à près de deux millions d’euros.
L’attaque en elle-même dure entre 5 et dix minutes. Elle est
effectuée le plus souvent par des équipes structurées agissant de nuit dans des zones rurales, loin de la présence
officielle des forces de l’ordre. Sur ces 145 faits, 118 se
sont déroulés en zone gendarmerie. En plus du préjudice
subi par cette perte d’argent, les dégâts sur les bâtiments
(parfois habités) peuvent s’avérer considérables.
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Les gendarmes de l’office central de lutte contre la délinquance itinérante viennent d’ailleurs de démanteler
quatre équipes très actives : près d’un tiers des attaques
pourraient leur être imputables.
Les crytolockers en plein essor
Qui sont les cryptolockers ? Il s’agit
de petits génies de
l’informatique venus
d’Ukraine ou de
Russie, qui envoient
de charmant virus
fabriqués par leur
soin, paralysant ainsi votre ordinateur en quelques clics.
Apparu en 2013 ces virus visaient initialement les entreprises. Selon Kapersky Lab, 91% des entreprises ont subi
au moins une cyber attaque l’année dernière. La plupart
de ces actes de malveillance s’intéressent aux informations confidentielles des sociétés, mais le sabotage et la
mise hors services des infrastructures informatiques sont
de plus en plus nombreux. Pour des questions de réputation, les victimes déposent rarement plainte.
Au cours de l’année 2013, des particuliers ont également
été victimes de ces virus par le biais des ransomware
(appelé aussi rançongiciel). L’ordinateur de la victime se
retrouve là aussi bloqué et une rançon est demandée de
l’ordre de 2 à 4 bit coins, environ 680 euros pour cette
monnaie électronique difficilement traçable.
En France les cyber-attaques ont plus que doublé en deux
ans. Le préjudice estimé est de 800 millions d’euros pour
2013.
A L’INTERNATIONAL
•Angleterre / États-Unis / Canada
Londres, Los Angeles et Québec mettent en place des
« boby caméras »
Suite à la polémique
suscitée par la mort de
Mark Duggan en 2011,
les autorités londoniennes
ont décidé d’équiper leurs
policiers de caméra-piéton. Le commissaire Bernard Hogan-Howe, patron
de la MET (Metropolitan
police service) a annoncé,
en début d’année, le port,
très prochainement, de ces mini caméras par les policiers
armés procédant aux interpellations les plus difficiles. Il
s’agit d’enregistrer ces opérations délicates afin d’en
garder les preuves, et d’améliorer ainsi la confiance des
citoyens envers leur police.
De son côté et avec la même finalité, la police de Los Angeles est en train de tester deux caméras distinctes, l’une
se fixant à la poitrine, l’autre à l’épaule ou aux lunettes de
soleil. Le dispositif n’enregistre pas en continu mais connaît
une autonomie de 6 heures. Même si cela pourrait coûter
jusqu’à 1 million de dollars pour l’achat de 600 caméras,
la police de Los Angeles pense faire des économies sur
les frais dus aux poursuites judiciaires engagées contre
ses effectifs. Dans la ville californienne de Rialto, qui teste
ce dispositif depuis plusieurs mois, les plaintes contre la
police auraient diminué de 88%.
Reste que certaines associations des droits de l’homme
s’interrogent sur le respect de la vie privée des victimes
comme des suspects lors de ces enregistrements.
À Québec (Canada), c’est la multiplication des « copwatch » contestant les interventions de police qui devrait
motiver prochainement la mise en place d’un dispositif
similaire.
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•BELGIQUE : la police bruxelloise propose une application Smartphone
Après avoir rencontré un certain succès en Flandre, la
police de la zone nord de Bruxelles lance à son tour son
application Smartphone. Elle sera la première zone policière francophone à en être équipée. La police Bruxelloise souhaite ainsi être plus proche de sa population et
mieux communiquer avec celle-ci. Ce service sera entièrement gratuit. Les citoyens pourront y trouver les coordonnées des policiers les plus proches, la situation des
radars, et les services à contacter en cas d’urgence. Des
informations plus spécifiques concernent les commerces
sensibles, telle qu’une alerte en cas de braquage pour
une plus grande vigilance et une réaction rapide. D’autres
utilisateurs autorisés pourront avoir accès à des données
plus confidentielles, telle qu’une carte des manifestations
ou des opérations de police en temps réel.
•COTE D’IVOIRE : création d’une police universitaire
Le 17 janvier 2014, la police universitaire en charge de
la sécurisation des universités publiques et centres de recherche de Côte d’Ivoire a été présentée à la faculté de
Bouaké. Les missions de cette police seront assez diverses :
veiller à la sécurité des bâtiments, des équipements et des
personnes au sein de l’université, effectuer les contrôles à
l’entrée et à la sortie des campus, maintenir l’ordre, prévenir les conflits et gérer les risques, préserver la salubrité,
les espaces verts et l’environnement des lieux.
Le gouvernement ivoirien a confié cette mission à la SIMDCI, Société d'Infrastructure Moderne pour le Développement de la Côte d'Ivoire.
Cette création a été motivée par les nombreux vols et
agressions constatées. La sécurité des universités américaines a servi de modèle.
Il n'en demeure pas moins que cette nouvelle police
semble inquiéter certains étudiants qui craignent une force
d'oppression.
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•VENEZUELA: Lutte contre la corruption au sein
des forces de l’ordre : le ministre de l’Intérieur demande à être directement informé par SMS
Au cours d’une cérémonie officielle retransmise par la télévision VTV le 11 janvier dernier, le ministre de l’Intérieur
et de la Justice, Miguel Rodriguez, a diffusé, au sein des
rangs de la police, son numéro de téléphone portable
afin que les officiers subalternes puissent lui rapporter les
méfaits de leurs supérieurs. Il a invité les policiers à l’appeler ou à lui envoyer des textos pour dénoncer des actions
honteuses dont ils auraient connaissance. Cette réponse
originale s’inscrit dans la volonté de lutter contre la corruption et les abus au sein de l’institution policière dans un
contexte d’insécurité galopante.
OUVRAGE
•Parrains de Cités - Enquête chez les millionnaires
du trafic de stups
Plongée dans les réseaux du trafic de
stupéfiants du «néo-banditisme des
cités», du Rif marocain aux banlieues
françaises.
PIERRAT Jérôme - La Manufacture de
Livres - Paris - 2014 - 280 pages
Après dix ans d’enquête au cœur
de ces réseaux, Jérôme Pierrat nous
emmène à la rencontre des parrains des stupéfiants, de
leurs lieutenants et soldats. Les ayant fréquenté durant
toute cette période, il dresse les portraits des plus fameux
d’entre eux. Il raconte leurs guerres et plonge le lecteur
dans les secrets du trafic.
Jérôme Pierrat est l’un des rares journalistes à enquêter
au cœur du banditisme. Il raconte comment il a approché
ces nouveaux acteurs d’un trafic qui fait vivre des familles
et des quartiers entiers, comment il a su se faire accepter
et partir à la rencontre des producteurs, transporteurs, ou
revendeurs. Sans complaisance, il montre comment cette
économie prospère et structure une partie de notre pays.
Un document qui fournit des éléments essentiels au débat
sur la sécurité, la légalisation et le devenir de notre société.
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