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DECEMBRE 2014 - #12
NCAA
LES BOWLS À VENIR
Champions
DABLÉ ET MAHOUNGOU
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S
l
a
n
Internatio
LA PAROLE
AUX COACHS
p.14
P.12
EDITO
SOMMAIRE
FRANCE
LES SPIDERS ............................ p.4
SPORT RESPONSABLE
P.36
P.22
P.8
Alea jacta est !
GENERALI ................................ p.5
FLAG
Si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez téléchargé le nouveau numéro de 4th&Goal. Etrange
direz-vous de lire le seul magazine papier français actuel en ligne ? Ce douzième numéro, dont nous
avons soigné le fond afin qu’il soit imprimé, a eu du mal à voir le jour, et c’est finalement sous forme
numérique qu’il est diffusé. Force est de constater pour nous que le papier n’est plus un modèle
économique viable, bien qu’il nous semble être un puissant levier de communication auprès de toutes
les instances du football américain et des divers annonceurs.
FLAG'HALLOWEEN ................... p.8
espoir
junior bowl vi .................... P.10
P.51
ncaa
anthony mahoungou ........ p.12
Pourquoi arrêter le papier maintenant, alors que le premier numéro de la nouvelle saison a été imprimé
et que certains abonnés nous ont à nouveau témoigné leur confiance ? La raison est simple : nous
tentons de nous adapter à une décision extérieure qui a influé sur notre modèle économique. Le retrait
d’un partenaire financier indispensable nous a contraints à prendre une décision importante à savoir
l’arrêt de la version papier du magazine.
GFL
p.5
P.38
ANThony dablé ................... p.14
PAROLES aux COACHS
MARTIN RICARD .................... p.16
LARRY LEGAULT ..................... p.19
JP Dinglor ........................... p.22
P.19
La déception est tombée ; ce revirement subi est-il une aubaine pour nous ? Peut-être collerons-nous
plus à vos attentes et à votre envie de vivre votre passion à travers le digital ? Nous réfléchissons
donc à la suite à donner à l’aventure que certains suivent désormais depuis trois ans. Nous ne les en
remercierons jamais assez. Nous avons plus que jamais besoin de votre aide pour continuer à vous
délivrer le magazine qui vous plait. Nous lancerons probablement bientôt un appel à dons via un site
de crowdfunding afin de terminer cette troisième saison.
ENTRETIEN
Serge Grun ......................... p. 25
TACTIQUE
L’envie est toujours intacte ; cet « aléa » qui reflète un contexte économique tendu pour tous en ce
moment, n’affecte cependant pas notre passion pour cette discipline que nous aimons. Selon Winston
Churchill « un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l'opportunité dans
chaque difficulté » ; nous souhaitons montrer notre meilleur visage et sommes persuadés que vous
continuerez de nous soutenir dans notre démarche.
read option pass ............... p.26
préparation physique
MEDIA
P.46
P.10
P.4
myplaybook ....................... p.30
ARbitrage
olivier valongo .................. p.32
© Photos : FFFA
bien se nourrir ................. p.28
Let’s play football, let’s read 4th&Goal !
FEMININES
état des lieux ...................... p.34
P.16
QUIZZ
slogans nfl ......................... p.36
PORTFOLIO
P.42
wembley 2014 .................... p.38
NFL
cowboys .............................. p.42
ncaa
les bowls ............................ p.44
FICHE JOUEUR
LArry fitzgerald ............... p.47
◄ 2
Directeur de publication : Thomas Deligny
Rédacteur en chef : Thomas Depaepe
Rédacteurs :
Blaise Collin – Damien Foreau - Elsa Michanol
- Frédérick Henderson- François-Noël Martin
– Guillaume Daumail – Grégory Richard Lionel Laské - Michaël Ghesquière - Michaël
Groisne – Olivier Rival – Quentin Dagbert Thomas Deligny - Thomas Depaepe - Thomas
Savoja –
Maquettiste et infographiste:
Amandine Panchout
Photographes :
Couverture : Thomas Depaepe
Arnaud André - Elsa Vincent - Frédérick
Henderson – Generali - Guillaume Daumail –
Lionel Friederich – Michael Hundt – Olivier
Noël - Thomas Deligny - Thomas Depaepe –
Thomas Savoja - Van Tran Ngoc – Portfolio
NFL : Annick Blusson – François-Noël Martin Lionel Friederich – Thomas Savoja –
Remerciements :
Le magazine 4th&Goal tient à remercier
l’ensemble des rédacteurs consciencieux qui
ont généreusement contribué à l’élaboration
de ce douzième numéro ainsi que tous les
photographes qui ont autorisé l’utilisation de
leurs clichés. Une mention spécial est attribué à
Olivier Noël qui a été l’un des rares photographes
présents sur le Junior Bowl et qui a eu la
gentillesse de partager ses clichés. Nous tenons
également à remercier Frédérick Henderson et
Michaël Groisne pour leurs chroniques physique
et tactique, toujours aussi pointues. Enfin, nous
adressons des remerciements particuliers à la
Sports Management School (SMS), toujours
fidèle et notre site partenaire Footballamericain.
com, qui a contribué à la diffusion de ce numéro
numérique. Sans eux, cette aventure ne pourrait
pas continuer.
3 ►
FRANCE
Les Spiders
tissent leur toile
important, c'est l'organisation. Le lundi on est
équipés et nous nous consacrons uniquement
au contact alors que le vendredi nous nous
entrainons en salle pour la tactique, pas
besoin de mettre l'épaulière pour ça. »
Le Sport responsable
a droit à ses Macarons
RESPONSABLE
Maxime Ruggeri, président des Spiders de Val
d'Europe (77), et Stéphane Laurent Garnier, Head Coach, ont décidé
de fonder ensemble les Val d'Europe Spiders, un cocktail détonnant
à base d'expérience et de jeunesse.
Par Guillaume Daumail
A peine créés, les Spiders de Val d'Europe
bénéficient déjà d'un effectif important,
capable d'attirer la jalousie de certaines
équipes D3. Pas moins de 80 joueurs ont
déjà pris leur licence dans cette jeune
structure. Parmi eux, d'anciens Gladiateurs,
mais surtout d’anciens Météores, présents en
masse.
Cette équipe ne s'est bien évidemment pas
montée d'un coup de baguette magique.
Le projet date de 2007, mais suite à des
difficultés techniques, Maxime Ruggeri l'avait
placé dans un coin de sa tête. « J'étais peutêtre trop jeune à l'époque. Je n'ai pas trouvé
le soutien nécessaire pour mener le projet à
terme ».
Entre temps, une nouvelle tentative se fait
pour créer les « Prédateurs » de Lognes
(77), sans succès. « Certaines personnes
ont critiqué le nom en disant qu'il pouvait être
◄ 4
mal interprété..., s'étonne encore Maxime.
Mais je n'ai pas lâché et quand cette année
Stéphane a entendu parler de mon projet, il
m'a contacté. J'ai cru à une blague mais on
ne perdait rien à tenter l'aventure ». Rendezvous est pris. Maxime et Stéphane tombent
immédiatement d'accord et décident de
collaborer. Le projet intéresse et est accepté
par les politiques locaux ; l'équipe est donc
créée en août 2014 et est intégrée au Val
d'Europe, même si les entrainements se font
à Magny-le-Hongre.
La motivation de Maxime est désormais
complétée par l'expérience de Stéphane
Laurent Garnier. « J'apporte mon savoir-faire
à cette équipe, raconte l'un des pionniers du
football américain en France. Aujourd'hui, je
souhaite transmettre ce que je sais. Je gère
la pratique à ma manière. On se base sur le
système américain pour la discipline et plus
particulièrement celui de la NCAA. Ce qui est
L'équipe est donc menée d'une poigne de
fer par Stéphane pendant que Maxime gère
le côté administratif, tout en pratiquant aux
côtés des licenciés. « C'est vraiment prenant
car quand je ne m'entraine pas, je suis tout
de même penché sur le fonctionnement du
club. » Une chose est sûre, les deux dirigeants
s'entendent à merveille et sont d'accord sur
les actions à mener. Pour eux il fallait créer
une base solide avant de franchir tous les
palliers. « Cette année nous constituons un
groupe et nous imposons un état d'esprit.
L'attaque et la défense ont déjà leurs couleurs
propres et tous les joueurs ont reçu un pack
avec un maillot d'entrainement, un short, des
chaussettes, etc... » Les Spiders ont beau
être jeunes, lorsque l'on voit l'organisation
dont ils font preuve seulement 4 mois après
leurs débuts, on se dit qu'ils pourraient très
vite se retrouver à gravir les échelons vers la
D3. « C'est vrai que ça sera notre objectif sur
le long terme. On ne veut pas avancer trop
vite. On va jouer des matchs amicaux cette
année en championnat probatoire, tout en
espérant attaquer le championnat régional
l'an prochain dans les meilleures conditions
possibles, confie Maxime. On serait ravis
d'être le tout premier club du 77 à passer en
troisième division. »
L'effectif junior représente presque la moitié
des licenciés et sera directement engagé
en championnat de France. Même si le côté
américain de Val d'Europe est flagrant grâce
à Disneyland Paris, l'équipe n'est pas là pour
jouer les « Mickeys ». Futurs adversaires des
Spiders, vous voilà prévenus ! ■
© Générali
© Guillaume Daumail
Et le physique dans tout ça ? « Les joueurs
se débrouillent entre eux sur leur temps libre.
Je ne veux pas qu'on perde de temps pour
cela. Je ne suis d'ailleurs pas adepte des
punitions physiques, donc pas de pompes à
l'entrainement. »
Depuis quatre ans, les associations sportives peuvent signer
la Charte Sport Responsable établie par Generali. Au-delà des
trophées susceptibles de récompenser les « meilleures » initiatives,
le label obtenu valorise l’engagement pris par ces acteurs sportifs.
Signataire de la Charte cet été, la FFFA a vu deux de ses clubs
obtenir un macaron et les Ours de Toulouse faire partie des cinq
finalistes dans sa catégorie aux trophées remis le 3 décembre
dernier. Coup de projecteur sur la démarche Sport Responsable :
suivez le guide !
Par Thomas Deligny
Philippe cosse, vous êtes responsable
du projet, expliquez-nous ce qu’est la
démarche eco responsable ?
Elle était destinée à la base pour mettre
en place une charte en six points (voir
infographie) et nous sommes partis sur
les 4 fédérations dont nous assurions
les licenciés (volley-ball, équitation, golf,
cyclisme). Nous souhaitions qu’elles
nous rejoignent sur cette signature là.
Elles ont été les premières à signer la
Charte Sport Responsable. Mais celleci peut toucher désormais toutes les
fédérations. Nous ne souhaitons pas
entrer en compétition avec d’autres
assureurs partenaires des fédérations ;
on
s’aperçoit
que
beaucoup
d’institutions sportives raisonnent avec
un assureur en tant que partenaire et
un engagement social, sociétal qui peut
être mis en avant via Generali. D’autres
préfèrent attendre pour le moment. Cette
démarche tend à se répandre du fait de
l’appui que nous avons du Ministère
de la Jeunesse et des Sports – Thierry
Braillard était présent à la soirée –,
beaucoup d’acteurs (Sporsora) sont
derrière nous mais sur le terrain, nous
devons fédérer nos forces de vente afin
qu’ils s’imprègnent de cette Charte et
qu’ils en parlent aux associations. Si
ces dernières ont des bonnes pratiques,
il faut qu’elles nous le fassent savoir.
Il faut que Sport Responsable reste
avant tout des pratiques responsables :
les clubs doivent être engagés ! La
charte ne s’arrête pas aux trophées,
elle se vit toute l’année. Désormais
la communauté Sport Responsable a
grossi et notre objectif est de la faire
vivre : nous allons lancer une newsletter
et relancer les clubs « ambassadeurs »
afin qu’ils expliquent comment ils ont
évolué.
Les « macarons » représentent une
sorte de label…
Lorsqu’un club nous remonte une ou
deux bonnes pratiques, on leur remet
un macaron « Sport Responsable »
qui leur donne droit surtout à un kit
de communication (communiqué de
presse…) avec lequel ils vont pouvoir
valoriser ce label obtenu auprès de
leurs institutions, partenaires et auprès
des parents des jeunes licenciés. Un
club labellisé, au niveau pédagogique,
amène beaucoup plus de publicité qu’un
club non récompensé. Leurs bonnes
pratiques seront également visibles
sur le site de Sport Responsable,
relayer sur les comptes Facebook et
Twitter et sur une plate-forme plus
importante : Génération responsable.
Nous sommes parfois étonnés car
certains clubs remontent une initiative
qui correspond à un point de la Charte
mais ils excellent sur un autre thème. Il
est préférable qu’ils remontent toutes
leurs bonnes pratiques afin que nous
jugions ensuite de la meilleure.
5 ►
◄ 6
1er : Base VTT Périgord Noir
2e : Lagon équitation Mayotte
3e : Stade Laurentin Badminton
1er : PUC Baseball Softball Cricket 2e :
Cosmo Taverny foot
3e : APCC Voile Pornichet
1er : Internationale Soissonnaise foot
2e : AS Lyon Duchère
3e : Rugby club Massy Essonne
1er : Amicale Camou Paris Volley
2e : ASPTT Caen Volley
3e : Saintes Volley-ball
1er : Stade Toulousain Rugby handisport
2e : Don Bosco Céci-foot
3e : US Montreuilloise Ecuires
Bertrand Pirel, comment avez-vous
entendu parler de la démarche Sport
Responsable et comment se sont
noués les contacts ?
Bertrant Pirel : En mai 2010, Rama Yade,
alors secrétaire d’État chargée des
Sports, a organisé les premières Assises
nationales du sport et du développement
durable, dont l’objectif était de mettre en
place une stratégie partagée pour un
développement durable du sport. J’étais
son conseiller technique à cette époque,
et l’engagement de Generali en faveur
du sport responsable en fait l’une des
entreprises pionnières sur ces questions,
à un moment où les initiatives émanant
du secteur privé étaient plus éparses. Et
comme j’avais par ailleurs en charge le
suivi de la FFFA au sein du ministère, le
rapprochement n’a pas été compliqué
à organiser… Il s’est concrétisé un peu
plus tard, notamment dans le cadre du
club « Sport et démocratie », qui est très
actif lui aussi sur ces problématiques.
Quels sont les objectifs de la FFFA en
signant cette charte ?
En rejoignant la démarche Sport
responsable, la FFFA va pouvoir
accompagner ses structures affiliées
ayant des initiatives fortes en matière
d’accessibilité au sport pour tous, de la
pratique du sport pour les femmes, de
la sensibilisation aux bons réflexes de
santé et de sécurité… Comme l’avait
dit Marc-Angelo Soumah au moment
Que met la FFFA elle-même en
place pour agir de façon Sport
Responsable ?
Je citerais deux actions et un projet :
- la réduction de 50 % du prix de la licence
pour les nouvelles licences féminines
compétition en football américain et flag ;
c’est une initiative qui a été largement
remarquée et saluée, sur les réseaux
sociaux en particulier ;
- la mixité du championnat de France flag ;
- enfin, parmi les projets que nous
espérons voir aboutir prochainement, il
y a l’implication de la fédération dans la
lutte contre l’obésité. Sur les questions
de santé, comme sur les problématiques
d’insertion et de formation, nous avons
un rôle capital à jouer. Nous en sommes
conscients et nous mettons tout en œuvre
pour l’assumer du mieux possible.■
de la signature de la charte du Sport
responsable, les engagements qu’elle
énonce correspondent ou doivent
correspondre aux valeurs de tous les
citoyens français : « Le sport est là pour
montrer l'exemple. En nous rapprochant
de Generali, nous nous sommes rendus
compte que nos clubs multipliaient
déjà les initiatives, sur tout le territoire.
Le club des Ours de Toulouse a, par
exemple, intégré des joueurs sourds
et malentendants dans son équipe en
adaptant tous les signaux d’appel. L’idée
est de pouvoir accompagner beaucoup
plus nos clubs et de les encourager. Les
trophées du Sport responsable sont un
levier puissant. »
La FFFA vise-t-elle prochainement
un nombre de macarons à obtenir ?
Pour le moment seulement 2 clubs
ont rempli un dossier pour obtenir
ce label. Comment la FFFA va-t-elle
communiquer auprès de ses ligues et
de ses clubs ?
Nous n’allons pas nous lancer dans la
course au macaron, cela n’aurait pas
beaucoup de sens et cela serait même
contre-productif. Les macarons offrent
au club une visibilité sur leurs initiatives
éco-responsables, et cette visibilité est
un atout supplémentaire pour leur image,
notamment vis-à-vis de leurs partenaires
publics ou privés. Il en va de même pour
les trophées Sport responsable, avec
de surcroît une incitation financière non
© Générali
1er : Rhodia Club Tennis de table
2e : OGC Nice
3e : ASPOM Judo
Sebastien JALBY
président du Hurricane d’Albi
Comment avez-vous été au courant de
ce projet Sport Responsable ?
J’ai vu un mail de la FFFA nous incitant
à aller voir le site. Il y avait pas mal
d’initiatives qui se rapprochaient de la
nôtre et j’ai donc rempli le dossier.
Expliquez-nous votre initiative ?
Vis-à-vis de la Charte, nous tombons clairement sur le premier point : rendre
notre sport accessible au plus grand nombre sans discrimination, que ce soit les
plus petits (9 ans), les plus vieux (52 ans en flag), les féminines (3 filles en équipe
B et 3 en Flag) et les personnes en difficulté des quartiers. Notre terrain, sur
une base de loisirs, se trouve juste à côté d’un quartier sensible d’Albi. Très peu
d’associations veulent proposer des choses pour ce quartier : on s’est proposé
en avril de commencer à faire des animations. Nous savons que c’est très dur et
difficile à gérer mais au moins nous voulons vivre un bon état d’esprit avec notre
quartier. On s’accroche à ses habitants alentours : on accepte tout le monde ici et
comme je le dis : « Chacun a sa place bien définie dans ce sport : on a tous une
fonction que nous soyons gros, petit, sportif, costaud… ». On aime bien gagner
mais on ne se prend pas au sérieux en formant une grande famille.
Comment essayez-vous d’amener ses « jeunes » à venir ?
On essaye déjà de se faire connaître en étant régulièrement présents lors de
manifestations sportives avec d’autres associations. On participe au téléthon en
laissant le côté financier pour quelques mois, même si c’est le nerf de la guerre
et on pense aux autres. Y a des congrès sportifs. Notre partenaire cinéma
nous permet de passer notre spot régulièrement et nous venons accueillir les
spectateurs en tenue lorsqu’il y a un film américain qui passe.
© Générali
La fffa a signé avant l’été la charte
Laurent Olmo et Bertrand Pirel de la
FFFA se sont rencontrés et ont échangé
ensemble. On n’attendait pas forcément le
football américain, qui n’est pas encore très
développé en France, mais sociétalement,
cela reste un sport très important : il y a
beaucoup de projets mis en place pour
les enfants. Un représentant dans chaque
fédération est chargé de valider et cautionner
la démarche entreprise par le club. Nous
attendons aussi que les fédérations jouent
un rôle de relayeur auprès des ligues et des
clubs. Les initiatives peuvent être remontées
du terrain, mais cette démarche peut
également être insufflé par le bureau fédéral.
La signature a eu lieu il y a quelques mois
et il y a tout à écrire désormais. L’important
était de faire partie de la promotion 2014 et
de participer aux trophées.
négligeable. Libre aux clubs, évidemment,
de choisir de s’engager dans cette
démarche et de postuler. Ce qui compte
pour nous, au niveau fédéral, c’est que
de plus en plus de clubs prennent des
initiatives éco-responsables, qu’elles
soient récompensées par un macaron
ou non. Et s’il y a un seul objectif chiffré
à indiquer, ce serait celui-là : que 100%
des clubs se sentent concernés par la
démarche éco-responsable. C’est déjà
quasiment le cas. Les initiatives sont très
nombreuses. Le partenariat avec Generali
va nous aider à mieux les valoriser, et
donc à les faire partager à d’autres clubs.
Il faut que les bonnes pratiques circulent.
Pour cela, nous utilisons tous les moyens
de la communication fédérale : e-mails,
site internet, réseaux sociaux.
Résultats des 3ème Trophées du Sport Responsable
© BERTRAND PIREL : Photos GENERALI
Quelle évolution ont suivi les
« trophées » sport responsable ?
L’an passé, on récompensait les trois
meilleures initiatives par fédérations : il y
avait donc douze récompenses pour les
clubs des quatre fédérations pionnières ; les
autres fédérations étaient récompensées
via un prix spécial « Autres fédérations ».
Cette année, c’est ouvert aux fédérations
qui nous ont rejoints dans la charte,
notamment la FFFA, mais également à
toutes les autres fédérations. Les trophées
récompensent chaque année les meilleures
initiatives que ce soit de tout petits clubs de
VTT de 8 licenciés (…) mais également un
club professionnel de Ligue 1 en football.
Pour cette troisième édition, on n’a pas
souhaité récompensé les fédérations mais
partir sur les six critères de la Charte et
mettre en lumière trois clubs, quelle que
soit la fédération d’origine. La fédération la
plus virale sur les réseaux sociaux – « prix
internautes » -, aura également un trophée.
Lors de cette cérémonie, une neuvième
fédération (triathlon) a signé la charte.
Le jury, présidé par Zinedine Zidane,
a été impressionné par la qualité des
candidatures et cela n’a pas été évident :
certaines se sont joués à quelques voix !
Ce qui m’a le plus étonné c’est l’insertion,
la reconversion et l’accompagnement des
jeunes en très grandes difficultés sociales
où le sport est vu comme une école de la
deuxième chance.
Comment s’est déroulée la remise du macaron ?
Obtenir le macaron, c’était déjà bien. C’est une marque de confiance que l’on
nous accorde. Trois semaines après la remise du dossier, j’ai reçu un mail me
notifiant l’obtention du macaron. Je n’ai pas encore osé le mettre en avant mais
je vais le valoriser auprès des partenaires et de la mairie.
7 ►
The « Flagging » dead
Discipline festive, le Flag ne pouvait qu’être associé à Halloween. La LIRRAFA y a pensé et
a ajouté dans le calendrier du Rhône Alpes Flag Tour (RAFT), une date sanglante. Une belle
réussite pour cette opération « sanglante » où les clubs participants ont bien joué le jeu !
◄ 8
Car ce Flagal’Hoween s’est déroulé dans
une atmosphère plus que conviviale, en
partie grâce à une météo très favorable.
Sandrine Mauclère, joueuse aux Falcons
de Bron, témoigne : « Le tournoi s’est
joué sous un soleil de plomb, en parfaite
harmonie avec l’ambiance qui régnait
sur les terrains ». Tout ce qu’il fallait pour
que les participants puissent prendre du
plaisir tout au long de la journée. « Même
dans la poule Compétition, l’ambiance
était à la décontraction sous l’effet des
déguisements » se souvient Elsa De
Santis, autre joueuse.
Ce tournoi a vu le jour il y a un peu plus d’un
an. Fort du succès du Flagad’Alpes, rendezvous flag incontournable du début de saison,
la Ligue lance le Rhône Alpes Flag Tour
(RAFT), un concept regroupant plusieurs
tournois amicaux organisés dans la région
durant l’automne. « L’idée est venue du
souhait de la commission flag RHA de
dynamiser la pré-saison » raconte Mathieu
Brugiere de la LIRRAFA. « Nous voulions
voir s’il était possible de reproduire le
Flagad’Alpes en dehors de Thonon les Bains
». Une seconde étape, le Flagal’Hoween,
est alors programmée un mois plus tard,
à l’approche d’Halloween, « une fête qui
permet d’en faire un événement fun, comme
jouer au flag déguisé ».
Pour Elsa Vincent, co-organisatrice de
la journée, ce rassemblement a son
importance, car « il permet de dynamiser
la pratique dans la région. Cela offre la
possibilité de jouer aux petites équipes
qui n'ont pas forcément les moyens
d'assurer une saison en championnat et
permet de faire participer des personnes
Cette année, le RAFT 2014 ne s’est pas
achevé au terme de ce Flagal’Hoween :
une nouvelle date, le Flaga’Light, a en
effet été ajoutée au calendrier de la
tournée et se déroulera à Villeurbanne le
7 décembre prochain à l’occasion de la
fête des lumières. La Ligue, qui organise
cette journée avec l’Université Lyon 1,
se réjouit : « L’évènement prendra ainsi
une dimension culturelle ». Mais aussi
humanitaire, puisqu’un partenariat avec
l’opération « les Lumignons du Cœur »
a été mis en place et verra une partie
des frais d’inscription reversée à la Croix
Rouge Française contre la remise d’un
lumignon à chaque participant. Tout sera
donc réuni pour que ce rendez-vous soit
aussi festif que les précédents.■
© Elsa Vincent
Ce dimanche 26 octobre, du côté
du stade Bachelard de Grenoble,
passants, promeneurs et sportifs du
dimanche se sont retrouvés nez-à-nez
avec des athlètes hors du commun.
Mutants, clowns ou encore zombies
avaient en effet enfilé maillots et
ceintures de flag à l’occasion de la
seconde édition du Flagal’Hoween,
un évènement organisé par la Ligue
Régionale Rhône Alpes de Football
Américain et le club local des
Centaures.
qui ne peuvent pas prendre de licence,
ou qui ne veulent pas s'engager sur
l'année. C'est vraiment un moment où
l'important est de jouer et de s'amuser ».
Neuf équipes ont pris part à cet évènement
inédit : quatre en Compétition et cinq en
Loisir. On n’est plus très loin de la barre
des six équipes par catégorie pour une
formule optimale souhaitée par la Ligue,
qui espère bien atteindre cet objectif
dès l’année prochaine. Sur le terrain,
ce sont les Centaures qui s’imposent et
qui succèdent ainsi à leurs voisins, les
Diables Bleus de Grenoble, au palmarès
du tournoi Compétition. Seule ombre à
ce tableau festif : l’absence d’équipes
jeunes. « C’est mon seul regret », regrette
Elsa. « Trop peu de clubs ont ouvert des
sections U13/U15 dans la région, et c’est
bien dommage car ce genre de tournoi
pourrait être une belle occasion de faire
jouer nos jeunes pratiquants ».
© Elsa Vincent
FLAG
Par François-Noël Martin
HALLOWEEN
9 ►
Le
Junior
Bowl
VI
premier RDV des futurs champions ?
Au programme, cette année, l'Euro,
prévu en Allemagne. Deux fois vicechampions d'Europe en titre, battus
à chaque fois par l'Autriche, les
Français entendent bien s'appuyer
sur
une
nouvelle
génération
prometteuse.
Prometteur, l'avenir du Junior Bowl l'est
également à Vichy, avec un rendez-vous
prévu dans l'Allier au moins au cours
des trois prochaines années. Pour,
espérons-le, le retour à un format plus
traditionnel et surtout plus étoffé d'ici
2017.■
Il
est devenu
l'un
des
rendez-vous
incontournables du football
américain hexagonal. Lancé en
2009, le Junior Bowl rassemble
plus de 200 jeunes talents venus
des quatre coins de France, pour
un week-end aussi sérieux
qu'amical, à quelques mois du
prochain championnat d'Europe
junior, en Allemagne.
© Olivier Noël
Un cadre différent, mais un principe qui
ne change pas et fait son succès depuis
maintenant cinq ans. Huit équipes (sept
cette année), représentant différentes
régions françaises, et s'opposant sur
◄ 10
Arnaud Couanon-Vertueux, cadre technique de la Ligue IDF
"Le niveau général du Junior Bowl est malheureusement assez faible, notamment
à cause de la réforme des catégories d'âge, et du fait que les pratiques full pads
ont commencé il y a peu pour tous les jeunes. Du coup, les équipes de pôle sont
bien en place mais d'autres régions n'ont même pas assez de joueurs. Nous avons
d'ailleurs dû en prêter trois à l'une d'entre elles.
L'autre problème du Junior Bowl, c'est qu'il arrive trop tôt dans la saison. Certains
joueurs prometteurs n'ont pas montré assez de sérieux afin de rendre les papiers
de licence en temps et en heure et ainsi prétendre à intégrer l'équipe de ligue. La
CFA de la Ligue Ile de France a donc pris les devants pour la prochaine édition, en
souhaitant mettre en place un tournoi inter-départemental au printemps prochain,
pour repérer en amont les joueurs potentiellement intéressants. De ce fait, ils seront
prévenus de ce qui les attend pour le mois de septembre avec les regroupements.
Donc plus de problème de licence, sur les postes clés notamment."
Steeve Guersent
© Olivier Noël
coordinateur offensif de l’EDF
Par Grégory Richard
et Thomas Deligny
Vichy. Ses sources, ses pastilles … Et
son Junior Bowl ! D'abord implanté en
Bourgogne, à Dijon, pour les toutes
premières éditions, le rendez-vous
des jeunes footballeurs français s'est
délocalisé dans un coin plus central
de l'Hexagone, au sein du CREPS
vichyssois.
ESPOIR
deux jours, lors de confrontations
purement amicales. L'objectif est
d'ailleurs multiple pour les quelques
deux cents jeunes sélectionnés par les
comités départementaux : prendre du
plaisir, découvrir un nouveau cadre, voire
se faire remarquer du coaching staff de
l'équipe de France junior, très attentif aux
prestations des uns et des autres.
Pierre Trochet, organisateur initial de
l'événement, reconnaît d'ailleurs, à
l'époque, les nombreux buts qu'il entend
atteindre. « Dès le départ, l'idée était de
créer un rendez-vous annuel, de manière
à aider le staff de l'équipe de France, très
friant de ce genre de rassemblement. Mais
cet événement permettait aussi d'exposer
beaucoup plus les jeunes, d'autant que
dans certains régions, les championnats
cadets n'étaient pas organisés au mieux,
et ne permettaient pas de disputer
beaucoup de rencontres ».
Une aubaine donc pour les joueurs, mais
pas que. Car le coaching staff de chaque
région, composé de cinq éléments,
n'est généralement pas oublié, par
l'intermédiaire de clinics, gérés par les
coaches de l'équipe de France, voire par
des invités nord-américains. La formation
des arbitres est enfin à l'ordre du jour,
pour préparer au mieux l'ensemble des
acteurs du foot hexagonal, à la veille des
premières rencontres de la saison, et à
l'heure des rares vacances communes
sur le territoire, celles de la Toussaint.
Reste que le Junior Bowl 2014 n'aura pas
été le plus fourni de son histoire. Moins
d'équipes en compétition, et donc moins
de rencontres, pas de clinics à l'horizon,
et même un directeur technique national
passé en coup de vent, le vendredi, en
raison d'obligations fédérales. Outre
les matches joués, de simples drills
de position, pour se faire une idée plus
précise du niveau des uns et des autres.
De quoi empêcher les jeunes de se
divertir ? Pas vraiment. De quoi perturber
les cadres fédéraux pour présélectionner
les 91 joueurs de leur choix ? Non plus.
Car si le head coach de l'équipe de France
junior reste encore inconnu, à l'heure de
ce week-end auvergnat, les échéances
ne manquent pas pour un groupe junior
sollicité chaque année par les différentes
compétitions internationales.
4th&Goal : Qu’as-tu pensé de cette
édition ?
Steeve Guersent : C’est toujours
intéressant ; nous avons le luxe d’avoir ce
regroupement pendant un week-end car
nous disposons de plus de 200 joueurs
sous nos yeux et en situation de match.
Ce sont les meilleures dispositions pour
détecter les potentiels. J’ai pu observer
les attaquants de mon côté et il y a de
beaux potentiels.
Rugby, Pole d’athlé). Elle permet d’avoir
un suivi de l’athlète avec plusieurs
interlocuteurs et nous l’utilisons aussi
dans les deux Pôle France. Les clubs
savent ce qui est fait dans les Pôles et
nous avons également un retour de ce
que les athlètes font dans leur club. On a
fait la même chose pour tous les joueurs
détectés sur le Grand groupe France.
L’échange est ouvert avec les membres
des clubs s’ils en ont besoin.
Avez-vous pu déceler de « nouveaux
talents » ?
Je n’aime pas trop cette expression
mais oui on a détecté beaucoup de
« potentiels », au total 91 qui font partie
de ce que l’on appelle le « Grand groupe
France ». Nous allons mettre en place
un suivi pour ces athlètes, notamment
sur le plan physique avec des exercices
de musculation et des tests à faire
qui seront vérifiés sur les prochains
rassemblements en EDF. Et on va aussi
essayer de les suivre au mieux pendant
leur championnat pour aussi évaluer les
performances en club. Le but est d’avoir
les meilleurs joueurs du moment.
Quels sont les points importants avec
lesquels les joueurs présents doivent
repartir ?
Le message est clair : le travail et
l’assiduité sont indispensables s’ils
veulent atteindre leur objectif : intégrer
l’équipe de France. La fin du Junior
Bowl n’est que le début du processus.
On leur demande de commencer à
s’entraîner comme un sportif de haut
niveau en étant assidu sur leur hygiène
de vie (alimentation, récupération,
sommeil…).
Comment assurez-vous justement ce
suivi dans les clubs ?
La FFFA a mis en place depuis deux ans
une plateforme informatique Perfbook
qui est également utilisée dans beaucoup
de clubs professionnels (Clermont
Le résultat des scrimmages importe
peu…
Effectivement. On peut très bien voir
beaucoup de choses sur un match qui
se termine par un 0-0 et vice-versa. Une
équipe peut perdre tous ses matchs
mais voir certains de ses joueurs
sélectionnés. Le staff EDF ne regarde
pas les performances collectives mais
individuelles : on cible plusieurs joueurs
et on les observe sur plusieurs matchs.
Les joueurs passent déjà à travers
un premier filtre ; les tests physiques.
Cependant, on évalue tous les joueurs
car nous ne voulons pas uniquement
des joueurs bons sur les tests, mais de
bons joueurs de foot tout simplement
.
Quelles
sont
les
prochaines
échéances à venir pour l’équipe de
France junior ?
Il y a la compétition l’été prochain
2015, les championnats d’Europe en
Allemagne où il faudra aller chercher
la médaille d’or : la dernière remonte
à 2006 ! Depuis, on a toujours été sur
le podium : on échoue de peu sur les
finales. Sur du court terme, notre premier
rendez-vous U19 aura lieu pendant les
vacances d’hiver en février. ■
Liste des
équipes participantes
- Équipe NORD
Ligues NPC / NOR / PIC
- Équipe OUEST
Ligues BRE / CEN / PDL
- Équipe EST
Ligues CHA / ALS / LOR / BOU / FRC
- Équipe SUD OUEST
Ligues MPY / AQT / LIM / PCH
- Équipe MÉDITERRANÉE
Ligues LRO / PACA
- Équipe MONTAGNE
Ligues AUV / RHA
- Équipe ILE DE FRANCE
11 ►
NCAA
Anthony Mahoungou
difficiles sur lesquels l’on est revenu de
derrière au dernier quart-temps, et on
finit par une victoire en Bowl… après on
est un peu déçu car on aurait voulu jouer
un autre Bowl face à une équipe avec
une meilleure fiche, mais c’est la règle et
on est fiers d’avoir un titre de champion.
Avec la bague au doigt ce sera plus
concret.
Arrivé l’an dernier à Coalinga (Californie) en Junior College, Anthony Mahoungou dresse
pour nous le bilan d’une première saison réussie avec les Falcons West Hills (NCAA Div 3). Le receveur
(#14) doit maintenant réfléchir à l’orientation à donner à son parcours sportif.
Par Thomas Depaepe
suis revenu vers lui pour avoir ses conseils
quant à un départ aux Etats Unis. Et
lorsqu’en décembre il m’a dit qu’il avait pris
un poste en Junior College, c’était évident
pour moi d’aller dans son club.
Le fait d’avoir Robert Tucker comme
Headcoach, c’était la cerise sur le
gâteau ?
Je ne savais pas du tout que Robert Tucker
arrivait dans le même Junior College :
c’était juste une coïncidence fabuleuse.
Je sais que Larry Legault, Lionel Friedrich
ou Rudy Founkoue ont donné leur avis sur
mon jeu au coach Tucker et donc j’ai été
recruté sans avoir à passer un entretien
car il avait toute confiance dans ces
membres du staff des Bleus.
© Lionel Friederich
Pourquoi n’être pas parti avant ?
Je voulais vraiment partir mais je ne
savais pas forcément comment faire sur
un plan administratif. L’an dernier, après
l’Euro Junior, je me suis retrouvé sans
université, donc c’était un souci pour
moi et pour mes parents donc j’ai voulu
transformer cela en opportunité. J’ai fait
des recherches, j’ai étudié pour l’anglais,
je me suis enregistré au niveau de la
NCAA… tout cela prend du temps.
4th&Goal : Pour commencer peux-tu
nous expliquer comment tu as « atterri
» dans un Junior College américain ?
Anthony Mahoungou : En 2011, Cam
Olson était le Head-Coach du Flash et il
m’avait permis ainsi qu’à 4-5 autres joueurs
◄ 12
de partir faire le camp de football de Boise
State, et même s’il n’est plus coach en
France, on a toujours gardé le contact et il
a suivi mon parcours en Equipe de France
Junior, l’équipe World Team puis en Equipe
de France Senior. En octobre dernier, je
Et donc depuis cette année tu es en
Californie, tu peux nous dire un mot
sur ton Junior College ?
Coalinga est la petite ville où je suis, c’est
à deux heures de Fresno et entre San
Francisco et Los Angeles. Je suis dans
un très petit établissement universitaire
car il n’y a que 2 000 étudiants. Pour
être honnête, les sportifs sont la majorité
des gens sur le campus : nous sommes
les seuls à dormir sur le campus à part
quelques étudiants étrangers.
© Lionel Friederich
« Tu dois tout prouver sur le terrain. »
Qu’est ce qui t’a surpris en arrivant
dans cette petite ville ?
J’ai toujours vécu dans un environnement
urbain, mais cela ne m’a pas perturbé
d’arriver dans un environnement rural
et désertique. Par contre, ce qui m’a
impressionné c’est que quand je suis
arrivé, il n’y avait que les joueurs de
l’équipe de football sur le campus, car
les cours n’avaient pas repris, et j’ai
été surpris par le niveau des joueurs.
Lorsque j’avais été recruté, j’avais
regardé le roster de la saison précédente
et je n’avais pas été impressionné par les
records personnels et leurs 2 victoires
en 10 matchs… mais entre temps, le
nouveau coaching staff avait poussé le
recrutement vers l’excellence avec des
joueurs venus de partout aux USA et il y
avait des sacrés athlètes.
Comment s’est passée ton intégration
dans l’équipe, d’autant qu’en tant
que receveur, tu avais forcément
beaucoup de concurrence ?
Quand tu es OL ou DL, les Américains
vont évaluer ton potentiel sur ton physique
et ils prendront le temps de développer. En
tant que receveur tu n’es pas dans ce cas :
ils ont des millions d’athlètes donc tu dois
tout prouver sur le terrain. Les premiers
jours après mon arrivée on n’a pas tout
de suite été sur le terrain, donc forcément
j’étais frustré car je sentais le potentiel de
certains et c’est difficile de ne pas pouvoir
montrer ce que l’on vaut. Mais après 3
jours seulement d’entrainement, j’ai pu me
faire ma place et j’ai été nommé receveur
starter dans l’équipe.
C’est quoi la vie d’un « athlète » en
Junior College ?
Je me lève à 6h ou 7h30 suivant les
jours, j’ai musculation à 6h30, après je
prends le petit déjeuner, puis cours ou
bibliothèque jusqu’à 14h, puis meeting
à 14h30, terrain ensuite jusqu’a 17h30
et ensuite on a des cours du soir, voir
des séances études supplémentaires
mises en place par les coaches comme
le dimanche afin que toute l’équipe reste
sur le campus et soit concentrée pour
la semaine à venir. Franchement, c’est
un rythme très soutenu et plus la saison
avance plus on se sent fatigué.
Cette saison s’est plutôt bien passée
pour vous. Comment expliques-tu
cette fiche (10v-1d) ?
Je pense que c’est le lien qui nous a
unis toute l’année dans l’équipe. Dans la
plupart des Juniors College, les athlètes
sont là pour faire avancer leur carte
personnelle. Robert Tucker n’a pas voulu
cela et il nous a organisé dés le début
de saison une excursion en camping
pour nous souder. Toute l’équipe a été
marquée par ce moment extraordinaire
de camping. C’est impressionnant de
penser à la différence qu’il y avait entre
nous avant le camp et à notre retour :
nous étions devenus une équipe et c’est
cela qui a fait notre force toute l’année.
Le fait de finir la saison sur une
victoire en Bowl, cela fait quoi ?
Je ne m’en rends pas compte encore.
On a commencé la saison avec une
victoire de 50-00, on a eu 2 matchs plus
Et du côté des études, comment cela
se déroule ?
Les premiers jours, on a eu des tests
pour évaluer notre niveau académique et
j’ai démontré un niveau très correct, pour
ne pas dire bon. Cela me permet d’être
transférable dès la première saison. Il
y a pas mal de joueurs de l’équipe qui
n’ont pas de bons résultats scolaires et
qui sont là car ils ont échoué à avoir une
bourse dans une grosse fac NCAA, à
cause de leur niveau. Le Junior College
leur sert à remonter leur niveau en deux
ans. Il faut bien comprendre que les
études et le sport sont connectés : si on
n’a pas la moyenne, on ne peut pas jouer.
Sinon, on risque des sanctions pour le
programme. Mais avoir la moyenne ne
suffit pas pour être transféré vers une
grosse faculté NCAA, il faut faire mieux
que cela.
L’année prochaine, tu te vois où ?
Vu que je suis d’ores et déjà en capacité
d’être transféré du fait de mes résultats
scolaires, j’ai le choix entre rester pour
une prochaine saison que je devrais
payer de ma poche en misant sur une
offre d’une fac de NCAA DivI, ou alors
partir maintenant pour une équipe de
seconde division. Comme nous l’ont
expliqué les coaches, les approches
des facultés ne commencent qu’après
la saison, il est donc difficile pour
l’instant de savoir ce que je vais faire.
Ce qui est certain, c’est que même si
j’ai fait une très bonne première saison,
je sais que mon nom est encore trop
« jeune » pour les grandes facultés et
que je n’ai pas été suffisamment vu ;
beaucoup de joueurs me conseillent
donc de rester afin de me faire un nom…
mais une année supplémentaire, c’est
une somme d’argent et forcément la
question de s’engager avec une faculté
moins performante sportivement mais
qui peut te permettre d’être dans de
bons programmes académiques est à
étudier. ■
13 ►
CHAMPION
de vingt semaines d’entraînement
en France, tout ça au meilleur niveau
et avant même que la saison n’ait
commencée. Je n’ai juste pas pu
jouer pour une question de règlement
mais l’entraînement que j’ai eu a été
très bénéfique. J’ai appris et évolué
au Canada. Là-bas, j’ai progressé au
niveau de la mentalité. Si Laval domine,
c’est surtout grâce à la préparation
mentale et au niveau de confiance
qu’ont les joueurs. J’ai eu la chance
d’être dans des équipes gagnantes
au Canada et en Allemagne, et j’y ai
retrouvé des traits communs : on vient
pour dominer et non seulement pour
jouer.
Anthony Dablé
« Toujours se comparer au haut niveau ! »
collective où chacun de nous a livré son
meilleur match. En défense, les trois
interceptions ont été effectuées par trois
personnes différentes.
Récent champion d’Allemagne avec les New Yorkers
Lions face aux Unicorns de Schwäbig Hall, Anthony Dablé est
revenu pour nous sur cette saison, une occasion également de faire
le point avec lui sur sa progression et ses nouveaux objectifs.
Par Thomas Deligny
4th&Goal : Anthony, quel sentiment
t’anime après ce titre de champion
avec les New Yorkers Lions contre
Schwäbig Hall ?
Anthony Dablé : Ce premier titre est une
extrême satisfaction qui vient conclure
une année incroyable. J’ai eu la chance
d’être coaché pendant toute l’année par
un coach qui m’a énormément appris.
Les performances s’en sont ressenties
puisque j’ai su évoluer jusqu’à la fin de
saison.
ajustements à apporter : le soir même
de la demi-finale, ils étaient déjà en train
de décortiquer le match des Unicorns,
leurs tendances, la façon dont nous
pourrions ajuster notre playbook par
rapport au jeu proposé. Les gars du staff
sont vraiment très impliqués et c’est pour
ça que le match a pu paraître facile mais
comme chaque match de la saison, il y
avait un plan tactique très travaillé. Nous
avons au moins 4 séances de vidéo par
semaine du mardi au samedi.
Raconte-nous un peu cette saison
avec ton équipe ? Etait-elle à l’image
de la finale que vous avez survolée ?
Nous avons dominé la finale : je
l’accorderai à la préparation que l’on
a eue. Nous avons à peine terminé un
match que les coachs nous amènent
les corrections à effectuer et les
Vous vous attendiez à un tel résultat :
défendre son titre, ce n’est pas si
évident ?
J’espérais un tel résultat : après le football
et les Playoffs, ça reste un match ! Tout
peut arriver sur un match. Il peut y avoir
un problème d’exécution… Là, on a fait
tout ce qu’il fallait faire : c’est une victoire
◄ 14
D’autant que vous avez perdu la finale
du Big 6 contre les Berlin Adler : vous
aviez à cœur de remettre les pendules
à l’heure ?
Nous avons perdu deux matchs en tout
sur toute la saison, sur les 19 matchs que
nous avons eus à jouer. L’un a été perdu
d’un point, l’autre de trois points. C’était
de courtes défaites. Nous partions avec
l’objectif de remporter les deux titres
cette année et cette défaite en milieu de
saison a été difficile à encaisser pour les
coachs et d’autres joueurs que je côtoie
au quotidien. Du coup, nous avons eu à
cœur de gagner l’autre titre.
Qu’est-ce qui a évolué depuis que tu
es arrivé en GFL il y a deux ans (aux
Rebels de Berlin), notamment dans
ton jeu ?
Mon jeu de blocs est vraiment meilleur ;
on a une routine à chaque début
d’entraînement qui m’a permis de le
développer. Par rapport au jeu de passe,
c’est la compréhension du jeu. Grâce à la
préparation vidéo, tu es obligé d’évoluer
sur ta compréhension du jeu. Dans mon
équipe il y a une douzaine d’imports, que
les dirigeants font venir pour leur qualité
bien entendu et du coup, la concentration
que l’on te demande est supérieure à
celle demandée en France. Le niveau
de jeu est plus élevé, y compris dans les
pratiques.
Quels sont tes projets désormais ?
J’ai parlé avec le coach des Lions et j’ai
très envie de revenir car j’ai vraiment pris
du plaisir là-bas. Pourquoi pas revenir
et réussir le doublé ? En tout cas, faire
mieux que l’année précédente.
Actuellement, que fais-tu ?
Je suis en France depuis trois semaines (mioctobre). Je fais de l’athlé pour augmenter
ma vitesse et avoir de meilleures stats et
je coache les Centaures : c’est une sorte
d’apprentissage également.
© Michael Hundt
© Michael Hundt
L’équipe, que tu as intégré cette
année, était déjà championne : ce
n’est pas évident de défendre son
titre…
Nous étions attendus par chaque
équipe. Et comme nous restions sur une
saison parfaite, les autres donnaient les
Unicorns vainqueurs car il pensait que
notre série allait s’arrêter.
Comment gagne-t-on sa place en tant
que receveur français ?
Lors des pratiques, en faisant de bons
jeux. Quand on arrive au haut niveau, il
faut faire le moins d’erreurs possibles,
les réduire.
Sur quels points dois-tu encore
progresser ?
Il faut encore que je fasse moins d’erreurs :
si je regarde la saison, relâcher moins de
ballons et être le plus efficace possible.
Avec du recul, comment analysestu ton parcours footballistique, de
ta pleine saison avec les Centaures
en passant par ton expérience en
Allemagne ?
Ce qui me guide dans le football, c’est de
me comparer au haut niveau à chaque
fois, des Centaures jusqu’à l’équipe de
France en passant par la GFL. Quand on
est starter et que l’on a goûté à ça, on a
plus envie de s’en passer.
Comment juges-tu ton passage au
Canada ?
Peu de temps après mon arrivée, peutêtre quatre ou cinq jours après, j’ai
commencé un camp intensif pendant
vingt jours avec deux pratiques par
jour et des meetings. C’est l’équivalent
Tu suis toujours l’actualité française :
est-ce qu’un projet avec un club
français t’intéresserait ?
Oui, je suis bien sûr l’actualité en France.
J’ai envie de retourner en GFL et jouer
ici cela m’enlèverait cinq matchs là-bas :
cela fait beaucoup pour une saison. Et
puis pour les Centaures, si je suis là
juste pour jouer, je ne pense pas que
cela serait les aider sur la durée. Il vaut
mieux former des jeunes et amener mon
expérience aux autres.
Parlons de l’équipe de France : ce
titre de champion va-t-il changer
quelque chose pour toi ? Ton statut
va-t-il évoluer ?
Déjà, cela va changer parce que Larry
(Legault Ndlr) n’est plus sélectionneur et
j’avais de bonnes relations avec lui. Si
le prochain coach a suivi la saison en
Allemagne et qu’il pense que je peux
être un élément important de cette
équipe de France, j’aimerais être titulaire
mais également capitaine, c’est une
évolution naturelle que je vise. Mon but
premier reste de donner le meilleur pour
l’équipe. ■
GFL
15 ►
Après
deux
saisons au Mans, Martin
Ricard débarque à Amiens
avec pour objectif la remontée
des Spartiates en Elite. Avant
sa troisième campagne FFFA,
Martin nous a parlé en détail
de sa vision du coaching et des
footballs français et québécois.
Par Olivier Rival
COACHING
4th&Goal : Quelles sont tes premières
impressions depuis ton arrivée à
Amiens ?
Martin Ricard : Très bonnes. Je suis
en plus très content d’arriver début
novembre alors qu’on avait prévu au
départ que j’arrive après Noël. Cela va
me donner plus de temps pour préparer
la saison. Et comme je vais aussi
coacher l’équipe B engagée en Régional
Picardie, je vais pouvoir être là dès leurs
premiers matchs.
un grand potentiel. J’ai vécu pendant ma
carrière, depuis l’époque où j’étais joueur
dans les années 80, au développement
spectaculaire du football au Québec, et
revivre ce type de choses en France,
c’est excitant. Aujourd’hui le Québec,
avec 8 millions d’habitants, a un meilleur
football que la France et ses 66 millions
d’habitants, mais il n’y a pas de raison
pour que ça perdure. Le football doit
gravir les échelons de la hiérarchie des
sports en France et nous pouvons le faire.
Ce sera ta troisième saison en France,
j’imagine donc que tu te sens bien
chez nous…
Oui c’est un grand plaisir d’être de
retour en France. Je garde d’excellents
souvenirs au Mans où je vais garder
beaucoup d’amis. Les rencontrer deux
fois cette saison sera très sympa. Et je
suis excité à l’idée de coacher un club
aussi prestigieux que les Spartiates qui va
avoir un très bel effectif cette année, tout
en profitant de très belles installations et
de la proximité du Pôle France.
Justement toi qui as vu cette révolution
au Québec, quels conseils donneraistu aux acteurs du football en France ?
Je crois qu’un des freins principaux au
développement du football en France,
c’est une certaine étroitesse d’esprit ;
les problèmes d’ego et l’attente que
les changements viennent tous seuls d’
« en haut ». Au niveau du coaching par
exemple, je suis toujours étonné par le
manque de volonté de certains coaches
en France de vouloir progresser.
Beaucoup préfèrent rester dans leur
coin à faire comme ils ont toujours fait
parce que « ça marche alors pourquoi
changer ? ». J’essaie personnellement
de participer à tous les clinics possibles,
de progresser et d’apprendre et aussi
Qu’est-ce qui t’attire dans le football
français ?
Avant tout, l’envie de participer à son
développement : le football français a
◄ 16
© Arnaud André
Martin
Ricard
« Un coach, c’est un perroquet ! »
pas la peine de faire des tracés hyper
complexes pour ses receveurs s’ils ne
maitrisent pas les gestes leur permettant
d’attraper la balle. A quoi sert d’avoir le
meilleur centre du Monde si, le jour où il
n’est pas là, je n’ai aucun autre O-Line
qui sait snapper ? C’est un truc tout bête
mais faîtes travailler le snap à tous vos
O-Line, ça vous servira tôt ou tard ! Sinon
je pense être un coach qui demande une
certaine discipline. C’est une des clés
de notre sport. La discipline c’est aussi
une attitude et de la tenue. Chez moi
les maillots sont dans les pantalons ! Et
les chaussettes sont toutes de la même
couleur ! Quand un joueur me parle de
« style personnel », je lui réponds toujours
que son style c’est son jeu et rien d’autre.
Tu ne t’occuperas pas des juniors
directement mais comment vois-tu la
formation des jeunes joueurs ?
Comme je le disais, l’acquis des
fondamentaux est important mais avant
cela, il faut qu’ils soient « accrocs » à
notre sport et il faut donc qu’ils prennent
du plaisir. Il faut pour cela être créatif.
PROGRESSER
Par exemple, j’aime bien faire jouer
mes équipes à l’Ultimate mais avec un
ballon de foot à la place du frisbee. Tout
le monde court, tout le monde lance.
Ca se transforme en séance cardio/
footing pour tous et en plus, tu peux
repérer les potentiels comme QB ou
receveur. Et comme pour les « grands »,
il faut être patient et avoir la volonté de
progresser tout le temps ! Une chose qui
m’a étonné ici par exemple, c’est qu’en
jeunes, on organise des plateaux de
pré-saison, des plateaux dont l’objectif
pour moi est clairement de donner du
temps de jeu à tous, de tester et trouver
les meilleures positions pour chacun
des joueurs, de vérifier l’apprentissage
des fondamentaux et je vois pourtant
des coachs qui prennent ces matchs
comme des matchs de saison régulière
en ne faisant jouer que leurs starters,
en essayant de gagner ces matchs à
tout prix… Pour gagner dans ce sport,
il ne faut pas user son équipe trop
tôt, la laisser vivre sur ses acquis. A
quoi ça sert de gagner ces plateaux ?
L’important, c’est que le « peak » de
l’équipe soit en fin de saison, au moment
des playoffs ! Pour revenir aux jeunes,
il y a quelques chose que je trouve très
dommage en France, c’est la facilité que
les clubs ont à prendre des QBs import
sans former leurs jeunes. Ca décourage
plus d’un jeune qui aurait du potentiel à
cette position et on voit le résultat. On a
un QB naturalisé comme QB de l’équipe
de France… Je suis très heureux cette
année, aux Spartiates notre QB sera
le jeune Idriss Ramky et j’ai hâte de
travailler avec lui.
En dehors du coaching, qu’estce qu’il faut au foot français pour
décoller ?
Je pense que tous les passionnés du
foot en France doivent essayer de faire
progresser les choses d’eux-mêmes. Ne
pas rester dans leurs simples rôles de
coach, d’arbitre ou de joueur. Si tout le
monde se dit : « Que puis-je faire pour
le football en général ? », « Comment
puis-je aider à faire parler du football de
manière positive ? », on ira très vite de
l’avant.■
et surtout de partager mes expériences
avec les autres coachs. Au Québec,
les meilleurs coaches et les meilleurs
joueurs, y compris de CFL, sont toujours
disponibles pour aller aider les petites
organisations. En France, on attend
des choses toutes faites de la DTN et
surtout on ne se parle pas entre voisins !
Imaginez qu’au Québec il n’y a qu’un
conseiller technique pour coordonner
le football et son rôle est surtout de
préparer les équipes nationales mais
à côté de ça, les coachs des grandes
Universités de la CFL ne ferment jamais
la porte aux coachs débutants qui
veulent progresser.
Comment qualifierais- tu ton style de
coaching ?
Mon souci premier est de faire progresser
les joueurs, tous les joueurs. Il faut être
patient mais le chemin vaut tout autant
que la destination. Il faut toujours se
demander si on progresse. Je trouve
souvent les coachs français trop pressés.
Ils pensent stratégie et playbook et
pas assez fondamentaux. Il ne faut
pas avoir peur de répéter les choses.
Un coach, c’est un perroquet ! Ne pas
bruler les étapes et aussi demander de
la polyvalence. Il faut être pragmatique :
17 ►
Larry
LEGAULT
10 ans en bleus
© Thomas Depaepe
4th&Goal : Dans quelles conditions
es tu arrivé à la tête de l’Equipe de
France ?
Larry Legault : Après un passage chez les
Argonautes entre 90 et 94 durant lequel
nous avons remporté 3 fois la finale en 5
participations, je suis rentré au Québec
pour entraîner en Université. En mars
2004, je réfléchissais à mon retour en
Europe lorsque Thierry Soler m’a appelé
pour le coaching de l’Equipe de France.
Dans sa tête c’était une sorte de « pige
à distance » car il ne savait pas que je
voulais revenir en Europe. Les choses
se sont faites au travers de ce concours
de circonstance et en Juillet 2004, j’étais
à Lille pour mon premier match (face à la
Suède) en tant qu’entraîneur de l’équipe.
Après une décennie à la tête de l’équipe de France,
Larry Legault tire sa révérence. Toujours disponible et en pleine
préparation de la prochaine saison Elite avec les Black Panthers, il a
bien voulu dresser le bilan de ses dix années passées en Bleu. Lui qui
a posé les fondations du « groupe France » espère désormais qu’un
élan pourra être insufflé à une génération prometteuse. Retour
avec lui sur toutes les campagnes qu’il a menées.
Par Thomas Depaepe
◄ 18
Quels étaient tes « objectifs » en
prenant les rênes de la sélection ?
Dans le sport, on ne sait jamais ce qui
va arriver, on ne connait pas l’avenir
mais on savait que l’on voulait conjuguer
les exigences immédiates de résultats
à la construction d’un groupe sur le
moyen/long terme. Dès lors j’ai cherché
immédiatement à évaluer le niveau du
groupe, à repérer les potentiels pour
l’élargir et le rajeunir. Un autre axe
prioritaire était d’inculquer une culture
de la préparation physique qui manquait
collectivement, et en particulier en
ligne offensive. Mais très vite, il a aussi
fallu penser à la compétition car nous
avions une compétition à disputer pour
le Groupe B. Nous perdons la rencontre
face à la Grande Bretagne mais cela
reste un bon tournoi car nous avons
commencé à établir une méthode de
travail et un certain professionnalisme
dans le groupe.
L’année suivante, ce sont les World
Game à Duisbourg. Quel souvenir en
gardes tu?
En 2005, nous avons avons eu beaucoup
de mal à marquer alors qu’en défense on
a plutôt bien fonctionné. Face à la Suède,
on manque de constance et on perd la
rencontre : ce qui était un test pour nous
car il nous fallait rebondir. En Amérique
19 ►
'' CONSERVER
UN JOUEUR À
UN HAUT NIVEAU
D’ENGAGEMENT SANS
LUI PROPOSER UN
DÉBOUCHÉ CONCRET
ET MOTIVANT, C’EST
TRÈS DIFFICILE ''
© Thomas Depaepe
A l’époque quelques joueurs tricolores
étaient en NFL Europe. Est-ce que
cette compétition était un apport pour
les sélections nationales ?
Non pas vraiment. La NFL Europe était
une porte de sortie concrète et sportive
par le haut pour ceux qui s’en donnaient
les moyens, mais pour les équipes
nationales, ce n’était pas forcément
un gain immédiat. En France, on avait
la chance que les joueurs revenaient
pour l’équipe nationale mais ce n’était
pas le cas de tous les pays européens.
Ce qu’il faut retenir de la NFL Europe
de notre point de vue hexagonal, c’est
que cela donnait une motivation aux
joueurs : en effet, combien y a-t-il de
sports collectifs majeurs qui n’ont pas
de Ligue professionnelle ? On peut
◄ 20
toujours se dire que tout est rose et que
les joueurs jouent par passion, mais
pour conserver un joueur à un haut
niveau d’engagement sans lui proposer
un débouché concret et motivant, c’est
très difficile.
En 2007 l’équipe de France a disputé
la Coupe du Monde au Japon et sort
avec 3 défaites. Que reste-t-il de cette
compétition ?
Après 2006, qui est une année
« off » pour les Bleus dans un sens,
on affronte la Finlande pour notre
qualification et c’est un match « Do or
Die ». On le remporte et on s’ouvre
ainsi les portes de la coupe du monde
nippone. Le calendrier fait que l’on se
retrouve en ouverture dans la gueule
du loup face au Japon : leur équipe
est soutenue par 48 000 personnes
dans le stade et clairement la majorité
de nos joueurs ne sont pas près pour
faire face à une telle pression. On a
donc regardé notre adversaire jouer
mais cela a fait partie du process
d’apprentissage. Cette compétition a
montré une lacune du football français :
notre difficulté à produire en attaque
et une défaillance de la ligne offensive
pour porter nos schémas de jeu. Cela
a été trop longtemps notre marque de
fabrique : on tient en défense mais on
ne marque pas. Contre la Suède, on
perd de trois points et c’est la défense
qui porte le match comme sur le retour
de punt contré signé Damien Signori.
Contre la Corée du Sud, on commet de
trop nombreux turnovers et on n’inscrit
aucun point.
La compétition suivante c’est l’Euro
2010 avec une belle médaille d’argent.
C’est la fin d’une génération ?
Je ne pense pas que l’on puisse raisonner
ainsi : une équipe nationale évolue en
permanence. La compétition commence
pour nous avant l’Euro lorsqu’on affronte
l’Allemagne en amical à Valence en
2009. On a sorti un match agressif
et réussi, et cela nous a donné de la
confiance. C’est vraiment un tournant
dans notre courbe de progression. Dès
lors, lorsque l’on arrive en Allemagne,
on sait que l’on peut briller, et la large
victoire en ouverture contre les Anglais
nous a montré que l’on pouvait aller
haut. Cela reste un bon tournoi pour
nous car il marque un tournant.
En 2011, la Coupe du monde se solde
par une défaite « rageuse » face à
l’Allemagne, malgré un bon tournoi.
Tu retiens de cette défaite de la
déception ou une bonne dynamique ?
La bonne dynamique car malgré la
défaite on a su accrocher l’Allemagne et
nous aurions tout à fait pu gagner. On a
aussi remporté un match très important
face à l’Autriche sur leur sol et ça reste
un bon souvenir. Après, face au Japon
et au Canada, on n’a pas su maintenir
notre niveau au fil du match, même si on
a su leur poser des soucis sur un quarttemps et demi à chaque fois.
Et l’été dernier, qu’en reste-t-il : une
grosse déception ?
Forcément, on a une grosse déception liée
à cette défaite face à l’Autriche. On avait
construit une attaque pour les battre par
les airs, et au final, les conditions météos
ont rendu notre jeu inefficace. C’était
vraiment un match impossible pour nous
et je pense que l’on rejoue le match dans
des conditions météo normales, on peut
les accrocher… mais le résultat est là : un
match est un match et on a perdu le jour
J. Mais je n’ôte rien à l’équipe car c’est la
meilleure équipe de France que j’ai eu en
tant que coach. Le groupe l’a d’ailleurs
prouvé en rebondissant face à la Finlande
pour aller cherche le bronze continental.
Je suis super fier de ce groupe.
On a le sentiment qu’un gap se creuse
entre le niveau de l’équipe nationale
et le championnat français. C’est
aussi ton sentiment ?
Les exigences de la compétition française
semblent ne pas préparer nos athlètes
à la scène internationale. Cela explique
« l’exil » de nos joueurs vers le Canada
ou plus récemment l’Allemagne et cela se
paie cash. En France, le championnat ne
permet pas aux joueurs d’être assujettis
de manière constante à des situations
de match difficile : or, c’est cela qui fait
progresser. Avec la DTN, on a voulu
multiplier les matchs internationaux pour
augmenter le niveau d’habitude du haut
niveau du groupe France, mais cela a
pris du temps pour inculquer une culture
de football et la diffuser. La sélection
tricolore a évolué d’année en année et
on est aujourd’hui dans une situation ou
les cadres du groupe ont une culture de
football et la transmettent aux autres : on
gagne ainsi. En outre, on a pu monter le
niveau physique des joueurs au fil des
années et, là-dessus, l’expérience nordaméricaine de certains a beaucoup aidé.
Je tiens à dire que l’on a vraiment une
très belle progression collective sur ce
plan depuis quelques années.
Est-ce que le départ de nombreux
joueurs en Amérique du Nord était
quelque chose de voulu par les cadres
de l’Equipe de France ou la DTN ?
Je félicite la FFFA de son ouverture d’esprit
sur le sujet car ils ont bien compris que
l’athlète ambitieux souhaite jouer au plus
haut niveau possible… mais le défi pour
la Fédération c’est aussi de construire
un championnat national compétitif.
Aujourd’hui, nos joueurs partent en
Allemagne pour pouvoir évoluer dans un
bon niveau ; on ne peut pas l’interdire,
mais est-ce que c’est bon d’imaginer une
sélection nationale avec 50% des joueurs
qui évoluent en GFL ? Il y a quelques
temps, je lisais un article sur les J.O. en
Hockey et le fait que le pourcentage de
joueurs en NHL induisait le classement
dans la compétition; cela peut paraitre
étonnant mais c’est un fait : pour avoir
une équipe nationale, il faut que les
joueurs jouent dans un championnat fort.
Seulement, je pense qu’il est préférable
que ce championnat soit le nôtre et c’est
à notre portée ; en tout cas cela me
désole de voir que certains internationaux
font double plateau en club : chapeau bas
à ceux qui le font, je sais que les coaches
n’ont pas forcément le choix… mais au
final c’est le développement des athlètes
et de notre sport qui en pâti. C’est
dommage car nous avons le potentiel de
joueurs le plus riche que l’on ait jamais
eu. On a la chance, et l’accompagnement
des dispositifs haut niveau, que nos
joueurs évoluant à l’étranger reviennent
en équipes nationales nourris par leurs
expériences à l’étranger et que, comme
ils ont souvent connu l’équipe de France
Junior, ils aient des habitudes avec les
Bleus.
L’autre problématique des tricolores
est le manque de QB, non ?
C’est un défi pour les clubs : il faut former
des QB. Il y a des clubs qui n’ont pas
d’athlètes jeunes capables de jouer QB :
dans ce cas, tu fais comme tu peux…
mais il ne faut pas se voiler la face, on a
des athlètes qui peuvent évoluer au poste
de QB. Par exemple, cet été à l’EFAJA,
j’ai vu un jeune qui s’amusait à lancer des
balles : il avait un bon geste et donc je lui
ai demandé pourquoi il n’était pas QB, sa
réponse a été de dire qu’il n’aimait pas
cela. Mais ma question c’est : qui lui a
donné envie de jouer QB ? Pourquoi on
n’a pas su le séduire ? C’est dommage,
car il a le niveau athlétique de jouer à ce
poste mais au final, il est receveur.
© Thomas Depaepe
du Nord, les équipes jouent des matchs
couperets : tu perds, tu es éliminé. Mais
lors d’une compétition mondiale, tu sais
que même si ton objectif principal est
hors de portée du fait d’une défaite, tu
dois très vite te ressaisir pour atteindre
un nouvel objectif. Tu peux encore
gagner quelque chose : c’est difficile
et c’est un test pour les joueurs et un
groupe. Or, en 2005, on a montré que
l’on savait se remettre dans un tournoi
et cela reste donc un moment important
pour les Bleus.
BILAN
'' LES QB AMÉRICAINS
AUGMENTENT LE
NIVEAU DES RECEVEURS
OU DES DB DU CLUB,
DONC LA QUESTION
N’EST PAS D’INTERDIRE
LEUR RECRUTEMENT
MAIS DE LES METTRE
EN BALANCE AVEC
DES JEUNES FRANÇAIS
QUE L’ON A SU ATTIRER
VERS CE POSTE ET QUI
CHALLENGENT LES
ENTRAINEURS PAR LEUR
VOLONTÉ DE JOUER. ''
Est-ce lié à la question de la formation
des coachs ?
On se crée souvent des obstacles mais il
faut dépasser cela. Hier, je voyais Matthew
Stafford et clairement il n’a pas un geste
formaté mais il joue en NFL et cela ne
pose pas de soucis. Il faut donner des
opportunités aux joueurs de lancer. On
peut se dire que la FFFA doit donner des
formations spécifiques aux coachs, mais
la clé c’est la prise d’initiative par les clubs
afin de repérer, de valoriser ce poste, de
construire l’attaque autour des jeunes que
l’on a et donc de donner le choix à son
entraineur Senior entre un jeune français
ou un américain. Les QB américains
augmentent le niveau des receveurs ou
des DB du club, donc la question n’est
pas d’interdire leur recrutement mais de
les mettre en balance avec des jeunes
français que l’on a su attirer vers ce poste
et qui challengent les entraineurs par leur
volonté de jouer.
PERFORMANCE
Au final, quel est ton bilan sportif sur
les 10 saisons passées à la tête des
bleus ?
En 10 ans, on a énormément progressé ;
on a aujourd’hui plus d’individualités que
l’on en a jamais eues, on a un groupe de
ligne offensive qui est le meilleur de notre
histoire même s’il manque encore de
profondeur, on a une culture de football
qui se construit et une dynamique
sportive intéressante pour aller chercher
cette place de premier pays continental.
Et à titre personnel ?
C’était une belle aventure : je suis fier
des hommes que j’ai pu coacher, d’avoir
terminé avec un excellent groupe l’été
dernier, des relations humaines que j’ai
pu tisser. J’ai eu la chance d’avoir des
hommes fantastiques dans le coaching
staff et je suis reconnaissant de leur
investissement sans faille. J’ai connu
quatre présidents de la fédération et j’ai
toujours eu leur soutien ; ce qui est un
vraie plu pour moi. L’équipe a toujours été
appuyée par la DTN et la FFFA donc cela
a permis de construire une stabilité et une
continuité qui a permis d’élever le niveau.■
BIO
Si l'on connait ses 5 titres de
champion de France en tant
qu'entraineur (90, 91 et 92 avec les
Argonautes, 2013 et 2014 avec
les Black Panthers), Larry Legault
est aussi un entraineur qui a connu
le succès au Canada en tant que
coordinateur offensif en CEGEPS
(Vanier College ou le Vieux
Montréal), que coordinateur à Mount
Allison Univesity, mais surtout en
tant que Head Coach de l'université
de Bishop entre 1997 et 2003
21 ►
La passion du jeu l’a piqué tout de
suite pour ne plus le quitter. JeanPhilippe Dinglor a découvert le foot US
à la TV lorsqu’il était au collège « avec
les commentaires de Roger Zabel ! On
avait un condensé des matchs et cela
a été un coup de foudre. Même si la
première fois, je n’ai rien compris. Je
trouvais ça très esthétique. Je m’y suis
intéressé et j’ai compris les règles petit
à petit », explique-t-il.
© Thomas Depaepe
Alors, quand l’un de ses potes amène
un ballon de foot US au bois de
Vincennes le dimanche matin, c’est
toujours avec grand plaisir qu’ils tâtent
le cuir. Jean-Philippe commence
rapidement en Juniors aux All Star de
Gagny. « On n’avait pas d’équipement
mais on se contactait quand même :
avec un touch puis comme au rugby.
C’était les balbutiements du football
américain. On n’avait même pas pu
s’inscrire en championnat la première
année parce qu’on n’avait pas
d’équipement », raconte-t-il.
Depuis trente ans, Jean-Philippe Dinglor vit le football
à chaque instant. Joueur puis coach, consultant et bénévole, ce fin
connaisseur de la discipline reste à l’écoute du milieu afin d’assouvir
sa soif de connaissance. A 43 ans, il favorise le dialogue même s’il a
une philosophie du coaching bien définie. Portrait d’un homme dont
les projets le ramènent toujours sur les terrains.
Par Thomas Deligny
◄ 22
Une pige aux Fighters de Croissysur-Seine et voilà « Jean-Phi » qui
débarque au Flash de la Courneuve,
club dans lequel il va vivre les plus
beaux moments de sa carrière de
joueur. Il se remémore le premier
titre de champion de France en 97
contre les Argos : « On avait peiné
à cette époque. Les battre de cette
façon, c’était vraiment quelque chose
d’exceptionnel ! ». Un souvenir en
appelant un autre, il évoque également
la finale d’Eurobowl l’année suivante
contre les « ogres allemands », les
Blue Devils. « On s’est fait écrabouiller
mais cela reste un très gros souvenir
dans un stade archi-comble de SanctPauli de 15 000 places et où les fans
étaient très hostiles envers nous ».
Patrick Couton, qui l’a côtoyé pendant
trois saisons au sein du Flash et qui
était son backup en arrivant en Elite
Désormais,
Jean-Philippe
Dinglor
a pris la direction des bancs avec
toujours comme principal objectif, le
développement de sa discipline. Au
Flash, aux Météores pendant deux
ans, ou « dans un autre club pourquoi
pas plus tard », le patron de la défense
cherche toujours les mots pour faire
passer son message ou les messages
que son mentor Thierry Constant, lui
a transmis. « J’ai été sous ses ordres
en club et en équipe nationale. J’ai
suivi un peu le même cursus dans ma
progression : c’était également mon
modèle quand j’étais joueur. Je ne suis
pas allé dans la même conception du
coaching que Titi mais ce modèle-là
me plaisait », avoue-t-il.
Ayant toujours été à la recherche de
modèles internationaux mais aussi
nationaux, il reconnaît avoir eu « la
chance de coacher avec Vincent
Lelard », avec qui il n’avait pourtant
« pas tant que ça d’atomes crochus »
quand ils étaient coéquipiers. Quatre
titres de champions de France ont
pourtant mis en exergue leur alchimie
sur le plan du coaching. Son compère
apprécie « son coté foot oldschool
- gueulard, fort caractère - mais qui
s´est adapté au football moderne,
tactique et technique. Surtout il sait
se remettre en question et il est loyal
avec les gars avec qui il bosse ». De
tempérament chaud, Jean-Philippe
sait néanmoins garder son sang-froid
comme en témoigne Vincent : « Lors
de l’Eurobowl 2006, on avait pris une
ave-maria ; j’ai un peu pété un câble
sur le DB responsable mais Jean-Phi
a su trouver les mots pour me faire
ENGAGEMENT
© Thomas Depaepe
Portrait
Jean-Philippe Dinglor
au poste de free safety, a pu l’observer
et surtout assimiler « son attitude de
travail ». A l’image de sa « généreuse »
personnalité, Patrick parle « d’un
joueur engagé, qui ne faisait pas le
voyage pour rien et qui ramassait
tout sur son passage, y compris ses
équipiers. Lors de deux matchs, il a
cogné Cyril Ferreira qui arrivait au
même moment sur un adversaire. Il
a même failli provoquer une bagarre
générale lors d’un match amical contre
une équipe américaine après avoir
plaqué un receveur en l’air le long de
la ligne de touche. »
redescendre et me remettre dans
le match. Il avait raison car on ne
pouvait pas changer ce qui venait de
se passer. On était des jeunes coaches
sans expérience au flash et on a appris
ensemble ! », résume son complice.
différentes de la mienne ; ce qui me
permet parfois de faire évoluer ma
pratique. J’ai eu la chance de travailler
avec Nicolas Prévost qui utilisait un
système similaire au mien mais pas
avec la même philosophie. »
Jean-Philippe s’est également nourri
du « savoir immense de Larry Legault
pour progresser dans ma conception
globale du jeu. Il faut aussi savoir aller
chercher d’autres informations ailleurs
pour se créer son propre système et
avoir sa progression personnelle »,
avance celui qui souhaite apporter sa
pierre à l’édifice du football. Quitte à
« passer de l’autre côté de la ligne de
scrimmage pour avoir une autre vision
du jeu et bousculer mes conceptions :
pour bien coacher, il faut comprendre
les faiblesses des schémas que
va proposer l’adversaire ». Ses
connaissances, il les doit aux échanges,
toujours bénéfiques : « Les coachs
ont tendance à être sectaires. Ils ont
l’impression qu’on va leur voler leurs
jeux ou ont sûrement peur d’être jugés.
Beaucoup pensent savoir mieux que
tout le monde mais c’est en partageant
et en échangeant que l’on progresse.
Ce manque de communication est
préjudiciable pour notre sport. Je
prends toujours en compte les visions
Leader sur le terrain, Jean-Philippe
applique la même discipline à ses
joueurs. « C’est un coach qui connaît le
football, avec beaucoup d’expérience, un
travailleur qui ne lâche pas le morceau ;
c’est une qualité que j’aime bien chez
lui. Il est strict mais à la fin on sait que
le travail paie », admet Drame Minidou.
« Jean-Phi, il est vocal : ça c’est JeanPhi ! Il veut se faire entendre mais dès
que tu le connais… », s’amuse celui que
Jean-Philippe a mené au titre champion
de France cadets. « La relation TitiJean-Phi ? Y a plus ça maintenant en
France : ils ont la même mentalité et
sont complémentaires. Jean-Phi, c’est
aussi pour moi un modèle », reconnaît
l’ancien joueur du Flash en parlant du
duo Constant-Dinglor.
Manager la génération Y, un défi ?
« Il faut être droit dans sa façon de
procéder et leur dire la vérité. Ils savent
qu’ils doivent fournir des efforts pour
avoir un succès : le souci, c’est qu’ils
veulent obtenir des résultats avant
23 ►
même de prodiguer les efforts qu’il
faut. Ils manquent de patience », justifie
Jean-Philippe. L’écoute, l’application
des consignes quelque soit son niveau
sont les deux mots d’ordres pour aider
l’athlète à progresser : « Tout le monde
ne peut pas aller au haut niveau, mais
si nous arrivons néanmoins à faire
progresser un joueur, nous arrivons à
faire notre job ! »
faire venir les joueurs sur un pôle mais
cela les fera progresser. Il faut que les
clubs puissent les envoyer. » JeanPhilippe en est convaincu : « L’Equipe
de France a perdu des joueurs clefs à
des postes importants. Il manque une
relève. Une politique de développement
de nos QBs nationaux doit être mise en
place : les Autrichiens et les Allemands y
arrivent ! », affirme-t-il.
Jean-Philippe
se
rend
toujours
disponible : « Quand on fait appel à
moi, j’y vais bien volontiers quand je
le peux », promet l’expérimenté, qui
a animé récemment un clinic pour les
Diables Rouges/Gothics et participé à
un pratique du Red Star. « J’appartiens
surtout au football américain et pas à
une équipe. Ce qui m’intéresse, c’est
le sport en lui-même », affirme l’actuel
responsable des championnats Elite
et D2 à la Commission FA, une activité
bénévole « compliquée à gérer. Mais
si je peux apporter quelque chose
dans cette commission, je le fais avec
mes convictions et les moyens dont je
dispose ». Sa récompense ? « Que les
championnats se déroulent bien ! »
Les projets qu’il a en tête restent
néanmoins liés au temps qui lui reste :
« Il faut faire des choix et parfois c’est
difficile en trouvant un équilibre entre
Alors qu’il va reprendre les rênes de la
défense du Flash en tant que coach, il
réfléchit néanmoins à la possibilité de
mettre en place un projet pour développer
les skill-positions en pré-saison pour
toutes les équipes. « Cela coûte de
◄ 24
Serge
Grün
le frontalier
toutes les activités ». D’autant que
sa fonction de consultant a pris de
l’ampleur. « Etre payé pour regarder
des matchs NCAA, c’est quelque
chose de plaisant tout de même pour
quelqu’un qui aime le football ! Il
faudrait d’ailleurs que la plupart des
joueurs passe plus de temps à regarder
des rencontres universitaires, cela leur
permettrait, ainsi qu’aux arbitres de
progresser », insiste-t-il en rappelant
que « nous avons les mêmes règles ».
Repéré alors qu’il commentait la finale
du championnat de France il y a deux
ans, il a rejoint Alexandre Biggerstaff
aux micros de Ma Chaîne Sport : « J’ai
tout de suite été convaincu que ce qu’il
apportait me convenait parfaitement
», assure le présentateur. « JeanPhilippe possède cette qualité de
parler à plusieurs publics en sachant
adapter son discours, simple ou plus
technique. C’est un personnage dont
on devient facilement ami, très ouvert
et qui sait manier la psychologie pour
communiquer. » Alexandre ne tarit
pas d’éloges sur son acolyte avec qui
il s’amuse beaucoup sur les matchs
mais également en dehors. « Il ne se
prend pas la tête, c’est une personne
simple. Pour fêter le nouvel an, on a
ouvert une bouteille de champagne sur
le plateau, en commentant le Rosebowl
», s’amuse le journaliste. Une simplicité
que notre intéressé résume ainsi : « Un
leader n’a pas besoin de se montrer ».
Et Jean-Phi, on l’entend beaucoup plus
qu’on ne le voit. ■
bonne condition physique pour mon âge.
Je sentais qu'il me manquait encore au
moins une année de football. Je suis
resté éloigné des terrains pendant une
longue année et j'ai finalement repris en
2004 en équipe B. Je n’avais plus les
moyens de jouer en D1, mais je voulais
absolument continuer pour compenser
ce manque de terrain. Cette année-là, on
a terminé champion de notre division et
j’ai décidé d’arrêter après cette victoire.
J'avais 47 ans.
Nous
avons
retrouvé le seul français qui jouait
en première division allemande
au début des années 2000. Sa
condition physique irréprochable lui
a permis de jouer jusqu’à l’âge de
47 ans. Interview d’un frontalier
au parcours très singulier.
Par Quentin Dagbert
© Thomas Depaepe
© Thomas Depaepe
EFFORT
4th&Goal : Racontez-nous votre
parcours de joueurs.
Serge Grün : J’ai commencé chez les
Dynamiteurs de Saint-Avold (Lorraine), club
disparu en 1996. J’ai alors pris la direction
de l’Allemagne pour rejoindre Sarrebruck
qui jouait en troisième division allemande.
Un an après, Sarrebruck a fusionné avec
Dillingen, ce qui a formé les Hurricanes (de
la Sarre). Nous sommes montés en D2
puis la consécration est arrivée en 2001
avec l'accession à la première division.
Nous sommes passés de la D3 à la D1 en
seulement quatre ans. Après une saison
et demie parmi l’élite, j'ai eu une hernie
discale avec une sciatique. J’avais 45 ans à
ce moment-là et pourtant je ne voulais pas
arrêter de jouer au football.
Vous étiez encore à 100% de votre
forme avant votre blessure ?
Totalement, j'avais encore une très
Après la disparition du club de SaintAvold, pourquoi avoir choisi un club
en Allemagne plutôt qu’en France ?
Sachant que le club disparaissait, le
club Allemand avait pris contact avec les
joueurs de Saint-Avold. Nous connaissions
ce club car nous avions fait des matchs
amicaux contre eux pendant deux ans.
J'avais le sentiment d'avoir l'opportunité
d'en apprendre beaucoup en allant jouer
là-bas. Pour moi, le football américain en
Allemagne, c'était le paradis de l'Europe.
Et je le pense toujours aujourd'hui.
Quand Sarrebruck monte en D1, vous
êtes le seul français de la division.
Pourquoi vous ?
Quand j'ai démarré à Sarrebruck, je n’étais
pas le seul ancien de Saint-Avold mais ils
ne sont pas restés pour différentes raisons.
Moi j'avais envie de continuer. Pour la
passion. C'est comme ça que je suis resté
le seul français en D1 pendant quelques
années. Ce n'est pas une question de
niveau mais seulement de volonté.
Etiez-vous aussi le seul étranger ?
On a eu quelques Américains. Je me
souviens même d'un Néerlandais qui était
venu nous rejoindre en D2 et il est devenu
professionnel aux Etats-Unis par la suite.
Était-il facile pour un Français de
s’adapter dans une équipe allemande ?
C'est surtout facile quand on parle la langue.
Les Allemands parlent très bien l'anglais,
mais pas tous. J’avais le handicap d'avoir le
"E" dans le dos. Il ne faut pas oublier que les
Américains ont le "A" mais les Européens ont
GFL
le "E". On ne pouvait pas avoir plus de trois
joueurs étrangers sur le terrain. Il fallait donc
mériter sa place pour être dans le top 3.
En première division, vous étiez aussi
le plus âgé ?
J'ai terminé le plus vieux joueur français
en Allemagne. La quarantaine passée, je
faisais partie des plus anciens du club. Il y
avait tout de même un Allemand qui avait
un an de plus que moi. Pour le reste de la
division, je ne sais pas, mais il est rare de
voir des joueurs de première division aussi
âgés, surtout à mon poste de fullback. C'est
souvent les linemen qui peuvent pousser
l'âge de la retraite sportive au plus loin.
C’est votre expérience qui vous a
servi à rester dans le roster ?
C’est avant tout la persévérance : je suis
quelqu'un qui s'accroche beaucoup. J'avais
la condition physique aussi. Je faisais
1m80 pour 115kg mais il y avait beaucoup
de muscles (rires). Plus tu prends de
l'âge, plus t'es obligé d'avoir une condition
irréprochable. Ce qui me manquait sur la
fin, c'était surtout la vitesse.
Quel était l’engouement pour le foot
US en Allemagne à ce moment-là ?
Il était tout aussi important qu'aujourd'hui.
Il n'a ni progressé, ni baissé. Le niveau
a, en revanche, progressé. Ce sont des
jeunes juniors qui ont bien progressé et
qui ont su apporter leur expérience aux
générations suivantes.
Êtes-vous toujours dans le milieu du
football aujourd’hui ?
Je reste spectateur quand je vais en
Allemagne. Je vais régulièrement voir
les matchs des Hurricanes car c'est mon
équipe de cœur. Le niveau est très bon.
Aujourd'hui, il m'arrive aussi d'aller aux
entraînements de mon fils qui joue aux
Artilleurs de Metz. Je reste aux côtés
de l'équipe et j'essaye de donner des
conseils. On m'a proposé de m'investir
plus mais ma vie professionnelle ne le
permet pas pour l'instant. J'y pense pour la
retraite. J'ai arrêté le football à 47 ans, j'en
ai 57 aujourd'hui, alors pourquoi pas... ■
25 ►
INSIDE ZONE READ OPTION PASS
Cette saison a encore été terrible ! Je vais vous parler d'un jeu « à la mode » dont j'ai horreur lorsque je suis du côté de
la défense.
Par Michaël Groisne
PLAN RESERRÉ
FICHE TACTIQUE
Certains entraîneurs jouant en formation
« spread » ou « pistol » ont ajouté une petite
dimension au fameux « Read Option » : La
« Read Option Pass ». On ajoute simplement
une troisième option comme la bonne vieille
triple option d'antan de Texas, mais bien
modernisée.
Le jeu n'est pas très compliqué et je pense que beaucoup d'équipes françaises peuvent même l'installer sans problème, si ce
n'est pas déjà fait. La ligne bloque zone et surtout n'avance pas plus de 2 yards, le RB court en « Inside zone », les 2 WRs
bloquent dans le champ, le SB fait une « Bubble ». Ensuite, c'est le travail du QB.
Avec un jeune QB, pour lui permettre de prendre ses marques, le coach lui donnera le jeu, avec le même schéma, mais sans
option. C'est à dire que le coach lui demandera de jouer une RB inside zone sur un jeu, un QB keep sur un autre jeu, etc... Petit
à petit, il lui laissera 2 options, puis trois.
PLAN LARGE
En images vidéo :
1
◄ 26
2
3
4
PLAN ARRIERE RESERRÉ
J'ai vu pas mal d'Universités pratiquant ce jeu, et
aussi 3 Lycées que l'on a affronté avec Wheeler
dans le championnat de Georgia 5 AAAAA. Je
vais d'ailleurs prendre l'exemple du Lycée de
Walton sur un Inside Zone Read Option Pass :
1
2
3
4
1
2
3
4
Image 1 : l'offense et la défense en position.
Image 2 : le QB et le RB sont dans la phase handoff « lecture » (read). Les WRs décolent de la LOS et le SB s'est légèrement
décalé vers l'arrière sur sa route « Bubble ».
Image 3 : le QB a gardé le ballon, le SB est prêt à recevoir la passe.
Image 4 : Heureusement pour la défense sur ce coup-ci, le QB n'a pas eu le temps de monter le ballon et de lancer, car le SB
est tout seul. On ne le voit plus sur l'image 4 du plan arrière, mais il se trouve sur les numéros alors que le défenseur qui l'a en
charge est sur les hashes.
Certains ajoutent même une 4ème option, avec le WR de gauche qui au lieu de bloquer fera une « slant up » ou feintera le block
et partira dans le champ. Si le CB est 1er « run support » et qu'il monte sur le QB ou sur la bubble trop vite, le QB lancera au
WR dans le champ (souvent pour un TD).
Ce jeu a pris toute sa dimension l'année dernière lorsque l'équipe d'Auburn a marqué son avant-dernier TD contre Alabama lors
de l'Iron Bowl. Et il n'y a pas si longtemps lorsque Russel Wilson des Seahawks a lancé un TD contre Green Bay. Pete Caroll dira
même après le match qu'il a copié le jeu sur Auburn !
27 ►
PREPARATION PHYSIQUE
Nourrir la performance
Par Frédérick Henderson
F O O T B A L L A M E R I C A I N . COM
1998
► Vous apporter tous les nutriments
essentiels : acides gras essentiels
(oméga 3, 6, etc.), acides aminés
essentiels (normalement couverts par le
point précédent), vitamines et minéraux.
Vitamines et minéraux se trouvent
dans les légumes et légumineux, les
protéines et acides aminés essentiels
dans les animaux et les légumineux, les
acides gras essentiels dans les huiles
et certains poissons et noix. Une fois
ces points adressés, s'il vous reste des
calories à dépenser, faites ce que vous
préférez, l'important est déjà couvert.
Un des piliers de la performance
sportive, et de la santé en général,
est l'alimentation. Avec le contenu de
votre entraînement en soi et le repos, il
constitue un des « problèmes » à régler
si vous désirez tirer le maximum de vos
efforts, que vous souhaitiez gagner du
muscle, de la force, de l’endurance ou
prévenir les blessures. Bref, quel que
soit l'objectif fixé.
Tout d'abord, beaucoup de mauvaises
informations circulent sur la nutrition.
En général, ces mauvais conseils sont
inconséquents donc, que vous les suiviez
ou non, à part vous compliquer la vie, il ne
vous arrivera rien. Souvent, à s'attarder
sur des détails, on ne voit pas qu'au bout
du compte cela n'a aucun impact.
C'est très flexible l'alimentation. On peut s'y
prendre de nombreuses façons et obtenir
de bons résultats. Par contre, comme c'est
flexible et qu'on a beaucoup de choix, c'est
parfois compliqué et déroutant de prendre
une décision concrète. N'hésitez pas à
chercher conseil ou des avis autour de
vous pour vous aider.
En nutrition, du sport ou générale, il
faut bien comprendre qu'on ne peut
pas améliorer sa performance avec
son alimentation. Mais une mauvaise
alimentation
peut
détériorer
vos
performances ou votre santé. Soit
vous êtes à 100 % soit vous êtes en
dessous, mais vous n'atteindrez jamais
110 %. Imaginez un réservoir d'essence,
◄ 28
mettre 70 L dans un réservoir de 60 ne
permet pas de parcourir une distance
équivalente à 70 L mais uniquement ceux
du réservoir, les 10 L supplémentaires
sont perdus, le réservoir a débordé !
Avant de chercher à complémenter ou à
supplémenter son alimentation avec des
poudres de protéine ou autres, assurezvous que le reste de votre alimentation
est au point.
De toute évidence, restez hydraté. Il
existe enfin une grande variation en
fonction des objectifs et des personnes. Si
vous voulez modifier votre alimentation,
essayez les jours d’entraînement plutôt
que les jours de match. Dernier conseil,
laissez-vous au moins deux heures de
digestion pour éviter toute « détresse
gastrique » durant l'effort. Plus un repas
est gras, plus il est long à digérer.■
Concrètement, ce que doit faire votre
alimentation pour vous :
► Vous apporter assez de calories
pour couvrir vos dépenses en énergie –
besoins de base, besoins imposés par
l'activité physique et besoins nécessaires
aux adaptations de l'organisme C'est
vraiment la base d'une stratégie de
récupération physique efficace.
► Vous apporter assez de protéines
pour réparer vos muscles, mais de
nombreux autres systèmes, comme vos
défenses immunitaires, ont également
besoin de protéines. L'activité physique
augmente ces besoins. En fonction de
l'objectif fixé, la quantité variera mais
de manière générale, 1,7 à 2 gr/kg sont
recommandés, jusqu'à 3 gr/kg si vous
souhaitez perdre du poids mais garder
vos muscles. Si ce n'est pas indiqué,
présumez toujours que ces chiffres sont
donnés par kg de masse non-grasse,
comme ici, et non en kg de poids de
corps !
FREDERICK HENDERSON
Préparateur
physique,
MSC
(SportsScience),
NSCA-CSCS
(National
Strength
Conditioning
Association - Certified Strength and
Conditioning Specialists).
Joueur aux Templiers d'Elancourt
depuis 2005. Après avoir entraîné de
jeunes sportifs dans de nombreuses
disciplines, en France et au Canada,
je m'occupe aujourd'hui de mon site
internet (http://www.hendersoninfo.net)
au travers duquel j'essaie de partager
mes connaissances avec le plus grand
nombre.
NFL
Elite
Casque d’Or
Flag
Equipe de France
FootballAmericainCom
@UsFootNetwork
29 ►
APPRENDRE
au bout du clavier
« Dès le départ, mon souhait était
d'avoir un outil ouvert » indique Pierre
Trochet. Le site est donc construit sur
la base de Wordpress et de plug-ins
complémentaires et Open Source. Il est
hébergé par un hébergeur professionnel
à Lille qui garantit la qualité de service
et fournit l'infrastructure pour gérer
l'encodage et la diffusion multiplateforme
des vidéos. Deux personnes - dont
Pierre - de la Ligue Picarde assurent
le support et la maintenance du site.
D'ailleurs la Ligue Picarde fonctionne
ici comme opérateur de service pour la
FFFA et reçoit un tiers des revenus du
site pour cela.
Le site web
européen de coaching Football
Américain en ligne est peutêtre Français ; 4th&Goal est
allé à la rencontre de ce petit
poucet plein d'ambition.
Par Lionel Laské
◄ 30
MyPlayBook (http://www.myplaybook.
eu/) est un site de formation en ligne - on
dirait « MOOC » (Massive Online Open
Courses) aujourd'hui - au coaching
de Football Américain. Accessible
depuis tout navigateur web mais aussi
utilisable au bord du terrain sur une
tablette, il propose presque une centaine
d'heures de vidéos et quizz permettant
d'approfondir sa pratique du coaching.
A la genèse et à la conception du site, il y
a Pierre Trochet, un coach très actif dans
la Ligue Picarde de Football Américain. A
l'issue de son Master en Management il
y a 3 ans, il imagine avec Yvon Leroy, le
président de la Ligue, un outil pour faire
avancer les Clinics coaching. Persuadés
que cela ne peut fonctionner qu'à
l'échelle Européenne, ils convainquent
rapidement Thierry Soler, alors DTN de
© Thomas Deligny
« Je veux être transparent là-dessus,
la plate-forme ne coûte pas d'argent à
la fédération » précise Pierre Trochet.
L'investissement de départ de 15 000€
(une misère quand on connaît le coût
facturé pour ce genre de prestation) a
été entièrement pris en charge par la
FFFA. L'hébergement représente 200€/
mois qui sont également réglés par la
FFFA. Ils sont néanmoins couverts par
la vente des contenus à ceux qui veulent
passer le Certificat d'Aptitude : 100€
pour passer le premier module, 70€ pour
passer le deuxième module. Le passage
en ligne de cette certification a permis
d'ailleurs aux participants de réduire
PARTAGER
© Thomas Deligny
MyPlayBook
formation et coaching clinic
la FFFA de soutenir le projet. Avec ce
soutien, le site est lancé en test pendant
1 an à l'échelle locale puis généralisé
à l'échelle nationale. Il est aujourd'hui
un passage obligé pour l'obtention du
Certificat d'Aptitude 1 et 2 pour devenir
entraîneur FFFA.
à une seule journée leur présence
« physique » pendant la formation. Un
gain appréciable. Cette certification a
été aussi l'occasion de tester la capacité
de montée en charge du site. Il y a
aujourd'hui 1 400 utilisateurs enregistrés,
100 à 120 sessions par jour et près de 3
500 sessions chaque mois.
Innovation majeure de MyPlayBook, la
capacité d'organiser et d'héberger des
Clinics en ligne. Les sessions, diffusées
sous forme de « webcast », permettent
ainsi aux coachs de suivre à distance
les conseils des professionnels du
sport. Grâce à l'utilisation d'un outil
professionnel (Citrix Gotomeeting),
les intervenants peuvent partager des
PowerPoint mais aussi un tableau blanc
virtuel et échanger directement avec
les participants. Deux Clinics ont déjà
eu lieu à travers le site et un nouveau
Clinic d'ambition Européenne (http://
eurofootballclinics.com) est prévu du 15
au 17 décembre avec des pointures de
la NFLE: Peter Vaas, Larry Legault et
Shuan Fatah.
Cette volonté d'animation des contenus
est un vrai leitmotiv pour Pierre Trochet :
« le site est un outil porté par des
coachs pour des coachs ». A côté du
contenu fédéral de la FFFA, tous les
coachs peuvent librement proposer
des contenus insiste Pierre, qui est
par ailleurs secrétaire de l'Association
des Coachs Francophones de Football
Américain. MyPlayBook héberge alors
gratuitement le contenu et si l'auteur
souhaite rendre le contenu payant, la
redistribution se fait sur un modèle : un
tiers pour le producteur, un autre pour
l'auteur et le dernier pour le diffuseur,
MyPlayBook. Comme pour les contenus
FFFA, ce sont les auteurs qui fixent euxmêmes le prix des contenus.
Au-delà de l'animation des contenus,
l'autre élément clé de réussite reste
l'ambition Européenne du site. L'initiative
MyPlayBook, pratiquement unique tous
sports confondus et unique dans le
monde du Football Américain en Europe,
est particulièrement bien accueillie chez
nos voisins. Une nouvelle étape va peutêtre être franchie puisque le site est
candidat à un appel d'offre de Bruxelles
pour proposer des contenus dédiés
aux entraineurs. S'il gagne l'appel
d'offre (réponse courant décembre),
le site bénéficierait alors d'une source
de financement appréciable. Il pourrait
aussi permettre d'abaisser la barrière
de la mobilité en Europe en créant une
Certification Européenne unique de
coaching.
Quand une initiative locale Française de
Football Américain peut rejaillir sur toute
l'Europe, on ne peut qu'applaudir ! ■
31 ►
ARBITRAGE
Olivier Valongo
© Thomas Depaepe
« La perte d’un bon élément peut nous
être à tous fortement préjudiciable ! »
Récemment retraité des pelouses en tant que « referee », Olivier
Valongo revient sur sa carrière d’arbitre de football américain. De
ses premiers pas à ses dernières recommandations, le zèbre nous
explique son ressenti sur l’évolution de sa discipline.
Par Michaël Ghesquière
4th&Goal : Comment as tu connu le
football américain ?
Olivier Valongo : J'ai découvert le football
US grâce à la chaîne de Berlusconi : « LA
CINQ »! Oui je sais, c'est devenu ARTE. Là,
j'ai commencé à regarder régulièrement
et à m’intéresser aux matchs de saison
régulière en NFL et ensuite le superbowl.
Quelles ont été les motivations qui
t'ont poussé à devenir arbitre ?
En réalité je m'étais engagé pour être
arbitre de football (soccer), mais cela ne
me plaisait pas beaucoup. J'étais intéressé
par l'arbitrage depuis des années, car je
pensais qu'un sport sans arbitrage était
impossible. D’autant que j’orientais cette
vision vers les jeunes, car j'ai toujours
◄ 32
pensé qu'en les cadrant correctement,
dès le plus jeune âge, les problèmes liés
au comportement s’amenuisent, voire
même, disparaissent. Pour le foot US,
j'y suis venu en suivant l'équipe dans
laquelle mon frère jouait, les Korrigans
de Ponthierry. Un jour, je suis descendu
avec toute l'équipe à Thonon les bains, où
elle disputait un quart de finale du casque
de bronze à l'époque. Au retour, dans le
bus, le vice président est venu me voir et
m’a dit : « Est-ce que cela t'intéresserait
d'arbitrer du football américain ? » Ma
réponse a été immédiate : « Oui, pourquoi
pas ? ». Deux semaines plus tard, mon
frère me rendait visite, à la maison, avec la
tenue complète et la convocation au stage
à Vincennes. C'était en 1989 !
Comment s'est passée l'approche
de l'arbitrage, vis-à-vis des premiers
joueurs en France ?
L'approche a été difficile au départ car
les premiers matchs, nous les faisions
en doublette. De plus, je suis tombé sur
Pierre Pagnon qui, à l'époque, avait à
cœur de voir des arbitres s’investir et
donner le maximum d’eux-mêmes ; ce
qui le rendait presque « imbuvable ». De
ce fait, j’ai, à de nombreuses reprises,
pensé à mettre un terme à la pratique.
Mais je me suis accroché et y suis resté
25 ans, ceci grâce à des personnes
comme ce même Pierre Pagnon, Jean
Dominique Rossio, Serge de Sanctis
et tous ceux qui sont devenus mes
amis par la suite. En ce qui concerne
la relation avec les joueurs, celle-ci est
venue plus tard. Au départ, mon peu
de connaissance des règles et certains
termes techniques me donnaient du
fil à retordre. De plus, nous comptions
de nombreux entraîneurs américains
ou canadiens, qui ne nous prenaient
pas réellement au sérieux. Cela s'est
amélioré au fur et à mesure, avec
d'abord le travail et ensuite la rencontre
régulière avec les mêmes joueurs ;
cela a rendu l'approche de plus en plus
facile car nous tous joueurs, arbitres,
et entraîneurs français découvrions ce
sport. Aujourd’hui, c’est différent puisque
de nombreux acteurs de la discipline ne
pensent qu'à l'équipe de France, ce qui,
parfois, leur fait oublier les nombreux
échanges amicaux que nous avions
après les matchs.
Peux-tu nous parler de ton parcours
d'arbitre en France et à l'international ?
En France j'ai commencé à être arbitre
principal après 3 ou 4 saisons, si mes
souvenirs sont exacts. C'est le poste que
j’affectionne le plus, avec celui de juge de
chaîne et juge de ligne. J'ai fait plusieurs
finales, ce qui reste une consécration pour
un arbitre lorsque l’on est sélectionné pour
un tel événement. C’est l’aboutissement
d’une saison bien remplie et d’un travail
de tous les jours. Ma première finale
était à Bondoufle (D2). Ensuite, j’ai officié
dans toutes les catégories. Pour l’Elite,
j'ai été sélectionné à trois reprises en tant
qu'arbitre principal ; mais également aux
autres postes. Au niveau international,
j'ai été le premier arbitre de la FFFA
à faire l'Eurobowl en tant qu'arbitre
principal. A ce jour, je compte une longue
carrière d’arbitre international, avec en
point d'orgue, la coupe du monde au
Japon en 2007. Il y avait là, un groupe
exceptionnel. J'ai énormément de bons
souvenirs à l'international, concernant
des « clinics », des tournois, des
voyages, entre autres. J'ai pu échanger
avec d’autres arbitres internationaux,
tout simplement exceptionnels et d'une
humanité fabuleuse.
Quelles sont les choses qui t'ont
le plus marqué ou déçu (match
sur lesquels tu aurais aimé être
positionné, par exemple), que tu as
aimées, ou qui t'ont déplu ?
Lors d’une finale durant laquelle une
bagarre générale avait éclaté, j’ai refusé
d’établir un rapport d’incident. Etant «
retourné » au moment des faits, je n’ai
pas jugé bon de faire un écrit, bien que la
rédaction du rapport m’ait été demandée.
Cela m’a valu, deux jours avant une
demi-finale de l’Eurobowl à Innsbruck,
une suspension. Moralement, le coup a
été dur à encaisser, mais j’en ai tiré toutes
les leçons qui s’y imposaient. Une autre
déception a été la finale de la coupe du
monde au JAPON sur laquelle j’aurais
aimé être positionné. Mais, suite à une
erreur de mécaniques, je n'ai pas été
retenu, et ce à juste titre. La supervision
est très stricte à ce niveau de compétition,
obligeant tous les participants à donner
leur maximum, payant immédiatement
une erreur de placement, déplacement,
mauvais signaux ou jugements.
Comment vois tu l'arbitrage et le
football américain pour les années à
venir, en France et en Europe?
En Europe, il semble y avoir deux
groupes d’arbitres, les Nordiques et les
autres, c’est un peu le ressenti que j’en
ai. Les tensions et problèmes politiques,
à l’époque, entre l’IFAF et l’EFAF ne
semblent pas avoir joué en faveur de
l’arbitrage, mais a plutôt contribué à
créer une scission entre les arbitres,
chose que nous sommes nombreux à
déplorer. Pour en avoir discuté avec des
anciens dans le milieu et bien d’autres,
ceci est fortement dommageable
pour l’arbitrage européen, notamment
pour les Allemands et Autrichiens qui
sont d’excellents arbitres. Mais tout le
monde est maintenant regroupé sous
l’IFAF. Pour ce qui est de l’arbitrage
français, je pense qu’il est important
de revoir en profondeur les méthodes
d’apprentissage ainsi que le suivi des
arbitres. Après une longue période durant
laquelle les contenus des formations
n’avaient pas bougé, il semble que la
politique tende à inverser cette situation
et s’axe plus sur les arbitres, désireux de
parfaire leurs connaissances, et c’est une
bonne chose. Pour cela, en plus d’une
modification complète des supports de
formation, les formateurs eux-mêmes,
sont dirigés et orientés, de telle sorte que
le message qu’ils délivrent soit le plus
clair possible et surtout le même sur tout
le territoire. De plus, la supervision, si
importante pour une bonne progression,
n’est que très peu utilisée, en raison
d’un manque de superviseurs et surtout
de budget. Cela nous est fortement
préjudiciable. Sans plus de supervision,
il bien difficile d’évoluer. Les instances
fédérales ont dans l’optique de former un
grand nombre d’arbitres régionaux (ARR)
pour renforcer l’arbitrage en région mais
également palier l’absence des arbitres
nationaux et internationaux (ARN-ARI)
engagés durant la saison de D1-D2 et
je pense que c’est une excellente chose.
Durant cette période, les matchs de D3 et
de la catégorie inférieure se poursuivent ;
il ne faut surtout pas les négliger.
Ainsi le vivier se renouvelle ?
Malheureusement, depuis quelques
années, bon nombre de ces arbitres ont
été promus nationaux, lésant les régions
qui, de nouveau, souffrent d’un manque
d’arbitres compétents sur lesquels
s’appuyer. Je pense qu’il faut suivre et
épauler ces ARR pendant une ou deux
saisons, de manière à accroître leurs
connaissances et aisance sur les terrains.
D’ailleurs, le Junior Bowl, mis en place
depuis quelques années maintenant,
permet de détecter et de promouvoir
les nouveaux ARR. Il apparaît normal
qu’un arbitre ayant été nommé au stade
supérieur, désire continuer sa progression
au plus haut niveau. A contrario, certains
ARR peuvent se décourager lorsque des
entraîneurs, peu scrupuleux parfois, et ne
jouant pas le jeu, s’en prennent à eux. Il
est important que les Ligues et CRA soient
bien investies dans la mission d’encadrer
nos jeunes arbitres. Il peut nous être
à tous, fortement préjudiciable la perte
d’un bon élément sous prétexte qu’il se
sent abandonné. Bien que nous soyons
conscients que ces comportements sont
notre quotidien et nous permettent, à long
terme, de forger notre caractère, une main
tendue est toujours la bienvenue. Mes
réflexions sont les mêmes concernant
les arbitres clubs (ARC). Pour terminer, je
pense qu’il est important que les arbitres
officient en groupe afin d’évoluer tous de
la même manière et toujours ensemble.
Cette méthode permet de connaître les
habitudes de fonctionnement de chacun
des membres.
Que comptes-tu faire maintenant que
tu as pris ta retraite d'arbitre ?
Découvrir d’autres disciplines sportives et
pourquoi pas, aider, comme par exemple,
le rink hockey ou le handball, qui sont des
sports que j'adore.
Quel
message
souhaiterais-tu
faire passer auprès des jeunes qui
désireraient devenir arbitre ?
Avant tout, c'est « travaillez » ! Il ne faut
pas croire que l'on est arrivé parce que
l'on a officié lors d’une finale Elite ou
de Casque d’or et savoir se remettre
en question, reconnaître ses erreurs et
écouter les conseils des anciens. Avant
tout, seul le travail paie et si on sait rester
humble, on peut y arriver. C'est un sport
extraordinaire - même si parfois, je pense
que sur les touches, il commence à y avoir
trop souvent à mon goût le syndrome
« soccer » -, un sport où l'on rencontre
des gens venant d'horizons différents et
qui, contrairement à une idée reçue, n'est
pas si difficile que cela à arbitrer, si l'on
respecte bien les mécaniques et ensuite
les règles. Le plus important est le travail
et la remise en question permanente, et
ensuite bien entendu prendre du plaisir
à aller arbitrer. En vieillissant, c'est peutêtre cela que j'avais perdu, le plaisir
d'aller sur le terrain retrouver des amis. ■
33 ►
FEMININE
Les
filles
prêtes à relever le challenge !
sera définitivement communiquée par
la suite. Des rencontres nationales et
internationales sont déjà prévues ou en
cours de planification pour cette saison
2014-2015 qui s’annonce plutôt solide
et forte en événements.
Par Elsa Michanol
© Thomas Depaepe
Le début de saison 2014-2015 a permis
d’évaluer la motivation des troupes
féminines quant à leur engagement
envers le football américain. Ce sport
est par défaut à tendance masculine
et par conséquent mal connu par les
jeunes femmes. En effet, il n’apparait
pas naturellement en haut de la liste
des choix sportifs. Pourtant, par
curiosité ou par passion, des sections
féminines se créent depuis quelques
années et les rencontres se précisent.
Lentement mais sûrement. Trouver son
rythme, s’affirmer, créer des objectifs,
perdurer dans le temps, telles sont les
missions des dirigeants et coaches
français.
◄ 34
La très bonne nouvelle de cette saison
est la mise en place d’un challenge
national pour les sections féminines
dont les détails sont attendus
prochainement. Ce challenge aura
lieu en deuxième partie de saison
et opposera les équipes françaises
et alliances avec des matches à 9
(nombre de joueuses minimum sur la
feuille de match 16), et probablement
deux conférences, Nord et Sud. Les
équipes ont eu jusqu’au 1er décembre
pour s’inscrire et la formule définitive
saison nous mentionnerons la KLA
pour Kangourous de Pessac - Lions de
Bordeaux Alliance.
Certaines sections n’ont pas repris
cette année principalement par manque
d’effectif mais le football américain
féminin s’est bel et bien implanté sur
l’hexagone et nous comptons à ce jour
plus de trente sections allant de 2 à 35
joueuses licenciées. ■
ILE DE FRANCE
Alors que la saison dernière
avait vu le développement de
l’activité féminine, cette saison
devrait une nouvelle fois permettre la structuration de la
discipline dans l’hexagone avec
notamment la mise en place
d’un challenge que les joueuses
sont impatientes de disputer.
La saison dernière, plusieurs matchs
et rassemblements féminins ont été
organisés avec de beaux scores et
toujours dans un bon esprit. À noter
des rencontres internationales avec
un match en Pologne en mai 2014
opposant les Sirens de Varsovie aux
Molosses d’Asnières, et en juin un
match Rangers contre les Sparkles
à Munich en Allemagne. Les équipes
françaises ont elles aussi pris un
bon rythme et surtout l’initiative de
créer des alliances pour faciliter les
échanges. Ainsi, nous avions vu la
Team IDF et la Team 93, et pour cette
93
92
75
94
ETAT DES LIEUX, PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
♦ nouvelles sections
■ équipes non reconduites
● sans nouvelles de la section
Argonautes / Aix en Provence
■ Artilleurs / Metz
Avalanches / Annecy
♦ Blizzards / Freyming-Merlebach
♦ Blue Stars / Marseille
● Celtics / Larmor Plage
Centaures / Grenoble
♦ Centurions / Châlon sur Seine
Conquérants / Caen
● Charms / Gap
Chevaliers / Orléans
Condors / Saint Etienne
Diables Rouges / Villepinte
■ Dockers / Nantes
♦ Dragons / Paris
Falcons / Lyon
Flash / Courneuve
Furies / La-Queue-en-Brie
♦ Gaulois / Sannois
♦ Highlanders / Epinal
Hurricanes / Montpellier
Kangourous / Pessac
Knights / Dax
Lions / Bordeaux
Molosses / Asnières sur Seine
♦ Notre Dame / Marseille
Ours / Toulouse
Panthers Roses / Bastia
Prétoriens / Fréjus
Red Star / Noisy le Sec
Sparkles / Villeneuve Saint Georges
Templiers / Elancourt
Tigres / Nancy
■ Tonnerre de Brest / Brest
Vikings / Villeneuve d’Ascq
35 ►
Les slogans font partie
intégrante de l’univers de la NFL. Dans
certains cas, le slogan est étroitement
associé à l’identité historique de la
franchise. Dans d’autres cas, il est utilisé
comme arme de marketing et communication afin d’attirer les fans et booster les ventes de tickets
et de produits dérivés. Certains slogans sont facilement identifiables, comme le « Bills Mafia » de
Buffalo, le « Go Pack Go » de Green Bay, ou encore le « Rams Nation » de St Louis. Mais sauriez-vous
reconnaître les slogans des 32 équipes de la ligue ?
►P o u v e z - v o u s
retrouver les slogans
des quatre équipes de
la division AFC South ?
(4 points)
1. Houston Texans
Par Thomas Depaepe
2. Indianapolis Colts
Par Damien Foreau
QUESTIONS
□
N.- Orleans Saints
Réponses :
a. Cincinnati Bengals - « Who Dey ? » est le titre du chant le plus connu des fans des Bengals. « Who dey, who dey, who dey think gonna beat
dem Bengals? » Les Saints utilisent une variante, « Who Dat ? ».
b. Dallas Cowboys. - En 1978, Bob Ryan préparait un film sur les moments forts de la saison des Cowboys. Il ouvre ce film avec l’introduction suivante : « Ils sont si souvent à la télévision que leurs visages sont aussi familiers que ceux des Présidents ou des stars de films. Ce sont les Dallas
Cowboys, l’équipe de l’Amérique ». Le terme a ensuite été repris lors du premier match télévisé de la saison 1979 sur CBS et est depuis resté.
►
4.Tennessee Titans
Reliez les slogans aux équipes (10 points)
Beaucoup d’animaux sont utilisés comme noms d’équipes en NFL. Voici une liste de 10 slogans à associer avec les bonnes
équipes.
A. Baltimore Ravens ●
B. Denver Broncos ●
C. Philadelphia Eagles ●
D. Miami Dolphins ●
E. Arizona Cardinals ●
F. Atlanta Falcons ●
G. Carolina Panthers ●
H. Chicago Bears ●
I. Detroit Lions ●
J. Seattle Seahawks ●
● 1. Fins Up
● 2. Play Like a Raven
● 3. Fly Eagles Fly
● 4. The Red Sea
● 5. Bear Down
A. Stand United
B. Build the Monster
C. Bulls on Parade
D. Titan Up
►
California (3 points)
Même sans équipe à Los Angeles,
la Californie héberge trois franchises
(OAKLAND / SAN DIEGO / SAN
FRANCISCO).
Sauriez-vous retrouver à quelle équipe
correspond chaque slogan ?
1. Who’s Got It Better Than Us ?
Nobody! : ... ... ... ... ... ... ...
2. Just Win Baby : ... ... ... ... ... ... ...
3. Lead the Charge : ... ... ... ... ... ... ...
● 6. 12th Man
● 7. United in Orange
● 8. Keep Pounding
● 9. Rise Up
● 10. One Pride
Réponses :
1. San Francisco 49ers - 2. Oakland Raiders - 3. San Diego Chargers.
Cincinnati Bengals
b. Quelle équipe est surnommée « America’s Team » ?
(2 points)
© Thomas Depaepe
a. Quelle franchise est associée au slogan « Who Dey » ?
(1 point)
□
3. Jacksonville Jaguars
Réponses :
1. C - 2.B - 3.A - 4.D
►
The Terrible
Towel
Votre score :
. . . . . /20 points
En 1975, les Steelers s’apprêtaient
à jouer le premier match de Playoffs
lorsque la radio locale a décidé en
accord avec le staff des Steelers
d’inventer un slogan pour attirer les
sponsors et faire parler de l’équipe.
Le commentateur Myron Cope a alors
fait partie de ceux chargés d’inventer
un slogan, ainsi que d’imaginer le
support ou le mettre, et ce, pour
attirer les sponsors. D’abord réticent,
il a accepté le défi en misant sur le fait
que cela lui donnerait un argument
pour renégocier son salaire.
La première idée a été un masque
noir avec inscrit dessus « Whatever it
takes » en rapport avec la philosophie
de Chuck Noll, mais jugée trop
chère et peu pratique, cette idée a
été vite abandonnée. Cope a alors
dit qu’il faudrait un « objet léger,
transportable, et que tout le monde
a déjà chez soi » afin d’y inscrire le
slogan : l’idée d’une serviette a fait
son chemin, et Cope a eu l’idée du
slogan « The Terrible Towel » que
l’on pourrait inscrire dessus. Via la
radio, Myron Cope a alors demandé
aux fans de ramener une serviette
jaune, dorée ou noire (pour ne pas
être accusée de racisme) au match
de Playoffs et d’y inscrire dessus «
The Terrible Towel ».
Mais malgré environ 30 000 « Terrible
Towel » la rencontre face aux
Baltimore Colts fut un échec pour
Pittsburgh ; après le match, plusieurs
joueurs majeurs ont fait part de leur
désapprobation : Jack Ham a résumé
ainsi : « Cette idée est naze ! ». Mais
au fil des matchs, la tradition est
restée et s’est imposée comme un
incontournable de la Steelers nation.
En 1996, Myron Cope a cédé les
droits de la « Terrible Towel » au lycée
où son fils autiste était pris en charge.
Depuis, l’école d’Allegheny Valley a
pu ainsi avoir plusieurs millions de
financement du fait des ventes de
cette serviette auprès des fans de
Pittsburgh. ■
Réponses :
A.2 - B.7 - C.3 - D.1 - E.4 - F.9 - G.8 - H.5 - I.10 - J.6
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NFL
L.P. Ladouceur
10 ans en NFL, 0 erreur
Avez-vous intégré l'Université de
Californie en tant que long snapper ?
J'ai d'abord joué en ligne défensive, et
cela pendant très longtemps. J'ai ensuite
choisi ce poste particulier, car c'était
avant tout un bon moyen de mettre mon
pied dans la porte. Et finalement, cette
position me plaît vraiment. Elle est très
spécialisée. D'ailleurs, les franchises
NFL n'aiment pas quand le long snapper
joue un autre poste en parallèle. Ici, à
Dallas, ils ont peur que je me casse les
mains ou autre chose. C'est simple, je
n'ai pas le droit d'être blessé, jamais.
Parce que je suis le seul à pouvoir faire
ce travail. Ils en gardent juste un et il n'y
a aucun remplaçant de prévu.
Déjà dix ans que Louis-Philippe Ladouceur joue Long Snapper pour les Dallas Cowboys et
il n'a jamais raté une seule remise. Nous avons rencontré le plus américain des Canadiens à Wembley
lors du match contre les Jaguars afin de connaître son secret.
Par Quentin Dagbert
4th&Goal : Revenons dix ans en
arrière, comment êtes-vous entré
en contact avec les Dallas Cowboys
pour jouer en NFL ?
Louis-Philippe Ladouceur : Les Cowboys
avaient deux matchs consécutifs dans
la baie de San Francisco (ndlr: contre
les 49ers et les Raiders) et ils avaient
décidé de passer la semaine sur
place. À ce moment-là, je jouais pour
les Golden Bears de l'Université de
Californie. C'était à Berkeley, juste à côté
d'Oakland. Mon agent savait que Dallas
avait quelques problèmes avec leur long
snapper de l'époque ; il les a convaincus
de me prendre pour un essai et ça a
fonctionné. Depuis, je suis toujours là,
dix ans après…
'' UNE CENTAINE DE
RÉPÉTITIONS PAR
SEMAINE ''
Vous n'avez jamais raté un seul snap
avec Dallas en dix saisons pleines.
Quel est votre secret ?
Il n'y a qu'une chose à savoir faire : être
capable de lancer le ballon entre ses
jambes 15 ou 20 yards en arrière sans
se poser de questions. J'essaye de vider
C'était votre première tentative dans
une équipe NFL ?
Pendant l'été, j'avais déjà tenté ma
chance avec les New Orleans Saints.
Je suis resté pendant trois mois mais ils
ne m'ont pas gardé à l'issue de la présaison. Avec les Cowboys, le tryout a été
très rapide et je n'ai attendu qu'un seul
mois avant de signer comme free agent.
'' IL N'Y A AUCUN
© Annick Blusson
© Annick Blusson
◄ 42
ma tête avant chaque remise. Tout est
question de répétition à l'entraînement.
Néanmoins, il n'y a pas de solution
miracle, mon travail est simple. Je pense
que je suis juste chanceux quelque part.
Je n'aurais jamais imaginé ça un jour.
Vous parlez de répétitions. Justement,
comment se passe une semaine
d'entraînement pour un joueur à ce
poste ?
C'est toujours le même rituel. J'ai
environ une centaine de répétitions
par semaine. Il faut être prêt le jour du
match car je risque de rentrer environ
dix fois pour exécuter le même geste.
Il ne faut absolument pas se louper, car
c'est la seule chose que j'ai à faire. Je
dois être en phase avec le kicker ; c’est
uniquement une question de timing entre
lui et moi. Après le snap, j'essaye d'être
toujours sur mes gardes car mon travail
n'est pas terminé. Je dois aussi bloquer
comme n'importe quel lineman.
'' JE SUIS UN
REMPLAÇANT POUR
MON POSTE ''
Vous avez commencé votre carrière
universitaire en 2000. À l'époque,
pourquoi avoir fait le choix d'intégrer
une université américaine ?
Il y a beaucoup de Canadiens aux Etats-
© Annick Blusson
Unis à cause des bourses d'études. 15
ans auparavant, ce système n'existait
pas du tout dans mon pays. La seule
solution pour jouer au football était donc
de passer la frontière. J'étais capable de
venir jouer ici, car j'étais quand même un
bon joueur, il y a longtemps (rires).
AMÉRICAIN
D'ADOPTION ''
Vous êtes Canadien, vous ne jouez
pas au hockey, mais au football
américain dans la « Team America ».
Finalement, de quel pays vous sentezvous le plus proche ?
J'ai joué au hockey pendant longtemps.
Si tu vis au Québec, il faut que tu
chausses les patins à glace. Mais le
football américain était mon sport favori.
C'était donc difficile de jouer à autre
chose tellement j'aimais ça. Aujourd'hui,
ma famille est américaine. J'habite ici
depuis 15 ans et j'adore l'endroit où l'on
vit, autour de Dallas. Je suis donc un
Américain d'adoption. Et puis, on est
juste à trois heures d'avion de Montréal
alors ce n'est pas très loin.
Quand vous croisez d’autres joueurs
canadiens dans l’équipe adverse
(contre Jacksonville, il y en avait
deux), est-ce qu'il y a un échange
entre vous ?
Il y avait d'autres Canadiens en face ce
soir ? Je ne savais pas. Je n'ai aucun lien
particulier avec les adversaires même
s'ils sont de mon pays d'origine.
Vous avez maintenant 33 ans,
avez-vous déjà pensé à votre
reconversion ?
J'ai investi un peu dans l'immobilier. Mais
ce sera surtout l'occasion de m'occuper
de ma famille. J'ai un petit garçon qui
va naître très bientôt et ce sera mon
deuxième enfant. Être papa, c'est ça ma
reconversion.■
SPECIALISTE
43 ►
Bowls pour les uns,
pas de bol pour les autres !
La saison régulière NCAA terminée, il est désormais temps de faire place aux Bowls, sortes de
finales entre les équipes les plus « méritantes ». Cette année a vu l’humain prendre la main sur la
technologie afin de désigner les 4 meilleures équipes qui iront en Playoffs pour le titre de meilleure
équipe universitaire. Explications de ce nouveau système qui devrait être plus juste.
Les treize membres (voir encadré) sont
élus pour trois ans, avec un aménagement
pour la première fournée afin que le
comité puisse être renouvelé par tiers.
Membre
Position
Jeff Long (Président) Directeur Athlétique d'Arkansas
Barry Alvarez
Directeur Athlétique de Wisconsin
Michael C.Gould
Ancien Directeur de l'Air Force Academy
Pat Haden
Directeur Athlétique de USC
Tom Jernstedt
Ancien vice président exécutif de la NCAA
Olivier Luck
Directeur Athlétique de West Virginia
Archie Manning
Ancien quarterback en NFL et à Ole Miss
Tom Osborne
Ancien Head Coach et Directeur Athlétique de Nebraska
Dan Radakovish
Directeur Athlétique de Clemson
Condoleezza Rice
Ancienne Secrétaire d'Etat et doyenne de Stanford
Mike Tranghese
Ancien commissaire de la conférence Big East
Steve Wieberg
Ancien journaliste à USA Today
Tyrone Willingham
Ancien Head Coach de Stanford, Notre Dame et Washington
◄ 44
© Thoma Savoja
La tâche des membres du comité de
sélection (au nombre de douze depuis
le retrait d'Archie Manning, le père des
deux quarterbacks NFL, pour raison de
santé) était on ne peut plus ardue : utiliser
leur connaissance profonde du football
universitaire pour déterminer les quatre
équipes qui s'affronteront début janvier en
demi-finales des playoffs, tout en laissant
leur subjectivité et affiliation affective de
côté. Mais, théoriquement, ils n'étaient
soumis à aucune contrainte dans leur
choix final, qui aurait pu, de ce fait, nous
offrir « New Mexico State vs. UNLV » et
« SMU vs. Eastern Michigan » s'il leur
en avait plu ainsi. Fort heureusement,
les douze « apôtres » du College
Football ont pris en considération les
recommandations du CFP : favoriser les
champions de conférences, récompenser
les calendriers relevés, prendre en
considération les résultats en face-àface et, enfin, comparer les résultats face
© Thoma Savoja
Les fans attendaient ça depuis des
années. Agacés, énervés, frustrés de
voir une batterie d'ordinateurs décider
des deux équipes qui se disputeraient
la couronne de champion universitaire,
ils ont majoritairement accueilli avec joie
et soulagement la fin de l'ère BCS (Bowl
Championship Series). Depuis cette
saison, le système BCS, mis en place
en 1998, a été remplacé par un playoff
à quatre équipes, déterminées par un
comité de treize membres, eux-mêmes
sélectionnés par les responsables de ce
nouveau College Football Playoff (CFP)
à partir d'une liste compilée par les
commissaires des dix conférences FBS
(Football Bowl Series) et le Directeur
Athlétique de Notre Dame.
Par Blaise Collin
à des adversaires communs. D'autres
critères, comme le controversé écart de
points, peuvent également entrer en ligne
de compte. Aussi simple que cela puisse
paraître, il n'y a jamais rien d'aisé dans
l'exercice de classement des meilleures
équipes de College Football, que ce soit
avec 2, 4, 12 ou 25 équipes. Tout est
dans l'art d'apprécier chaque victoire ou
défaite à sa juste valeur, en incorporant
des facteurs invisibles sur les feuilles
de matchs comme l'absence du Left
Tackle, la blessure en cours de match
du quarterback, et de ne pas se laisser
influencer par la réputation historique
d'un candidat au playoff, ou encore de ne
pas minimiser une contre-performance
sous prétexte qu'elle intervient tôt dans la
saison. Le but est de déterminer quelles
équipes sont les meilleures de début
septembre à début décembre, avec tout
le cortège de controverses que cela peut
engendrer.
Une autre tâche non triviale du comité
de sélection est de déterminer les
oppositions pour les autres Bowls
du nouveau format CFP, ceux qui
n'accueillent pas, cette année-là, les
demi-finales nationales. Pour cette
première saison, le Rose Bowl et le
Sugar Bowl accueillent les demi-finales,
la finale ayant été attribuée par appel
d'offre au « Jerry World », aussi connu
sous le nom de l'AT&T Stadium de Jerry
Jones et des Dallas Cowboys. Les deux
autres anciens bowls BCS, le Fiesta et
l'Orange, ainsi que le Cotton Bowl et le
Peach Bowl seront les hôtes ces deux
prochaines années (Orange et Cotton
en 2015, Fiesta et Peach en 2016) au
sein d'une rotation de trois ans. Les
anciennes affiliations (Big Ten et Pac-12
avec le Rose Bowl, SEC et Big 12 avec
le Sugar Bowl, ACC avec l'Orange Bowl)
seront respectées en priorité en fonction
des bowls hôtes des demi-finales et
des équipes sélectionnées en playoffs.
Enfin, le choix de la demi-finale qui
accueille l'équipe n°1 est censé lui offrir
un environnement de match favorable.
C'est ainsi que pour ce premier playoff
de l'histoire du College Football, le
comité de sélection a voté comme suit :
1. Alabama
2. Oregon
3. Florida State
4. Ohio State
Si le choix des deux premiers du
classement ne faisait aucun doute,
la suite du classement a fait l'objet
de longues et intenses discussions
entre journalistes et consultants de
l'autre côté de l'Atlantique. Invaincu en
saison régulière, le champion en titre
Florida State ne pouvait pas être écarté
du playoff, et ce, malgré un nombre
incalculable de matchs gagnés dans
la douleur. Mais une victoire est une
victoire et 13-0 une fiche parfaite. Le
cas d'Ohio State est plus délicat et fera
longtemps couler beaucoup d'encre. Les
Buckeyes, impressionnants en finale de
conférence Big Ten contre Wisconsin
(59-0) tout en jouant avec leur 3ème
quarterback Cardale Jones, ont doublé
sur la ligne les deux représentants de
la Big 12, Baylor et TCU. Bien qu'ayant
subi la plus médiocre défaite des trois
équipes (Virginia Tech, premier match de
la saison du QB backup JT Barrett après
la blessure du titulaire Braxton Miller,
contre West Virginia et Baylor pour les
Bears et Horned Frogs, respectivement),
OSU a joué un calendrier globalement
plus difficile que Baylor et TCU : les
adversaires des Buckeyes en saison
régulière ont gagné en moyenne 6.7
matchs, contre seulement 5.5 et 5.4
pour les deux représentants de la Big
12. L'avantage d'un 13ème match avec
la finale de conférence a certainement
pesé dans la balance, surtout après
avoir atomisé Wisconsin et limité le
phénoménal RB Melvin Gordon à 76
yards et 0 TD. Ohio State a prouvé qu'il
pouvait gagner de façon dominante avec
sa défense et son troisième quarterback,
plus qu'il n'en fallait pour convaincre
le comité de sélection d'envoyer les
Scarlet-and-Gray en playoff.
1/2 Finales
SUGAR BOWL (1ER JANVIER 2015)
#1 Alabama (12-1 / 7-1) vs. #4 Ohio
State (12-1 / 8-0)
Ohio State possède un bilan de 1 victoire
et 10 défaites contre la conférence SEC
en bowl mais une seule de ces défaites
a été subie lors d'une saison régulière
durant laquelle Ohio State a concédé
une défaite ou moins (en 2006 contre
le Florida... d'Urban Meyer) et l'unique
victoire contre la SEC (Arkansas en
NCAA
2011) a depuis été annulée pour cause
de « tattoogate ». La clé du match pour
Alabama sera de mettre la pression
sur Cardale Jones, qui débutera son
deuxième match universitaire après la
démonstration face à Wisconsin. Pour
Ohio State, il faudra mettre à profit un
secondaire du Tide plus que douteux
(59ème du pays).
Quelques chiffres :
Ohio State vs. Alabama : 0-3
Urban Meyer vs. Nick Saban : 1-2
(Florida vs. Alabama)
ROSE BOWL (1ER JANVIER 2015)
#2 Oregon (12-1 / 8-1) vs. #3 Florida
State (13-0 / 8-0)
Ce sera la 1ère rencontre de l'histoire
entre les deux équipes et une probable
passation de pouvoir de l'Heisman
Trophy entre QB Jameis Winston
(FSU) et QB Marcus Mariota (Oregon).
Les Ducks partent favoris contre une
équipe invaincue depuis 29 rencontres.
Les Seminoles ont gagné sept de leurs
rencontres par moins de six points et
remonté trois fois un déficit de plus de
15 points. Il n'y aura pas de miracle
contre Oregon si FSU démarre son
match comme les 13 premiers de la
saison. Hormis lors de leur défaite contre
Arizona, les Ducks n'ont été menés au
score que 39 minutes et n'ont jamais été
derrière dans le 4ème quart-temps.
Pour espérer l'emporter, Florida State
devra profiter de la médiocre protection
de passe d'Oregon (29 sacks concédés)
et mettre à profit leur capacité d'attaque
aérienne (14ème du pays) contre la
défense contre la passe perméable
des Ducks (103ème). Pour les Ducks,
la victoire tient en trois mots : course,
course et course. Florida State est
poreux contre la course, Georgia
Tech compilant 331 yards en finale
de conférence ACC. En plus d'être un
passeur accompli, Marcus Mariota peut
courir plus qu'efficacement. Si les Ducks
passent rapidement devant au score, ils
seront difficiles à rattraper.
FINALE
AT&T Stadium (12 janvier 2015) :
Vainqueur Sugar Bowl vs. Vainqueur
Rose Bowl
45 ►
Arizona a battu Oregon en saison
régulière mais n'a pas pu réitérer
l'exploit lors de la finale de conférence
Pac-12. Boise State est de retour sur le
terrain de ses exploits de 2007 bien que
n'ayant plus Chris Peterson à sa tête.
Les Broncos sont les champions du «
Groupe des 5 » les mieux classés et, de
ce fait, invités automatiquement à l'un
des bowls majeurs.
ORANGE BOWL (31 DÉCEMBRE 2014)
#7 Mississippi State (10-2 / 6-2) vs. # 12
Georgia Tech (10-3 / 6-2)
◄ 46
PINSTRIPE BOWL (27 DÉCEMBRE)
Boston College (7-5) vs. Penn State (6-6)
Retour de Penn State à un bowl après
deux années d'absence pour sanctions
NCAA post-Sandusky.
HOLIDAY BOWL (27 DÉCEMBRE)
Nebraska (9-3) vs. #24 USC (8-4)
Match entre poids lourds historiques.
Nebraska sera privé de Bo Pelini, viré
malgré plus de neuf victoires lors de
chacune de ses saisons à la tête des
Huskers.
RUSSELL ATHLETIC BOWL (29
DÉCEMBRE)
#17 Clemson (9-3) vs. Oklahoma (8-4)
PEACH BOWL
(31 DÉCEMBRE)
FIESTA BOWL
(31 DÉCEMBRE)
ORANGE BOWL
(31 DÉCEMBRE)
MUSIC CITY BOWL
(30 DÉCEMBRE)
RUSSELL ATHLETIC BOWL
(29 DÉCEMBRE)
HOLIDAY BOWL
(27 DÉCEMBRE)
PINSTRIPE BOWL
27 DÉCEMBRE)
Georgia Tech est à l'Orange Bowl
grâce à l'affiliation de l'ACC, malgré
son classement derrière #11 Kansas
State. Mississippi State a longtemps
été dans la course aux playoffs, mais
Autres bowls
à suivre
BOWLS
Le match des déceptions de l'année
entre le favori initial de la Big 12 et
Clemson qui, à son habitude, a fait du
Clemson.
LARRY « FITZ »
Fitzgerald
MUSIC CITY BOWL (30 DÉCEMBRE)
Notre Dame (7-5) vs. #23 LSU (8-4)
Notre Dame en chute libre (quatre
défaites de rang) affronte une toujours
solide équipe de LSU.
CITRUS BOWL (1ER JANVIER)
#25 Minnesota (8-4) vs. #16 Missouri
(10-3)
72,4
YDS/match
en carrière
Missouri a confirmé 2013 en
remportant à nouveau la SEC East.
Minnesota est la surprise 2014
de la Big Ten. « Mizzou » a perdu
contre Indiana en saison régulière et
cherchera à effacer l'affront contre la
Big Ten.
8
ProBowl
(05, 07-13)
OUTBACK BOWL (1ER JANVIER)
#18 Wisconsin (10-3) vs. #19 Auburn
(8-4)
Une autre confrontation SEC - Big
Ten. Gros jeux au sol en perspective.
ALAMO BOWL (2 JANVIER)
#11 Kansas State (9-3) vs. #14 UCLA
(9-3)
7
(record NFL
de TD captés
en Playoffs,
2008)
Kansas State a été barré de l'Orange
Bowl par Georgia Tech et du Fiesta
Bowl par Boise State. Les Wildcats
affronteront UCLA qui s'est tiré une
balle dans le pied (ou deux) et a
laissé échapper le titre de la Pac-12
South en chutant inexplicablement à
domicile face à Utah et Stanford.
La SEC place 12 équipes en bowl sur
14, dont 7/7 en SEC West.
La Pac-12 South et l'ACC Coastal auront
6 équipes sur 7 en bowl. Au total, la Pac12 aura 9 équipes sur 14 et l'ACC 11 sur
14.
La Big Ten qualifie 10 de ses 14 équipes
en bowl, et cela n'inclue pas Michigan
qui manque la post-saison pour la troisième fois depuis 1975.
La Big 12 aura 7 de ses 10 équipes en
Bowl. TCU et Baylor ont raté la marche
du playoff, tandis que Kansas State n'a
pas été retenu pour un bowl majeur.
12 025
YDS
BIO
(plus jeune
joueur à
atteindre ce
total)
© Van Tran NGoc
FIESTA BOWL (31 DÉCEMBRE 2014)
#10 Arizona (10-3 / 7-2) vs. #20 Boise
State (11-2 / 7-1)
Les deux défaites de Michigan State
sont intervenues contre des équipes en
playoff (@Oregon et vs. Ohio State).
Baylor se retrouve finalement classé
devant TCU après avoir été derrière tout
au long des classements précédents
malgré sa victoire en face-à-face. Mais
Ohio State est resté devant pour prendre
le dernier sésame pour le playoff.
ALAMO BOWL
(2 JANVIER)
TCU était classé 3ème la semaine
précédant les finales de conférence
puis dépassé après les performances
des équipes classées juste derrière lui.
« Ole Miss » peut s'enorgueillir d'avoir
battu Alabama, mais s'est essoufflé
en fin de saison pour disparaître
complètement de la course aux
playoffs.
COTTON BOWL (1ER JANVIER 2015)
#5 Baylor (11-1 / 8-1) vs. # Michigan
State (10-2 / 7-1)
COTON BOWL
(1ER JANVIER)
OUTBACK BOWL
(1ER JANVIER)
PEACH BOWL (31 DÉCEMBRE 2014)
#6 TCU (11-1 / 8-1) vs. #9 Mississippi
(9-3 / 5-3)
sa défaite surprise à l'Egg Bowl contre
Ole Miss l'a définitivement éliminé des
prétendants.
CITRUS BOWL
(1ER JANVIER)
Autres bowls
majeurs
#11
WIDE
RECEIVER
1M91
99KG
● Né le 31 août 1983 à Minneapolis
● Equipe universitaire : Pittsburg Panthers
● Drafté au premier tour (3ème choix) par les Cardinals
Originaire du Minnesota, c’est du coté de Pittsburgh qu’il
fait ses premières armes en pulvérisant tous les records
majeurs des Panthers à son poste (2 saisons à plus de
1000 yards, 14 matchs consécutifs à plus de 100 yards et
un record NCAA de 18 matchs consécutifs avec au moins
un TD). Après deux saisons, il décide de se présenter à la
draft car la NFL lui fait les yeux doux : mais il lui manque une
saison pour être éligible (d’autant qu’il n’a pas été Redshirt).
La NFL valide une saison du coté d’une académie militaire
faite après son lycée et « Fitz » peut se présenter et être
choisi en 3ème place par la franchise de l’Arizona.
Depuis 2004, il fait donc les beaux jours des Cardinals
avec plus de 72 yards captés en moyenne par match, mais
aussi en étant le plus jeune joueur de l’histoire à atteindre
les 11 000 yards en carrière (30 ans et 85 jours). Avec lui,
les Cards iront au Superbowl XLIII (remporté 27-23 par les
Steelers), mais à 31 ans le temps presse si Fitz veut passer
une bague autour de son doigt et laisser ainsi une trace
indélébile dans le désert de Arizona.
47 ►