Réunion Plénière Annuelle de l’ICCAT, Les Français réclament une limitation de l’utilisation des DCP…depuis 2011

Paris, novembre 2014 La Réunion plénière annuelle de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA / ICCAT en anglais) réunira, du 10 au 17 novembre prochain, les délégations des pays ayant des intérêts dans la pêche en Atlantique et en Méditerranée. Scientifiques, politiques, organisations de pêcheurs et ONG se réuniront pour débattre des mesures de gestion à mettre en place pour toutes les espèces de thonidés présentent en Atlantique et Méditerranée. Les participants à la réunion plénière annuelle de l’ICCAT se pencheront notamment sur les questions relatives à la gestion des thons rouges et des thons tropicaux (listao, patudo et albacore). D’après le comité scientifique de l’ICCAT, qui s’est réuni début octobre pour donner ses premiers avis, l’état des stocks sur les thons tropicaux reste bon et le RMD respecté. Ce n’est donc pas sous cet angle que le thon tropical fera parler de lui. Mais en filigrane, nul doute qu’il alimentera les débats, notamment sur la question des DCP, ces dispositifs de concentration de poisson qui facilitent la pêche de ces espèces de thonidés.

Le DCP, un outil historique adapté au comportement grégaire des thons

Depuis plusieurs centaines d’années, l’homme a observé le comportement grégaire du thon qui se réfugie sous les objets flottants, sans jamais pouvoir l’expliquer. Pour autant les pêcheurs ont exploité cette particularité pour améliorer leurs rendements, en construisant des radeaux artificiels permettant de concentrer le poisson. L’utilisation de DCP, naturels ou artificiels, a donc toujours fait partie de la pêche au thon. Mais s’il est acquis que les DCP sont nécessaires à la pêche des thons tropicaux, leur utilisation massive commence à soulever des doutes. En effet, les taux de prises accessoires et de juvéniles sont plus importants sous DCP que sur bancs libres, ce qui préoccupe les scientifiques. Par définition, on oppose la pêche « sous DCP » à la pêche « sur banc libre ». Les DCP permettent une pêche plus abondante mais moins ciblée. Depuis quelques années les DCP prolifèrent, entraînant une raréfaction des bancs libres, ce qui a amené la communauté scientifique à se pencher sur le sujet.

Le positionnement avant-gardiste des français par le bais d’ORTHONGEL

Les trois armements français (CFTO, Saupiquet, Sapmer) pratiquant la pêche au thon tropical sont regroupés sous le pavillon ORTHONGEL. Face aux réserves émises par la communauté scientifique, les adhérents à Orthongel ont décidé en novembre 2011 de mettre en œuvre une autolimitation pour les 22 thoniers senneurs français.

Il n’existe, pour le moment, aucune réglementation communautaire limitant le nombre de DCP utilisés par les flottilles. L’initiative d’Orthongel est donc individuelle. Les bateaux français utilisent donc au maximum 150 balises actives par bateau. Là où les autres flottilles culminent parfois à plus de 1000 DCP actifs par bateau.

Orthongel, convaincu d’avancer dans le bon sens, milite désormais pour que la question de la limitation des DCP soit mise à l’ordre du jour des commissions plénières des ORGP et donne lieu à de nouvelles réglementations. Ce sera encore le cas à l’ICCAT.

Un soutien attendu à l’ICCAT

Pour Yvon Riva, Président d’Orthongel, il est temps d’agir car les armateurs français ne pourront tenir cette position avant-gardiste indéfiniment. En effet la limitation conséquente adoptée par les adhérents Orthongel a une influence négative sur le volume des captures et donc sur le chiffre d’affaire. Persuadé d’avoir adopté la bonne position, Orthongel et les armateurs français attendent un soutient des autres pays membres de l’ICCAT. A l’issue de l’assemblée générale de l’ICCAT, Yvon Riva espère « la mise en place d’un gel du nombre de DCP au niveau actuel, en attendant que les scientifiques déterminent le seuil d’utilisation raisonnable et que les ORGP mettent en place des mesures de gestion des thons tropicaux régulant l’utilisation des DCP ».

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Un porte-parole

- Yvon RIVA, Président d’ORTHONGEL

Contact Presse Antonin VIOLETTE 01 55 65 06 06/ 06 47 48 63 25 [email protected]