HDA 4e- Balla-Fillette courant sur un balcon + Futurisme

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4ème - HISTOIRE DES ARTS
Domaine :
Arts du visuel
Thématique :
Arts, sciences et techniques
XXe s.
Giacomo BALLA : Fillette courant sur un balcon
1912 - Huile sur toile (125 x 125 cm)
Description de l’œuvre :
Le tableau représente une fillette traversant l’image de gauche à droite, devant la barrière d’un balcon. La
décomposition de ce mouvement en plusieurs étapes (inspirée de la chronophotographie - voir en page 2)
nous donne l’impression de voir plusieurs personnages passer rapidement devant nous.
Les bleus, les bruns et les ocres dominent la composition. Le dégradé de couleurs claires à gauche vers des
couleurs plus sombres à droite, visible notamment au niveau des bottines, introduit l’idée du temps : la partie gauche, plus claire, de l’image, correspondant aux étapes plus « anciennes » du personnage en mouvement qui s’effacent.
Balla a peint par touches juxtaposées laissant apparaître la barrière en arrière-plan, ce qui renforce la sensation de voir une silhouette fugitive passer devant nos yeux.
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Description de l’œuvre (suite) :
Cette technique lui a été inspirée par le pointillisme des peintres néo-impressionnistes.
Quant à la décomposition du mouvement en plusieurs étapes, elle provient de la chronophotographie.
BALLA : étude pour Fillette courant
sur un balcon
La chronophotographie :
MAREY : La marche
Le pointillisme :
SIGNAC : Le palais des papes à Avignon 1900
Capter et étudier le mouvement : la photographie au secours de la science.
En 1872, le physiologiste français Étienne-Jules Marey
affirme que les jambes d'un cheval au galop se décollent
du sol, une idée vivement contestée.
Prenant connaissance de cette polémique, le photographe américain Eadweard Muybridge va utiliser la
photographie pour traiter cette question : en 1878, il
dispose une série d’appareils photographiques le long
d'une piste équestre. En les déclenchant à distance par
le biais de fils tendus, il obtient le fameux cliché qui confirme la théorie de Marey.
Eadweard Muybridge (1830 - 1904) est un photographe américain d'origine anglaise, célèbre pour ses décompositions photographiques du mouvement, et sa série de clichés « le galop de Daisy ».
Étienne-Jules Marey, (1830 – 1904), est un physiologiste français (physiologie : science qui étudie
du fonctionnement des organismes vivants). Considéré à son époque comme un touche-à-tout atypique, il est un pionnier de la photographie et un précurseur du cinéma.
Marey met au point en 1882 le fusil photographique qui lui permet de photographier «sur nature»
un être en mouvement sur douze poses (images).
La même année, il invente la chronophotographie : à l'aide d'un seul objectif - contrairement à la
méthode de Muybridge qui utilise plusieurs objectifs - et avec des sujets clairs sur fond noir, une
plaque photographique est exposée plusieurs fois par un obturateur rotatif.
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Les travaux de Marey et Muybridge vont avoir des répercussions dans le monde artistique et influencer notamment les artistes du mouvement futuriste.
LE FUTURISME :
Ce mouvement littéraire et artistique se développe en Italie en 1909 à 1916 et touche tous les domaines artistiques, de la littérature à la peinture, en passant par la sculpture, l’architecture, la photographie, le cinéma, …
Le Manifeste du Futurisme, rédigé par le poète Filippo MARINETTI, est publié en 1909 dans Le Figaro. Ce texte fondateur définit les idées du mouvement : le futurisme rejette la tradition et le passé : « Détruisons les musées, ces
cimetières », et exalte le mouvement et la vitesse, le dynamisme de la machine, la trépidation du monde moderne : « Nous chanterons les grandes foules agitées par le travail [...] ; la vibration nocturne des arsenaux et des
chantiers sous leurs violentes lunes électriques [...] ; les locomotives au grand poitrail qui piaffent sur les rails, tels
d’énormes chevaux d’acier bridés de longs tuyaux [...] ».
Ses artistes sont fascinés par la modernité, la technologie, la vitesse, la vie urbaine en perpétuelle mouvement.
Ils recherchent la sensation de mouvement dans la peinture et la sculpture par la répétition du motif, des effets
de flou, la géométrisation (inspirée du cubisme analytique).
L’esprit radical de ce mouvement artistique fasciné par l’héroïsme, la force, la violence et la guerre, et aux idées
souvent ambigües (« Nous voulons glorifier la guerre - seule hygiène du monde -, le militarisme, le patriotisme
… »), va se compromettre avec le fascisme mussolinien, que certains artistes contribueront à glorifier.
Luigi RUSSOLO : Dynamisme d’une automobile 1910
Russolo cherche à nous faire ressentir la sensation de vitesse par les
«flèches» qui se superposent et suggèrent la pénétration du véhicule dans
l’air, par l’intensité du rouge contrastant avec le bleu froid et par l’inclinaison
des immeubles à l’arrière-plan, la ligne oblique ayant un effet dynamisant.
La représentation de la voiture n'est pas très réaliste (elle évoque presque un
obus), ce qui compte c’est l'idée du dynamisme.
Umberto BOCCIONI : Forme unique dans la continuité de l’espace 1913
Boccioni a cherché a matérialiser l’énergie du mouvement.
Architecture futuriste d’Antonio SANT’ELIA
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L’ART CINETIQUE :
Ce courant artistique débute vers 1954 ; ses artistes utilisent différentes méthodes pour représenter ou exprimer
le mouvement :
 un simple effet d’optique basé sur la perception visuelle humaine ; la superposition de lignes, ou de trames qui
provoque un effet de moirage et crée une sensation de mouvement sans que rien ne bouge dans l’œuvre ellemême,
 ou encore un mouvement réel de l’œuvre, autonome ou dû à une manipulation du spectateur.
Bridget RILEY : Flamboiement - 1964
Les premières œuvres optiques sont basées sur le contraste entre le noir et
le blanc. C'est la persistance rétinienne qui donne naissance à une illusion
d'optique ou de mouvement dans l'œuvre).
Cette orientation de l’art cinétique va donner naissance dans les années 60 à
l’art optique ou Op’Art.
Jean TINGUELY : Méta-Matic
C'est à partir de 1955 que le suisse Jean TINGUELY développe
ses machines à peindre et à dessiner qu'il appellera « Métamatics ». Ces dessins méta-matics varient selon la manipulation
de la machine. Il n'y a pas deux dessins identiques.
Theo JANSEN : Animaris Percipiere - 2005
Les œuvres du néerlandais Theo Jansen ressemblent à des
sortes d’insectes géants réalisés avec des tubes en plastique et
se mouvant grâce à la force du vent.
L’artiste fait appel à la technologie dans son travail, et s’inspire
de la théorie de l’évolution, en sélectionnant les plus performantes de ses créations pour les faire évoluer et les améliorer.
Yaacov AGAM : Sans titre - 1982
La surface de cette œuvre est constituée d’une succession de prismes
triangulaires, mettant le spectateur en face d’une série d’arêtes verticales, l’invitant ainsi à quitter sa position habituelle pour en appréhender
les côtés. Mais lorsque l’un des deux se découvre, c’est en recouvrant
l’autre, de sorte qu’il ne peut à aucun moment, ou aucun endroit, en
avoir une vision complète.
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