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Zool ogi e,A n3 Iom i e , P h~'-
siclogie cornparée.
A .' IfJ.,y BE.H:- J>f: HE
PASTEUR.
1, DELAFOSSE.
Géométrie supérieure,
Physique.
Jlécanique rationnel le.
Astronomie.
Géologie.
Botanique,
J.UIl:i
.
Physique.
cERREr.
.
Calcul différen tiel et inlégrnJ.
H.·SAI:iTE-CLAIRE DEVILLE. Chimie.
DE LACAZE-DUTHIE RS .
Zoologie, Anatomie.Pbvsiologic comparée.
BERT. . .
Physiologie.
HEmllTE .
Algèbre supérieure.
BRIOT . .
Calcul des probabilité' .
Physiq. mathématiq.
BOUQUET.
ôlécanique et ph~'siqll ('
expérimentale.
TROOST. .
Chimie.
'\TRTZ . .
Chimie organique.
\ FRIEDEL. .
3IinéraJogie.
X. • . . .
Astronomie,
/ CHASLES . .
P. DESAl\"S. .
L/OUrILlE .
PUISEUX . .
I/EBERT.. .
DrCI/ARTRE. ".
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( BERTIlUD .
J. VIEILLE .
\ PELIGOT . .
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PHILIPPOX.
:1Sciences mathématiq.
Sciences physiques.
NI. CHARLES DUMEZ
GÉOLOGlE DE LA CORSE
HISTORIQëE .
Piu-ieur- auteu rs se sont déjà occupé>de la Corse au point
de rue ~éolugiqu c. Citons seulement ceux qui ont écrit SU I' cc
sujet depuis que cette lie appartient à la France. Peu de temps
"prè, l'annexion , parut un ouvrage relatif aux product ion>
et aux richesses minèralogiques de l'Ile, L'auteur , Ferrand
Dupuy (1), 1" considère comme une province capable de nous
donner de nombreux produits, -oit pOUl' la marb rerie, la métallurzie. les bois de construction.- etc. Il fait en effet l' éloge de
:,e:o: Iorèts aux Pins gigantesques, formant sur les fl ancs des
montazues
. . . .de
. .granits et de porphyre " les plus beaux pavsazes -:
il admire sou doux climat. son beau ciel bleu ; il apprécie beaucoup ::;6 vins capiteux; il loue la hardiesse deses montagnards,
l'a ~il ité d eses petits chevaux, etc. Cependant il déplore,comme
le fera plus tard Prosper Mérim ée. l'affreux rent , dit libeccio ;
les trop nombreux troupeaux de chèvre>, imit ant le pay, an ,.
la pare» e et empêchant toute nouvelle plantation ; ct avant
tout il regrette la fàcheuse habitude qu'ont les habitants de
brùler le, maquis pour obtenir, l'ann ée suivante. de l'h erbe
pour leurs chèvres ou dans le but d'y faire une récolte de
~
~
,
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~
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(:é réal e ~ .
En 1ï 8:J , Barral (':2) publiait une histoire natu relle de l'ile de
Corse. Dans cet ouvrage il s'attacha surtout à l' étude des l'oches
(1) Ferruud Duruy , conseiller de confiance de la maison de Xassau , li i G.
~~) Barral, .11èlnQire sur ['histoire naturelle de l'ile de Corse, t i 83.
1
2
1I0LL"~DE .
de l' Ile et principalement du Xiolo, qu' il appela un laboratoire
naturel de minéralogie .
En "ISOï , Rampasse (1 ) d écouvrait la br èche osseuse des
environs de Bastia, au lieu dit Il Forcoue.
De 18 20 à 1S2 '.. Guevmard fu t envové en mission à l'effet
d'étudier le:' ressources minéralogique; de la Corse. Accompagné d'un maitre mineur et de plusieurs ouvrie rs , ce l ingénieur v fit de nombreuses courses qu' il a r ésumée- dan- lin
rapport déposé aux archive, d'Ajaccio. L: n extrait a paru da Il,
le, J ill/ale.; des mil/es (21 . Gueymard a signal é avec le l'lu grand soin ta nt le; assises sédimen tair e- qu e le, roche, èruptive:,qu 'il a rencontrée:'; mai; il n'a pa; che rché à déterminer
le:' rapport; qui existent entre elles, au point de vue de leu r àgc
et de leur stra tigraphie.
En 1834, J . Reynaud \3) a donné, dan:' les Jlémoirt,s de III
Société géologique, un e description de, terrain; ter tiair e, de
Saint-Floreut et de Bonifacio. Il conclut il l'id enti té de:' terl'ain" mais en Ile s'appuyant que sur les caractères minéralogique:' de la roche. De plu:" il regarda comm e tertiaire, Je;
mont; AlIa-)[azzola et la côte ouest du golfe de Saint-Florent.
ce qui n'est pa,. Avec la Carte géologique de la France de
)DI. Élie de Beaumont et Dufr ènoy, parut celle de la Corse.
Pour ce, géologue:,. toute la c ôte occidenta le est form ée de
rochesgra~Jilitj~es , et les terra ins s édi mentaires qui sont à re~t
de la chaine primordiale sont considérés comme du crètac é, II
l'ait les plaine, d' Aleria, de Biguglia et le bassin de Saint-F lorent,
qu'il, ont regardé, comme tertiaire, et quaternaire" En 184;"
Pareto (4) fit paraître une carte géologique de la Corse , ainsi
que quatre coupe" C'est lui qui a signal él'ourla première foi, Je;
terrains il combustibles de lacùte occidentale, En-IS;>:l ,)1. Ed .
Collomb (5) trouva de, Xummulites ver:' le monte Colomtf) Itarupasse• .tnnale.s du Jlu~m tfh idoire wüureûe, l. X, t &),;.
~~ l Gueymard, J.IlRait .'! des )!iIles, t8'iL
.
(3) J. Iteyeaud, .lU·moire.'! de la Société géologù/ue, IN série , t, 1.
( ~) Pareto, Celtlll gcog n(j$tici
Corsica , )Iilau, lt:i5.
~) Ed. Collomb. Bulleti" de la Societe fJeorogilflU de Frunce, :!" série. I ~ :.
L Xl.
»eua
GÉOI.OGIE DE L \ COR;;F.,
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bano, au sud-est de Palas ca, el en même lem P il signal a des
trac es cie glaciers "'1' tout e; le, montagne, élevé es de la Corse.
Quelqu es:,nnée, plus tard . Raphaël Pumpelly ( 1) décrivit de;
stries el de, moraines provenant d'anciens glaciers de Paglia
Orba . En 1~ô8 . ) DI. P éron el Tabariès de Grandsaignes
donnèrent la description de, terrain, tertiaire- principalement
cie Bonifacio (2). ) 1. de Grandsaigne- y ajouta celle de, terrain;
il combustible" q u' il "l'pela terrains anthraciteux ainsi que
celle d'un tuf qua ternaire situé au nord de Cort e, au lieu dit
Bistuglio; et en même temps il signala le, trace , de deux
ancien, ~daciel':' da n, le massif du monte Cinto. En 18ï2,
) 1. Loca ; d FIl a don né une étude déta illée de la brèche osseuse
de Bastia. i~e, fossiles de celle brèc he avaient d éj à ét é étudiés
pal' Cuvier ( .1 ; pu is en ISi3 ) 1. Locard pnblia un e liste de
fossiles de, ter ra ins tertiaires movens de 1" Corse \5) . Enfin.
en ISi;, et 18i 6. j'ai publié qu elques note:' sur la ~éologie de
la Cors e (6) .
Il faudrait encore citer, parmi le, auteurs qui ont donné
qu elqu es détails sur la géologie. la minéralogie ou le, antiquit és de la Corse : Robiquet (18:3;:') , qui" résumé ce que l'on
connai ssait " son époque de la géologie de l'lle ; )[ armorti, qui
a fait un e g éographie de l'li e et consacré environ dix page:' il sa
partie gé ologique. Les mémoire , ou rapports de ~DI. les ingêr.ieurs de, mines. L' ouvrage de Scipion Gras sur l' assainissement de la côte orientale ; l' ouvrage de )1. Conie de Gra ndchamp sur un projet de che min de fer en COI"" ; de Prosper
~[ érill1 ée . sur les antiq uité, de l'lie de Corse. La note de
(1) Raphael Pumpelly. BuU. Soc. geaI. de Fresee, 2" série, t. l\lI.
( ~) Tabariès de ûraadsaignes, BuU. Soc. gêol. de Fronce, ~ série. t. XX\
et XYl.
(3 ) Locard, Br èches osseuses des enl:"iron,.( de Bastia (A. rch it'e~ du JllUf1lm
de Lyon, 18: ::).
(-1) Cunel', .t1û malfx fossile~. t . IV .
1.0C3.N, Bull. Soc. g~ol. de F ra nce.
~5)
s- s érie,
1873, t. J.
(li) Dieulafait et Hollande, Comptes rtfldm Aca â. des sciences, t. I.XXXf,
p. j()6 . - Hollande. Bull. Soc. g;Dl. de France, :~~ stone. 1. 1\', p. 30. -
Id., ibid. , p., . - \J.. ibid.. JI. -\31.
4
GEOLOGI E DE LA COR:'F..
1I0L L." ,n. .:.
) 1. Nicoli ( 1) , sur de, haches et de, pointe, de
tlèches trouvée,
en COl'5e. etc . I,~!'I .
Cepen dant. bien qu'un certain nombre de l!éol0l!ues aient
eu il s'occu per de la Corse, aucun n'a pu donner u ne position
certaine, dan , l'ordre oe la classification, aux terrains s édimentaires de cette He .
« Rien de va riable comme l'aspect minéral ogique de la 1'01'• mat ion dont il ;'agit: .\ Corte , ce sont des marbre, cristals lins, soit à pâte blanchàtre et pénétrée de diallaze ; au no...1
• de Corte, il San-ôlarcello, au pont du recchio~ ce sont de,
• schistes ardoisier.. susceptibles d' exploita tion. Pr ès de Pont »
o alla Leccia, ell.e constitue une sorte de cal caire argileux gl'i,
• et rose, exploit é comme pierre d'ornement. Au-dessus dt'
o Borgo, le terrain est formé de schistes rouge.", ailleurs de zrës
• de teinte, variables ou de grau wackes grises avec cailloux de
• quartz ; il Brando, de ca lcaires jaunes bien stra tifiés et impré0 l!nés de concrétions. Si l'on ajout e à cela le, dislocations. le'
o intercalat ions et les inclinaisons diverses produite, par l'up• parition de, mat ière, érupti ves. on aura une faible idée de..
» diffl cnlt és que l' étude de cette partie de.. terrain, de la Corse
» présent e au géologue.
» Si la stra tigraphie est loin de suffire à d ébrouiller ce chaos.
» les caractères pr ésent és pal' les fossiles font encore plu,
» défaut. Les seuls qu 'on ait trouvés dans les couches rappo rtée ..
» il cette formation sont des Foraminifères qui Se rencontrent
» au nord- ouest (::ll. »
Ce, fossiles, trouvés par M, Ed. Collomb , out été déterm iné ,
par d'Archiac ; ce son t : Xummulite« Bamondi, Defr. , Orbito:
lites Fortisii , d'Arch. , Orb ùoi ùes submedia, d'Arc h.
Dans un ouvrage publié récemment, )1. Raulin s'exprime
de la man ière suivante au sujet de la Corse (4) : « La géo(1) Xiccli, Journal du J!oniteur d~ incenüons, juin 1864 (3t année).
(2) Filippini, Histoire de la Corse. - L'abbé Ange Galeui, Histoire dr (n
corse. - Alexandre Grassi, f A.ncienne Aleria , etc.
(3) Tabari ès de Grandsaig nes, /OC. cit ,
(.i) 'boulin, Êli men/.$ de gfOlogie. Bordeaux.
...RTICLE SO 2.
;)
» gnosie de la Corse est loin d'être aussi bien connue que celle
» de la F ra nce. Les teint e, de la carte . qu oiqu e se l'apportant il
» celles des terrains primitif et crétacé, indiq uent plut ôt une
• division en roche, massive.. granitiques et porp hyriq ues et
» en l'oches stratifié es. pro bablement de d iverse.. époques, le,
• deux tiers appartena nt aux terra ins primitifs et l'autre aux
j terrains cr étacé s. »
On le voit, l' étude des terra in, s édimentaires de la Corse e,t
hèri ss èe de difficultés. et si j' ai pu la mener il bonne fin. c'e..t
;!riice au bienveillan t appui de )1. Hébert. professeur de l!éolo;!Îe il la Sorb onne. aux con..eil- qu'il a bien voulu me donn er
chaq ue fois qu' une nom-elle difficult é surc issait : à )1. ) IunierChalmas : il )1. Dieulafait. professeur de iéologi~ à la Faculté
de; sciences de ï lars eille, q ui a bien "ou lu m'accompagn er dan s
plusieurs courses et me pro diguer ses conseils, ' me faire toucher du doigt et ré-oudre bon nombre de diff icult és par su ite
de ' a gra nde habitude de, terrains de montagnes ; à )1. Fouqué,
professeur au Collège de Fra nce, qu i a bien voulu faire l'a nalyse de plusieurs roch e, éruptive.. de la COI,e. C'est zrûc e,
dis-je, il la bienveillant e prot ection de ces savants !!éolo!!ue,
que, pendant quatre ann ée" j'ai parcouru la Corse dans tou,
les sens, encouragé par eux et ..outenu pa,' l' espoir d'a rriver il
connaitre le mode de formation, l'âge de ses dépôts sédimentair e<; et si cet espoir s'est réali sé, je ne le dois qu' à cette hau te
et bienveillante protection. Qu'i l me soit permis de lem' adresser ici mes plus vifs remerc lments.
Le but de ce mémoire est donc d'assigner aux terrai n, sédimentaires de la Corse leur "l!e réel.
Il
~l TL\ TlO~
ET OROGRAPHIE DE LA CORSE.
La COI,e. ile de la )I éditerrauée, s'étend de Go-1,>, 3" de longitud e E. à ï " 16', et de 41"15' 6" de latitude X. JUSq U'il
It :} )
,1' :!j ".
On y trouve plusieurs chaine, de montagnes ; les plus élevée..
6
HOL L,t. :UIF:.
sont de roches éruptives. La principale chaine des monts de la
Corse est sensiblement dirigée du :\. au 5. , en se coudant i,I 'O.
pour former leplateau du Xiolo. Elle commenceau nord de Bonifacio, par les monts de la Trinité et s'élève insensiblement pour
former lei' monts Incudine, le monte d'Oro (2391 mètres),
le monte Rotondo (2625 mètres) il ), et le monte Cinto (2707
mètres), où elle atteint son maximum d'élévation (2) ; elle
forme ensuite le monte Tafonato, le monte Padro (2:392 mètres},
et les monts situés au sud de Belgodere (Balagne). Al'ouest et il
l'est de cette chaine primordiale, on trouve un grand nombre
de petites chaînes latérales.
Sur la côte orientale sont plusieurs chaînes secondaires.
L'une d'elles est dirigée, comme la chaine primordiale. sensiblement dn :\. au S. : c'est la Serra di Piano. Au sud de celleci est le monte Piobetta, nœud de plusieurs autres petites
chaînes.
Du monte Piobetta au monte Pigno, situé il l'ouest de Bastia.
on trouvedeux grandes fentes : l'une donne passage au Golo,
l'autre au Revinco. De ce dernier torrent à l'extrémité dn cap.
la Serr-a di Pigno ne présente plus que quelques cob , entre
autres celui de Teghime (altit. 5:38 mètres), situé il l'ouest de
Bastia. Le monte Pigno (1100 mètres) ~t le monte Stello
(138:3 mètres) sont lei' points culminants de celle chaine.
La Serra di Pigno se termine brusquement au cap Corse, où
les monts ont encore de 500 il 600 mètres d'alti tude ; la punta
della Torricella a en effet 54'1 mètres. 1. 'He de Giraglia en est
le prolongement, et sans doute le haut-fond qui rend si dange(1) A cette altitude on ne trouve plus que la )larguerite, le Leuccium
111(1-
rinum, la \ï olette double et simple, d'ap r ès Barral.
( ~)
On lit, dans tes Comptes rendus dt f .4.. cadimie des sciences, 1. 1-\.:'\\1 11.
nO~:2 , fr. juin f8 i .i , p. 15i :! : ( Il r ésulte de ce nivellement et de la manière la
, moins équivoque , que les altitudes attri buées jusqu'ici aux principales -om, mite:' de la Corse doivent subir de fortes corrections. Ainsi, c'est le monte
) û intc, et non pas Je Rotondo. qui est Je point culminant. et le monte d'Oro Of'
) vi ent qu'en sixième ligne dans le classement des points d'ap r ès les hauteurs ,
) qui doireat are classées dans l'ordre suivant : monte Cinto (:!;Oi m.), monte
, Rotondo (:!6:25 m.), monte Paglia Orba (:25:6 m.), monte Cardo ( ~2i m.j,
) monte Padro (~ m .). monte d'Oro ('~1 m.). )
ARTlCLE
7
reuse la navigation du canal de Corse et du golfe de Gènes en
fait partie.
Nous citerons encore les montagnes de l'Allura ja, dans le
canton d'Omessa , et la chaine du Tenda, diric ée du S. E. au
:\ . O. de Pietralba il Grarnma.
La Cors e est donc découpée par de nombreuses chaînes de
montagnes, para issant au premier aspect fo rmer un véritable
chaos de montagnes entass ées l'une sur l'autre. ~I aii' un examen
plus attentif per met d'y reconnaitre des directions bien déterminées. Du haut du Cinto. la Corse apparalt comme une irnmen: ellipse ayant JlQur relief l'aspect d'un toit dont l'angle
dièdre serait la chaine granitique allant des monts Incudiues
au Pad ro.
.\ droite et il gauche de cet axe primordial s'élancent de nombreuses ramifications, il l'exemple dei' arêtes de la colonne
vertébrale d'un poisson. Entre ces chaînes secondaires. sont
des vallées arrosées par de nombreux cours d'eau dont I~ plupart se rendent directement il la mer .
La Corse est baignée il l'E. par la mer Tyrrhénienne. il l'O.
par le golfe du Lion, et au :\. O. par le golfe de Gènes. C'est
pourquoi nous diviserons la Corse en trois zrands bassins
hydrographiques.
Le premier partde la punta Bianca. située au nord de Centu ri
\cap Corse), et va au Losari, situ é il l'est de I'Alzavola. Ce
bassin doune sur le golfe de Gènes.
< •
Le deuxième part du Losari et va aux monts de la Trinité,
situés il l'ouest de Bonifacio. Ce bassin donne sur le zolfe d ~
Lion.
<
Le troisième part de Bonifacio et ra il l'extrémité du cap. Ce
bassin donne sur la mer Tvrrhénienne.
Ces bassins comprennent un grand nombre de COUI"; d'eau
donnant leur> noms il autant de vall ées. En voici un r ésum é,
avec la longueur approximative de chacun d'eux.
lIu",ill donnant sur le .1ol{e de Gênes, - On v trouve l'Al ise
du Cap (' kilom.), petit torrent très-ra pide, i; l'embouchure
duquel on voit de nombreux amas de sable blanc très-fi n.
GÉOLOGIE DE LA CORSE.
0
0
~
,
GEOl.OGIE DE L ,'
1I0LL.l."D t-:.
L'Alise du Xehbio (,:lO kiloru .), cour; d' eau sinu eux, a yaut
sa sou rce au Tenda (altit. 1500 m ètres) ; et , recevant de 1I0m breux tributaire, dont l'ensemble forme une gra nde partie du
Xebbio ,
L'Ostricuui l,:! 1 kiloru. j. coule duns une vallèe étroite. la
dernière a u nord-es t de la Balagne. Il e;t surt out ali menté par
le; cours d'eau venant d u versant sud-ouest d u Tenda .
Le Losari \1 4 kiloru.) de scend de; montagn es de Xessa.
Feliceto et )I uro ; il arrose une grande partie de la Balagne.
Bassin donnün l
le yulfe dll Lio«. - On y tro uve : la
Fieare lla d :} kilour. ) et le Secco il ;) kiloru.i : cc; torrents,
descendant d u monte Ladroncello (altit. :ll ;l:l mètres] et du
monte Grosso (altit. 186] mètres] . arrosent toute la vall ée
situé e à l'est de Calvi . .\ leur embouchure, il; se divisent en
plusieurs bras , lesquel s trave rsent de nombreu x ama s de di lu-
'"l'
vium et d'alluvions.
Le Fango (:l5 kilonr. } et la ::;pos lla \,I û kilom.}. Le Fango
desce nd du mon te Cinto la /l it. :li û i m ètr es), point le plu>
èlevé de l'Ile. et d u mo nte Arg hiami nu ta . presque constammen t couvert de ne ige , Il traverse la Filosorma ct se jette dan;
le golfe de Galeria . Son tributaire le plu; important est la Sposatu. qui arro se la vallé e de )[a r zolino,
Le Porto (2 1 kilom .) descen d de; mont agu e- situ ées '1 l'e-t
de Cristinaccie ; vers Otta il présent e de bellescascades. Sa val l ée
est une des plu s pittoresques de, plus sauvages de la Corse.
La ::;agona (20 kilom.) forme un e petite val l ée tributaire
de celle d u Liarnone. Ce derni er co urs d'cau , le Liamone. a
:15 kilom , ; il descend du monte lletto situ ê dan , la n' gion
neigeuse de; Alpe; cors es. Il reçoit plusieurs tributaire; imp ortants , en tre autres le Cruzzini. En plusieurs point, du parcours
du Lia mone, pa r exemple, à sa rencontre avec le Cruzzini, et
à son em bouchure, les rives sont form ées par des ama, de diluvium et d'a lluvions anciennes. ..\ son embo uc hure . il forme
mêm e u ne peti te plaine de 5 à (; kilomètre, de longueur su r
:l à 4 ki lomètre, de largeur. Celle pla ine ou plage d u Liam one
e; t formée vers le ha ut de cailloux roulés, varia nt de la gro,ARTICLE XO :!.
g
COn,E,
de la t ète il celle d' un e noix et cime nté; l'al' une te r re l'ouge:
a q!Ïleu;e ; sur le, bord, de la mer, la plage d u L iamone e; t
marécageuse ct le sol est de rase et de sable.
La Gravone \,10 kilom .) et le P runelli (:l~ kilom.) descende nt du monte Henoso (a ltit. 2:100 mètres) , et lentement ils
amènent leur, ea ux cla ire, sur la même plage, le Campo di
, CUI'
Lot o.
Le Taravo (53 kilom .) et l' Ort olo (28 kilom. ) prennent leu",'
-ources au col de Verd e, dans le; montagnes de Zica vo, a ux
monts Incudines et les mon tag nes de Cagna.
Bassin de la liIer Tijrrhenienne. - Ou y trouve le Sta biaccio
\.:l0 kilom.), 1'0;0 (~O kilorn.). desce ndant des flancs est de,
mon tag nes de Cagna et se jetan t da ns le golfe de Port oVecch io.
Le Travo \22 kilom .) a sa source sur le flanc E . des mont;
lncudines.
Le Fium'orbo (-";l kilorn .) prend sa source il la Serra dei
Peato et sur le flanc E. du monte Renoso. Il présente de
nom breuses ondulations.
Le Tavignano 1,80 kilom.) sor t du lac Xino, au sud du monte
.htica (altit, :l H O mè tres). Son cours est très-sinueux. H reçoit
de nombreux tributa ires, entre autre, la Hestonica (1i kilom.),
qui descend dn monte Rotondo \:lH25 mètres}; le Vecchio
I,:l " kilom.), qui descend du mont e d' Oro \:l:l9 1 mètres) ; la
Corsigl icsc 1,2:l kilom.), 'lui descend du mont e Cerio (lO i~ m èIres}, et enfin le Taguone (;l I kilom.), qui descend des mon lagn c~
de Vezzani.
Le Bravone Fl:l kilom .) a sa source SUI' le versant sud du
mon te Piobetta; il prend al ors le nom de rivière de Sain t-
Vincent,
L'Alezani (~:l kilom.) et le Fium'alto \. 28 kilom.) ont leurs
-ources au monte P iobetta ; l'Alezani il l'E. . /e Fiumalto
au X.
Le Golo (~ " kilom .) est le roi de s cours d' ea u de la Corse ,
Il d escend a rec impé tuosité des mon ts Tafona to et du P 'lglia
Orba, qui appartiennent au x monts les plus élevés de l'ile. Le
:!
10
H OLL.U:DE .
Golo reçoit de nombreux tribu taires ; je citerai seulement l'Asco
('W kilom .), la Tartagine (28 kilom .) , la Casaluna qui descend du mont e Piob etta , versant ouest, etc.
Enfin, je terminerai cette énumération des cou rs d'e au du
bassin oriental par le Bevinco (24 kilorn .), qui se jette dans
l'étang de Biguglia, il quelqu es kilomètres au sud de Bastia.
Chacun de ces cours d'eau caractérise une vallée, et la plupart sont en com munication au moyen de cols. C'est ainsi
qu'entre la ruilée de l'Alise du Xebbio et l'Ostriconi, on trouve
le col du Tenda \alt. J54 7 mètres); de mème le Ficarella et la
Sposata sont eu communication par le col de )I arzolino
(337 mètres) .
La vallée d u Faugo commun ique ar ec celle de Girolata l'a l'
le col de Panna (altit. 874 mètres) il la pointe, cl le col della
F uata (altit. 388 mètres) sépare le golfe de Focolare du golle
de Girolata, et ce dern ier est séparé du golfe de Porto pal' le
col della Croce (altit. 272 mètres) .
La Scala della Piana (altit. 1,:13 mètres) est entre l'embouchure du Porto et la Piana . Et le golfe de Sagone est séparé du
golfe d'Ajaccio par le col de Carbinica (294 mètres), ent re
.\ ppieto ct Alata.
La ruil ée du Prunelli est séparée de celle du Taravo par le
';01 de Saint-George (66 1 mètres), et la ruilé e du Tara vo est
séparée de celle du Boracci ou du golfe de Valinco par le col de
.
Celaccia (566 mètres).
Le versant occidental est en comm unicati on arec le versa n t
oriental par plusieurs 'cols ou défilés; j 'indiquerai le; plus
imp ortants .
La vallée d u Golo communique arec celle du P or to par le col
de Vergio (alt it. '1532 mètres). De la vallée de la Gra vone on
passe il celle du Vecchio par le col de Vizzavona (1145 mètres).
Du Tavaria , ou vallé e de la Ilizzcnesse, on passe il la vallée du
Travo par le col Incudine (20 15 mét res); ct le Tavaria est
encore en rapport arec l' Osa par Il, col d'. \ lerat a (870).
Les petit es vallé es du bassin oriental sont égalem ent cn rapport entre elles il l'aide de cols. Je citerai le col de Fon tana
.... RTICLE
x.. . 2.
GEOLOGIE DE LA
conss.
11
Rinella ( 1788 mèt res), 'l ui met en communicati on le Xiolo,
pa,· suite le Golo arec le Taviguano ; le col de Sa n-Quilico
(555 mètres), sur la route de Corte il Bastia, lequ el lait communiqu er égalem ent la vallée du Tavigna uo il celle du Golo. Le col
de San- Cipriano (103:l mètres), entre la vallé e du Bra vone ct le
can ton de Sermano ; le col de Carpin eto (80 6 mètres), entre le
Fium'al to et l'.\lezani. Enfin, on peu t enco re citer le eol de
Sant' Antonio (\182 mèt res), sur le chemin de Furiani, près
de Bastia , '1 Oletta ; le col de Teghim c (5:18 mètres) , sur la
route de Bast ia li Saint- Florent ; le col de San- Leonardo (966),
SUl' le chemin de Bastia il Olmeta du Cap.
Les nom bre uses vallées de l'Ile de Corse sont donc en communication entre elles par une série de bouches, défilés ou
cols. La position de ceux-c i et leur altitude sont util es il con nai tre pour l'étude géologique de l'Ile . Ils font évite r de nom-
breux d étours, et les montagnes off rent toujours cn ces points
unc stru cture géologique très-ins tru ctive en mon tra nt d 'une
ma nière trè s-ne tte les rapports qu i existent en tre les divers es
couches des terra ins qui les composen t. C'est pourquoi nous
avons cru de voir les ra pporter avec quelques détails.
BOT.\'IQt:E. - « .\ l'odeur seule je devinerais la Corse, les
yeux fermé s », a dit Xapol éon 1" dans le J[élilorial de Suintellclène. Et lorsque l'on a parco ul"U le, rou tes, les sentiers et
les montagnes de cet int éressant coin de la terre , on est ré ellement de l'avis dc ce grand guerri er . C'est q u'e n effetles plan tes
y ont une odeur caractéristique. La Corse est la province la plus
centrale du gran d empire botanique de la )Iéditerranée. Elle
tient des Alpes ct des Pyrénées pal' ses montagnes élevées: de
l'Espagne et de la Provence par sa côte occidentale ; de la Toscane , de la Sicile, de l'Orient par tout le bassin hydrographi qu e oriental ; de la Ligurie, par le cap Corse. Les essences
les plus recherchées comme bois de constructiou y son t nombreus es et dam les meilleures cond itions ; tous les j ours les
Pins larices, les Pins maritimes, sont vendus il Gènes comme
bois des .\Ipes, et ils viennen t pour la plupa rt de Corse. Les
forêts d'Anone cl de Vizzavona son t remarqu ables en tre toutes ;
12
1I0LL.4.~D"; ,
et combien d'autres depuis des centaines d'années n'ont point
YU la hache du bùcheron, A mi-côte, le Chène-li ége et le Chêne
vert font la richesse des forêts ; plus bas est le P érussier ct
l'Oliyier sauvage.
Le Gené vrier est l'objet d'un commerce important dans les
golfes de Galeria, Girolata et de Porto.
Le Citronnier , l'Oran ger et le Cédratier sont actuellement
cultivés avec le plus g-rand soin au Cap et dans la Balag-ne. Il en
est de même de la Vitme
et de l'Olivi er. Le )Iùrier -v est écale<
<
ment bien cultivé.
Le Châtaignier offre dans les vall ées d'Alezani, d'Orezzu et
en bien d'autres points, des troncs plus que séculaires,
Cc sont les Labiées et les Caryophyll èes qui dominent dan,
l'Ile ; favorisées pal' un climat chaud. constant. un sol riche.
elles l'épandent les odeur> les plus pénétrante> et le> plu,
agréables, Et combien d'autres plante> réjouissent la vue par
les éclatantes couleurs de leurs Heurs et embaument l'ail' de
leurs doux parfums!
Partout on voit les Bruyères aux espèces varié es; le )Iyrte,
qui devient ici un arb risseau du plus bel aspect; l'Arbousier,
le 1I0ux, qui deviennent des arbres en Corse, Le Gen èt, les
Cy,te" les Lentisques et les Térébinthes composent les nombreux maquis des montagnes. Et de nombreuses "allées sont
èrnaill ées de bouquets de Lauriers-roses escort és des Tamarix
sur le, bords de la mer,
Des ~la hacécs, des Solan ées, des Orchidées , de 1IO!JI1.U"C Ll SCS
Digitales répandent partout le charme de leurs belles lieurs,
Il u'est point jusqu'aux plante, gra"es qui ne soient abondante, dans l'He, L' 01'//11 1;', Dillcnii, ou grande Haqueue,
donne en abondance la figue de Barbarie ; L lgllre americuna,
ou faux Aloès, y forme des haies touffues et du plus bel aspect.
Et puis que d'a utre, plantes on pourra it y cultiver, Partout
le Coton , am age se montre jusqu'a 200 et joo mètre, d'altitude ; d'apre- cela, il semble qu'on poun'ait y fai re la culture
du Coton, La Canne à sucre, l'Ananas l'Indigo, y viennent
très-bien.
.u m CLE .\ 0
7!.
13
Le littoral de la Corse présente malheureusement de nomGÉOLOG IE DE LA COR, E,
breux ;'lan~~ va-eux ; ruai s, depuis f{uelq tlè:' un n.. -es, un :-'<lY;.U11
m édecin corse, )1. Carlotti, a entrepris d'e n rendre le voisinage
moiu- dangereux en y plantant l' E//CII/f/PIUS tilolmh!», lequel
s'y d éveloppe très-hien.
Les Alpes et les Pyrénées sont connues de, botanistes : qu'ils
se rendent en Corse, et cc petit pays se charge de leur ménager
d'agréable, surprises, de leur four nir sûrement de nombreuses
vari ètè - nomelles.
Je terminerai ce tr op court aperçn de la botanique de la
Corse en signalant une plante médicinale, la )l on55e de Corse
(r;i!!arl inll llelminihochortom, C'est une .\ I~u e aux frondes
tubu leuses, bifurquées ou trifu rquées, hlanchàtres ct noiràt ...:s
au som met seu lement, et usitée contre- les vers intestinaux. De5
analyses nom ont indiqué la pr ésence de l'iode, ainsi qu'on
l'avait dt'j'l signalé ; nous confi rmons donc le fait. C'est '1 la
présence de cc m étalloide 'luïl faut attribu er il cette plante
tous se, bon, effets. Le Gi!!a n ina llctminthochorton, très-hygrométrique, a une odeur très-forte de marais,
Z OOLOGIE, - II n'enIre pa, dans notre cadre de décrire le,
nombreusesespèces animale' (le l'Ile ou de' caux qui la haignent.
Cependant nous fero ns remal'quer que toutes ses e,pèces indigène:- sont Je petite taille : exemple. :-'C:5 Chevaux, 5C5 Breufs,
sc, )(outons remarquables par leur laine non fri 'l,e, etc... . Et
l'on sait 'l'IC le Cerf dc Corse est le plu;; petit de tau, Il" Cerfs
de montagnes, De tous les animaux carnassiers, il n'y a, à l'état
sauvage , que le Benard.
I.e Moutlon y vit sur les monts le, plus élevés ; il habite constamment la limite des neiges; les femelles mettent bas dans
le mois de mai. e 1 5L1 l' la neige.
Le Sanglier est assez abondant dans la Filosorrna, le, montagnes de Girolata et des environ, d'Otta.
Le Lièvre, la Perdrix rouge, la Caille, le )Ierle, tel est le
gibier le plu, commun.
Le sommet des mont, gl<lnitiqnes est hanté par l'Aigle royal
et le Vuutour : plu, ha;; on trouve le Faucon, la Bu-e. 1'1::1'''1''
14
1I01,L." ~DE ,
riel', le Duc, le Chat-huant, etc. : ct sur les côtes. le lIéron,
la Cigogne, le )Iartin-pécheur, etc.
On y trouve de nombreuses variétés d'Annelés et de )101Jusques terrestres.
Les eaux de:' côtes sont riches en Zoophytes.
Un grand nombre de, Mollusques et des Annélides que l'on
y rencontre ont été décrits par Peyraudeau, qui y a trouvé également plus de cinquante espèces de Crustac és.
Les Poissons de mer, d'étang et de rivière sont nombreux.
On y trouve de, Tortue, de mer, d'eau douce et de terre.
Enfi n, le sol de la Corse renferme les plus belles roches et les
minerai, le, plu, précieux.
A l'ouest de la chaîne primordiale, on trouve surtout des
roches éruptives, granites et porphyres. On y l'oit aussi le bassin sédimentaire de Galeria, Girolata et Osani. A l'est de celle
même chaîne primordiale. on a de nombreux d épôts sédimentaires dont les plu- anciens sont traversé s par les roches éruptires suivantes : pegmatite. serpentine, euphotide, avec la
vari ét é dite smaragdite ou rerde di Corsica .
Xous décrirons d'abord les terrains de la côte occidentale.
15
EIII'ii'ol1s de l'Argentella et du Capitello . - A la marine de
Crovani, on a des alluvions reposant au nord SUl' une roche gra nitique. au sud sur des schistes luisants (1). C'est sur eux que
sont les constructions de l'usine ùe l'Argentella. A 400 mètres
à l'est du barrage Collas, on l'oit dans ces schistes un fil on de
serpentine imprégnée de quartz et de philipsite. Plus à l'est ,
les schistes sont ocreux, et dans le bas des monts Argentella
ils sont terreux. Ils se perdent bientôt de ce côté au contact de
la roche granitique renfermant de la galène lamellaire et de la
philipsite, le tout composant le principal gisement métallurgique de l'Argentella. Souvent les schistes luisants sont en position verticale, mais l'ensemble des couches est risiblement
incliné de l'ouest l'est. Ces schistes s'étendent ensuite au sud,
et bientôt on les voit alterner arec des grès et de l'ares bancs de
calcaire cristallin . En ce point, à l'est et " l'ouest, sont de gros
monticules d' une roche éruptive formée de quartz granulitique,
quartz en globules à extinction complète, fer oligiste. Plus
au sud, ces terrains schisteux tendent à disparaitre sous
celle roche éruptive . Les dépôts sédimentaires vont ainsi
en se rétrécissant de plus en plus jusqu'au col dominant au
sud, le Capitello. Au col même, les terrains schisteux ont à
GÉOLOG IE DE LA CORSE.
à
III
DESCRlPTl OX DES TERR.I! XS DU RISS!X DE GALER!.I , GIROLI TA
ET OS.\ :\I.
Si des monts Argentella, situés " l'O. du monte Ladroncello et non loind e la marine de Crovan i ou de l'Ogliastronc cl),
nous tirons une ligne dirigée du X. au S. et aboutissantà l'E . de
Curzo, toute la partie de l'ile située entre cette ligne et la côte
appartiendra au bassin que nous allons décrire (:1) : .
( 1) La plupart des villages corses
500t
placés il quelques kilomètres de la
mer, cach és dans les creux que pr ésentent les flancs des vallées tra nsversales.
Celles-ci donnent touours passage à quelques cours d'eau qui forment, :'1 leur
entr ée dans la mer, avec les pointes des deux chaînes de montagnes lat érales
Je la vallée, u ne anse, une baie ou un golfe. C'est ce que les indigènes d ési gnent
sous le nom demari lle.
( ~) \"oy. la tarte annexée à cet ouvrage.
.U:'TfCLE ~ ~
2.
(1) On a chc ist ce nom de schistes luisa nts, parce que les roches quiforment
ces terrains inférieurs de l'ile affectent les colorations les plus diverses. On peut
admettr e que la hase est form ée par des gneiss composes de feldspath, de
quartz t>t SUlt OUt de mica. L'ensemble des gneiss, franchement schiste ux, est
souvent plisse en zigzags. Le plus souvent la base de s schistes luis ants est un
gneiss protogénique ou protogyue schisteuse. Sur ces a.... sis es. on voit des
tal cschistes, tendres, doux au toucher, onctueux, d'un blanc verdân-..., ûbreux
ou compacte:', insolubles dans les acides, et donnant souvent la st éat ite. Ees
dépôts alternent avec de la serpentine schisteuse, qui est décomposée par HCI
et S03,HO, à eclat résin eux, gras, brillant, et passant il. la pierre ollaire (Tofstein).
Enfin, dans le haut, ces roches alternent avec des phyllades très- ûssiles, cohérente:" à rassure nette, et très-propres à faire des dalles , souvent d'un vert
sombre, mais susceptibles de prendre de nombreuses teintes, comme le bleu,
le rouge fonc é, le violet, le gris, etc.. . Ces roches se présement sur une grande
épaisseur et sont riches en minerais, tels que : sulfures de fer, sulfures de
cuin e, sulfure de plomb, sulfure d'antimoine, sulfure de mercure, etc.; avec
quelques oxydes de fer, d'an timoine. de manganèse, etc., et du cuivre natif
(à Linguizetta) .
1I0LL.U Dl~ .
16
peine 50 mètre, de largeur ; à l'est et '1 l'ouest, sont de f!rande~
masses de roche, éruptives. Au sud du col. le, schistes se développent de nouveau et forment tout le bas du Capitcllo. Ilaus
ce, schistes on a construit deux fOUI', à chaux. En s'élevant il l'est vers la tour du Chevalier }Iargino, on l'encontre
'1 mi-côte et sur les schistes de gros bancs de calcaire gris
de fumée, ar ec de nombreux fragments d' Encrines et des
Polypiers. Pareto a signalé dans ces terrain, un gisement
fossilifère qu'il décrit ainsi: « l'l'ès du lieu appelé Fornello,
» situé SUI' la pointc au-dessus de Galeria, il me fut donné de
» voir '1 la partie supérieure de la formation, ct probablement
» lui étant superpos é, un banc d'un calcaire subcristalliu, f!ri s
» de fumée, assez compacte, avec de nombreuxfragments d'En» erines peu déterminables. » Avec ces indications, il m'a toujours été impossible de retrouver le gisement de Pareto. }Iais,
aujourd'hui que le hasard m'a fait trouver le Capitello, je crois
que c'est le point décrit pal' ce géologue. Depuis, }1. Kock.
ex-directeur des hauts fourneaux de Toga, m'a dit connaltre cc
aisement ct l'avoir montré à }DI. Villot et Locard. Voici cc quc
m'écrirait ce dernier, le -18 septembre 18ï4 : « Dans uu rOY"If!e
» que je fis au printemps -1868, avec }I. Ch. Koek, directeur
» des forces dc Toga, nous découvrlmes près de Galeria, SUI' la
» côte oc~identa le~ dans une petite carri ère située sur la 111011» tagne, des fossiles carboniférien-, dans un calcaire gri-,
» bleuâtre, pre"quc noir, "ciné de petits fi laments de carbonate
» de chaux. L'an née suivante, j'enrayai ces fossiles à
» } I. Ed. Pellat, qui les communiqua d'ab ord à )1. de \"er» neuil, puis ensuite à )1. Fischer, qui eut l'obligeance de 1IIe
» les déterminer : il r reconnut des Encrines, des Spirifer, des
» Chonetes, un bras' de Crustacé, etc. Sa conclusion était que
» ce niveau appartenait au carhoniférien supérieur. » C'est iiI
un fait d'une grande importance au point de m e de la géologié
de la Corse.
Ces couches de calcaireet de schistes sont presque verticales ;
elles sont recon"ertes pal' un poudingue au-dessus duquel est
un porphyre l'ose. Ile kll e sorte que l'on il (\'Dy. la coulll' '1) :
Environs de la Sposat« et du Fanqo, - Au sud du Capitello,
la vall ée sc resserre con sidé rable ment , ct hient ùt les d('pùf s
sédimentaires disparais-eut complètement sous le porphyre, de
sorte qu'en arrivant sur la route ou ne voit plus que cette derni ère roc he .
~
.\ Il Tll: LE .\ 0 ~ .
'1ï
GEOLOGIE nE LA CORs E.
10 S. Schistes l uisants
_.. . èpaiss. moy. 130 mètres.
20 C. Canes de calcaire m-is de fumé" , al ternan t a re c
des lits de 5t'h i";e,,. Le calcaire , d' un gr i" de
fumée, renfer me de nomln-cux fra gments de Cri .
noldes et de Polypiers. C'est dan s cee couches
q ue l'on a tr ou vé les fossiles d éterminé s par
) 1. Fischer et rec onnus comme caract érisa nt le
car bonifère supéri eur . . . . . '. ""
épais s. In0Y' 100
30 C' . Poudi ngu e
,....... .... ... .. .... ... ... .
3
40 <p. Porph yre.
f
Si du haut du Capitello on tourne au sud le monte }Iargino.
on trouve les schistes luisants entre des fil ons de porphyres. Le
long de la Sposata et du Fango, on retrouve le calcaire, mai,
très-modifiè ; tellement que }1. de Grandsaignes a cru qu'il
était d'origine éruptive (1 ) . Dans le bas, cntre la Sposata et le
Fanee, sontde nombreux mamelons de calcaire et de schistes
traY~rsés par des porphyres. Ces schistes sont très-pyriteux. On
y trouve surtout du bisulfure de fer, de la chalkopyrite, de la
philipsitc, etc. Remarquons que les porphyres s' élèvent vers
la chaine primordiale et l'out formel' presque toute la masse
du Tafonato et du Ciuto; ils s'étendent même il l'est de ces monts
et sont communs dans le Xiolo, Ce plateau, situé " envi ron
:WOOmètres d'altitude, a ét é déflni par Barra l « uu laboratoire
)) naturel de miné ru loaie. )) On r tl'01H'C un grand nombre de
roches granitiques et po'·phYTjq~es. D'après l'abbé Galetti (2),
ou y l'oit même de l'anthracite dans le canton de Calacuccia.
On trouve également, « dam uu endroit appelé ralle dei
» Stazno, au centre m èm e du vall on, vers le point où il se ter)) mine en entonnoir, une !:!"l'OSSC masse de rocher presque
» toute agatiûè e, que Barral croit formée d' un assemblage dé
( 1) Tabar. de û rundsai gnes, Bull. Soc.
(J~ ot.
p. :!l iX.
(:! l I: abh.: .\: Ig"C' l~: d d i , lI i... foiJ"e d l'
lit
C OI·SI' .
de Fr ance,
~ .,
:,,:rif', t. :\ \\.1,
'18
HOLL":\DE .
» coquilles» (l ). Ce renseignement était trop précieux pour ne
pas avoir cherché " le vérifier . }Ialheureusement il m'a été
impossible de mettre la main sur ce gisement. Cependant notre
vieil aut eur est très-consciencieux ; son mèrnoire est plein dc
faits exacts qu e j'ai souvent contrôlé s. C'est pourq uoi il m'a
paru n écessaire de rapporter le passage cité plus hau t, dans
l'espoir quc ceux qu i viendront après nous seront plus heureux.
Si ce fait était exact, il serait une confirmat ion de plus des conclusions que nous donnerons plus loin (2).
De la marine de Crorani ri la pointe du Ciuttone.- Revenons
à l'oue st, à la marine de Crovani, et dirigeons-nous vers la
pointe du Ciu ttone, située au sud de cette mar ine. Les schistes
luisants deviennen t très-abondants aussitôt après l' usine de
l'Argentella .
Ils alt ernent avec de faibles bancs de calcaire ou de grès.
Ces dépôt s sédimentaires sont ici travers és par de nombre ux
filous de porph yres. Les schistes se rencontrent ainsi par bandes
au milieu de ces porph yres jusqu'au golfe de Galeria.
Encirons de Galeria. - La pointe du Ciuttone est séparée de
la tour de Galeria par les alluvions du Fango et de la Sposata .
A la tour mèrne , on trouve un porphyre gris rosé, à grands
orbes, dont plusieurs mesurent plus de 0''',40 de diamètre. Au
sud de la tour , ce porph yre gris rosé est à plus petits orbes et
franchement rosé. Il a pour composition : concré tions orbic ulaires de feldspath monoclinique rosé, associé à du feldspat h
transparent , grisâtre, rempli de petits microlithes prismatiques,
légèrement verdà tres ou de granules, ou de prismes de limonite , ch lorite . J quelqu es mètres au nord de la tour, il renferme une bande de porphyre couleur lie de vin. Ce filon rappelle ceux que l'on voit vers Girolata . Cette roche éruptive
est formée par u ne matière amorphe semée de granules d'hématite en tralnées fluidales ; quartz ancien, quart z récent granulitique ; concrétions quar tzeuses sph érolithiques.
(1) Barral, loc. cil.
(2) L'anthracite a été également signalé par )1, Coquand en plusieurs points
de l'arrondis sement de Corte (Bult. Soc. geoi. de France, 3t s ér., t. IV. p. 1.1.8).
.\IôTlCU: ~; .
2.
GÉOLOG IE nE LA CORSE .
19
Vers Galeria, les alluvions anciennes et le diluvium sont en
quautité ; ils reposent sur le porphyre gris rosé, globul eu x.
Cette roche éruptive compo, e les monts qu i fo rment l'immense
hémicycle au bas dn quel sont Calca et Galeria . A l'ouest, on
retrouve au milieu du porphyre les schistes du nord du
Ciuttone. Il, s'y présentent avec les même s caractères miné ralogiques. On peut les suivre par le sent ier de Galeria" Girolata . en passant par le col de Portogliato, jusqu'au golfe de
Focolara. Yers le haut de celui-ci, on rencontre un calcaire tout
veiné de quartz et très-altéré.
Du golfe de Focolara ri Tl Forno , - En remontant la "allée
de la mar ine de Focolara , on tr ouve un granite à grands cristaux de feldspath rose, qui nous mène " la Bocca della Fuata
(altit. :3:38 mètr es) . Au sud de celle-ci on retrouve le calcaire
veiné de quartz cité plus haut.
Les schistes sont ici abondants..\ l'ouest du col. au pied du
rocher de porphyre formant la crèt e d' II Forne , est un calcaire noir , schisteux, avec petits fil et, d'an thracite. Il Forno
est le commencement de la petite presqu' He se terminan t à la
punta Rossa . On y tr ouve d'énormes filon, d'une roche éruptive, ayant pour composition : quartz en grands cristaux,
feldspath monocliniqu e inûltré de quartz ; sph èrolithes de quartz,
crista ux peu nombreux, distincts ; microlith es d'act inote ; fer
oligiste .
ROI/te de le Canne ail col de Parma, - Revenons II Galeria
et dir igeons-nous il l'est , en prenant le chemin qui ra rejoindre
la route nat ional e au pont du Fango, A notre dr oite nous verron s
de grands ama s de porphyre rose, Xous l'avo ns déjà dit, cette
roche est formée pal' des concrétions orbic ulaires de feldspath
monocl inique rosé, associé il du feld spath transparent gri ~ùtl'e ,
l'empli de petits microlithes prismatiq ues, légèrement verdâtres
ou de gran ules ou de prismes de limonite, chlorite , A 2 ~ kilomètres il l'est du pout , la l'OU te se dirige brusquement vers
I" sud; 1.00 mètres plus loin, on retrouve les schistes d u Capitello . Au delà, il l'est de la route, sont de fortes montagnes
formées pal' le porp hyre rose à concrétions orbiculaires, tra -
20
V. Poudingue avec cailloux de la grosseur du
versé souvent par un porphyre vert pyriteux. .\ u nord du pont
jeté surle torrent de le Canne. ce, fait, sont d'une ~I'a n rl e netueté. .\ u kilometreI ûû, on retrouve le, schistes luisant- t ruvers és par un porphyre gris rosé, de telle sorte que l'on a :
Por phyre gris rose.... .. .... .. .... . . . .
Schistes terreux verdâtres
_
épaiss. moy.
_. ... ...
Porphyre rose. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . .
: h istes . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . .. . . . . . .. . . . . . . . . . .
\
C'.
: :; mètres .
100
~
•
épmss. nloy.
ave c bancs Je calc aire veiné dl'
(
1. Schistes luisants .
,
~ . Schistes
\
~':I.
quartz
.
:t :' histes luisa nts verts
.
~. Schistes noirs tout plissés, :1.,.('<, lits J,. calcaire noir vemé de quartz. . .
.
a. Porphyre cris rosé
.
(J. :'chi~t;s n~irs avec lits Je calcaire vein é Je
$11.
-;.
<",
S"/.
0.
quartz
C.
__
.
S histes noirs avec bancs de gr ès vert et
Je calcaire noir
_
_.
X. Cal caire noir ~ hi s 1t: m:, an:c tlllprcillh ':;
dt' SplUMlOpteris e t autres planle;; dé
r~ pv'1 u ~' houillt-r
"
.
..u:TICI.E \ 0 : .
.,.,
.
\ t i . Gres verdâtre empâtant des cailloux de
1
schistes e l de cal caires
.
Épaisseur totale . . ...
1:;
.\u sud du col de l' arma, on ne tarde pas " trouver un granite avec grands cristaux de feldspath rose ; cnfi n le pOl'ph~ re
rose à concrétions orbiculaires réapparait vers le sud. .\ prè;
de nombreux lacets, la route arrive au col de la Croix ,
E ncirons de Girolata. - Xous avons parlé plus hant d' Il
Forno ; an sud-est des monts qui le forment, est Ie hameau d.'
Cirolata . Dans tout le grand creux qui part de Girolata ponr
aller au col de Panna, aux ravins de la Tuara ct d' Espano j u;qu'au col de la Croix, on rencontre des schiste, noi rs luisants,
avec banc, de calcaire dans le haut, le toul très-bouleversé par
les porphyres.
.\ n sud du ravin d' Espano est le col de la Croix, situé à
'l i 'l mètres d'alt itude. La route nationale y pa-se, ct l'on peut
y relever du nord au sud, par Je versant 1I0rd, la cOllpe suivante (roy. la coupc .i) :
poing
.
10. û r ès vert feuilleté"
.
J Il . Poudi ng ue à cailloux de la grosseur d'une
noix
t'''
Porphyre gris rose.
S. S'.
21
GÉOLO GIE !JE LA COIISE.
1I 0 L L."DE .
tS5 mètres.
Au sud du col de la Croix, est le ravin d'Osani, ou non,
allons retrouver les mèrnes terra ins, mais avec des couches
d'anthracite.
Encirons ,( Usa/l i. - La route nationale, cn quittant le col
de la Croix , sc dirige à 1" est et pa>:;e au-dessus du ravin d'Osani.
.\ ~OO mètre" environ au sud de la route, on a le" l'CSte, de
deux galeries cl d'un puits ayant servi " l'exploitation de l'an thra cite. Ces galeries
et ce puits sont creusé; dans!" grès vert
c
cl les calcaire; noir, schisteux.
Ici ces couches renferment en assez grande quant ité de
l'anthracite. Les couches de calcaires, d'anthracite et de grès
sont inclinées du X. au S. Dans le bas du ravin, les mêmes
couches d'anthracite renferment de nombreux rognon, de
sperkise, En ce point, on trouve des empreintes de plantes,
telles que Xerroptcris tenuifolia et des Splucnopteris,
Plus au sud, le grès vert à gros grai ns, empâtant des cailloux de calcaire, est la roche dominante, " crs les mont; d'O-ani, si curieux par leurs grottes granitiques, avec petites stalactites de calcaire, on retrouve les calcaires noirs schisteux ct le
charbon. Il en est de mèrne dans le ravin d'Espano ct le bas de
la Tuara. A l'est du puits d'Osani, on voit surtout des calcaires
noirs schisteux,
On remarqn c dans le puits, au ravin d'Osani, plusieurs couches d'anthracite se superposant ct alternant avec des calcaires,
On retrouve donc "ers Girolata . le col de la Croix ct le ravin
d'O-uni. les schistes luisants du ravin du Capitello, tandis qnc
le calcaire gris de fumé e, arec nombreux fragm cnts de Crinoïdes
ct autres fo""i!es, manque. Cc qni cependant ne veut pas dire
qnïlmanquc au sud dc cc petil ba""in primairc.
<
22
1I0LL.•,:~DE.
GÉOLOGIE DE LA CORSE.
En effet , il 500 mètres du pont situé sur la route nationale,
à 2 kilomètres à l'ouest de Curzo, on voit des schistes luisants,
» q uartz. Comme nous traitons cette roche dans les vues l€::,
» plus générales de ses associations géographiques, nous peu-
avec quelques bancs de calcaires noirs, supporter un calcaire
légèrement cristallin, d'un bleu cendré, lequel est sans doute
l'analogue de celui du Capitello; stratigra phiquement, il en
occupe la place. .Je n'y ai pas trouvéde fossiles. Et c'est sur cc
calcaire que reposent les calcaires noirs schisteux et les grès
avec anthracite. Au nord de Curzo, vers le monte Capo alla
)Iadia, on a absolument la mème disposition.
De ces faits il résulte que les terrains primaires sont représentés sur la côte occidentale de l'lie de Corse. On a, en allant
de bas en haut :
Des schistes luisants,
2" Un calcaire gris de fumée, avec fossiles du carhouilérieu
supérieur .
3" Les terrains houillers avec anthracite pyriteux, alternant
avec du calcaire et un grès verd âtre (1).
Ces dépôts primaires ont été fortement bouleversés pal' des
porphyres, lesquels forment la majeure partie du Cinto, du
Tafonato, etc., qui sont les montagnes les plus élevées de l'Ile.
De telle sorte qu' il est permis d'admettre que cette région a
été formée il la fin de la période houillère, et qu'elle est l'estée
depuis hors de l'eau, attendu qu'il n'y a plus de ce côté aucun
dépôt sédimentaire à partir des terrains houillers.
Roches crnptire»J'011!h!Jriqlles de ce bassin primaire.- Dans
un myage que Gueymard fi t en Corse en '1820 (2), eu compagnie d'un chef mineur et de plusieurs OUrriCI'5 , ccl ingénieur
explora avec le plus grand soin les environs de Galeria et de
Girolata, à l'effet de se rendre bien compte du gisement des
porphyres globuleux.
« Les parties constituantes essentielles du porphyre globu)) leux, dit-il, déterminées par )1. )Iontiero sont : feldspath ct
)) sons qu' il faut lui ajouter un troisième élément, qui est le
)) talc.
» JI est nécessaire d'examiner deux choses dans le 1'01') phyre globuleux : les noyaux ou globes, et le ciment qui
» les lie.
» En général , les éléments du ciment sont pen discernables,
» et ce n'est que par analogie qu'on sait qu'ils consistent en
» feldspath et quar tz. Ceux des globes radiés sont ponr la plu» part visibles à l'œil. Ils le sont encore dans ceux il couches
» concentriques, quand le diamètre excède 4 pouces ; mais
.[ <.1
(J ) Dans la carte g éologique d'André Dumont (E. Xoblct, éditeur), la partie
de l'Ile comprenant les dépô ts l , ~ ct 3 est teint ée cornille apparte nant ~IU carbonifèricn supérieur.
(2) Gueymard , loc. ci t , (aux archives d'Ajaccio).
..\RTICLE :,\0 2.
•
Xl
au-dessous le tissu en est si tin, (lue la matière lie prés en te
» plus qu'un tout homogène. Les globes sont en général plus
» colorés 'lue le fond ou ciment. ct surtout dans les vari étés. où
}) ils n'ont que quelques lignes. Comme ces roches gisent an
» milieu des granites et des eurites ; comme les eurites memes
» sont colorés par le talc, qui est comme tondu dans la masse,
» on ne peut conclure géologiquement que la couleur des 1'01'» phyres globuleux est dne à la même substance. Les éléments
» sont donc le feldspath part ie dominante, le quartz, et enfi n le
a talc ou mica, partie colorante ; mais ces principes étant ceux
» de l'eurite, il ne faut voir dans les l'oches dont il est question
» que la première. avec une contexture particulière.
» On pourra objecter que ces masses de porphyres globnleux
» ne sont pas parfaitement homogènes, que les éléments sont
» tantôt discernabl es, tantôt invisibles. Onpeut répondre 'ln'en
» géologie on ne tient pas compte de ces petites circonstances.
» qu'il ne faut att ribuer qu'il une force de cristallisation un peu
» différente. Et d'ailleurs quel est l'eurite dans lequel on
» n'aperçoit pas quelquefois les él èmeuts? Cette natu re de roche
» Ile sc distingue du granite à grains très-fins flu e par les pass sage-, et ce n'est que par analogie ou parce que les élé» ments sc laissent surprendre à l'n-il que l'on reconnaî t
» l'eurite.
» Puisque le nom de porphyre globuleux a été reconnu
2·"
1101.1.:"'0":.
• impropre el 'l'Je celIl i de pyrom èride ( 1) Ile l'eut convenir
s davantage, en cc qu'il est trop Yag u e ~ on doit, ce me semble,
» le chercher el dan, Si composition el dan, sa contexture,
» Dan>" ce ca" le nom deurite globuleux convient parla ile» meut" cette roche, et je le conserverai dan. toute l'étendue
» de cette relation.
) JI existe en Corse plusieurs vari étés de ce, roches qui sont
• bien int éressantes. Cne courte description devient ici né ces}) saire, pour ne pas y revenir toutes les fois qu'on les rencon) trera et pour embrasser tout de suite leur ensemble ;
(, Eurùe globuleux à gros glwu le..
s Les orbe, sont de la gro»eur d'une bombe ct plus ra re-
ment au-dessous du roiume d'un boulet. Le ciment est lin
• eurite gli,ùtre. et les globules d'u ne couleur un peu l'Ill:'
) foncée sont form és de couches concentriques, Le. élément.
" à très-petits grains sont souvent discernables.
»
~o
Eurite globulRux à moyens globules.
» Le. orbe. ont depuis un demi-pouce de diamètre jusqu'à
» deux pouces et demi. Le ciment euritique est surcharg é de
» feldspath . Sa couleur ordinaire est le jaune sale. Les globules
» sont tantôt radié, ct tantôt par couches concentriques. Les
» premiers ont une teinte de jaune gris âtre ct leurs éléments
» sont souvent visi bles. Ils Ilele sont pa:' dans les derniers dont
» la couleur est jaunâtre.
3' Eurite g!obuleux li petits qlotnue».
» Les orbe, ont depuis la grosseur d' une noisette jusqu',
» celle de la tète d'une épingle. Je ne sais pas si celle formation
• e;t connue et je vais donner quelque, détails.
) Le, circonstance. du gi,ement sont identiquement le;
» m êmes qne pour le:' vari été s précédentes. Ils n'en dillèrent
(1) Il est cependant J':si;!uc- sous le nom de P. pyrour éridc (P. orbiculaire.
P. Xapoléou} par la plupart des auteurs.
..\r:TIt:I.E :-; 0 :!.
25
» quc pal' la couleur et par la proportion de:' éléments, En gé" néral le:' globules ont une teinte violacée plu. ou moins
) foncée, el c'est au talc ou mica il qui il faut attribuer
» cette couleur . Le fond de la roche est blanchâtre, gris âtre ou
» jaunàtre. Dan. cette variété, le. élément. ne sont nullement
» discernables, et dan. un même filon tou. le. globule. ont
» il peu pré:' la même gro»eur. Il n'en e51 pa, de même de la
• deuxième variété, où l'on trouve souvent, au milieu de gros
» globule" b petit, de la troisième et identiquement le,
) méme:' par la composition, la structure et la couleur (1). »
Cc. porphyre, ont joué un l'ole consid éra ble dan. la formation de lïle de Corse ; ils sont de l' époque carboniférienne ; il
était donc de toute nécessité d'en donner une analyse exacte.
Elle a ètè faite par )1. Fouqu é, professeur au Collège de
France.
Au nord de Girolata, vers Il Forne et le col della Fuata, sont
de grande> masses d'une roche formée par du quartz en grand.
cristaux, du feldspath monoclinique inflltrè de quartz, avec
sphêrolithes de quartz, cristaux peu nombreux, distincts ; microlithes d'actinote ; fer oligiste.
Dans le ravin de la Tuara , ver. le col de l'arma et plu. I'est,
rel':' Capo alla ~I adia , cette roche porphyrique est tra versée par
d'autres roche. éruptive, " pàte très-compacte et rosée. En voici
la composition ;
l' )Iatière amorphe remplie de concrétions siliceuses sous
forme de trainèes de petits prismes incolores, sans action sur la
lumière polaris ée ; touffe, siliceuses active. enveloppées de
plages grauulitique. de quartz ; concrétions chloritiques .
2> )Iatière amorphe semée de granules d'h ématite en traînée.
lluidales; quartz ancien, quartz récent grnnulitique; concrétions
quartzeuses sphèrolithiques.
.\ l' est de le Canne et du ravin de la Tuara, an sommet des
monts de Capo alla Madia et sur la crète de la chaine primordiale du Paglia Orba au monte Padro, on trouve une roche 1'01'GI::OI.OGIE !JE LA COH.E.
à
( 1) Gueymar d, foc. cil.
26
nOLL,':\'D.:.
phyrique dont la composition est : concrétions orbiculaires de
feldspath monoclinique rosé, associé i, du feld spath transparent ,
grisâtre, rempli de petits microlithes prismatiques légèrement
verd âtres ou de granules ou de prismes de limonite ; chlorite.
Ces roches porphyriques sont souvent à l'état compacte, souvent aussi en boules. Celte roche érupt ive est tonnée par un
feldspath triclinique, du pyroxène, de la chlorite.
Au Cinto, au Padro, etc., on trouve également une roche
formée par du quar tz gra nulitique. dn quartz en globules à
extinction complète, du fe r oligiste. Celte dernière roche sc rencontre depuis le ravin du Fango jusque dans le Xiolo.
Le monte Cinto, le monte Tafonato, le monte Padro.. ., renferment des fil ons énormes d'une roche formée de quartz ancien
et de quartz récent granulitique. Elle est en petites boules
grosses comme une noisette, rarement comme une noix.
Ces porphyres du bassin carbonifère de la côte occidentale
prennent une grande extension : on les rencontre souvent en
filons dans les granites de la chaine primordiale; mais ils forment surtout une grande masse, s' élevant dn bassin primaire
de la côte occidentale, vers le Cinto, le Pertuisato, le Tafonato.
On les retro uve dans le Xiolo, • On marche vers Albertaccie,
» et jusqu'à ce village on ne l'oit que la protogyne de Corte en» trecoup ée par de nombreux fil ons de grünstein (c'est une
» roche fo rmée de feldspath triclinique, de pyroxène et de
» chlorite, qui ont une tendance il sc décomposer en boules),
» Un quart d'heure plus loin, on trouve l'eurite globuleuse
» il tout petits globules , mais en cailloux épars, Comme
» quelques-uns sont anguleux, il y a lieu de croire que leur
» lieu natal n'est pas éloigné, mais qu'il nous est dérobé par la
» terre vég étale. Les petits globules, radiés du centre il la cir» conférence, sont violets dans une pâte blanch ûtro . Il est assez
» intéressant de rencontrer il cette hauteur la mèrne roche
» trouvée dans le pays de )Iarzolino et de Galeria, près de
» Ia mer ('1), »
(1) Gueymard, loc. cil .
Afl.T ICI.E
,,0 :2.
GI::OLOGIE IlE LA CO l: ~ E .
'27
Cc, porphyres s' étendent au nord vers le monte Ladroncello, le bois d'Asco, la Piedrella, le monte Padro" ,
L'apparition de ces porphyres a certainement joué un rôle
important dans la formation de la chaine primordiale de l'He de
Corse, A l'est de cette chaine, cc ne sont plus les roches éruptires qui dominent, mais bien des dépôts sédimentaires que
nous allons décrire ,
IV
PRE)II Ens Df;p ÔTS Si:DDl Eè\TAlRES DE LA CÔTE ORl Eè\TALE ,
Environs de Corte, - Corte, autrefois la capitale de l'He de
Corse, en est sensiblement le centre. Celte ville est situ ée sur
un rocher, au pied du Tavignano ; ce dernier fleuve y reçoit le
principal cours d'eau venant du Rotondo, la Restonica. Si nous
pénétrons dans la gorge formée par celle riviè re, nous trouvel'ons des couches de calcaire et de schistes luisants s'élevant
vers les montagnes primordiales. Les schistes luisants qui en
forment la hase reposent sur la protogyne il 2 ou ;) kilomètres
environ du confl uent de la Ilestonicn avec le Tavignano.
La protogyne forme ici une masse de plusieurs kilomètres
d' épaisseur, ct sur elle reposent les schistes luisants, Je n'ai
jamais vu la protogyue pén ètrer en fil ons dans les schistes ; mais
au contraire , au contact de ces l'oches, j'ai toujours constaté
'ln'elles se conduisaient comme deux dépôts s édimentaires, Au
contact mème de ces deux l'oches, la protogyne a la cornposilion suivante : quartz en grains il contours zrossièrement cristallins ; feldspat h monoclinique alt érè, l'empli de petits cristau x
très-légèrement verdâtres, allongés, flexibles, éteignant suivant
la longueur ; feldspath triclinique, id.; muscovite, tale vert
dichroïque arec inclusions verdâ tres troubles (sph ène alt èrè") ;
débris de sphèue.
Il semble que les schistes aient stratigraphiquement succédé
'1la protogyuc. Ces schistes luisants ont ici pour composition :
quartz en g l'a i n ~ moulés les uns sur les autres, ma is grossière<
<
28
n OLLUCDE.
ment cristallins ; feldspat hs altér és remplis d'inclusions cristallines très-l èzèrement
verdâtres, éteicnant
suivant la longueur "
c
c c
biotite, talc , chlorite, limonite.
La protogyne est souvent schisteuse, stra tifi ée en couches
variant de quelque s centimètres il plusieurs mètres d'épaisseur.
Cependant, vers le haut des monts, elle est en masse. On Y'distingue alors facilement : Je feldspath, le quartz, le mica et plus
difficilement le talc.
Les schistes luisants commencent dans la Bestonica, vers la
chapelle Sainte-Jlarie. Ils renferment de petites couches de ca lcaire cristallin, et sont souvent imprégnés de divers minerais.
Entre la chapelle Sainte-Jlarie et la chapelle Saint- Roch, ces
schistes renferment une belle assise de calcaire saccharoide,
souvent fibreux. griS<ltre, complètement privé de fossiles. .\ udessous de ces bancs de calcaire saccharoide, la roche a pour
composition : feldspath monoclinique altérè ; hornbl ende ;
quartz moulé sur des touffes cristallines ; diallage (inclusions
linéaires croisées); cordiérite bleue. Les schistes luisants se terminent par un calcaire noir, charbonn eux, cristallin, en bancs
variant de Oro,50 il 2 mètres d'épaisseur . On y trouve de nombreuses veines blanches de carbonate de chau x. Ce calcaire
forme le promontoire entre la Hestonica et le Tavignano, Sur
la rire droite de la Hestonica, il l'ouest, ce calcai re noir est
très-développé. A l'est, il s'arrè te quelques mètres du couvent
de Saint-François, où il est recouvert par des couche s de calcaire renfermant: Terebratula gregaria, Suess., Plicatulaintusstriatu, Dunk., fossiles de l'infra lias (-1 ).
De telle sorte que la coupe prise le long de la Hestonica, rive
droite, nous donne ('-oy. la coupe 3) :
à
JI. Protogyne.
S.
$1.
5:1•
Schistes luisants. avec de petits lits de calcaire
cristallin
_: épaiss. moy.
Calcaire saccharoïde . . .... . . . ... .. . . . . .. .. . . . .
..: histes luisant s, violac és, avec quelques veine s de
quartz e t nombreuses traces de minerais divers ,
300 m ètre s.
100
tiO
(1) \' o ~· . Comptes Tendus .lcad. des sciences. 20 septembre HG;:),
1,·506.
.-\RTICl.E :,,0 :L
t.
LXXXI,
29
GÉOLOGIE DE LA CORSE.
SHI. Sch istes lui..nnts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C. Calcaire noir , charbonneu x.
__
,. .. _
I. Ca lcai re avec Terebrtü ula grrgaria, Suess.. Plica-.
tui« intusstriata, Dunk.... .... . . .. . .. .. .. ...
Épaiss eu r totale... . .
2t5
1;;0
fj
tO tO mètres.
Pour nous rendre bien compte de la position stra tigra phique
des diverses assises relevées le long de la Restonica , suirons-les
au sud et au nord de Corte.
A l'ou est de la chapelle Sainte- ôlarie, le long de la Restonica,
on voit la prorogyne s'élever rapidement vers le monte Rotondo.
Les montagn es qu'elle forme sont très -a ccidentées, néanmoins
j'ai pu les parc ourir de cette chapelle au Razzo Bianco, rocher
situé au sud de Corte et de Sen-agio. Sur tout ce parcours, la
protogyne reste constamment inférieure aux schistes luisants et
ne les pénètre pas il la manière d'un filon . .\ u sud du Razzo
Bianco, la protogyne ra jusqu'au Vecchio, qui la sépare du
gran ite il petits cristau x de feldspath et de quart z, avec mica
noir.
Au nord de la Bestonica, la protogyne forme des monts de
,1200 " -1 500 mètres d'altitude, lesquels vont jusqu'au x montagnes de Castirla, entièrement Iorm èes par cette roche . Au
nord des montagnes de Castirla , la protogyne disparai t sous les
schistes luisants : ce fait existe de ces dernières montagnes il la
chaine du Tenda, allant du S. E au i'i . O., ou de Pietralba il la
mer. Les points culminants de cette chaine varient entre 1000
et 1500 mètres. Au sommet, la protogyne est franchement
gra nitoïde; sur les versants , elle devient schisteuse et est
recouver te par les schistes luisants.
La protogyne et les schistes luisants forment donc une large
bande appu yée sur le, rochers gran itiques. J'ai cherch é vainement il savoir si le granite avait travers éla protogyme, Au Razzo
Bianco, le calcaire saccharoïde est également intercalé dan s les
schistes luisants . La roche qui est au-dessous du calcaire saccharoïde au Razzo Bianco a pour composition : muscovite, talc,
quartz ancien et récent, calcite , feldspath triclinique, sphène
avec inclusions dans le talc.
H OL I..~ ~DE .
:30
GÉOLOGIE nE LA CORSE.
On trouve encore ce calca ire saccharoïde, au nord de Serrag io, au kilomètre 74 de la route de Lug o di Venaco il Corte.
Enfin, il apparstt a ussI il la surface du sol, au col Animanda,
situé au nord de Corte et il l' ouest de Soveria. Le calcaire saccharoïde formait autrefois une bande continue dirigée d u sud
au nord. Sa position stratigraphiqu e est définie par ce que nous
venons de dire . Il est intercalé dans les sch istes luisants inférieurs au calcaire noir cha rbonneux, crista llin, si bien développé il l' ouest des ruines du couvent de Saint-Fra nçois ; lequel
calca ire est recou vert, en cc point, pat' des dépôts infra liasiques,
ainsi qu'on l' a dit plus haut.
Le calcaire noir disparalt à quelques kilomètres au sud de
Corte . Il forme la maj eure partie du rocher sur lequel est le
château fort de cette ville. On le retrouve, au nord, vers le Tavignano . De là il décrit une courbe au ~ . E ., et vient form er avec
les schistes luisan ts, qu'il recouvre constamment, la base des
terrains de la petite chaîne de montagnes dirigée S, 0 N. E.
de Corte, au col de San-Quilico, col sit ué il la rencontre de la
route de Corte à Bastia et du chemin de Tralonca à Soveria.
Les couch es inférieures de cette petite chaîne de montagnes
sont par conséquent : les sch istes luisants et le calca ire noir
charbonneux. Su r ce dern ier point, on trouve un calcaire terreux, fissile, avec une lum achelle formée principalemen t par
Tercbnuula gregaria, Suess., Plicatula intusstriuta, Dunk .; des
fragm ents de Pentacrines, des dents de Poissons, etc . Cette
lumachelle renferme aussi Aoicalacontorta, P ortl . , c'est-à-dire
que l'on y trouve les fossiles caractéris tiques de l'intralias . Il
importe de bien noter ce lait, tout nouveau et capital pour la
géologie de la Corse. Nous trouvons l'infralias bien caracté risé
la o ù les auteurs voyaient du crétacé supé rieur \1) ou de l'éocène
moyen (2),
à
C'est ainsi que les schistes luisants, le calcaire saccharoide
et le calca ire noir charbonneux représent ent les terra ins inférieurs à l' époque jurassique, Ces dépôts inférieurs sont trè s(1) Élie de Beaumont et Duâ-énov, Cade geolu(jique de la France.
(~ ) Gossc ler, Coure elélltl!/ltaire de giolo!fie. carte annex ée à ce cours.
AltTICI.E ;.; 0 ~ .
:31
abondants SUl' la côte orientale de l'He de Corse. C'est pourquoi
la coupe de la Restonica et la présence de l'infralias au x environs de Corte nous seront d'u n grand secours pour étudier
et classer les dépôts si tourmentés de la Serra di Pigno et du
monte Piobetta, ainsi que ceux situés au sud de Corte.
Caillons de Sermano, de Piedicorte et de Ye::uni. - Au sudest de Cor te sont les can tons de Sermano, de P iedicorte ct de
Vezzani . Les montagnes ct les vallé es qu i en forment l'orographi e sont p"esque entièrement de schis tes luisants recouver ts
en un grand nombre de points par le calcaire noir char bonneux des environs de Cor te. Ces dépôts ont été très-boulevers és
pal' d'éno rm es typhons de serp entine ct quelques filons d'euphotide . La serpentine est également ab ondante aux environs de
Cor te, an milieu des schistes luisants .
Du pont du Vecchio, situ é an nord de Vivario, à Yezza ni, les
schis tes luisa nts sont en grande quantité. On y trouve de nombr euses traces de divers minet-ais, tels qu e : bisul fure de fer ,
ch alkopyrite, sulfure de plomb, oxydes de manganèse. La serpentine y forme de très- beaux filons. Au sud -est de Vezzani, les
schis tes luisants sont recouver ts par un calcaire noir cristallin .
Ce derni er est très-abondant SUl' les montagnes qui séparent la
ma ison Saharelli du Fiurn'orbo . Au sud du petit hameau de
San- Polo, le long de la route de Ghisoni, les schistes luisan ts,
travers ès par de nombreux filons de serp entine et d'euphotide ,
sc terminent par un calcaire schisteux tres-dur, tein té en rose
et traversé pal' un grand nombre de pet its filets de quar tz. Au
nord-ouest de Lugo di Xazz a, ces schistes et ce calc aire rosés
sont recouverts par un calcaire bl eu cristallin . C'est adossé à
ce calcaire que l' on retrouve , en cc point , l'horizon de l'Avieula
contorta, Portl. Les calcaires jurassiques sont ici peu développés ; néanm oins leur pré sence ici est d' une grande importan ce,
parce qu 'elle nous démontre que les ter rains des sch istes luisants et des calca ires cristallins de toute la por tion de l'li e comprenant les cantons de Piedicorte, de Vezzani et de Prunelli,
au moins pout" la partie nord de ce dernier , sont inférieurs
l'inlralias,
à
1I0 LL~:\DE ,
3':1
.lIonte Piobetta, - Au nord-est de Corte et au nord du Tavignano, est le monte Piobetta.Il a sans doute plus de l 500 mi-tres
d'altitude. Quoi qu'il en soit, il est le centre de plusieurs petites
cbalnes de montagn es, lesquelles forment uu grand nombre de
creux que l'on designe sous le nom de vallées, toutes bien habitees, riches en chàtaigniers énormes, principalement ceux
des vallées d'Orezza et d'Alezani. Les d épô ts sédimentaires
sont : des schistes luisants ; un calcaire noir, le plus souvent
grisâtre, cristallin, en gros bancs tra vers és de reines blanches
de carbonate de chaux. Avec les schistes luisants on trouve
quelquefoi s intercalée au milieu d'eux l'assise de calcaire saccharoïde de la Restonica , Je citerai comme exemple Ort iporio.
Le calcaire saecharoide y est même plus blanc qu'a la Restonica ; il pourrait être employéparles statuaires. Tous ces d épôts.
SUI' cette énorme surface, ont été très-bouleversé s par des roches
éruptives, principalement la serpentine et l'euphotide, On y
trouvede nombreux minerais, souvent eu assezgrande quantité :
par exemple le sulfure d'antimoine arec un peu d'oxyde, dans
la valléed' Alezani ; tandis qu'a l'est de )Ioïta on trouve le sulfure de cuivre et la chalkopyrite, voire même du cuivre natif,
comme a Linguizetta. Xous reviendrons sur ces faits après
la description des terrains sédimentaires.
La protogync se montre rarement de ce cèté ; lorsqu'elle
apparalt, elle est sous les schistes luisants, sans jamais les pénétrer à l'instar d'une roche éruptive .
Dans toutes ces nombreuses vall ées ou sur la crète des
chalnes de montagnes qui les forment, je n'ai rencontré nulle
part l'infralias, )Iais il est une roche qui a appelé mon attention plus que toutes les autres : je reux parler de la smara pdite,
qui constitue arec la saussurite la belle roche qu'on appelle
terde di Corsica (l ).
C'est une euphotide, a feldspath compacte, le plus souvent
d'u n blanc mat, quelquefois violacé, avec diallage d'u n beau
vert-émeraude. CeUe roche, susceptible d'un trés-beau poli,
( t) Leymerie,
Elements de minù alogie. p. 1(;:.
ARTICL!. ;.<0
'2 .
couse.
3:1
est en énormes fil ons dans le haut des vall ées d'Orezza et d'AI.-·
zani, Elle est au milieu des schistes luisants cl serait d'une
extraction facile, si elle n' était si dure. ( C'est aux Bomains
» que nous devons la découverte de cette iut éressante roche.
» particulière au 501 de la Corse. 115 en avaient orne la chapelle
» des )Iédicis il Florence. .uij ourd'hu i nous avons la certitude
• de nous procurer le verde di Corsica a un prix modéré, et
» nous pouvons l'employer aussi bien il la d écoration des palais
» et des gran ds édifices comme il l'ornement des demeures
»prirées (1) . »
Enfl n, je signalerai un bel amas de cristaux de quartz améthyste que l'on trouve vers les sources de l'.\l ezaui.
Encirons de Jlôrôsa!flia. - La belle vall ée d'Orezza, si remarquable par son eau ferrugineuse t.:!) et ses énormes chàtaigniers plus que centenaires, est s épar ée de la "allée de )1 0 1'0 saglia, patrie de l'illustre Paoli, par le massif montagneux
connu sous le nom de montagnes de Saint-Pierre.
Ce massif est presque tout de serpentine d'un vert sombre,
avec fil ets de quartz. Les schistes luisants et les calcaires out
été rejet és sur les flancs de la montagne. Sm' le versant ouest,
le calcaire noir charbonneux est bien représenté, ainsi 'I"e "ers
Castineta et Cnvignano. .\u nord de )Iorosaglia, les schistes
luisants , riches cn minerais de fer, renferment de beaux
filons de serpentine et d'euphotide. Le sulfure de fer est le
minerai le plus commun ; il abonde a Bisinchi : les indigènes
le connaissent sous le nom de pierre de rolcan , Bisinchi et les
environs sont sur de petits monts formés il la base par les
schistes luisants arec une forte inclinaison ; de nombreux filets
<: 1:OI.OGIE DE LA
( 1) Gueymnrd , loc. cil .
(:~) A l'e st de Stazzona, c.:;{ la source d'eau Ierru giueuse d'Orezza. JI en est
crO~·OIl S .\1. Poggiul e, il
n'en es t aucune en son genre. En effet, l'cau d 'Gr ezza ne contient pas moins de
1:: ceutlgranunes de sel ferrugineux par litre. tandis que Pyrmont n'en a gu ère
que j cemigranunes , Schwalbach : . et le Pouhoe de Spa. 9 seulement. Les
sources d'cam: min érale s et thermales sont abondantes en Corse; on cite avan- .
ta geus emen t celle :' de Pietra l'alla ou de Puzaicbe llo, d'I'rhalacone , de
Guagno, etc.
peu qui lui soient comparables, et même, si nous en
34
1I0LLUDE.
d' eau y pénètr en t, et en 'ISi 5 on y remarqua des glissements
considérables , glissements qu i prod uisirent de nomb reuses
crevasses et occasionn èrent des pertes assez sérieuses, Ces terrains de schistes luisants et de calcaire noir ou d' un bleu grisâtre constituent les dépôts sédimentaires des cantons de
Cam pile et de Vescovato.
..\. l'ouest de 110rosaglia, au kilomètre S6 de la rout e de
Piedorezza il Ponte alla Leccia, est le col de valle di Rostino.
Immédiatement il l'ou est de celui-ci , les schistes luisa nts
rosés sont recouverts par un grès vert schisteux, sur lequel
est un calcaire terreu x, fissile il la base, avec Tcrebrauda (jl'eqaria, Suess" Plicauda intusstriata, Dunk er , Aricula contortil , Portl . , et de nombreu x fragments de Pentacrines, de,
dents de Poissons ; en résumé, la lumachelle du couvent de
Saint-F rançois, des environs de Corte. Ici l'infralias forme
toute une montagne reposan t, il l'est , au nord et il l'ouest , SUl'
les schistes luisants ou sur les calcaires noirs charbonneux. C'est
la Cima di Pedani, La présence de ces couches infraliasiqu es
au centre des terrains s édimentaire sdes schistes luisants et des
calcaires crista llins est un nouveau fait bien précieux il noter
pour l'étude géologique de la Corse. Il prouve la constance de
l'h orizon infra liasique , et montre bien que tous les dépôts
schisteux et les calcaires noirs, si bouleversés par la serpent ine
et l'euphot ide, représentent des dépôts très-anc iens. Xous donnerons plus loin le déta il des couches de la Cima di Pedani.
A l'ouest de ce mont est Ponte alla Leccia, petit hameau
de Morosaglia, séparé de Pedani par d'énormes filons de serpent ine fortement chargée d'amiante asbest e. ,\ u nord-ouest de
Ponte alla Leccia, sont de nomb reuses zaleries ayant servi à
l'e xploitat ion des miner-ais de cuivre, que l'on irouye ici en
rognons, dans les schistes luisants.A l'ouest, est la grotte de
Pietra bello; et , quelques centaines de mètres plus loin, on voit
sur les schistes et les calcai res cristall ins les dépôts infraliasiques formant une petite colline.
Les schistes et la serpentine s'étendent bien au delà vers le
champ de la Bata ille.
,\ [:TlI:Il: ~ '
:2 .
35
Au sud du monte Pedani est la Casaluna, descendant des
montagnes de Saint-Laurent, form ées par les schistes luisants
avec calc aires cristallins il la part ie supérieure, le tout trè sbouleversé par des filons de serpentine et d'euphotide et a utres
roches éruptives. L'une d' elles a donné il l'analyse : quar tz ;
feldspath monoclinique imprégné de traînées de qua rtz ; feldspat h triclinique, talc vert dichro ïque ; chlorite remplaçan t
deux min érau x (grenat et am phibole) '?
Plus haut, vers Aiti, le diallage forme la masse des roches
en. ,zrands
que l'on y• rencontre. L'analvsc a donné : diallaze
t:!
cristau x ; muscovite et act inote dans une matière amorphe ;
tmlnée de sphène. Enfin , vers Saint-Laurent, les schistes talqueu x dominent; un échant illon recueilli sur le territoire de la
commune de Saint-Lam ent a donné : talc , grenat, idoerase .
En résum é, nous voyons qu e les dépôt; sédim entaires inférieurs des environs de Corte et ceux qui sont plus il l'e st, que
ces dépôts, dis-je, sont sous les couches infraliasiques.
GEOLOGI E DE LA c o nSE .
~
v
LES TEnI\.\lXS DE LA SERI\A DI P1G:->0 .
.\u nord de Ponte alla Leccia et des cantons de Campile et
de Vescovato, s' él ève la Serra di P igno. Un peu coudée au
sud-ouest, vers Lento et Murato, elle ne tard e pas il prendre la
direction X. S. ponr former toute la presqu'il e du cap Corse.
Environs de Bastia, - La ville de Bastia est, à l'est, au
commencement de la presqu'ile du Cap. Elle est construite le
long de la mer en amphith éâtre, sur des schistes luisants. On y
voit ég;llement de la serpentine ; et, en creu sant les fondati ons
du nouveau th éâtre à l'ouest de la ville, on a trou vé sous les
schistes luisants la protogyue de la Hestonica .
Au nord de Bastia est la vallée du Fango. On y tro uve les
schistes luisant s, les calcaires cristallins el de beaux filons de
serpentine. 1.'an alyse d'un échantillon des schistes luisants de
ce ravin, dit aussi de Sainte-Lucie, a donné : diallagc et olivine.
Sur les rochers situés au nord de cette vallé e, on a quelques
:36
HOLL.":\DE .
carrières exploitées dans le but de donner de la castine pour les
hauts fourneaux de Toga, ou des dalles pOUl' les constructions
de Bastia. C'est dans les calcaires cristallins de ces carrières
que Rampasse (1) a trouvé une brèche osseuse avec [ a(Jolll!Js
corsicanus, Cuvier , .lb" siltuticus, L., Ücis J[,~'illlon , L., Heli»
Baspaili, Peyraudeau (~) .
Au sud, la vallée du Fango est bornée par la petite chaine
latérale qui commence a Bastia pour aboutir au nord du col
de Teghime, En voici la description géologique et la coupe
(voy. la coupe ~) .
Xous avons d éjà signalé la protogyne a l'emplacement du
nouveau théâtre (II). Sur elle on a les schistes luisants avec une
épaisseur très-variable \S) ; dans le haut, ces schistes se terminent par un calcaire gris cendré cristallin \C) : A la rencontre
des routes de Bastia a Saint-F lorent et de Bastia a Cardo, est
un fil on de serpentine (~) ; puis on a des schistes , et au
sommet des collines on trouve sur ces derniers un calcaire gris
cristallin, de ,'tO a 50 mètres d' épaisseur. .\ l'ouest, ces schistes
et le calcaire sont redressés par un deuxième fil on de serpentine (~'). Ce fil on semble avoir coupol ces dépôts sédimentaires ;
il Y pén ètre comme un coin. A l'ouest, on retrouve les schistes
luisants et le calcaire cristallin, inclinés en sens inverse, c'esta-dire de l' E, à l'O. Dans les schistes luisants, à l'ouest dé
Cardo, on trouvedes bancs de bisulfure de fer, avec de la chalkopyrite. Plusieurs compagnies en ont déjà essayé l'exploitation.
Le minerai de cuivre a été jusqu'à présent trop rare pour
donner des bénéfices sérieux. Cependant ces minerais de cuivre
et de fer se présentent sur une grande étendue. On les trouve,
en effe t, en couches intercalées dans les schistes luisants, du
nord an sud, de Cardo à la route de Bastia à Saint-Florent.
Les schistes luisants, qui ont, en ce point, une épaisseur
de 300 mèt res, et le calcaire gris cendré cristallin, de 50 à
75 mètres d'épaisseur, s'arrêtent brusquement à l'ouest, à une
( 1) .-l nnulcJ du J[usium à'llisloin naturelle, fnt série,
Paris, tSOi.
(~) Locard , loe. cil.
ARTICLE ~ o ~ .
t.
X, p. 163· 16';.
Gf:OLOG IE DE LA COn SE.
3i
altitude de :l'IÛ mètres, contre une masse consid éra ble de protogyne II. Ici les schistes luisants sont très-talqu eux; il l'an alyse ils ont donné : talc non dichroïque il couleurs brillantes
entre les nicols croisés ; autre var iété de talc en vénules, vert
entre les nicols croisés ; sphène altéré. Celle protogyne s'étend
beaucoup au nord-ouest. elle atteint mèrne le sommet du monte
Pigno. .\ l'ouest, elle est moins développée. Sur elle sont des
schistes luisants S, avec un calcaire saccharoide S' intercalé.
Ces schistes sont très-plissés et forment même cuvette il l'est
d'un troisième fil on de serpentine s", à l'ouest duquel ils appamissent de nouveau. Au-dessous, vers le col de Teghime, on a
de nouveau la protogyne Il", puis le calcaire gris cendré cristallin, ayan t à la base quelque, bancs de calcaire schisteux.
L'analyse d' un échantillon recueilli au contact de la protogyne
et des schistes luisants a donné: quartz ancien, quartz r écent
granulitique ; muscovite, sphène, minéral bleu feuilleté s'éteignant suivant la longueur.
En résumé, la nature des couches sédimentaires, de Bastia
au col de Teghime, est de schistes luisants et de calcaire gris
cendré cristallin; le tout très-bouleversé par la serpentine, formant de nombreux typhons , principalement sur le versant
ouest, vers Barbacuio
et Patrimonio. Elle ,v est souvent toute
"
couverte d'amiante asbeste. On y trouve également de l'euphotide, surtout an nord-ouest et au nord.
A l'ouest du col de Teghime, le sol descend rapidement vers
la plaine de Barbaggio. On rencontre d'abord des schistes
luisants, un petit bois de châtaigniers, travers épar l'ancienne
route, puis un gmnd creux avec de la protogyne, et de nouveau
des schistes. Le calcaire gris cendré cristallin se rencontre
spécialement au somIllet des nombreux rochers qui bordent les
petites vallées secondaires. " ers 100 ou 80 mètres d'altitude,
dans la plaine de Barbaggio et de Patrimonio, sont plusieurs
rocher" dirigès du nord au sud et formés par un calcaire compacte au sommet, terreux et fissile il la base. Ce calcaire est
en couches incliné'Cs de l'E, à l'O. Sur les bords du Ficajolo,
au sud de l'ancienne route, on trouve une carrière sur l'un de ces
1I0LL_\.~DE.
38
rochers au milieu de calcaire compacte. .\ la base, les couches
de calcaire terreux reposant sur un grès vert renferment : A ficula contorta, Portl., et surtout Terebratula gregaria, Suess.,
c'est-à-dire la lumachelle infraliasique du couvent de SaintFrançois, au sud de Corte. Le grès vert est sur le calcaire gris
cendré cristallin, De telle sorte que l'on a (coupe 9) :
TErm."!~:'
,
Ii.
\
PRIlI.URE.$. ) S I.
\ c.
T.
TRU :' ?
.
3.3 metre".
Protogyne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
~
.: histes luisa nts
_. .
Calcaire cri stalli a . . . . . . . .. . . . . . .
30
.\0
Grès vert
:~
_:-
1 et }1. Calcaire avec Actcu!a contorta,
e l LU :'.
~ r..
T ERR.U X :'
\::c..
1:-'TR.\ 1I .-\.:'
épais s. moy.
Schistes luisan ts. _. .
TEr.'TUIRE::. t~ .
Po:"!I
_. _
Calcaire gris compacte.. _
o .
"
_
IO,r.
h;
Calcaire el grès nummulitique, _. _ ;;0
)lio<:""" mo~-en el sup érieur __ . . __ [:JO
Par celle coupe et quelques autres que nous d écrirons pins
GU'd, nous voyons les dépôts s édimentaires du monte Pigno,
à. savoir :
-J " De, schistes luisants, avec bancs de calcaire schisteux et
de calcaire saccharoïde.
~" Ln calcaire g-ris cendré, cristallin.
Nous voyons, dis-je, ces d épôts placés sous l'infralias, c'està-dire que nous retrouvons l'ordre stra tigra phique des environ s
de Corte et de Pedani,
.
L1 Serra di Pigno se continue au nord du monte Pigno, par
le monte Stello (altit. 138:3 mètres) et le monte Al ticcione
(1 ~89 mètres), j usqu' à l'extrémité du C<lp. J' ai parcouru bien
souvent celle pittoresque et riche région de l'He, je n'y ai
trouvé que :
-[" La protogyne de la Restonica ou une roche composée
comme il suit : actinote, quartz, fe ldspath monocliniqne et
triclinique ; microlithes d'amphibole et de fe ldspath.
~" Des schistes luisants avec bancs de calcaire schisteux on
cristallin, tonjours riches en minerais, par exemple en fer spéART1CI.E
x- 2.
couse .
39
culaire, comme '1 Farinole et à Brando, on en sulfure d'antimoine, comme il 1Ieria, il Luri et Ersà. On y trouve écalement
la pyrite martiale en beaux cristaux, quelquefois la chalkopyrite, la philipsite et le cinabre, comme il Ersà. .-\ Brando, ce,
schistes luisants renferment une forte assise de calcaire blanchâtre, saccharoide .
3" Enfi n sur les schistes luisant:' on a un calcaire zris cendré
cristallin, d'une épaisseur variant de 50 mètres il 100 mètres.
Ici, comme en tous les points du versant E. de l'Ile, où j'ai
rencontré ce calcaire, j'y ai vainement cherché des fossiles. Ces
divers d épôts ont été boulevers és comme vers le monte Piobetta
et autres lieux déj'l d écrits, par des typhons de serpentine et
d'euphotide. La serpentine est particulièrement abondante '1
l'extrémité du cap, au lieu dit 1ialadell1l. Elle est d'une teinte
très-sombre et présente de nombreux filets de feldspath d'un
blanc mat. EII.; est exploitée dans le pays ; on la connaît sous le
nom de l'cri antique. L'analyse d'un' èchantillon de serpentine
du cap Corse a donné : diallage, serpentine, fer chrom é.
Cependant, vers la marinede 1Iacinaggio, à l'est de Rogliano,
les dépôts sédimentaires sont recouverts par un calcaire g-ris
compacte, tout à fait semblable, au point de vue lithologique,
à celui déjà sig-nalé aux environs de Corte, '1 Pedani et dans le
bas ouest de Barbagg-io.
Au nord du port de 1Iacinaggioest un rocher appelé Buscino ;
au sud en est un autre; dit Coscia. Us son t formés en grande
partie par un calcaire g-ris très-propre à faire de la chaux,
comme ceux de la Cima di Pedani. C'est à Buscino que
11. Duportal a trouvé des fossiles. Voici le passage d'une lettre
que 11. Locard m'écrirait le -18 septembre -I 8ï 4 : « Pendant
» l'hiver de -1870, 11. Duportal, alors ing-énieur des ponts et
» chaussées " Bastia, me rapporta du 1Iacinaggio une plaque
• de calcaire gri:,· noir renfermant une g-rande quant it é de
s fossiles, dont les formes, à peine apparentes il la surface, ne
» purent être déterminées par nous avec les faibles moyens de
» comparaison dont nous jouissions dan, l'Ile. Je devais em" porter cet échantillon il mon prochain voyage en France et le
GEO LOGIE !JE LA
•
40
HO LL."~nE .
» faire examiner pal' quelque naturaliste comp ètent . Lil-de»l"
» arrivèrent les tristes évènements politiques de '1870-'1871, et
» tout projet de voyage fut oublié. »
J'ai YU cet échantillon entre les mains de }1. Locard. Il est
tout il fait semblable, si mes souvenirs sont bien exacts, à la
lumachelle que j'ai trouvée depuis en un grand nombre de
points dans l'lie. Or, cette lumachelle représente le calcaire
infraliasique.
.
Aunordde Buscino, suriesbords de la mer, ou a des schistes
luisants arec pyri tes martiales. Sur ces schistes, mal stratifiés
cu ce point, est une série de petites couches de calcaire alternant avec des schistes noirs veinés de quartz et de carbonate
de chaux. Ces dernières assises sont inclinées de l'E. à l'O. Puis
ou a de fortes couches de calcaire gris avec rares fragments de
Crinoïdes. Plus au nord-est un calcaire terreux, alternant avec
de minces couches de grès. Tous ces dépôts sont très-bouleversés ; souvent le calcaire gris est en position verticale, et les
calcaires schisteux noirs, avec les grès, sont inclinés de l'E.
à l'O. Au nord, ou a une répétition de ces couches jusqu'à
)Iacinaggio.
Sur le versant sud de Coscia, est une forte carrière donnant
dé nombreux moellons pour la fabrication de la chaux. Yers
la batterie, le calcaire est plus pur qu'à Buscino ; il est gris,
compacte , et donne de bonne chaux.
Au nord on trouve un calcaire terreux, fissil e : je n'y ai pas
rencontré de fossiles. Plus au nord encore on a de nombreuses
couches de calcaire alternant avec des grès, tantôt à pâ te trèsfin e.. tantôt il QT0 5 grains et souvent très-décomposés. Ces divers
d ép ôts vont jusqu' à la plage de Tamarone, lieu d'att errissage
du câble électrique reliant la Corse à l'Itali e. Au nord de cette
plage, on retrouve quelques lits du calcaire de la Coscia sur
les schistes luisants, ct sur ce calcaire est un énorme poudingue
avec gros cailloux roulés de granite, de protogyne, de serpentine, de grès et rarement de calcaire, On retrouve ce poudingue
à l'est de la Coscia, où il est fossilifère. On peut citer : Ilaliotis
tubercniuta , Linué; ilrca Xo œ, Lunik, .lIodiola pelaqica,
~
.~
nrtcr.z ~...
~
~.
cons».
4-1
t'orbes, etc. La plupart de ces coquilles se rencontrent encore
vivantes duns le port de }Iacinaggio ; de telle sorte que ce poudiugue est d'époque récente, sans doute quaternaire. En face .
des îles Finocchiarola, il s' élève souvent à plus de 30 mètres
au-dessusdu nil'eau actuel de la mer.
)Ialgré plusieurs jours de recherches, je n'ai pu trouver dans
les terrains de Buscino et de la Coscia aucun fossile déterminable. Tout ce que je puis affirmer, d'après cc que j'ai YU,
c'est 'luc ce calcaire est fossilifère et semblable, au pointd e vue
lithologique, à l'horizon de l'infralias.
Conclusions. - En résumé , les premières assises s édimentaires de la région orientale de l'ile sont :
-/. Des schistes luisants, avec petites couches dc calcaire
cristallin et une forte assise de calcaire saccharoîde, le tout
intercalé dans les schistes. L'ensemble de ces dépôts a une
épaisseur moyenne de 900 mètres. Ils reposent sur la protogyne,
:!. Un calcaire noir charbonneux, cristallin, aux environs
de Corte et sur les chaînes latérales du monte Piobetta, de -1 00
à '1 50 mètres d'épaisseur . Au nord, ce calcaire est d'un gris
cendré, cristallin, comme dans la Serra di Pigno, où il a une
épaisseur moyenne de 75 il -100 mètres.
Ces dépôts sédimentaires ont été très-boulevers és par plusieurs roches éruptives, principalement la serpentine et l'euphotide.
Ces schistes et ces calcaires sont recouverts par un grès vert
schisteux, sur lequel est un calcaire avec fossiles de l'infralias.
Ils sont donc inférieurs à l'époque -jurassique, ct représentent
sùrement soit le trias, un ou tous les terrains primaires.
Xous croyons pouvoir afûrmer que le permien n'existe pas en
Corse, ct nous regardons la présence du trias comme douteuse.
La serpentine et l'euphotide n'ont pas travers é les couches
de l'infralias, du lias ni du nummulitique. Je ne puis donc
consid érer-ces deux roches éruptives que comme antérieures il
l'infralias. De telle sorte quc leu,' apparition cn Corse a dû avoir
lieu à la fin du carbonifère, ou pendant les temps géologiques
compris entre les terrains primaires inférieurs Cl le jurassique
Gf:OLOGIE DE LA
4
42
1I0LL.~:\DE .
inférieur. Elles ont en effet traversé, en y apportant les plus
grands désordres, les schistes luisants et les calcaires cristallins
que nous avons ét é amené a considérer comme carbonifères.
D'un autre côté, n'oublions pas de l'appeler que la ::erpentine en ûlons se trouve également dans Je bassiude l'Ogliastrone,
c
SUl' la côte occidentale, el qu'elle y a bouleversé les schistes
luisants, inférieurs au calcaire carbonifère du Capitello.
. Les couches de l'infralias n'ont donc pas participé aux premiers bouleversements des terrains primaires,
Examinons maintenant les divers terrains décrits jusqu'iciel
comparons-les.
Que voit-on sur la côte occidentale'? Desschistes luisants,
avec nombreuses traces de minerais : bisulfure de fer, chalkopyrite, philipsite, etc. Puis, sur toute la grande masse des
schistes, un calcaire cristallin, malheureusement sans fossiles,
mais placé dans le même ordre sua tigra phique que le calcaire
gris de fumée et carbonifère du Capitello.
. Que voit-on au . monte Piobetta, a la Serra di Pigno, sur
toute la région orientale de l'He ? Des schistes luisants riches
enminerais, avec bancs de calcaires cristallins, intercalés et
toujours recouverts pal'une assisede calcairede 75 à -100 mètres
d'épaisseur, le tout traversé par de la serpentine et de l'euphotide, surtout pour ce qui concerne les schistes.
On ne peut s'empêcher de voir dans ces dépôts de la côte
orientale de nombreuses ressemblances stratigraphiques et
minéralogiques avec les dépôts de la côte occidentale, que
nousavonsms représenterle terrain carbonifère supérieur. C'est
pourquoi, malgré le manqnede fossiles, on croit pouvoir consid érer ces assises inférieures de la partie inférieure des terrains
sédimentaires de la Corse comme représentant les terrains
primaires.
A l'appuide celle manière de voir je citerai nn dernierfai t. A
5 kilomètres d'Asco, sur la l'OU te de Calenzana , on trouve une
grande masse de schistes et de calcaire en couches horizontales. Ces schistes ct ce calcaire sont entourés de toutes
parts pal' du granite, ainsi que l'indique la coupe suivante prise
C
.\RTICLE ;.;:0 ~.
GEOLOGIE DE (,.~ , CORSE.
45
par J[ Tabariès de Grandsaignes. 'coupe que j'ai eu l'occasion
de vérifier (voy. la coupe 13). .
Ces dépôts s édimentaires, semblables, au point de me lithologique.a ceux du Capitello ou de la côte orientale (1), paraissent être un jalon laissé entre les deux bassins que nous venons
de décrire. On ne peut en effet expliquer leur présence en ce
point, a plus de 20 kilomètres des dépôts sédimentaires les
plus voisins, autrement que pal' l'apparition du porphyre "ose
globuleux, qui les aura détachés de la 1ll<155e générale pour les
porter a cette hauteur. (Yoy. la carte annexée a cc mémoire.)
D'après ces faits, le trias, si toutefois il existe en Corse, serait
représenté par la petite assise de grès vert schisteux que l'on
trouve sous l'horizon a Acicul« contorta, Portl. , au Xebbio,
" Pedani ct au col de San-Quilico. Jlais il sc pourrait aussi que
ce grès fùt la base de l'infralias. Je n'y ai pas trouré de fossiles.
Xous pensons donc que l'on peut regarder le calcaire noir
charbonneux des environs de Corte, ou le calcaire gris cendré
de la Serra di Pigno, comme l'analogue du calcaire gris de
fumée du Capitello; c'est-a-dire que ces couches de calcaires
appartiendraient au carbonifère supérieur. Dans ce cas, les
schistes luisants, arec assise de calcaire saccharoïde intercalée, appartiendraient au devonien, au silurien, etc., ou a un
seul de ces terrains primaires (2).
(t ) le monte de Gomari se 1rQU'"e au centre de la Sardaigne ct est isolé de
toutes parts par du granite. Il est Iorm é de schistes , de pierre ollaire et de calcaire cristallin. (ne La )Iann ora, lO(:. cil .)
(2) 11 importe de rapporter ici quelques-unes des concl usions d'un travail
consid érable du général de La )[armora SU I" la géologie de la Sardaigne : ( Eu
• résumant, dit-il. ce que nous venons d'exposer sur l'importante masse du
) terrain pa l éozoïque de ce tte part ie occidentale de la Sardaigne, nous obser• vons : l ' que ce terrain consiste prîocipalemeu t en un schiste argileux, quel.
) qu efeis talqueux, et rarement micacé, qui alterne avec Je la g rauwacke et fort
1 peu avec du calcaire; 2° que sur ces schistes reposent, en quelques points
• seulement, des assises plus ou moins puissantes de roche calcaire. En d'autres
• localités, comme il Flumini, le calcaire â Orthoc êres semble faire partie du
• terrain sch isteur, dans lequel il forme des dépôts Ieut iculaires . Enfin, que
) tout ce terrain, pris dans son ensemble, forme la région métallifère par excet) lence ; c'est celle où se trouvent les mines les plus nombreuses et les plus
) importantes de toute l'il e . Nous ferons r emar quer que si l'on rencontre aussi
44
1I0L L " :\"DE .
Ces conclusions nous amènent à la classification suivante,
c'est-à-dire que l'on a, en allant de bas en haut :
GÉOLOGIE DE -I•.\ COnSE.
y bis.
1 Granites.
1 r n ou tous les terrai ns ( Scbiste.s luisants riches ~ R h
\pegmatitco
•
• t'0 •
•
_
oc es
p
pnmalres mrerreu rs
en minerais.
rotos vne.
au carb onifère.
, Calcaire saccbarolde in- \. cruPI~l\-t's Porph,;'es.
le' dans 1es sehiIsles que
•
" "
Épaiss.
f\l\i\
1 lterca
1 on vi
~ ~ rpenune .
. . ., moy. oJVV m.
'
rouee.
E h id
ursants.
1
up 011 e.
45
0
1"
1
Smaragdite,
Calcaire gris de fumée
du Capitello.
Calcaire noir charbon -
Roches
Porphyres.
éruptives
S
rpeutine.
\ Deux des envi ron s de
s- C.\RBOXlFERE (t).
que l'on y) Euphotide.
Corte.
trouee. \ Smaragdite.
Épais:'. mo~·. 100 m. Calcaire gris cendre de
ha. ~~:rra. Il\. ?i.<;nG.
1
3 0 TRI .\ ~ "?
Épaiss. moy.
:!O m.
t\ r.ires. vert .
nO CHES ÉnCPTI YES nE :'\CO~TnÉE5 DA :"S L 'ILE nE cons s.
,
Nous croyons devoir placer à la suite de ces terrains primaires une description sommaire des principales roches éruptives de l'île de Corse; nous pensons devoir le faire ici, parce
qu'il ne nous a jamais été donné de constater que ces roches
éruptives avaient travers é des terrains plus récents situ és dans
l'He ; en exceptant toutefois le conglomérat trac hytique de la
pointe de Balistro.
Les roches éruptives de la Corse se pr ésentem dans deux
conditions différentes.
"1' Il y a le granite et les roches éruptives qui le traversent,
Épaiss. totale. lÛ':!O m.
~ des mines de quelque 'faleur dans d'au tr es régions de la Sardaigne, elles sc
) tr ouvent toutes dans des terrains analog-ues à ceu x que 1I0 U S considérons
) comme des modifications des schistes pal éozolques. »
Et plus loin : ( )laJ h eurcu ~m ent , les localit és fossilifè res de ce ter rain v sont
» si restrein tes, qu' il nous fut impossible de bien définir les étages dans les
» roches que nous avons visit ées. Xous croyons cependant que la presence des
l)
Orthis, des Ortbocères, du Cardiola interrupta et Graplolithus Priodon de
Flumini )Iagr;iore et de Gonnessa soit suffisante pour nous indiquer en cel
) endroit l'existence de Jeux terrains ; c'est- à-dire celle de la partie superieure
Il du terrain silurien inférieur , et celle de la partie inférieure du silurien
» sup érieur . Ces deux étages constitueraient, â notre avis, la principale masse
Il du groupe occidental, tandis que le groupe oriental, nvec ses Graptolites de
» Goui, ses Ürthocères el les fossiles de Silius, pour rait appartenir de préférence
» à la part ie inf érieure de l' étage supér ieur. Quant à la présence du terra in
) devonien dans l'Ile, nous ne saur ions ni la nier , ni l'admettre, puisque les
) fossiles de celte catégorie nous ont fait complètement défaut. ) (Descr iption
fjeQlogiqlle de l'ile de Sarâaiçne, par le général de La )Iann ora,)
Il est naturel de rencontr er dans ces deux Iles, évidemment de même origine,
des d épôts inférieur s si ressemblants au point de vue lithologique et stratigra phique. En Sardaigne , ces dépôts inférieurs des schistes luisants renferment, en
quelques points privilégié s, ries fossiles silnriens ; en Corse. malgré Ile nombreuses recherches, il nous a été impossible d'en tr cnr er , Xéanmoins nous ne
ferons aucune difficul té pour admett re leur identite, convaincu que de nouvelles
recherches nous donneront raison,
(1) On sail que la Corse appart ient à la chaine de montagnes dont fait partie
1
ARTICLE ~~
:2,
la Sardaigne. Cette chaine de montagnes, DOUS l'a vons ru, se prolonge, d'une
part, sous la mer, vers l'Italie, et d'atitrê part, au sud de la Sardaigne ; elle
se-mble former le haut food que l'ou trouve entre cette île et la province de
Tunis. Cela étant, il n'est peut-ê tre pas inutile de rappeler ici que le g énéral
de La )Iarmora a trcu sè le silur ien en Sardaigne (roy, la note précédente).
Celte assise est caract érisée sur tout par quelques fossiles du genre Trllohite
(Descr ipt i on grologique de r ile de la Sar daigne, '{"oy, l'A ppendice). ( De plus,
~ l'année dernière, on d écouvr ait dans la partie orientale de l' lie de Sardaigne,
~ au milieu de ces labyrinth es 'de vallées incohérentes et tortu euses qui se
» d étachent du mont Gennargentu, sur le territoire de Scui, à envir -on j O kilo) m ètres de la station de Samassi, entre Cagliari et Oristano, le terrai n houiller
)"s.ur' un périm ètre de ~ à :~ kilom ètres. » (Voy, la Republù/IU français e du
1j juin 18i t.i), On a tout lieu de croire que ce charbon appartient à la période
houillère, comme celui que DOUS a'"Ol1S signalé en Corse, sur le terr itoire de
la commune de Curzo.
Ces dépôts charbonneux de la Sardaign e ont en effet été rapport és au carbonifère ,
général de La )larmora. les a déjà signalés ( à " est de Saint~ S ébastien, au pied oriental de la grande masse de calcaire d'Arqueri s , ainsi
qu' à Ct Perdas di Fogu », D'après lui, ils consistent pr esque uniquement en une
espèce de grè s gr is verd âtre, que nous avons signalé éga lement en Corse
(voy. la coupe o· .i., couches (lI et 0). Ce"grè s, en Sardaigne, est superposé
aux schistes silurie ns, en stratification discordante. Enüc , n'oubl ions pas
de ra ppeler que, d'apr ès Je général de La )Iarmora, les dépôts charbo nneux de
celle ne sont travers és par un porphyre rouge qui s'y présentè. en fil ons,
En résu mé, nous ,"oyons que ces ter rains primaires présenten t de nombreuses
ressemblances avec ceux de la Corse.
Le
1i6
H OLL....~DE.
11 savoir : la pegmatite, la syénite, la diorite orbiculaire, les
porphyres el le grünstein,
2' Les roches éruptives qui traversen t les dépôts sé dimentaires , Ces roche; sont : la pegmatite, l'euphotide, la ~erpen­
tine et les porphyres quartzifères de la côte occidentale. Xous
placerons également ici la protogyne comme caractérisant la
base des dépôt" sédimentaires.
a. Granite et roches éru ptives postérie ures.
Granite.- Le granite formela masse importante de la région
occidentale. Les trois élémen ts du granite y sont prcsque touJOUl"5 très-distincts-. Le feldspath yest souvent rosé. quelquefois
rouge corail. On y remarque souvent de, cristaux beaucoup
plus grands de feldspath orthose, rosés sur les bords Pot presque
blancsau milieu. Le mica ,.• est zénéralement
noir. Ce •zranite
c
est très-dur ; il résistet rès-bieu auxagents atmosphériques, prin cipalement celui qui occupe le centre des montagnes. Sur les
parties latérales de celles-ci, le granite sc divise en strates et
passc insensiblement aux vé ritables gneiss. Je citerai comme
exemple les montagnes situées 11 l'est et au sud de Belgodere,
Speloncato, Feliceto, Antonino, etc., dans la Balagne.
A l'est de Calvi, vers Algajola, sc l'oit un granite 11 gros
cristaux de feldspath rose, avec grains de quartz relativement
petits, mica gris et de petitscristauxde titane d'une teinte noire.
Il est très-dur, susceptible d'un beau poli, el l'on peut en
extraire de longues colonnes, ainsi que l'atteste l'énorme
monolithe abandonné dans une carrière située 11 une heure de
marche, il l'est de l'A lgayola.
Le granite il grands cristaux de feldspat h rose est également
abondant dans l'arrondissement d'Ajaccio. u n autre granite,
rappelant celui de l'Algayola, est avantageusement exploité
il la pointe de Scudo, près d'Ajaccio, et 11 Appietto.
Pe!lmaûte.-Dans les montagnes situées il l'est de Belgodere
se l'oit un puissant filon de pegmatite formée de quartz; de
feldspath monoclinique infiltré de quartz. Cc fi lon est dirigédu
X. 0 , au S. E. A l'ouest, il est adossé au !Il"Unite; il l'est.. au
ARTICI.E s§
e.
.
const .
47
calcaire nummulitique. La pegmatite renferme ici de petit"
filet, de molybdè nite, rarement de la tourmaline.
Un deuxième filo n de pegmatite se rencontre dans le granite,
aux monts du Pargolo, au sud de l'He , vers Quenza. Ce filon est
également dirigé du X. O. au S. E. Il donne, l'ouesr. de nombreuses ramifications dans le granite du Pargolo et même des
monts Incudines; mais, il l'est, il est adosséaux terrains nummulitiques si bien développés 11 Bocca Calca, 11 l'ouest des
baraques de l'Asinao.
Cette pegmatite a pour composition : quartz ancien, quar tz
infiltré dans le feldspath, et des feldspaths mono-et triclinique;
chlorite.
.
Syén itc. - A l'ouest de Sartène, au-dessus des village;
d'Olmeto, sur tout le territoire d' Evisa et de Cristinaccie, on
trouve des montagnes entières formées par unc roche granitoïde, dans laquelle le mica a été remplacé par l'amphibole.
Cette roche comprend : feldspath monoclinique, feldspath
triclinique; amphibole transforrnèe en chlorite; sphène.
Cette roche, quoique très-dure, est susceptible d'un trèsbeau poli.et depuis longtemps Gueymard a proposé d'employer
cette syè nite comme pierre de deuil.
Diorite orbiculaire. - Dans l'arrondissement dc Sartène, 11
Sainte-Lucie di Tallano, ou plutôt il Campologo, on trouve en
fi lons, dans le granite syénitique, une des plus belles roche"
éruptives de la Corse : je veux parler de la diorite orbiculaire,
désignée aussi sous le nom de granite orbiculaire de Corse,
diorite globaire, corsite. Cette roche est formée d'anorthite, de
hornblende et d'un peu de quartz. On y trouve de gros noyaux
sphè roîdaux, dans lesquels l'hornblende et le .feldspath sont
disposés parcouches concentriques. Souvent la partie granitoïde
qui enveloppe ces noyaux renferme des cristaux de pyrite de
fer. Ce curieux gisement de la diorite orbiculaire a été bien
étudié par Gueymard,
Il y distingua trois vari ét és. d'après le diamètre des orbes.
La première variété est il petits globules d'amphibole et de
feldspath peu prononcé , ayant de O·,005 il Om ,03 de diamè tre.
GEOLOGIE DE LA
à
48
IIOL L.t..~n E .
La deuxième variété présente des orbes variant de 0' ,0:3
il O' ,055 de diamètre, il cercles concentriques et alternant de
feldspath et d'amphibole. Enfin, la troisième vari été a desorbes
de 0',055 il 0"',08 de diamètre. Cette roche, susceptible d'un
beau poli, pourrait être utilement employée dans lesarts.
Porphyres . - Les monts les plus élevés de la Corse sont de
porphyres quar tzifères. C'est en effet ce que l'on remarque au
Cinto, au Paglia Orba, au Tafonato, au Padro, etc. Ces porphyres ont traversé les granites ; ils sont formés principalement
de quartz ancien, de quartz récent granulitique, Xous en parlerons plus loin, au sujet des roches éruptives qui ont traversé
les dépôts sédimentaires, le porphyre étant une des principales
de ces roches.
Grànetien, - Souvent les granites et surtout la protogyne
sont traversés par une roche d'un gris verdâtre. Cette roche,
désignée par Gueyrnard sous le nom de griillsteill , a pour composition : feldspath triclinique, pyroxène, chlorite. Xous lui
conserverons ce nom de grünstein. Elle se présente en filons
presque toujours dirigés de l'E. il l'O.; elle parait souvent
stratifiée et e; t alors tendre. Xousciterons comme exemples : le
filon que l'on trouve dans le granite, dans le bas de Feliceto,
en Balagne, celui que l'on trouve dans le granite au porto
Agro, il l'ouest de Calvi ; les nombreux filons que l'on trouve
dans la protogyne du Tenda, des montagnes de Castirla, ete.
b. Roches éruptives ayant traversé les dépôts sédimentaires.
Pei/matite. - La pegmatite il petits cristauxde feldspath et
de quartz se rencontre dans les terrains sédimentaires de l'He
de Corse, en un premier fi lon dirigé du S. O. au 2\. E., du pont
de Fr-ancardo aux monts de Saint-Laurent. Ici au X, O. dufilon
de pegmatite on a les terrains primaires, au S. E. les terrains
nummulitiques. La pegmatite a pour composition : quartz,
feldspath monoclinique infiltré de quartz.
Au S. O., le Golo coule dans un pli présenté par la masse
pegmatique. On trouve en effet celte roche sur lesdeux rives .
en remontant le COurs du Golo au S. n.
.H~ ilC::I . F.
x"
~.
GEOLOGIE - DE LA CORSE .
49
Un affleurement de la même masse pegmatique se voit '1
l'ouest dé la Sommana, il un kilomètre environ de Caporalino.
Ici la pegmatite a traversé les terrains primaires et est en partie
recouverte parmI calcaire richeen Xumrnulites. Enfin, la même
roche se retrouve dans le bas du San-Quilico, sur les bords du
Taviznano où elle a êcalement travers é les terrains primaires;
au nord, elle est recouverte par les terr-ains nummulitiques.
J'ai trouvé dans les terrains primaires un autre filon de pegmatite, au sud-ouest de la mine de cuivre natif de Linguizeua.
Rappelons ici ceux cités au contact des terrains nummulitiques
de la Balazne et du monte Asinao.
E /lplwlide. - L'euphotide forme dans les terrains sédimentaires de la Corse orientale de nombreux fil ons ou typhons.
Leur direction est bien désordonnée; néanmoins je pense qu'elle
peut être donnée comme étant du :\. O. au S. E. Toujours ils
sont dans les terrains primaires. Le feldspath et la diallage y
sont très-distincts, principalement au sud de la Casaluna, dans
le massif de montagnes d'Aiti il Saint-Laurent. Cette roche
éruptive est excessivement abondante en Corse; elleacontribué
pour beaucoup au bouleversement des assises inférieures des
terrains sédimentaires de l'ile.
Une variété de cette roche est spéciale il la Corse, je yeux
parler du ra de di Corsica , C'est une euphotide il feldspath
compacte, le plussouvent d'un blanc mat, quelquefois violacé,
avec diallaze d'un beau vert- émeraude. Cette roche, susceptible d'un tr ès-beau poli, est en énormes filons dans le haut des
vallées d'Orezza et de l'Alezani. Elle est au milieu des schistes
luisants, et sera it d' une extraction facile, si elle n'était si dure.
Non loin de celte roche on trouve un très-bel amas de cristaux de qual·tzaméthyste. Ces cristaux pèsent de ·100 grammes
'l '! kiloeramme. Dans l'ile de Corse il n'va cuère que le cisemeut d~ monte Grosso, près de Calvi, qui puisse riralise<r en
richesse arec celui de l'Alezani.
Serpentine. - La serpentine, avec l'euphotide, constitue la
roche éruptive la plus abondante des terrains primaires de l'He
de Corse. Elle s'v présente en fil ons ou typhons de plusieurs
~
,
~
50
JlOLL_-\~D E.
centaines de mètres d'épaisseur. En thèse générale, les filons
de serpentine sont dirigés du S. E. au ~ . O. Jamaisje ne les ai
trouvés au milieu des terrains infra liasiques et nummulitiques;
ils ne les ont pas traversés. 31ais ils ont provoqué de grands
désordres dans les terrains primaires, et ont certainement joué
le rôle actif dans l'apparition de ees dépôts sédimentaires. Souvent ils sont accompagnés d'émanations métalliques. C'est ainsi
qu'à Linguizetta on trouve du cuivre natif dans un filon de
serpentine; au Cap, il la mine d' Ers", on trouve, avec la serpentine, la stibine, lachalkopyrite, lachalkosine, le cinabre,ete.
Le fil on de philipsite rencontré il l'Argentella était adossé il un
filon de serpentine, etc.
l.a serpentine noble domine dans tous ces filons; souvent elle
est " la surface du sol d ésagrég ée, fibreuse, et donne la chrysotile. En d'autres points, surtout SUI' le versant ouest du monte
Pigno et dans le canton -de Tallone, elle est toute recouverte
d'amiante asbeste.
La serpentine commune est moins abondante. On la trouve
cependant au cap, près d'Ersà, au lieu dit 3laladetta ; elle y- est
exploitée. On la rencontre encore en énormes filons au nord de
Farinole et de Patrimonio, dans les monts d'Orezza, de Piobetta, de la Porta, de Saint-Laurent, etc. Enfi n, en quelques
points de l'ile, mais principalement dans la fente du Bevinco,
dans le lit même du torrent, on trouve un fil on de serpentine
ayant empâté des fragments de calcaire cristallin. Le tout
forme un magma compacte, susceptible d'un beau poli et employé comme pierre d'ornement.
Il est bien difficile de prouver quelle est, de la serpentine et
de l'euphotide, la plus ancienne des deux. Cependantmon opinion est que la serpentine est postérieure à l'euphotide,
Protoçf nc . - Nous plaçons ici la protoeyne sans être bien
certain toutefois que ce soit une roche éruptive. En Corse, elle
forme la base des plus anciens terrains. Elle Y' est très-dêveloppé e et se voit souvent à la surface du sol SUI' la côte orientale, surtout dans l'arrondissement de Corte. Elle forme une
longue bande dirigée du sud an nord, adossée" l'ouest au
ARTICLE );0 ~ .
conSE.
5-1
granile~ et cela sans jamais le traverser, du moins, malgré de
longues recherches, je n'ai pu le constater; tandis qu'à l'est elle
supporte les schistes luisants. Au fur et il- mesure que l'on s'éloigne de ceux-ci pour aller vers les montagnes granitiques, la
protogyne devient plus cristalline, sans cesser pOUl' cela d'être
toujoursstratifi ée. Elle alterne souvent, surtout dansla chainedu
Tenda, avec des couches de schistes et de calcaire schisteux, et
même vers le pont du Vecchio, il l'ouest du Razzo Bianco, elle
empâte des morceaux de calcaire cristallin ; le même fait se remarque sur la rive droite de la Hestnnica..\ ucontact desschistes
luisants, le longde la Restonica,laprotogynea poul' composition :
quartz en graill5, à contours grossièrement cristallins, inclusions" bulles mobiles; feldspaths mono- et tricliniques l'emplis
de petits prismes très-légèrement verdâtres, allongés, fl exibles,
éteignant suivant la long-ueur; muscovite, talc vert, dichroïque,
avec inclusions verdàt;es, troubles ; sphène bien cristallisé,
jaune clair, rugueux.
Un deuxième échantillon a donné: quartz en grains moulés
les uns sur les autres, mais grossièrement cristallins; feld spaths
altérés l'emplis d'inclusions cristallines très-lêgèrement verdâtres, éteignant suivant la longueur; biotite, talc, chlorite,
limonite.
La chaine du Tenda est presque entièrement formée par de
la protogyne . Elle en forme toute la crête ; elle y- est granitoïde
et devient schisteuse il l'ouest et il l'est de cette arête ; puis elle
alterne avec les schistes et les calcaires schisteux. Au centre de
la chaine du Tenda, elle est en couches très-puissantes, souvent verticales el dirigées du nord au sud comme la chaine ellemême; puis " l'ouest et II J'est les couches sont inclinées en
déviant de plus en plus de l'axe de la chaine, en s'enfonçant
vers le pied. En résumé, on retrouve ici la structure en éventail
signalée au mont Blanc par de Saussure et mise en relief pal'
3131. Fabre et Lorv,
La protogyne s; rencontre également dans la Serra di Pigno,
il la base des schistes luisants.
Notons enfin que la protogyne est souvent traversée par l'euGÉOLOGt E ' OE- L,'
52
HOLL.""D I'; .
photide et la serpentine, ce qui en fa it en Corse une roche antérieure '1ces deux dernières.
Porphyres. - Xous avons déjà padé des porphyres des terrains carbonifères de la côte occidentale, nous rappellerons ici
leur composition. ,\ Il Forno et au col della Fuata, on a un
porphyre formé comme il suit : quartz en grands cristaux;
feldspath monoclinique infi ltré de quartz ; sph érolithes de
quartz, cristaux peu nombreux, distincts; microlithes d'actinote; fer oligiste.
AGirolata, le porphyre a pour composition : matière amorphe
remplie de concrétions siliceuses sous forme de tramées de
petits prismes incolores, sans action sur la lumière polarisée;
touffes siliceuses, actives, envelopp ées de plages granulitiques
de quartz; concrétions chloritiques.
Et encore : matière amorphe semée degranules d'hématite
en trainèes fluidales; quartz ancien, quartz récent granulitique,
concrétions quartzeuses sphérolithiques.
Dans le haut du ravin de la Tuara , au col de Panna, sur les
montagnes de le Canne, on trouve un porphyre ayant la composition suivante: concrétions orbiculaires de feldspath monoclinique rosé,associé à du feldspath transparent grisâtre, rempli
de petits rnicrolithes prismatiques, légèrement verd âtres ou de
granules ou de prismes de limonite, chlorite.
Ces porphyresont traversé les granites et les dépôts sédimentaires de la côte occidentale. Ils ont fai t leur apparition à la fin
du carbonifère supérieur, et sans doute pendant et après l'époque du terrain houiller. Ils forment les monts les plus élevés
de la Corse et se présentent sur une grande surface. Ils méritent
certainement une étude plus minutieuse que celle que nous
venons de donner ; mais n'ayant pu nous en occuper jusqu'à
présent d'u ne manière toute spéciale, nous' émettrons ici le
vœu que les circonstances nous permettent de le fa ire un
jour.
GÉOLOGIE. DE LACDRSE .
l ,mALlAS ET' LIAS.
Encirons de Corte. - Dans les chapitres I\" et \" nous avons
eu l'occasion de signaler plusieurs fois la présence de couches
infraliasiques dans l'ile de Corse. C'est principalement aux
environs de Corte et dansle bassin du Xebbio que ces dépôts du
jurassique inférieur sont abondants (1). C'est là évidemment
un fait d'une zrande importance au point de vue qui nous
occupe, ,\ savoir : la classification des. terrains sédimentaires
de la Corse. L'énorme masse des schistes luisants et des calcaires cristallins formant la majorité des terrains de la région
orientale de l'He est recouverte par les calcaires du jurassique
inférieur, comme on l'a dit plus haut, et cela non-seulement
sur le littoral, comme au Xebbio, mais encore dans l'intérieur
de l'ile, au centre nième, ,\ Corte ou àla Cima di Pedani.
Au nord de -Corte, on trouve en effet une petite chaine de
montaznes allant de Corte au col de San-Quilico, situé au sudest de Soveria. La route nationale de Bastia à Ajaccio passe il
ce col. La Sornmana y prend sa source sur le versant nord; le
San-Quilico, SUl' le versant sud.
Dans le bas dn ravin descendant du col de San-Quilico,
vers le nord, côté de la Sornmana, la route a été refaite de cc
point il Corte. Elle passe actuellement il l'ouest, vers Soveria,
SUl ' des schistes luisants et de la serpentine. L'ancien tronçon
de route est il l'est du ravin et gagne également le col de SanQu ilico, mais en traversant desterrains d'une tout autre nature ,
Eueffet.aussitôt la montée, ontrouveunmamelonformé '1la base
par uncalcaire terreux, fissile, avec Terebratulafreqaria, Suess.,
et quelques autres fossiles dc l'infralias en très-mauvais état;
sur ces couches infraliasiques est un calcaire gris compacte,
sans fossiles. Ces calcaires jurassiquesdisparaissent bientôt vers
le sud, au contact des schistes luisants, ct l'on a ("oy. coupe ô) :
( 1) Yoyez la carle annexée à cet ouvrage.
.-\nTICf.F. :--. . ~
b3
GEOl. OGIE DE l.A
y
TERR.\I:\:5
PRDU IRES.
T RU.oS
?
- }/ 1. ..<··1
·
1ursau
· ts.
:s.
~ listes
T. , i. Gre.. violacé, quelquefois r ert, gros grain!'.
â
t
reprêseutant peut- être le trias. èpaîss. uroy.
( 3. Cal caire t érrem, fissile avec T(rebraiuia
·b FR.-\U A$. J. ' ~ .
fJr~ria. Suess . • Pl~tnl(1 mtU$$tr~ala.
lInn... .. dents de Poissees, Pentaerines ,
c'est-à-dire l'infralias ... ... .. .. . . . . . . .
~o
m ètres .
1.U:51
sans fossiles
_. . . . . . . . . . . . . . .
.\ RTteLE
:0;0
2.
L \ 1. Calcai re gris compacte, en couches incli. )
nées de l'E. à 1"0 . .. . . .. . épaiss. t1!O~' .
.iO mèt r es.
txmn.ns. I. }
(
30
Vers le col, SUl' le calcaire gris liasique, on a des couches de
'calcaire schisteux, souvent avec enduit noir charbonneux et
rognons de calcaire beauco up plus durs, renfermant de rare;
Xummulites, Plus haut, ce calcaire alterne avec des !!1'èS il cros
grains. Au col même, ces divers dépôts disparaissent , et l'on ne
trouve plus que les schistes luisants avec bancs de calcaire
cristallin . Enfin, au sud-est, ceux-c i sont recouverts par un calcaire avec S ummulites Ramondi, Defr., Orbitolùes Fortisii,
d' Arch.
Au sud du col de San- Quilico, l'ancienne route gagne Corte
par le versant est du torrent de San-Quilico, tan dis que la nouvelle route descend il Corte par le versant ouest. Suivons celle
derni ère, et bientôt nous rencontrerons un calcaire noir charbonneux, semblable il celui de la Restonica. Ce calcaire prend
ici une grande extension; ses couches, souvent toutes plissées,
reposent SUI' les schistes luisants. On trouve également en ce
point les schistes luisants sous le calcaire infraliasique , et au
milieu de ces schistes de fortes masses de serpentin e. Au kilomètre UO, borne ï, on retrouve la lumachelle de l'infralias, mal
représentée cependant sur la route. Elle est mieux d éveloppée,
plus fossilifère, l'ers le baut du petit ravin situé il l'ouest de cette
borne T. A HlO mètres environ au sud du col de San-Quilico,
on trou ve, il l'ouest de la route, une carrière dans un calcaire
noir charbonneux, semblable il celui de la Ilestonica. ~Iai s,
contra irement il ce que nous avons vu le long de cette rivi ère,
.
ra.
( ! . Calcaire terreux, fissile. avec Terebratula
gregaria, Suess., et autres fossiles de l'inIralias.. . ... .. . . . . .. • .. . . . . .. • . . . . . f::!
15
L ( .1.. Calcaire gris compacte . très-bouleversé ,
• 1
55
les couches sont inclinée; de l'E, il
Elles reposent sur
les sch istes luisants. Si nous coupons le ravin de San-Quilico
de l' û . ùl'Ei, nous trouverons immédiatement il l'est de la route
(voy , coupe li) :
I~ '!
l
cense.
.
Puis on a un petit creux don nant passage au torrent du SanQuilico, où l'on l'oit affleurer les schistes luisants . Plus il l'ouest ,
ces schistes luisants supportent de gros ban cs de calcaire et
It:'gérement cristallin , l'enfermant en quantité : Xu mmulites
Ramondi, Defr. , Orbitolites Fortisii, d'Arch., Cyclolites Vicur!!i , J. Haime, c'est-il-dire des fossiles de l' éocène moyen ,
Bientôt les schistes luisants appara issent de nouveau, et vers
l'an cienne route ils supportent de petites couches de calcaire
alternant arec des couches de grès, renfermant de rares Xummulites. Il import e de bien noter la présence et la position
du calcaire bleu âtre arec Xummulites ; il nous sera plus tard
très-u tile.
Remarquons que l'inclinaison des couche" infraliasiques est
de l'E. il l'O., c'est-à-dire diamétralement opposée il celle
de la coupe de la Hestonica (roy. coupe 3), située seulement il quelques kilomètres au sud; tandis que l'inclinaison
des couches nummulitiques est de
il I'E ,, c'est-il-dire
dans le sens des couches il Xummulites de la coupe de la
Hestouica. Ces faits nous paraissent indiquer que ces terrains
ont subi en ce point un soulèvement bru sque et violent.
An sud de cette coupe (coupe li), sont des schistes luisants recouverts un peu plus haut par le calcaire gris, lequel
va j usqu'à Bistuglio, où il est tout tn facé. On 'trouve el! effet
au-dessus de cette petite auberge Ul! tuf trés-d ur, servant il faire
des meules de moulins. Un petit filet d'ea u, dernier vestige du
ruisseau qui descendait just e au milieu du mamelon. se voit
ra.
56
HOLL."~DE .
au sud de l'auberge. Il dépose encore de, tuls. Remarquons
que la formation de ceux-ci aux dépens du calcaire infraliasique est un fait commun. On les trouve en effet à Pietrabello,
à Piediggrigio, au md de Pedani, à Bistuglio,
toujours avec les
calcaires du ju rassique inférieur. A l'ouest de Bistuglio, l'infralias m-ec Terebrtunlaqreqaria , Suess., et Plicutula huusstriata ,
Dunk. , est bien d éveloppé . }Iais, surla route, au sud de Bistuglio, l'infralias disparait pour faire place aux terrains primaires. On le trouve à la borne 8, située entre les kilomètres 87
et 88 . C'est ici, en effet , que }l. Dieulafait, professeur de géologie à la Faculté des sciences de }Iarseille, a d écouvert la
lumachelle infraliasique. En ee point, les terrains ju rassiques
sont enclavés dans le calcaire noir charbonneux, que nous
pensons ètre carboniférien. Nous y avons relevé la coupe suivante (voy. coupe 7) :
~~
~
~
T ERR.\I:-;S
" . {'
PRDL\lRES. :S. etv.
1. Schistes luisants avec bancs de calcaire
.
.
~_
.
Crista llin . . . . . ". . . .. . . . . • . . . . . . . . . . . ' l Ia metres.
t
~ Cal '
. ch arbonneux
z,
cane noir
:
. 60
3. Calcaire terreux, fissile, avec Terelrratul'l
greyaria, Suess., Plicatula intusstriata,
Dunk. ... . . . . . • .. . •• . . •. . . . . . . .• . . . . .
.t Calcaire à fragments de Crinoïdes , dents de
b FRALl AS.
Cal~:~~O~~~~h~Îl~:';,:~~ ·i:;,:eb~.~t~li~ '9';e~
I.
5.
garia, Suesa., etc. . "
"
"
6.
Roche
verte,
schisteuse
,
avec
cailloux
de
(
ca.lcaire. ". ""
LL\5 ?
j .
". .. .. . . . . ... . .
Calca ire gris compacte, sans fossiles.. . . , . .
8
0,50
G
la
~
Le Terebraud a gregaria, Suess., est ici excessivement abondant, mais souvent en mauvais état. C'est bien certainement
le fossile caract éristique de l'infralias en Corse. Xotons également la présence de bancs à nombreux fragments de Crinoïdes
et dents de Poissons,
A l'ouest de cette coupe n' 7, le calcaire gris compacte est
très-bouleversê; les couches se répètent souvent et forment
l'arête de la montagne.
ARn CLE
); 0
~.
57
L'infralias se l'encontre ainsi sur les schistes luisants jusqu'à
la borne Ddn kilomètre 85. A partir de lil jusqu'à Corte, on ne
trouve plus sur la route que les schistes luisants et la serpentine. }[ais, sur le haut de la montagne, l'infralias et le lias vont
beaucoup plus loin.
Nous avons déjà signalé les couches infraliasiques (1 ) au
sud de Corte, sur le calcaire noir charbonneux de la carrière
de la Restonica. L'infralias a ici une épaisseur moyenne de
-15 mètres. On y trouve :
I " Un calcaire terreux, fissil e, 'avec Plicutula intusstriata,
Dunk., de, Pentacrines, des dents de Poissons, etc.
2' Une roche verte schisteuse, empàtant -des cailloux de
calcaire ; ony a trouvé des empreintes de Plicatula intusstriata,
Dunk.
La route et le Tavignano cachent les autres couches jurassiques ; cependant j'ai pu les retrouver dans le lit du fleuve,
sous les alluvions de ce dernier.
Au sud-est de Corte, les dépôts infraliasiques ne se "oient
pl us à la surface du sol. Ils sont remplacés par des dépôts
nummulitiques qui, sans doute, les recouvrent. Je ne serais
nullement étonné que de nouvel les recherches amenassent la
découverte de l'infralias à l'est de Riventosa et de Lugo di
Venaco.
Enfin, plus au sud-est de Corte, "ers Lugo di Nazza, nous
avons déjà eu l'occasion de signaler l'infralias. Et l'on pense
qu'il existe aux carrières de Sari de Porto-Vecchio, où les terrains nummulitiques sont également bien d éveloppés.
D'après la nature lithologique de la roche, on croit que le
mamelon de calcaire isolé au milieu des granites (2), au sudest de Conca, appartient également,aux calcaires infraliasi ques
et nummulitiques.
En résumé, nous trouvons, du col de San-Quilico il Corte, à
Lugo di Nazza et Conca, une large bande de calcaire, souvent
interrompue, il est vrai , avec les fossiles caractéristiques de
GEOLOGIE DE 'LA CORSE.
(1) Yoyez la coupe n'' 3 (1)."
(~)
Gueymard, loc. cit.
5
58
1I0LL.UD t: .
l'infralias, Cet horizon assigne, ainsi qu'on l'a déjà dit, une
position définie aux terrains sédimentaires des schistes luisants
et de calcaires cristallins.
Description de la Cima di Pcdani. - L'infralias manque
sur les chaines latérales du monte Piobetta, sauf l'ouest de
Morosaelia. En effet. à ~ kilomètres il l'ouest de ce village,
,
est une forte montagne de calcaire très-propre à faire de la
chaux. Elle est compl ètement isolée au milieu des terrains des
schistes luisants et de calcaires cristallins. Cette montagne est
connue sous le nom de Cima di Pedani . Elle est compl ètement
inculte. On y voit eependant de beaux maquis et un petit bois
ont l'essence dominante est le Chêne vert.
.\ la borne 5 du kilomètre 86 de la roule de Ponte alla Leccia
à Piedorezza et Cervione, on trouve (voy. coupe 8) :
à
..
TERR.U:S::S
PRUUIRE:-.
Tal.\s?
Hernarquous que Terebrotula greg(/rùt, Suess., se trouve
dans tous les bancs de calcaire de l'infralias.
Les couches du calcaire gris compacte d écrivent une
courbe an sud cl forment toute la rive gauche du ravin de
Pedani . Elles se présentent ainsi sur le tournant de la roule,
depuis la borne -> jusqu'au l'ont jeté SUI ' le ravin, l'ers le kilomètre 85. Il faudrait bien se f!'lrder de considérer toute celte
masse comme représentant l' épaisseur de ce calcaire. Il y a
répétition.
A I-:l mètres environ il l'ouest du kilomètre 85, on trouve,
sur une épaisseur de 6 il i mètres. les couches suivantes
au milien du calcaire gris compacte (yoy. il l'ouest de la
coupe 8).
Lus '?
1. Ln g-rès rert , quelquefois violacé. . . .. - . .
~.
Calcaire Tiolacé... . .. .. ... . .. . .. .. .. . .
' :2. Calcaire à lumachelle, renfermant surtout
Ten bratula grcgaria, Suess ., Plicatula
intusetriata, Dunk., ct .-tricula contart c ,
30
6
3. Calcaire terreux, fissile, avec quelques cmpreinte s de Plicatula intusstriata, D. ..
• \ 3.
b r~A.lu::, . 1.
Terebratula çreç arto, Suess. , el Plicatula tntusstnata, Dunk
.
5. Calcaire à fragment s de Erinolde-, dents
I.\" Fn.\I.J.\S .
l.
L.
M:.nCJ.t: XO
Calcaire gris compacte, sans Icssiles. . : •. . . . .
~_
0"", ')
( .t Calcaire à lumachelle uvee Terebratula gre{faria,': ess., PlicYlluirl intesüriata, U. . t- ,5O
fissile, peu Iossilifèrc ; 011
v trouve cependant ..1 t' . contorta, Portl.. 0"",60
6. Cal'caire il fragments de Crinoïdes . dents de
Poissons et Plicatula intltsstriata, Dunk . 0-,\0
1 Î . Calcaire terreux , fissile, peu fossilifère . . . .
O"',SO
:>. Calcaire terreux,
0,50
0,50
3
'2 ,30
0,;,0
l,50
à
LIB ~
CaJ~~~"i f~~I;I~~~~ ·d·c· Cril~~id~~: 'j;ll't~'d~
Poissons, et Pticat uia intnsstriaia , D. . .
-t C.alcaire bleuâtre, formant lumachelle, avec
de Poissons PenL"ri"" . . . . . . . . .. . . .
6. Calcaire terreux, avec Acicule coiuo rta,
P.rll......
1 . Calcaire terreux, peu fo:::.silifere. .. . . .. . .
S. Calcaire bleuâtre, avec lumachelle renîermant surtout T. grcgflna, Suess.. .. . . .
9. Calcaire schisteux, a...ec rognons fossilifères renfermant des empreintes de Pli catula intusstriata, Ilunk., et des dents
de Poissons . . , . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .
10. Calcaire arec lumachelle renfermant surtout Terebratuia gregaria, Su",.. . .. .
II. Calcaire terreux, fissile, en couches lrèsminces avec rognons Iossilifères T. çreçari a , Suess. , et Pticatula itü usst riata,
Dun k
:.. . ... ........
1. Calcaire gris compacte.
L.
s. J s histes luisants.
T.
5U
GEOl.OGIE DE LA ·CORSE.
~
50
LIAS?
( 8. Calcaire gris compacte, salis fossiles, trèsboulevers é et se montrant sur la roule
jusqu'à la borne ~.
L.I
On retrouve donc ici les couches citées plus haut, à l'ouest
du kilomètre c 6. De ce côté les couches sont presque verticales,
nn peu inclinées cependant de l'E. à l'O. Au kilomètre 85 elles
sont encore plus redressées.
En résumé, l'infralias, caract éri s é par Tcrebratula gregaria,
Suess., Plica tnla iutusstriata, Dnnk. , et Ariel/la contorta,
60
DOLL.4.:\D E.
Portl. , se voit 11 la Cima di Pedani, il la part ie supérie ure des
terrain s de schistes luisants et de calcaire cristallin .
Ces dépôts du jurassique inférieur sont ici 11 plus de 800 m.
d'altitude et forment un e masse d'environ :! kilomètres au carré.
A l'ouest, au nord et 11 r est, les calcaires infraliasiques s'arrêt ent sur les schistes luisants en stratificati on transgressive.
Au sud, vers la Casaluna, on voit le grès vert reposer sur un
calcaire noir charbonneux, en couches tres-tourmentées et
malheureusement sans fossiles. C'est le calcaire noir de la
Restonica. Enfin, toute la masse infraliasiqu e recouvre comme
une calotte les dépôts primaires. Les couches sont le plus souvent en position verticale. Les versants sud de la Cima di Pedani
sont très-esca rpés et formés en grande partie par le calcaire
gris compacte . Dans le bas, les torrents qui en descendent
déposent de grandes quantités de tuf.
L~ coupe de Pedani nous montre les dépôts de l'infralias
presque dan s les m êmes conditions qu', Corte . Le fossile dominant est toujours Tcrebratula gregaria, Suess. ; on y trouv e
aussi .I rieula COll/orla, PortI. , et des empreintes de Plicatulu
intnestriata, Dnnk ., des écailles et des dents de Poissons. Il y
a donc identité complète entre les dépôts de Cor te et ceux de
Pedani. Dès lors ou peut affirmer qu'autrefois les couches de
la Cima di Pedani étaien t réunies il celles du col de SanQuilico, situ é au sud il 'I:! ou '14 kilomètres. La découverte de
l'infralias il la Cima di Pedani nous prouve que ces couches du
jurassique inférieur ont subi, dans l'ile de Corse, de nombreuses
dislocations et une grande dénudation. Cette découverte confi rme également ce que nous avons dit plus haut, il savoir, que
les terrai ns de schistes luisants et de calcaires cristallins sont
inférieurs il l'époque jurassique.
Au nord -ouest de Ponte alla Leccia , on trouve la Tartagin e
grossie de l'Asco; sur les bords de cette rivière, le sol est formé
par une roche schisteuse avec amas de serpentine et de philipsite..\ u de là du bois de ~Iad re di Cardo, on trouve sur ces
dépôts prima ires l'i nfralias . Ici c'est le calcaire gris compacte
qui domine . Néanmoins on retro uve encore la lumachelle il
ARTICLE SO ~.
61
Terebratula qreqaria, Suess., et la couche de calca ire il fragments de Crinoïdes, dents de Poissons, etc., que je désignerais bien volontiers sous le nom de Lone-bed,
Dans le bas de ces dépôts inlraliasiques, est un tuf quaternaire formé il leurs dépens, et sur un des mamelons qui bordent
la Tartagine, on voit l'entrée d'une tr ès-belle grotte qu'il serai t
important de faire fouiller .
.
Le calcaire infraliasique est sur le haut des coteaux, et le
calcaire gris compacte y forme de très-beaux bancs, que l'on
a exploités comme marbre . On connait ce lieu sous le nom
de Pietrabello.
Nous avons donc ici un autre jalon pour constater la présence de la mer infraliasique sur les dépôts des schistes luisants
et de calcaire cristallin, sur toute cette région de l'Ile forman t
l'arrondissement de Corte.
Pour retrouver l'infra lias, il fau t, de Pietrabello, franchir
au nord-est la chaine du Tenda et pénétrer dans le Xebbio.
Le S ebbic. - De Patrimonio, situé il l'ouest de Bastia, on
voit au sud s'étendre une grande vall ée longitudinale, placée
entre la Serra di Pigno et les monts miocènes de Saint- Florent.
Cette vallée est connue sous le nom de Nebbio. Ici, il la base
de la Serra di Pigno, on voit s'étendre du nord an sud une
série de petits rochers ayant de '150 il -1 00 mètres d'altitude,
et 500 il 600 mètres dans la plus grande longueur, sur 50 il
200 métres de largeu r. Ils sont principalement formés de calcaire gris compacte en couches presque vertical es; sous le
calcaire gris on a d'aut res couches de calcaire avec nombreu x
fossiles infraliasiqu es, et une assise de grès vert , schisteux,
reposant tantôt sur les schistes luisants ou le calcaire gris
cendré cristallin.
A l'ou est de Patrimonio, dans le Serragio et non loin des
moulins il eau, on trouve des couches de calcaire arec de
nombreux fragments de Crinoïdes , des dents palatines de Poissons et quelques Bra chiopodes, entre autr es Terelmu ula gregaria, Suess. Les couches supérieu res sont formées par un
calca ire compacte, dur, sans fossiles.
GÉOLOGIE DE LA CORSE.
62
1I0LL."~DE.
Au sud du Serragio sont les rochers de calcaire signalés plus
haut. L'ancienne route de Bastia il Saint-Florent p'lsse entre
deux de ces rochers ; prenons celui du sud, il l'enferme une carrière, et le Ficajolo l'arrose il la base. Nous en prendrons la
coupe de l' E. il l'O. (voy. coupe 9) :
TERR.US:)
\ 1. : histes luisants.. . . . .. . . •
l'RIll.URE:;. S' et C. { 2. Calcaire cristallin
Ta1.\s ?
T.
:t Grès vert .
/ .5. . Calcaire violacé. . . . . . • . ... . .. . . . . • . .. .
5. Ealeaire terreux, avec lumachelle renfermant Terebratula grtgaria, Suess.,
Plicatula i1ibu.striata, Dunk
.
6. Calcaire il fragm ent.. de Crinokles, dents
de Poissons.. .. . . . •. . . . .. . . . . . • . . . . .
, . Calcaire il Terebraiula gregaria, Suess.,
.-\Ticula cORforta, PortI
.
1 ~'FiU,LUS . 1. , IS.
.. lool
r~1 emre
. a.. 1ragm ents de
' 'des . . . ... . •
e l'moJ
9. Calcaire terreux, fissile, peu fossilifè re .. .
10. Calcaire à lumachelle, avec Terebralula
gregaria. Suess., Plicatula isiussiriata, .
Dunk... .. ' ... . .•. . ... • .. . .. . . . . . •. .
11. Cal caire jaune terreux. avec Ostrea ano·
mala '!, Terq., ou Ostrea subtamellosa '!,
Dunk. (l') . . .. . . . .. .. . • . . . . . . . . . . . . .
LIAs?
L.
h Fft.\U .\S .
1.
Lus ']
l.
épaiss. MOY. 3Om ~ l res .
: . . . . . 40
"
t :!. Calcaire gris compacte.. . . .. . . . . . . . .. . ..
0-, 50
0-,80
o-,Iû
1111,50
TERJUIX5
?a!lI.URES.
1111,00
T RI.\5 -]
~ert. . . . . . . . .. . .. . . . . . . . .. ... . . . .
10. Calcaire gris compacte.. . . .. . . .. . . .. . . . .
50=,00
15
Prctogyue.
.
épaiss. moy. 150 mètres.
1. Schistes luisants
T.
:!. û r ès -rect. . ... . . . . .... . . . . .. . . . . .. . . . .
3. Calcaire terreux, fissile
-i.. Calcaire avec Acicula cotuorta, Portl.
451ll,OO
Schistes luisants .
épaiss. moy. 50 mèn -es.
:!. Calcaire gris cendeé.. . . . . • . . . . . . . . . . . . . 1 ia
'r aus t T. 3. Grès
.%nTU:U: .'\. ~ _
o-,GO
..< J'
3111,00
'1 .
t
Plicatula iniusstrlat«, Dunk
.
6. Calcaire à fragments de Crincldcs, dents
de Poissons. . . .. . .. ... .. •. . . . . . •. .• .
J. Calcaire à A cicula contorta, Portl
.
8. Calcaire à lumachelle, nvec Ter ebra tula
gregar ia, Suess:
.
9. Calcaire terreux, peu fossilifère . . .. . ..•.
II.
10
.
3
.
Û"',oo
5. Calcaire à fragments de Crinoïdes
.
1"',50
6. Calcaire terreux , pauvre en fossiles
. 8
ï . Calcair e bleuâtre, a vec lumachelle , renfermant sur tout Terebr. gl'egm'ia, Suess.. .
G
1.
, 8. Calcaire terreux , avec empreintes de Plicatula intusstriata, Dunk
.
il
9. Calcaire à fragment.. de Crinoïdes
. 0- .:;0
10. Calcaire jaunâtre en petites couches
. 3
\ 1t. Calcaire jaune, avec Ostrea anomata t ,
,
Terq. (l').. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 1~
1
Lus,
S et C.
3
C'est principalement au sud, vers le bas d'Oletta, que les
rochers de calcaire infrali asique sont bien développés. C'est en
effet dans le bas de Poggio d'Oletta que se tro uve Je mont le
plus élevé de I'infralias et du lias du Xebbio. Une coupe relevée
en ce point, de l'E . il l'O., se présente comme il suit (voy.
coupe '11)
h FRALL\ :ii .
T ERR.\lX5
.i.. Calcaire flssile, terreux
.
a. Calcaire à Terebratula gregaria, Suess.,
1~
Au sud de cett e coupe on rencontre un aut re rocher de calcaire infraliasique reposant cette fois SUI· les schistes luisants ;
le calcaire gris cendré cristallin, qui surmonte ces schiste, luisants, est beaucoup plus d évelopp é que dans la coupe 9, ct
incliné de l'O. il l' E. On a (voy, coupe -10) :
PRIln IRE5.
63
GÉOLOGIE DE 1.\ CORSE .
L.
H. Calcaire gris compacte... . . . . . . . . . . . . . . .
75
L'infralias est ICI, comme on le voit, très-développé, il a
environ 4() mètres d'épaisseur .
Toujours dan, ces dépôts infraliasiques 011 trouve un ou deux
HOLL."~D";.
64
bancs de calcaire presque compl ètement formés pal'desdébrisde
Crinoïdes, avec petites dents de Poissonsct quelques Pentacrines
assez bien conservés. Ces bancs semblent représenter le honrbed, C'est.là un point de repère très-important dans la recherche de la zone il Acicnla contorta; Portl ., en Corse, surtout le
premier banc; en le trouvant, on est certain de ne pas être loin
des couches il A vicula contorta, Portl., et il Terebrauda gr e[aria, Suess.
Le jurassique inférieur est bien représenté au sud de la coupe
n' -1-J. On le l'encontre en effet sur le sentier d'Olmeua il SantoPietro. Il recouvre ici complètement les terrains de schistes
luisants ' et de calcaires cristallins. Les fossi les y sont assez
abondants, et vers l'ouest il est il son tour recouvert pal' des
calcaires bleus et un crès avec Xummulite» Ramonl!i, Defr.,
Orbitolites Fu/'lisii, i .\rch., Liotina (Delphimda) Gervillei,
Defr., Gyelolites Vicaryi, J. Haime, etc., c'est-à-dire par des
dépôts nummulitiques. C'est du reste ce que nous signalerons
plus tard '1 l'ouest des coupes 9, 10 et H .
La position de ces dépôts infraliasiques par rapport aux terrains primaires et aux terrains supérieurs à l'infralias nous est
donnée pal' Jacoupel S.
Cette coupe résume heureusement l'ordre de superposition
des terrains sédimentaires de la Corse, et nous montre qu'à l'exception des schistes luisants et des calcaires cristallins, ils sont
en discordance.
On remarque que le fossile caractéristique de l'infralias,
Aviellia contorta, Portl., se rencontre danscesdivers gisements
fossilifères. l'i" otons 'qu'en général les fossiles ne sont pas trésbien conservés dans ces dépôts, si toutefois on en excepte
Terebratula greglll'ÏO , Suess. , Auicula contorta , Portl. , et
Plicatula intusstriata, Dunk. On y trouve encore des Pentacrines, des dents de Poissons,ainsi que quelques écailles, et à la
partie supérieure de nombreux fragments d' Huître qui appartiennent peut-être il Ostrea sublamellosa, Dunk., ou il Üstrea
anomula, Terq. Enfin, ces dépôts se terminent pal' une masse
assez considérable dp calcaire ll'ris compacte, quelquefois
.\ t:T h":fE
x- :!..
GEOLOGIE DE LA CORSE.
65
lithographique et jusqu'à présent sans fossiles. Néanmoins il
est il supposer qu'elle représente le lias.J'ai vainement cherch é les dépôts de l'infralias et du lias
daus tout e la presq u'Ile du cap Corse ; cependant on ne doit
pas oublier qu'au port de )Iacinagll'io, nous avons rencontré
un calcaire lithographique tout il fait semblable au calcaire
gris compacte que nous croyons liasique,
D'après les faits que nons venons de citer, l'infralias forme
en Corse. SUl' des terrains de schistes luisants et de calcaires
cristallins. un horizon très-net, souven t interrompu, il est vrai.
)Iais il est facile de le reconstituer pal' la pensée, il l'aide des
gisements que nous avons signalés. En résumé, les dépôts des
terrains secondaires de la Corse présentent plusieurs gisements
d'une grande netteté ; nous citerons principalement le Xehbio,
la Cima di Pedani et les environs de Corte.
En les compara nt, nous aurons ;
•
67
La ressemblance est bien évidente. Sans au cun doute une
grand e parti e de l'arrondissement de Corte a été SOU5 les
eaux de la mer infraliasique, a insi que le bassin du Xebbio.
Sans doute aussi la Sen a di P igno avait déjà la forme actuelle, sans être cependant il une altitude aU55i élevée.
1I0LL.',"Ot :.
GÉOLOGI E nE fA CORSE .
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Dans nn grand ouvrage intitul é : Palëontoloqie lombarde,
ou Description des [ossiles de Lom bardie, pu bliée il l'aide de
plusieurs savants, par l'abbé Antoine Stoppani, on y signale le
Terebratulu gregarùt, Suess., comme étant l'espèce dominante,
carac téristique de l'infralias. En effe t, ( celte espèce est merJ veilleusement répandue en Lombardi e, tou t le long de la
J zone des couches à .4 ricula contorta, Portl. , remplissant
J quelquefois toute seule des bancs de calcai re et traçant par
» elle seule un horizon géologique. C'est sans compara ison
• l'espèce la plus copieuse, bea ucoup pIns que l'At'icula COII» tortu, Por tl. Elle est très-abondante en Tremezzina et it
» Rami ; des bancs calcaires à la Luera, au- dessus de Talma J drera, en sont parfaitement pétris ; l'Azzarola est une source
» intarissable des exemplaires les plus gros et les mieux cons servés, Et ainsi cette espèce se continue à Forcella di Costa,
» au-dessus de Carenno, à Stozza, dans la pa rtie méridionale
» de Yal Imagua, dans Yal Brembilla, avec des Polypiers
J énormes, non loin de Ponte di Sedrina ; puis elle se retrouve
» très -abondante dans l'intérieur de Val Adra ra et à Predore,
» au bord du lac d'Ises, dan s Yal Sarezzo, et il Caino dans
» Val Sabbia. On ne peut manquer de trouver le Terebratula
• grcgaria, Suess., dans toutes les localités signalées par la
• présence des couches de l'Azzarola, auxqu elles en Lombardie
» elle appar tient jusqu'ici exclusivement (1 ). •
Il est re marquable de rencontrer en Corse ce même horizon
du Terebratula gregaria, Suess.
D'u n autre côté, nous trouvons en Corse Plicatula ill/usstriatu, Dunk., autre fossile caracteristique de l'infralias,
68
HOLL,4.~DF..
d'après )1. Dumortier (1) . Enfi n 1'.4 t,wllilt coll torta, Port!. (2),
qui caractérise d' une manière si nette l'infralias, aussi bien
au nord qu'au midi de l'Europe, se trouve également dans des
conches plac ées au-dessus ou au-dessous de celles à Tcr cbratula
gregaria, Suess.
Xous l'avons déjà dit, la démonstration de la présence de
l'infralias en Corse est un fait tout nouveau et bien important
pour la classification des terrains sédimentaires de la côte
orientale de cette He. Très-utile au géologue, cet horizon ne
le sera peut-être pas moins il l'industrie. En effet, le calcaire
gris compacte est susceptible de donner de longues dalles,
quelquefois veinées de rose ou de fil ets blancs de carbonate de
chaux, Il est susceptible également d'un beau poli et serait
avantageusement employé comme marbre. Ce calcaire donne
une excellente pierre il bâtir ; on peut en faire de bonnechaux,
ainsi que le démontre l'exploitation, sous ce rapport, du calcaire de la Coscia, qui a enrichi son propriétaire en quelques
années. La distribution des lambeaux isolés de ces calcaires
du jurassique inférieur ne peut être qu' une bonne eireen stance pour son emploi...\sec les nouvelles routes, toute la
partie orientale de l'ile peut en profiter. La chaux provenant
de ce calcaire est assez siliceuse, et sans avoir toutes les qualités d'une bonne chaux hydraulique, elle peut avantageusement en tenir place dans la construction des nombreux
ponts que demande le tracé des routes dans ce pays si pittoresque et cependant si peu connu.
Partout où nousavons rencontré l'horizon de l'infralias (3),
(1) Dumcrtier , Études paléont<>lcgiques sur tes dipôls jurassiques du bassin
du Rhône. t" partie, Infralias.
(~) Dieulafait, i:tude sur la =one â Avicula contc n a et rin fralîas . Paris,
1870, in-i(o. 3 cartes.
(3) En rdaigne, le gén éral de La )larmora a également sig nalé le j urassique. Seulement ici il commence au lias supérieur. En effet, après avoir d écrit
16 assises jurassiques, li . de La Marmora donne la conclusion suiva nt e : ( Tous
) ces terrains , envisag és dans leur e nsemble, représentent les dépôts compris
) entre le lias supérieur et la grande oolithe. )
Enfin, 11. de La. )b rmora cite encore le terrain cr étacé comme se rencontrant
en Sardaigne..\ l'Ile Sm -Ant ioco, on trouve encore ( ti n c:'l.!c"t irt' mar neu x (·t
.\ !:T:f:I.F. X "
::! -
69
nous avons toujours découvert aUS5i l'horizon il ,V"'lImuiites
Bamondi, Defr, On ne trouve dans l'ile de Corse aucun dépôt
intermédiaire il ces deux horizons.
Dans le chapitre suivant nous nous occuperons des couches
axumrnulites,
GÉOLOG IE DE LA COIISE.
VII
DÉPOTS :'\nmULITlQt:ES APP,\IITE:'\A:'\T .\ L'ÉOCÉ:,\E x ovsx .
Si nous en croyons la stratigraphie, depuis les dépôts du
calcaire gris, appartenant sans doute au lias, jusqu'a l'éocène
moyen , la COlOe resta hOIO de l'eau.
En -1i 8:l , Barral écrirait : < Les montagnes de la grande
» chaine que je nomme de premier ordre sont (!énéralement
) de granites. Dans ces granites l'on trouve des courants de
» basalte et des lares (1) . Indépendamment de ces matières,
» l'on trouve de la pierre calcaire dans deux endroits : l'un à
» une lieue d'Asco, sur le chemin de Calenzana; l'autre au» dessus de la Quenza nommée l'Asinao. Ces deux montagnes
) calcaires sont totalement isolées au milieu des gra nites. )
En 1820, Gueyrnard vérifiait le fait pour l'Asinao. Il y trouva
en effet une masse de calcaire au milieu des granites et a plus
) un peu schisteux, à cassure esquillense ; il se rapproche de la pierre litho., g-raphique , et il est de couleur jaunâtre . ) U renferme les fossiles suivants :
c Hippuriies cornutQccinum, Radiolites, Coprotina, A.cteollclla lœcis, Sau·
., tilus, Cidaris. »
En Cerse , je n'ai jamais trouvé la moind re trace de fossiles crétacés. Cependant j'ai trouvé dans le dilu vium, au sud de Bastia, à plusieurs reprises différen ies, des cailloux roulés de calcaire jaune, lithographiq ue, avec fossiles rappelant ceux cités plus haut. Ces cailloux roulés de calcaire' à Hippurites se
voient souvent au bas de la falaise située au sud de la tannerie Lazaroui . Je
les ai trouv és, soit au bas de la falaise, soit enchâssés au milieu des nombreux
cailloux roul és qui la forment; mais, comme la mer détruit et refait souvent la
base de cette falais e, je n'oserais affirmer que ces cailloux de calcaire à Hippurites viennen t hien do. diluvi um corse. Ils peu vent trè s-bien auss i pr ovenir du
lest de quelque bateau, malgré les 1800 ou 2000 mètres qui séparent cette
falaise du port de Bastia. Aussi me serais-je abstenu de rappeler ce Iait, si te
calcaire à Hippurites n'avait pas été signalé eu Sardaigne.
(1) Barral, 1Qc. cit , Ceci est une erreur.
iO
1I0LL,"~DI"
de 1800 mètres d'altitude. ' Il rapporte que ce calcaire est
coquillier et entouré de granite, c J'arrive, dit-il (1), il l'extré• mité de ce calcaire en ne voyant au. milieu des granites de
• toutes 'parts (qui paraissent être stratifiés sur trois heures du
» côté de l'est) qu'une formation secondaire eu couches dis» posèe» comme dans le terra in primitif et encaissée dans
» celui-ci d'u ne manière assez évidente. »
P OUl' aller I'Asinao, prenons le sentier de Quenza. Quenza
est un village hàti SUI' le granite à grands cristaux de feldspath
l'ose, et situé au sud des monts Incudines. De ce village on
d écouvre les monts du Pargolo et du Coscione. C'est entre ces
montagnes qne se trouve la bouche de l'Asinao. Après avoir
traversé lc bois de Cola et côtoyé pendant longtemps la Rizzenèse, on arrive en face de la bocca de l'Asinao, Trois heures
après on est aux baraques. On ne trouve jusque-là que du granite. A l'est des baraques, est la bouche calcaire du monte
Asinao. Les baraques sont SUI' la l'ive droite du torrent; et, il
300 on ,1-00 mètres vers l'est, on trouve sur de la pegmatite des
grès et des calcaires noirs, schisteux; bientôt la pegmatite disparait, et l'on ne trouve plus que les assises sédimentaires toujours en position verticale, D'abord on a des calcaires schisteux
en masse ; ils sont vein és de carbonate de chaux. Puis on a des
grès alternant, ct l'on arrive
sommet sur une grande masse
de calcaire bleuâtre en position verticale. Les fossiles sont en
quantité; ou y trouve principalement :
à
au
Liotina (Delpltillula) Gert iltei, Defr.
Xummuiites Ramondi, Defr.
Orbitolite« submedia, d'Arch .
- Fortisii, d'Arch.
Cyc/olites Vicaryi, J. Haime.
Pecten Fat rei (?), d'Arch.
Cypr"a Granti (?), d'Arch. Ete.
Le calcaire nummulitiqne, qui appartient, comme on le voit,
il l' éocène moyen, est, il l'Asinao, il '1823 mètres d'altitude, Il
(1) Gueymard, /1)(;: cil .
.-\RTTCI.E ~ o
2.
conss .
il
est bleuâtre, assez compacte, et se présente eu bancs verticaux
décrimut une courbe de plus de 600 mètres il la bouche
mème. Le calcaire nummulitique.r en ~e formant sur la pegmatite, a empâté souvent des fragments de cette dernière roche,
L'analyse d'un échantillon recueilli au contact, à la bouche
calcairede l'Asinao, a donné : calcite avecForaminifères ; quartz
ancien ; quartz infiltré dans le feldspath ; feldspaths mono- et
triclinique; chlorite. .\ la bouche même, au sud, il l'est et il
l'ouest, ou ne voit que de la pegmatite, mais il n'en est pa>
de même au nord. C'est eu cfl et de ce côté que se prolongent
les couches nummulitiques, Après le calcaire bleu il Xummulites, on a nn calcaire noir schisteux, d'abord en position rerticale, puis un peu incliné. Sur ce calcaire sont des grès. On
trouve alors un grand creux, et de l'autre côté ou a de, calcaires et des grès en position presque horizontale. A 300 ou
400 mètres au nord, est une deuxième crevasse, puis quelques
mamelons formés de calcaire schisteux, de grès et depoudiugu e.
Ces assises en position horizontale vont jusqu'aux baraques de
Tova, élevées sur un petit plateau id 500 ou ,/600 mètres d'altitude. Au sud-est, il 50 mètres de; baraques, ou trouve la peg,
matite. Au nord est une forêt de pins; le sol est de calcaire
noir schisteux, de grès et même de poudingue. Ici ces couches
sont fortement incliu èes. Elles se répètent par suite de plissements et de nombreuses ruptures.
Au nord-ouest des baraques de Tora, est le ravin opposé à
celui de>baraque; de l'Asinao . En le remontant, on trouve toujours des calcaires alternant arec de> grès surmontés du poudingue. A 600 mètres environ de la bouche, cesdépôts éocènes
se terminent sur le granite des monts Incudine. Au nord-est,
les couches nummulitiques se développent cousid érablement.
Elles vont en effet JUSqU'1 Solaro, la Punta , Tignosello, Yentiseri et le Vobalcsco. l'lus on descend du moute Asinao, plus
les grès et le poudingue sont abondants. Ce dernier est toujours
il cailloux roulés de roches granitiques, de quartz et de roches
des dépôts antérieurs•.Enfin , au port de Favone et un peu vers
l'est, on retrouve le calcaire nummulitique alternant avec les
GÉOLOGIE IH; LA
72
1I0LL.'~D E.
grès; à la partie supérieure de la formation est uu poudingue
à petits cailloux de quartz roul és .
Les fossiles ne se rencontrent que dans l'assise inférieurede
ces terrains nummulitiques; on trouve aussi quelquefo is des
:.'i ummulites dans les grés. Cependant on peut, en s'appuyant
SUr la nature minéralogique et surtout SUI' les caractères stratigraphiques, y faire les divi sions suivantes :
to Ln calcaire bleuâtre avec les fossiles cités plus
haut. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . épaiss. moy.
50 mètres.
2" I'n calcaire noir. souvent schisteux , en petites
couches, trav ers é par des veines blanches de car• benate de chaux
•_
__ • _. .• . _. , . 10;)
:JO rn grès maciguo, alternant à la base arec les couches
n· ~
, . .. .. .. .... .. . 1;;0
i e Ln poudingue formé par des cailloux roulés de roches
granitiques et des terrains antérieurs, renfermant
quelquefois des morceaux de quartz roulés, gros
comme une nclseue.. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. . ..
Épaisseur moyenne totale . . . . . .
:;0
3SO mètres.
Pour retrouver d'autres gisements Xummulites, dirigeonsnous vers le nord. Sur les bords du Golo, au sud-ouest d'Omessa, on rencontre la fente de Francardo. Celle-ci est formée
par uu calcaire bleuâtre eu position presque verticale ets'appuyant sur nn filon de pegmatite qui longe la rive droite dn
Golo. Cependant, au monte Pollini, à l'ouest de la fente de
Francardo, le calcaire bleuâtre repose immédiatement SUl' les
schistes luisants, etles premières assises empâtent de nom breux
cailloux de ces terrains. Dans le bas de la tour Génoise, au sudouest du monte Pollini, ce dernier fait est beaucoup plus net,
tellement que la base du calcaire bleuâtre à Xummulites est
un véritable poudingue. Ce calcaire l'épand unc odeur fétide
sous le choc du marteau. A la base, il renferme de nombreux
débris de Crinoïdes; puis on a une lumachelle formée en partie
par des fragments de Gastéropodes. On y trouve encore Nummulites Iiamondi Defr. , Orbitolitcs Fortisii, d'Arch., C!Jclolites
l'ÜXlr!li , J. IIaime, c'est-à-dire les fossiles du monte Asinao.
Cecalcaire bleuâtre se prolonge jusqu'au torrent descendant
• .
A RTICt E ~o
2.
à
L
73
GÉOLOGŒ DE LA CORSE .
d 'Omessa , et sur lui on trouve en concordance des couches de
calcaire schisteux tout couvert de Xu mmulùes Ramondi, Defr. ,
et d'Orbitoiit/!$ Fortisii, d'Arch .
011 ildonc ici une bande de calcaire nummulitique fortement
redressée et quelquefois au contact d'une roche granitique : la
pcg-miltite comme au monte Asinao. A l'ouest, ce calcaire s'arrète bientôt su,' les terrains primaires. A l'est, il est beaucoup
plus développ é. On le retrouve, en effet, à la chapelle SaintAnge, à 3 ou 4 kilomètres au nord d'Omessa ; mais c'est surtout
vers le sud que les couches nummulitiques prennent de l'extension. Xous suivrons donc la route de Caporalino à Corte et nous
aurons :
f- Cu calcaire bleuâtre, lég èrement cristallin, formant
souvent lumachelle, avec S ummulites Ramonâi;
Deïr., Orbitolites Fortisii , d'Arch., C!Jclolite$
Vicary i, J. Haine, etc., et de nombreux fra gments
de Polypiers et de Gas téropodes ind èterminab Je~. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . .
épaiss. mo~·. fOO m ètres.
~ Ln calcaire scbi-teu:x, avec veines blanches de carbonate de chau x et quelques :\"ummulites .. . . . . . . ..
10
3"' ru calcaire schisteux, alternant are c des couches de
grès gris
: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
-1· rn grès arec nombreux cailloux de calcaire... , .. . . . 1:;0
C'est principalement au kilomètre 95 de la route nationale,
'1 :!ûO ou 300 mètres au nord-ouest de la briqueterie et non
loin du pont jeté surla Sommana; c'est, dis-je, principalement
ici, dans le torrent, que l'on trouve les couches de calcaire
schisteux, riches en Xummulites. Il en est de mêmedes marnelou, placés en ce point sur la l'ire gauche de la Sommana. Plus
à l'ouest les couches de calcaire à Nummulites alternent arec
des couches de grès renfermant les mêmes Xumrnulites. Puis
on voit le tout reposer sur une forte masse de pegmatite. Ces
dépôts nummulitiques s'élèvent vers les montagnes de l'Alluraja; au sud, on les trouve jusque dans le bas de Soveria. Ils
sont, à l'est du col de San-Quilico, surl'infra lias; on les mit
également au sud de ce col. Enfin, dans le ravin du San-Quilico
nous avons signalé un calcaire (%) bleuâtre, avec nombreuses
6
74
UOLL.',:~D.: .
:\"ummulites (1). Cecalcaire repose ici sur les schistes luisantet ses couches sont inclinées de l'O. à l' E. , tandis que celle;
de la fente du Fra ncardo le sont du ?\. O. au S. E. Plus au
sud de la coupe ü, on retrouve le même calcaire. De là à la
maison Philippini . sur la rire l'au che du Tavignano, on retroure
souvent cette bande de calcaire, de telle sorte que ce calcaire " ('1) de la maison Philippini est dans les mêmes couditions st ratigraphiques que celui du haut du ra vi n de SanQuilico. Xous avons donc de bonnes raisons pour le considérer comme numm ulitique , malgré l'absence de fossiles
déterminables. A l'est de tous ces dépôts de calcaire et de grès,
on trouve qu elques roches éruptives, telles que serpentine,
euphotide et pegmatite. Pu is, versle haut , le tout est recouvert
par un poudingue à gros cailloux de calcaire, de serpentine,
d'euphotide, voire même de schistes luisants . Il s' élève Sur les
montazn es dominant Tralonca et Santa-L ucia . Je suppose qu'il
va bie~ au delà et que le canton de Serma no est en grande
partie recouvert par le nummulitique.
.\ u sud de Corte on a signalé l'lus haut les schistes luisants
arec le calcaire saccharoïde fibreux sur de la protogyne. Dans
lc bois de ch âtaigniers que l'on rencontre avant quc d'arriver il
Lugo di Venaco , on trouve de nombreux blocs de poudingue
il p âte grise, quartzeuse et petits cailloux de quartz roulés, de
roches granitiques et des dépôts anciens. Or, ce grès el ce pon-
dingue se trouvent à l'est de l'Asinao, sur le calcaire à Xummulites. Xous le signalerons plus loin dans les mêmes conditions
stra tigra
phiques il Palasca (Balagne)
;:,
,
... et dans le Xebbio, Ils doivent donc être considérés. dans le Venaco, comme les représentants de la partie supé rieure du nummulitique. A 100 mètres
environ du kilomètre 74 de la roule nationale, dc Corte il Serraaio
t>
, on voit , dans un sentier faisant suite au tournant de la
route, le grès et le poudingue nummulitiques en place. Ils sont
sur les terrains primaires. Cesdépôts éocènes vontbien au delà de
Serragio, où ils sont très-développ és ; à ro., ils s' él èveut vers
-
( t ) \"oy. la coupe n" 6.
~ 1 Vo~-. la coupe n° 3.
.\ nTICLE :\ 0
'2 .
GÉOLOGIE DE L.\ COHSE .
75
les montagnes de la chain e primordiale. Au sud de Serragio. Ies
grès continuent j usqu'aux ru ines de Saint-Christophe et le
Razzo Bianco que nous connaissons. Les grès nummulitiques
reposent sur ce rocher en discordance . .\u sud du Razzo
Bianco, sont des schistes verts arec nombreux cailloux de calcaire saccharoïde i, peine roulés. On trouve encore de ce côté
les grès nummulitiques sur la protogyne stratifiée. En prenant
la route forestière, on côtoie le Yecchio, et l'on peut gagner la
roule qui descend le Tavignano en allant de Corte il Aleria.
On trouve il l'est du Hazzo Bianco les calcaires noirs, schisteux, de Xoceta, Vezzani, etc., calcaires que nous avons considérés comme primaires. ) Iais sur la rire gauche du Vecchio,
sont de nombreux mamelons fo rmés compl ètement par nn calcaire fissile il reines de carbonate de chaux ; il est en couches
vertical es, très-plissées et placées sous les grès nummulitiques,
autant qu'o n peut le juger, car tous ces dépôts sont fo rtement
redressés et le; grès sont dans le haut des calcaires. Je les crois
nummulitiques. Ces dépôts vont presque jusqu' au pont du
Vecchio et celui d'Altiani. où l'on retrouve les terrains primaires. Il est facile de voir que les dépôts nummulitiques ont
subi une zrande dénuda tion. On ne les retrouve dans l'intéri eur
de l'île que pal' lambeaux; quelqu efois ils forment la partie
supérieure d' une montagne , tand is que le bas est primaire.
Cela crée des difficultés contre lesquelles il est bon de se mett re
en garde lorsqu'on parcour t ces régions. Néanmoins je crois
ètre en droit de teinter sur la carte ( 1) tous les terrains de
Serr agio au pont d'Altiani, d' une grande par tie du canton de
Sermano, de l'est du col de San-Quilico jusqu'a u calcaire de
Caporalino, comme étan t du nummulitique. Sans rouloir dire,
toutefois, que sur tout ce parcours on ne puisse trou ver dans le;
creux les terrain, primaires et secondaires .
Revenons à la fente du Francardo, et au nord-ouest nous
trouverons le Golo, puis une petite plaine connue sous le nom
de Champ de guerre. C'est ici que furent tirés les derniers
( 1)
Yo~·.
la carte annex ée
à
cet oUHage.
""
1/
1I 0 L L.':\D":.
GÉOLOGIE DE LA CORSE.
coups de fusil, à la suite de la bataille de Ponte-Xuovo, qui
décida de l'annexion de la Corse à la FI-ance. La COr5e y perdit
son indépendance, mais elle devint fra nçaise. Le Corse est courageux, vif, sobre, hospitalier, avide de gloire, passionné et
enclin à se faire justice ; conservant en cela la tradition de ses
pères lors de la domi nation de Gênes, 5U1'Lout sous l'administrat ion de la maison de Saint-George. A cet te "poque, le COr5e
opprimé n'avait d'au tres ressources que son fusil ou son poignard pour obt enir justice d'un ennemi puissant. La t'endetta
est un reste de ces anci ennes habi tudes . Aujourd'hui elle tend
à disparaitre . L'instruction se répand beaucou p, et le goût du
travail, de l'agriculture, les routes que l'on a construites dans
l'île, les communications fréqu entes avec le continent, apportent
de nombreuses modifications dans les us et coutumes des habitants de la Corse .
Le Champ de guerre se prolonge j usqu'à Pon te alla Leccia.
A l' ouest de ce hameau et de la Tartagine, on trouve une au tre
plaine dite Pian della Bataqlia, qui s' étend jusque près de
Pal asca . Au nord de ce village est le Losari,
C'est à l' embouchu re de ce torren t, sur la rive droite, vers
Cima al Arca, qu e 1I0U, allons retrouver le calcaire bleu nummulitique . A l' est du Losari, on a en effet de forte s assises de
calcaire bleuâtre ut ilisé pour la fabricat ion de la chaux. Ce
calcaire re pose sur une roch e granitique et renferm e da ns le
bas des fours à chaux : lYummulites Bamondi , Defr,
Il est en position verticale et est recouvert par un sol arg ileux. A l'est, sur ce calcaire, on trou ve un grès gris, souven t à
gros grains, que nous verrons consta mmen t au-dessus du calcaire nummulitiqu e. SnI' les bords de la mer est un ca lcaire
noir , sans Xumrnulites; on n'y voit q ue des empre intes d 'AIgnes,
sans doute de s Sphœrococcites.
La route coupe ces couc hes su r une assez grande étendue,
de sor te qu' elles sont très-visibl es . Il est difficile de voir un
terrain plus tourmen té. Ce ne sont qu e plissemen ts et cassures.
Stra tigraphiquement , les dépôts se prése nte n t dans l'o rdre
suivant :
L Vn calcaire avec Nummulites Ramondi, Defr., Cytlolites Vicar yi, J. Haime..... . . . . . . épaiss. m o~·. . ~O mètres.
76
.UtTlCLE
x- ::.
lin calcaire avec l'fi nes blanches de carbonate de
chaux et Sptuerococcites i
_
.
3. Un gres maciguo, alternant avec du calcaire
.
2.
4.. Go grès macigno
5. [ n poudingue
_' . _'. _
80
1:;0
.
6()
.
30
Ces couches des terrains nummulitiqu es formen t la petite
chaîne de montagnes qui sépare le Losari de l'Ostriconi. De
ce côté, cepend an t, on retrouve bientôt les terrains des schistes
luisants et des cal caires cristallins.
Dans le haut, au sud , vers P alasca , les calcaires nummulitiques sont en quantité. On y trouve de nom breuses Xummulites . C'est même ici, au sud de P alasca, que ~l. Ed . Collomb
a trouvé, en '1853, le seul gisement de Nu mmulites connu
avant ceux que nous venons de signal er . On sait que les Foramin ifères trouvés par Ed. Collomb ont été déterminés par
d'Archiac.
Belgodere est un gros village situé '1 l'ouest de Pal asca . Il
est cons truit sur un granite assez semblable à celui de 1'..1.1gayola. Au su d-est de ce village on trouve :
1. Des g neiss
_... .. . .. . . . .. . .
2. Des micaschi stes en couches très-minces
3. l'ne forte
adossée
portant,
breuses
êpaiss . mo: . 600 mètres .
_. 8O'J
mass e de pegmatite avec molybdénite,
à l'ouest sur les micaschistes , et supà l'est, un calcaire bleuâtre avec Dom-
Nummulites . .. ... . . .. . . . . .. . . .. . . . • . . 2000
Le con tact de la pegmati te et de ce calcaire est très-net sur
la route national e, immédi ateme nt au sud de Palasca . En
voici la coupe (voy. cou pe '12) :
1. Peg matite, avec mclybdénite .
=..
2. Calcaire bleuâtre avec Nummulites Ramonât, Defr. ,
Cyclolites Vicm'yi, J. Raime. . . .. . .. épaiss. mey.
3. Calcaire schisteux â veines de carbonate de cham:. . . ..
1
4. Calcaire schisteux alternant avec des grès
5.
Grés g ris, arec cailloux de calcaire ; on y trouve
\
"'. )
mutiles Ramondi, Defr
~ 6. Poudingue
o
.
20 métres.
10
:;0
Num.
.
20
10
78
1I 0LL~:-:DI<: .
L' épaisseur des dernières couches augmente beaucoup au
fur et il mesure que l'on s'avance il l'est ou au sud.
A quelques kilomètres à l'est de la coupe n' -1 2, on trouve,
au point de rencontre des routes de Belgodere il Ponte alla
Leccia, et de Xovella à Castifao, un rocher de calcaire connu
sous le nom de monte San-Colombano. Il est formé par un
calcaire bleu légèrement cristallin , avec rares Xummulites.
Au sud-est, ce c;lcaire est recouvert par des couches de calcaire schisteux, vein é de blanc par du carbonate de chau x.
Ces couches sont bien d éveloppées le long de la route menant
à Ponte alla Leccia. Elles sont presque verticales et toutes
plissées. Elles ont ici le même aspect que celles signalées déjà
sur la rive gauche du Vecchio, en descendant de Serragio di
Venaco.
l'ers le Champ de la bata ille, les dépôts num mulitiques devi ennent plus rares ; ils sont sur les terraius primaires. Il est
important de noter que les grès et le poudingue sont placés
au-dessus du calcaire nummulitique. Ces grès et ce poudingue
sont très-peu fo ssilifères. En résumé, on "oit le terrain nummulitique sur la côte occidentale du Losari il l'Ostriconi, Il
s'arrête à la chaine du Tenda et s'élève vers les sources dé ces
deux cours d'eau . De telle sorte qu'il n'est séparé du pont du
Fr-ancardo que par quelques kilomètres.
Enfin, j'ai trouvé le terrain nummulitique très-bien caractérisé dans le bassin du Nebbio. C'est un fait digne de remarque :
partout où nous avons d écouvert l'infralias, nous avons trouve
Je, dépôts nummulitiques. Il n'y aurait guère d'exception que
pour la Cima di Pedani , et encore on ne doit pas oublier qu' il
;) ou 6 kilomètres au sud de cette montagne du jurassique
inférieur, immédiatem ent au delà de la fente de la Casaluna,
nous ayons signalé le monte San-Angelo, au nord d'Omessa ,
comme formé, au sommet, par le calcaire nummulitiqu e.
Les coupes que j'ai données du Xebbio (coupes 9,10, Il )
ont montré le nummulitique sur l'infralias. C'est qu'en
effet il n'v a aucun intermédiaire entre ces deux dépôts en
Corse. I~i le nummuli tique commence par un calcaire d'un
.o\RTleU
~>O 2.
consr.
79
!l'ris cendré légèrement cristallin, avec nombreux Iragments
de fossiles et des Nummulites en quantité, principalement
,l'lili/mutiles Bamondi, Defr. Ce calca ire empâte d'abord de
nombreuxcailloux primaires, on y trouve également db fragments de lignite; pnis il devient plus cristallin, avec fragments
de Crinoïdes et des Xummulites. Il est le plus souvent en discordance avec l'infralias. Au nord, dans la plaine de Patrimonio, le nummulitique est en grande part ie représenté par
du calcaire. Cependant, entre le Serra gio et le Ficajolo, on
trouve un mamelon nummulitique formé de calcaire et de
grès macigno, Ici le miocène repose sur le nummulitique.
Plus au sud. la plaine s'élargi t et les assises calcaires du nummulitique se développent ; il en est de même du grès. Tout il
fait au sud, vers l'Alise, le calcaire nummulitique est abondant et les Xummulites sont en qua ntité. Il suffi t en effet de
prendre le sentier menant d'Oletta il Santo-Pietro pour trouver
d'abord l'infralias, puis immédiatement sur lui, mais en discordance, le calcaire nummuli tique très-fossilifère. .-\. l'ouest
de ce contact et surle calcaire '1 Xummulites, on a un calcaire
schisteux arec veines blanches de carbonate de chaux ; puis
ce calcaire alterne avec du m'ès macizno ; enfi n, ce grèsdomine
et sur tout cela on trouve un poudingue formé en grande partie
pal' de petits cailloux roulés de quartz. Il est en tout semblable
" celui de Serragio di Venaco. Le nummulitique se présente
donc dans le Xebbio avec les mêmes caractères lithologiques,
stratigraphiques et paléontologiques qu'à la fente du Francardo , au monte Asinao, etc. On a en effet, pour les dépôts
nummulitiques du Xebbio :
r.ÉOLOGIE DE tA
t . r n calcaire bleuâtre avec cailloux de:' terrains primaires à la base et fragments de lignite. On
~.
v trouee : ",Y ummulites Ramondi.llerr.. OrbitoljUs
For-ti.~ ii. d'Arch., Cyclolites Vican} i, J. Haime,
Pecten Pacrei i d'Arch. . .. .. . . . ... . . . . . . . .. . . .
Cn calcaire schisteux avec veines blanches de car-
bonate de chau.'t. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . .
3. lln calcai re et un grès alternant. . . . . . .. . . . . . . . . . . .
4. Un grès avec Nummulites Ramonât. Defr. .. . . . .. ..
5. Un poudingue â petits cailloux roulés de quartz. . . . .
:'0 mètres.
'jo,
t:"!O
80
30
80
n Ol.L.U 'DK
Enfi n, j'ajouterai que les cal caires noir schisteux et les !!rè>
que l'on tr ouve sur le calcaire gris com pacte de Buscin~ et
de la Coscia , au port de Macinaggio, m' ont paru représenter
le calcaire noir à Sphœrococcitesi et le grès du Losari. D'où
il résul terait qu e le terrain num mulitique se trouverait aussi
au port de Macinaecio.
"
Les Nummulites forment poudi ngue dans les différentes
cou ches de l'éocène moyen de la Corse. .h ec ce, Fora minifères
on trouve encore, ainsi qu'on r a déjà dit : Liotina (De/phill lllll)
Gerrillei, Defr. Cye/olite.' riellryi , J . Haime, ete,
Ces fossiles appar tiennent ,. l'éocène moyen, et les couches
qui les renferment ont de 300 à 400 mètres d'épaisseur.
De l' allure des couches nummulitiqu es de la Corse, nous
croyons pouvoir déd uire les deux concl usions suivantes :
'l ' Aucun dépôt sédimentaire ne s'est fait en Corse entre
l'infralias et le nummuli tique.
2' Après le dépôt du nummulitique, la Corse a été soumise
à une vaste dénudation (1 ).
8-1
J/iocèlle dl! !Jolfe de Saint-Florent , - Le zolfe de SaintFlorent est situ é su,' la côte nord-ouest de l'i1e~ à l'oric ine de
la presqu' ile du cap Corse, entre les ter rains ter tiaires'" l'E.
les schistes et les calcaires primaire s, "l' O. Au fond du !toile
se jette l'Alise.
Le lambeau miocène de Saint-Fl orent s'étend le lou" du
golfe, dep uis l'Alise ju squ'à la tour de Farinole, prè~ de
laquelle il plonge sous la mer . J . Reynaud (1) a déjà décrit ce
bassin ; ma is il y fait rentrer tort les monts .-\lIa- ) lazzola.
qui sont nummulitiques, et les collines situées à l'ou est du
golfe, entre l'Alise et la tour de Fornali, qui sont constituées
prin cipalement par de la protogyne feuilleÎée et des schistes,
Le miocène commence par un calcaire jaunâtre renferm ant
de nombreux fossiles. notam ment de (!f<lndes Cyprines, et
GÉOLOGI E DE 1..\ COR SE .
à
Clypeaster scutellatus, ~I. de Serres.
crassicostatus, A~.
altus, Lamk,
qibbosus, )f. de Serres.
intermedius, Desmoulins. Etc,
('~) .
VIII
xroc èxz.
Le miocène est représenté en Corse par trois lambeaux
complétemen t isolés, Le premier de ces lambea ux est situé
sur le bord orienta l du golfe de Saint- Florent ; le second
constitue la plaine d'Aleria ; le troisième forme, à l'extrémité
méridionale de l'ile, une large bande au-dessus des terrains
gran itiques, depuis le golfe de Sant a-Manza jusqu'à la cala de
Paragnano, au delà de Bonifacio.
Ces trois lambeaux ont sensiblement la même composition
pétrologique : des sables, un calcaire sableux, un ca lcaire trèsdur et caverneux, des poudingues, tels en sont les principau x
éléments. Ils contiennent aussi un grand nombre de fossiles
identiques.
(1) On sait que le terrain nummulitique existe également en Sardaigne ;
j'ajoutera i qu'il s'y présente avec les caractères de celui de la Corse.
.~ RnCLE
:0,-0 ~ .
Sur cette assise r ient un calcaire rougeâtre, riche en Clyp éastres
et en Balanes; puis un calcaire blanc, très-dur, empâtant
des cailloux de roches pri maires et de nombreux fragments
de coquilles. Celle dernière assise s'étend à l'ouest jusqu'au
bord de la mer; au nord , elle est recouver te par une couche
de poudingue d'un mètre et demi environ d' épaisseur, constituée par de, cailloux arrondis de granite, de porp hyre
rose et quelquefois de roches prim aires. Les fossiles qu'on
trouve dans ce poudingue ont, eux aussi, été rema niés. Audessus viennen t des couches d'un calca ire blanc, tres-dur,
tres-fossilifère,
Près du Ficajolo, les assises miocènes, qui plongent vers
l' ouest, disparaiss ent sous les alluvions, pour reparaltre l'ers le
(t) J. Baynau d, loc. cil.
(~) )1. Locard a donné une liste de fossiles de S iut-F lorent (Bull. , 3c s érie,
1. r, p. 23j).
82
1I0LL4-~DE .
fort, avec une inclinaison à l'E. A quelques mètres de la côte
ou voit affleu rer dans la mer un rocher de protogyne.
En résumé, la coupe passant par le monte Silla-Morta donne
les couches suivantes :
83
galets de granite on de porphyre cimentés par du calcaire, et
de lits de sable ou de calcaire sableux. Bientôt ces derniers
dominent et constituent une masse de 5 il 6 mèt res de PUISsance, très-riche en fossiles, notamment en
GÉOLOG IE DE LA CO RSE.
1. Un calcaire blanc, formant poudingue à la base, un
peu marne-ux dans la partie moyenne, avec grandes
Clypea.ster crustulum, .\lich.
laqanoi âes, Ag.
latirostris, Ag.
tauricu.o;, Desor.
umbrella, Lamk. Etc.
Cyprines ct nombreux CJypéastres, entre autres
ceux cités plus haut. . . . . . . . . .. . . . épaiss. moy.
2. I'n calcaire jaunâtre, avec Schizaster Pnrkinsont,
Lam. , Sch. eurynotus, Ag., Sch: Bellardii, .Ag-. ,
;',0
Pecten burdigalensis, Lamk.. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
:W
3. Un calcaire rougeâtre, formant de grandes excavatio ns
sur le ver sant est des monts miocènes, avec Pecten
bur âlçaleneis, Lamk. .. ..
mètres.
.\5
.t . Un calcaire blanc , très-dur, surtout au contact de l'air,
avec de nombreux fossiles broyés, usés, en morceaux, et quelques fragments de Pecten Karali-
tanus, de La lIarmora (1). . . . . .. . . . .
il. Sur les bor ds de -la mer, ce calcai re n° .i se termine
par un poudingue il cailloux roulés de granite,
surtout des porphyres, et quelques galets des terrains primaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7. rn calcaire blanc durcissan t à l'air, avec fossiles remaniés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7. Diluvium et alluvions â cailloux granitiques et porphyrique s venant du poudingue nO3.. . . . . . . . . . . .
Épaisseur moyenne totale . . . .
j;;o
1"',i.lÛ
10
8
- -
28.1....,50
JliocèlU? de Bonifacio et du golfe de Santa-slan:a. - Le
miocène supérieur forme à Bonifacio un plateau de 9 kilomèmètres environ de longueur sur 6 dans sa plus grande largeur, et découpé par des fentes en un grand nombre de mamelons. L'altitude de ces mamelons est de 40 à 50 mètres, et les
couches de calcaire et de sable qui les composent sont presque
horizontales.
C'est sur les bords du golfe de Santa-Manza et il Il Sprono
que l'on peut observer la coupe complète des assises du
miocène de Bonifacio.
L'étage commence par des alternances de bancs de petits
(1) De la llarmora, /OC. cit .
ARTICLE !\~ 2.
1
1
1
1
Par-dessus vient une série de petites couches d' un calcaire
blanc, dur, contenant de nombreux fragments peu déterminables de coquilles; enfin, à la partie supérieure , on trouve
une couche de calcaire pétri de Foraminifères.
Au nord, le miocène repose sur le granite rose , par l'intermédiaire d' une mince couche d'u n conglomérat ponceux
signalé par J . Reynaud ('1 ) à la pointe de Balistro.
Au sud de la Canetta, on voit un rocher de granite, haut de
50 mètres environ, que les dernières couches du miocène
entourent du côté nord. Plus au nord-ouest, un second rocher
de granite se montre complétement enveloppé par les assises
horizontales du miocène. Ces deux masses granitiques formaient donc deux îlots dans la mer miocène.
Au sud du golfe, le granite constitue la presqu'île de Capieciolo.
A Il Sprono, en face des îles Lavezzi, les couches inférieures
il galets granitiques sont assez développées et très-fossilifères.
Arouest, sur la côte de Bonifacio, les couches supérieures
du miocène prennent un grand développement et sont presque
seules visibles.
Au niveau de la mer actuelle, au pied de l'escalier du roi
d' Aragon, et surtout dans le port de Bonifacio, on trouve, dans
un calcaire blanc très-dur et situé à un niveau immédiatement
supérieur aux couches à Clypè astres, de nombreuses dents de
(1) Op.
cit.
84
1I0LL'~DE .
Poissons, Celles que j' y ai recueillies ont été déterminées pal'
}I. }Iunier-Chalmas; ce sont :
GÉOLOGIE DE LA COR5E.
3. Calcaire verdâ tr e à grains ûns. On ~' trouve : C(.IIp{~a:)lu
SciUœ, Desmoulins, Cl. aüus, Lamk, Cl. !Jibbosus,
~I arcel de Serre:" Cl. IflgrrnQ ides , .\ g. ; Schiznster
eur!JfWIII$, .\g., S, ho Beiiar âii, Ag. ; Pt etm K'.lr alitanus, de La jlarmora, P. burdigaltn.,is, Lamk, cie.
L Calcaire blanc dur, peu fossiliïère. On ~. trouve cepen dant de nombreux fragmen ts de fossiles usés, broyes ,
ce qui indique une action vigoureuse ct prolongée
des vagues. Xous citerons. parmi les fossiles, des
Carcùarodon productus. .-\ ~ .
Hemiprietis Serra: .-\g.
Lamna contortidens, Ag.
- crassidens, ..\g.
01001l.",
~ p.
Chr!l"opltrys. ' p.
Lithodomes ,
Le miocène s'arr ête à la cala de Paragnano. .-\.U nord d'un e
ligne tirée de cette cala à celle de Canetta, on ne tro uve plus
que le granite, qui constitue les monts della Trinita.
Xous pouvons résumer ce, dépôts à l'aide de deux coupes
relevées, l'une ,\ la Canetta, l'autre ,\ la Stintina.
Coupe de la falaise de la punta della Canetta .
1. LiB Je petits galets granitiques, alternant avec des lits
sableux et quelques bancs marneux. On y trouve :
Conoclypus plagiQ$()mus, A;'"., Echinolampas hemisphœricus, Ag'. . . . . . . .. • . . . . .. . _. . épaiss. mey.
-:. Calcaire gr'is ver dâtre, un peu marneux, avec nombreux fossiles, tels que : ClyptQ$ter Beaumoïui,
E. Sismonda, Cl. jIarti nianus, Desmoulins, Cl. mar-
10 mètres.
çinatus, Lamk, Cl. altus , Lamk, Cl. crass icouatns,
Ag ., Cl. ouicoaauu, )Iichelin, etc.; Spatangus corsicus, Uesor ; Schizaüer eurqnotue, Ag., Sch, Beltardii , Ag. ; Cidaris ocmtonenste, Desmoulins ,
Cassis teeta. Ilronn , Pecten burdiçalensis, La mk . .
3. Calcaire blanc tr ès-dur, en couches d'environ W cen-
1::
tim ètres d'épaisseur, tr ès-nombr euses ; dans le bas
elles alternent avec quelques lits plus sable ux et
plus tendres . On~: tr-ouve : Pecten aduncus, Eichw.,
P. scabriusculus, )Jatheron? var. obliqua, P . burdiga lell ~ is, Lam., Heliastrœa Rochettana, JI. Edw. et
J. Haime, Aetrœa , etc. . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . 30
Épaisseur moyenne totale.. . .
5:: mètres .
Coupe prise à la falaise de Stintina.
L Granite
_. épaiss. moy. au-dessus de la mer.
2. Lits de galets granitiques unis faiblement par du calcaire e t supportant une couche sableuse. On ~.
tr ouve : Echinolampas scultiformis, Ag.• Echin.
hnnisphœricus, Ag.• Co7UJc1ypus plagÎOSOmU$, Ag.
ARn CJ.E XO 'Z .
Wm~tres.
~
"•.
des P éroccles , quelque; Peiz.res ,
Pecten aduncus, Eiclov., Pecten LurdigaleJls;.<,
Lamk • . . . • . _.. . • _.. • .. . .. . . . •••. . ' . • . . . . • • ••
Épaisseur mO~'enn :: totale •...
10
~
m ètres.
.Ifiocènede laplaine d'Aleria. - Le, géologues ont il peine
padé du miocène d';\leria, et cependant il est bien autremen t
d évelopp èqu'à Saint-Florent ou Bonifacio, et surtout bien plu,
int éressant que dans ce, deux dernières localités. Est-ce parce
que Aleria est un peu éloignée d'un grand centre , ou plutôt
parce que Aleria n'est abordable que l'hiver; les nombreux
marais de la plaine, les étangs vaseu x du littoral , y provoquen t
malheureusement de fortes fiè vres paludéennes, ct bien des
personnes redoutent ces fâcheux inconvénients. Plusieurs
circonstances favorable, m'ont permis d'étudier avec assez de
soin les terrai ns de la plaine d'.\ leria; c'est pourquoi j'entrerai
il leur sujet dans quelques détails. Les fo ssiles que j'y ai recueilli, ont été examinés par }I. }lunier-Challlla5. et grûce
à ce travail, nous avons pu reconnaitre des faits intéressants
relativement " ces terrains tertiaires d'Aleria : je citerai la pr( sence de la zone à Cong éries.
Le golfe dans lequel se sont déposée, le, couches tertiaires
d'Aleria était assez étendu. Le littoral, partan t de la marine de
Solenzara, longeait les colline, qui supportent Ven tiseri et
Pru nelli, passait à Fiorello, à l'est d'Antisanti, près du pont
de Bra vone, il 500 mètre, de la mine de cuivre natif de Linguizetta, à Canale, à Cervione, et revenait joindre le littoral
actuel au pied de la petite chaine qui porte Poggio di }Io:"iani.
Plusieurs cours d' eau importants se jetaient dans ce go'lil 1:1).
(1)
Yo~· .
les fig. :W el ~ f.
86
"OLL.,"~DE ,
Au point de vue stratigraphique, les dépôts tertiaires ayant
comblé ce golfe sont formés :
l ' A la base , par une roche renfermant des grains de quartz ,
du carbonate de chaux, du mica , des grains de glauconie, le
tout cimenté par un calcaire marneux , lequel lui donne nne
certaine friabilité qu i nous permet de la désigner sous le nom de
mollasse. C'est la zone à Clyp éast res, se terminant dans la plaine
d'Aleria par un calcaire à nomb reu x Gastéropodes sans test.
2' Ce calcaire il Gastéropodes sans test renferme en quant ité
de:' gra ins de quartz. Les principaux fossiles que l'on y trouve
sont :
Proto calhedrai is, Brongn.
l' yrula condita, Brug,
Cas..is cariabitis , Bell. el Jlich. Etc.
Quelquefois, sur le calcaire à clypéastres , on trouve un calcaire marneux avec nombreux débris de Pecten ,
3' Sur ces calcaires repose un sable vert avec fossiles marins,
tels que :
Pyrula qeometra, Berson.
Cassis S(lburoll, Lamk.
Luci na Columbelta, id. Etc.
4' A la partie sup érieure des sables verts on rencontre des
. couche s compos ées de carbonate de chaux, de "able, d'argile,
et riches en fossiles très-bien conser vés, Ce sont les couches
à Congéries. On y trouve :
Conqeria »implex, Barbet.
Jfelanopsù5JIa/lIeroni, )Ia~·e r .
.Ilelania Hoüandei , JI. Ch .
Locardi, JI. Ch. Etc.
50 Sur ces couches à Congéries sont des sables jaunes non
fossilifères, avec de nombreu x petits bancs de galets. Enfin,
sur ces diverses couches, on trouve une terre ochreuse, rougeâtre ,à nombreux cailloux roulés. L' aspect de ces derni ers
dépôts est tout à fait semblable il celu i des dépôts diluviens de
la plaine de Biguglia ,
ARTICLE :"\0
2.
87
6' Cependant, sur les bords de la mer, entre les étangs deI
Siglione et deI Sale, j'ai tr ouvé, par suite de 'travaux entrepris
par le pénitencier de Casabianda, un sable jaune supérieur aux
couches de sables avec petits lits de galets . Ce sable jaune
sup érieur renferme quelques lits formés de carbonate de chau x,
de sable et d'argile, très -riches en fossiles pliocènes ; par
exemple :
GÉOLOGIE DE LA CORSE .
•
-
Xat ica Josephinia, Ri5-50.
JXa,S8a wriabili.'J , Forbes.
Cerlttü um culqatum, Brug.
Al'ça dilurii, Lamk. Etc.
Puis, sur ces dépôts pliocènes, est un sable vaseux avec
nombreux foss iles quaternaires. Enfin, sur les bords des éta ngs,
ces diverses couches sédim entaires sont recouvertes par les
dépô ts diluviens signalés plus haut.
Telles sont les assises tertiaires de la plain e d'Aleria qu e
nous allons maintenant décrire arec plus de détails .
Calcaire li ClypéaJtres.-Un peu au delà de l'Alistro, à Casa
Vestignanu, au kilomètre 55 de la route national e de Bastia
il Aleria, on tro uve 3 il 4 mètre , de calcaire à Clypéastres en
couch es faiblement inclin ées. Les fossiles y sont assez bien
conservés ;
HOU:;
citerons :
Clypeaster flilAJosus, jf. de Serres.
crassicostatus, Ag.
ltuirostris, Ag.
taqanoide», Ag.
Ce calcaire mollassiqu e présente en ce point peu de d éveloppement; c' est-à-dire qu 'il est r ite recouvert par les sables
verts. Au-dessus on rencon tre les cou ches à Congéries. Enfin,
le tout se termine à Casa Vestignana par des sables jaunes sans
fossiles.
Plus au sud, à l'embouchure du Bra vone, sur la rire droite,
le calcaire à Clyp éastres est assez bien d éveloppé . il est surmonté par un calcaire tendre en sortant de la carrière, mais
devenant très-dur au contact de l'air, Ce calcaire, qui est riche
88
1I0 L L.U D I; .
en fossile; privé; de leur test, est souvent fortement imprégné
de chloru re de sodium . .\ r est de la carriè re du Bravone, le
calca ire il Gastéropode; sans test, est recouve rt pa r un sable
vert avec de ra res fo;;iles, et le tout se term ine par des saules
jaunes 5a115 fossiles, avec diluvium il la partie supérieure.
A l'ouest de l'étanp de Diane, le calcaire il Clvpèustres aue int
son maximum de développeme nt, surtout ~u surface . Il est
recouvert pa:' un calcaire riche en moule s de Gast éropodes.
Ce calcaire forme une excellente pierre il bàti r : il a été ut ilisé
pour la construction des piliers du nouveau pon t jeté sur le
Tavignano dans ces derni ères années.
Sur ie litt oral , entre l'étang de Diane et l'e mbouchure d u
Bra vone, le calcaire il Clyp èastres est recouvert d' abord au
X. E. de l'étang de Terenzana par un calcaire marn eux en
couches presq ue horizontales et très-riches en fossiles, malh eure usement il test très-friable et souvent complé tement an éanti ;
les fossiles appartiennent su rtout au gen re Pecten. Ce calcaire
est reco uvert par des sa bles verts il rognons fossilifères.
Sur la rive droite du Bravone, il son embouchure, le rivage
de la mer est formé par un puissant poudingue il cailloux de;
terrains prima ires, le plu s souvent de serpentine et de qua rtz,
et fort ement cimentes par du calcaire . Ce poudingu e reCOU\Te
les couches il Cl yp éastres. Les fossiles y sont rares , et ceux
qu' ou Y' trouve sont tout roulé s et le plus souvent méconna issables. On y remarque une stratification confuse, et la mer
a fortement rongé ces dépôts terti aires, lesquels se prolongent
par des lit; de sables avec petites couches de galet; ,
.\ 800 mètres au sud de l'embouchure du Bravone, les couches du poudingue sont moins d éveloppé es et tend ent " prendr e
un e position horizontale .
.\ la tour de Bravone, située entre l' étang de Ter enzana et le
Bravone, les couches il poudingue se terminent par un calcaire
très -ten dre, en ba ncs pe u inclinés et renfer mant d'assez beau x
fossiles, voire mème. quelques empreintes de plantes. Parmi
les fossiles nou s citerons le Cidaris llollandei, Cou.
,\ l' est de la tour de Bravone , au kilomètre 65 de la route
ARTICLE
x...
~.
8!J
GEOLOGIE DE L,I COfl;E .
nauonale de Bastia Aleria, on retro uve ie ca lcaire il Chp~astrcs
très-Lien développ é et riche en fossiles bieli conservés. On a :
à
Calcaire ,i CI~l,éa...tres
_. . . . . . . . . . . . épai ss, DIor·
Calcaire il riasté ropodes saIlS les t.
_.. _
.
:':l IJ I~ s avec nodules Je grês el Gastéropodes ,i. le st
.
Couches à Congéries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .
.
Sable s et lib de gal ets
: . ... •. . ...... ... .
DiJUl'iUIJl . .
_
_
m ètr es.
.1
-,
.
Tons les déjlots de calca ire il CI:p éastres que nous venons
de signalcr se rencon tre nt entre le Tavignan o et I'Alistro ; sur
la rive droite d u Tavignano on trouve encore une petite band e,
appa rtenan t aux couches supérie ures de cette zone il Oursins :
je l'eux pa rler des calca ires tend res avec nombreux Gasté ropodes S1 11 S test rencontrés il la carrière de Casab ianda.
Le pénitencier est placé sur un mamelon entre .\I eria et celle
carrière ; ce mamelon est de sable vert avec poudi ngue il la base
et pelites couches de calcaire marneu x il la partie supérieure.
On y trouve les couches il. Cong éries,
EnHII, il l'ouest du pénitencier, le long de la rou te nat ionale,
a u kilomètre ï 1, apparal t de nouveau le poudingue et' le sable
vert arec couches des marnes argileuses riches en fossiles :
c'est ici le véritable <zisement des couches il Conc< éries. En ce
point les dépôts se présentent comme il suit (\"0: . Cûnpe '14) :
1. Sahl cs vert s H ec bancs de galets.. . . . . . . . . . . . . .. .. . ..
:!. Couches il. Conyt'rùl Ûlllp[U, Harbot , ] lt'lanujJ$is JIllt he·
00
ro,ni. ) I;iyer, CIU"dium prœtenue, .\I a~·('r .. . . . : . . . épniss.
::. Sables
"
_• . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
i. :'-01arable . . . .
i lD,W
.t-,OO
om, j;;
El! l'l~:' Ull l t'· ~ JIU U:, rO~'Olb les dépôts de calcaire ~l Clypéustres
occuper UUé l'dite bande ; 111' les bords de la mer, allant d u
sud au nord , de la carrière de Casab iauda il Casa rc~tignan a ,
et pré -eutaut :1 ,, " kilomètre- de Ja"reurde
l' E: Ceu e
di-position a été indiqu ée dans la carte ci-j ointe (r oy. /ig. 20) .
Xotons q u'il arrive souvent que sur to ut ce parcours cet te
zone de calcaire il Clypéilstres est recouverte l'al' des sables.
ra, "
,
90
91
1I0LL."-'DE .
GEOLOGIE DE LA CORSE.
La description stratigraphiqu e qu e nous venons de donner
nous perm et d' établ ir les conclusions suivantes ;
'1 0 Sur le litt oral de la mer, la base des dépôts ter tiaires est
un calcaire riche en Clyp éastres. Les pr incipau x fossiles (1) que
j'ai recueillis dan s la zone à Clyp éastres des trois bassins ter-
coupe de Casa Vestigna na, celle du kilomètre 65 de la route
nationale de Bastia à Aleria, et plusieurs autres, nous ont
montré déjà l' ordre de superposition de la zone des sable, verts.
Cc, sables sont surtout d évelopp és le long du Tarignano. Ils
sont évidemment supér ieurs aux couches de calcaires ; lithologiquement, il, prés entent une zone différ ente ; il en est de
mêm e au point de vue paléontologique. Le, prin cipau x fossiles
que j 'y ai recueillis son t :
tiaires sont :
Gidaris HoUandei, Coll eau (Bravone).
- acenwnensis, Desmoulins (Bonifacio).
Psammechinus Peroni, Cotteau (Santa- ôlanza).
SeuteUa subrotund a, Lamk (Santa- àlanza, Aleria, golfe de
•
Turritelle sp., voisin de T. offini«. Bast,
Banella marqinata, Brcngn.
Cassis Saburou, Lamk.
Ancillar ia glandifornûs, Lamk.
Pleurotoma asperulata, Lamk.
C01tW5 Puschii, )Iicheiolli .
Pyrula geometra, Berson.
L'ucina Colu mbeita, Lamk.
transcersa, Bronn.
- omata, Agass,
Saint-Florent) .
Glypeaster gibbosus, )1. de Serres (Santa- slanza),
crassicostatU$~ Agassiz (Santa-Ilanza, Aleria).
latirostris , Ag. (Santa- ôlanza, Aleria).
laganoides, Ag. (Santa- ôlanza) .
nov, sp. (Aleria) .
2<> Le calcaire à Clyp éastres se termine tantôt par un calcaire
tendre, durcissant à l'air, arec nombreux Gastéropodes sans
test, dont les principaux sont les suivants :
Proto caüuâralls, Brougn.
Py rula condita , Brug.
rusticula, Basterot.
Gassis rariabilis, Bell. el )l ich.
Cassidaria, nov. sp.
Conus antedilurianus, Brug.
]fercati, Brocchi.
Cyprœa, sp,
Isocardia, nov. sp.
Lithodomus lithophagus, L.
tantôt, comme au nord -est de l'étang de Terenzana, par 1Il 1
calca ire marn eux, riche en fossiles du geure Pecten.
3° Enfin, sur ces divers calcaires on trouve des sab les verts ,
un pouding ue, puis les couc hes à Congéries.
Sables verts avec nodules de [Jrès riches en fossiles. - La
(1) Cesfossiles, ainsi que ceux des listes suivantes, ont lous ét é détermin és
parM. )[unier-Chalmas.
ARTI CLE :-; 0 2 .
Ces sable, sont bien représenté s le long de la route forestièr e d'Aleria à Corte, rive gauche du Taviguano. II est facile
de les étudier au pont de la Corsigliese. Ils se prolong ent à
l' est, et au kilomètre 3i de la rou te forestiè re les couches de
sables verts, avec rognons de grès et lits de petits galets, ainsi
qu e les couches argileuse, à Congé ries, présentent de nOI1lbre uses cassures, figurant autan t de petite, failles , Une coupe
relevée en ce point , au nord de la rou le , nous a donné (voy.
coupe -J i ) :
1. Sables verts noduleux, avec Ranella marqinata, Brougn.,
2.
3.
.i .
5.
Pteurotoma asperulata , Lamk , Pyrula çeometra ,
Berson, Lucina columbella, Lamk, etc.
Couches <Î. Conçeria simplex; Da rbot.
Sables verts et lits de galets.
Sables jaunes.
Diluvium.
On retrouve le, couch es à Congéries entre les kilomètres 30
et 44, et à la borne 4 du kilomètre 45 on trouve sur les sab les
verts un ba nc de calca ire de -J à 2 mètres d' épaisseur, avec
92
1I 0 L L." 'D . : .
nombreux débris d' Echin odermes . Cependant qu elques Oursins
sont assez bien conservés ; c'est dans ce banc de calcaire c résiform e qu e j'ai tr ouvé S cutclla subrotunda et une nouvelle espèce
décrite par )1. Cott eau sous le nom d'Amphiope Hollandei (1).
Les sabl es verts arec les mêmes nodules fossilifères se présente nt du 'I'avignano il Casa Vestignana , vers le nord de la
plain e, et du Tavignano il Vadina , vers le sud. Souvent ils
sont recouver ts par les couches araileuses avec Con a èries. Dans
la ca rte ci-joint e (voy. fig, 20), nous ayons représenté l'étendue
visible des sables verts et de ces couches à Congéries ; mais il
est probable que ces dern ières ont eu un plus grand développement. Elles ont été raviné es ou sont act uellement recourel'tes
par les sabl es jaunes sans fossiles ou les terrains quaternaires.
Ce qu'i l importe de bien noter et ce qu i est un fait entièrement nouveau pou r la géologie de la Corse, c'est la présen ce
des couch es à Congéries, Les fossiles de ces couches sont :
Se nrlüa micans, Gaudry et Fischer.
JIelania Hollandei, )[. Ch,
- Locardi,)[. Ch ,
J/elanopsis Jlatheroni, ôlayer.
Cardium prœtenue, )layer.
nov. sp.
Dreussenia (Gongeria) simplex, Barbet.
GÉOLOGIE DE LA CORSE ,
93
ment l'ouest de la plaine , ai nsi que l'on peut s'e n assurer dans
la carte ci-jointe (voy. fig, 21) (1).
Enfin je résum erai la disposition st ratigraphique des dépôts
tert iaires miocènes de la plaine d' Aleria à l'a ide des deux
coupes sui vantes. L' une (roy, coupe '15) ra d' Aleria, à partir
du kilomètre 69, au phare de l'Alistro, vers le kilomètre 52
de la mêm e rou te de Bastia à Aleria , Elle est orientée du sud
au nord.
L' autre (voy. coup e 16) va du pont de la Corsigliese à l'é ta ng
de Terenzana, en su ivant la route forestière de Corte à Aleria .
Elle est orientée de l'O. à l' E,
De cette étude il rés ulte que les dépôts miocènes du bass in
d'Aleria peuvent être classés comme il su it :
1. Calcaire à Clypéastres. avec Clypeasler altus, Lamk, CI. çibboeus,
) 1. de Serres. Cl. crassicosuüus , Ag. ) Cl. intermedius, Desmoulins.
2. Calcaire tendre en sortant de la carrière, mais durcissant à l'air;
avec Proto cathedralis, Brug.• Pyrula condita , etc.; calcaire
marneux avec nombreux Pecten.
:~ , Sables verts, poudingue, arec Ranella marginata, Pleurotoma
asperulata, Pyrula geometra, ete.
4. Couches argi leuses ou couches à Congéries , avec Congeria simplee ,
Jfelanopûs Jfatkertm i , etc.
5. Sables jaunes, avec lits de galets.
Conclusions relatives aux dépôt" miocènes de la Corse , -
Ces dépôts à Congéries étab lissent u n lien de plus entre les
ter rains tertiaires de la Corse et ceux de l'I talie.
Sables [aunes salis fossiles. - Ces couches à Congèries sont
recouvert es dans la plaine d' Aleria par des sables jaunes sans
fossiles, du moins je n'en ai pas trouvé, Ces sables jaunes al ternent avec de nombreux lits de galets et recouvrent principale-
A Saint-Florent et à Bonifacio on ne trouve ni les sables verts,
ni les couches à Congéries, ni les sab les ja unes. On peut dire
que la couche à Clypéastres est la seule qu i se présente avec les
mêmes caractères paléontologiques dans les trois bassins,
A Bonifacio et à Saint-Florent, elle supporte une série de
(1) Ce remarquable fossile etait engage dans une ganf:,'Uc de grès dur, qui ne
permettait pas de distinguer les caract ère s g én ériques ; mais ~r. )Iunier a su le
dégager, et il a ainsi reconnu à la fois qu'il appar tenait au genre A.mphiopc
el qu'il devait constituer une espèce nouvelle. )1. }(unier a autorisé ~1. Eotteau
à en faire la descrip tion dans la J/o-nographie des fOS$iles miocènes de la Corse
qu' il publiait en ce moment avec )1. Locard (J/emoires de la Société d'agricul-
(1) Ces sables jaunes à lits de galets sont r ecouverts, entre les kilomètres
,W et .i 3 de la route forestière de Corte it Aleria, au nord de la roule et dans le
haut des collines, par un grès accompagné d'un gros poudingue très-riche en
ûsuea de taille gigantesque, Cette Huître se rencontre également sur les sables
jaunes, dans le petit îlot situé au milieu de l'étang de Diane, et en un troisième
point situé dans le torrent de Linguizena, vers le haut de la plaine tertiaire,
sur le sentier allant de ce village au pont de Bravone.
ture, histoire naturelle et arts utilesde Lyon, 18i i ).
ARTICL.E :,,0 2.
94
HOLL.'~D E .
95
Les derniers dépôts de Saint-Florent et de Bonifacio sont
des dépôts de rivage ; les fossiles y sont en effet toujours remaniés, cassés, souvent méconnaissables.
A Aleria, il y a eu également un rivage; pu is de nombreux
lacs d'eau saumâtre ont dû se former, dont les étangs actuels
sont sans doute les restes. De nombreux dépôts se produisent
encore maintenant le long du rivage; les lacs et les étangs se
comblent lentement. La plaine d'Aleria doit donc sa formation
non pas à un exhaussement du sol par suite d'une acti on souterraine, mais bien plutôt à des dépôts produ its sous l'action
de la mer et de l'apport des COUl'S d'eau.
Les dépôts de Saint-Florent ont au contraire été violemment soulevés. Les monticules qu'ils forment sont à pic du
-cèt è de l'est, avec une pente assez forte à l'ouest. Ceux de Bonifacio semblent avoir été soulevés tout d'une pièce, mais
lentem ent.
GÉOLOGI E DE LA CORSE.
conches peu épaisses d' un calcaire' très -dur, rempli de débris
fossiles. )[ ai" tandis que ce calcaire dur termine le miocène
dans le bassin de Bonifacio, dans celui de Saint-Fl orent il est
recouvert par une couche d'u n poud ingue à cailloux porphyriques, qui supporte à son tour d' autres bancs calcaires trèsfossilifères. A part ir des dépôts à Clyp éastres, la nature des
sédiments change donc ; mais les fossiles prouvent que l'on a
toujours affaire au miocène.
Les fossiles communs aux trois bassins miocènes de la Corse
sont , ent re autres :
Clypeaster scutellatus, )1. de Serre s,
gibbosu-r; , id.
crassicostatlls, ~\ g .
mtermeâius, Desmoulins .
altus , Lamk.
Scutella subrotunda, Larn k.
Schi z nster Parkinsoni. .\ I!.
eurgnotus, Ag.
Bellardii, Ag. Etc.
Les dépôts miocènes de la Corse présentent les caractères
minéralogiques de la mollasse suisse. Quant aux couches à
Clypéastres, elles semblent être identiques dan> tout le bassin
méditerran éen. On lit, en effet, dans la description géologique
de l'lie de Sard aigne par )1. de La )[ armora : « Le calcaire "
» Spatangues (Schi:asler) nous a parfaitement rappelé . sous
» bien des rap por ts, celui qui forme la presque totalité des îles
» de )[aite et de Gozzo, ainsi que ceux que nous avons égale» ment étudiés en Sicile, aux lies Baléares, à Cadix et à Oran,
» sans compter ceux de l'Aste-an et de plusieurs aut res lieux de
» l'Italie. » Le miocène à Clyp èastres est également bien
d évelopp é dans la province d'Alger. au )Iaroc, au défilé de
Bab-Tisra (1 ) .
L'lie de Pianosa, située 11 l'est de la plaine d' Aleria, est formée des mêmes terrains que celle-ci ; c'est donc un jalon entre
les dépôts tertiaires miocènes de la Corse et ceux de la Sicile.
(i ) Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1. LXXVIII, p. 1714.
ARTICLE ~ o 2.
•
PLlO CÉ:Œ .
SUI' la côte orientale, le long de la plain e d' Aleria , on trouve
de nombreux étangs d'eau saumâtre, dern iers restes des mers
tertiaires.
Il Ya quelques années, le pénitencier de Casabianda entreprit de dessécher les étangs deI Sale et de! Siglione, situés au
sud d'Aleria . Pour cela on creusa un canal à l' effet de réunir
ces deux mares d'eau. On rencontra du sable gris, une terre
rouge avec nombreux cailloux roulés, un sable vaseux, puis un
sable jaune avec nombreux fossil es très -bien conservés. Ces
fossiles ont été examinés par Il . )Junier-Chalmas; ce sont :
Dentalium, sp,
.:.Yatica, sp.
- Josephinia, Hisse.
Sassa zariabilis , Forbes,
corniculum, ûlivi (~Y. .«emi-striata , Forbes).
-
gibbosula, L.
1I0LL .~ :nn' .
Gf:OLOGIE DE LA CORsE.
:.: p.
sp.
Buccinum polyqonum , Brocchi .
Cancellaria cünœllata, L.
Cerithium f:ulga tum, Bruguières.
Pleurotoma TurriclI la, Broechi.
ColumbeUa llas$oùit.~ .
Leda COmmllJlata, Philippi.
Cythfrta , nov. $p.
l'l'nu.') senilis, Ilrocchi .
Cardium. 'p.
~4 rca dilucii, Latuk.
Perim Pteurenectee.
S as.'ut
Xous avons indiqu e, dans la carte du rmocene d '.\l eria
(.fig. 20), l'emplacement de ce pliocèn e. 1\ est en grande partie
reco uvert pa,' des sa bles gris , vaseux, avec nombreux fossiles,
lesquels appartiennent il l'epoqu e qu at ernaire,
"
La coupe suivante represent e la manière d' être des derni ers
d e~ôts sédimentaires d e la plaine d' Aleria (voy. cou pe 19).
~a ns aucun doute, l'embouchure actuelle du Tavicna no. les
étangs de i Sale. deI Siglione, dT rhin o, et peut-être a~"i l'étang
de Gradaggine, eta ient réuni s il l'époque pliocène et en cornmu nicati on directe a vec la me r )[ éditerra nee pliocène. Aujourd' hui la plu pa rt des dépôts laisses par celle mer en Corse sont
recouver ts par les sa bles et les argile, de, terrains plu s récents .
La mer pliocène a donc eu peu d'e xten sion en Corse, Xéanmoins il est util e de signaler ce petit la mbeau de pliocène.
parce 'l ue c' est un fait nouveau ponr la science.
x
DÉPÔTS.
Golfe de S aint-Florent, - Les dernières conches tert iaires
du bassin de Saint. F lorent, ent re le Ficajolo et Je Serra gio,
sont recouvertes , le long de la mer, par un e couche d e sable
grossier forte ment tasse, qu i supporte une assise de ·1 il -:1 mètres d' épaisse ur, con st ituée par des ca illoux tertiaires . des
ARTIt:tF. NO ~ .
•
9i
galets granitiques et quel ques roches an cien nes, le lou t mal
agglutiné par u n ciment calcaire et pa "semé de petits grains
de quartz. On trouve dans celle assise un grand nombre de
coqui lles appartenant il des espèces qui vivent encore ac tuellement dans le golfe, telle , que : llaliotis tuberculata, Linn é,
Patcll« Bonnardi, Peyra ud eau, etc .
Au-des-us viennent des banc s de sable gris . Ces diverses
assises sont horizontales et repose nt imm édia tement sur les
terra ins tertiaire s inclinés vers l'ou est; il va donc discorda nce,
Vers l'em bouchure du Fi cajolo, su r la 'riye d roite, un e puissante masse de sable repose sur u ne boue argileuse remplie de
gald s granit iques qui recouvre il son tour les assises quaternaires, Sm' la rive gauche du m ème torrent, ou voit un dépôt
caill outeux, formé en grande pa rtie par des galets primai res et
tertiaires, de la vase et du sa ble gris. Ces allu vions sont peu
étendues, et souvent , 'lia suite des grandes pl uies, les eaux les
ra vinent profond ément ; on reconnalt alors qu'elles recouvrent
un lit de galets de granite et de porphyre rose empâtés dans
u ne terre ja une : c' est le banc im médiatement su périeur a u
qu atern aire. Vers l'ou est, ces galets se mont rent '1la surface,
et, nou loin d u fort , ils forment un ama s considérabl e, signalé
parxl . Tabariès de Gra ndsai!rncs comme é tan t u n cordo n littoral , 1) . Ils disparaissent u; peu avant le fort.
Sur le rivage, on trouve des milliers de cailloux roulés de
magnifiques porphyres. Ce dépôt caillouteux se d éveloppe considérabl emen t vers le sud , et l'on peut le su ivre jusque sur les
collines qui continuent le monte Angelo et qu i atteignent
3;') mètres d'altitude.
.
Les galets de porphyre e t de granite qui composent en grande
pa rti e ces dépôts provienn ent cer tainement de la couche de
pou dingu e signalée il la partie supérieure du tertiaire de Saint-
Florent.
E mbonchure de l'Ostriconi , -
Des dépôts qu ate rnaires ra ppelan t assez bien ceu x d u golfe de Saint-Floren t se mon trent
il l'embouchu re et sur la rive d roite de l'Ost rieoni . Ils sont re(i l Hull. de ln Soc. geai. de France,
~
série, 1.
x:xn, p. !:jO.
98
1I0I,L.\.'DE.
couverts par un gros sable que le ven t déplace souvent, et s'élèvent à quelques métres au -dessus du niveau de la mer .
Golfe d'Ajaccio, - Il existe également un dépôt quaternaire
à la chapelle des Grecs, près d' Ajaccio ; mais ce dépôt tend à
disparaître .
Golfe de Santa -Mo n:a , - On trouve dan s ce golfe un dépôt
qua ternaire, formé principalement par un e terre jaune, avec
petits cailloux granitiques.
Les dernières assises sont à 5 ou 6 mètres au -d essus du
niveau de la mer .
Plage de Tamarone. - Sur la plage de Tamarone, les schist es
primaires sont recouverts par un puissant poudingue il pâte
grésiform e, composé de gros cailloux r oulés de granite, de serpentine, de grès et quelquefois de calcai re . Ce poudingue constitue toute la côte qui fait face au x îles Finocchiarola , et il
s'élève souvent à plus deW mètres . Il se montre également à
l' est de la Coscia; en cet endroit il cont ient les fossiles quaternaires signalés plus haut dan s le golfe de Saint-F lorent.
Poudingue de Ponte alla Leccia et de Francardo, - Dans
l'int é..ieur de la Corse, à environ 2 kilomètres au sud de
Ponte alla Leccia, se trouve une petite plain e dite le Champ de
gue rre ; elle s'étend jusqu'au pont de F ranca rdo e't s'incline
ensuite à l'o uest en suivant le Golo. Elle est for mée eu grande
partie pa r un poudingue. excessivement dur, à cailloux rculés
de gr an ite, de porphvre et de roches des ter rains p rimaires,
infraliasiques et su rtout nummulitiques . Ce même pouding ue
constitue , sur la rive gauc he du Golo, de nomb r eux mam elons q ui s' él èvent à plus de 100 mètres au -dessus d u niveau
actuel du fleuve. Au nord, surtout vers P iedigriggio, il repose
sur un grès à grain fin, conte nant des empreintes indéterminabl es de plantes. Au contac t, il y a quelques alternances d u
gr ès et du poudingue.
A 3 kilomètres au nord de P onte alla Leccia , à la hauteur
des mamelons dits Rodaggio, on voit, dans le Golo, une couche
de lignite, de 0' ,60 envi ron d'épaisseur, intercalée dans le
poudingue.
,UlTIa.E :-;0 ::.
GÉOLOG IE DE LA
cense.
99
Les gr ès affleurent vers Ponte alla Leccia et Piedigriggio ;
ils contiennent qu elqu efois des couch es de cailloux rculés,
el renfe..ment alors de petits galets rappelant assez bien ceux
de la plage actuelle du golfe de Saint-Florent. Vers le haut de
la forma tion , les gros cailloux domin ent, prin cipalement du
côté de F r an cardo et au bas de Prato.
Confluen; dn Taeiqnano et da S un-Ouilico. - En ce point.
SUl' la rive droite du San-Quilico et dans le lit du Tavignano,
on retrou ve les dépôts caillouteux du Champ de guerre . Ils
renferment d'éno rmes blocs de calcaire avec nomb reuses Xummulites, et mesurent plus de 40 mètres d'épaisseur.
. Incien.' glaciers. - II y a plus de vingt ans , ~l. Ed . Collomb (1 ) annonçait l'existence de traces glaciaires sur les montagnes les plus élevées de la Corse. Quelques années après,
~l. R. Pum pelly (2) indiquait d'une manièr e précise la présence de morai ne... sur le Paglia -Orba. Dernièrement, enfin,
~l. Tabariès de Grandsaignes {3) décrivai t les tra ces de deux
an ciens glaciers dans le massif du monte Cinto. D'une manière
générale, on peutdi re qu'aux altitudes de -1800 à 2000 mètr es,
on peut être certain de rencontrer des stries ou des mo r aines,
si la disposition de la montagn e permettait l'a ccumulation des
neiges. Aujourd' hui, le monte Rotondo et le Cinto sont presque
toujours recouverts de névés.
Diluvium, - Plaine de B ignglia. - Est-ce la fusion de ces
glaciers qui a produit les nomb r eux dépôts caillouteux que l'on
rernar que su r le littoral? Cela est très-pr obab le.
,
Au sud de Bastia s'étend la plaine de Biguglia . Beaucoup
moius développée que la plaine d' Aler ia, elle s'aran ce vers
l'ouest dans le bas de Furiani, de Biguglia et de Borgo, se r ét récit ensuite, puis, à Casa-àlozza, pénètre un peu dans la
"allée du Golo, en restant su r la r ive gauche. Le di luvium qui
for me toute cette plaine s'arrête sur la rive droite du Golo
à Casa-Mozza, mais il s' étend au sud dans la Casinca et jusqu'à
(1) Bull. Soc. giol. de France,:t< serie, 1&53, t. XI. p. 66.
(2) Bull., 2< série, 1859, t. HU , p. • 8.
(3) Bull. Soc. geai., ~ s ér.• 1868, t. XX\l, p. 270.
'100
IIOI.L.U'DE.
la plaine d' Aleria. Il est constitué par mI arnas puissant de gros
cailloux de gran ite et de roch es ancienne" reposant sur une
assise de terre arg ileuse rouge, ayant quelquefois l'aspect d' un
gros sable . Dans la . plaine de Biguglia, le diluvium s'élève il
plu , de 30 mètres an -dessus du niveau actuel de la mer.
.\ :1 kilomètres environ an sud de Bastia, près d'une briqueterie , on voit apparaître. sous les deu x assises que je vien,
de signal er, un sable jaune, terreux , qu elqu efois verdâtre, renfermant des morceaux de liznite .
Piaille d'Aleria. - Sur l~s bord, d u Golo, le diluvium prend
un grand développement ; il repose parfois sur un sabl e jaune
avec petits lits de galets .
Au sud du Golo, le diluvium se dévelop pe dans le bas de la
Casinca , à l' est de Yenzolasca, de Castellare et vers l'embouch ure du Fiurn'alto. Puis , par une faible bande qu'il est facile
de suivre le long de la rou te nationale , il communique avec la
plaine d' Aleria . Vers I'Alezani, il repose sur un sable jaune,
caillouteux comme aux bords du Golo. Les dépôts dilu viens de
la plaine d' Aleria ont donc la mèrne origine que ceux de la
plaine de Biguglia . Ils se montrent bien dé veloppés jusque vers
la tour de Florentina, au bas de Canale el de Linguizetta . Au
sud de la plain e d'Aleria. le, dépôts d iluviens recouvrent tout
le )I igliaceiat'o ; on les retrouve également autour des étang
d'Urbino, deI Siglione et deI Sale, ai nsi que nous l'avons indiqué
dans la car te géologique de la plaine d'Aleria.
Dans la plaine d'Aleria, le diluvium s'él ève en beaucou pd'endroits j usqu'à 30 et 35 mètres au-dessus du niveau actuel de
la mer .
Au nord de Bastia, j usqu' à l' extrém ité du cap Corse, les dépôts di luviens sont moins puissan ts, mais ils se montrent sm'
plu s d ' un point, surtout entre Bastia et Erbalunga et à la
ma rine de Luri . De ce côté , leur altitude ne dépasse guère
-15 mèt res.
Côte occidentale. - Le diluvi um existe aussi su r la côte
occid entale ; il est surtout bien développé au golfe de Calvi,
vers les ponts de bois de la route nationale, où il atteint '12 et
ARn a.E SO
2.
-101
,15 mètres au-dessus du niveau de la mer , Ou le trouve également dans le bas de la ma rine de Crovani, dans le golfe de
Galeria , presque jusqu'au village de ce nom, qui est à 34 mètre:,
d'altitude,
Au golfe de Sagone, il preud un grand développement. Je
pense même que c' est lui qu i constitue entre .\rbori et Arro
une petite plaine dout l'altitude actuelle dépasse WO mètre s.
Il se montre surles bords du golfe d'Ajaccio, principalement
à la ren contre du Prunelli et de la Gravone , AI. d'Orbigny ('j 'I
dit qu'on a trouvé le falunieu dans ce golfe; ce doit être un e
erreu r , Sans doute, ici com me sur qu elques points de la plaine
de Biguglia, on ape rçoit sous le diluvium une assise qui ne fait
pa:' partie de ce terra in ; mais celle assise représen te probabl ement le subapennin .
On voit encore le dilu vium dans le golfe de Yalinco, au
l'orto-Pollo, à l'embouchure du Taravo . Tous ces dépôts ont
été considérablement remani és pal' le:' alluvions an ciennes et
n'ont fourni jusqu'ici aucun fossile.
Brèche ossell$e. - On trouve , surtout au x environs de
Bast ia, da ns db calcaires bleus cristallins, que je cro is carbonifères, des fissures l'emplies d'une terre rougeâtre empâtant
de nombreux cailloux non roulés des roc hes voisines ct de:'
ossements . C'est la brèche osseuse signalée eu 1807 pal'
Rampasse (2), étud iée pa ,' Cuvier (3) et dern ièrement par
)1. Locard (4) , Ce dernier paléontologue y signale des ossement:' de )Iammiferes et d'O isea ux et de:' coquilles terrestres
GEOLOGIE DE LA CUH:;E.
et marines.
Ce qu'i l import e de noter, c'est que pa rmi les ossements de
)I ammifères on a recueilli un condyle de maxillaire gauche, uu
fragment de roch er et un fragme nt de sphénoïde d'un homme,
Remar quons également la présence de coqu illes marine:" )I ai:;
( 1) Courli élemenlaires de pateolliologi?, t. Il. p. j'; 9.
Rampasse. A.nn. du JltUéum d'histoir e uat ureüe, 1 ~; .
(3) Cuvier, Cksemtnl-s [cssiles, 1. Iv, p. 198.
(.1) Locard , S ou sur les br èclœs osseuses de..~ em:iJ"OIIS de BadÛJ. (A. rch. du
.lfusëum d'histoire naturelle de Lyon, 18/3 ).
(~)
'102
1l0LL~~D E ,
le fossile caractéristique des brèch es osseuses de la Corse est le
Lagomys corsicanus, Cuvier. Ce Rongeur ne se trouve plus
aujourd'hui qu 'en Sibérie, dans les régions situ ées à l' est du
Volga et des monts Oura ls j usqu' à l'Obi . Or , nous avons YU que
les traces d'anciens glaciers sont assez abondan tes en Corse.
« En présence de ces faits, ne somm es-nous pas auto risé il con} clure que c'est préc isément à ce tte époq ue que le Lagomys,
} contemporain de l'H omm e, vivait su r les côtes de la Corse ,
} imméd iatement au-d essous de la régi on des glac iers , et que,
} les cond itions climatologiques venant à se modifier à l' époqu e
} de la dispariti on de ces gra nds glaciers, le genre Lagomys
} s'est éte int , tan dis que l'Homm e, témoin de ces deux phéno• mènes géologiqu es, a su rvécu à ces cataclysmes (1). }
Remarquons que la brèche osseu se ne l'enferme que de petits
animaux, et que jusqu'à présent on n'en a signalé aucu n
dans le diluvium ; ce qui montre suffisamment le manque de
grandes espèces . Xe semb le-t-il pas que le principe énoncé par
un grand naturaliste, et rappelé par )1. de Quatrefages, soit
applicable à la Corse de ces temps recul és. On lit en effet, dans
les Souvenirs d'un naturaliste (2) : « Buffon a posé en principe
• que le nombre et la taille des espèces animales vivant sur un
• continent, sur une He, sont en rapport avec l'étendu e de
» terre qui leur est départi e, de telle sor te qu'elles deviennent
• à la fois plus petites et moins nomhreuses '1 mesure qu e l'es• pace habitable diminue. »
Tufs quaternairesde Bistuqlio, du sud de monte Pedani, de
Piedigriggio, de Pieirabello , de Birentosu, du haut du ravin.
de Furiani, etc . - Au nord de Corte, à Bistugli o, on voit une
énorme mass e de tuf compacte, très-dur dans le bas. Les couches inféri eures da tent certainement de l' époqu e quaternaire,
On y tro uve des Helix et autres coquilles terrestres vivant dans
la contrée . Le tuf le plus ancien renferme des empreintes de
plantes.
1\ existe d'autres dépôts de tuf au nord-est de Riventosa,
(1) Locard, op, cil,
(2) Tome l , p, 106, par lI. de Quatr efages.
!RTICLE XO 2.
'J03
au sud du mon te Pedani, rive droite de la Casaluna, au nord
de Piedigriggio, il Pietrabello, dans le haut du ravin de Furiani, etc .
1\ résulte de cette étude des plus importants dépôts quaternaires de la Corse qu e le littoral de cette He s' est soul evé lentement, depuis cette époque jusqu'à nos jours. En effet, SUI' tont
ce littoral nous trouvons de nombreux dépôts diluviens situés
en moyenn e à -15 ou 20 mètres au-dessus du niveau ac tuel de la
mer et bien différents des dépôts qui se formen t de nos jours.
ainsi qu'il est facile de s' en assurer antour de l' étang de Bignglia, entre ceux deI Sale, dei Siglione et d' Urbino, au golfe de
Sain t-Florent , ete. Il semble donc que depuis la dernière
époque géologique, le littoral de la Corse se soulève len tement (J).
J'ajouterai que l'observation des dépôts actuels condnit à la
même conclusion (2),
GÉOLOGIE DE LA Co nS E ,
(1) Ce fait du soulèvement des côtes' est commun dans le bassin mediterraneen . A Cagliari, en Sardaigne, le général de La ~I a nno ra a signalé Je quaternaire à plus de 50 mè tres au-dessus du niveau de la mer. En Sicile, ces
dépôts sont à une altitude très-élev ée. A Jlonaco, on trouve aussi ce terrain
bien au-dessus des eaux de la mer actuelle; il en est de même â Pouzzoles, près
de Xaples. En Grèce, au fort de Xauplie ; en Afrique, sur les côtes de l'Algérie,
on remarque le méme fait, ainsi que sur les côtes de l'Espagne.
(2) On a trouvé, en Corse, des haches de pierre polie : de diorite, de serpentine, de calcaire ser pentinifère et de quartz. Les unes, de grand modèle,
dans la Balagne; les autres, de petit modèle, dans les vallées de la û rarone et
du Cruzzini.
Enlin, JI. Ycsgin, iug éuieur en retraite a Bastia, possède une hache non
trouée , de fer.
Je signalerai également les pointes de Dèches de silex taillé du col de Campotine, au sud du me ute Rotondo, vers la vallée du Cruzzini. Xotons qu'il n'~'
a pas de silex (pierre à fusil) en Corse.
Remarquons que les haches et les pointes de flèches se tr ouvent surtout là ou
abondent les stamare et les stazz oni. Pour plus de détails sur ces questions
archéologiques, 'ro~'ez l'ouvrage de Prosper JIérimée sur les A.ntiquites de la
Corse, et le numéro de la Ret'Ue archéologique de novemb re 1815, où l'on
trouvera un article sur ce sujet par JI. Yictor Egger .
D'après les différentes remarques que nous a vons faites dans diverses notes,
au sujet de la géologie de la daigne, on voi t qu'il ~. a de nombreux rapports
entre la structure du sol de cette ile et celle de la Corse. Ces deux Iles appartiennent li la même chaine demontagnes; c'est à peine si, aujourd'hui, celles-ci
XI
IJES
JO"
taux; mais ces cristaux, ces druses, sont loin de toujours indiquer le voisinage d'un filon. Ainsi, au-dessus d'Or ezza, on mil
des mamelons composés en entier d'un calcaire serpentinifère
tout p étri de cristaux de pyrite de fer (de la variété dite mal"
tiale), et cela sans qu'on aperçoive au cune trace de filon. Il en
est de même au cap Corse, à l'est de Pino et de Centuri .
Sulfure d'antimoine du cap Corse. - Au cap Corse, l'antimoine se rencontre principalemenl à Luri, ~Ieria et Ersa . On
le trouve dans la serpentin e, dans un ca lcaire serpe ntinifère
el dans les schistes luisants, quelquefois aussi dans l'e uphotids
el même dans la pegmatite. L'a pparition de ces roches êruprives a, sans aucun doute, conlribué pour beau coup au soulè vement des assises sédimentaires du cap ; les fissures prod uites
par ce soulèvement ont été remplies, sous l'action de sources
thermale>, par du sulfure d'antimoine et aussi par du sulfure
de mercure.
Le cinabre se présente accolé à la stibin e, il la contourne el
forme de>croûtes de -1 à:l centimètres d' épaisseur, La teneu r
du minerai en mercure est très-grande : qu elques écha ntillons
m'ont donné 80 pour -100 ; la mo~'enne est de 50 .
La stibine est le plus souvent à l'état cristallin ou grenu ,
A Meria, elle se présente sous la forme de petites aiguill es prismatique> à quatre pans. Elle n'a ' généralement pas de gangu e;
celle-ci, quand elle existe, est le plus souvent quartzeuse.
Au toit et au mur du filon on trouve quelquefois de la pvrite
de fer, un peu de blende et du soufre . Je n'ai que ra rement
constaté la présen ce de l'arsenic , ce fidèle compagnon de
l'antimoine.
Le rendement du minerai est considérable : des analyses faites
par-voie sèche m'ont donné 50 pourl 00. et l'exploitatio n en est
facile,
S ulfure de cuirre et sul/ure de plomb de r A rgentella. L'Argentella est un petit bassin de terrains primaires entou ré,
parles gran ites et les porphyres. C'est dans les gra nites que se
présentent des filets et parfois des poches de philipsite et de
galène . Un peu au-dessus de l'usine de .l'Argentella, on avait
GÉOJ.Ot; I E nE LA conss .
10>
t-mxcu-xrx
GiTE :-, )IÊT.\ LLIQt:ES UE.\ CO.\ Tn f:s IJ.\\ S LES
TEHR.\l\ S Ql' E L~ ox 'ïE:'\T !JE IJÊCHUŒ .
Les dèp ôts ignés et le, terrain, de s édiments ancien> renferment un grand nombre de gite, métallifères (1). Dan, Je; terrain s primaires , leur apparition semble coïncider avec celle de
deux ro ches éru ptives, la serpentine et I'cuphotide. Toutefois
un assez gmnd nombre sont du, il des sources thermal es,
Le> couche, sédimentaires soulevées par la serpentine et
l'euphotide sont gèné ralemeut imprègn èes de sulfures en crisprésentent entre elles une interruption. Le détroit ou les bouches de Bonifacio
sont parsem ées Je r écifs ct d'Ilots : ilot s J e C:\\"3110>, de Lavezzi, e tc.ç' uppartenan t à la Corsc ; Ilcts u addalena, de Caprera. etc ., appartenaut à la :. rdai gne . Quelques kilomètres seulement sépa re nt le ca p Laugo Sarde , en Sardaig ne. J'JI Sproco, en Corse . I.e dé tro it a peu Je pro fondeur . Les roche s
gra nitiques e t porphyriques formen t la masse principale de la chaine primor diale de s deu x îles. .\ Iïcuifacio, nous a vons trouv é, sur le granite, tt: mioc ène
supé rieur a vec nombreux Clyp éastres. En Sar dai gne, e n face de Bonifacio, nous
avons const até les m êmes d épôts, par exemple le long de la côte de Port oTor re:" da ns le golfe d' Assioara. Ces deux Iles n'en ont sa lis doute fait q U 'UD ~
à certaine s époques géologiques. Les granites de ces îles datent pr obable ment
de la première apparition des ter res ", la su rface du globe. Aux peints les plus
élevés, ils ne sont recouverts par aucun dép ôt s édimenta ire. Il en r ésulte qu e
la Corse et la Sarda igne ont assisté à toute s les pér iodes géologiques de noire
terre : tantüt c omme parties act ives, par exemple penda nt les periodes pri maires où de nomb reux dépôts s'y sont formé s ; ou encore pendant les péri odes
secondaires : la Corse pre na nt l'a rt a ux dép ôts infrali asiq ues, la Sardaigne aux
dép ôts du lias supé rieur, de la pe tite et de la g rande oolithe et d'une par tie de
la periode cr étacée ; ou bien ecccre pendant l'époque rrunnnulitiq ue ct la lin
du miocène. Elles SOl1t restées, cependant, le plus souvent isol ées ct inactives
penda nt ces long ues époq ues géologiques. Dans le tra c é des an ciens ri vage s de
la mer )l édite rra nêe , la Corse et la. Sardaigne peu vent Jonc être regardées
connue de us jal ous précieux. C'est pourquoi un trav ai l fait l'ar le m ême g éologue,
ayant pour but d' établir les ra pports qui existent stra tigrap hiquemem ct paléou .
tologiquement entre les dépôts de ces deux iles, sera it tres-instructif pour l' étude
géologique du bassin médi terranéen.
( 1) C'est également dan s ces terrains que J'on trouve, en Sardaig ne, les gttes
métallifères.
.-\RTICLE ~O
2.
s
1(J(j
1I0LL .":\DF..
trouvé une poche de philipsite fort riche adoss ée II la serpentine; cette poche est maintenant épuisée.
La galène, cristallisée en grandes lamelles, est pauvre en
argent.
La philipsite est très-pure; dans les échantillons que j'ai
analysés, je n'ai rencontré ni plomb", ni arsenic, ni aucun méta l
pouvant souiller le cuivre .
.
Une usine vient d'être établie à l'Argentella par )1. Collas.
Sur un grand nombre de points de ce bassin, entre la marine
de Crovani et le golfede Porto, on trou ve aussi des roches tout
imprégnées de pyrite de fer .
.lIinerais de cuivre de Castifao, .lIoltifao, etc. - La Serra
di Pigno se coud é ver; Oletta pour se diriger ail sud-ouest et
gagner Vallecalle, Rapale et" Pietralba, centre de plusieurs petites chaî nes de montagnes les plus riches de l'li e en minerais .
C'est lit surtout qu'il faut chercher la philipsite . .Des travaux
assez importants on t déjà été entrepris dans le bas de Castifao
et à l'est du Champ de la bataille, sur les bords de la Tartagi ne.
Le minerai de cuivre se présente en poches ou en blocs
énormes très-purs, avec peu de gangue , 'au milieu 'des schistes
luisants serpentinifères.
La philipsite se . rencont re encore à Vallica, à )loltifao,
à l'est de la Tartagine, vers Ponte allaLeccia.ta Canavaggio,
11 Lento, etc. On peut dire, en thèse générale, que dans tout ce
périmètre le minerai de cuivre est au milieu des schistes adossés
à la serpentin e, et quelquefois dans cette roche.
Cuivre natif de Linquizetta. - Une des plus riches mines de
cuivre de la Corse est, sans contredit, celle de Linguizetta. Le
cuivre se présente là le plus souvent à l'état nat if ou à l'état
d'oxyde; le 'sulfure est rar e, .mais on y trouve du' carbonate
(malachite) .
Le cuivre est en filets dans la serpentine et le calcaire serpentinifêre.T,a roche encaissante est 'assez 'dure, et le cuivre
faisant corps avec elle, il est assez difficile de l'en extraire, mais
l'exploitation peut se faire à ciel ouvert. '
('
Galène de l'l le Rousse, Calenzuna; etc. - La Corse renferme
ARTICLE ~."
'2.
GÉUI.OGIE UE t A
couse .
lOi
aussi de la galène argentifère. Au-dessus de Zilia, vers l'lie
Housse, aux environs de Calenzana , au sud de Belgodere, dan,
le bas du monte Asinao, la galène se présente en filons dan;
le grani te.
On la trouve en ' filons dans les sch istes luisants au sud du
col de Teghime, sur le sentier de Barbaggio à Poggio-d'Oletta,
aux environs de Pietralba et à Paterne près de Bastia. )Ialheureusement, dans tous ces gisements la galène est généralement
fort peu riche en argent.
Nous pouvous aussi mentionner de nombreuses traces de
galène et de cuivre panaché dans tout le Niole. 1\ y a là, .sans
doute , des . gisements très-riches, mais qui sont encore
inconnus.
Jlinerais de fer. - Le fer se présente en Corse à l'état
d'oxydes et de sulfures. '
Le fer oligiste se montre en amas fort riche au milieu du
granite, à Otta et à Vero. 1\ constitu e des filons moins. riches
au milieu des calcaires serpentinifères et des schistes luisants,
il Farinole, Brando, Olrnetta du Cap, vers la crète de la Serra
di Pigno, etc. En 'ces différents points , on a la vari été dite
spéculaire. La richesse de ces minerais varie de 35 à , 50
pour 100 .
On rencontre encore du fer.oligiste au pont du Fium'Orbo,
à Bisinchi, au monte Ladroncello, etc . .
~
A l'état de sulfures , le fer est très-commun en Corse. Ainsi ,
dans le Nebbio on le trouve en très-grande quantité àla surface
du sol, mêlé souvent à du sulfure de cuivre.
Aux portes mêmes de Bastia, à Cardo, on voit un amas de
sulfures de fer de toute beauté , le minerai, g én éralement à
l'état de pyrite, forme des assises régulières entre.les bancs des
calcaires et des schistes serpentinifères; ilcontient un peu .de
cuivre, d'arsenic, de zinc,. etc .. .. :.Différentes analyses m'on t
indiqué un fait curieux, c'est que la richesse en cuivre..va en
croissant de l'est à l'ouest.
Le su lfure de fel' se montre encore au Laneone, dans la fente
du Beyinco, et à Bisinchi, où il sert-à prépar ér.des bains sulfu.-
,
IOx
1I0LL."'O.:.
GÉOLOG IE !JE U
l'eux. Il est coun u dans le pays sous le 110111 de pierre de
rolcan, Ici il renferme quelquefois du sulfu re d'anti moine.
J[ineraü; de manganèse. - Le man ganèse n'est pas ra re eu
Corse; son principal gisement me parait être dans la chaine
du Tenda . Son origine doit être att ribuée à l'action des sources
thermales ; auj ourd'hui celles-ci n'e n fourn issent plus qu e
très-peu , mais leu r action est l'estée sensible jusqu'à l'époque
actuelle : la d èeouverte d'un l ézard vert au milieu du minerai
en est une pre uve.
La pri ncipale masse de manganèse du Tenda est il quelques
kilomètres d'Ostriconi, au milieu des terrains primaires, dans
un endroit facilement abordable. une autre masse se montre
au-dessus de Pi etralba, dan s la protogyne.
Le mangan èse se rencontre encore dans le ravi n de Fu riani
près de Bastia, vers )I urato, au x enviro ns de Valle d'Alezani, etc.
Gisements dirers. - Il existe des indices de zisements métal lifères en d'autres points de la Corse : par exemple, dans le
Nebbio, vers Sa nto-Pietro, depui s l'Alise jusqu'a Casta, de
Pietralba a Canavaggio et Lento.
A l' ouest de Belgodere , on voit l' extrémité d' un filon de sulfure de cui'Te et de malachite, avec gangue quartzeuse. Le sul l'ure et l' oxyde d'antimoine se montrent il Valle d'Alezani et à
Vico; le sulfure d'arsenic, à Vico ; l'oxyde de ma nganèse, il Valle
d'Alezani et à Tall one; la galène , à Corseia, Calacuccia, Casamaccioli et Albertaccie ; le fer oligiste , a Venzolasca, Chiatra .
Corte, etc .
.
La plupart des gUes métallifères que je viens de mentionner sont da ns les terra ins primaires et les granites; aucun
n' a été signalé jusqu 'ici dans les terrains ter tiaires et infra liasiques. La galène et le fer oligiste se rencontrent généra lement da ns le granite. tandis que le cuivre: est rare , et abonde
au cont raire da ns les terrains pri maires; ce ux-ci fournissent
aussi du fer, d u manga nèse, de l'antimoine, du mercure, dn
plomb, etc.
D'une manière générale. on peut dire que le cuivr e form e
une ban de qui s'éte nd du S. E. au X. O., entre le Tavienano
ARTICLE
:-;~ ~.
-
....
1O~1
CoRSE .
et le Revinco, depuis le golfe de Saint-F lorent jusqu'au Losari ,
Le fer, mêlé d'abord d'u n peu de cu ivre, constitue une zone
dirigée S. E. -X. O., de Bevinco à Brando et du golfe de SaintFlorent à Nonza. De ce dernier point à l'extré mité du cap, on
tro uve l'antimc ine. La galène semble cantonnée dans le Niolo
et auxabords de la crète de la chaine principale.
XII
COXCW SIOXS GÉXÉRAL ES.
Lors que le géologue parcou rt pour la première fois le beau
pays de Corse, il lui est bien difficile de se rendre compte de
l'ordre stra tigra phique des terrains : telle fut du moins notre
imp ression. Le bouleversemen t des couches, leurs nom breux
plissemen ts, leurs cassures formant souvent de gigantesques
crevasses, des abimes de plusieurs centaines de mètres de profondeur au fond desq uels on en tend vaguement le murm ure
d'un torrent, tout cela est bien fait pour le décou rager, dira-t-on.
Et cependa nt ce ne serait rien , si ces terrains tan t déchirés
ren ferm aient de nombreux fossiles . Il v trouverai t une erande
compensation aux difficultés qu'offre la stra tigraphie, et , avec
le secours de la paléontologie, il arriverait bien vite il connaître
le terrain qu'il foule. )I alheureusement, les fossiles y sont
excessivement rares; leur absence vi ent ajouter de nouvelles et
grandes difficultés. P endant plus de qua tre années j 'ai parcouru
la Corse sans pouvoir assigner une position certaine aux terrains des schistes luisant s et des calcaires crista llins . Et, sans
au cun doute, sans les bienveillants conseils de )1. Hébert,
professeur de géologie à la Sorbonne, il m'aurait été im possible
d'y parvenir . Si mes recherc hes en Corse apporte nt de nou"elles idées sur la structure géologique d'un coin de l' écorce
de la terre, tout le mérite en revient à notre illus tre et bienveillant maitre. .
Depuis longtemps j'avais rencontré l'horizon de l'intralins,
.
~
HO
-:
1I0 LL"~:\D.: .
mai, toujours avec de, fossile, ind éterminables: enfin j'en
trouvai de bons et en q uant ité . Peu de temps a près , "notre
savant ami ~l. Dieulafait, professeur de géologie ida Facul té
des sciences de ~Iarseill e , trouvait également la lumachelle
signalée à la born e 8 du kilomètre 86 de la route de Corte à
Bastia . Ces fossiles, envoyés à la Sorbonne, furent aussit ôt reconnu s comme caractérisant l'infralias de la Lombardie. Avec
ces jalons et ce précieux renseignement, il nous fut facile de
ret rou ver l'in fralias en beaucoup d'aut res points, avec les fossiles caractéristiques de cet horizon , ainsi que nous l'avons
indiqué plus ha ut. Celt e découver te de l'infralias nous fit faire
un pas considérable dans la tàcheque nous nous ètionsimposée,
à savoir.rla classification des terrains sédi mentaires de la Corse.
~Iai s sou, l' horizon infraliasiqu e sont de nombreux dépôts d'au
moins "/000 mèt res d' épaisseur'; que pouvaien t-ils représenter?
. Nous avions vainement cherch é de s fossiles sur la côte orientale, dans les calcaires cris tallins qui sont à la partie supérieure
de ces dépôts. Nous avions bien retrouvé les schistes luisants
sur la côte occidentale, au milieu des roches granitiques et
porphyriques; nous connaissions les dépôts d'anthracited'Osani;
mais, malgré"plusieurs voyages, nous n'avions pu obtenir aucun
résultat sérieux . Cepend ant"nous savions très -bien que Pareto
y avait trouvé un calcaire fossilifère; il en a donné un e description si incomplète, que nous ne pouvions le retrouver .
Lorsque, dans un e de nos excursions , la pluie nous arrê ta tout
un jour à la belle usine de l'Argentella, et là nous apprimes
avec la plus grande satisfaction qu 'à quelques kilomètres au
sud-est de l'usine il existait un banc de calcaire sur les schistes
luisants, et que des empreintes assez semblables à des Poissons
ou à des Insectes, nous fut-il dit, y avaient été trouvées, principalement par ~l. Agostini, ancien pro priétaire de la mine de
l' Argentella. ~I. F ajolle, dire cteur- de l' usine, et M.Bonaccorsi,
comptable, nous montrèrent alors des échantillons de ce calcaire . Le lend ema in, de très-bonn e heure , nous étions sur les
lieux; nous pü rnes constater qu'on nou s avait bien renseigné,
et que le Capitello était la clef de la question des schiste, luiARTIC1.E
:s" 2.
III
sau ts. Plu, tard "nous apprim es que ce gisement était connu
depuis longtem ps de ~Dl. Koch, Locard et "Villot, ct que de,
fossiles recueillis en ce point , puis déterminés par ~I. F ischer,
faisaient de ce calcaire du carboniférien supér ieur . En comparant minutieusement les dépôts de la côte occidental e avec
ceux de la côte orientale, nous tûm es convaincu qu' ils étaient
de la même époque. C'est alors que nou s flmes le "oyage
d' Asco pour visiter le calcaire et le, schistes signalés par
Barral (1) et par ~I. Tabariès de Grandsaignes (2).
. L'inspection de ces dépôts d'Asco confirma compl ètement
notre man ière de voir . Sans doute, pour être tout à fait affirmatif, il faudrait des fossiles: ~I ais la pr ésence de l' infralias et
du grès vert, peut-être triasiqu e, est bie n faite pour nous donner
raison . Les schistes luisan ts et les calcaires cristallins intercalés
dan s ces schistes de la côte orientalesont bien certainement
inférieurs au jurassique et san, dou te primaires.
Quoiqu'il en soit, nous pouvons affirmer qu'il existe dan,
les dépôts sédim entaires de la Corse cinq horizons bien
distin cts :
- •
·1' .Un calcaire saccharoide fibreux , . avec veines d' un gris
cendrê ; quelquefois cependant très-blanc, comme à" Borgo di
Carignano, à Ort iporio, etc . Ce calcaire renfernie4 à 5 poud OO
de magnésie. Il est sans fossiles et intercalé dans les schistes
luisan ts qui forment la masse principale de cette assise.
2' Un calcair e gris de fumée, gris cendré ou noir cristall in ,
avec veines blanches de carbonat e de chaux, et susceplible d'u n
beau poli. Il est moins magnésien que le prem ier . On y trouve
assez souvent des cristaux de pyrite ma rtiale, pr incipalemen t
au cap. Il est fossilifère au Capitello, su r la côte occidentale ,
et représente le calcaire carbonifère. P artout ailleurs il e, t sans
fossiles. Il recouvre immédiatem ent les schistes luisants.
3' Un calca ire jaunâtre à la surface, d' un gros bleu à l'in térieur, qu elquefois noir, et avec des fossiles infraliasiques.
Il se termine par un calcaire gris très- propre à faire des dalles,
GÉOLOGŒ DE LA COIlSE.
(1)
Barral. loc. cu.
r~)
Tahari ês de Grandsaignes. loc. rit.
des pierres de construc tion et de très-bon ne cha ux. Ce calcaire
du jurassique inférieur recouvre immédiatement le calcaire
n° 2.
4' Un calcai re bleu âtre, a rec fossiles de l' éocène moyen.
Il est légèrement cristallin, donne de bons moellons pour les
constructions et fournit également de bonne chau x. Il recouvre
immédiatement le calcaire n' 3 ; mais on le trouve aussi sur de
la pegmatite et les schistes luisants,
5' Un calcaire renfermant une grande quantité de grains de
quartz lui donnant l'aspect d'u n grès grossier. Il est souvent
d'un jaune terreux, quelquefois blanc, rose, etc. Il renferme
en quantit é des Échinodermes, principalement des Clypêastres,
Il appartient au miocène moyen , A Saint-Florent, il recouvre
les assises numm ulitiques et même les schistes luisants "ers
l'Alise. Dans la plaine d'Aleria, il est sur le calcaire n' 2, les
schistes luisants ou la serpentine, A Bonifacio, sur le granite.
6' Enfin ces derniers dépôts sont recouverts dans la plaine
d'Aleria par des sables et des calcaires argileux appartenant
au miocène supérieur, au xcouches à Congéries, Sur le littoral,
ces dépôts sont à leur tour recouverts par du sable riche en
fossiles pliocènes. Nous avons démontré que les dépôts quaternaires sont aussi abonda nts dans l'îl e de Corse.
Nous résumerons dans le tableau suivant la classification des
terrains sédimentaires de la Corse .
(; 1.,.... tI~.Uen de!" terralll."
TE RRAl~S .
ROCHES
CftbïA~ISÊES
et STlUTInus.
~lme Dt.trH
de rile d e € OMfe.
P RIX CIPA rx
GLSEJŒ.'ôT:$.
ASSISES.
!
\ Protogyn e.
~ Gneiss.
Puissance inconnue.
1 Un ou tons les
.1
Talcschistes
et Earir. de Eorte;
schistesluisants. presqu'île du cap
Calcaire saccha- Corse.
roide de la Res- Serra di Pigno;
tonica , etc.
mm. du Capi-
1:\FÉRlECBS .1 [;
C.\RBO~1FtR E.
Épaiss.moy.9OO= Schistes luisants.
l ~=:.
PRIlI.\.IRES.
e.utso ~'1FÈRF.5.
Puissance DlOy. 1000-
.
__
Il
Calcaire
ciré.
telle (Galeria).
Sem di Pigno .
Earir. de Corte.
bonaeux.
1
TEIIR.
cal- Territoire
caire et grès du commune
aortu.ss Anthracite,
1
\ Êpaiss, mor. 25=
ravin d'Osani.
1.
TR.u.s ?
ÎGrès mt.
1Epaiss. moy. 20'" ~
Épaiss. mo: .
HX....
,
l
à
\E"
b FII-'W'.
..paiss. moy. ~...
1
bmtula gregail
P~atula intus
!
stria ta, Dunk. >
la
de
Curzo.
:\'ebbio ; Pedani;
col de San-Qui-
Hec.
Xehbic ;
di
de San-Qui-
Envi r. de Corte.
, etc. • etc'.
Lu.5 "!
\ Calcaire gris corn-
•• 1
pacte.
· DIO!. ~
E'parss.
\
Épaiss, totale. 1100"1
de
'c:'t:';";"rt,.nCima
Calcaire
Tere- Pedani.
\
Col
1 ria, Suess., el Iico.
i
:?
telle,
gris de Rarin du Eapi-
ms
eece
É~ru-l1 Ss. mov•
.la=' Calear' re nOlTUUJ
. •L _ _~
SECO' DAIRES.
:",0
Chaine du Tenda.
la Hestonica.
Balagne (Belgodere), etc.
,
AIITICI.F:
H :l
GÉOLOGIE DE LA CORSE.
1I0L L.~'D.:.
If-:!
jlacinaggio ; ~eb­
bio ; Pedani; en-
virens de Corte;
etc. • d e.
114
TERRAL~S .
ASSISES.
P ItI :oi CI I' A C X
GISnE?\TS.
Calcaire bleuâtre,
avec S wnmu.-
Report , .. . . . 1100-
TABL E DES ~I A Tl È R E S
lites Ramondi,
Defr. , Liotina
(De/phi nm a)
ÉOct XE
ll o!lte Asinao.
Gertillei, Defr. Euri r. de Corte,
1 0n:..'\.
Calcaire
schisBalagne, Xebhio.
teux ; grès et
Épaiss.moy.35O= calcaire alter- lI acina"o po ?
nan t; grès avec
S ummuliies Ra·
1. H ISTORIQ'CE.• •• • • • • •• • • • •• •• • • • • • • • •• • • • • • • •• • • •• • ••••• • • •• • • • • •
Il.
IltocbE
sCPÊlUECR.
Épaiss. moy.l~
'
Puoczxe.
l Épaiss.moy. 10=
~ âlollasse
marine
el sables.
!
Sable jaune.
QUATEIC'iAIRES.
Épaiss. moy.
3Qm
[mirons de la Sposata et du Fango. ' "
17
18
18
19
19
,
.
Environs d'Osani • • ... . •• . . •. . •. . . . .. .• . . .. • .. _• • • • • •.. .••.. .•
Étangs del Sale e l
deI Siglioae.
Épaisseur
moy. totale. 1650=
Vu et ap pro uv é, le 15 novembre 187i .
Le Doyen de la Faculté des sciences,
~[IL :\E EDWAIlDS.
20
Roches érup tives porphyriques du bassin pri maire .• .. . • • . • • . •.• . .
21
22
IV. PRUIERS DÊPÔTS SÊDIXE..'\l.UBLS DE U. CÔTE ORIE....'\ï A.LE • • , • • •• • • • • • •
'2ï
Envir ons de Corte. . • . . . . . . . . . . • . . . . . . • • .•.• • • . . . . • • . . •• • • . • • •
Cantons de Sermano, de Piedicorte et de Yezzani • •••• •• . • . • .• • . • •
lI ante Piobetta. • . . . . ... •. . . . . . . .. . .• .•••• . . . . . . . • . • . .• . . • . . .•
Enrircns de Jlorosaglia. .• • . . .. . • . • • .. • . . •. . . ... . . _•••• .•• • • • •
Y. L>:5 TERRAIX, DE L' SER'" Dl Picxo
.
.--,
31
32
33
35
35
41
Conclusions au suje t des dépô ts de la côte ori entale • • . .• • . •. . . • • • •
Tableau des terrai ns primai res . . . • • . . . • •• • . . . . . . • • • • . •. . • •• .. . .
..
bis. ROCHES ERCPTIYES P".L..'\COXTRÉES DAXS L'ILE DE CORSE• • • • • •• • • • • •
45
VI. '''MUAS ET Lus
.
Environs de Corte . . •• . .. . ..•. . .•.• .. . . . . • ..• • . .. .. . . . . . • •. . ••
Description de la Cima di Pedani ,
.
Le Xebbio•• •• •.. . • . . .• • . .• • .. . •. . . .•• . ... •. . .. . •• •• • •. . •• • . .
Comparai son du j urassique inférieur dans ces bass ins • . . . . . . . ... . .
53
61
66
Yll. DEPOTS xcxarunocrs .U'P!.RTEXA."iT A. t 'éoccxe lions . .•. . . . .•••
69
lI onte Asinao••. ...•• . . . • . • . ... .. . . . . . • . . . ••• . . . . . . .• • . .. .. • .
Pont du Francardo. •. ....... •. . . . . .. . . . . . .. . • •. . . • . . .... . . . .. .
Le Venaco. ... . .. • . • .. •. .. . .. . . . . .. . . . .•. .. .. ... . . ... . . • . . . .•
.0
Environs de Bastia . . . . . . .. .. . . •• • • .. • •. . • . . • •. •. . • . . . . • .. . . . .
lets granitiques
Ponte alla Leccia. et porphyriques,
II Forcene (col- etc., etc.
lines à r ouest Brèches osseuses,
avec Lagomys
de Bastia).
Plaines de Bigu- corsicanus, CU\' .
, glia et d'Aleria. Diluvium.
Alluvions anciennes .
u
15
Plaine d'Aleria .
lifère.
Permis d'imprimer, le 1!.) novembre t 8i7.
Le Vice-recteur de î Acodémie de Paris,
A. ~lOlJRII:: R .
ÛS!..\.1 • •
Golfes de SaintFlorent; Bonifacio.
Golfe de Saint - Tufs .
Florent, Bistu- Poudingue à ga-
gIio.
Gmout.\,
Eerircas de l'Argentella et du Eapitellc • ..... • .. . .. .. . • . • •. • . . . .
ne la marin e de Crotani à la pointe du Eiut tcne .. .. . • , . .. . • . . •• • •
Enri roas de Galeri a . • . . . . . . . . . • • .. • . • • . . . • . . . . • . . . . • • . .• •• • • •
Du golfe de Foeolara à JI Forno... • • • • .. • . • •. •_. • •• •• •. ..••.•• •
Route de Le Canne au col de Panna • •.. _. • • • • . _.. • . .•• • . • . .• ••• •
Enri roas de ûiro lata .. . . . •.. • • • . •• • . • . ... . • •• _. _• • . . • ••• . • • • . •
Poudingue fossi-
1
OROGa.\PffiE DE 1...1. CoRSE ••• • . ' " •• • •.• • • • ' . • • • • • • • •
Ill. DESCRIPTlOX DES TERR..\L'\ 5 Dt' iU.SSL"i: DE GU.EBU,
rn<mdi, Deir .
Poudiagae.
TERTL'illIES.
srrcmox "ET
r
La Balagne. . . ... . . . • . .. . . . . . . .. . .. . . . .. . . . . . .• . •.. . . .. . . . . ..
Le Xebblo (numm ulitiq ue) . ... . .. . . . . . . . • . . . . .. . .. . . . .... . . . . . .
Conclusions
.
53
58
72
a
.6
.8
~O
TAB LE DES )IATl i:I\~S .
'1 lü
vur. l IIOCE" SCPERIECR. . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • . . . . . . . . . . . . . . . . . . • xo
IX.
jlioeèae du golfe de Saint-Florent. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . ... . . . . .
Hiocêne du golfe de Bonifacio
" - . . . . . . . . .. . . . . .
81
82
Hiccèce d·.\leria. .. . ... . .. . ... .. .. .. . ... .. . . . ... ... . .. .. .. . ..
S;;
Conclusions. .. .. . .. .. .... • . . . . .. . . . . . . . ' . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . .
~:l:l
Pu OCÊ~E • .
95
. . . . . .. ... .... . . .•. _. _. . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
X. DEPôTS QC.!TERXAIRES. . . . .. . . . . . . . . . ... . .. ... . .. .. . .... . . . .. . . .
Golfe de Saint-Florent,
"• . • _. .
~i
.
96
.
~r;
Golfe de Santa-âlanza ; plage de Tamarone ; poudingue de Ponte alla
-Leecia et de Francardo•• . _. _•.•• _. _• . _. _• • .. • . • _. . . . . . . . . • ..
Cocâcent du Tavignanc et du San-Quili eo ; anciens glaciers .. . . .. ..
.98
9!)
Embouchure de J'Ostriconi; golfe d~Ajaccio . .... . ... . . . . . .. . . . . .
Diluvium ; plaine de Biguglia ; plaine d'Aleria . .. . . . ... . . . .. . . ... gt,}
COte oœidentale. . . •• •. • . ••• .• ••• .• •• • •. ••• •••••• •. •• •• ••• •••• 100
Brèches osseuses
,
',',
',. . . . . . . . . . . . . . . •. . . •.• 101
TJl!s quaternaires de Bistaglio, du sud de monte Pedani, etc. , , . . •. . 102
PRL"·CIPJ.J;1i: CITES :trÉTAWFÈRES RO"co:\"TRÊS DA.XS LES TERR.irxs
QJ;E-L-O'X vrexr DE DÉl:IURE•• •• • • •• • • •• • .-• • .-.-. .. . . . . . . . . . . . . .. . . ..
I I. Dzs
10.l.
Sulfure d'antimoine du cap Corse. .. .. . .. . . .. . . . . .... . .. . . . . . .. . la;;
Sulfure de cuivre el sulfure de plomb de !"Argenlella. . .. . . .. .. . . . . 105
Minerais de cuivre de Castifao, de 3Iolûfao, etc.. . . .. ... .. . . . . . . . . .
100
Cui, re natif.de . Llngulzetta. . • .• . . . . • . . .. • • . . . . . • •• . . .• . . .....•
Galène de l'Ile Rousse, de Calenzana . . . . .. . . . .. . . . .. . .. . . .. .. . ..
106
106
de fer . . . . . .. . . . . . .. . . . . . .. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . .. .. .
107
108
~lin erais
Yinerais de manganèse .... . . . . . .... . .. . .. .. . . . .. . .. . . . .. .. .. .
DEUXIÈME TH ÈSE
PROPOSITIO:\S DO:\:\ÉES PAR LA FACULTÉ
ZOOLOGIE. -
l ' Des organes de la vue chez les divers
animaux.
2' Des différences et des ressemblances qui existent : l ' entre
les Batraciens et les Reptiles; 2' entre les Batraciens et les
Poissons. Examen des types intermédiaires.
BOTA~IQI:E .
- l ' Fécondation chez les Angiospermes.
2' Classe des Lirioides (Brongniart).
Vu et approuvé, le 15 novembre 1.8ii .
Le lJoyen de la Fal:Ulté des sciences,
~"L :\E EDWAIlDS.
Gisements di«rs . . . . . . .. . . . . . ... . . . . . . .... ... .. .. . . . .. ... . .. . 108
XII.
Co XCx.t:510XS GÉ..xÊR.UES. • • • • ••_. . . . . . . . . . . . . . •• • • •• • • •• •• • •• •••
109
Classification des terrains sédimentaires de l'ile de Corse. . . . . 0. . . . 113
Per mis d'i mprimer , le 19 novembre 1871.
Le Vice-recteur de l'Académie de Paris,
A. ~I O Ii RIE R .
Torne 8. Pl 3
Fig 1. Coup" de Capitello.
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Fig 3 . Cou pe de Corte.
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Cou pe du col d e la Croce.
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Coupe de San Quilico,
Coupe de San Quilico,
Fil!". 'j . Coupe a u nor -d d e Corte.
dans le ravin.
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Paris. litA
Géolo gi e a:e la Cor s e.
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Ann.des Sc géologiques
Tome 9.Pl9.
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11 . Coupe de PoZ\!'io d'Oletta ( Colf,
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Géologi e de l a Cor s e .
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Tome 3. PU O
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Roule national e : Aleria, à l 'Alistro.
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FiO'". 16. Rou te fores tière;la Cor-s icdiese à la mer.
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Echelle des longueur:' 1 c. pour !tOOr:'-
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Fig.19. Coupe entre l e~ étan gs dei Sale el dei Sigl ione
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