Entretien avec Alain CASTAN Compléments

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Transcript Entretien avec Alain CASTAN Compléments

ITW ALAIN CASTAN SUPPLEMENT
Le courant auquel j’appartenais existe à Vitrolles depuis 1983
jusqu’en 2002. Aux élections municipales de 1983 il y a 5 listes
présentes pour la 1ère fois. La 5ème liste était « Vitrolles Unité
Populaire » qui a eu autour de 4%. Le PCF nous en a voulu car il a pensé
que si la liste PS était en tête devant celle du PC conduite par le maire
sortant, Pierre Scelles, c’est à cause de cette liste. Or, nous leur avions
proposé de faire liste commune au 1er tour et on n’exigeait à l’époque
qu’un seul poste d’élu. La majorité des élus communistes vitrollais avait
accepté cet accord, mais la section, (dirigée par Christian Olivero,)
avait refusé avec la fédé départementale. Nous avions fait circuler une
pétition dans Vitrolles pour cette union, signée par de nombreux
militants communistes (400 signatures). La liste « Vitrolles Unité
Populaire » c’était le PCMLF, le PSU, des associatifs. Cette liste avait
recueilli environ 300 voix qui avaient fait la différence entre la liste PS
et la liste PC. JJA dans son ITW oublie cela : mépris ?
Le 2ème oubli de JJA explique peut-être le 1er. Notre mouvement
continue avec des hauts et des bas. On étudie le résultat des élections
européennes de 1986 où le FN a des résultats importants pour la 1ère
fois. On compare avec les résultats de 1983, c’est le moment où Alain
Rollat, du « Monde » publie son article célèbre : La preuve par Vitrolles
(VOIR L’ ARTICLE). JM Poncet crée la section du MRAP. Aux
municipales de 1989, la droite dure continue son ascension. Notre
démarche consiste à vouloir une liste d’union de la gauche dès le 1er
tour, PS inclus. Parce que l’extrême droite s’installe. JJA accepte, le PC
aussi, à condition qu’on n’y soit pas ! Le dernier jour du dépôt des listes,
rien n’est réglé, et je rencontre nous rencontrons le dir cab de JJA
avec notre liste. Je lui indique Nous lui indiquons que nous la déposerons
si nous n’avons pas d’élus sur la liste d’union de la gauche. JJA cède et
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nous avons 2 élus (René Agarrat et moi). Une conseillère municipale PC,
Francine Claret, décède dans un accident et JM Poncet qui est le 3ème
devient conseiller municipal en remplacement. Un peu plus tard, Hélène
Barthélémy quitte le PS et nous rejoint, nous sommes donc 4. On
constitue un groupe. La majorité municipale est donc constituée de 4
groupes : PS, PC, Verts et nous (« Carrefour 13 ») avec les moyens de
fonctionner pour nous comme pour les autres. On est dans la majorité
mais on ne laisse rien passer, on est autonomes. On ne fait pas de
cadeaux.
JJA mentionne un incident avec le PC (une expulsion de
locataires avec accrochage avec la police et Henri Agarrat qui s’y
oppose). JJA retire leur délégation aux élus PC, qui restent dans la
majorité mais il y a une coupure. A ce moment-là aussi, un élu PC quitte
le groupe communiste (Morel), lui, garde ses délégations. Pour le budget
de 1993 se discute le projet du Stadium. Nous avions été alertés sur
les conséquences négatives de ce projet par le secrétaire général de la
mairie par des fonctionnaires. Dans ce budget, il y a aussi l’arrêt
complet de la rénovation du quartier des Pins qui avait été « budgetté »
l’année précédente. Or nous avions travaillé avec la population du
quartier au sujet de cette rénovation pendant un an (le conseil de
quartier vivait depuis 1989, c’était bien le seul à fonctionner vraiment avec des réunions mensuelles ouvertes à tout le quartier -). Y venaient
une cinquantaine de personnes chaque mois, dont les militants
associatifs. Il y avait aussi la régie de quartier « les Pins Services »
(VOIR BROCHURE). Le PC est hostile au conseil de quartier et à la
régie, parce que ça leur échappe ! Le conseil de quartier était conseillé
par un cabinet d’urbanistes « URBANIS »qui travaille sur place avec les
gens. Les services techniques municipaux viennent en grognant mais
certains cadres techniques s’engagent à fond (VOIR BROCHURE). Cette
expérience dure 4 ans (1989-1993). Nous votons Nous déclarons que
nous voterons contre le budget de 1993, comme le PC et les Verts et un
ou deux élus PS (dont Saïd Mérabti). La discussion est serrée
puisqu’elle se joue à une voix près. Cette voix, c’est Morel. A ce
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moment-là, je suis président de la régie de quartier, élu délégué aux
Pins et délégué à l’éducation. Mais je ne suis pas adjoint., c.à.d. sans
indemnités ni voiture de fonction. JJA me convoque et me dit « si tu
votes contre, tu perds tout ». Le mécontentement monte aux Pins qui
votent pourtant majoritairement à gauche (abandon de la rénovation,
abandon par l’OPAC de la régie de quartier). Je maintiens mon Nous
maintenons notre hostilité au budget. Le jour du conseil municipal, PC,
Verts et nous, annonçons que nous votons contre. JJA demande une
suspension de séance et convoque dans son bureau le PC et les Verts et
il nous ignore. Lors du vote, le PC et les Verts s’abstiennent. J’ignore
pourquoi ils ont changé de position. Mérabti vient me voir et me
dit « JJA m’a promis que je serais l’interlocuteur privilégié de la
communauté musulmane », lui qui a toujours été méprisé par JJA, qui ne
respectait que ceux qui lui tenaient tête. Le lendemain JJA nous retire
à tous les 4 nos délégations leur délégation à Hélène et René, leur
voiture de fonction, et donc à moi, la délégation des Pins et la régie de
quartier. Or, dans les propos de JJA on a l’impression que c’est le PC
qui crée une opposition alors qu’il ne s’est qu’abstenu. Ensuite, le conflit
deviendra très personnel avec René (Agarrat).
Pour les municipales de 1995, le PC les Verts et nous, ne sommes
pas d’accord pour une liste unique au 1er tour, nous proposons une liste
autonome avec comme tête de liste Tomasi, des Verts. Le PC veut la
tête de liste ! Il y aura donc la liste Anglade et 2 autres listes de
gauche. Rafistolage au 2ème tour. : comme groupe « Carrefour 13 » on ne
participe pas sauf Hélène et René, à titre individuel.
JJA s’est obstiné, pour le Stadium, car il a un besoin de reconnaissance
qui ne relève pas de la politique. JJA s’entourait de nuls et de lâches,
sauf quelques individualités…
IL y a ceux comme Marc Grand qui sont des déçus de la gauche.
Un jour, au conseil municipal groupe majoritaire, il me dit « quand
j’étais au CERES je voulais changer le monde, aujourd’hui je me
contente qu’il soit moins pire ».
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Le vote de la mosquée : Le groupe socialiste s’est d’abord réuni
sans JJA et a adopté une position hostile au financement de la
mosquée. Ensuite, il y a eu réunion de tous les groupes de la majorité et
JJA a demandé à chacun de s’exprimer individuellement. JJA les
prévient « si vous êtes contre, je vous retire vos délégations » je
démissionne. Il avait déjà eu la même attitude Souvent même pour une
affaire secondaire, il menaçait les élus de son camp de leur retirer leur
délégation, par exemple une subvention aux Marinettes du Liourat (une
sorte de majorettes) où certaines femmes de son groupe avaient
décidées, avec nous de voter contre. Son attitude était motivée par le
clientélisme. C’est après cette affaire, d’ailleurs, qu’Hélène nous
rejoindra. Christiane Souchon pleure.
Le FN, pourquoi ?
Il y a des explications sociologiques comme ailleurs et à Vitrolles le
vote FN est aussi la cristallisation du rejet d’Anglade. Je connais des
gens qui ont voté au 1er tour de 1995 pour des listes de gauche et qui
ont voté au 2ème FN pour se débarrasser d’Anglade. La même chose a dû
se produire en 1997. On avait lancé un appel un mois avant pour la
constitution d’une liste de gauche dissidente. Il y a eu une réunion chez
Simone Bessade en ce sens. Mais tout ça n’a pas eu de suite et moi, j’en
avais marre. Je pensais qu'avoir tenté depuis des années sur les
dangers qui nous menaçaient, n'avait servi à rien, que nos tentatives de
démocratie participative avait été brisées, qu'on ne pouvait rien faire
face à un maire tous les pouvoirs sont exorbitants et qui dispose d'une
majorité inconditionnelle, une sorte de cours. Je préférai désormais me
consacrer au mouvement associatif et à la lutte contre le FN sur le
terrain.
Fin de l’entretien
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