Transcript Quelques nouvelles n°273 - pdf

Joyeux Noël ! Que notre sourire colore chaque journée de l'année qui s'annonce. Antoine
.
Suivre Jésus… avec Marcel Légaut
QUELQUES NOUVELLES
N° 273 –janvier 2014
Marcel Légaut : Patience et passion d'un croyant. DDB 1990.
… Il faut croire à l'action de Dieu, en tout homme qui l'accueille, à sa manière secrète tellement elle est
imperceptible, puissante tant elle est immuable dans la persévérance. Celle-ci est à la dimension de
l'histoire du Cosmos tout en étant dissimulée par l'extrême diversité des formes qu'elle revêt dans les
devenirs que commande l'Évolution. L'Esprit-Saint est la discrétion même. Ainsi fait le levain dans la
pâte. L'unité de l'Église ne souffrira pas des écarts qu'auront eu à connaître ses membres parmi les
meilleurs et où n'était pas absente la fermentation évangélique. Au contraire, elle manifestera ainsi sa
véritable nature. L'unité de l'Église ne se cherche pas dans l'uniformité de ses membres, mais dans la
convergence de leurs fdélités. C'est la condition pour que l'Église mérite d'être universelle. Comment
autrement serait-elle de Dieu plus que les autres religions ? Le temps est capital. C'est à travers la
persévérance et la maturation qui en est le fruit que s'opère le juste discernement des esprits. Il n'y a
pas d'autres critères que le temps. Ce n'en est même pas un, car il tarde toujours à se manifester. C'est
plutôt une confrmation de ce qui est exact dans la voie que, grâce à l'intériorité, on a suivie par foi et
fdélité. Il en est de même du dicton évangélique, un bon arbre porte de bons fruits. Pour que l'arbre
porte des fruits, il faut d'abord le planter, puis qu'il se couvre de feuilles et de feurs, et cela demande
plus d'une saison.
La passion qu'on porte à l'Église empirique demande beaucoup de patience, parce qu'autrement elle
relève de l'impatience. La patience n'est pas la passivité. Celui qui a suffsamment vécu cette passion
et cette patience grâce à sa foi dans la fdélité et qui aussi s'est suffsamment approché du don total,
découvre, à la longue, l'exactitude des choix qu'il a été conduit à faire et dont il ignorait au départ la
portée, comme il ne savait pas non plus l'importance de leurs conséquences. La présence d'un tel être
attaché à son Église peut encourager dans la persévérance celui qui n'a pas encore reçu cette
confrmation de sa propre vie. C'est une réalité bien mystérieuse que cette relation de présence à
présence, comme d'être à être. Elle ouvre sur la totalité de l'autre celui qui sait le recevoir au niveau de
ce qu'il est, sans pourtant que ni l'un ni l'autre puissent avoir pleinement conscience d'elle. J'espère
être cet homme pour mes enfants. Ils auront à inventer leur vie ; je ne sais pas ce que sera demain
et après-demain pour eux, mais aujourd'hui j'y travaille sans savoir comment, en m'efforçant d'être
moi-même, celui que tout mon passé a peu à peu formé sans que j'en aie eu sur le moment totalement
conscience, mais qui m'apparaît peu à peu à mesure que ma gerbe se lie et que mon fruit mûrit. Bien
mieux que par ce que je peux leur dire et faire à leurs yeux, c'est ainsi que justement je leur suis
présent aujourd'hui et que je le leur serai plus tard après ma mort. En ce moment, ils ont besoin de se
détacher de moi pour être eux-mêmes, mais c'est seulement sur le plan du faire et du dire qu'ils ont à
se dédouaner de leurs parents. Cette présence, qui est bien au-delà de ce que la communication peut
donner, est un héritage dont ils ne découvriront la réalité et ne comprendront la valeur qu'à longueur
de vie et dans la mesure où ils sauront par intériorité et fdélité en prendre possession. (suite avec QN 274)
Antoine Girin 12, Chemin du Vieux Château 42390 Villars - 04 77 93 47 24 - [email protected]
CCP 10 587 32 U 038 IBAN : FR 21 2004 1010 0710 5873 2U03 864 – BIC : PSSTFRPPLYON
Site de l’ACML : www.marcel-legaut.org <http://www.marcel-legaut.org> - 04 75 63 10 83
Tous renseignements sur les activités de l'ACML, vente d'ouvrages, recours à des témoins pour
faire connaître la pensée de Marcel Légaut, séjours proposés à Mirmande en 2014…
Le CA avait décidé d'inviter les responsables des séjours à Mirmande, à un WE de réfexion à
Mazille (25-27 octobre). Il est important que l'on puisse partager nos expériences et mieux se
connaître. Le compte-rendu de cette rencontre ainsi que l'intervention de Thérèse De Scott sont sur
le site.
Francis Bonnefous enrichit les archives d'une intervention de Marcel Légaut aux Semaines des
Intellectuels Catholiques de 1950 qui, à mon sens, intéressera surtout les historiens. Bien que ce soit le
Légaut des Granges, on retrouve les accents de son livre de 1938 La communauté humaine, notamment
la nécessité de quitter sa situation sociale pour agir comme un invisible et humble ferment, continuant ainsi
la tradition ascétique et monastique la plus authentique, la plus ancienne et la renouvelant…
Les Amis de la Vie Le Mans – renseignements : Christiane Robert : [email protected]
- 31 janvier à 20h30 : Faire l'approche du Dieu de Jésus en notre temps avec Jacques Musset
- 1er février, de 9h30 à 1630 : Etre chrétien dans la modernité avec Jacques Musset
Centre Jean XXIII Annecy le Vieux -16-17 novembre - dialogues François Varillon et Marcel Légaut
A l'initiative de Pascal Valeriano, Antoine Girin a présenté les débats entre Marcel Légaut et François
Varillon : celui de Paris (novembre 1971), puis celui de Lyon (septembre 1977). Ces rencontres font l'objet
de deux publications : Débat sur la foi (DDB 1972) et deux chrétiens en chemin (aubier 1978).
La qualité de l'exposé et l'ambiance amicale et chaleureuse de nos échanges ont contribué à la réussite de
ces journées et à la satisfaction des participants. Porte-parole du groupe, je remercie Pascal qui organise
ces rencontres et maintient la dynamique de notre groupe.
Claire lise Cordier , Annecy
J'ai été très sensible à l'accueil chaleureux de Pascal et Huguette, mais aussi de vieux amis que j'étais si heureux de revoir notamment Céline
et Marie-Louise, Malou et Gilbert, nos pensées était avec ceux dont l'empreinte demeure : Guy, Xavier et Éliane, Gaston et Christiane, et
aussi François et Geneviève, Paul et Jean-Claude… Nous le devons à Marcel Légaut bien présent en chacun au cours de ces journées… ag
Groupe « Légaut », à Notre Dame de Grâce, le samedi 23 novembre
Pour notre première journée de rencontre 2013/14 (est-ce un effet de la neige précoce cette année ?) nous
nous sommes retrouvés un petit groupe. L’expression de chacun, simple et spontanée, en a peut-être été
facilitée. Ce fut une journée de lecture et d’échanges très riches à partir du deuxième dialogue entre
François Varillon et Marcel Légaut, qui eut lieu à Lyon, en 1977, au Centre Kierkegaard.
Les thèmes abordés dans le précédent débat (Paris 1971) reviennent à la discussion car ils sont essentiels.
A la lecture du texte, on sent, dans l’alternance des prises de paroles, la considération et le respect, l’un
pour l’autre, de deux hommes en recherche au cœur d’une même foi, méditation à deux voix, pourraiton dire, sur fond d’amitié. Il y est question de l’Eglise. À leur suite, nous avons évoqué le contexte
historique, la crise moderniste du début du siècle mais aussi la situation de l’époque : en 1977, certains
vivent une grande déception après le concile et l’on assiste, également, à une remontée de l’intégrisme.
Marcel Légaut est resté libre, intellectuellement et théologiquement, mais à l’intérieur de l’Eglise. Il est
précisément question, dans ce dialogue, de l’obéissance et puis, encore et toujours, de l’intériorité.
Ce texte nous pousse à élargir nos réfexions de façon fort intéressante. Nous en poursuivrons l'étude
lors des rencontres des 22 février et 17 mai 2014.
Thérèse Tholence [email protected]
Le questionnaire du Vatican préparatoire au Synode sur la famille
Le Vatican a rédigé un questionnaire envoyé aux évêques à propos du synode sur la famille prévu en
2014, en vue de préparer les lineamenta, document préparatoire habituellement rédigé à partir de la
consultation des seuls évêques, et qui sert à rédiger l’instrumentum laboris, document destiné au synode
et pouvant être soumis aux instances locales préparant le synode. La nouveauté ici est que le
questionnaire ait été diffusé plus largement et qu’il ait ainsi été porté à la connaissance des fdèles.
Il serait souhaitable de profter de la révélation publique de ce questionnaire pour mettre en lumière le
fossé qui s'est creusé entre la théologie offcielle du Vatican concernant ces questions et le vécu concret
des hommes et des femmes d'aujourd'hui. À chacun d'intervenir selon les modalités de son diocèse.
Un point aveugle des Pères de l'Église : l'antijudaïsme
Joseph Thomas rend compte, dans Golias hebdo n° 315, d'une conférence de Dominique Gerbelaud, né
en 1952, dominicain, poète et artiste, il est la cheville ouvrière du centre spirituel et culturel de l'abbaye
de Boscodon. Joseph Thomas écrit : D. Gerbelaud est l'un des esprits les plus soucieux de penser les
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conséquences de la Shoah et le renversement théologique que cela induit et il cite D. Gerbelaud : …Sur certains
points, nous ne pouvons plus reconnaître les Pères de l'Église comme nos pères… Les Pères de l'Église qui ont un
point aveugle : le rôle des juifs dans l'histoire du Salut… Il n'y a aucun texte patristique favorable aux juifs chez
les Pères de l'Église… Il faut décidément penser autrement : Le dialogue interreligieux, judéo-chrétien en
particulier, reste, en effet, l'un des vecteurs essentiels d'un possible renouveau de la foi.
Albert Gandonou [email protected], signale que le cercle philosophique et de recherche spirituelle,
Chrétiens pour changer le monde (CPCM), a tenu son 2e café-rencontre le 30 novembre, à l’Institut
Universitaire du Bénin (IUB) à Aïdjèdo Cotonou sur le thème : le chrétien se nourrit de la Parole de Dieu
interprétée par Jésus et dans Jésus. (Pagola).
Édith Thiémard Avenue de France 82 CH 1004 Lausanne
… Joie de recevoir ce numéro de décembre. Qu'elle est belle cette histoire commençante de la relation
entre Xavier Huot et Marcel Légaut…Joie aussi d'envoyer ce bel article sur Marcel Légaut publié par
Bruno Lautenschlager sj, Villars-sur-Glâne Psychothérapeute et accompagnateur spirituel, dans la
revue Choisir de novembre 2013. Cette synthèse nous remet en présence d'une façon inédite cette pensée
que nous regardons, scrutons dans l'attente toujours d'une étincelle, celle qui embrase le cœur et l'esprit !
Merci à Édith pour sa vigilance. Voici l'introduction et la conclusion de cet article :
aq
Lorsque le livre de Marcel Légaut Introduction à l'intelligence du passé et de l'avenir du christianisme parut en 1970, il
fut salué par Paris Match comme une de ces œuvres qui ne réussissent qu'une fois par génération. Ce commentaire
exprime bien les attentes et les espoirs suscités par l'ouvrage - non seulement dans la francophonie, mais aussi dans
l'espace germanophone. Les livres ultérieurs de Légaut furent d'ailleurs largement traduits et répandus. Mais l'enthousiasme des années 70 et 80 est peu à peu retombé. Alors, Marcel Légaut, un auteur périmé ? Les réfexions de
ce penseur laïque et la façon dont il les exprime ne sont pas toujours faciles à comprendre. Mais si on se donne la
peine d'y pénétrer, on s'aperçoit qu'elles sont d'une brûlante actualité, voire qu'elles ont acquis une dimension
prophétique. L'homme est au centre de la pensée de Légaut, qui met en évidence des vécus fondamen taux de notre
vie, issus de nos racines existentielles. Il y a là certaines parentés avec la philosophie de Gabriel Marcel… (…)
L'Eglise aura-t-elle le courage d'écouter cette voix prophétique et de franchir le pas vers sa maturation nécessaire ?
André Labelle [email protected] - Japon …J'écris de Montréal ! Je suis ici depuis trois semaines,
avec les Frères du district francophone. Je retourne ensuite au Japon pour continuer ma vie là-bas.
Joie de lire les lignes de Xavier Huot, de même que l'interview de Légaut sur la mission. Xavier cite la
réponse du jeune homme qui visitait souvent Légaut : J'ai rencontré Jésus. Et Xavier de dire qu'il avait les
mêmes sentiments... Légaut, en page 1, parle de l'accomplissement spirituel. Dans Travail de la foi, il y a,
sur ce thème, tout un chapitre. Je l'ai relu pour clore l'Année de la Foi. Et j'ai fait une drôle d'expérience.
Ce que dit Légaut sur Jésus promouvant l'accomplissement spirituel, m'a fait penser au Pape François
durant ces derniers mois. Je n'ai pas rencontré physiquement le Pape, mais, en lisant Légaut, compte
tenu de ce que j'ai lu ou vu dans les médias sur François, souvent, et d'une façon toujours de plus en
plus forte, je voyais François dans Jésus et Jésus dans François ! Un peu comme le jeune homme déclarait
à Xavier avoir rencontré Jésus en rencontrant Légaut. D'autres lecteurs de QN ont-ils eu la même impression
sur François, en lisant ce chapitre 5 ( qui est réellement superbe), spécialement les pages 148-162 ?
Que pense-t-on de François dans son service de l'Église et du monde durant ses neuf premiers mois,
pour l'accroissement spirituel des individus, des groupes ou des communautés ?
Merci aussi d'avoir rappelé avec l'interview de Marie-Paule Défossez que La mission n'est pas un but,
mais un fruit ! Superbe article sur Légaut à la revue Choisir de novembre 2013, article très récent et aussi
vraiment solide, qui fait penser. L'auteur, jésuite, souligne le rôle de prophète de Légaut, pour
aujourd'hui. Il a raison, je le pense aussi. Ces lignes m'ont fait réféchir et m'ont réjoui en même temps…
Sophie Lespinasse 96 rue Aristide Briand, 92300 Levallois-Perret
… J'apprends cette semaine le décès, dans le courant du mois d'octobre, du Père Paul Lauwers lecteur de
Quelques Nouvelles à Bruxelles, résidence Ste Monique. Il avait bien connu Marcel Légaut à la
Magnanerie, et l'hébergeait fréquemment lors de ses passages à Bruxelles. Ceux qui l'ont connu et qui
souhaitent envoyer un message à sa famille peuvent le faire en m'écrivant. Je transmettrai via la maison
de retraite où il habitait… Je veille à obtenir les documents "Légaut" qu'il conservait...
Pierre Castaner <[email protected]>
… Je me régale avec ce livre que m'a passé mon ami de la révolutionnaire paroisse St Merry et de la
discrète CVX (groupe ignatien) La souffrance désarmée de Véronique Dufef. A partir de sa souffrance,
elle fait le lien avec le divin, le Christ... Elle ouvre une brèche qui me bouleverse. J'habite le manque nous
confe-t-elle. Pensez aux sourds, aveugles, à ceux qui boitent ou n'ont qu'un poumon (comme notre bon
pape), à ceux qui sont en manque de vessie, de rein, de jambes... toute cette multitude de personnes en
manque que Jésus n'a cessé de rencontrer, soigner, embrasser, aimer... il y a là une clé au coeur de
l'évangile. Comment ne pas évoquer le père Cardonnel dans son fameux Dieu est mort en Jésus Christ où il
écrit : Je ne peux donner que de mon manque. Tout handicapé, tout malade physique ou psychique, mais
plus encore tout homme souffre du manque, un manque intime et c'est là que Dieu s'invite... Je poursuis
ma lecture avec gourmandise et je vous offre ceci : L'enfer est parmi nous autant que le royaume des cieux, la
paroi est imperceptible. Il n'y a que l'épaisseur d'une hostie entre l'enfer et le paradis…
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Surtout, ne manquez pas d’aller voir le flm La marche qui raconte cette incroyable marche de quelques
personnes pour l’égalité et contre le racisme à travers toute la France en 1983. Le P. Christian Delorme en
faisait partie (représenté dans le flm par olivier Gourmet). Rarement un flm n’est venu aussi à point
pour nous réveiller, c’est très impressionnant. Cette marche pourrait nous inspirer…
Jacques Musset jma.musset@orange
… France Culture présente trois émissions Racines du Ciel chaque semaine sur l'expérience spirituelle,
animées par Frédéric Lenoir, ancien responsable du Monde des religions et auteur de plusieurs livres sur
le Christianisme et d'autres voies spirituelles : le dimanche de 7h05 à 8h, le dimanche de 9h10 à 10h et
le mardi de 21h à 22h. Autour des interrogations essentielles que disent les grands courants spirituels de
l’humanité (la liberté, l’amour, la sagesse, les passions, le silence, les âges de la vie, le pardon, la violence,
le mal, la compassion...) ou d'une grande fgure spirituelle (Etty Hillesum, Simone Weil, Krishnamurti,
Maître Echkart...), Fr. Lenoir reçoit chaque semaine un invité qui répond à ses questions.
Cliquez sur France Culture Emission Les Racines du ciel pour écouter les émissions des derniers mois…
Maurice BEDOIN [email protected] … QN est un souffe vivifant, avec ses profondes
réfexions sur le temps qui passe et son appel à grandir malgré tout. Toutes ces références de lecture, ces
multiples axes d'approche sont des invitations à méditer. Joie de ce moment de spiritualité...
Etienne Leport [email protected]
…Cet extrait du discours prononcé par Nelson Mandela lors de son intronisation à la présidence de la République
de l’Afrique du Sud en 1994 (écrit par une femme : Marianne Williamson) revêt, en ces jours, une actualité.
Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur,
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toute limite,
C’est notre propre lumière et non pas notre obscurité qui nous effraie le plus.
Nous nous posons la question : Qui suis-je, moi, pour être brillant, talentueux et merveilleux ?
En fait, qui êtes-vous pour ne pas l’être ?
Vous êtes un enfant de Dieu. Vous restreindre et vivre petit ne rend pas service au monde,
L’illumination n’est pas de vous rétrécir pour éviter d’insécuriser les autres,
Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous,
Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus : elle est en chacun de nous, et au fur et à mesure que
nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de
faire de même.
En nous libérant de notre propre peur, notre présence libère automatiquement les autres...
Marie Relave (1922-2013)
Très simplement elle s'en est allée ce 13 novembre. Tant que ses forces l'ont permis, elle a été fdèle à
toutes les rencontres "Légaut" et "Justice et Paix". Militante toute sa vie à la CFDT et à l'ACAT, sa
droiture, son courage impressionnaient. Lors de mes visites à la Maison de Retraite, nous terminions
toujours par la prière à Marie de Marcel Légaut. Elle avait prévu, textes et chants, pour ses funérailles. ag
Jésus Simplement n° 68
J'ai la joie de vous adresser ci-joint le bulletin d'automne de notre groupe de spiritualité et d'échanges. Il
reprend des textes disponibles depuis quelque temps, mais le compte n'y était pas pour le n° habituel du
mois de mai, qui préparait la session d'été du groupe à Mirmande.
Ce numéro contient deux textes de fond, mais l'actualité n'est pas en reste ; la pensée et une prière de
Légaut surplombent l'ensemble. Il contient aussi une invitation à la créativité évangélique à la manière
d'une auto-louange.
Georges Glaentzin - [email protected] - 01 47 21 27 85
Libre pensée chrétienne n° 24
LPC nous arrive, chargé de textes qui alimentent notre attente spirituelle. Il nous porte également les
vœux fraternels de Christiane et Herman Van den Meersschaut [email protected] qui assurent la diffusion.
21 jours au couvent :
Le 3 décembre à 22h40, France 2 a permis de vivre un heureux temps à l'abbaye cistercienne de
Chambarand, grâce au génie de la réalisatrice, Alexandra Alévêque, mais aussi grâce à la simplicité
généreuse et complice des Sœurs qui ont accueilli la journaliste sans tabou ni crainte, mais avec humour
et joie. Cela encourage à aller quelques jours au monastère de Chambarand 38940 Roybon 0476362268. ag
Michel Duclercq (1906-1988) : un témoin de la foi au XX° siècle
La Lettre de Dialogue et Coopération de novembre – [email protected] - fait mémoire de
Michel Duclercq fondateur et aumônier des Équipes Enseignantes, mouvement destiné à libérer les
instituteurs chrétiens de l'enseignement public de la peur d'être eux-mêmes. Cet article de Guy Coq
rappelle la dette des instituteurs envers ces hommes d'Église. Il écrit : Auprès de lui, nous trouvions à la
fois, l'exigence d'une vie apostolique nourrie de la Bible, enracinée dans la vie de chaque jour, et celle d'un travail
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intellectuel, d'une culture religieuse avec le monde présent ménageant des rencontres avec ce que la théologie
comptait d'esprits les plus prestigieux… Il organisait des rencontres d'enseignants français et allemands, étendait
le dialogue à l'Europe, puis l'ouvrait sur le monde… Ce fut d'abord l'Afrique, puis l'Asie et l'Amérique, sa chère
Amérique Latine…Il fut un éveilleur. L'importance de ce témoin de la Foi mériterait d'être mieux connue.
À la maison, Marie-Louise parlait souvent de Miduc et lui associait Jean Dumont et Gérard Bessière…
Libre entretien sur la mission de Marie-Paule Défossez avec Marcel Légaut
revue "Choisir" janvier 1975 (suite du n° 272)
• Des hommes et des femmes jeunes sont aujourd'hui envoyés par l'Eglise en mission. Pensez-vous que tout soit
fait pour qu'au contact des tensions et des drames de la vie, leur fdélité intérieure puisse ne pas s'émousser, mais
au contraire se creuser en eux un chemin?
- Savent-ils toujours quand ils partent ce qu'est réellement la fdélité intérieure? Souvent, quand on se
lance trop tôt dans l'action, et c'est ce qui est terrible, les exigences «intérieures» que l'on croit percevoir
ne sont que la conséquence des idées d'autrui qui s'imposent à la conscience. Le grand danger est là.
L'adhésion à une idéologie ou à une théologie ne nécessite aucun approfondissement humain. On la
confond hélas encore avec la foi réelle qui nécessite une longue recherche pour comprendre ce que c'est
qu'être disciple, pour commencer en fait à revivre en soi ce qui s'est passé voici vingt siècles entre Jésus
de Nazareth et ses disciples. Ceci étant dit, j'ai rencontré récemment un jeune prêtre noir du Zaïre qui
m'a vraiment fait plaisir. Un garçon de 28-30 ans qui nous a raconté avec simplicité ce qu'il essaie de faire
dans son pays. Avec les gens il discute des proverbes locaux; il leur donne le sens chrétien qu'il leur
découvre, et ceux qui l'écoutent se mettent à réféchir là-dessus parce que ces proverbes font partie de
leur propre spiritualité. Le christianisme, ainsi, s'enracine dans la spiritualité d'un peuple. Voilà ce que
nous aurions dû faire depuis des siècles. Cela avait été essayé en Chine avant d'être bloqué. Mises à part
des exceptions, je n'ai pas grand espoir d'issue réelle de ce côté avant longtemps.
• Vies spirituelles avortées. Impossibilité de rencontrer des spiritualités étrangères à soi. Vous portez là de graves
accusations, non pas contre les missionnaires mais contre la forme même de leur envoi.
- Dans l'Eglise, hélas, l'institution a pris le pas de beaucoup sur la communion et la discipline sur
l'approfondissement personnel des individus. Dans la mesure où l'Eglise a surtout cherché dans le passé
à faire un peuple discipliné, on comprend qu'elle ait insisté sur l'envoi «offciel» de ceux qui partaient et
sur l'exactitude théologique de ce qu'ils annonçaient. L'Eglise doit comprendre maintenant que son
problème n'est plus de faire un peuple discipliné mais un peuple de disciples. Il ne s'agit plus seulement
pour le chrétien d'être un «bon chrétien» en adhérant à une idéologie et une morale somme toute
sécurisantes. La chrétienté est morte. La société actuelle, partout dans le monde, est le contraire d'une
société chrétienne. Pour y vivre dans la fdélité à Jésus de Nazareth, nous les chrétiens, avons besoin
d'une vigueur spirituelle qui est la vigueur même dont eurent besoin jadis ceux qui, au temps du Christ,
devinrent et demeurèrent ses disciples. Face à cette exigence, les hommes d'Eglise sont aujourd'hui trop
gouvernants et enseignants. Il nous faut devenir suffsamment croyants en profondeur, suffsamment
disciples nous-mêmes pour aider les autres à le devenir par notre propre réalité spirituelle. On peut se
croire missionnaire par la parole ou par l'action, mais s'il n'y a pas la fdélité intérieure au départ, le reste
est inutile.
• Depuis le début de cet entretien un mélange de sentiments contradictoires m'habite. Vous vous montrez très
sévère pour l'Eglise historique. Pourtant votre sévérité n'aboutit absolument pas au pessimisme .
-A ce que je crois, la crise actuelle de l'Eglise et des missions est providentielle. Elle ne conduira pas à la
mort mais tout près., Elle permettra à l'Eglise de se convertir. La période de conversion n'est pas
commencée mais quelques amorces se cherchent. J'ai constaté, en Belgique notamment, que certains
milieux laïcs prennent conscience de l'Eglise comme les évêques en ont pris conscience au début de
Vatican II. Assemblés, ceux-ci ont vu qu'ils existaient. Ils ont mis en pièces le programme que la curie
leur proposait et ils ont tout recommencé autrement. A mon avis, quelque chose de semblable remue une
certaine couche du peuple chrétien. Personne n'aide ces chrétiens à l'extérieur. Ils sont motivés par le
dedans. Dieu travaille son Eglise par la base. La base, beaucoup plus que la tête. Beaucoup plus mais
bien sûr, c'est moins visible. Il faut y être. Les jeunes bougent aussi beaucoup plus que les adultes qui ont
peut-être été religieusement trop scolarisés. Chez les jeunes qui sont sains, il y a une aspiration religieuse
extraordinaire. Je constate dans la jeunesse une renaissance religieuse semblable à celle que nous avons
connue après 1918. Mais les jeunes de 1973 ont une maturité humaine très supérieure à ceux qui avaient
20 ans après 1918. Oui, l'Eglise va redevenir vivante. Les laïcs vont tenir debout.
• Pour l'instant, il semble que les laïcs de base se rassemblent surtout autour des silencieux.
-Les silencieux sont rattachés au passé. Ils vont mourir avec ce passé. Moi, je parle de ceux, jeunes ou
adultes, qui sont vigoureux spirituellement, qui sont en recherche, qui ont souffert d'une certaine façon
de l'Eglise, et n'en sont pas sortis, de ceux qui ne sont pas seulement religieux parce qu'ils sont
conservateurs, qui se groupent en petites communautés ordonnées autour de leur quête du Christ.
• Est-ce que ces petites communautés pourront s'exprimer dans l'Eglise?
-Elles n'auront pas à le faire. L'Eglise est pragmatique. Dans quelque temps, l'Eglise s'appuiera sur ces
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milieux-là. Un homme comme Mgr Riobé, évêque d'Orléans, s'appuie déjà sur eux. Il sent ces choses-là.
Je suis persuadé que, sans bruit, beaucoup de réalités auront, d'ici dix à quinze ans, profondément
changé dans l'Eglise, à cause de ces petites communautés qui naissent en ce moment. (à suivre dans n° 274)
Questions politiques posées à Marcel Légaut et à son groupe jusqu’en 1968 (suite)
Munich (1938)
La montée vers la guerre, la guerre et Vichy peuvent être posées par rapport à la vie du groupe Légaut :
• l’appréhension de la montée de la guerre est récurrente. Deux témoignages parmi plusieurs des extraits de
correspondance choisis par l’Abbé Gaudefroy1 :
« Sur les menaces de guerre récentes.
- De Lucie Heckly. « Je revenais de Chadefaud que j’avais quitté précipitamment, rappelée par un
télégramme de mon père qui voyait arriver la catastrophe. Je pensais encore à nos projets, mais avec
quelle amertume. Ce n’est pas facile (pour moi du moins) de se faire à l’idée que, d’un instant à l’autre
peut-être, il faudra se détacher de tout ce pour quoi on aime la vie. Etre prêt ? En tout cas, j’emporte, de
ces jours de crise, un souvenir que rien, je pense, n’effacera (comme dit Simone). La leçon de Vie qu’a été
pour nous cette crise se précise en une résolution de vivre à fond cette vie précieuse dont la valeur
éternelle nous est apparue d’une façon si saisissante. La passion de l’essentiel, le désir profond d’entrer
de plus en plus dans l’être par une vie toute tournée vers l’œuvre de Dieu, c’est cela que je dois aux
événements qui nous ont mis si brusquement face à face avec la mort ».
- De Lucien Matthieu (15 octobre). « (…) Puis la mobilisation partielle. Je partais immédiatement. C’est
une expérience dont je me souviendrai longtemps car j’ai bien cru que la guerre était là. J’ai gagné la
ligne Maginot pour successivement réquisitionner les autos, commander une section de voltigeurs, puis
une compagnie d’engins d’accompagnement. Après Munich, nous avons largement respiré et il y avait
de quoi. Nous encore, ça allait. Le moment le plus dur avait été la séparation le samedi. Après, c’était le
bain. Mais je ne connais rien de plus lamentable que l’affolement de la population civile. Sedan
s’évacuait, les ponts étaient minés. Et cette angoisse qui pesait sur tous, attendre le pire mais ne pas
encore tout à fait désespérer, une sursaturation d’angoisse qui brisait les plus résistants. Par certains
côtés d’ailleurs, une expérience très réconfortante, je me sentais très près de mes hommes ; pas de jours
où nous ne causions une heure ou deux fraternellement. Et en eux beaucoup de bon sens, des réactions
très saines, pas de peur égoïste, mais le désir général de voir aboutir les ultimes négociations, le
sentiment que la guerre ne résoudrait rien, était la dernière folie. Une angoisse très humaine, participant
à l’angoisse du monde qui n’arrive pas à son unité et la cherche. Je suis triste lorsque je songe que
maintenant, repris par leurs habitudes de pensée, par leur conformisme de partis, qu’ils ont réendossé
avec leurs habits civils, ils commencent à oublier. »
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le pacifisme . Comme d’autres (Pierre Voirin, Lucien Matthieu…) 2, Marcel Légaut ne partage pas le
pacifisme ambiant du milieu enseignant. Légaut a effectué des périodes de réserve comme lieutenant
d’artillerie au moment de la mobilisation puis capitaine 3. Il est revenu à plusieurs reprises sur le
pacifsme, écoutons-le : … Il y a un pacifsme qui est une forme sociale de la charité. Il est l’essence du
christianisme. La croix de Jésus-Christ vient le sanctionner. Il ne faut pas séparer la paix du Christ de sa
Le Montcelet, p. 7.
Sirinelli (Jean-François ),Génération intellectuelle.Khâgneux et Normaliens dans l'entre-deux guerres , P.U.F.,Paris,1988,729
p .Le chapitre X porte sur le pacifisme à l'Ecole Normale Supérieure.
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Un dossier disponible, le capitaine Légaut, lié au dépouillement de son dossier au Fonds Historique des Armées (Vincennes).
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croix. Moyennant ce signe là, impossible de confondre la vie pacifque avec celui qui n’est qu’un fruit
inavoué de la crainte, du féroce désir de vivre pour soi, un symptôme de vieillissement d’une race
condamnée à l’esclavage… (Travail de la foi – 1962 page 11)
(à suivre avec QN n° 274)
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