Le Cid - Les Petits Classiques Larousse

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Transcript Le Cid - Les Petits Classiques Larousse

Le Cid
Corneille
Tragi-comédie (1637)
Édition présentée, annotée et commentée
par Sylvie JOYE,
ancienne élève de l’École normale supérieure
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Clefs d’analyse
Acte I, scènes 1 et 2.
L’intérêt principal de l’étude de ces deux scènes consiste à pointer leur spécificité en tant que scènes
d’exposition. Par quels moyens permettent-elles de comprendre quels sont les caractères principaux et quelle
sera l’intrigue principale ? Cela est d’autant plus important que, pour se conformer aux règles de la tragédie,
Corneille a modifié son exposition, et supprimé une scène entre Chimène et le comte.
Compréhension
L’information
● Relever les informations apportées à propos des liens qui unissent les différents personnages.
Ici, il faut repérer les relations de parenté et les liens d’affection (ou de rivalité !) qui lient tel
personnage à tel autre.
● Relever les termes qui relèvent de l’anticipation dans la tirade d’Elvire.
Il faut avant tout prendre soin de relever les verbes au temps approprié : ici, le futur.
Le portrait
● Observer la présentation faite de Rodrigue par deux points de vue différents.
On a d’un côté le rapport fait par Elvire, qui fait état des arguments du comte, et de l’autre
la discussion de l’Infante et de sa gouvernante. Le point de vue social et la force des
sentiments suscités par Rodrigue laissent deviner son portrait et déterminent la partie de
l’intrigue qui concerne l’Infante.
● Relever le vocabulaire de l’éloge qui se trouve dans ces portraits.
Rodrigue est un héros et le vocabulaire laudatif, qui comprend l’usage d’intensifs et de
mélioratifs, est destiné à le faire comprendre.
Réflexion
Le dialogue
● Expliquer pourquoi Chimène fait répéter à Elvire le « rapport » qu’elle vient de lui faire.
Ne vous en tenez pas à étudier la psychologie de Chimène, mais réfléchissez au but
assigné à ces scènes d’exposition dans une pièce de théâtre.
● Analyser le rôle dévolu aux gouvernantes par Corneille.
Analysez le contenu et l’importance de ce qui est dit par leur maîtresse à la suite de leurs
répliques pour mettre ce rôle en valeur.
Les intrigues
● Expliquer pourquoi le personnage éponyme n’apparaît pas dans ces premières scènes.
Il s’agit de Rodrigue, qui sera appelé par la suite le Cid (le Seigneur). Concentrez-vous sur
l’effet produit sur le spectateur.
● Analyser l’aspect tragique de la situation de l’Infante.
Reportez-vous à la partie « Genre et registres » (ici pour le registre et non le genre !), ainsi
qu’au vocabulaire qui se trouve à la fin du Petit Classique.
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Clefs d’analyse
Acte I, scène 4.
Compréhension
Le pathétique
● Relever les termes appartenant au champ lexical de la peine.
On le trouve essentiellement dans les phrases exclamatives, dont la forme elle-même est
destinée à rendre le désespoir de don Diègue.
● Relever les phrases exclamatives, interrogatives et nominatives.
Repérez ces phrases tout simplement grâce à la ponctuation. Les phrases nominales (=
sans verbe dans la proposition principale) sont ici toutes exclamatives.
Un morceau de bravoure
●Relever les apostrophes.
Celles-ci sont souvent repérables grâce à la ponctuation ( !) et surtout à l’usage de la
deuxième personne du singulier ou du pluriel (et éventuellement d’un mode, l’impératif).
● Relever les allitérations, les répétitions et les anaphores.
Il faut repérer les répétitions de mots et les répétitions de syllabes. Les anaphores sont une
forme particulière de répétition, nommée ainsi à cause de la place dans le texte des
éléments répétés.
Réflexion
Mise en scène
● Expliquer à qui (quoi) s’adresse successivement don Diègue.
Attachez-vous en particulier à définir ce qu’est le « glorieux instrument » que don Diègue
évoque à la fin de son monologue.
● Expliquer quelle gestuelle peut accompagner cette scène.
Pensez à l’état d’esprit, mais aussi et surtout aux accessoires qui sont nécessaires pour
l’acteur qui joue don Diègue dans cette scène.
L’honneur
● Analyser la conception de l’honneur de don Diègue.
Voyez comment cette conception rejaillit sur les autres personnages et si elle respecte les
hiérarchies.
● Expliquer pourquoi don Diègue se juge indigne de la fonction de gouverneur du prince.
Cela a rapport avec sa réaction face à l’attaque du comte plus qu’avec l’attaque elle-même
et sa nature.
● Analyser et discuter la place dévolue au roi dans ce passage.
Le roi est celui qui décide, mais a-t-il finalement le dernier mot dans cette affaire ? Est-ce
normal ? Selon quel système de valeur et à l’encontre de quel autre ?
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Clefs d’analyse
Acte II, scène 2.
Compréhension
L’argumentation
● Relever les questions oratoires.
Il s’agit de questions qui ne sont pas formulées pour obtenir une réponse, car cette
réponse est évidente.
● Relever les sentences. Souligner le tour impersonnel et les effets produits par les répétitions.
Ces phrases courtes et aux effets sonores et rythmiques importants ressemblent à des
proverbes. Elles ont une portée générale et peuvent être extraites de leur contexte sans
perdre leur cohérence. Plusieurs des sentences de cette scène sont passées dans le
langage commun.
● Relever les passages dans lesquels le comte tente une conciliation.
Le comte n’est pas décidé à se battre, et essaie de convaincre Rodrigue d’abandonner la
cause de son père jusqu’au moment où Rodrigue franchit un point de non-retour dans la
violence verbale.
Les jugements
● Relever le vocabulaire de l’éloge ou du mépris.
On en trouve aussi bien dans les répliques de Rodrigue que dans celles du comte.
Distinguez le vocabulaire mélioratif et le vocabulaire péjoratif, et essayez de les classer
selon leur intensité.
● Relever les modes verbaux employés dans les phrases exclamatives.
« Te mesurer à moi ! »
Réflexion
Une joute verbale
● Analyser les différentes formes de répliques adoptées par le dialogue.
Voyez comment leur longueur s’accorde à leur fonction, à leur effet. Des termes techniques
précis s’appliquent à ces types de réplique, cherchez-les dans le vocabulaire placé à la fin
de votre Classique.
● Expliquer de quelle sorte d’action cette composition est une transposition, et pourquoi elle n’est pas présentée
directement sur scène.
Il s’agit de l’affrontement qui va suivre : trouvez le terme précis qui définit ce type
d’affrontement. Référez-vous aux règles du théâtre classique pour justifier cette
transposition.
Jeunesse et expérience
● Expliquer comment Rodrigue veut signifier au comte qu’il parle à un égal.
Observez en particulier les pronoms personnels et les adjectifs possessifs qui se trouvent
dans le discours de Rodrigue.
● Analyser l’ambivalence des sentiments du comte envers Rodrigue.
Voyez en particulier la réplique du comte v. 419-436.
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Clefs d’analyse
Acte II, scène 8.
Compréhension
Un procès par contumace
● Relever par quels termes Chimène et don Diègue définissent leur rôle respectif dans cette scène.
Ces rôles se définissent au tout début de la scène. Voyez cependant comment ils se
dédoublent dans la tirade de l’un et de l’autre.
● Définir le(s) rôle(s) du roi dans la scène.
Pour cela, relisez bien, tout d’abord, la fin de la scène précédente et analysez la scène 8
sans oublier ce qui s’est dit dans la scène 7.
Une description saisissante
● Relever les termes appartenant au champ lexical du sang.
Voyez les vers qui se trouvent peu avant et après les vers 660, 680 et 690.
● Relever les expressions violentes ou hyperboliques.
Voyez surtout les vers 659-692.
Réflexion
Convaincre et persuader
● Analyser l’usage des différents registres employés par Chimène et don Diègue.
Ce sont les registres du réquisitoire et du plaidoyer.
● Discuter l’image de Rodrigue donnée par Chimène dans son réquisitoire.
Voyez en particulier sa déclaration du vers 738.
Le corps : image et présence
● Analyser la fonction rhétorique des références au corps.
Interrogez-vous sur la notion de réalisme et sur les effets dramatiques de ces références.
Voyez dans quelle mesure ces références sont rendues nécessaires par les règles du
théâtre classique, en ce qui concerne l’évocation du comte.
● Expliquer les rapports entre le geste et la parole dans cette scène.
Concentrez-vous davantage sur le personnage de Chimène. En ce qui concerne don
Diègue, souvenez-vous de ce qui a été dit de son monologue (scène 4, acte I).
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Clefs d’analyse
Acte III, scène 4.
Compréhension
Les personnages
● Relever les parallélismes de construction et les termes qui se font écho dans les répliques de Rodrigue et de
Chimène.
Voyez surtout les vers 981 à 991.
● Relever les pronoms et adjectifs personnels et les pronoms et adjectifs possessifs.
re
e
Il faut remarquer le retour lancinant de la 1 et de la 2 personne du singulier, mais aussi
re
de la 1 personne du pluriel.
Un chant lyrique
● Relever les termes qui appartiennent au champ lexical de la peine et du regret.
Ceci renvoie au registre pathétique du passage.
● Relever les assonances dans les vers 985 à 990.
Les assonances sont des répétitions de sons voyelles ou nasalisés.
Réflexion
Une scène d’aveux
● Expliquer pourquoi cette scène contrevient aux règles de la bienséance.
L’intrusion de Rodrigue choque Elvire et Chimène, parce qu’il est le meurtrier du père de
cette dernière. Voyez pourquoi, dans la deuxième partie de la scène, le discours de
Chimène est lui aussi choquant.
● Expliquer par quels moyens Rodrigue obtient les aveux de Chimène.
Montrez que Rodrigue avait déjà connaissance des sentiments de Chimène, et voyez
comment il expose la situation pour obtenir un aveu qui lui soit directement adressé.
● Analyser les sentiments et les valeurs mis en avant par les personnages.
Ce sont les sentiments qui sont les composantes du dilemme cornélien, dont la résolution
se trouve dans l’accomplissement de soi, lequel a un nom bien particulier chez Corneille.
Une action en suspens
● Expliquer pourquoi cette scène ne fait pas progresser l’action.
Rodrigue a l’intention de se faire tuer, et Chimène, de se suicider au début de la scène. Il en
va de même à la fin de la scène.
● Expliquer comment Chimène se décharge de la responsabilité de la mort annnoncée de Rodrigue.
Analysez la différence entre justice et vengeance et trouvez les évocations qui y sont faites
dans le texte.
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Clefs d’analyse
Acte IV, scène 3.
Compréhension
Le dialogue
● Relever les termes qui relèvent du protocole dans les paroles que Rodrigue adresse au roi.
Le protocole désigne l’ensemble des règles à observer en matière d’étiquette, de
préséance, dans les cérémonies et les relations officielles.
● Relever les termes qui traduisent la modestie de Rodrigue.
Les rapports hiérarchiques ont une grande importance au début de cette scène, il faut les
mettre en valeur.
Le récit
● Relever les termes qui expriment la louange dans la partie du discours de Rodrigue qui concerne ses soldats.
L’éloge et le blâme, qui sont les deux composantes du registre épidictique, se
caractérisent en particulier par des répétitions et par l’usage d’un champ sémantique
mélioratif ou péjoratif.
● Observer à quels temps les verbes sont conjugués dans le récit de la bataille.
L’utilisation d’un de ces temps dans ces circonstances fait qu’on lui accole une épithète
particulière : laquelle ?
● Relever les tropes qui se rapportent aux éléments du décor de la bataille.
Remarquez en particulier l’alliance inhabituelle de certains termes.
Réflexion
Le héros
● Expliquer comment, tout en mettant ses hommes en avant, Rodrigue apparaît comme le seul vainqueur de la
bataille.
Étudiez en particulier le vers 1326.
● Analyser le rôle des éléments de la nature dans l’héroïsation de Rodrigue.
Analysez le combat de Rodrigue contre les forces (sur)naturelles.
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Clefs d’analyse
Acte V, scènes 5-6-7.
Compréhension
Le registre
● Relever les allitérations dans la première réplique de Chimène.
Les allitérations sont des répétitions de sons consonnes.
● Observer l’alternance du vocabulaire de la mort et de l’amour dans la deuxième réplique de Chimène.
N’oubliez pas les termes qui se rapportent à celui qui donne la mort, et pas seulement au
mort.
L’information
● Relever les termes qui appartiennent au champ lexical du temps dans l’avant-dernière réplique de don
Fernand.
Il y a de nombreux adverbes dans cette liste. N’omettez pas ceux dont le sens a changé
depuis l’époque de Corneille.
● Observer le dernier vers : construction, rythme, sonorité, signification.
Cherchez en particulier l’allitération et pensez au rôle du roi dans ce dénouement pour
essayer d’interpréter l’effet produit par ces procédés.
Réflexion
Un quiproquo
● Expliquer l’aspect indissociable des scènes 5 et 6.
Réfléchissez à la notion de quiproquo.
● Expliquer la vivacité de la réaction de Chimène quand don Sanche se présente devant elle.
Demandez-vous dans quel but don Sanche voudrait lui montrer son épée si Rodrigue était
mort et quel statut a cette épée dans le contexte réel.
● Expliquer la dissimulation dont fait preuve le roi vis-à-vis de Chimène dans la scène 6.
Le roi sait-il que Rodrigue est vivant ? Dans quel endroit du texte en voyez-vous la
preuve ?
● Interpréter le silence de Chimène à la fin de la scène 6.
Si elle avait répondu oui ou non à la proposition que lui fait le roi, quels sentiments et
quelles valeurs aurait-elle dû mettre de côté dans chaque cas ? Essayez de montrer dans
quelle mesure le dilemme semble résolu, et pourquoi il peut sembler résolu au roi et pas à
Chimène.
Le dénouement
● Analyser le rôle du roi dans le dénouement.
Rattachez cette question à la vision de la royauté défendue par Richelieu à l’époque de
Corneille (voir Classique, partie « L’œuvre dans son siècle »).
● Expliquer la résolution de chaque problème laissé en suspens jusque-là.
Passez en revue tous les personnages un par un.
● Discuter de l’aspect tragique de ce dénouement.
Mettez cette question en relation avec les changements que Corneille a effectués pour
transformer sa pièce en tragédie en 1648 puis en 1660 (voyez la partie « L’œuvre. Origines
et prolongements »).
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