Deux employés pour la carte de visite de Champéry
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AMÉNAGEMENT PUBLIC
Deux employés pour la carte
de visite de Champéry
En Valais, en matière de chemins de randonnée pédestre, les communes sont compétentes
pour la signalisation, l’entretien et la conservation des itinéraires et des ouvrages qui y sont liés.
La Commune de Champery compte 120 kilomètres de chemins pédestres qu’il faut entretenir.
La station valaisanne de Champéry est
connue de tous les skieurs pour son fabuleux domaine des Portes du Soleil.
Mais en été, ce sont les randonneurs qui
profitent des 120 km de chemins balisés. Un important et permanent travail
d’entretien est effectué par la Commune
afin d’offrir des conditions optimums
aux marcheurs.
En hiver les skieurs,
en été les randonneurs
Station blottie aux pieds des Dents du
Midi et des Dents Blanches, Champéry a
gardé son allure typique de village valaisan de montagne, avec ses nombreux chalets en bois aux toits en pointe
(appelés toits en sifflet). Sa renommée,
Champéry la doit aux premiers touristes anglais qui se sont dès 1900 épris de
ce village au charme authentique situé
au fond du val d’Illiez. Au fil des saisons,
ce sont d’autres vacanciers qui séjournent à Champéry. En hiver, ce sont les
skieurs et les snowborders qui profitent
des magnifiques pistes de ski situées
dans le domaine des Portes du Soleil,
avec des pistes qui vont jusquà Morzine, Avoriaz et Les Gets, en France. En
été, ce sont les randonneurs et les alpinistes qui viennent profiter des nombreuses possibilités de randonnées,
d’excursions et de tours en haute montagne qu’offre Champéry. Les multiples
endroits que les habitués connaissent
bien sappellent plateau de Barme, arrête de Berroi, col de Cou (point frontière avec la France), Planachaux-Les
Crosets, lac d’Antème, etc. Du village,
dans toutes les directions, de nombreux
itinéraires de marche s’ouvrent à ceux
qui veulent découvrir une nature intacte
et une faune et une flore remarquables.
120 km de chemins
balisés à entretenir
«Notre commune compte 120 km de
chemins pédestres situés sur notre territoire. Certains vont jusqu’à la frontière
française, par exemple au col de Cou
ou à la Pointe des Mossettes, sans oublier les tours en montagne qui voient
les marcheurs passer de Suisse en
France, comme pour le fameux Tour des
Dents Blanches», commente Philippe
Jud, vice-président du Conseil municipal et en charge du dicastère Sécurité,
Santé et Sports.
Et pour que tous ces chemins soient
praticables en toute sécurité, «la Commune de Champéry et notre équipe des
travaux publics s’investissent beaucoup,
car nous savons que la qualité et le confort de nos chemins pédestres sont une
formidable carte de visite pour le tourisme d’été. De plus, nous sommes responsables que les chemins soient bien
signalés et praticables», indique Patrice
Vieux, responsable communal des travaux publics. La Commune effectue ce
travail avec enthousiasme et compétence, même si elle est légalement tenue d’entretenir les chemins balisés.
Des écoliers et des volontaires
donnent un coup de main
A la Commune de Champéry, deux employés sont particulièrement concernés
Le chemin des galeries Defago au-dessus de Champéry.son inauguration eut lieu le 10 juillet 1864
Cette galerie de plus de six cents mètres de long a dû être à certains endroits taillée dans le roc.
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Photo: Gregory Gex-Fabry
Commune Suisse 3/14
AMÉNAGEMENT PUBLIC
par l’entretien des chemins pédestres:
Patrice Vieux, responsable des travaux
publics, s’occupe de la planification et
de l’organisation du travail, et Bertrand
Perrin, employé communal et homme
du terrain, travaille à 90% pour les travaux d’entretien. Aidé de ses collègues
lorsqu’il le faut – en été, des écoliers et
quelques volontaires viennent donner
un coup de main –, Bertrand Perrin effectue des tâches bien définies à chaque
saison de l’année. Car, pour l’entretien
des chemins pédestres, il y a du travail
douze mois par année, simplement il
varie de saison en saison.
«En hiver, il faut entretenir les chemins,
parfois enneigés ou verglacés, qui sont
ouverts aux promeneurs dans les environs du village», explique Bertrand Perrin. Ces chemins doivent rester accessibles: il faut dégager la neige, passer la
fraiseuse et mettre du gravier. Les autres chemins, situés plus haut au-dessus du village, restent enneigés jusqu’au
début du printemps. En hiver, à l’atelier,
on répare les panneaux indicateurs, etc.
Printemps et été: la haute
saison du travail à l’extérieur
Au printemps, la priorité est au travail à
l’extérieur. Dès que la neige est fondue,
il faut parcourir les chemins et faire un
«état des lieux»: contrôler l’état général
du chemin, dégager les grosses pierres
et les éboulements de terre, renforcer
les passages des ruisseaux et des écoulements d’eau, couper les branchages et
branches tombées, remettre et fixer les
panneaux indicateurs officiels de randonnée (jaunes), contrôler l’état des
chaînes, échelles et escaliers des chemins de randonnée alpine, etc. Sans oublier les travaux plus «consistants» (petits terrassements, consolidation de
murets, etc.) qu’il faudra faire avant la
grande saison des marcheurs, de fin
mai à début octobre.
Pendant les mois d’été, «le travail d’entretien des chemins change: il faut faucher les herbes et couper les buissons
qui envahissent les chemins, enlever les
branches tombées après des orages,
contrôler les ruisseaux après de fortes
pluies, etc.», indique Bertrand Perrin.
Pendant l’été, il faut aussi contrôler le
balisage des passages dans les pâturages où se trouvent les vaches ou les
moutons, et les panneaux signalant la
présence de vaches ou moutons.
Avant les premiers flocons, enlever
les panneaux et les poteaux
En automne, le rythme des travaux d’entretien ralentit. On s’occupera surtout
des chemins proches du village qu’empruntent les promeneurs. Pour les cheCommune Suisse 3/14
Pendant l’été, il faut aussi contrôler le balisage des passages
dans les pâturages où se trouvent les vaches.
mins situés plus haut, il faudra les mettre en ordre avant l’arrivée de l’hiver et
de la neige. Une quarantaine de poteaux et de panneaux jaunes de randonnée sont enlevés et placés dans un endroit sûr, où ils resteront jusqu’au printemps. Tous les panneaux situés sur des
tracés des pistes de ski sont enlevés, et
on installe les panneaux de balisage
pour les chemins de raquette et les pistes de ski de fond.
Trois types de chemins
pour randonneurs
«Tous les chemins qui partent de Champéry sont balisés selon l’une des trois
catégories: les chemins de randonnée,
ceux de randonnée de montagne et, les
plus difficiles, les chemins de randonnée alpine. Cette réglementation a été
établie par la Confédération et elle est
valable dans toute la Suisse», explique
Fernand Rey-Bellet, guide de montagne
Photo: Rando-Valcom
à Champéry. Suisse Rando et Valrando
sont les garants de son application.
Actuellement, la Commune travaille à
un projet de balisage de chemins qui seraient réservés aux VTT, pour éviter que
les randonneurs et les VTT ne se croisent sur les mêmes chemins. L’entretien
des pistes de VTT est assuré par la Société des Remontées Mécaniques.
De l’histoire sur
le sentier des contrebandiers
Certains chemins de randonnée, comme
celui qui longe l’arrête de Berroi, sont
en même temps des chemins didactiques: des panneaux explicatifs et illustrés se trouvent en divers points du
parcours. «Au départ de Barme, quatre
chemins didactiques attendent les randonneurs: le sentier des oiseaux, le sentier nature (flore, végétation, faune), le
sentier forestier (types d’arbres) et le
sentier rural. Quant au sentier des con35
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trebandiers, il conduit les marcheurs
jusquau col de Cou, à la frontière française», indique Fernand Rey-Bellet. Les
explications données le long de ce chemin font plonger le marcheur dans l’histoire des années 1940-1950, car il fut utilisé pour transporter des cigarettes et
de l’alcool, mais aussi par des réfugiés
fuyant la France occupée.
Une carte de visite
pour la station
Même si le budget de fonctionnement
alloué par la Commune de Champéry à
l’entretien des chemins pédestres reste
très modeste avec ses 20 000 francs par
an (la Commune reçoit aussi une subvention du Canton du Valais pour des
projets importants d’amélioration du réseau principal des chemins), «pour
nous, cette activité d’entretien des chemins pédestres est très importante. Elle
nous permet de garantir une qualité optimum à nos hôtes et vacanciers qui
viennent découvrir cette merveilleuse
nature que l’on trouve sur le territoire
de notre commune. Et nous mettons les
moyens nécessaires à disposition. Le
but de la Commune est de continuer à
développer ses chemins pédestres»,
précise Philippe Jud. Il faut aussi souligner l’important effort de la Commune
et de Champéry Tourisme en matière
d’information pour faire connaître la
Les responsables de la Commune de Champéry
Photo: Jean-Louis Emmenegger
(de g. à d.): Patrice Vieux, Philippe Jud, Fernand Rey-Bellet et Bertrand Perrin.
densité et la variété des chemins pédestres, notamment par la mise à disposition de cartes et dépliants. Ces chemins
de randonnées sont aujourd’hui une très
belle carte de visite pour la Commune
de Champéry. Dailleurs, les touristes
sont souvent élogieux à l’égard de la
qualité des chemins pédestres.
Jean-Louis Emmenegger
Remplacer les chemins goudronnés
Conformément à la législation fédérale,
un chemin de randonnée pédestre qui
fait l’objet d’une atteinte (pose d’un revêtement en dur, etc.) doit souvent être
supprimé et remplacé par un chemin de
randonnée doté d’une surface naturelle.
Pour leur part, les chemins subissent la
multiplication des revêtements en dur
et la croissance du trafic motorisé. Or
l’expérience fait ressortir une disparité,
voire des lacunes, dans l’application
d’une disposition essentielle de la loi
fédérale sur les chemins pour piétons
Chemin près de Berne:
Image: suisse rando
le goudron est impropre a la marche.
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et les chemins de randonnée pédestre,
à savoir l’obligation de remplacement
énoncée à son article 7. C’est dans ce
contexte que lOFROU et Suisse Rando
ont élaboré et publié la brochure intitulée «Obligation de remplacement des
chemins de randonnée pédestre –
Guide de recommandations à l’égard
de l’art. 7 de la loi fédérale sur les chemins pour piétons et les chemins de
randonnée pédestre (LCPR)».
Quatre raisons pour un remplacement
L’art. 7 cite quatre raisons pour lesquelles il faut remplacer un chemin: la présence de matériaux impropres à la marche; la circulation; la restriction de laccessibilité au public; lorsque le chemin
est coupé. Un remplacement adapté
signifie que le chemin de remplacement remplit les mêmes fonctions que
le chemin d’origine, des points de vue
du calme et de la desserte. Ceci signifie
que, pour un remplacement réussi, on
a recours en priorité aux chemins existants non goudronnés qui ne font pas
encore partie du réseau de chemins pé-
destres. Le chemin de remplacement
est aussi attirant et sûr que le chemin
remplacé. L’accès à l’itinéraire d’origine
est assuré, et le chemin de remplacement n’augmente pas beaucoup le
temps de marche ni le degré de difficulté. Les chemins pédestres parallèles
à des voies de circulation sont acceptables sur une distance de quelques centaines de mètres s’ils sont séparés de
ces voies. Dans l’idéal, cette séparation
est une bande de terrain naturel.
rédaction
Ce chemin remplace
le chemin d’origine.
Image: suisse rando
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