Images racistes: des salariés Tango à la barre Justice

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■ Alès
Midi Libre midilibre.fr
SAMEDI 12 AVRIL 2014
Images racistes: des
salariés Tango à la barre
La voiture chute
de 12 m, un mort
Malons-et-Elze ❘ Un seconde personne,
gravement blessée, a été hospitalisée.
Un terrible accident s’est produit hier matin vers 7 heures,
sur la départementale 901, au
Nord de Malons-et-Elze.
Pour une raison encore indéterminée, une voiture est sortie de la route et s’est écrasée
une douzaine de mètres en
contrebas.
Une femme d’une cinquantaine d’années est décédée dans
l’accident.
Un homme âgé d’une trentai-
Justice ❘ En juin 2013, la diffusion de ces photos, de dessins
et d’une video avait bouleversé la communauté musulmane.
ne d’années, éjecté lors de la
chute de la voiture, a été rapatrié dans un état grave sur l’hôpital d’Alès.
L’opération s’est révélée délicate pour les sapeurs-pompiers de Génolhac, aidés de
leurs collègues de Saint-Ambroix et Villefort, en raison de
la position de la carcasse du
véhicule, duquel ils ont dû désincarcérer la personne décédée.
D
es deux prévenus poursuivis
pour avoir diffusé via leur page
Facebook des images islamophobes, Ludovic, contrôleur chez
Tango (Transports de l’agglomération nîmoise), est sans doute le plus affecté.
Hier, le quadragénaire, qui avait refusé
l’assistance d’un avocat, a regretté avoir
publié ces photos et dessins.
Selon le contrôleur de bus, ces images
étaient « humoristiques ». « Je ne pensais pas que cela pouvait blesser certaines personnes... Ce sont des blagues
idiotes », a déclaré le salarié qui a démissionné de son mandat de représentant
du personnel au comité d’entreprise - il
s’occupait des œuvres sociales - des
TCN suite à la révélation de cette affaire. L’une des photos publiées sur sa page Facebook représentait une scène insultante où apparaissaient un musulman
et un cochon. La légende était du même
tenant.
Que dire de la vidéo montage publiée
sur la page Facebook de son collègue,
Jacques, conducteur chez Tango ? On y
voit un missile se dirigeant vers un arrêt
de bus situé au Chemin-bas d’Avignon et
visant plusieurs femmes voilées. Le tout
accompagné d’une mention MDR (mort
de rire, NDLR). Selon le conducteur, son
compte Facebook était fermé. « Il devait
y avoir un ami véreux qui a ensuite diffusé la vidéo. Le lendemain, un collègue
musulman est venu me voir. J’ai com-
Elle chute d’un balcon
et trouve la mort
Robiac-Rochessadoule ❘ La victime est
tombée jeudi soir du premier étage.
Un drame est survenu, jeudi
soir vers 22 heures, dans la
commune de Robiac-Rochessadoule.
Une femme âgée d’une cinquantaine d’années est décédée après avoir lourdement
chuté du balcon de son appartement situé au premier étage
d’un immeuble. Une chute de
plusieurs mètres de haut.
L’alerte a été donnée par son
concubin, présent sur les
lieux du drame.
Secourue par les sapeurs-pompiers de Bessèges, la malheureuse n’a pu être ramenée à la
vie.
Une enquête de gendarmerie
est en cours afin de déterminer précisément les circonstances de l’accident.
TRIBUNAL
La société est
en cessation de paiement
Une trentaine de syndicalistes de la
CGT STCN et de salariés étaient hier
présents dans la salle d’audience.
« Nous considérons que cette affaire
n’aurait pas dû arriver jusqu’ici (au
tribunal, NDLR). Surtout depuis que
notre collègue élu du personnel a
démissionné de tous ses mandats », ont
déclaré les représentants du syndicat
tout en condamnant les images
diffusées par leurs deux
collègues. « Nous sommes là
aujourd’hui parce ce que ce sont deux
salariés d’abord dans l’épreuve »,
reprend Serge Lantin, élu CGT. Selon
lui, « l’écho donné depuis juin 2013 à
cette affaire est contre-productif ».
Dans un tract, la CGT STCN (Société
DR
associée et de son encombrant père. Les problèmes de
trésorerie et de rapports compliqués au travail, font que Serge veut fonder une nouvelle entreprise.
Comme la société est en cessation de paiement à partir de
janvier 2010, puis en liquidation judiciaire quelques mois
plus tard, la situation est favorable pour son projet.
De son côté, Mourad voudrait
que sa fille, nouvellement formée aux métiers de la sécurité
devienne sa propre patronne.
Un argument que souligne
Me Aurélien Vergani : « C’est un
homme qui a du charisme et
que tout le monde connaît
dans le milieu. Sa fille bénéficie de ses relations. Elle gère
seule leur société. » L’avocat
plaide la relaxe pour l’ensemble des charges qui pèsent sur
son client, alors que le ministère public avait requis trois
mois de prison fermes.
Concernant Serge, le procureur n’a pas soutenu l’accusation. Ce qui n’a pas empêché
Me Sophie Bonnaud de souligner que l’affaire est partie de
son client : « Il sentait que la
situation dérapait, c’est lui
qui effectue le signalement judiciaire. »
Délibéré le 16 mai prochain.
FABRICE ANDRÈS
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Le problème, selon les déclarations du chef d’entreprise, est
que Mourad récupérerait une
partie des règlements en liquide des clients : « Certains
clients le paient dans mon
dos, et après je n’ai plus
rien », appuie Serge.
La société périclite. En
janvier 2009, Mourad et sa fille
partent en formation pour
compléter leurs compétences
en matière de sécurité.
À l’issue du stage, Mourad réclame la prise en charge des
factures par l’entreprise. Serge refuse d’acquitter les factures de l’organisme formateur.
Le tribunal est intrigué et relève que « la formation, c’est réservé aux salariés, pas aux associés ».
Deux chèques sont finalement
émis. Serge ne se rappelle plus
vraiment quand. L’un de 759 €
qui couvre la formation de la
jeune fille, et 1 000 € pour le
versement de dividendes. Mourad encaissent les chèques qui
n’ont pas d’ordre, car sa fille
est interdite bancaire.
Serge veut se séparer de son
■ Le tribunal rendra son
jugement le 16 mai prochain.
cette vidéo reprise via un téléphone portable qui a ensuite circulé. « L’intention
de mon client n’était pas de pousser à la
haine raciale », a-t-elle conclu.
Diffusées en juin 2013, ces images ont
bouleversé la communauté musulmane
nîmoise. Selon Me Khadija Aoudia, plaidant au nom du Conseil français du
culte musulman et d’Abdallah Zekri, son
représentant, il a fallu l’intervention de
plusieurs personnalités du quartier du
Chemin-bas d’Avignon et de salariés de
Tango pour éteindre la colère des jeunes. « Ces captations d’images sont, à
l’origine, utilisées en boucle par les radicaux et les salafistes qui arrivent ainsi à endoctriner les jeunes », a expliqué
l’avocate.
Un stage de citoyenneté contre la
discrimination et le racisme requis
■ Le tribunal rendra sa décision le 19 mai.
pris que je l’avais blessé. Et j’ai retiré la
vidéo », a déclaré Jacques. Selon son
avocate Me Laurence Bourgeon qui a
plaidé relaxe, l’infraction n’est pas
constituée puisque c’est une copie de
Le vice-procureur Patrick Pribile a requis une peine de 1 000 € d’amende avec
sursis et un stage de citoyenneté contre
la discrimination et le racisme. « Les
faits contre la communauté musulmane sont en augmentation, a constaté le
représentant du parquet citant un récent
rapport du Conseil national des droits
de l’homme. En cette période de crise
économique, sociale et morale, c’est là
encore et toujours la tentation du bouc
émissaire. » Le tribunal rendra sa décision le 19 mai.
CATHY ROCHER
[email protected]
La CGT STCN soutient les deux salariés
Travail dissimulé et banqueroute
reprochés à la société de sécurité
La société de sécurité AAS a
été créée en 2008 par trois associés Serge, sa femme et la
fille de Mourad, puisque ce
dernier déjà condamné pour
travail dissimulé, pense être interdit de gestion.
En 2009, apparaissent les premières tensions entre Serge, le
gérant de la société, et Mourad que certains considèrent à
tort comme le véritable patron. Celui-ci est un professionnel reconnu dans le milieu
de la sécurité. À tel point que
c’est lui qui amène les principaux marchés.
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des transports en commun nîmois) tout
en condamnant les faits révélés avait
déjà souligné « l’instrumentalisation
orchestrée par certains esprits mal
intentionnés ». Le syndicat déplorait
que cette affaire « porte atteinte
durablement au respect mutuel entre
salariés et au vivre ensemble qui
fondent nos valeurs ». À la sortie de
l’audience, Abdallah Zekri qui avait
connaissance du communiqué et les
syndicalistes CGT ont donc échangé
quelques mots dans une ambiance
tendue. « J’aurais aimé que vous
m’appeliez, a regretté le représentant
du Conseil français du culte musulman.
Maintenant, je suppose que vos deux
collègues ont compris qu’ils avaient
blessé la communauté musulmane. »
« Je crains que ce débat n’ait pas de
vertu pédagogique. Vous connaissez
notre contexte professionnel difficile »,
a répondu Serge Lantin évoquant, entre
autres, les agressions dont sont
victimes les personnels du réseau
Tango. Chez Tango, la révélation et la
médiatisation de cette affaire a créé
quelques « tensions » reconnaissent les
salariés. « Il y a ceux qui considèrent
que c’est trop, d’autres que ce n’est pas
assez et qui voulaient que cela sorte »,
résume Serge Lantin. Il y a enfin ceux
qui dès le mois de juin 2013 ont regretté
que la direction de l’entreprise n’ait pas
réagi beaucoup plus fermement.
C. R.
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