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La lettre économique du Languedoc-Roussillon I www.lalettrem.fr I Hors série du 18 mars 2014
enquête
SAISONNIERS : DE PLUS
EN PLUS D’ÉTRANGERS
SPÉCIAL
emploi
dossier
LES MÉTIERS EN TENSION
Patricia Reeb
IL FAUT ÉLEVER LE NIVEAU
DES FORMATIONS
Mag_emploi 2014 p 2-5_Mise en page 1 11/03/14 08:35 Page2
Le partenaire des entreprises
Montpellier University School of Management
L’ISEM propose depuis 40 ans des formations de haut niveau en management dédiées aux
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nombre de professionnels experts dans leur domaine. Leur complémentarité assure une pédagogie axée
sur le partage des expériences et des enseignements enrichis par les plus récentes recherches.
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management de rayon
• Responsable commercial vins
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spécifiques de l’hôtellerie-tourisme,
des établissements de santé et des
industries agroalimentaires)
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Mag_emploi 2014 p 2-5_Mise en page 1 11/03/14 08:35 Page3
LE MAG i LA LEttrE M i Hors sériE du 18 mArs 2014
Inverser la tendance
André HAmpArtzoumiAn
HENRI FRASQUE
RÉDACTEUR EN CHEF
’est un domaine dans lequel le LanguedocRoussillon continue, hélas, de battre tous les records : un taux de chômage au plus haut (près
de 15 %), six des dix bassins d’emploi les plus
touchés par le chômage en France, et un chômage de
longue durée qui a doublé entre 2007 et 2012. Malgré une
légère baisse du chômage régional en janvier, aucun expert ne se risque à prédire une inversion durable de la
tendance. Ni la Banque de France, qui pronostique une
nouvelle baisse de l’emploi dans l’industrie et le BTP. Ni
l’Insee, qui doute que la région profite de la « quasi-stabilité » du chômage prévue au premier semestre, au plan national.
C
Le bilan de l’emploi régional en 2013 (13 000 chômeurs
supplémentaires) aurait été encore plus lourd sans la
bouffée d’oxygène des emplois aidés : près de 25 000 personnes ont bénéficié de ces contrats subventionnés par le
contribuable. Dont plus de 20 000 dans le secteur non marchand, collectivités en tête. Insuffisant, pour le directeur
régional de Pôle emploi, Pascal Blain, qui a poussé en février, dans nos colonnes, un coup de gueule contre des
grandes collectivités, comme Narbonne, Nîmes ou Montpellier, qui n’avaient encore signé aucun CUI-CAE.
Le chômage régional a un revers parfois surprenant : des
métiers en tension pour lesquels les candidats ne se bousculent pas (cf. p. 22). Pour trouver la perle rare, les entreprises régionales font preuve d’imagination (cf. p. 26), ou
confient leur dossier à un professionnel du recrutement
(cf. p. 28). Quant aux emplois saisonniers, souvent difficiles, ils attirent de plus en plus de travailleurs étrangers,
devenus un nouveau marché pour des sociétés spécialisées (cf. p. 18).
L’absence de formation, son insuffisance, ou son niveau
trop faible, font partie des défis à relever. D’autant plus
complexes au regard de la très petite taille de la grande
majorité des entreprises régionales, « qui ont du mal à se
projeter et faire valoir des besoins en formation », selon Patricia Reeb, directrice d’Atout Métiers LR (cf. p. 32). L’association vient de publier un diagnostic précis, et inédit,
des besoins en formation, zone d’emploi par zone d’emploi. Un outil précieux pour adapter l’offre de formation
aux besoins réels des entreprises. Et contribuer à inverser,
un jour, la courbe régionale du chômage. b
ÉDITO 3
Mag_emploi 2014 p 2-5_Mise en page 1 11/03/14 08:35 Page4
DES FORMATIONS
FORMATION
TIONS SUR MESURE
POUR CADRES
CADRES ET
ET DIRIGEANT
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PROGRAMMES
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LE MAG i LA LEttrE M i Hors sériE du 18 mArs 2014
18
SOMMAIRE
ÉDITO 5
22
Agroalimentaire,
tourisme et
agriculture ont de
plus en plus
recours à la main
d’oeuvre
étrangère pour
pourvoir des
postes de
saisonniers.
Malgré un taux de
chômage de près
de 15 %, certains
secteurs de
l’économie
régionale peinent à
recruter.
SPÉCIAL
emploi
Hors série de La Lettre M
du 18 mars 2014
13 place de la Comédie,
Cs 29529
34960 montpellier cedex 2
tél. 04.99.63.68.10
Fax 04.67.92.76.78
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directeur de la publication :
pierre serre
rédacteur en chef :
Henri Frasque
rédaction : Véronique Coll,
david danielzik, Céline
dupin, Hubert Vialatte,
rédacteur en chef adjoint.
direction commerciale :
Alain rouche
publicité : Karine Coine
Abonnement, gestion :
Annie dalbin
Communication &
développement :
maurice Victoria
Annuaire m :
Corinne Cachau
Conception graphique :
proEdito
pAo : paul Coudsi
imprimeur : imp’act
Editeur : sArL m, capital
30 489,80 €
CppAp n° 1117t82454
issn 0759 1527
mails : [email protected]
lemag
6 EN IMAGES
Mario retrouve un emploi sur le
chantier de l’A9
Générations sous contrat
dans l’agroalimentaire
Contrats aidés : Pascal Blain
tacle les collectivités
10 EN CHIFFRES
Près de 25 000 contrats aidés
en L.-R.
ENQUÊTE
Saisonniers :
de plus en plus
d’étrangers
12 VERBATIM
Jacques Mestre, Agnès Jullian,
Pascal Blain, Thierry Barthe,
Ghislain Rouget, Thomas
Fraisse, Frédéric Salles, Loïc
Douyère.
13 EN VUE
Jacques Desplan, Bertin
Nahum et André-Pierre
Babinot
14 RÉUSSITES
Leclerc choisit Castelnaudary
SAG met le cap sur Béziers
Berlidon, 30 personnes
embauchées en 2013
16 LU DANS LA LETTRE M
Nîmes : 500 emplois dans des
projets logistiques
Montpellier : 400 emplois
industriels menacés
Carcassonne : 300 emplois
18
22
DOSSIER
Métiers en
tension cherchent
salariés
désespérément
Comment trouver la perle rare
(p.26)
Profession chasseur de tête
(p.28)
Pour ou contre (p.30)
32
GRAND TÉMOIN
Patricia Reeb
Patricia Reeb, directrice
d’Atout Métiers LR, détaille les
enseignements que l’on peut
tirer de son diagnostic emploiformation du LanguedocRoussillon.
36 À LIRE/À VOIR
Sélection de livres et de sites
pour aller plus loin
37 AGENDA
Les rendez-vous à ne pas
manquer
38 CARRIÈRES
DRH, chef d’orchestre de
l’entreprise
39 CONTACTS UTILES
Les institutions et fédérations
en Languedoc-Roussillon
40 CONSEIL D’EXPERT
Loïc Douyère, directeur
associé de Florian Mantione
Institut : comment attirer les
talents ?
41 RETOUR SUR EXPÉRIENCE
Que vous apportent les
contrats d’avenir ?
42 VU AILLEURS
En Savoie, les saisonniers
apprennent deux métiers
Prochain supplément :
Spécial innovation,
sortie le 27 mai.
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6 EN IMAGE
Mario
retrouve un
emploi sur
le chantier
de l’A9
1 000 emplois mobilisés
d’ici à fin 2017 : à l’instar
du contournement
ferroviaire de Nîmes et
Montpellier (Oc’Via), le
chantier de déplacement
de l’autoroute A9 (Vinci
Autoroutes), au droit de
Montpellier, crée des
centaines d’emplois
locaux. C’est le cas pour
Mario Borrelli, 48 ans,
qui coordonne le ballet
des camions, pour le
compte de Vinci
Construction
Terrassement, sur la
partie centrale du tracé
(Lattes). Son rôle : éviter
l’accident. En intérim
(agence Actual), il renaît
à la vie professionnelle,
après deux ans de
chômage consécutifs à
la fermeture d’Auxel
(Vendargues), et « 20 ans
danslamétallurgie,
commeopérateur
d’assemblage,puischef
d’équipe».«Mario
n’avaitjamaisvudes
enginsdechantier!,
sourit Jean-Jacques
Augagneur, conducteur
de travaux. Maisils’est
détachédesautres.
Déjàparcequ’ilavait
faim.Onsentaitqu’il
voulaitbosser.Puis,par
sesaptitudes:sa
missionrequiertvivacité
etsensdelarépartie.
Faceàdixcamionsqui
déboulent,ilfautsavoir
sefairerespecter! »
LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
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7
PHOTO : ANDRÉ HAMPARTZOUMIAN
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8 EN IMAGE
LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
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9
Générations
sous
contrat
PHOTO : ANDRÉ HAMPARTZOUMIAN
Fin 2015, Marie-Claude
Ranc, 60 ans,
responsable du caveau
de la cave coopérative
La belle pierre, à
Beaucaire, confiera son
poste à Manon Olive,
22 ans. Les deux
femmes ont eu tout le
temps nécessaire pour
préparer ce passage de
témoin. Titulaire d’un
BTS, Manon a été
embauchée en juillet
2013 en contrat de
génération : l’entreprise
s’engage à garder un
salarié « senior », et
embauche un jeune,
avec des allégements de
charges à la clé. « Nous
voulionsprendre
quelqu’undejeuneà
pleintemps », témoigne
le président du caveau,
Thierry Perret. « Biensûr,
lesaides,del’ordrede
4 000€paran,sont
intéressantes.Maisc’est
aussiunexcellent
moyend’assurerla
transition ». Au
31 décembre 2013,
483 contrats de
génération avaient été
signés en LanguedocRoussillon, dont 207
dans des entreprises de
moins de 10 salariés, et
210 dans les services.
97 % de ces contrats
sont des CDI.
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LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
10 EN CHIFFRES
PRès dE 25 000 ConTRATs AIdés En L.-R.
EMPLOIS D’AVENIR
CUI-CIE
CONTRATS
DE GÉNÉRATION
3 300
2 887
483
CUI-CAE
17 594
24 264 contrats aidés ont été signés en L.-R. en 2013. Plus de 20 000 l’ont été dans le secteur non marchand, notamment
dans les collectivités (la majorité des emplois d’avenir et tous les CUI-CAE).
46 % des intentions d’embauche non saisonnières dans 3 secteurs :
• santé humaine et action sociale : 18 % (6 320)
• Autres activités de service : 15 % (5 080)
• Commerce : 13 % (4 470)
Pôle emploi a recensé 34 700 intentions d’embauches non saisonnières en 2013
- 12,6 % : c’est la baisse de l’emploi intérimaire en 2013 en L.-R.
(- 8,6 % au niveau national). La région affiche l’une des plus fortes chutes avec
l’Alsace (- 15,9 %).
(source : baromètre Prism’Emploi)
14,9 % : c’est le taux de chômage régional. (source : Pôle emploi)
110 000
offres d’emplois ont été proposées en 2013 par Pôle
emploi en Languedoc-Roussillon. (source : Pôle emploi)
LES SECTEURS QUI EMPLOIENT LE PLUS
184 938
C’est le nombre de chômeurs de
catégorie A en L.-R. fin 2013, soit
13 000 de plus en un an.
(source : Pôle emploi)
Saisonniers :
les métiers les plus
recherchés
47 300 saisonniers ont été recrutés en
2013.
(source : Pôle emploi)
Viticulteurs,
arboriculteurs
8 376
Serveurs
restaurants
6 038
Agriculteurs,
ouvriers
agricoles
Total de l’emploi salarié : 820 773
39 %
(source : Pôle emploi)
(source : Insee)
2 841
Animation
socio-culturelle
15 %
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6%
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4%
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de l’hôtellerie
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LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
12 VERBATIM
« notre syndicat
investit 1 M€
dans la construction d’un centre
de formation
dédié aux salariés du secteur
de l’hôtellerierestauration. Un
outil qui répond
aux exigences
des touristes. »
JAcquEs MEstRE
PrésiDenT De l’umiH
lAnGueDOC-rOussillOn
« J’étais LOin de
me dOuter que
mOn pLus grOs
prObLème
serait Le
recrutement. »
« Les difficultés de
recrutement sont un frein
au développement.
On passe un temps fou
à chercher, à adapter,
à former soi-même. »
AGnès JuLLiAn
PDG De TeCHnilum
« IL y A 205 000 EnTREPRIsEs
AvEC AUCUn sALARIé En
L.-R. soIT 40 000 dE PLUs
dEPUIs Mon ARRIvéE, En
sEPTEMbRE 2011. »
« Je suis
entré au
lycée professionnel
Jean Moulin, à
Béziers, il y
a 25 ans. La
formation
technique
et professionnelle
était considérée
comme une
voie de
garage.
Rien n’a
changé
depuis. »
thiERRy BARthE
Osl GrOuP
PAscAL BLAin
DireCTeur réGiOnAl De Pôle emPlOi
« L’entreprise utilise son
réseau et marche
beaucoup par cooptation.
Ce marché de l’emploi,
baptisé marché caché,
est la première source de
recrutement. »
FRéDéRic sALLEs
PrésiDenT De mATOOmA
Loïc DouyèRE
FlOriAn mAnTiOne insTiTuT
« nos éTUdIAnTs n’onT PAs EnCoRE
CoMMEnCé LEUR sTAgE qU’ILs sAvEnT
déjà qU’ILs vonT êTRE EMbAUChés ! »
thoMAs FRAissE
DireCTeur Du DévelOPPemenT réGiOnAl D’ePiTeCH
« Les difficultés
de recrutement
portent sur des
postes plutôt
techniques, avec
des salaires
entre 25 et
30 K€. dès que
vous passez un
certain niveau de
salaire, la mobilité n’est plus un
problème. »
GhisLAin RouGEt
GérAnT De PuissAnCe CAP
Mag_emploi_2014 p 10-17_Mise en page 1 11/03/14 11:51 Page13
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EN VUE 13
_PAr DAviD DAnielzik eT Céline DuPin
Jacques Desplan, Fontalvie
LES EMPLOIS DU “BIEN VIVRE”
e président fondateur du
groupe de santé privé (Toulouges, P.-O) prévoit d’embaucher 112 nouveaux collaborateurs en L.-R. en 2014. « Ce
programme de recrutement répond aux besoins de nos différents
établissements et à l’ouverture
de nouvelles unités à l’image des
Halles Solanid, une structure
spécialisée dans la préparation
de plats cuisinés implantée à Lodève », précise le professeur
Jacques Desplan. Fontalvie programme également plusieurs
opérations de croissance dans
les prochains mois. Courant juin,
le groupe devrait inaugurer à
Odysseum sa première « clinique
de vie » dédiée au traitement
des maladies chroniques et à
l’accueil de patients bien portants
L
Bioexpress
1951 : naissance
1991 : création du
groupe Fontalvie.
2009 : entrée du fonds
midi Capital au capital
du groupe
2014 : ouverture de la
première “clinique de
vie“ à montpellier
soucieux de « bien vieillir », qui
emploiera 40 salariés. Un projet
similaire va également voir le
jour à Marrakech (Maroc). Une
diversification pour le groupe
jusque là spécialisé dans le traitement des maladies respiratoires chroniques (asthme) et
des addictions. « Dans les prochains mois, ce concept de clinique
de vie sera dupliqué dans d’autres
villes comme Toulouse, Bordeaux
ou Paris. Afin d’accompagner ce
développement, nous préparons
l’ouverture d’un centre de formation. Implanté à proximité de
notre siège social, il accueillera
à terme l’ensemble de nos nouveaux collaborateurs », poursuit
le dirigeant du groupe, qui table
sur un CA prévisionnel de l’ordre
de 50 M€ à l’horizon 2015. b
BERtin nAhuM
AnDRé-PiERRE BABinot
Medtech quadruple
ses équipes
50 recrutements
en 2014
Conforté par le succès de son
introduction en bourse en
novembre 2013 avec une
levée de 20 m€, le Pdg de
Medtech entend poursuivre
son ascension. de 1,8 M€ en 2012-2013
(exercice clos fin juin), dont 60 % à l’exportation, son chiffre d’affaires devrait bondir à
20M€ à l’horizon 2016, assure bertin
nahum. à cette échéance, Medtech prévoit
de recruter 30 commerciaux et de doubler
son équipe de R&d. L’effectif de la société
spécialisée dans la conception et la commercialisation de robots d’assistance aux
actes chirurgicaux devrait alors atteindre
80personnes, contre une vingtaine actuellement. En parallèle, l’entreprise vient de
lancer le chantier de construction de son
nouveau siège social sur le parc Eureka à
Montpellier (superficie : 1 000 m2). à terme,
le marché américain, où la start-up a installé
une filiale à newark (new jersey) en 2011,
devrait générer l’essentiel de l’activité. b
André-Pierre babinot est directeur du site montpelliérain de
CgI, ssII canadienne qui
emploie 68 000 personnes
dans le monde. à Montpellier,
le site compte 260 salariés et devrait
embaucher 50 personnes en 2014, essentiellement des ingénieurs informatiques.
« En France, 1 200 embauches devraient
être réalisées en 2014 », ajoute-t-il. L’antenne héraultaise propose les services
informatiques globaux à ses clients et comporte trois centres de compétence nationaux : gestion en relation client, maîtrise
des données (bI) et web factory, fabrication
de sites internet. « Nous connaissons une
très forte croissance auprès des grands
comptes. À Montpellier, nous traitons les
demandes d’une vingtaine d’entreprises
du CAC 40 ». 60% des postes seront pourvus par des débutants. CgI recrute aussi à
l’international : une Chinoise et un Roumain
ont récemment rejoint l’équipe.b
EN BREF
Laurent Condomines, SNR
Cévennes
le directeur du nouveau site de snr
Cévennes à Croupillac envisage le
recrutement de 15 personnes en 2014.
son entreprise, qui fabrique des
roulements pour l’automobile, accélère
en effet son programme d’investissement
de 20 m€. « Les 10 M€ restants seront
injectés dès 2014 », indique-t-il, au lieu de
2015 prévu initialement. snr emploie
400 personnes dans le Gard.
Olivier Dupille, APF
l’Association des paralysés de France
envisage de créer 60 à 80 emplois à
nîmes, dans le quartier sensible de
valdegour, situé en zone franche, à
l’ouest de la ville. le directeur régional
de l’APF, Olivier Dupille, a signé un
compromis de vente avec la sAT pour
l’achat de deux terrains situés dans ce
quartier. un centre d'hébergement et de
soins pour personnes handicapées de
40 à 50 places y sera installé à l'horizon
2016-2017, en lien avec le CHu de
nîmes, voisin. investissement : 8 m€.
Florent Vitello, SEV
Florent vitello, président fondateur de
sev, fabriquant de deux-roues
électriques au Pôle mécanique d’Alès,
envisage le recrutement de 15 personnes
à l’horizon 2016. Pour ce faire, il compte
sur sa dernière innovation : Cobricks,
mobylette électrique, qui sera présentée
en septembre au salon de la moto et qui
devrait permettre d’atteindre 3 m€ de CA
à cette date. l’entreprise compte déjà
plus de dix personnes.
Christian Bramont, Crispa
Palettes
spécialisée dans le négoce, la fabrication
et le recyclage de palettes, l’entreprise
frontignanaise Crispa Palettes porte un
projet d’unité de production de granulés
de bois. elle souhaite investir 16 m€ pour
s’équiper d’une chaudière de
cogénération biomasse. Cette nouvelle
activité devrait générer 14,8 m€ de CA, la
création de 21 emplois directs et
80 emplois indirects. l’entreprise espère
la démarrer d’ici un an et demi.
Duc Nguyen-Huu, Cortus
Duc nguyen-Huu, l’un des deux
dirigeants fondateurs de Cortus, va
créer huit postes d’ingénieurs en 2014
à montpellier. son entreprise,
spécialisée dans le développement de
processeurs pour les systèmes
embarqués, comptera alors plus de
30 personnes, dont plus de 20 dans la
capitale régionale. elle ouvre en
parallèle une filiale en Corée du sud,
avec trois créations de poste à la clé. en
2014, le CA devrait atteindre 3 m€.
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LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
14 RÉUSSITES
_PAr H. FrAsque, v. COll eT H. viAlATTe
Aude
100 recrutements à BRL
LECLERC CHOISIT
CASTELNAUDARY
Ç
’est la plus belle prise, pour l’instant,
des Parcs régionaux d’activités économiques (PRAE), voulus par l’ancien
président du conseil régional, Georges
Frêche. La Société coopérative d’approvisionnement Midi et
Languedoc (Socamil),
centrale d'achat du
groupe Leclerc, va
quitter Tournefeuille
(Haute-Garonne),
pour s'implanter sur
le parc régional d'activités économiques
Nicolas-Appert, à Castelnaudary. Martial Bailly, directeur de la
Socamil, confirme, le 30 janvier, le choix
du PRAE régional pour transférer la plateforme de produits frais (98 000 m2), qui
Fiche d’identité
Effectifs : 340 emplois, cA 2013 : 903 m€.
EN BREF
alimente 35 centres Leclerc de Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Auvergne
et Andorre. La Socamil s’implantera sur
un terrain de 58 ha, qui a fait l’objet d’un
compromis de vente avec le promoteur
Idec. Martial Bailly annonce la construction
d'une plateforme de 100 000 m2, en
deux phases. La première, qui concernera
les produits frais et
les surgelés, sera livrée en septembre
2015. La seconde,
pour les produits secs,
en juin 2016. L'investissement est compris
« entre 110 et 140 M€ ». S'il a fait le choix
de Castelnaudary, c'est, selon lui, parce
que c'est « le site le plus abouti en termes
d'infrastructures, et en raison de l'accueil
exceptionnel des élus locaux ». Avec l’arrivée
de la Socamil, le PRAE Nicolas-Appert
est désormais occupé aux deux tiers, avec
65 ha sur 97 ha.b
sAG FRAncE
BERLiDon
SAG met le cap
sur Béziers
30 personnes
embauchées en 2013
FICHE D’IDENTITÉ 970 salariés.
CA 2013 : 145 m€.
sAg France, opérateur national en infrastructures de transport et de distribution
d’énergie et de données, met le cap sur
béziers. Après avoir acquis sogetralec
(70salariés) via sAg vigilec, le groupe y implante sa filiale Thépault (huit salariés), dédiée à la construction de réseaux haute
tension pour RTE. «Une vingtaine d’embauches sont prévues en 2014, sur des
postes de constructeurs et monteurs de réseaux, électriciens et conducteurs d’engins», précise Pascal schuster, président.
dans les P.-o., Thépault termine le génie civil de la ligne électrique ThT France-Espagne. dans l’Aude, un poste de transformation 400 000 volts sera réalisé. à sète,
la rénovation complète du parc d’éclairage
public a généré 10 embauches. b
FICHE D’IDENTITÉ 175 salariés.
CA 2013 : 30 m€.
berlidon n’en finit pas de croître à Laudun
L’Ardoise. En 2013, 30 personnes ont été
embauchées par la filiale gardoise spécialisée dans la fabrication de donuts surgelés
du groupe belge Poppies. berlidon espère
passer la barre des 200 personnes d’ici
trois ans. Pour ce faire, l’entreprise profite
de la forte dynamique qu’elle rencontre sur
le marché des marques distributeurs. En
2013, elle a connu une croissance de 24 %,
et a pu avancer un investissement de 4M€
pour la mise en service d’une quatrième
ligne de production. Prévue pour dans
trois ans, elle a finalement été lancée le 1er
mars. « Nous nous développons en Europe
mais aussi sur l’export lointain », explique
le dg, Luc jeanpierre. En 2014, la croissance devrait atteindre 20 %.b
Brl, groupe spécialisé dans la gestion
de l’eau, prévoit une centaine de
recrutements d’ici quatre ans, dans le
cadre de son programme « Horizon
2017 ». Brl va investir 100 m€ d’ici là
pour générer une croissance de 9 % du
CA. l’entreprise souhaite une
diversification de ses activités,
notamment la création de nouveaux
services innovants, et aller chercher de
nouveaux marchés. le site de nîmes va
être étendu.
Florette : 30 à 35 recrutements
en 2014
la société Florette Food service* (exCrudi) basée à Torreilles devrait recruter
30 à 35 personnes en 2014 pour faire
face à sa croissance. la société qui
emploie 300 personnes va en effet
investir 7 m€ dans l’agrandissement de
son site de production, spécialisé dans
les fruits et légumes 4e gamme. le projet
sera finalisé en 2015. Florette avait
recruté 32 personnes en 2013.
*CA 2013 : 65 M€, prévision 2014 :
74 M€.
Bleu Libellule va ouvrir
24 points de vente
Bleu libellule, réseau de magasins de
produits de coiffure et esthétique basé
à Gallargues, vise les 100 magasins à
fin 2014, soit 24 points de vente
supplémentaires. Ces ouvertures
créeraient « 75 à 100 emplois », selon
Jean-Philippe Wincker, qui vise une
croissance de 30 % pour son groupe en
2014. l’enseigne a réalisé un CA de
30,5 m€ en 2013, en croissance de
33,8 %.
IES Synergy : 100 salariés
en 2018
ies synergy (55 salariés), qui conçoit et
fabrique des chargeurs pour véhicules,
a déposé un permis pour la
construction de son siège social dans
l’écoparc de saint-Aunès (Hérault). le
bâtiment déploiera 3 300 m2 pour un
déménagement prévu début 2015. le
site de saint-Aunès pourra accueillir
une centaine de salariés à l’horizon
2018. CA : 14 m€, dont 60 % à l’export.
synergy table sur 20 m€ en 2014.
Perrenot va créer 30 emplois
le groupe drômois Perrenot, premier
transporteur de produits frais pour
Casino et Carrefour, va investir environ
15 m€ dans la création d’une plateforme
logistique de 15 000 m2 à vendres, zone
via europa. repreneur, en 2012, du
transporteur biterrois Buchaca, alors en
liquidation, Perrenot projette la création
d’une trentaine d’emplois, ce qui portera
les effectifs de Perrenot-Buchaca à une
centaine de salariés.
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LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
16 LU DANS LA LETTRE M
11/02/2014
NÎMES : 500 EMPLOIS
DANS DES PROJETS LOGISTIQUES
ix nouveaux projets d’immobilier d’entreprise, représentant un total de 865 emplois (dont une part inconnue de transferts), vont être accueillis par l’agglomération
de Nîmes. Les deux principaux sont des projets
logistiques d’entreposage pour la grande distribution, situés dans l’Actiparc Mitra, à SaintGilles, représentant au total 500 emplois. Prologis
va construire une plateforme de 80 000 m2, en
deux tranches de 68 000 m2 et 12 000 m2. Investissement : 50 M€. Livraison annoncée au printemps 2015. La seconde, réalisée par Thalium
Promotion, fera 55 620 m2, dont 53 700 m2 de
stockage et 1 920 m2 de bureaux et locaux tech-
S
JAN
FÉV MARS AVR
niques. Investissement : 37 M€. Livraison annoncée en mars 2016. Ni Prologis, ni Thalium
Promotion ne révèlent l’identité de l’utilisateur
unique de chacune des deux plateformes logistiques. Parmi les clients potentiels de la plateforme de Prologis (80 000 m2) : le groupe Carrefour et sa filiale logistique Logidis. (...) Logidis
exploite actuellement un entrepôt de 24 000 m2
sur la zone industrielle de Grézan, qui emploie
230 personnes. Cette hypothèse n’est toutefois
confirmée ni par le vice-président en charge
du développement économique à l’Agglo, Franck
Proust, ni par le directeur du développement
de Prologis, Grégory Walker. b
MAI
JUIN JUIL AOÛT
SEP
OCT
NOV
DÉC
23/01/2014
04/02/2014
20/02/2014
Montpellier : 400
emplois industriels
menacés
Carcassonne :
300 emplois dans
l’agroalimentaire
Contrats aidés :
Pascal Blain tacle
les collectivités
serge Ragazzacci, à la tête de la CgT
hérault, est revenu, ce jeudi 23 janvier, sur les suppressions d’emplois
qui menacent les salariés du site de la
Pompignane à Montpellier. « Ces projets concernent 400 personnes et
remettent en cause l’implantation
même de ces sociétés », a rappelé le
représentant de la CgT. Un dossier
évoqué avec le préfet de région le
21 janvier : « Nous lui avons rappelé
l’importance du tissu industriel régional qui emploie 11 000 salariés dans
l’Hérault et plus de 7 000 dans le
Gard. Or, on ne lui fait visiter que les
entreprises qui se portent bien »,
insiste la CgT. serge Ragazzacci,
indique avoir reçu l'assurance des
collectivités concernées que la vocation industrielle du site de la Pompignane serait préservée.
depuis quelques mois, l’agglomération
de Carcassonne, les services de la
Région et Invest sud de France s’activent pour accompagner l’implantation
d’une unité de production agroalimentaire, sur 12 à 15 ha du PRAE Paul-sabatier (90 ha). Enumplan, une société
d’ingénierie suisse, est missionnée par
IgFP, un grand fabricant de pâtes alimentaires, pour lui trouver des sites de
production et de logistique en France.
L’idée est de produire au plus près
d’une zone d’approvisionnement et
d’avoir des voies de communication à
proximité. René Escourou, vice-président de Carcassonne Agglo, reste très
discret sur ce projet susceptible de
créer 300 emplois. selon l’élu, des
études sont en cours et des avancées
devraient apparaître d’ici quelques
semaines.
Trop de collectivités ne jouent pas le jeu
des contrats aidés, dénonce le directeur
régional de Pôle Emploi. Pascal blain
décerne des bonnets d’âne à des municipalités importantes, telles que narbonne, nîmes, Montpellier, Lattes,
Pérols, saint-jean-de-védas, La
grande-Motte ou Rivesaltes, qui n'ont
signé aucun CUI-CAE (contrat unique
d'insertion - contrat d'accompagnement
vers l'emploi) en 2013. Un carton jaune
décerné par Pascal blain avec un brin
d’incrédulité : « Dans les grandes communes, les contrats aidés devraient se
compter, en cumulé, par centaines. Ils
correspondent à des tâches utiles. » Les
grandes communes se sont « mieux
mobilisées » pour le dispositif des
emplois d’avenir, qui cible les jeunes
sans diplôme ni qualification, à l’exception de nîmes (0).
Mag_emploi_2014 p 10-17_Mise en page 1 11/03/14 11:51 Page17
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LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
18 ENQUÊTE
SAISONNIERS : DE PLUS
EN PLUS D’ÉTRANGERS
Agroalimentaire, tourisme, mais surtout agriculture ont de plus en plus recours
à de la main-d’œuvre étrangère pour pourvoir leurs postes de saisonniers.
La mobilité dans l’Union européenne favorise ces embauches sur des postes
précaires et boudés par les Français. Des entreprises de travail temporaire
venues d’ailleurs en profitent pour se créer de nouveaux marchés.
_CÉLINE DUPIN, HUBERT VIALATTE ET DAVID DANIELZIK
A
ssise en tailleur sur l’estrade de la salle GeorgesBizet de Vauvert, cette
jeune femme brune de
24 ans vérifie consciencieusement
que son CV ne comporte pas de
fautes de français. Elena vit à Vic,
en Catalogne espagnole, et elle n’est
pas la seule étrangère ce jour-là à
postuler au forum de l’emploi de
Vauvert. Six exploitations agricoles
y proposent 940 offres d’emploi,
toutes payées au Smic horaire, toutes
en CDD. Dans la salle des fêtes, Espagnols et Portugais côtoient Maghrébins et travailleurs locaux. « J’ai
même vu une Estonienne ce matin »,
raconte Gérard Lacauste, exploitant
viticole à Saint-Drézéry.
Un peu plus loin, Blanca, Franco et
Patricio s’apprêtent à repartir. Ils
sont espagnols, venus ensemble,
pour se soutenir. Installés en France
depuis deux ans, Blanca et Franco
sont originaires de Pampelune.
Franco travaille pour l’instant dans
une boulangerie, faute de mieux.
« Chez nous, il n’y a tout simplement
pas de travail », glisse Blanca, expliquant que l’an dernier, ils n’avaient
pas réussi à décrocher une place
pour la saison. Les vergers languedociens ont pour eux des airs d’Eldorado.
Elena, Patricio, Blanca et Franco, en
tant que citoyens de l’UE et grâce à
la libre circulation qu’elle leur accorde,
ont tout à fait le droit de résider et
de travailler en France. Les responsables des forums locaux s’accordent
à dire que ces étrangers viennent de
plus en plus nombreux rechercher
du travail saisonnier en avant-saison.
« Avec le taux de chômage chez eux,
on sait qu’ils vont monter encore cette
année, estime Guy Jovani, directeur
de la maison de l’emploi de Vauvert.
Ils arrivent avec les yeux qui brillent,
et les exploitants sont tout disposés à
les recruter. »
DENIS CARRETIER, PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE D’AGRICULTURE
« Il faut créer un groupement d’employeurs »
« Nous avons besoin de créer un groupement d’employeurs en LanguedocRoussillon afin d’apporter des solutions locales aux problématiques de
recrutement de nos agriculteurs. Nous avons une vraie responsabilité
d’organiser le vivier de main d’œuvre, des salariés qui pourraient travailler
dans différentes exploitations en fonction des cultures et des besoins. Les
agriculteurs sont des entrepreneurs. Celui qui a besoin de 15 types, il veut seulement les
payer, pas s’embêter tous les jours à remplacer celui qui n’est pas venu. C’est pour ça que
les entreprises étrangères de travail temporaire font des émules. Elles leur facilitent la vie.»
CARISTES ESPAGNOLS
Dans les entreprises agroalimentaires
aussi la main d’oeuvre étrangère a fait
son apparition. Conserves France,
conserverie de fruits plus connue grâce
à sa marque phare, Saint-Mamet, emploie chaque été jusqu’à 600 saisonniers.
La pénurie de caristes est telle que
40Espagnols ont été recrutés l’an dernier,
via une autre entreprise du groupe.
«Cariste est un métier très demandé, notamment sur ce bassin d’emploi, indique
Caroline Riffard, directrice de Pôle
emploi Vauvert. On en forme, mais jamais
assez ».
Mag_emploi 2014 p 18-21 _enquête _Mise en page 1 11/03/14 12:06 Page19
RETROUVEZ L’ACTUALITÉ SUR www.lalettrem.fr
19
270 000
PHOTO : GUILLAUME BONNEFONT
C’est le nombre de journées de prestations de service internationales en région (hors P.-O.) en 2013.
(source : Direccte L.-R.)
Un travailleur saisonnier
portugais cueille des
fraises dans une
exploitation de Mauguio
(Hérault).
lexique
Dans le tourisme, le manque de compétences, notamment en langues étrangère, justifie le recours à des travailleurs
étrangers. C’est le cas du groupe d’hôtellerie sétois Vacalians group (Proméo),
qui emploie chaque année plus de 300saisonniers. Parmi eux, Allemands, Anglais
et Hollandais sont légion. L’entreprise
vient même de nouer un partenariat
avec une école de tourisme hollandaise
pour l’accueil de stagiaires. Autre exemple: le Domaine des Coteaux, qui cultive
et conditionne des fruits à noyaux à Générac. « Nous avons une recrudescence
d’étrangers qui se présentent pour tra-
vailler: Espagnols, Polonais, mais aussi
Ukrainiens et Roumains, indique Zoubida
Meschel, responsable de la station. Il y
a notamment un groupe de 25 Polonais
qui revient chaque année. L’avantage ?
Leurs disponibilités sont plus longues».
INTÉRIM ÉTRANGER
Dans l’agriculture, la carence de bras
semble telle qu’un autre type d’acteurs
fait son apparition. Des entreprises
étrangères de travail temporaire profitent des lois de libre concurrence
européenne pour proposer, sous forme
de prestations de service internatio-
nales, de la main d’œuvre étrangère. En 2013,
les services de la Direccte ont comptabilisé
270 000 journées de
prestations de services
internationales, hors
Pyrénées-Orientales,
dont 60 % pour l’agriculture. Ces PSI correspondent à 300 ETP pour
le seul département du
Gard, qui emploie en
premier lieu Équatoriens, Espagnols et Bo-
PRESTATIONS DE
SERVICE INTERNATIONALES :
désigne le
détachement
temporaire en
France d’un salarié
d’une entreprise
étrangère dans le
cadre d’une
prestation de
service. Elles font
l’objet d’une
déclaration
préalable auprès
des services de la
Direccte,
comportant depuis
2013 l’identité
précise des
personnes
détachées.
Les entreprises
dont le siège social
est établi hors de
France doivent
respecter plusieurs
formalités
obligatoires et
appliquer aux
salariés ainsi
détachés certaines
dispositions
prévues par le Code
du travail en
matière,
notamment, de
rémunération, de
durée du travail et
de conditions de
travail.
Mag_emploi 2014 p 18-21 _enquête _Mise en page 1 11/03/14 12:06 Page20
LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
20 ENQUÊTE
« L’ABSURDITÉ,
C’EST D’IMPORTER
DES CHÔMEURS
D’AUTRES PAYS »
L’entreprise Dagorn fait partie de celles
qui ne souhaitent pas céder à ces sirènes.
Tarek Sghaier, DRH de ce producteur
gardois de fruits à noyau, a besoin en
haute saison de 300 personnes. Il reste
persuadé qu’il est possible de les recruter
toutes localement. « On a la palme d’or
du chômage, et on ne pourrait pas trouver
de travailleurs ici ? L’absurdité, c’est
d’importer les chômeurs d’autres pays.»
Sur le forum de Vauvert, les candidats
semblent au courant : alors que l’heure
de clôture approche, plusieurs dizaines
de personnes attendent encore de déposer leur CV auprès de Dagorn. «Nous
avons été contactés par Terra Fecundis.
Pour moi c’est une solution de facilité,
du très court terme », ajoute-t-il. Les
prochains jours pourraient lui donner
raison : selon la Direccte, une enquête
est en cours pour déterminer si cette
société respecte bien les règles strictes
encadrant les prestations de service internationales. b
Où loger les saisonniers ?
Le logement des saisonniers, un casse-tête pour
les professionnels du tourisme et les exploitants
agricoles de la plaine littorale languedocienne.
C’est le cas du Pays de
l’Or, communauté d’agglomération présidée par
Yvon Bourrel. Comment
loger, chaque été, les
quelque 2 000 à
3 000 saisonniers recensés dans son périmètre ?
Si les deux tiers trouvent
des solutions (souvent
chères), les autres se
replient dans des mobilhomes de fortune, sans
eau ni électricité. Un "système D" qui n’est pas du
goût de la préfecture.
« Cette prolifération de
mobil-homes doit être
endiguée. Une fois que la
saison est passée, ils sont
Cueillette
des tomates
à Mauguio
(Hérault).
une source de cabanisation », tranche Mireille
Jourget, directrice de la
DDTM de l’Hérault. Pour
Joël Ortiz, patron de La
Voile Bleue (La GrandeMotte) et président d’une
association regroupant
six plages privées, le dossier est urgent. « Nos six
plages privées emploient
chaque été environ
300 personnes, qui ont du
mal à se loger. Il faut créer
une maison des saisonniers, qui pourrait servir, le
reste de l’année, aux étudiants. »
Loi littoral
Sur un dossier en apparence simple, le Pays de
l’Or et l’Etat croisent le fer
depuis de nombreuses
années : dans ce secteur,
la plupart des terrains
sont en zone inondable.
« Le projet se heurte à une
application trop stricte de
la loi littoral », tempête
Yvon Bourrel. « Aucun
projet ne nous a été présenté », rétorque Mireille
Jourget. Reçus fin janvier
au ministère de l’Agriculture, le député Patrick
Vignal et Yvon Bourrel ont
reçu l’assurance que
« des propositions d'aménagement de la loi littoral
allaient être étudiées ».
Parmi les solutions envisagées : extension de
campings existants,
hébergements dans des
bâtiments inutilisés l'été,
création d’une structure
ex nihilo. Une table ronde
est prévue entre l'Etat, le
Pays de l'Or et la chambre
d'agriculture... après les
municipales.
PHOTO : CÉLINE ESCOLANO
liviens. En Languedoc-Roussillon, l’un
des premiers acteurs est Terra Fecundis. En 2013, cette société basée
à Murcie, en Espagne, y a réalisé un
chiffre d’affaires de plus de 13 M€
pour 3 100 missions, essentiellement
dans des exploitations de melons et
de pêches. 70 % des personnes recrutées sont originaires d’Amérique du
Sud, 20 % d’Espagne. « Notre modèle
augmente d’année en année », explique
Juan José Lopez, l’un des fondateurs
de l’entreprise, qui fait du détachement
de personnels depuis 2002. L’heure
de travail de ces salariés du bout du
monde est facturée 14 € aux entreprises. Par peur de contrôles accrus,
aucune n’a souhaité s’exprimer.
Vincent Bousquet, agronome qui fait
du conseil auprès d’exploitations d’asperges, connaît bien la situation. Il
voit nombre de ses clients employer
via, notamment, Terra Fecundis, Boliviens et Equatoriens : « Plus personne
en France ne veut se baisser pour ramasser des asperges. Plus largement,
l’aptitude au travail de la terre s’est
perdue. C’est trop dur ! Si on n’avait
pas ces entreprises, des pans entiers
de l’agriculture tomberaient ». Un
constat que partage Denis Carretier,
président de la chambre d’agriculture:
« Quand vous avez besoin de 50 salariés
du 1er au 31 juillet, ces sociétés vous
les fournissent. Vous n’avez qu’un seul
interlocuteur et vous n’êtes pas embêté. »
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22 DOSSIER
LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
MÉTIERS EN TENSION
CHERCHE SALARIÉS
DÉSESPÉRÉMENT
PHOTO : ANDRÉ HAMPARTZOUMIAN
En Languedoc-Roussillon, malgré un taux de chômage de près de 15 %, de
nombreuses entreprises peinent à recruter. Secteurs en tension, image
régionale défavorable, salaires insuffisants ou formation absente : les raisons
_CÉLINE DUPIN, AVEC LA RÉDACTION
sont nombreuses pour expliquer ce paradoxe.
Mag_emploi 2014 p 22 - 31 dossier_Mise en page 1 11/03/14 12:14 Page23
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ardi matin, 8h. Le marché gare
de Montpellier tourne au ralenti
dans l’air humide porté par le
vent marin. Chez Grand Fruit, l’un des
200 grossistes de la structure pilotée
par l’Agglo de Montpellier, quatre employés s’affairent encore à la préparation
des commandes. Les 10chauffeurs que
compte l’entreprise sont déjà aux portes
des clients, aux quatre coins de l’Hérault.
Grand Fruit profite de la croissance
démographique du département. En
2014, Jean-Louis Guyvaudon, co-gérant,
espère atteindre 8 M€ de CA, contre
7,4 M€ en 2013. Et il recrute régulièrement : l’entreprise compte 26 salariés
contre une dizaine de personnes il y a
cinq ans. Deux nouveaux recrutements
M
Jean-Louis
Guyvaudon, cogérant de Grand Fruit
à Montpellier : « Pour
les cinq dernières
embauches, nous
avons débauché chez
nos concurrents, et
pris un jeune sans
diplôme».
82 000
doivent d’ailleurs avoir lieu d’ici
un mois ou deux. « Nous recevons
beaucoup de CV, mais il y a peu de gens
spécialisés dans les fruits et légumes,
car il n’existe pas de formation dédiée,
explique-t-il. Du coup, nous cherchons
la main d’œuvre qualifiée où nous pouvons: pour les cinq dernières embauches,
nous avons débauché chez nos concurrents, et pris un jeune sans diplôme ».
TURN-OVER IMPORTANT
Au plan régional, le commerce fait partie
des métiers qui peinent à recruter. L’enquête en besoin de main d’œuvre 2013
réalisée par Pôle emploi fait état de plus
de 1 000 postes à pourvoir chez les attachés commerciaux. « Une des explications du besoin d’embauche, c’est le
turn-over, explique Pascal Blain, directeur
régional de Pôle emploi. Dans le commerce
de détail, les enseignes n’arrivent pas à
fidéliser leurs employés. Allez-voir à
Odysseum, elles cherchent du personnel
en permanence ! » Et la concurrence
entre employeurs fait rage. Un problème
rencontré également dans les métiers
de la santé. Le secteur social et médicosocial propose environ 10 000 postes
en L.-R. et recrute près d’un millier d’infirmier(e)s et de puéricultrices chaque
année. Les trois quarts de ces recrutements sont jugés difficiles. « Au moment
de la sortie des écoles, on arrive à faire
le plein, note Jean-Olivier Arnaud, ancien
DG du CHU de Nîmes. Mais après, il y
a des départs ou des absences, et c’est là
qu’on est un peu juste. Le turn-over des
infirmières est plus important qu’avant.»
VIVIERS DÉFAILLANTS
L’absence de vivier est un mal constant
des métiers en tension. Pour l’industrie,
c’est même une maladie chronique. Les
23
le chiffre
C’est le nombre de projets de recrutement estimé pour l’année 2013 par Pôle Emploi. 20 %
des établissements de la région envisageaient
de recruter.
besoins de recrutements en L.-R. sont
estimés à 1 500 par an. « Les institutionnels
ne veulent pas de l’industrie dans la région,
tempête Thierry Barthe, dirigeant d’OSL
Group, qui emploie 70 salariés à la fabrication de pièces pour
l’industrie pétrolière. À lexique
force de dénigrer l’indus- Apprentissage :
trie, les jeunes n’ont pas l'apprentissage est
envie d’aller dans ces fi- une formation en
alternance, qui
lières. Résultat : je re- associe une formation
cherche des tourneurs et chez un employeur et
des fraiseurs, et j’ai en des enseignements
face de moi des managers dispensés dans un
centre de formation
ou des ingénieurs mé- d'apprentis (CFA).
thode.» Et cela, malgré CAP : Le certificat
la rénovation récente d'aptitude
d’un outil de formation professionnelle (CAP)
dédié à Baillargues. est un diplôme
d'études secondaires
Agnès Jullian, PDG de et d’enseignement
l’entreprise biterroise professionnel qui
Technilum (mobilier ur- donne une
qualification d'ouvrier
bain), renchérit : « J’ai ou d'employé qualifié
mis deux ans à constituer (niveau V) dans un
une équipe de production métier déterminé.
performante ! Il y a un
vrai problème sur les formations en alternance récemment ouvertes. Elles sont
loin d’être pleines. L’orientation ne valorise
pas les métiers industriels.» Elle déplore
le temps passé à recruter et former
plutôt qu’à développer son activité.
Autre secteur, même souci. Spécialiste
de la connexion d’objets via des cartes
Sim, la société Matooma, hébergée par
LUC MARTIN, PRÉSIDENT DE L’UIMM MÉDITERRANÉE OUEST (MÉTALLURGIE)
« Difficile d’orienter les jeunes vers nos filières »
« Il y a une difficulté à orienter les jeunes vers nos filières, du fait d’un déficit
d’image. Un exemple : les opérateurs sur commande numérique sont quasi
introuvables. De plus, le contexte économique, tendu, fait que les entreprises
ont du mal à s’engager sur deux ou trois ans - délai de formation des apprentis. Autre handicap : le fait que les bassins d’emploi industriels sont petits en
L.-R. Il est difficile de former des flux importants et réguliers dans nos métiers. On essaie de
contourner ces difficultés en faisant de la dentelle, territoire par territoire : formation de soudeurs à Paulhan, ou de demandeurs d’emploi venant de métiers différents. »
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LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
24 DOSSIER I LES MÉTIERS EN TENSION
CHASSE AUX STAGIAIRES
Dans ce secteur en particulier, les écoles
formant des ingénieurs sont très courtisées par les entreprises. L’une d’elles,
Epitech, a organisé comme chaque
année au mois de janvier une journée
dédiée au recrutement. Dans les locaux
qu’occupe l’école sur le boulevard du
Jeu de Paume à Montpellier, une vingtaine d’entreprises ont monté un stand
pour séduire les stagiaires. « Nous recevons plus de demandes de stages que
« LES MÉTIERS DU
NUMÉRIQUE N’ONT
PAS LE RÉFLEXE
DE PASSER PAR
PÔLE EMPLOI »
nous n’avons d’étudiants ! », confirme
Thomas Fraisse, le directeur de l’école
de Montpellier. Pour ces entreprises, il
s’agit de fidéliser les étudiants tôt, afin
qu’ils acceptent, une fois leur diplôme
en poche, de revenir dans la région :
chez Epitech, la 5e année se fait à Paris.
Conscient de la problématique, cruciale
pour ses entreprises, Novae LR, cluster
des entreprises du numérique régional,
se saisit du sujet cette année en se rapprochant de Pôle emploi. Matooma a
d’ailleurs pu embaucher une personne
suite à une formation de mise à niveau.
Selon Virginie Passet, chargée d’affaires
grand compte chez Pôle emploi, « les
métiers du numérique n’ont pas le réflexe
de passer par nous, mais nous avons
accès à des bases de données sur la France
entière et pouvons mettre en place l’accompagnement des conjoints. » Une des
clés pour réussir un recrutement en
région : le Languedoc-Roussillon, en
haut des statistiques pour le chômage,
peine à se défaire de l’image d’un bassin
d’emploi pauvre en opportunités. Cortus,
entreprise qui conçoit des processeurs
embarqués depuis Montpellier, ne le
sait que trop. L’entreprise souhaite embaucher huit ingénieurs en 2014. Son
dirigeant, Duc Nguyen, pensait pouvoir
profiter de plusieurs plans sociaux dans
de grandes entreprises des télécoms.
«Ils me disent que c’est une région où il
y a des jeunes et du chômage, ils ont peur
de ne pas trouver autre chose si ça ne se
passe pas bien chez nous. » Sur les 74personnes qu’il a contactées via les réseaux
sociaux, toutes au chômage, seules deux
ont accepté sa proposition.b
Le plan des 30 000,
arme contre la pénurie
En région, l’objectif a été atteint à
120%. Le plan des 30 000, lancé en
septembre dernier par le gouvernement pour lutter contre le chômage en
permettant 30 000 entrées en formation supplémentaires au cours du dernier trimestre, a été bien utilisé en
région : 1 600 entrées en formation,
contre 1 300 prévues initialement. En
2014, le gouvernement poursuit l’effort:
100 000 entrées en formations supplémentaires sont financées. Le Languedoc-Roussillon en comptera 5300 de
plus, portant à 30 000 le nombre d’entrées en formation prescrites en région
par l’agence de l’emploi. Le but : donner des compétences à des personnes
sans diplôme, et tenter de résoudre
l’équation chômage-pénurie de compétences constatée dans de nombreux
secteurs.
« Sur la première vague, les formés
sont plutôt jeunes, sans formation, et
on les dirige vers des emplois en tension, repérés par les partenaires sociaux », détaille Pascal Blain. Ainsi, plus
de la moitié d’entre eux ont un niveau
égal ou inférieur au CAP. L’enquête en
besoin de main d’œuvre a servi de
base à cette réflexion, mais un ajustement a aussi eu lieu. Les partenaires
sociaux se sont réunis spécialement
afin d’actualiser les besoins. « Nous
avons par exemple formé 39 personnes aux métiers des pompes funèbres. C’est un besoin dont on n’avait
pas forcément conscience », renchérit
Pascal Blain. Pour lui, le LanguedocRoussillon ne pose pas tant de problème de compétences rares, mais
plutôt des difficultés de fidélisation.
« Dans le transport, nous formons en
permanence, et nous allons poursuivre
l’effort car nous savons que les personnes ne restent pas dans le métier. »
8 % des entrées en formation se sont
faites dans le commerce, 7,4 % des
1600 formés suivent une formation
pour obtenir le permis poids-lourd (personnes ou marchandises), 5,3 % d’entre eux se destinent à la profession de
cariste, 3,9 % à celle d’auxiliaire de vie
sociale. Le service en restauration, la
cuisine ou encore la taille en agriculture font aussi partie des formations les
plus utilisées.
7,4 % des
entrés en
formation
concernent
une formation
pour obtenir
le permis
poids-lourd
PTOTO : DR
la pépinière d’entreprises de Montpellier
Agglo, a dépassé en 2013 le million
d’euros de CA. Seul frein à ce jour : le
recrutement. « Je souhaite recruter dix
personnes en 2014, explique le dirigeant,
Frédéric Salles. J’ai mis des annonces,
je suis passé sur la radio BFM, je n’ai
aucun retour intéressant. Mon principal
stress aujourd’hui, c’est l’absence de ressources.»
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LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
26 DOSSIER I LES MÉTIERS EN TENSION
Après 30 ans passés
dans le commerce,
Jean-Claude Paquet,
56 ans, construit des
catamarans pour
Outremer Yachting.
COMMENT TROUVER
LA PERLE RARE
Pour faire face aux difficultés de recrutement, les entreprises font preuve
d’imagination. Outremer Yachting recrute des menuisiers par simulation.
Kaliop chouchoute ses talents. La Foir’Fouille cherche dans d’autres régions.
_CÉLINE DUPIN, HUBERT VIALATTE ET DAVID DANIELZIK
l y a sept ans, quand Xavier Desmarest
a repris le fabricant de catamarans
Outremer Yachting à la barre du tribunal de commerce, l’entreprise employait une trentaine de personnes. Aujourd’hui, elle compte 43 CDI et presque
trente CDD. Xavier Desmarest, qui vient
de passer près d’une semaine au salon
nautique de Miami, n’a pas encore eu
le temps de tous les rencontrer. Alors,
quand il se promène sur le chantier de
La Grande-Motte, ce jeudi matin de février, il salue des têtes inconnues.
« C’est une période importante pour nous,
car la plupart des bateaux commandés
I
doivent être livrés avant l’été », indiquet-il. Et c’est chaque fois un casse-tête,
notamment pour certains métiers :
« Nous avons des problèmes pour recruter
de bons menuisiers, mais aussi des électriciens, car les installations à bord sont
complexes. » L’an dernier, Outremer
yachting a testé la méthode de recrutement par simulation proposée par
Pôle emploi pour recruter des menuisiers.
« Si on cherche des menuisiers, on n’en
trouve pas ! Pourtant, des gens bricoleurs
qui installent des étagères dans leur
garage, on sait qu’il en existe. Le recrutement par simulation permet de les
trouver. La preuve : à l’issue des tests,
nous avons fait six propositions d’embauches. Quatre ont accepté ».Aujourd’hui,
seul Jean-Claude Paquet est toujours
dans l’entreprise, en CDI. À 56 ans, dont
30 passés dans le commerce, cette opportunité était presque inespérée.
« J’étais au chômage depuis un an et demi,
raconte-t-il, alors je n’ai pas hésité. Quand
on n’a pas de diplôme, trouver du boulot,
c’est très dur. Et comme j’ai toujours été
bricoleur... » Après 400 h de formation
dans l’entreprise, Jean-Claude a commencé à installer et ajuster les planchers
et les meubles qui habillent les bateaux
Mag_emploi 2014 p 22 - 31 dossier_Mise en page 1 11/03/14 12:15 Page27
RETROUVEZ L’ACTUALITÉ SUR www.lalettrem.fr
PHOTO : ANDRÉ HAMPARTZOUMIAN
27
d’Outremer. « C’est un sacré boulot, car
dans le bateau, aucune paroi n’est droite!»,
s’amuse-t-il. Les dirigeants d’Outremer
ont trouvé leur perle rare. Et comptent
renouveler l’expérience.
DÉVELOPPEMENT PERSONNEL
Chez Kaliop, la ressource humaine
constitue la matière première de l’entreprise. Alors l’entreprise montpelliéraine, spécialiste de la fabrication de
sites web complexes pour grands
comptes, chouchoute ses talents pour
qu’ils s’expriment pleinement. « La prise
en compte de l’individu dans le processus
de recrutement est essentielle. Cela correspond à une évolution de la société,
bien sûr, mais c’est encore plus prégnant
chez nous, car nous sommes très liés au
talent », analyse le président, Pierre Deniset. Il explique ainsi avoir surenchéri
sur le salaire demandé par le collabo-
rateur visé, lors d’un recrutement effectué
récemment à l’international. «Nous tenions absolument à fiabiliser le recrutement
pour que le collaborateur n’ait aucun
doute sur la motivation de l’entreprise »,
ajoute-t-il, expliquant qu’il s’agissait
d’un poste de manager, à fort enjeu. Kaliop prend systématiquement en compte
les aspirations de ses collaborateurs.
«J’ai des ingénieurs pour qui les horaires
de travail sont particuliers. L’un d’entre
eux a sa famille dans les Alpes, c’est un
passionné de montagne.Ainsi, cette personne est le lundi matin dans sa famille.
Je préfère qu’il soit bien le mardi qu’en
souci le lundi matin.» La créativité de
ses équipes est à ce prix. « Aujourd’hui,
nous sommes 70, dont 50 à Montpellier.
On le gère de la même manière qu’à
l’échelle d’une société obligée de prendre
en compte les particularismes. L’entreprise
est un laboratoire de ce que nous faisons
au niveau collectif ». Pour lui, elle doit
favoriser le développement personnel
de ses collaborateurs pour que ceux-ci
donnent le meilleur d’eux-mêmes. Une
stratégie payante : dans les 18 derniers
mois, Kaliop a réussi à recruter quatre
Parisiens, une prouesse dans ce milieu.
RECRUTER DANS LE NORD
Pour La Foir’fouille, enseigne héraultaise
spécialisée dans la distribution de produits bazar à prix discount, difficile de
trouver en région les talents nécessaires
pour se lancer dans le e-commerce.
« Nous avions besoin de personnels expérimentés, maîtrisant les exigences et
les spécificités de ce nouveau métier, notamment au niveau de la préparation des
commandes et de l’organisation des livraisons », explique le président, Yves
Rapoport. Une main d’œuvre qu’il souhaitait recruter localement. « Nous avons
malheureusement constaté au cours de
nos recherches que ce type de profil était
très peu répandu en Languedoc-Roussillon
malgré la présence de nombreuses SSII
et start-up spécialisées dans les TIC. Il
a donc fallu chercher ailleurs ! » La solution
est venue du nord de la France. « Nous
avons pu y recruter des collaborateurs
répondant parfaitement aux différents
profils recherchés en profitant de la dynamique liée à l’implantation“historique“
de nombreuses entreprises spécialisées,
à l’image de La Redoute ». b
Jean-Claude
Brunier *
« Des projets pour
impliquer tout
le monde »
Comment dénicher les talents ?
Plus le niveau augmente, plus on se fait
aider par des consultants. Si le profil
recherché est plus professionnel, en
lien avec nos métiers, alors nous
sommes les mieux placés pour juger les
candidatures. Nous sommes sur un
marché de niche, le transport combiné
rail-route. Certains de nos métiers sont
très spécifiques, notamment l’exploitation. Sur ces postes, nous assurons
nous-mêmes de la formation.
Quels sont vos secrets pour fidéliser
vos collaborateurs ?
Il faut rechercher une adéquation entre
le profil du candidat et nos attentes.
C’est le socle d’une collaboration
pérenne. Le contrat de travail doit être
le plus clair possible, sur le plan des
missions, du matériel et des rémunérations. L’entreprise doit vivre avec des
projets, pour impliquer tout le monde.
Un exemple ?
Je pense que l’organisation de séminaires est indispensable. Ça permet de
prendre de la hauteur, d’identifier les
enjeux stratégiques, de repenser les
valeurs de l’entreprise, son organigramme... Cette respiration est profitable à tous. Nous organisons enfin des
formations pour nos conducteurs, où
leur sont rappelés les fondamentaux :
sécurité, conduite économique
et qualité de livraison. .
* TAB et T3M, transport combiné rail-route, SaintJean-de-Védas, 200 salariés, CA : 65 M€.
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LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
28 DOSSIER I LES MÉTIERS EN TENSION
PROFESSION
CHASSEUR DE TÊTE
e matin, la chasse a abouti.
L’un des clients de Céline Mazel, consultante en recrutement
depuis quatre ans chez RH
Partners, a fait une offre à un des deux
candidats qu’elle avait sélectionnés.
Un dénouement rapide pour un poste
rare : responsable de laboratoire de
formulation peinture. Le contrat avait
été signé fin décembre par le cabinet
basé à Montpellier depuis 1985. Trois
personnes sur 15 y sont dédiées au
recrutement. L’agence est aussi présente
à Nîmes, Perpignan et Aix-en-Provence.
« C’est un de mes clients réguliers. Sur
ce profil, il m’a contactée car il savait
qu’il n’aurait pas de bon retour et que
la localisation était compliquée ».
C
LE SAVOIR-ÊTRE, CLÉ DU RECRUTEMENT
Céline Mazel insiste sur l’importance
de la connaissance de l’entreprise pour
que le recrutement fonctionne. « Les
échecs en recrutement portent rarement
sur les compétences, presque toujours
sur le savoir-être. D’où l’importance de
très bien connaître le fonctionnement
de l’entreprise, d’échanger avec le supérieur hiérarchique direct de la personne
qui sera embauchée. » Pour le chimiste
spécialiste en formulation peinture,
PHOTO : ANDRÉ HAMPARTZOUMIAN
Bien connaître le fonctionnement du client, écumer les bases de données,
débaucher chez les concurrents… Céline Mazel détaille les méthodes de son cabinet,
_CÉLINE DUPIN
RH Partners, pour dénicher les moutons à cinq pattes.
Pour Céline Mazel (à droite),
l’une des qualités d’un
chasseur de têtes est
la pugnacité.
elle a reçu 40 candidatures à l’annonce
postée sur les job boards, pour beaucoup farfelues. Elle a aussi eu recours
au sourcing : une vingtaine de candidats
ont été dénichés sur les bases de données et les réseaux sociaux. Le quotidien
du consultant en recrutement, qui a
en moyenne chez RH Partners entre
12 et 15 postes à pourvoir en même
temps, les bonnes années.
GHISLAIN ROUGET, fondateur du cabinet de recrutement audois Puissance Cap
« Aller chercher des profils dans d’autres filières »
« Notre métier consiste à essayer de faire ouvrir les profils aux entreprises
qui recrutent. Prenons l’exemple d’un poste de chef de ligne
embouteillage pour le négoce viticole, poste difficile à pourvoir.
L’entreprise qui recrute ce type de profil veut des candidats qui ont cinq
ans d’expérience dans le vin à ce poste. Elle est sûre de ne pas trouver ! Ou
alors à un salaire prohibitif. Il y a peu, j’ai reçu l’appel d’un candidat qui possède six ans
d’expérience en tant que chef de ligne dans de grands groupes de l’industrie
agroalimentaire : pour nous, c’est le type de personne que nous essayons de faire
accepter au négoce. »
DÉBAUCHER SI NÉCESSAIRE
Parfois, quand le poste nécessite des
compétences uniques, il faut aller
dénicher l’oiseau rare… chez la
concurrence. Un travail dont ne se
charge pas Céline Mazel. « Nous avons
une cellule dédiée au débauchage au
sein de la tête de réseau, à Bordeaux.
Ils ont leur technique pour que les
candidats ciblés acceptent de venir
nous rencontrer ». Sur un poste qu’elle
vient de pourvoir, Céline Mazel a
bien failli avoir recours à eux. « Il
s’agissait d’un poste de directeur technique ferroviaire. Autant dire que c’est
le genre de compétences introuvables.
On était à deux doigts d’aller les chercher au seul endroit où on les trouve :
la SNCF ». Au bout de huit mois de
recherche, elle a pu l’éviter. À force
de pugnacité, l’une des qualités essentielles, pour elle, d’un consultant
en recrutement. b
Mag_emploi 2014 p 22 - 31 dossier_Mise en page 1 11/03/14 12:15 Page29
Mag_emploi 2014 p 22 - 31 dossier_Mise en page 1 11/03/14 12:15 Page30
30 DOSSIER I LES
vendre
MÉTIERS
son territoire
EN TENSION
LE MAG
LEIMAG
LA LETTRE
I LA LETTRE
M I HORS
M I hors
SÉRIE
série
DUdu
1826
MARS
juin 2014
2012
Pour certains employeurs, impossible de se passer du savoir-faire et des services
de Pôle emploi, qui diffuse chaque année 110 000 offres d’emploi en LanguedocRoussillon. Pour d’autres, mieux vaut utiliser ses propres réseaux.
_ HUBERT VIALATTE
POUR I CONTRE
Peut-on se passer de Pôle emploi ?
« CETTE SAISON, POUR LA PREMIÈRE FOIS, JE ME PASSE DE
PÔLE EMPLOI. On reçoit trop
de candidatures de gens manquant d’expérience, ou ne correspondant pas du tout aux
profils recherchés – comme,
par exemple, un électricien
Joël Ortiz,
pour un poste de plongeur. Or,
dirigeant de La Voile
les métiers que l’on trouve sur
Bleue (La Grande-Motte)
une plage privée sont de véritables métiers, que ce soit plagiste, barman, serveur, cuisinier… Et on n’a pas le temps
de former. J’ai besoin d’une
équipe opérationnelle, tout de suite. Trois leviers
ont été actionnés pour recruter. Tout d’abord, notre
propre réseau. Nos salariés fidèles, qui reviennent
d’une année à l’autre, travaillent souvent l’hiver à
la montagne, avec d’autres saisonniers. Ils font le
lien et nous amènent des candidats crédibles, qu’ils
ont pu voir à l’œuvre. Ensuite, un espace "recrutement"
a été créé sur notre site (lavoilebleue.fr). Les candidats
s’enregistrent. Cette année, j’ai déjà reçu 1 000 CV!
Pour postuler en ligne, les gens doivent aller sur
notre site : cette seule démarche montre qu’ils
veulent travailler. Il y a, enfin, le recours à la filière
CHR (café hôtel restaurant). D’une année sur l’autre,
je recrute 50 % de nouvelles têtes, surtout aux postes
de managers. Travailler les pieds dans l’eau, c’est
idyllique. Cela explique l’afflux de demandes. Même
si j’avoue que certains de nos métiers sont durs –
le segment "chaud" en cuisine, notamment. La
moyenne d’âge tourne autour de 30-35 ans. Je veille
à un équilibre hommes-femmes.Y compris en cuisine,
où l’on a commencé à mettre des filles : elles sont
plus organisées que les garçons. Nous démarrons
la saison le 11 avril, avec une quarantaine
de salariés. En haute saison, l’effectif grimpe à
60 personnes ».b
« FONDEVILLE RECRUTE CHAQUE
ANNÉE ENTRE 15 ET 20 PERSONNES, ESSENTIELLEMENT EN
RENOUVELLEMENT. J’ai créé un
compte sur l’espace "Recrutement" du site de Pôle emploi.
Je peux y consulter en libre service tous les CV en ligne. On
Magali Taix,
peut créer un abonnement, grâce responsable RH
auquel on reçoit automatique- de Fondeville
ment des CV correspondant à (Perpignan)
des critères présélectionnés. La
plupart des gens nous perçoivent
comme une entreprise de pure
production. Du coup, toutes les
candidatures spontanées reçues sont des profils
chantier. Mais il y a aussi beaucoup de postes administratifs pointus à Fondeville : comptabilité,
RH, informatique, contrôle de gestion, juridique,
secrétariat travaux. Sur tous ces services supports,
Pôle emploi est d’un précieux concours. Autre
avantage : via un accord passé avec la FFB 66 et
Pôle emploi, nous pouvons diffuser des offres en
masqué, la FFB servant de boîtes aux lettres et
nous renvoyant les candidatures. Par ailleurs, Pôle
emploi conseille sur les aides financières à l’embauche, notamment sur les nouveaux contrats emplois d’avenir et contrats de génération. Les
conseillers nous proposent des candidats dont les
profils nous permettront d’obtenir ces aides. Le
club RH de Pôle emploi L.-R. est également un
bon outil. Il permet de rencontrer d’autres DRH,
de voir ce qui marche, d’identifier les freins, de
s’entraider. Le métier de RH devient complexe. Il
faut être en permanence informé. Enfin, la méthode
de recrutement par simulation, dont on se sert via
le Geiq BTP, permet de juger des candidats sur
leurs seules habiletés, sans regard sur leur CV ou
leur diplôme. C’est intéressant, même si ça ne
marche pas à tous les coups ».b
Mag_emploi 2014 p 22 - 31 dossier_Mise en page 1 11/03/14 12:15 Page31
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LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
32 GRAND TÉMOIN
Patricia Reeb
IL FAUT ÉLEVER LE NIVEAU
DES FORMATIONS
Atout Métiers LR, association financée par la Région,
l’état et les partenaires sociaux, a réalisé pour la première année un diagnostic emploi-formation du Languedoc-Roussillon, via un découpage de 18 territoires.
Sa directrice, Patricia Reeb, détaille les enseignements
que l’on peut en tirer, en matière d’emploi et d’offre de
_RECUEILLI PAR CÉLINE DUPIN
formation.
Atout Métiers a réalisé un diagnostic
emploi-formation, publié début janvier
et disponible sur votre site internet. En
quoi cela a-t-il consisté ?
On veut pouvoir faire une analyse de
la relation emploi-territoire et qu’elle
soit partagée par les partenaires sociaux, la Région L.-R., la Direccte. Ce
sont nos partenaires, et ils nous ont
missionnés pour réaliser ces analyses.
L’important était de pouvoir travailler
sur les mêmes bases, alors que les
sources qui permettent d’analyser la
relation emploi-formation sont souvent
très différentes. Un des travaux d’Atout
Métiers LR a consisté à se mettre d’accord sur le découpage le plus approprié.
Nous avons arrêté 18 territoires, en
nous basant sur le découpage le plus
utilisé : la zone d’emploi construite
par l’Insee, basée sur la fréquence des
migrations domicile-travail.
Et quelles conclusions avez-vous pu
en tirer ?
Ce diagnostic est un état des lieux. Il
permet surtout à chacun de disposer
de données fiables et agrégées sur
l'emploi et l'offre de formation de son
territoire. Nous n’avons pas réalisé de
nouvelles statistiques, mais seulement
mis ensemble toutes les données dont
nous disposions. Nous n’avons pas
constaté de grands bouleversements
de la réalité socio-économique régionale. À Montpellier, par exemple, l’économie reste très orientée sur les fonctions métropolitaines : décision,
recherche, grandes infrastructures,
etc. On y trouve d’ailleurs beaucoup
plus d’emplois de cadres qu’ailleurs.
Et quelles sont les spécificités des
autres zones de la région ?
Dans les zones d’emploi du Gard, on
constate que l’emploi industriel représente une part assez importante.
On trouve beaucoup d’emplois d’ouvriers qualifiés, de techniciens. Ça n’a
rien à voir avec les zones du littoral,
autour de Sète, Narbonne, Béziers et
Perpignan. Ces zones sont très liées
à l’activité touristique, au commerce
de gros, mais aussi au transport, avec
les ports. On trouve des activités logistiques fortes. La proportion d’employés du commerce et des services
est plus forte.
Quelles sont les autres spécificités
régionales ?
L’activité agricole et arboricole est significative, elle pèse, et plus fort qu’ailleurs en France. On a l’habitude de
parler d’une région touristique et littorale. Le poids agricole, et pas seulement viticole, est beaucoup moins
perçu. On aborde notre région par rap-
port à la France. On constate ainsi que
le poids de certains secteurs -tourisme,
agriculture, sanitaire et social, économie
sociale et solidaire, recherche, BTPest un peu plus important qu’ailleurs.
Et cela reflète, d’une manière générale,
la principale caractéristique du Languedoc-Roussillon : son économie de
proximité.
Rien de bien étonnant, donc…
Certains éléments ont pu nous étonner.
À l’issue de ce diagnostic, nous avons
créé un tableau qui condense l’intégralité des résultats pour les 18 zones
d’emploi concernées. Pour chacun
des indicateurs emploi formation,
nous avons établi un palmarès, avec
les trois territoires les mieux placés,
et les trois territoires les plus en difficultés. Près de 30 indicateurs sont
présentés. À Lodève, par exemple,
nous avons été surpris : le tissu de
PME de type industriel est beaucoup
plus important que ce qu’on imaginait.
La Cogema n’est plus là, mais on se
rend compte qu’on est loin du désert
économique. Ce bassin d’emploi se
classe ainsi en troisième position en
matière de dynamisme depuis 2007,
soit le début de la crise, juste derrière
Bagnols-sur-Cèze, qui bénéficie de
la proximité des industries nucléaires.
Ce type d’étude permet de repositionner des territoires marqués par
leur histoire. C’est objectif.
Maintenant que l’on dispose d’une
vision claire, comment allez-vous agir
pour remédier aux problèmes
rencontrés dans chaque territoire ?
Notre métier est d’outiller. Aux politiques
publiques ensuite d’en tirer les conséquences. Mais que ce soit la Région ou
la Direccte, l’objectif est que la formation
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RETROUVEZ L’ACTUALITÉ SUR www.lalettrem.fr
33
André Hampartzoumian
Spécialiste
de la
formation
et de
l’entreprise
Patricia Reeb a pris en
février 2012 la direction de l’Oref (Observatoire régional de
l’emploi et de la formation), dans l’optique de
la fusion avec le Carif
(Centre d’animation et
de ressources de l’information sur la formation).
Cette fusion a donné
naissance, à l’été suivant, à Atout Métiers LR.
Ce rapprochement des
deux entités a été réalisé partout en France.
Cette association allie
deux des centres d’intérêt professionnels de
Patricia Reeb : l’entreprise et la formation.
« Les mondes de la formation et de l’emploi
sont intimement liés,
car les hommes et leurs
compétences sont le
moteur et l’essence du
développement, explique-t-elle. La fusion
de l’Oref et du Carif, de
l’observation et de l’information sur la formation professionnelle,
y contribuent directement : pour aller vers les
formations et les métiers qui recrutent, il faut
déjà disposer de l’information et la partager. »
À bientôt 54 ans, elle a
commencé sa carrière
en travaillant pendant
dix ans dans la formation comme formatrice
consultante pour les
PME et le secteur associatif sanitaire et social.
Elle a ensuite rejoint
l’agglomération de
Montpellier, au sein duquel elle a passé 15 ans.
Directrice du Business
incubation center (BIC),
elle a participé au développement des entreprises innovantes du
territoire, via les deux
pépinières toujours en
service, Cap Alpha et
Cap Omega. Puis elle a
rejoint la direction du
développement économique de l’agglomération. Avant de se voir
confier ce nouveau défi.
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LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
34 GRAND TÉMOIN I PATRICIA REEB
Pourtant, cet écart entre l’offre de
formation et le besoin en main
d’œuvre persiste. Comment
l’expliquez-vous ?
Il est difficile de se positionner sur la
notion de besoin de formation. Nous
avons affaire à un tissu très émietté de
petites entreprises qui ont du mal à se
projeter et faire valoir des besoins de
formation. Alors on essaie de dégager
de grandes tendances, notamment dans
la perspective des départs à la retraite,
mais aussi en fonction des volumes
d’emplois générés par telle ou telle
profession. Cela doit nous permettre
d’anticiper sur des métiers où il va y
avoir un appel d’air. Mais l’adéquation
parfaite n’existe pas. En revanche, on
peut aussi travailler sur des poches
d’emploi, quand ce sont des activités
porteuses. Prenez la métallurgie : ce
sont des emplois de qualité, industriels
avec une forte valeur ajoutée. Alors on
peut se donner le moyen d’aller créer
des formations spécifiques, à façon.
Quels sont les secteurs où les besoins
d’emploi à venir sont plus massifs ?
Tout ce qui est lié au sanitaire et social,
les services à la personne… Le besoin
est croissant et ce sont des secteurs
où les départs à la retraite sont nombreux. Autre secteur qui va créer de
très nombreux emplois : le commerce.
Il pèse aujourd’hui 134 000 emplois
en région, les perspectives de recrutement sont importantes. Sur tous les
métiers, nous travaillons sur les perspectives à horizon 2020. Ça nous a
permis de dégager les secteurs où les
perspectives d’embauches sont fortes.
C’est le cas des aides-soignants, comme
des infirmiers ou des sages-femmes.
On s’appuie sur des données très structurelles, comme l’enquête des besoins
de main d’œuvre de Pôle emploi, mais
nous retraitons aussi des données nationales, qui donnent de grandes tendances par branche.
André Hampartzoumian
serve de plus en plus à l’emploi, c’est
à dire aux entreprises. Pour ce faire, il
faut connaître les secteurs, dans le
détail, à l’échelle de plus petits territoires.
Quand je vis à Canet, les besoins d’emploi ne sont pas les mêmes qu’à Perpignan, malgré la proximité.
LA MAIN D’OEUVRE
MONTPELLIÉRAINE
MANQUE DE
SPÉCIALISATION
PROFESSIONNELLE
Quels sont les enjeux de qualification
que vous identifiez pour relever ces
défis ?
Sur les territoires industriels, nous
avons besoin d’élever le niveau, notamment pour que les entreprises disposent de plus d’ouvriers très qualifiés.
Sur le marché du travail, on rencontre
beaucoup de premiers niveaux. Il faut
essayer de raccrocher ces personneslà au développement de l’emploi, en
élevant le niveau de l’appareil de formation. Sur le littoral, entre Perpignan
et Sète, l’enjeu d’élévation existe, mais
il y a aussi un problème d’accès au
premier niveau de qualification. Le
niveau de qualification dans cette zone
est en retrait des standards. On y rencontre beaucoup de précarité sociale.
Dans les zones de montagne, à Prades,
Céret ou en Lozère, il faut aider les
personnes qui veulent vivre au pays
à combiner plusieurs activités. L’ouvrier
du bâtiment doit pouvoir passer un
brevet pour être moniteur de ski, par
exemple.
Et à Montpellier ?
À Montpellier, l’emploi occupe le haut
de l’échelle. Mais on se rend compte
que la main-d’œuvre montpelliéraine
manque de spécialisation professionnelle. Dans la capitale régionale, l’enjeu
porte sur la professionnalisation. Un
tiers des demandeurs d’emploi ont un
niveau au dessus du BTS. Or la région
est attractive, notamment pour une population déjà formée et expérimentée.
Ainsi, on s’est rendu compte qu’on est
importateur d’habitants pour toutes
les tranches d’âge, sauf pour les 25-30
ans, où l’on est plutôt déficitaire. Cela
veut dire que les nombreux étudiants
montpelliérains ne trouvent pas de
premier emploi cadre et quittent Montpellier pour d’autres grandes villes.
Quelles sont, selon vous, les forces et
les faiblesses de la région en termes
d’emploi ?
La croissance démographique importante est un élément de force. Elle tire
l’activité, notamment l’activité résidentielle de proximité. La population
croissante génère des services et des
entreprises. Mais ça n’est pas suffisant.
Le tissu de petites entreprises est une
force, mais aussi une faiblesse. Une
force, car la crise ne vient pas impacter
massivement une catégorie d’emploi
comme on le voit dans d’autres régions,
quand de très grosses entreprises mettent la clé sous la porte. C’est plus
diffus. Mais le statut de TPE joue aussi
sur les conditions d’emploi offertes.
Ici, nous n’avons pas une économie à
même de distribuer des conditions
d’emploi très positives, qui permettraient de tirer l’économie résidentielle,
via un pouvoir d’achat plus élevé. Bien
sûr, les entreprises se regroupent pour
essayer de compenser ces effets liés
à la petite taille. On le voit avec la filière
numérique qui, depuis 10 ans, a pris
de l’ampleur. Nous faisons d’ailleurs
partie des sept ou huit régions françaises où le poids des ingénieurs informatiques est plus élevé que la
moyenne nationale. Les élus d’une
communauté ont besoin d’une vision
partagée pour prendre des décisions
à même de changer les choses. Nous
allons rééditer cette analyse chaque
année. b
Mag_emploi 2014 p 32 - 35_temoin_Mise en page 1 11/03/14 14:54 Page35
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LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
36 À LIRE / À VOIR
À VOIR
L'emploi en temps de crise
www.atout-metierslr.fr
Catherine Spieser. Editions Liaisons.
2013.
Le portail internet de l’association Atout-Métiers L.R. propose une information complète sur l’offre de
formation en région, mais aussi sur les secteurs
d’activité, les métiers, les bassins d’emploi afin
d’éclairer ses partenaires mais aussi le grand
public.
LA CRISE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE
QUI TOUCHE L’ENSEMBLE DES PAYS
D’EUROPE DEPUIS 2008 a conduit à
une hausse massive du chômage remettant en cause le fonctionnement des marchés du travail. Les acteurs de l'entreprise,
les politiques publiques, les organisations
syndicales et patronales sont confrontés
de plein fouet aux bouleversements des
marchés, aux enjeux du maintien de l'emploi et à la lutte contre le chômage. Comment les sociétés européennes affrontent-elles cette crise de l'emploi ? Grâce
à l'éclairage de travaux de recherche, ce
livre nous donne à voir les manifestations
de la crise dans leur détail, leur diversité
et leur gravité. Y sont réunies les contributions de vingt chercheurs spécialistes
du marché du travail et des politiques de
l'emploi s'appuyant sur les outils de l'économie, de la sociologie, de la science politique et du droit.b
www.pole-emploi.fr/region/languedocroussillon
Le site de Pôle emploi pour la région LanguedocRoussillon. Toutes les offres d’emploi et un onglet
employeurs offrant trois entrées : conseils au
recrutement, aides à l’embauche et formation.
www.emploilr.com
Site internet voué à la diffusion d’offres d’emploi et
à l’information sur le tissu économique régional. Ce
site, initiative privée, est édité depuis Montpellier et
se consacre au Languedoc-Roussillon.
www.insee.fr/fr/regions/languedoc
Le site régional de l'Insee propose des données
statistiques à jour sur les caractéristiques du tissu
économique régional. Par ailleurs, tous les
trimestres, l'institut publie une note de conjoncture
qui permet de suivre les évolutions secteur par
secteur, et celles de l'emploi.
Employabilité Flexisécurité
L'austérité contre
l'emploi
La boîte à outil des
réseaux sociaux
Tutorat, alternance
et employabilité
Le recrutement
responsable
Rouault, Drugmand,
Mattio. Afnor. 2013.
Le marché du travail est
mouvant et cette réalité
s'accentue chaque jour
davantage. Cet ouvrage
s’emploie à montrer
comment et pourquoi
les entreprises doivent
être flexibles et capables d'adapter en permanence leurs
ressources humaines à
leurs besoins. Les salariés, de plus en plus vulnérables face à ces
impératifs, doivent eux
développer leur employabilité. Il accompagne la loi sur la
sécurisation de l'emploi.
Pierre Mendès France,
Gabriel Ardant.
Les Petits Matins. 2013
(réédition).
Quand la croissance
n'est pas au rendezvous, les politiques publiques doivent donner
la priorité à la création
d'emplois et non à
l'austérité budgétaire.
Tel est l'argument développé dans ces extraits de « La Science
économique et l'action », de Pierre Mendès France et Gabriel
Ardant, publié en 1954.
Des textes toujours
d’une brûlante actualité.
.
Cyril Bladier. Dunod.
2014.
Comment être au plus
près de vos clients
grâce aux médias sociaux ? Quelles sont les
grandes tendances de la
communication en
ligne ? Comment exploiter les réseaux sociaux
pour recruter et être recruté ? Quels sont les
critères pour cibler les
plateformes les plus
adaptées ? Comment
évaluer sa stratégie
communautaire ? Découvrez les 50 outils et
méthodes indispensables pour aborder
toutes les dimensions
des réseaux sociaux.
Mattio, Cohen, Drugmand, Rouault. Afnor.
2013
L'alternance s'impose
désormais dans tous
les niveaux de formation, du Bac pro aux
Masters et diplômes
d'ingénieur. Ce guide
pratique s'inscrit dans
la collection "100 questions" et répond de
façon concrète aux
problématiques auxquelles sont confrontées les RH, les
opérationnels et les
étudiants. Des réponses pratiques aux
questions que se posent les acteurs de ce
pan de formation.
Pour réenchanter la
relation candidatsentreprise
Thomas Vilcot. Afnor.
2013.
La relation candidat-recruteur connaît de profondes mutations.
Comment intégrer ces
évolutions et ainsi revisiter nos pratiques
d'hier ? À l'heure du recrutement 3.0, quel
sens donner aux valeurs de confiance et
de proximité ? L'objectif de ce livre : réconcilier les entreprises et
les candidats, en plaçant la valeur humaine
au coeur du recrutement.
Le recrutement :
Enjeux, outils,
meilleures pratiques
et nouveaux
standards
Alain Gavand. Eyrolles. 2013.
Afin de s'adapter à un
contexte de profonde
mutation, l'entreprise
doit désormais concilier efficacité du recrutement, respect du
candidat et responsabilité sociale. La réflexion à la fois critique
et constructive menée
dans cet ouvrage est
ponctuée d'outils, de
repères méthodologiques ainsi que de
pistes d'actions.
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AGENDA 37
Septième édition des salons TAF
POUR LA SEPTIÈME FOIS, DANS LES
la Région
Languedoc-Roussillon s’associe
à Pôle emploi et aux collectivités locales pour la tenue des salons TAF
(Travail, Avenir, Formation). Cette année,
le lancement a eu lieu en Lozère, le 27 février. Ce 18 et 19 mars, le TAF Aude se
tient à Carcassonne salle du Dôme, de
9h à 17h. Suivent le TAF Hérault les 20 et
21 (parc des expositions de Montpellier,
9h30-18h le 20 mars et de 9h30 à 17h le
21 mars), le TAF Gard les 25 et 26 mars
(parc des expositions de Nîmes, de 9h30
à 17h30) et le TAF Pyrénées-Orientales le
27 mars, pour conclure (parc des expositions de Perpignan, 9h à 17h). Rendezvous annuel de l’emploi et de la
formation en Languedoc-Roussillon, les
TAF rassemblent chaque année de très
nombreuses entreprises, et tout autant
d’offres d’emploi. En 2013, 1 000 entreprises, 300 organismes de formation et
branches professionnelles avaient proposé près de 10 500 offres d’emploi.
CINQ DÉPARTEMENTS,
66000 visiteurs avaient franchi les
portes des TAF.
Pour les entreprises souhaitant
participer aux TAF :
Dans l’Aude : 06 11 69 66 17 ;
Dans l’Hérault : information au
0 800 00 70 70 (numéro vert)
Inscription entreprises :
[email protected] ;
Gard : [email protected] ;
Pyrénées-Orientales :
[email protected].
Autres rendez-vous
Forum grande distribution
à Agde…
Les supermarchés et grandes
surfaces du bassin d’emploi
d’Agde recrutent lors de ce
forum dédié à leur secteur
d’activité. Le 25 mars, de 9h à
16h, salle Moulin des Évêques
à Agde. Postes à pourvoir :
caisse, mise en rayon, magasiniers, vendeurs produits frais,
etc.
avril au palais des Congrès de
9h30 à 17h. Il propose des
offres d’emploi liés surtout à
l'activité touristique de la station (dans le secteur de l'hôtellerie, l’hôtellerie de plein air, la
restauration, le commerce de
proximité, etc.)
Alternance
Le 8 avril, quatrième édition
du salon de l’alternance de
Béziers destiné à améliorer la
connaissance des formations
et des métiers accessibles en
contrats d’apprentissage ou
de professionnalisation. Plus
de 30 exposants attendus.
Palais des Congrès, Béziers,
dès 9h 30. Inscriptions :
04 67 35 19 21
ou 04 99 43 25 95.
Train de l’industrie à
Perpignan
Le 14 avril, seul arrêt de ce
train en région pour
rencontrer les représentants
de l’industrie, en gare de
Perpignan. Le train est
composé de six voitures
dont une voiture Pôle emploi
et une voiture conférence.
Le tracé du parcours a été
choisi en cohérence avec les
34 plans industriels
annoncés par le Président.
… et emplois saisonniers
Le Cap-d’Agde organise son
forum annuel des emplois saisonniers, dont la cité balnéaire
dépend pour son fonctionnement. Le forum se tient le 1er
Pour tous les rendez-vous : www.pole-emploi-evenements.fr
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et Conseil Régional.
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d’encadrements à la formation
« Diriger, motiver, communiquer. »
Plus de 100 dirigeants et managers très
satisfaits ! (nombre de places limitées).
Sessions 2014
20-21 mars, 10 avril, 24 avril, 15 mai et
05 juin 2014 à Perpignan
2-3 octobre, 24 octobre, 13 novembre,
2 décembre, 18 décembre 2014
à Montpellier ou Nîmes
Programme et témoignages d’anciens
participants disponibles sur :
www.laurentbuonanno.com
Contact : Joss Frimond - [email protected] - 06
84 49 23 32
Mag_emploi_p 36 - 44_Mise en page 1 11/03/14 12:22 Page38
LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
38 CARRIÈRES
DRH, chef d’orchestre
de l’entreprise
L’un est autodidacte. Les deux autres sont titulaires de DESS. Parcours de
trois DRH de grandes structures régionales : Dell, Oc'Via et Banque
Populaire du Sud.
_HUBERT VIALATTE
LARIÉS, DONT 1 000 À MONTPELLIER,
PIERRE JOLY A COMMENCÉ EN 1999 COMME… STAGIAIRE À CANAL +. « Je triais les CV. La chaîne
en recevait 500 par jour ! » Son parcours
est celui d’un « généraliste des RH. Après
un Bac scientifique, j’ai validé une maîtrise
de gestion à La Sorbonne, puis un DESS
RH à Paris 2 (Ciffop). J’ai managé des
équipes de payes, assuré le recrutement,
les relations sociales… » Son confrère Yann
Chapelle, DRH d’Oc’Via, la société de
construction du contournement ferroviaire
de Nîmes et Montpellier, est lui aussi titulaire
d’un DESS, décroché à l’Institut d’administration des entreprises de Nancy. À Oc’Via
Construction, il est le DRH d’un meccano
unique : « On connaît déjà la date de naissance et de fin de l’entreprise. C’est très
spécifique ! Au niveau RH, tout est à
construire de A à Z : système de paie, relations sociales, politique de recrutement
et de formation, reclassements à proposer
à la fin du chantier (2017, NDLR). » Au total,
tuel DRH de la Banque Populaire du Sud (1 800 salariés,
dont 400 cadres et 240 managers), qui occupe ce poste
depuis cinq ans, a commencé
comme technicien d’opérations bancaires, avant d’évoluer, toujours à la BPS, vers le
marketing et l’organisation informatique. Ce parcours atypique fait de lui un DRH instinctif. Avec ses ateliers de
codéveloppement, basés sur les échanges
d’expériences, chaque manager expose un
problème, et les autres apportent des solutions : « Avouer qu’on a un problème, c’est
ne plus être seul face à ce problème».b
Le club RH de Pôle
emploi L.-R.
ROPE DU SUD, QUI EMPLOIE 2200 SA-
le projet génèrera entre 300 et 350 embauches locales chez Oc’via (sur un total
de 600 collaborateurs en propre), sur les
métiers de coffreurs bancheurs, conducteurs d’engin et terrassement.
Autre parcours pour Patrick de Maura. L’ac-
PHOTO DR
AVANT DE DEVENIR LE DRH DE DELL EU-
PiErrE JoLy, DRH DE DELL EUROPE DU SUD
« Goût des autres et résilience »
«Le DRH doit combiner une solide formation initiale (ça rassure les
employeurs), bon sens (savoir faire primer l’intérêt collectif), goût des autres
(nous rencontrons les managers, syndicats, partenaires sociaux, membres du
comité de direction…) et résilience, surtout en France, où le dialogue social se
fait dans l’émotion. Le service RH à Dell Montpellier compte 15 personnes. »
La spécialisation RH de Sup de Co ET AUSSI
EN DERNIÈRE ANNÉE, LES ÉTUDIANTS
DE SUP DE CO MONTPELLIER CHOISIS-
conseil,
audit, marketing, création d’entreprise, RH… « Les cours sont donnés par des
intervenants professionnels, ce qui rend
l’approche métier très concrète », explique
Fanny Lalanne, qui travaille depuis cinq ans
à La Fiduciaire Parisienne (cabinet d’expertise comptable) à Montpellier, comme responsable des ressources humaines. Le fait
d’avoir suivi ses études supérieures en alternance (trois ans à IBM, comme assistante
RH chargée du recrutement) « m’a fait passer devant d’autres candidats, assure-t-elle.
Parmi les écoles de commerce, Montpellier
était la seule en France à proposer l’alterSENT UNE SPÉCIALISATION :
nance sur l’intégralité du cursus. » Le programme de spécialisation RH de Sup de
Co Montpellier aborde la formation, la GPEC
(gestion prévisionnelle de l’emploi et des
compétences), les relations sociales, le droit
du travail… Des aspects plus relationnels et
transversaux constituent l’autres moitié du
contenu pédagogique : courage managérial,
RSE (responsabilité sociale des entreprises),
prise de parole en public, confiance en soi.
Cette spécialisation prépare aux métiers de
RRH, responsable développement RH, directeur de la formation, consultant ou expert
en recrutement, fonction managériale (notamment dans la grande distribution). Elle
est ouverte à des publics relevant de la formation continue. b
Le Club RH de Pôle emploi L.-R.
Échanger les bonnes pratiques. Lancé début 2012,
le « Club RH » de Pôle emploi L.-R. regroupe
98 membres. Trois fois par an, les DRH ou RRH de
grosses sociétés régionales (Altrad, Orchestra, IBM,
Bouygues Construction, Carrefour…) ou PME
(Innotec, Compagnie des Desserts, MHR, Express
Marée, Fondeville…), assistent à des ateliers
thématiques d’une demi-journée.
Enjeux déjà abordés : GPEC, management,
intergénérationnel au travail, diversité, formation,
RH et développement de l’entreprise.
Université Paul Valéry (Montpellier 3)
Le Master 1 "Management des Ressources humaines
et Développement social", dispensé à l’Université
Paul Valéry, propose plusieurs modules :
management international des RH, droit commercial,
management des RH et des organisations, analyse
financière et moyens de paiement, droit social, base
de données, négociations…
Mag_emploi_p 36 - 44_Mise en page 1 11/03/14 12:22 Page39
RETROUVEZ L’ACTUALITÉ SUR www.lalettrem.fr
CONTACTS UTILES 39
Les services pour l’emploi en Languedoc-Roussillon
Région
DirEcctE LAnGuEDocroussiLLon
3 place Paul Bec
Les Echelles de la Ville - Antigone
34000 Montpellier
04 67 15 77 77
PôLE EMPLoi DirEction
réGionALE
123 avenue Villeneuve d'Angoulême
CS 35026
34076 Montpellier Cedex 3
04 67 99 12 00
PôLE EMPLoi AGEncE cADrEs
& intErnAtionAL
770 rue Alfred Sauvy
Immeuble Lattitude Sud
34470 Pérols
[email protected]
FéDérAtion DE LA ForMAtion
ProFEssionnELLE
Irfa Sud
30 Avenue Maurice Planes
Val de Croze
34070 Montpellier
04 67 07 04 30
languedocroussillon@ffp.org
AGEFiPH
Immeuble Antalya
119 avenue Jacques Cartier
Zac Antigone
CS 19008
34967 Montpellier Cedex 2
08 11 37 38 39
www.agefiph.fr
AFPA
Direction régionale Languedoc
Roussillon
1021 Avenue de Toulouse
34076 Montpellier cedex 3
www.languedocroussillon.afpa.fr/entreprise/
accueil-entreprise.html
irFA suD
30 avenue Maurice Planes
Val de Croze
34070 Montpellier
04 67 07 04 30
AFt-iFtiM
Parc Méditerranée
Impasse Gérard Dupont
34470 Pérols
04 67 68 69 80
www.aft-iftim.com
constructys
Atout MétiErs Lr
Gard
Lozère
PôLE EMPLoi GArD-LozèrE
MAison DE L'EMPLoi Et DE
LA coHésion sociALE DE
LA LozèrE
27 rue Briçonnet
Immeuble "Le Molière"
30040 Nîmes cedex 1
39 49
[email protected]
MAison DE L’EMPLoi Et DE
L’EntrEPrisE
421 avenue Maurice Privat
30600 Vauvert
04.66.80.61.00
www.mdee-vidourlecamargue.org
MAison DE L'EMPLoi DE nîMEs
MétroPoLE
8 rue de l’Horloge
30000 Nîmes
04.66.36.98.60
www.maisondelemploi-nm.fr
MAison DE L'EMPLoi Du
GrAnD ALès En cévEnnEs
11 bis rue du Pasteur
30100 Alès
04.66.52.04.05
www.mde-alescevennes.fr
MAison DE LA ForMAtion
Et Du DévELoPPEMEnt
éconoMiquE LE viGAn
Immeuble Le Capitole
64 rue d’Alcyone
34000 Montpellier
04 67 15 07 21
[email protected]
Association pour le retour à l’emploi
dans le bâtiment et les TP
3490 avenue Etienne Méhul
34070 Montpellier
04 99 51 23 23
www.constructys.com
AGEFos PME L.-r.
oPcALiM
Quartier d'Entreprise Tournezy
Plan Louis Jouvet - Bât A4
CS 10015
34078 Montpellier cedex 3
04 67 07 04 50
Industries agroalimentaires
Résidence Hestia
87 avenue Jacques Cartier
34000 Montpellier
04 67 64 46 40
www.opcalim.org
Aude
FAFiH (oPcA HôtELLEriE)
PôLE EMPLoi AuDE
Bat 6 - Parc club du Millénaire
1025 rue Henri Becquerel
34000 Montpellier
04 99 54 96 10
1 rue Buffon
CS 10036
11890 Carcassonne cedex 9
04 68 11 58 58
[email protected]
3 avenue du Sergent Triaire
30120 Le Vigan
04.99.54.27.15
www.cc-paysviganais.fr
MAison DE L'EMPLoi
Du GArD rHoDAniEn
ZA de l'Euze
30200 Bagnols-sur-Cèze
04.66.79.38.04
www.mde-gardrhodanien.fr
cAP EMPLoi HErAuLt
335 avenue du Pr. Viala
34090 Montpellier
04 99 13 34 25
FonGEciF
Parc d’activités de la Peyrière
10 rue Robert Schuman
34430 Saint-Jean-de-Védas
04 67 07 04 55
www.fongecif-lr.fr
oPcALiA LAnGuEDocroussiLLon
La Salicorne
909 avenue des Platanes
34970 Lattes
04 67 15 63 63
www.opcalia-lr.com
GrEtA Lr
31 rue de l'université
34064 Montpellier Cedex 2
04.67.15.82.82
http://www.gretalr.com
APEc Lr
La Vigie - Bât. B
170 rue Léon Blum
34000 Montpellier
04.67.13.43.00
MAison DE L'EMPLoi
Et DE LA ForMAtion
Du GrAnD nArbonnE
8 Avenue Maréchal Foch
11100 Narbonne
04.68.65.39.55
www.maisondelemploi.fr
1 rue Faubourg Montbel
48000 Mende
04.66.65.60.73
www.mdecs48.fr
Hérault
PôLE EMPLoi HérAuLt
1025, rue Henri Becquerel
CS 61019
34960 Montpellier Cedex2
04 67 99 12 37
[email protected]
MAison Du trAvAiL
sAisonniEr
Annexe de la Mairie du Cap-d’Agde
34300 Le Cap-d'Agde
04.67.32.82.80
MAison DE L'EMPLoi DE LA
PEtitE cAMArGuE
HérAuLtAisE
Immeuble le Millénium I
34400 Lunel
04.67.83.55.15
www.camargue34.fr
MAison DE L'EMPLoi Du
GrAnD bitErrois
Hôtel d'Entreprise ICOSIUM
34500 Béziers
04.99.43.25.95
www.maisonemploigrandbiterrois.fr
MAison DE L'EMPLoi Du PAys
coEur DE L'HérAuLt
1 rue de la sous Préfecture
34700 Lodève
04.67.88.24.13
www.emploi-coeur-herault.fr
Pyrénées Orientales
PôLE EMPLoi PyrénéEsoriEntALEs
4 boulevard Ambroise Croizat
Immeuble Camcom
66330 Cabestany
[email protected]
MAison DE L'EMPLoi Et DE
L'EntrEPrisE DE PErPiGnAn
12 Rue Pierre Cartelet
66000 Perpignan
04.68.35.20.00
www.mde-perpignan.fr
Mag_emploi_p 36 - 44_Mise en page 1 11/03/14 12:22 Page40
40 CONSEIL D’EXPERT
LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
Recrutement : comment
attirer les talents ?
Face aux pénuries de compétences que rencontrent certains métiers,
La Lettre M a demandé à un cabinet professionnel de livrer quelques
clés pour recruter sur les métiers en tension.
_PROPOS RECUEILLIS PAR CÉLInE DUPIn
RÉSEAU ET COOPTATION
La première source de recrutement, c’est le réseau
et la cooptation, c’est-à-dire la sphère proche. C’est
ce qu’on appelle le « marché caché », mais qui ne
l’est pas tant que ça. L’entreprise est une fainéante,
elle va au plus rapide. Quand elle a un besoin de recrutement, elle commence à en parler aux collaborateurs, qui en parlent à leur entourage. Elle se dit
que si elle trouve par ce biais, elle n’aura pas besoin
d’aller plus loin. Et en général elle trouve. Cette
sphère proche est la première source de recrutement.
Loïc Douyère,
directeur associé de
Florian Mantione Institut,
cabinet conseil en
ressources humaines à
Montpellier
Définir le profil du poste
Avant tout, nous lui faisons se poser des questions.
Prenez un poste de commercial : les entreprises pensent que le profil est toujours le même. Nous lui montrons que même pour ce type de poste, a priori défini,
les tâches doivent être précisées. La plupart des
PME n’ont d’ailleurs même pas de fiche de poste,
tout est dans la tête ! Au mieux, il existe une petite
annonce, souvent obsolète…
Un problème organisationnel et humain
Le recrutement n’est pas un problème de candidats,
c’est un problème organisationnel et humain des entreprises. Dans 90 % des cas, les entreprises qui voient
partir un de leurs salariés nous demandent de leur
trouver un clone ! Elles exigent le mouton à cinq pattes.
L’analogie avec le football fonctionne bien : des Zidane,
il n’y en a pas deux. Une bonne équipe est composée
de défenseurs, d’attaquants, de milieux de terrains…
Il faut avoir des joueurs différents et surtout que tout
le monde joue ensemble. Dans l’entreprise, c’est pareil.
De la même manière, aller débaucher le meilleur commercial de son concurrent n’est pas forcément la solution : un bon chef comptable chez X ne sera peutêtre pas bon chez vous.
Se rendre attractif
L’entreprise doit savoir se rendre attractive. Quand
on s’appelle Dupont SARL et qu’on vend de la déra-
tisation dans le fin fond du Biterrois, ça n’est pas
aussi attractif que Coca-Cola ou Dell. Nos PME anonymes doivent apprendre à rendre leurs postes plus
attractifs en termes d’activité, d’avantages et de rémunération. Alors tout devient possible : j’ai réussi
à recruter un DAF pour une entreprise qui est en
plan de sauvegarde pour huit ans, ou un chef
d’équipe pour une société de pompes funèbres. Il
faut accepter de payer les frais de déplacement de
l’ingénieur. Si vous cherchez un responsable technique en aérospatial, un gars pointu qui connaît tel
moteur, et que vous êtes la petite entreprise du coin,
il faut mettre le prix. Il faut être prêt sur des recrutements de ce type à payer le déplacement aux candidats que vous avez short-listés.
Faire confiance aux potentiels
Le droit du travail pose aussi des problèmes. Car le
résultat de ce mille-feuille de réglementation, c’est
la trouille de ne pas pouvoir se séparer d’un collaborateur. Du coup, l’entreprise est ultra-exigeante
sur le recrutement. Dans d’autres pays, les entreprises
peuvent faire confiance à plus de gens et vont plus
sur les potentiels. En France, on va chercher un diplôme, une expérience. Reprenons l’exemple du
commercial : la personne la plus apte est peut-être
l’assistante commerciale qui connaît tous les clients.
Souvent l’entreprise n’imagine pas qu’elle puisse
aller sur le terrain. Ça n’est pas la culture en France.
Les transferts de compétence d’un job à un autre se
font très peu. Quand on cherche à recruter, il faut
commencer par regarder si on n’a pas les compétences dans la maison. b
« Nos PME anonymes doivent
apprendre à rendre leurs postes plus
attractifs en termes d’activité,
d’avantages et de rémunération. »
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RETROUVEZ L’ACTUALITÉ SUR www.lalettrem.fr
RETOUR SUR EXPÉRIENCE 41
_RECUEILLI PAR DAVID DAnIELzIk ET VÉROnIQUE COLL
Jean-François blanchet
DG DE BRL (nîMES) / 70 M€ DE CA En 2013, 600 SALARIÉS
« UNE RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE »
«
LE RECRUTEMENT, PAR NOTRE GROUPE,
D’UNE DIZAINE D’EMPLOIS D’AVENIR RÉPOND
AUX ENGAGEMENTS PRIS PAR BRL dans le ca-
dre de sa responsabilité sociétale et environnementale. Des valeurs auxquelles
nous sommes très attachés. Cet engagement se traduit par une politique interne de lutte contre les discriminations,
de promotion de l’égalité des chances
au niveau externe et interne, notamment
en faveur de l’emploi des personnes en
situation de handicap, 4 % de notre effectif, de l’égalité professionnelle hommes
-femmes, ou des jeunes en difficulté d’insertion professionnelle. Nous n’avons
donc pas hésité à jouer le jeu en recrutant
des jeunes dans le cadre des emplois
d’avenir. Notre président, Damien Alary,
Que vous
apportent les
emplois d’avenir ?
4 000 emplois d’avenir ont été signés dans la
région, dont 300 dans le secteur marchand.
Témoignages de chefs d’entreprise.
Ludovic Lorenzi
GÉRAnT DU RESTAURAnT MEMPHIS COFFEE (nARBOnnE) / 15 SALARIÉS
« UNE OPPORTUNITÉ POUR EUX ET POUR NOUS »
« DÈS LA PRÉPARATION DE L’OUVERTURE DE
MON RESTAURANT, EFFECTIVE DEPUIS NOVEMBRE 2013, J’AI ÉTÉ SENSIBILISÉ À L’OPPORTUNITÉ DE RECRUTER une partie du
personnel sous forme de contrats aidés. Lors de la formation interne réservée aux franchisés Memphis Coffee, on nous a présenté les différents
dispositifs auxquels nous pouvions
prétendre, dont celui relatif aux emplois d’avenir. Les services de Pôle
emploi Narbonne, en charge du choix
des candidats, ont sélectionné des
profils compatibles avec ce type de
contrats ouvert aux moins de 25 ans.
Les métiers de la restauration corres-
pondent bien à ces emplois. Les
jeunes qui postulent ne sont souvent
ni diplômés, ni formés. Leur proposer
des solutions d’emploi et des formations qualifiantes, soit 80 heures réparties sur trois années, est une opportunité pour eux et nous. Six salariés
ont donc été embauchés dans le cadre de ce dispositif, moitié en salle,
moitié en cuisine. Le plus jeune a
21 ans et le plus âgé 26 ans. Tous ont
démontré une réelle motivation et se
sont impliqués dans notre projet. L’un
deux, entré comme simple commis,
vient d’ailleurs d’être promu au poste
de second de cuisine. b
a signé le premier contrat d’un jeune de
20 ans en octobre dernier. Ce dernier
est employé au sein de notre filiale BRL
Exploitation en qualité d’agent de stock.
Seul bémol, le parcours administratif
s’avère très complexe pour ce type de
recrutement. Nous envisageons néanmoins une dizaine d’embauches sous ce
statut spécifique.» b
Mansour Kavak
GÉRAnT DE kAVAk.F (SAInT-ESTèVE,) /
3,7 M€ DE CA En 2013, 35 SALARIÉS
« UNE AUTRE VISION SUR
L’ENTREPRISE »
« Notre entreprise de construction
connaît, malgré la crise, une croissance
qu’il nous faut maîtriser. Cela nous oblige
à nous structurer, à anticiper les besoins
à venir et à recruter du personnel adapté
à nos métiers. Avec l’appui de la Maison
de l’emploi et de l’entreprise de Perpignan, j’ai pu recruter un jeune dans le
cadre d’un emploi d’avenir. Celui-ci suit
une formation de conducteur de travaux-chargé d’affaires à l’Afpa de Toulouse. Il a intégré l’entreprise dans le
cadre d’une reconversion professionnelle après avoir réalisé un certain nombre de petits boulots, ne trouvant pas
d’emploi pérenne. Nous avons été séduits par son profil issu d’une formation
universitaire économie/social. Il apporte
une autre vision, plus « économique »,
au sein de l’entreprise. Il vient en complément des autres métiers présents
dans l’entreprise, comme celui de juriste,
poste que je conforte en accueillant des
stagiaires en immobilier/urbanisme de
l’antenne de l’UPVD à Narbonne. Cette
diversité de profils nous permet de
conforter nos savoir-faire, et d’avoir une
approche toujours plus professionnelle
qui fait la différence sur l’obtention de
marchés. Enfin, je considère que cela
participe aussi à valoriser l’image de
l’entreprise.» b
Mag_emploi_p 36 - 44_Mise en page 1 11/03/14 12:22 Page42
LE MAG I LA LETTRE M I HORS SÉRIE DU 18 MARS 2014
42 VU AILLEURS
Savoie
LES SAISONNIERS
ONT DEUX MÉTIERS
En Savoie, où la grande majorité des emplois touristiques
sont saisonniers, l’association PAF et l’Umih se sont
associés pour former des stagiaires à deux emplois :
_HEnRI FRASQUE
l’un pour l’été, l’autre pour l’hiver.
hiver, Sophie-Anne Mahieu,
une jeune Picarde de 22 ans,
loue des équipements de ski
dans un magasin de la station
des Arcs, en Savoie. L’été, elle
assure le service en salle dans
le restaurant d’un centre de vacances
de Port-Barcarès, dans les PyrénéesOrientales. Un double métier qu’elle a
trouvé en suivant une double formation,
assurée par deux structures de formation
savoyardes. « Quand je suis arrivée en
Savoie, raconte cette grande brune, je
n’ai pas pu trouver d’emploi en station
l’hiver. C’est difficile quand on n’est pas
du coin». Sophie-Anne a donc poussé
la porte de l’association Pluriactivité
Action Formation (PAF), qui forme aux
métiers du ski : moniteur, skiman,
loueur… « J’ai été formée pendant un
mois et demi à la vente et à la location de
matériel de ski». Une école plus pratique
que théorique: en dehors d’un professeurs d’anglais, pour pouvoir échanger
avec la clientèle étrangère, les enseignants
sont tous des professionnels, qui placent
les élèves dans des situations très
concrètes. Forte de sa formation, Sophie-Anne a trouvé facilement un emploi
dans un magasin, dont elle est aujourd’hui
responsable adjointe. Pour trouver un
travail d’été, la jeune vendeuse a suivi
une deuxième formation, dispensée par
le syndicat des métiers de l’hôtellerie,
l’Umih des deux Savoies. Même logique
: un enseignement direct, de quelques
semaines, chez des professionnels, payé
« 60 à 80% du Smic », pour aboutir à un
emploi de chef de salle dans un centre
de vacances catalan. « Au total, avec ces
deux emplois, j’ai l’équivalent d’un plein
repères
1 136 000 habitants
109 habitants/km2
105 stations de ski
869 M€ : CA des
domaines skiables en
2012-2013
8 villes thermales
40 millions de nuitées
en hiver, dont 57 % en
hébergement
marchand
56 % de Français dans
la clientèle hivernale
des hôtels
31 % de cadres
supérieurs et
professions libérales
dans la clientèle
hivernale
22,4 millions de
nuitées en été
PHOTO : FOTOLIA
L’
temps, congés compris », se réjouit la
jeune fille.
« L’idée est simple, explique Steve Vigneau,
directeur du développement de l’association PAF : former des gens sur la bisaisonnalité ». L’association, qui forme
aux métiers du ski, a d’abord travaillé,
en 2003, avec le GEIQ BTP Pays de
Savoie : les moniteurs de ski pouvaient
ainsi ajouter une corde à leur arc en
apprenant un métier du bâtiment. Depuis
quatre ans, suite au partenariat avec
l’Umih, cette bi-qualification est plutôt
orientée vers les métiers du tourisme.
« 80 % étaient des jeunes formés sur le
tas, en pleine saison. La qualité de la
main d’œuvre était déplorable », assure
le président de l’Umih des deux Savoies,
Roger Machet. L’Umih Académy 73-74
forme désormais 140 stagiaires par an
aux métiers de la restauration et du
personnel d’étage. Avec des cours de
gym pour ces derniers, qui exercent un
métier très physique. « Chaque année,
nos résultats sont meilleurs », se réjouit
Roger Machet. Qui ne décolère pas
contre les obstacles administratifs qui
s’opposent à son projet de regrouper
sur un même lieu enseignement et capacités d’hébergement. b
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do
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nouvelles co
Mission Locale Jeunes
unes Nîmes Métropole // 281 cchemin
hem
min du Mas Coquillard
Coquillard - 30900 NÎMES
NÎMEES // Tél. 04 66 76 38 00 - www.mlj-nimes.com
www.mlj-nimes.com
en
Languedoc-Roussillon
Mag_emploi_p 36 - 44_Mise en page 1 11/03/14 12:24 Page44
LOZÈRE / MENDE
AUDE / CARCASSONNE
18-19 mars
Salle du Dôme / de 9h30 à 17h
HÉRAULT / MONTPELLIER
P
GARD / NÎMES
PYRÉNÉES-ORIENTALES / PERPIGNAN
“vous
pour nous,
c’est
avant tout .
Inscription entreprises 3995
Co-organisé par
“
- Direction de la Communication de la Région Languedoc-Roussillon - 01/2014
25-26 mars
Parc
Par des Expositions / de 9h30 à 17h30