COLMAR Yardani Torres Maiani en concert Un prince du violon

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DNA
http://www.dna.fr/culture/2014/04/17/un -prince-du-violon
par B.FZ., publiée le 17/04/2014 à 05:00
COLMAR Yardani Torres Maiani en
concert Un prince du violon
Yardani Torres Maiani. PHOTO DNA -B.FZ.
S’il ne faut retenir qu’un seul des 15 concerts déjà entendus dans le cadre
de “Colmar fête le printemps”, c’est bien celui donné mardi par Yardani
Torres Maiani et ses Princes du bac sauvage.
Gitan d’origine espagnole, élevé au flamenco comme à la musique classique, ce jeune
violoniste étonnant a suivi le parcours d’excellence d’un premier de la classe au conservatoire
supérieur de Genève dont il est diplômé avant de se tourner vers ses racines… tout en se
ménageant bien des libertés avec la tradition. Il réunit dans un même ensemble un guitariste
d’origine flamande, un cymbaliste roumain et un accordéoniste français, tous deux de
formation classique, un chanteur marocain et la complicité guitaresque de l’Alsacien Engé
Helmstetter.
Dès les premières notes, le principe est posé ; seul sur scène, Yardani propose Rondena une
de ses compositions, plus en famille avec Brahms voire le jeune Webern qu’avec Stéphane G.
et ses disciples ; la sonorité est ample, le trait sans esbroufe, la technique éblouissante au
service de l’émotion. La mélodie se développe avec intelligence, sans bavardage inutile.
Rejoint au fil du temps par ses partenaires, il ne se départira jamais d’une élégance tant
physique que musicale autour d’une programmation qui en plus de deux tours d’horloge ne
comportera presque que des pièces personnelles ou écrites en complicité avec l’un ou l’autre
de ses amis à la ville comme de scène.
S’il est incontestablement le meneur de bande, le violoniste sera également le "metteur en
lumière" de ses compagnons de jeu, soutenant d’un trait d’archet la voix étonnante de Karim
Alami, la sonorité inhabituelle du cymbalum de Fabyan Andreescu, la guitare turbo de
Roma…
Et si l’hommage à Paganini avec un large pan du 24e Caprice précédé d’un extrait du
Paganiniana de Nathan Milstein a été l’Everest (fort bien gravi) de Yardani Torres, c’est
incontestablement l’étonnante et émouvante interprétation collective de Djelem, djelem ,
l’hymne des gitans du monde entier, qui restera dans la mémoire des auditeurs.
Ce jeudi à 20 h, le quatuor Epsilon à la médiathèque ; samedi à 20 h 30 Colors of invention
aux Catherinettes.