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ANNE LISE LE GAC
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1
º
Bonjour,
Je fais des performances et ceci est mon dossier artistique.
Après lecture de ce fichier, si tu es encore intéressée, tu peux me
contacter ici : [email protected]
Au plaisir.
6||G
Projet en cours, COLLECTION, RECHERCHES ET PERFORMANCE,
en collaboration avec Élie Ortis, France, 2014-2015.
#BATÂRDS.1
12
º
DESCRIPTIF D’UN PROJET DE PERFORMANCE AYANT VU LE
JOUR PARALLÈLEMENT À LA COLLECTE DE VIDÉOS-DANSES
SUR YOUTUBE.
PREMIÈREMENT, IL INTRODUIT LA NATURE ET LES
ENJEUX DE CETTE COLLECTION.
PUIS IL RESITUE L’ORIGINE DU PROJET SCÉNIQUE ET L’ÉVÈNEMENT DÉCLENCHEUR QUI A PERMIS DE
DÉMARRER SON ÉCRITURE.
(L’ATELIER DES TESTEURS / CHALET SOCIETY, UNE INVITATION DE BERTRAND ET ARNAUD
DEZOTEUX)
.
ÉGALEMENT, UN TEXTE DÉCRIT BRIÈVEMENT L’INTÉGRATION ET MISE EN PARTAGE DE CETTE RECHERCHE À UNE
INITIATIVE OFF S’ALLIANT AU FAR° FESTIVAL DE NYON, EN
SUISSE.
(LA CARAVANE DU FAR° FESTIVAL, UNE PROPOSITION DE MILENA KELLER ET CHOLÉ DÉMÉTRIA-
.
DÈS)
ENFIN, IL S’ATTARDE SUR LA PRÉSENTATION DE CE
PROJET ET SES PROCESSUS DE CRÉATION.
CES DEUX RECHERCHES CONJOINTES N’IMPLIQUENT PAS
LA MÊME ÉCONOMIE : COMME LA PLUPART DES PROJETS
D’ÉCRITURE CHORÉGRAPHIQUE, L’ESPACE DE TRAVAIL EST
DÉCISIF.
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PRÉSENTATION DE LA COLLECTION
Les vidéos collectées sont choisies néanmoins selon des critères de composition plus ou moins décidés de la
part de leurs auteurs = cadrage, espace de danse, choix des vêtements, musique, effets vidéos...
De nombreux points de vue permettent de REGARDER ces danses et d’en soulever de multiples aspects (culturels,
physiques, sociologiques, politiques, artistiques)
Autant de critères qui permettent l’observation attentive de ces danses, et d’y puiser directement.
Car il s’agit de prendre comme terrain commun et sans frontières la plateforme Youtube dans laquelle se mélangent, sans autre hiérarchie que le nombre de vues, LES danses contemporaines.
Cela fait deux ans que j’ai commencé une collection de vidéos de danses amateurs trouvées sur Youtube, dans lesquelles les protagonistes se filment en train de danser ou sont filmé.e.s
à leur insu. Cette collection n’a pas de fin en soit, et s’étendra tant que Youtube existera.
Elle s’est constituée parallèlement à l’écriture d’un «mémoire» lors de la formation ESSAIS que j’ai suivie
au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers entre 2011 et 2013 sous la direction d’Emmanuelle Huynh. La
recherche portait sur les ressources locales d’un terrain donné permettant l’écriture d’une danse / d’une performance. Et posait comme hypothèse (compliquée) : UNE PERFORMANCE VERNACULAIRE À L’ÉPREUVE DE SON MILIEU.
Cette collection s’inscrit dans ce questionnement, et prolonge la réflexion par le visionnage régulier de
nouvelles trouvailles. Ces danses posent la nature du terrain comme déterminante à l’émergence d’une danse
et à son historicisation. À l’origine, leur nature est éphémère et souvent le fruit d’un instant capturé sans
autre préméditation. Leur ancrage sur YOUTUBE leur confère de fait, un passé et un futur, et les transforme
en DOCUMENTS, en ARCHIVES.
Ces danses sont peuplées de gestes anonymes, et parfois font l’objet de buzz et effets de mode qui feront passer
la danse au rang de «style de danse». On a pu déjà l’observer avec les mouvements TECKTONIK, BOOTY SHAKE, JUMP
STYLE... Les mises en scène sont généralement précaires ou justement «non-travaillées» et l’auteur utilise, le
plus souvent, une simple caméra de téléphone portable. Ces danses sur youtube concentrent des marques identitaires fortes qui appartiennent à des communautés définies, ou bien, au contraire, proviennent d’un individu
isolé voulant se démarquer par sa prestation. Elles sont clairement des extraits bruts de l’élan populaire
et exhibitionniste qu’a engendré la plateforme de partage de vidéo Youtube. Nous nous trouvons souvent dans
l’espace intime de ces danseurs / danseuses et partageons furtivement l’intense plongée dans LEUR TERRAIN. Les
corps dansants n’opèrent jamais vraiment comme canons de beauté mais se jouent de leurs codes, par imitation,
opposition, ignorance... Ces gestes s’adressent systématiquement à un public : amis ==> famille ==> monde
entier. Les corps sont décomplexés le temps que dure la vidéo et peuvent aussi bien se libérer des critères
d’appréciation technique, tout comme en dessiner de nouveaux.
<========= extraits de vidéos de la collection
Les vidéos sont classées en catégories non pas par styles ou mouvements mais sous des critères que j’invente
et totalement subjectifs.
Ainsi et paradoxalement, il s’agit de défier un système d’appartenance figé à des courants pré-définis (par
l’internet, les historiens, les internautes...) pour proposer mon propre système de classement.
Cette liste est en expansion et de nouvelles catégories apparaissent régulièrement.
Voici ce qu’on peut déjà trouver :
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GENÈSE DU PROJET
En septembre 2013, j’ai été invitée en résidence au sein du projet L’ATELIER DES TESTEURS conçu par deux artistes plasticiens Bertrand et Arnaud Dezoteux et Christophe Kihm, critique et commissaire d’exposition, eux-mêmes
invités par Marc Olivier Wahler, dans le cadre de son projet / plateforme itinérante :
CHALET SOCIETY.
EXTRAIT DU TEXTE DE PRÉSENTATION DE L’ATELIER DES TESTEURS :
« Pas de test sans testeurs, pas de test sans cadre d’expérience, pas de test sans lieu pour
expérimenter. Un test se distingue d’une expérience banale par son recours à un cadre spécifique, soumis à un protocole et motivé par une tentative ou une recherche : il faut toujours
faire un test selon certaines règles, mais il faut, aussi, toujours le comprendre selon certains critères d’évaluation. Tout test est encore le test de quelque chose et porte sur un
objet. (...)
L’ensemble de ce programme est donc relié par une recherche commune, qui peut impliquer des
protocoles, des savoirs et des savoir-faire divers, dans la mesure où ils ont à voir avec
l’exposition, étant entendu que l’on n’expose pas seulement dans les arts plastiques, mais
aussi dans les supermarchés, les concessions automobiles, les appartements, les brocantes,
les jardins, les vitrines, Internet.»
À la fin du temps de résidence, ces artistes-testeurs ont chacun
proposé différentes formes d’exposition de leurs tests.
J’ai réalisé une vidéo à partir des captations du travail avec
Élie.
J’ai présenté l’espace du studio tel quel et le bureau servait
d’espace de documentation où l’on pouvait trouver cette vidéotémoin ainsi que l’ensemble de la collection des YOUTUBE DANSES, des partitions manuscrites, et dessins de postures.
extraits de la vidéo
=========>
La résidence a duré une semaine au cours de laquelle j’ai fait venir Élie Ortis, styliste et danseur de discothèque (!!!). Je lui ai proposé de venir travailler à mes côtés à partir d’une sélection de vidéos provenant
de la collection des YOUTUBE DANSES.
PROCHAINEMENT ::
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POUR LA CARAVANE DU FAR° FESTIVAL
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> NOTE D’INTENTION :
Sur une invitation de Milena Keller et Chloé
Démétriadès, une version de #BÂTARDS.1 pour le moins
contextuelle viendra se greffer au projet La Caravane
pendant le festival FAR° de Nyon en Suisse.
La caravane servant d’espace-billetterie habituellement, sera détournée cette année, pour accueillir des
projets ponctuels (sur 2 jours pour chaque propositions) d’artistes venant du champ chorégraphique
comme des arts visuels.
Le projet pour l’atelier des testeurs serait d’aménager un espace de travail permettant la composition de partitions de danse basées sur des fragments de YOUTUBE DANCES.
Je partirai d’une sélection de vidéos que j’aurai choisies en amont. L’espace se
composera d’une table avec un ordinateur et du matériel pour dessiner ainsi qu’un
carré de revêtement «lino» (tout revêtement propre et lisse fera l’affaire) d’environ
9 m2, sur lequel je pourrai m’exercer aux danses. L’idée sera de tester des combinaisons de mouvements, costumes, musiques provenant de ces vidéos amateurs
et de les manipuler comme matériaux premiers pour la création d’une composition
chorégraphique. Chaque nouvelle danse sera notée (dessin + mots) et un titre lui
sera donné. Les partitions seront rangées dans des classeurs et consultables.
Potentiellement, ces partitions devront pouvoir être «traduites» et dansées par
celle ou celui qui le désire.
Le parti pris pour #BÂTARDS.1, c’est d’occuper la
caravane pour travailler et exposer les documents de
la recherche (vidéos et documentaires, textes, dessins, photos, partitions, pratiques inventées pour le
projet).
Élie et moi serons présents non-stop durant les deux
jours, et chaque soir sera organisée une conférencebarbecue sur la question de l’émergence d’une danse
vernaculaire sur la plateforme YOUTUBE, sa potentielle
historicisation et les enjeux de sa dimension «glocale» (fusion des mots GLOCAL et LOCAL).
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ÉLIE & ANNE LISE s’apparentent possiblement à des zonards, sur une scène que l’on a pas «décorée» pour l’occasion, mais qu’ils aménagent en existant. Les objets en présence (canette, chaise, vêtements, enceintes,
téléphone portable, rouleau en carton, sofa...) ont une équivalence, et sont également traités, sans système
de valeur fixe. L’imminence d’une intention se dessine, mais ne s’érige jamais entièrement.
SUR LE MOT BÂTARD
PRÉSENTATION DE #BÂTARDS.1
Depuis la fin de la formation ESSAIS au CNDC d’Angers, je poursuis un pan de ma recherche autour du geste répétitif, de ses mécanismes, son économie et ses espaces d’élaboration.
Le défi ici, s’articule autour de l’impossibilité de répéter conformément ces gestes youtubiens improvisés, et
de considérer cette quête comme le moteur produisant des états de corps recherchés et/ou accidentels.
En invitant Élie Ortis à mes côtés, j’ai voulu partager la scène avec quelqu’un que je connais très
bien et qui a une pratique de danseur qu’on dira «amateur». Élie fréquente les soirées dansantes et les clubs depuis longtemps et il façonne ses styles de danses au fil des années. Il leur donne des noms, et travaille un vocabulaire de gestes s’accordant avec tel ou tel style de musique.
L’autre
chose
que
l’on
partage,
c’est
le
visionnage
interminable
de
vidéos
sur
YOUTUBE.
Assez simplement, le désir est né de nous rencontrer tous les deux sur scène, de mettre un peu de côté le
fondement du mot «amateurisme», et de travailler nos danses à partir de ces vidéos, devenues dans ce projet,
des documents-partitions.
Ressassant cette collection qui grandit, j’ai voulu m’arrêter sur un des aspects que j’observe dans certaines
des vidéos. Elles mettent en scène des gens filmés chez eux, en festival ou en boîte de nuit, et qui sont, à
première vue, très probablement, sous l’emprise de drogues, mais il est évidemment impossible d’en avoir la
preuve. Il importe peu de savoir s’ils ont vraiment pris de la drogue, le contexte particulier fait qu’ils sont
dans un ÉTAT produisant un enchaînement de mouvements remarquables et totalement singuliers dans l’adresse du
corps et du regard.
Il y a véritablement un trouble dans le sujet à qui s’adresse ces vidéos-danses, sujet sans cesse mouvant car
rarement défini. Pour autant, le corps se dirige vers «l’autre» et reste souvent dans une grande solitude.
Précisément, ce duo nous met en présence pour mieux souligner nos solitudes communes. Chercher les états que
traversent les protagonistes des vidéos, nous isole souvent l’un de l’autre, et c’est justement dans les interstices de ces danses qu’apparaît la dramaturgie de notre relation. Cette relation n’est jamais fixe, et doit
se dessiner au présent des gestes. Nos deux figures n’ont pas d’autres intentions que d’exister dans l’instant
et d’assumer toute cette partie de la «zone» (de l’environnement) qui leur échappent.
ET DONC ...
Jusqu’à présent le processus de travail consistait à regarder en boucle ces vidéos qui ne durent pas plus de
5minutes chacune, comme autant de partitions dont on cherche à S’EMPREIGNER. Ce mot est important, car il met
en question le statut de ces documents, dont la spontanéité de réalisation et la qualité très médiocre nous
force à CHERCHER l’ÉTAT, plutôt qu’à le lire ou le décrypter. Le fait de voir et revoir à l’infini ces vidéos,
nous fait mémoriser les gestes et ingérer de nouvelles vitesses. Ce projet s’escrime à repenser la COPIE DANSÉE
d’une vidéo danse, et parfaitement impossible à recopier littéralement : car le passage d’une action en temps
réel à sa mise en ligne sur YOUTUBE altère et efface un grand nombre de ses détails. Autant de filtres que nous
acceptons tels quels, et auxquels nous ajoutons notre regard-filtre et sa manifestation par l’imagination.
Voilà justement le coeur du sujet pour pouvoir poursuivre ce projet. En parlant précédemment de dramaturgie,
se dessine aujourd’hui un dispositif d’écriture impliquant un autre regard porté sur la pratique que l’on s’est
inventée.
D’autres matières viennent nourrir ce travail du mouvement et constituent des points importants comme des
ligatures. Il nous faut de nouveau tester leur raison d’être, les composer entre elles. Ces matières sont
de diverses natures : spatialisation du son (musique provenant des téléphones portables et enceintes + ampli
sur scène), intégration de textes manifesto que j’ai écrit sur l’éphéméralité, l’amour, le glocal, récit d’un
vétérinaire sur la vie de certains duos d’animaux (pratiques sexuelles, hiérarchie au sein de la communauté,
modes de survie) (par exemple).
ENFIN,
ce temps d’écriture, je dois le trouver en réunissant quelques conditions minimum et favorables:
SI TU AS UN ESPACE
LIBRE POUR NOUS ===>
ÉCRIS-MOI
ET ON ARRIVE
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Performance, 40min, 2013 - ...
CHAOS REDUCTION
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Durant l’été 2012, j’ai rejoint le collectif MUDGIRLS, un groupe de femmes ouvrières travaillant la construction d’habitats naturels sur les îles du Golfe dans la baie de Vancouver au Canada. En tant que groupe de travailleuses, nous vivions sur le chantier, et généralement au milieu de la forêt. Nous dormions dans des tentes,
partagions les repas et construisions des maisons avec de l’argile, de la paille et du sable. Chaque journée
était précisément organisée, et la routine nous guidait à travers la vie en communauté.
Le « Chaos reduction » est la première étape lorsqu’on arrive sur un nouveau chantier : le groupe décide, d’un
commun accord, quelle personne sera en charge d’une des tâches domestiques relatives au bon déroulement du
chantier.
CHAOS REDUCTION est un essai composé de matériaux que j’ai collecté durant mon séjour avec les MUDGIRLS.
Structuré comme une journée de travail, cette performance tente de traduire cette MUD-expérience, de danser
ces gestes que j’ai répété mille fois, de chanter l’accouchement naturel prôné par les hippies canadiens, de
tester le régime sans gluten, de suivre ce « Beat » infini, d’exposer ce « mode de vie naturel » et d’inviter
les spectateurs dans ce récit en action.
Radical Sunset ===> Sur Denman Island, les aigles surplombent
le chantier. Les repas sont sans glutène et avec pétales de
fleurs.
* h ** : folk yeux plissés
* h ** : avoine bouillie
* h ** : mix
* h ** : lac des peaux mortes
* h ** : gluten free bread, spliff chanté et anti-moustiques
* h ** : quechua dreaming
Tu étais avec moi, ce soir-là.
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microphone, 27min, 2013 - ...
ALGA
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ALGA WSVUNLWLYJ\[LMYHWWLZ»HYYHJOLZLMYHJHZZLZLYLSu]L
YHJSLNYPMMLJSHX\LJYL\ZLLUMVUJLJVTWYLZZLWSHULL[ZL
défonce.
ALGA EST UNE PERFORMANCE
ALGA EST UN DUET AVEC AYMERIC HAINAUX
ALGA SE PARTAGE TOULOUSE ET ANGERS
ALGA N’A PAS DE DÉCOR
ALGA TRACE UN CERCLE BRUYANT
ALGA EST NÉ DANS L’AGORA
ALGA SE LAISSE POUSSER LES POILS
ALGA S’ÉRIGE PIEDS NUS
ALGA TAPE DU RANGERS
ALGA NE PORTE PAS DE SOUS-VÊTEMENTS
ALGA MOUILLE LE MICRO
ALGA EST CLIMATIQUE
ALGA EST BON MARCHÉ
NOUS RESTONS FAUCHÉS POUR LE BIEN D’ALGA
NOUS FERONS DE L’AUTO STOP POUR QUE VIVE ALGA
NOUS SERONS OISEAU ET POISSON AU CREUX D’ALGA
AVEC ALGA LE SANG NE SE DÉCOLORE PAS
DANS ALGA IL Y A DE L’AMOUR
DANS ALGA IL Y A DE LA HAINE
LE VENTRE D’ALGA EST CHAUD
SOUFFLESOUFFLESOUFFLESOUFFLESOUFFLESOUFFLESOUFFLESOUFFLESOUFFLE
ALGA EST UN FRUIT JUTEUX
ALGA POURRAIT NE JAMAIS FINIR
ALGA TE RÉCLAME AVEC ET AUTOUR D’EUX.
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Projet en cours // Collaboration avec Pauline Le Boulba, chercheuse et doctorante
à l’université Paris 8 département danse, 2013 - ...
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LE CAP
Pauline Le Boulba avait vu ma performance SHAKE ME UP en 2012, à l’Université lors de la Semaine des Arts.
Elle avait écrit un texte, qu’elle a gardé pour elle jusqu’en décembre de la même année. Ce mois-ci nous avons
organisé le FESTIVAL CRITIQUE au CNDC d’Angers, et Pauline est venue y participer. C’est là qu’elle m’a fait
lire son texte et m’a invitée à en discuter avec elle en public durant le festival. En 2013, elle commence un
doctorat / recherche-création intitulé Performer la critique -- gestes critiques et paroles chorégraphiques, à
l’Université Paris 8. Elle me propose de poursuivre nos échanges au sein de ce doctorat, sur plusieurs années.
J’accepte joyeusement. Nous ne nous fixons pas d’objectif, il n’est pas nécessaire de fabriquer un produit, mais
bien de mettre en jeu ces modalités de discussion traversant registres, formats et espaces. Cependant, nous avons
décidé de rendre public certains des éléments de ce travail, avant tout pour tester leur résonnance auprès des
AUTRES. Ces contextes nous permettent de COMPOSER nos pensées et les documents qui en émergent, de les agiter
sous performance (je parle de l’état de performance), en évitant l’écueil d’une dualité THÉORICIENNE // ARTISTE.
C’est ce que nous avons tenté en mars 2014, à l’Université Paris 8 durant la semaine des Arts, où il s’agissait
pour nous d’introduire ces moyens de converser. L’AMORCE conduisait notre moment : tester sa résistance-fragilité-inachèvement. En décembre 2014, nous serons au Centre Chorégraphique de Montpellier, pour un cycle de
recherches intitulé ECRITS D’ARTISTES.
Extraits des mails échangés avec Pauline suite à certains retours que l’on a reçu après la Semaine des Arts
de Paris 8, mars 2014 :
«
Pauline :
Je crois qu’elle a pas compris que c’était une étape, qu’elle a pas compris que notre objectif n’est pas de faire un travail didactique, que
ça déborde largement le contexte universitaire, que c’est à l’arrache parce que précaire/intègre, que c’est bien plus compliqué qu’un
pauvre descriptif dans un programme...et que ce n’est pas sur Shake me up, que ça traverse, que c’est traversé par Shake me up mais
par pleins d’autres choses aussi...
Elle a pas compris que l’objet comme elle le dit, s’il faut le nommer, c’est cette collaboration et ce qu’elle engendre comme outils : les
adresses, comment on parle, comment on cherche à ne pas se raconter mais à raconter tout court, d’être dans la relation ensemble et
avec les autres, comment ça glisse et comment ça peut nous échapper, parce que ça nous échappe toujours, et comment ça peut être
HI¿FLHQWVHORQOHVFRQWH[WHVMHFURLVTXHOHYUDLSUpWH[WHHQIDLWF¶HVWODWKqVHHWTXHOHYUDLQRHXGF¶HVWOHWUDYDLOWUDYDLOOHUQRVUDJHV
Et ça j’aurais aimé le dire hier. Je ne suis pas convaincue par ma description de Shake me up ; pour plein de raisons mais surtout parce
que j’ai oublié de parler de cette rage qui est au travail dans cette pièce et qui réapparaît en fait très souvent. Je crois même qu’elle était
un peu avec nous hier. Je crois même que c’est ce qui amorce. ça fait un peu cliché de dire ça, et je ne le dis pas pour la rime ici, mais
c’est un état - quand il m’habite - qui me permet d’être hyper productive.
La rage c’est aussi une forme de courage. ça c’est pour la rime.
Anne Lise :
j’ai bien dit au début, que nous voulions avant tout partager des présences et des pensées, et qu’on cherchait toutes les deux comment
le faire. c’était une AMORCE ---- les choses sont encore très fragiles et heureusement.
maintenant de savoir exactement de QUOI on parle.... bah pour moi ça n’était pas tellement à l’oeuvre.
pas pour l’instant---- on performait notre rapprochement et tout ce qu’il engendre comme FORMES, plus ou moins maladroites parfois.
MAIS TOUT EST ASSUMÉ ---- et bienvenue la déconcertation de la nénette parce qu’elle était touchée.
d’abord, c’est ça qu’on veut -// ce putain de studio théââââ^ââ^tre a changé de robe pendant une heure.
je vais lire CAP AU PIRE en suède.
COUP-RAGE
»
Le déposer, le tordre, le présenter, le questionner, le courber, le moquer, le permettre,
le lâcher, le jeter, le partager, le réparer, le débattre, le mentir, le vacciner, le percevoir,
le chauffer, le contourner, le décrire, le peindre, le rouler, le transpirer, le vendre, le classer, le dépeindre, le dire et le faire, le troquer, le chanter, le boulba, le célébrer, le cuire,
le danser, le laver, le déplacer, le construire, le découper, le convoquer, le naviguer, le
GpFROOHUOHUDLVRQQHUOHSURVWLWXHUOHIDWLJXHUOHUD¿VWROHUOHJDFOHGpFDSHUOHGpEURXVVDLOOHUOHSURSXOVHUOHVRXPHWWUHOH¿FWLRQQHUOHIUDFDVVHUOHWUDYHUVHUOHFXOSDELOLVHUOH
brûler, le voter, le douter, le dégoûter, le taire, le gommer, le plaindre, le dormir, le tenter,
le graisser, le naviguer, le sentir, le fouler, le trier, le rater, le vieillir, le détrôner, le scruter,
le dominer, le mentir, le troubler, le vomir, le remuer, le poncer, le gac, le commenter, le
SURMHWHUOHUHÀpWHUOHIRUPXOHUOHUDOHQWLUOHpFUDVHUOHEDWWUHOHIDLUHFRXOHUOHSOHXUHU
le garnir, le bouturer, le visser, le sucer, le décorer, le rayer, le boulba, le souligner, le
diffuser, le grossir, le considérer, le lever, le traîner, le gac, le presser, le boulba, le zoQHUOHGpFURFKHUOHGUDJXHUOHGLIIpUHUOHIUDSSHUOHFDUHVVHUOHVRXIÀHUOHGHVWLQHU
le remonter, le respirer, le conspirer, le chuchoter, le cracher, le guérir, le remodeler, le
critiquer, le bégayer, le couronner, le déverser, le tergiverser, le fasciner, le détruire, le
UHPSODFHUOHUpÀpFKLUOHVpGXLUHOHIDQHUOHSDWLHQWHUOHFRQWH[WXDOLVHUOHIDWLJXHUOH
défendre, le situer, le coller, le rassembler, le servir, le boulba, le distribuer, le partager,
OHPDQJHUOHYROHUOHVXELUOHVDXWHUOHURQÀHUOHWUDQVIRUPHUOHU{WLUOHSUREOpPDWLVHU
le reconnaître, le nommer, le digérer, le laisser, le rire, le reposer, le diriger, le tenir, le
rabaisser, le saisir, le cacher, le glisser, le nettoyer, le balancer, le descendre, le boire, le
boulba, le modérer, le prononcer, le bomber, le creuser, le menacer, le systématiser, le
ranger, le trier, le respecter, le devoir, le traverser, le convertir, le masquer, le prononcer,
OHGLVSDUDvWUHOHFURLVHUOHPLMRWHUOH¿OWUHUOHGpFRQWHQDQFHUOHEkWLUOHQLYHOHUOHSODVWL¿HUOHWXHUOHUpYHLOOHUOHUHODWLYLVHUOHFDS
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Projet de résidence à l’espace NYAM NYAM, Barcelona, Espagne, 2014.
MASSA BRUTAL
º
NYAM NYAM est un espace-projet conduit par deux artistes performeurs et cuisiniers Iñaki Alvarez et Ariadna
Rodriguez, basés à Barcelone. En janvier 2014, ils entament un projet cyclique appelé TODO LE QUE ME GUSTA ES
ILEGAL, INMORAL O ENGORDA. Le principe est le suivant : une invitation sur un mois, un.e artiste développe une
série de quatre déjeuners tous les jeudis du mois. L’espace NYAM NYAM (un loft d’une centaine de mètres carré)
se met à la disposition des artistes et se remodule en fonction des propositions.
Ainsi j’ai été invitée pour le premier mois / le premier test de l’expérience.
Ne vivant pas à Barcelone, nous avons convenu d’une semaine de résidence à NYAM NYAM début janvier, puis un
travail à distance pour les trois autres jeudis. La MASSA est le mot espagnol qui signifie PÂTE.
Durant cette semaine de résidence, j’ai fait de la pâte à pain, à peu près toute la journée, j’ai pétri. Parfois en silence, parfois avec de la musique, parfois avec les cris de Gal.la, bébé NYAM NYAM.
C’était l’objet de la résidence. Pétrir NON STOP ou presque, jusqu’à ce que la sensation de la pâte me reste
continuellement dans les mains lorsque je la quitte pour manger, dormir,
me laver.
Et avec Iñaki et Ariadna , nous avons commencé à discuter et faire des
recherches plus ouvertes, et découvert l’ampleur des réflexions que touche
plus ou moins directement la fabrication du pain. Le minimalisme extrême
d’une recette s’est avéré d’une grande complexité : humainement et sociologiquement parlant, fabriquer le pain s’engouffre rapidement dans une
dimension politique.
Son économie, son formalisme, et son quasi-universalisme >>> Lire sur LES
HISTOIRES du Pain, nous amenait directement sur les enjeux de pouvoirs au
sein d’une société. Et cela n’a de cesse de se redéfinir, s’affermir, se
contredire. Nous regardions les types de pain vendus à Barcelone et comment ceux-ci S’ADRESSENT à différentes typologies de mangeurs. Tant qu’on
mangera cet aliment dit «de base», il semble effectivement qu’il portera
les marques et appartenances contemporaines de ses consommateurs.
Je n’ai faire cuire des morceaux de pâte que deux fois, le premier et
dernier jour. Sinon j’ai laissé grossir cette pâte, qui atteignait les 25
kilos le dernier jour de résidence. Elle commençait à fermenter, à changer
de texture, à perdre en élasticité. Je ne la traitais pas comme une chose
à manger, mais comme une sorte de créature que je devais tenir vivante.
Après mon départ, elle est restée à NYAM NYAM jusqu’à la fin du mois, périssant et se désintégrant sur une sorte de socle.
Suite à la résidence, le mois MASSA BRUTAL s’est décliné en
deux autres déjeuners et une soirée finale dans un autre
lieu de Barcelone : SOON IN TOKYO. Les participant.e.s
étaient convié.e.s à suivre les instructions projetées depuis un power point en même temps qu’ils mangeaient les
plats préparés par Iñaki Alvarez. Ariadna assurait un lien
entre les convives et leur champ d’action dans l’espace.
Chaque plat était conçu à partir d’une recette peu onéreuse
française ou espagnole à base de pain, de légumes et parfois
de viande.
MASSA BRUTAL #4 à SOON IN TOKYO
<<========
Mémoire réalisé durant le Master ESSAIS au Centre National de Danse
Contemporaine d’Angers (direction Emmanuelle Huynh) et à l’université Paris 8,
180 pages, France, 2013.
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º
«UNE PERFORMANCE VERNACULAIRE À
L’ÉPREUVE DE SON MILIEU»
EXTRAITT TIRÉ DE L’INTRODUCTION
Je citerai un extrait d’un article de Silvio Guindani, sur l’architecture vernaculaire, publié dans le livre
Lieux d’Europe1 :
Toute analyse de l’architecture vernaculaire peut donc se fonder sur une approche conceptuelle caractérisée par trois pôles de référence à partir desquels on peut situer méthodiquement chaque objet :
- la dimension humaine : l’homme inscrit dans l’environnement construit ses particularités de nature
socio-économique, culturelle et historique ;
- le milieu naturel et paysager détermine la forme architecturale par le biais des données environnementales comme le climat, la topographie, la morphologie, etc. ;
SLZTH[tYPH\_LUKVNuULZSVJH\_WPLYYLIVPZ[LYYLMHsVUULU[SHJVUZ[Y\J[PVU]LYUHJ\SHPYLL[Kt[LYTPULU[SLZ[LJOUPX\LZWHY[PJ\SPuYLZKLTPZLLUµ\]YLKLSHMVYTLIo[PL
IL EST POSSIBLE D’AVOIR
UN EXEMPLAIRE PDF DE
CE MÉMOIRE, IL SUFFIT DE
M’ENVOYER UN MAIL.
ƀ
Si on s’amuse à remplacer le mot «architecture» par «performance», alors ces trois critères d’analyse décrits
par Silvio Guindani, peuvent tout à fait jouer comme les fondements de ma question sur l’hypothèse d’un geste
et d’une performance vernaculaire.
Je ne vais pas plonger dans une analyse anthropologique de la notion de vernaculaire, mais je vais partir de
sa définition pour tenter une proposition de recherche déplacée dans mon contexte de création, de vie et de
travail. Je n’oserai dire que mes projets parviennent à formaliser une démarche purement vernaculaire... Mais
par la réflexion que je pose ici, j’aimerais soulever les potentialités «naturelles» et humaines de ces terrains
et discuter de ce geste qui les façonnent. Je m’appuie sur des pratiques et concepts qui tentent de proposer
des manières de faire / de penser et que j’ai traversées via les projets et workshops suivis et développés au
CNDC. Dans ce dossier, j’en ai fait une sélection, j’ai mis en regard des expériences qui peuvent paraître
lointaines mais se rejoignent autour de cette question. Volontairement, je ferai se confronter les formats et
registres d’écriture, les objets servant à communiquer, à donner à voir et comprendre. Je n’établirai aucune
hiérarchie entre un texte et un dessin par exemple. Ces formes se côtoient, et dessinent, les unes par rapport
aux autres, mon mode de pensée et ses applications. Elles tentent une restitution, une transcription, une traduction, une interprétation, une formalisation, une version des faits. Ce processus permet une relance de la
matière en travail. Potentiellement, ce dossier est mon outil de travail, il ne fige pas les idées, mais tente
de les mettre au «bouillon». J’opte pour une forme aussi décomplexée que possible des systèmes et registres
d’écriture, afin de proposer simplement et directement au lecteur des réflexions à ruminer ensemble.
Des pages blanches lui sont offertes pour qu’il y glisse ses remarques, notations, conseils, jugements, références... Le dossier en serait précieusement complété.
parce que ===> «LIRE AUSSI EST UN ART VIVANT» (R.F)
2
2. Robert Filliou, ENSEIGNER ET APPRENDRE, ARTS VIVANTS, Archives Lebeer Hossmann, Paris/Bruxelles, 1998. Publication originale : Verlag Gebr. König, Köln/New York, 1970
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1
Camping-Performance d’une durée de 7 jours au Château d’Angers, France, 2013.
CHÂTEAU - CAMPING
º
Ce projet prend la forme d’une immersion totale dans l’enceinte du château : cela va commencer le lundi 20
mai 2013 au matin et se terminera le samedi 25 mai 2013 en fin d’après-midi sur une présentation orale, récit en mots et en images de ces six jours passés au château .
Je déplace ma tente et le strict nécessaire de survie dans une des tours du château (laissant de côté ses outils
de télécommunication). Je me lève et me couche avec le soleil, et ramène au château la quantité nécessaire de
provisions pour me nourrir pendant six jours. Chaque journée se construit autour d’un programme précis dans
lequel vie / travail et performance se développent ensemble. Des activités telles que le dessin, la lecture,
la danse, le jogging, la cuisine, l’écriture... ponctuent les journées et se nourrissent exclusivement de ce
contexte si particulier. Un planning détaillé accompagné d’un plan est édité chaque jour et mis à la disposition des visiteurs. La tour du moulin, servant d’atelier, exposera au fil des journées les traces du travail
quotidien (dessin, recettes du jour, textes lus...). Un rouleau de papier d’une longueur de 20 mètres sera le
support du récit commenté et dessiné de la semaine. Quelles sont les conditions de la mise en travail ?
Cette performance tente de proposer une autre forme de temporalité s’intégrant dans la vie du château.
Le temps d’une semaine, il devient un espace de vie
et de création d’une certaine précarité matérielle.
Performance lors de la clôture de l’exposition CORRÉLATION au Musée des
Beaux Arts d’Angers, 30min, France, 2013.
TONIFICATION TRONC
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1
º
Des petits papiers et un pot de crayons sont distribués aux spectateurs à peine installés. Je leur dis «voilà,
c’est une idée de Robert Filliou, un artiste français, cela s’appelle LE POÈME COLLECTIF : sur ces papiers
j’aimerais que vous inscriviez le nom de la chose ou la personne dont vous aimeriez vous débarrasser.» Je
me suis installée dans l’espace d’exposition de Raphaël Zarka, la proposition m’a été faite de «performer»
pour la clôture de son exposition. Une sculpture remarquable, le cénotaphe d’Archimède, trône au milieu de
l’espace et je décide d’en faire mon catalyseur.
Monument, totem, cheminée, phallus... L’oeuvre de Zarka, je tourne
autour et m’engouffre dans ses possibles existences... Je fais résonner les mots de Julia Kristeva sur la place du phallus dans nos
sociétés. Je danse un hommage à la puissance verticale, reprends
des forces en m’empiffrant d’un poulet rôti pendant que les questions tirées de l’édition AMPLE FOOD FOR STUPID THOUGHTS de Robert
Filliou défilent, projetées sur le mur. Je fais une lecture d’un
extrait du livre de Sarah Stridsberg sur les gestes (pragmatiques) à accomplir pour accompagner une personne mourante dans ses
derniers instants puis prends le temps d’énumérer les choses et
personnes dont les spectateurs et spectatrices souhaiteraient se
débarrasser... FIN.
KRISTEVA ==>
Le féminin et le sacré, correspondance avec Catherine Clément, 2007.
STRIDSBERG ==>
FILLIOU ==>
La faculté des rêves, 2009.
AMPLE FOOD FOR STUPID THOUGHTS,
1965, Something Else Press.
Soirée-Performance en collaboration avec un groupe de jeunes Freestylers à la
Patinoire d’Angers, 1h30min, France, 2012.
Caméra : Bertrand Dezoteux.
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º
LE BAPTÊME
Depuis la cuisine, je peux les voir. Ils garent leurs scooters devant l’entrée, se serrent la main, fument des
cigarettes et se précipitent au milieu. Assez vite, j’ai décidé d’y aller. Je traînais autour d’eux en faisant
des tours et des tours sans jamais varier. Je n’étais pas à ma place, mais ils ne me voyaient pas. J’étais
invisible, donc tout près d’eux. Ils sont menaçants et s’amusent de ça. Ils changent de vitesse et frôlent
les plus lents. C’est une routine qu’ils parviennent à rompre par le jeu : ils chutent, dérapent, freinent,
hurlent, paradent, dansent.
C’est devenu une obsession de faire quelque chose avec eux, dans cette patinoire, au delà d’une certaine fascination. Je veux entrer dans ce groupe, leur parler, en apprendre plus sur eux et leur proposer d’assembler
leurs séquences/figures pour une soirée. Cela doit rester un test, je ne veux rien figer, je vais m’appuyer sur
leur conception du terrain-patinoire. L’espace est tissé de mini-shows, de balades, de performances, d’ennui,
de jeux.
J’ai fini par aller leur parler, leur dire que je veux être avec eux, que je veux écrire une partition pour
eux, que j’ai réservé la soirée du 7 juin, qu’on invitera nos amis...
J’avais avec moi une dizaine de patineurs qui me montraient ce qu’ils savent et aiment faire. On invente des
noms pour certaines figures, je les dessine dans mon carnet et fais des schémas des mouvements sur le plan ovale
de la glace. Ils font la liste des spécialités de chacun, m’expliquent qu’ils n’ont jamais fait de hockey, et
c’est important.
ENCHAÎNEMENT
SÉQUENCES
Performance-Workshop réalisée au studio de Création du CNDC durant le Festival
JOURS ÉTRANGES, Angers, France, 2012.
13
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º
JE TE REGARDE // TU ME REGARDES // ON SE REGARDE
Vous serez amenés à exercer votre regard - à le rendre actif, le positionner
dans l’espace, à l’adresser, à le désactiver. Nous interrogerons les capacités proprioceptives de chacun.
(cf : me demander ce que ça veut dire si vous ne savez pas).
Nous tenterons d’accorder notre conscience physique à travers une approche
expérientielle du mouvement de notre champ visuel (fondamental). Je regarde
l’autre et je reçois le regard de l’autre : dans différentes situations (physico-spatio-mentales : je vous y accompagnerai), explorons ensemble les voies
alternatives de cet échange dans l’altérité. (yo)
tu existes ? mais oui j’existe, je suis là à côté de toi.
Parce que nous avons envie de passer un bon moment ensemble, l’expérience se
fera sous la forme du jeu et de la spontanéité. 40 minutes c’est court. Je
vous propose d’en profiter.
Il me tarde de te rencontrer.
DÉROULÉ DU WORKSHOP
Le public est divisé arbitrairement en deux groupes => G1 et G2
G2 => on est bien confortable sur ses jambes / on fait descendre toute la pression de la journée / allez hop / on détend tous les muscles du visage / on relâche la mâchoire / on laisse
tomber la langue / on laisse s’échapper un son de la détente.
G2 => on choisit une personne parmi G1. on lela regarde dans les yeux et on se présente à
luielle. Sans parler.
G1 => on reçoit le regard de l’autre et on accueille les informations.
G2 => images mentales / vous allez imaginer qu’une métamorphose s’opère entre vos jambes /
traduire cette sensation par le mouvement.
G1 => observer à travers les tubes / témoin de la métamorphose
G2
G1
On
ce
=> se place au centre du plateau
=> forme un cercle autour de G2 en se tenant les mains.
regarde la personne en face de soi et on tend un fil imaginaire / on le rend solide /
fil = les rayons d’une roue de vélo / garder ce fil tendu et parallèle au sol.
G1 + G2 => regard concentré sur les poubelles suspendues au plafond qui descendent jusqu’au
sol / G1 + G2 vont piocher une bière ou un jus de fruit dans les poubelles.
G1 + G2 => savourer sa boisson au rythme de la chanson de Sébastien Tellier «Draw your world»
/ peuvent se déplacer dans l’espace, se croiser, s’arrêter, se regarder / les stores se ferment jusqu’à une quasi-obscurité.
Performance, 30min, France, 2012. Musique originale «Dolce Vita» de Ryan Paris
remixée par Giorgos Apostolakos.
SHAKE ME UP // après barcelona
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º
« Anne Lise Le Gac cherche son entraînement... Elle essaie de préparer son corps à la performance.
Beaucoup d’options se dessinent, et elle doit choisir. Pas facile. Depuis peu, Anne Lise Le Gac habite
à Angers, et en novembre dernier elle a rencontré M.T. ici même. Ils ont passé plusieurs jours ensemble et il l’a aidée à s’entraîner différemment. M.T. vient de loin, il parle de la peau, de vitesse
intérieure, de body weather, d’imagination... Encore maintenant, Anne Lise Le Gac ressasse. Seule dans
le studio, elle marche, parle et se souvient des exercices de M.T.... parfois elle s’ennuie, elle a
du mal à percevoir les changements du «studio weather». Alors, elle imagine de nouveaux organes qui
lui poussent au corps, un insecte qui traverse l’espace et se pose sur son front. Puis elle raconte
comment et pourquoi sa dernière performance à BCN n’a pu être menée à son terme, elle reste sous le
choc mais ça va... et elle relit avec enthousiasme (mais plus fort encore) les phrases de I.D énoncées à ses petites élèves sur les jeunes filles de Sparte, dansant, courant, sautant, pieds nus pour
remporter des prix, vêtues de voiles et vêtements flottants. »
Performance en collaboration avec Poussy Draama, Audrey Gleizes et Fanny Chassot lors de l’inauguration de l’exposition MASSIFS, école des beaux arts de Rouen,
45 min, Rouen, France, 2011. Avec une vidéo-cadeau de Pierre Yves Boisramé.
15
1
º
K2 LA GRIMPE
K2 La Grimpe est une
ascension
réelle et
physique, virtuelle et symbolique.
Bâtir le paysage de ses mains. Préparer techniquement l’exploit potentiel.
Puis les choses s’accélèrent. Le manque d’oxygène
et l’ampleur du défi révèlent la vraie folie des
alpinistes.
Une perte en chemin, peut-être au sommet, on ne
sait plus trop où est le sommet, ni si on l’a
atteint. La question n’est plus là.
La descente est essentielle. Tu ne reviens de la transe que lorsque tu
peux en faire le récit.
Tout le monde te croit. Tu es le seul à l’avoir vécu. Pourtant, il y
avait une belle équipe au sommet. Soudée. Tes compagnons de cordée.
On a peut-être rêvé la grimpe. Tellement bien raconté la montagne
qu’elle est devenue solide.
1, 2, 3, 4, n’hésite pas à crier si tu en veux plus.
Ceux qui écoutent en veulent toujours plus. Ceux qui dansent en veulent
toujours plus.
Ceux qui croient à la fiction n’ont plus le choix. Il est trop tard
pour lâcher la corde.
Toujours plus haut.
Et après la tempête, quand le brouillard s’est dissipé, tu te raccroches aux souvenirs. Il reste à terre des traces de poudre et dans l’air
une odeur de pétard mouillé.
PALIER 1 ==> PALIER 2 ==> PALIER 3 ==> PALIER 4 ==> PALIER 5 ==> PALIER 6 ==> PALIER 7 ==> PALIER 8
Performance dans SITOT DIT, cloture des expositions Bernard Heidsieck et l’Encyclopédie de la parole à la Villa Arson, 7 heures, Nice, France, 2011.
16
1
º
VOYAGE EN FIN’AMOR
Un voyage en golfette à travers la Villa Arson est proposé aux spectateurs. Toutes les 15 minutes, un ou une
passagère s’installe aux côtés de l’artiste et se laisse guider. S’en suit un parcours sonore et bucolique au
sommet de la colline Saint Barthélémy, entre les oliviers centenaires, le phénix ardent, les murs de galets,
l’allée des cyprés, le gazébo chantant.... La Villa Arson sera le lieu des promesses, des rencontres et de
l’amour courtois.
Durant les sept heures qu’a duré la performance, quinze visiteurs ont pu grimper dans la golfette et
faire un tour de trente minutes dans l’architecture et le jardin de la Villa Arson. Je conduisais et
racontais l’histoire du Chevalier qui faisait parler les cons, fabliau érotique du XIIème siècles.
Les escales et rencontres du chevalier faisaient écho à divers élements du parcours (sculptures de
Bertrand Lavier et Dan Graham, dédale de murs-cailloux, oliviers centenaires...). La dernière étape
du parcours se figeait pour quelques minutes sur la terrasse de la Villa, surplombant Nice. J’offrais
un jus de fruits à mon passager et lui proposait d’écouter au casque un poème érotique que j’énonçais
et qui lui était adressé. Nous repartions ensuite à la base, sur une musique à la harpe...
LE CHEVALIER QUI FAISAIT PARLER LES CONS
Un chevalier et son écuyer entreprennent un voyage à travers la France pour aller
disputer un tournoi qui sera peut être l’occasion de regagner une réputation perdue.
Le chemin est long et ils ont très peu d’argent avec eux.
Ils croisent trois pucelles se baignant nues dans une fontaine, Huet l’écuyer en proÀWHSRXUOHXUGpUREHUOHXUVUREHVEURGpHVGҋRUHWRUQpHVGHSLHUUHVSUpFLHXVHVVH
disant qu’ils pourraient en récupérer quelques pièces pour acheter les armes qui
leur manque.
Le chevalier s’y oppose et ramène les robes aux pucelles. Elles se trouvent être des
fées et pour le remercier lui offrent trois pouvoirs : toujours trouver un toit où passer
la nuit, ne plus jamais être pauvre et pouvoir faire parler le sexe des femmes.
Le chevalier et son écuyer, sceptiques, poursuivent leur route, pensant que les
pucelles se sont bien moquées d’eux. Mais la suite de leurs aventures prouvera le
contraire et le chevalier se fera remarqué non pas pour ses prouesses au combat
mais bien plutôt pour ce don inédit dont il fera usage dans bien des
circonstances...
Performance réalisée lors de l’inauguration de l’exposition Henry Miller à la
Dorothy’s Gallery, 45 min, Paris, France, 2010.
TROPIQUE DE L’OS
17
º
Cette soirée mystika du samedi 11 décembre 2010, marque l’inauguration du deuxième volet de l’exposition, prolongée jusqu’au 9 janvier 2011.
Une séance de spiritisme introduit la venue de Miller : 26 minutes sera le temps que
l’écrivain-artiste passera avec nous.
Ce dialogue abordera les thématiques privilégiées de Miller comme l’amour, l’influence
des femmes, la vie en général et une certaine libération par la peinture. Je lui poserai
des questions et l’écrivain nous fera part de sa vision singulière.
Cette apparition sera célébrée en musique et chanson autour d’un cocktail conçu pour
l’occasion.
Accompagnée d’Arnaud Dezoteux (guitare), Poussy Dramaa et Audrey Gleizes (chant).
«JE SAIS QUE JE JAILLIS DES
FONDATEURS
MYTHOLOGIQUES DE LA RACE»
ALLG : « Bonjour Henry. Comment allez-vous ? »
H.M : « Tout en marchant le long des Champs Élysées, je ne cesse de penser à ma santé
YUDLPHQWPDJQLÀTXH4XDQGMHGLV©VDQWpªMHYHX[GLUHRSWLPLVPHSRXUrWUHVLQFqUH,QFXrablement optimiste. J’ai toujours un pied dans le XIXe siècle. Je retarde un peu, comme tous
les Américains. Carl trouve cet optimisme dégoûtant. « Je n’ai qu’à parler de manger, dit-il, et
te voilà radieux. » C’est un fait. La simple pensée d’un repas- d’un autre repas- me rajeunit. Un
repas ! Cela veut dire quelque chose pour aller de l’avant- quelques bonnes heures de travail,
et peut être une érection. Je ne le nie pas. J’ai de la santé, une bonne santé, solide, animale.
La seule chose qui se dresse entre moi et l’avenir, c’est un repas, un autre repas. »
Performance de vernissage, en collaboration avec Anna Byskov et Jeanne Moynot,
30min, Esplanade du Musée d’art Moderne et du Palais de Tokyo, Paris, France,
2010.
18
º
BIP BIP SLICK
La RENAULT 5 introduit une nouvelle image de la voiture : populaire et sympathique.
Elle est présentée comme une voiture bas de gamme économique. Le slogan présente le produit dans une politique de lanJLTLU[L[KtÄUP[ZVUWVZP[PVUULTLU[WV[LU[PLS!)VUQV\YQL
suis la Renault 5. A la ville et sur la route... on m’appelle aussi
:\WLYJHY 3L SHUNHNL MHJPSP[L SL YHWWYVJOLTLU[ K\ KLZ[PUHtaire et du produit.
En 2010, Anna Byskov fut invitée pour la deuxième fois à proposer une performance durant SLICK
2010, «la foire de découvertes en art contemporain». Elle a décidé d’inviter Jeanne Moynot
et moi - même, s’associant à elle afin que l’on construise un travail de trois performances
collatérales. S’ensuit une série de complications logistiques avec l’équipe de SLICK (manque
significatif de moyens et soutien technique). Nous avons donc dû modifier nos plans, frôlant
la dernière minute.
Les performances de vernissage ont un statut tout particulier du fait de compromettre
généralement l’acte artistique dans la promotion d’un rendez-vous mondain. Voyant que nous
ne pourrions réaliser nos performances dans les conditions désirées, nous nous sommes toutes
trois rassemblées et avons donc opté pour un vernissage parrallèle, indépendant et performatif
aux couleurs de SLICK 10.
La mère de Jeanne Moynot nous a prêté sa Renault 5, nous l’avons customisée à l’effigie
de SLICK 10, et nous l’avons stationnée devant l’esplanande du Palais de Tokyo et du Musée
d’Art Moderne. Nous avons loué un groupe électrogène afin de pouvoir être autonome en approvisionnement d’énergie électrique.
Nous nous étions bardées d’accessoires de fêtes, de provisions apéritives, de costumes, et de
musiques à chanter. Nous avions également créeé un jingle SLICK 10.
La performance a duré trente minutes, nous avons bu de l’alcool, BRUNO, la voix d’ordinateur a
récité des slogans publicitaires Renault 5, nous avons krumpé, allumé des fumigènes, distribué
des chips et des coupes de vin mousseux...
C’était physique, bruyant et chaotique. Nous nous sommes obstinées à faire dégouliner les
couleurs de la foire....
19
Performance, 60min, Cercle des Nageurs, Marseille, France, 2010.
º
GALA TRIANGLE FRANCE 2010
ET BRUNO DIT :
«Fondé à Cergy-Pontoise, dans la région parisienne, ce collectif emprunte sa dénomination au Bad Boy Entertainment, le nom d’un des principaux labels de hip hop américain, et remplace «boys» par «Beuys»,
rendant ainsi hommage à l’artiste allemand Joseph Beuys.»
«Triangle vous invite à participer à notre Gala annuel qui se déroule cette année dans le
cadre prestigieux du Cercle des Nageurs de Marseille. A l’occasion d’un dîner convivial avec
vue sur les îles du Frioul et du Château d’If, vous aurez à nouveau l’occasion d’acquérir une
œuvre excitante produite par les jeunes artistes français et étrangers les plus in du moment,
et ce pour une somme modique, acquisition rendue possible par leur générosité (...)»
1
6
4
2
3
LÉGENDE
Dorothée Dupuis, directrice de TRIANGLE FRANCE, m’a proposée de jouer la maîtresse de cérémonie de tombola, et
d’élaborer pour l’occasion une «présentation performative». Elle m’avait également invitée à donner une oeuvre
à l’association, ce que j’ai fait...
Quarante artistes ont chacun légué une oeuvre à TRIANGLE FRANCE. Il y avait donc quarante tickets de tombola
que tout un chacun pouvait acheter et repartir à coup sûr avec une des oeuvres.
La forme que j’ai mise au point, afin de présenter ces oeuvres et leurs artistes, fut un diaporama PowerPoint.
Il était diffusé sur un écran parmi les invitées et potentielles collectionneurses. Lorsqu’un numéro était
tiré, celui-ci s’affichait sur l’écran, puis une page comportant le nom de l’artiste et la photo de l’oeuvre
apparaissait.
Comme je ne souhaitais pas présenter moi-même la démarche de chaque artiste, j’ai voulu soutirer directement
ces informations à partir du moteur de recherche GOOGLE. Je n’ai choisi que des extraits de textes de critiques
d’art parlant du travail de l’artiste en question, et à partir desquels j’ai recomposé de brèves présentations.
Pour finalement les faire lire à une voix d’ordinateur «BRUNO», devenu mon complice, figure du nivellement de
la critique. Aussi, un certain équilibre de ton s’établissait entre mes élans joyeux et sarcastiques envers
les invitées et les analyses rugueuses et désuettes de Bruno.
5
1. Cercle des nageurs, Marseille.
2. l’équipe des femmes TRIANGLE
France
3. Les serveuses de l’entreprise Ricard
4. Bègles, l’oeuvre que j’ai légué à Triangle France.
5. Erika Turpin, elle est repartie avec mon dessin.
6. Parce qu’elle a choisit mon
dessin, elle a droit à un cadeau
bonus, une photo d’elle et moi
prise avec un appareil photo jetable qu’elle devra aller faire
développer.
Soirée Performance, 60min, résidence Triangle France, Friche Belle de Mai,
Marseille, France, 2009.
BRAVO COCKTAIL
Les trois mois de résidence à Triangle France ont
permis la réalisation d’un décorum, une installation
architecturale. Le Temple en est le modèle, c’est à
dire un espace délimité accueillant cérémonies et processions. Cette installation se
fera au Petit Théâtre de la Friche Belle de
Mai. Le choix de cet espace permettra des glissements entre les normes
spatiales d’un théâtre,
les débordements des performeurs et les déplacements des spectateurs
Sont-ils les spectateurs
d’une pièce de théâtre,
d’une performance, d’un
vernissage ?
20
º
À l’entrée, ils seront renommés (un prénom écrit sur le dos de la main). Considérés ainsi comme mes invités, ils s’engagent à pénétrer dans un espace normé.
La soirée va se construire autour d’une
rencontre entre plusieurs performeurs
choisis. Chacun ayant une pratique mise
en scène lors de la soirée.
Un «trio mystère» de musiciens réunis
pour l’occasion composé d’une violoniste, d’un batteur et d’une pianiste, un
aquarelliste, un photographe, un ingénieur son/lumière, un flair bartender,
un preneur de son ainsi qu’une hotesse
d’accueil sont les protagonistes. Chacun suivra tout du long de la soirée une
ligne de conduite et d’actions précises.
Le son et la lumière dicteront la structure de la soirée et ses mutations.
21
Site internet du projet BRAVOCOCKTAIL, 2010.
www.bravococktail.com
º
Site référent du projet BRAVO COCKTAIL permettant à l’internaute de
retracer l’élaboration du projet de la genèse à sa présentation finale.
Ce site présente des photos d’atelier, des documents de recherches,
des correspondances email, des dessins préparatoires, des enregistrements sonores, des compositions musicales, des vidéos YOUTUBE.
&UpDWLRQHWFRQFHSWLRQGXGpFRUÁRWWDQWSRXUODYLGpRBiarritz de
Bertrand Dezoteux, Bayonne, France, 2009.
BIARRITZ
La plateforme fut conçue à l’image d’un
radeau, d’un morceau de glace à la dérive.
Elle devait être le véhicule permettant à
deux êtres amphibiens de s’infiltrer «discrètement» sur le territoire Basque. La
silhouette au loin peut paraître agressive. En flirtant avec le rivage, le volume
s’affine et révèle les écailles qui pigmentent une à une sa surface. Ce camaieu
séduit les baigneurs qui décident de s’approcher pour mieux découvrir l’engin aquatique que pilotent les deux céatures...
225
º
«J’ai réalisé tout-à-coup qu’à la base, nous venons des océans (de par notre ancêtre l’Ichthyostega). “Sommes-nous toujours capables d’y faire quelque chose ?” me demandai-je. À l’instar
GX ÀOP :DWHUZRUOG MҋDL GpFLGp DORUV GҋRUJDQLser un tournage sur l’Atlantique, au milieu des
EDLJQHXUVDÀQGҋ\PHWWUHHQVFqQHOҋDUULYpHGH
deux individus venus d’une lointaine civilisation
DPSKLELHQQH -ҋHQ DL SURÀWp SRXU ÀOPHU FH TXH
l’on peut voir seulement à la plage : des corps
dévêtus, de tous les âges.»
Bertrand Dezoteux
5
Performance réalisée dans le cadre du festival de performances ZOOM!,
30 min, Hildesheim Allemagne, 2008.
23
º
ST JAKOBI CHURCH
autel
Devient piste de
danse.
vitraux
Projettent des
faisceaux de
OXPLqUHFRORUpH
saladiers en
verre
spectateurs :
6 hommes/ 6 femmes
,OVLQWqJUHQWGLUHFWHPHQW
l’installation.
balcon
Le reste des
spectateurs
sont placés ici,
point de vue
en hauteur,
surplombent
l’action.
L’action se déroule au sein d’une église protestante. Les liens se tissent facilement entre rituel religieux et performance. Je rejoue le rôle
d’une prêtresse et invente un nouveau rituel. Musique techno avec hifi
défaillante, je danse tentant de suivre le rythme, en vain. L’handicap
grandit avec la fatigue dûe au poids des briques scotchées autour des
mains et des pieds. La machine à fumée crache par à coups jusqu’à remplir
l’église d’un brouillard épais. Je m’acharne à détruire les saladiers incassables sur le parquet. Ils me libèrent des briques qui cèdent en premier. Les éclats sont dispersés, je les ramène au centre du triangle.
Collectif d’artistes, intervention dans la galerie Interface à Dijon, 2009.
Fanny Chassot(PW), Paul Gulibert(TRE), Anne Lise Le Gac(LN), Lidwine Prolonge(LD),
Félix Ramon(MP), Francisco Ruiz de Infante(BP), Paul Souviron(U33’).
24
º
BLUESKY
«ADAPTER L’ARME»
20 croupiers, 8 directeurs techniques, 7
artistes et 20 archivistes initient ici un
jeu multipistes dans lequel seront présentés, dans les 70 m2 d’Interface, 15 expositions avec 105 oeuvres à voir et entendre
dans les 480 minutes qui séparent 16h de
24h.
Pour connaître les règles du jeu, taper...
KWWSLQWHUIDFHDUWIUHHIUVSLSSKS"DUWLFOH
BlueSky
la salle des spectres
Collaboration avec Fanny Chassot (PW)
intervention streaming depuis un atelier du 104 à Paris et diffusé en direct durant le
vernissage de l’exposition BLUESKY // EL FACTOR SUERTE à ARTIUM,
Musée d’Art Contemporain de Vitoria, Espagne, 2010.
25
QUESTIONNAIRE BLUE BAYOU
º
BLUESKY / BLUE BAYOU
1) Faites votre choix entre ces trois cartes :
6 de carreau
GHWUqÁH
6 de pique
6HORQYRXVODFKDQFHFҋHVWFRPPH
une truite frétillante : on la capture avec de la patience
un guépard en cage : sauvage mais pouvant être dompté
le monstre du Loch Ness : on l’imagine sans pouvoir le voir
'DQVOҋHDXYRXVYRXVVHQWH]
RSSUHVVpH
PDvWUHVVHGHYRWUHFRUSV
malléable comme une algue
4) Vous êtes :
XQHÀOOH
un garçon
je ne veux pas décider
5) Il vous arrive qu’un même animal apparaisse dans plusieurs de vos rêves
je ne m’en souviens pas
fréquemment
jamais
6) Sous quelle forme envisagez-vous l’opportunisme :
triangle
losange
carré
7) Selon vous, le BLEU serait :
synonyme de sérennité
synonyme d’immatérialité
synonyme d’espace mental
Depuis juin 2009, le collectif BlueSky regroupe six artistes et non plus sept comme auparavant. Nous poursuivons les expérimentations et contaminations du BLEU BSoD (Blue Screen of Death) :
voir KWWSIUZLNLSHGLDRUJZLNL&FUDQBEOHXBGHBODBPRUW et KWWSZZZEOXHVN\V\VWHPRUJ
BLUE BAYOU s’intègre dans le projet d’exposition BLUESKY // LE FACTEUR CHANCE regroupant les oeuvres des six
membres du groupe. Nous avions axé notre travail autour des jeux de hasard et de leurs mécanismes.
BLUE BAYOU ne fait pas exactement appel au hasard mais à la supercherie des systèmes de tests et voyance en
direct.
Un dispositif vidéo-performatif participatif proche du principe télévisuel : deux écrans projetés dans l’espace d’exposition :
- écran 1 : Anne Lise LE GAC, Madame BLUE BAYOU.
- écran 2 : FAnny Chassot, la truquiste de plateau virtuel.
Nous avons invité une spectateurtrice à participer à un questionnaire « psychologique» à choix multiples
afin de déterminer et évaluer son « facteur chance ».
9RWUHWpOpSKRQHSRUWDEOHVRQQH$UULYH]YRXVjGHYLQHUTXLYRXVDSSHOOHDYDQWGH
décrocher :
souvent
parfois
jamais
En fonction des réponses données, des
&RXUUH]YRXVYLWH
oui plutôt
pas vite mais avec de l’endurance
QRQMHQHVXLVSDVXQHFRXUHXUVH
10) Choisissez entre avoir :
des plumes
des poils
des écailles
objets, sons et vidéos manipulés par Fanny
Chassot apparaissaient alors à l’image. Les
deux actions performatives étaient diffusées simultanément sur deux écrans dans le
musée en Espagne et un « profil visuel » se
dessinait à l’écran.
Le participant trouvait, grâce à cette composition aléatoire, de nombreuses informations pratiques et partiales sur les conséquences et l’impact de ce « facteur » dans
un futur proche et/ou lointain.
26
Vidéo, 9min21, Boston, USA, 2007.
ANDREW’S (my roomate)
º
Un jeune homme termine la lecture d’un livre. La caméra le bloque, l’espace est surchargé. Ce même espace
devient le terrain de jeu dans lequel Andrew tente de
prendre possession des objets qui l’entourent. Il est
certain qu’un langage singulier préexiste à cette “démonstration”, les liens entre lui et les objets s’établissent selon ses propres codes devant lesquels je suis
étrangère.
Le monologue, frôlant le théâtral, se définit comme le
mode de traduction exclusive de ce qu’il touche, voit
et interprète .
Il semble que lui seul se comprend, que chaque chose se
définit autrement que par sa
simple fonctionnalité.
Au-delà de sa matérialité,
l’objet est révélé et renommé.
L’espace se construit comme un
tissage complexe mettant en
résonnance ses composants.
Il finit par se déshabiller et
m’interroge sur ce que j’en
pense.
27
Performance, 45 min, Chez Monsieur Victor, Besançon, France 2008.
º
IF YOU DON’T UNDERSTAND YOU CAN SCREAM
Je suis arrivée à Besançon avec quelques jours
d’avance. J’ai silloné la ville. Le sous-sol du
restaurant faisait écho à une nouvelle grotte
dans laquelle j’allais pouvoir m’installer et
m’enfermer pour un temps.
J’ai visité le zoo de la citadelle Vauban, la
grotte de l’Ermite. Une tête virtuelle parlait pour moi, faisait part des impressions,
interrogeait le public sur la raison de leur
présence. Un diaporama de photos s’est lancé, retrançant un parcours antérieur effectué
grâce à Google. Progressivement, j’ai recouvert ma peau de peinture, je suis allée piquer
dans les assiettes des spectateurs. Des tigres
en cage déchiquetaient des lambeaux de chair.
Une piste musicale
s’est lancée, électronique et redondante, la tête est
réapparue. J’ai dévissé la structure
et bloqué l’accés
de la sortie.
Installation, performance, galerie des projets, École Supérieure des Arts Décoratifs,
Strasbourg, France, 2008.
OCCUPATION +3J
28
º
JOUR 2
LE TRIANGLE COMME BASE
JOUR 1
L’ASPECT INSTABLE DE LA COURSE
JOUR 3
J’AIME LE CHAUD
J’ai eu la possibilité d’occuper durant trois
jours la Galerie des étudiants de l’école. Le
projet consistait à définir et éprouver le lieu
de telle sorte qu’il soit à la fois lieu de vie,
de travail et de « représentation». La galerie est restée ouverte
et un rendez-vous était donné chaque soir. S’installer comme pour y
habiter puis remoduler l’espace pour changer les repères.
29
BIOBIO
º
Je suis née en 1985 et j’ai grandi à Bègles en Gironde (France). Je fais des
performances depuis 2006 // passe cinq années d’études à l’école des arts
décoratifs de Strasbourg. Me suis installée à Paris entre 2008 et 2011 pour
continuer le travail. Durant cette période, j’ai façonné mes propositions en
fonction des contextes de travail qui m’étaient proposés : résidence à Triangle France à Marseille, la foire d’art contemporain SLICK à Paris, la clôture
des expositions de Bernard Heidsieck et l’Encyclopédie de la parole à la Villa
Arson à Nice.
En octobre 2011, j’ai intégré la formation ESSAIS au Centre National de Danse
Contemporaine d’Angers, sous la direction d’Emmanuelle Huynh, et j’ai KIFFÉ
deux années d’expérimentations aux côtés d’artistes-chercheurs en danse/performance. Décide d’écrire, de copier, de trouver des gestes pour les répéter
infiniment, m’entraîner. Je suis allée travailler durant l’été 2012 au Canada
au sein d’un groupe de femmes bâtisseuses de maisons en matériaux naturels.
Durant les deux années passées au CNDC, j’ai écrit un mémoire sur l’hypothèse
d’une «performance vernaculaire». La collaboration avec le musicien et beatboxeur Aymeric Hainaux s’inscrit pleinement dans ces expériences.
Aujourd’hui, ça continue toujours. Je poursuis l’écriture de performances
SOLO ainsi que pusieurs collaborations avec Élie Ortis, couturier et clubber
// Pauline Le Boulba, doctorante au sein du département DANSE de l’université
Paris 8 // avec trois de mes anciens collègues du CNDC (Katerina S.Andreou,
Volmir Cordeiro et Anna Gaïotti) lors d’une résidence à la Fondation Lafayette
à Paris, sur une invitation d’Emmanuelle Huynh et François Quintin.
Depuis l’été 2013, Claudia Triozzi m’a proposée de partager la scène de sa
dernière création : Boomerang - Le retour à soi. Au printemps 2014, CHAOS REDUCTION fut montrée à l’école de danse DOCH de Stockholm, en Suède.
D’ici la fin 2014, le projet BÂTARDS.1 verra le jour (enfin je l’espère très
fort) et LE CAP (travail de longue haleine mené avec Pauline Le Boulba) fera
une apparition dans le cycle d’Écrits d’Artistes au Centre Chorégraphique de
Montpellier.
29
CURRICULUM VITAE
º
ANNE LISE LE GAC
Née en 1985 à Talence.
13 RUE HENRI TASSO
13002 MARSEILLE // FRANCE
0033+6.26.03.42.32
[email protected]
www.al-lg.com /// actiontraditioncouvercle.tumblr.com
ÉTUDES
2011/2013 >> Formation ESSAIS au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers (sous la direction
d’Emmanuelle Huynh), et obtention du MASTER Danse, Création et Performance à l’université Paris 8,
France.
2007/2008 >> obtention du DNSEP, Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, France.
2006/2007 >> Programme d’échange, School of the Museum of Fine Arts, Boston, USA.
Juin 2006 >> obtention du DNAP (Diplôme National d’Arts Plastiques), Ecole Supérieure des Arts Décoratifs, Strasbourg, France.
2003 >> baccalauréat STI Arts Appliqués, Lycée François Magendie, Bordeaux, France.
PERFORMANCES // EXPOSITIONS // RÉSIDENCES
à venir >>
- Boomerang - Le retour à soi, de Claudia Triozzi, présenté au Théâtre de Gennevilliers, dans le cadre
du Festival d’Automne, France.
2014 >>
- FATIGUE-MOI, piste sonore intégrée à l’exposition From 199C to 199D de Liam Gillick, Le Magasin,
Grenoble, France.
- Boomerang - Le retour à soi, interprète dans la pièce de Claudia Triozzi, Abrons Theater, New York,
USA.
- CHAOS REDUCTION, performance, DOCH university of Dance and Circus, Stockholm, Suède.
- LE CAP, recherche et performance en collaboration avec Pauline Le Boulba, Université PARIS 8, département DANSE, France.
- LAFYETTE EMANTICIPATION, résidence d’une semaine à la Fondation Lafayette en collaboration avec
Volmir Cordeiro, Katerina S.Andreou, Anna Gaïotti et Richard John Jones sur une invitation d’Emmanuelle Huynh, Paris, France.
- ALGA, performance duet avec Aymeric Hainaux, Nocturne #2, sur une invitation d’eRikm, Friche Belle
de Mai, Marseille, France.
- Résidence pour Cycle de 4 performances DINAR DIJOUS à l’espace NYAMNYAM, MASSA BRUTAL #1,2,3,4, sur
une invitation d’Ariadna Rodriguez et Inaki Alvarez, Barcelona, Espagne.
2013 >>
- ALGA, performance duet avec Aymeric Hainaux, Galerie A, Denée, France.
- Boomerang - Le retour à soi, interprète dans la pièce de Claudia Triozzi, Espace Pasolini, Valenciennes, France
- Les YOUTUBE DANCES / Tests et Notations, résidence d’une semaine suivie d’une exposition dans le
cadre du projet L’Atelier des Testeurs porté par les deux artistes Bertrand et Arnaud Dezoteux, au
sein de la Chalet Society, Paris, France.
- ALGA, performance en duet Aymeric Hainaux, présentée au Palais de Tokyo à Paris dans le cadre de
l’École Ouverte #3 des étudiants du master ESSAIS, ainsi qu’au Festival IN VIVO, Mixart Myrys à Toulouse, 25 min.
- CHAOS REDUCTION, performance, SCHOOLS (Festival International des écoles de danse), Montpellier,
35 min, France.
- Château - Camping, Camping-Performance d’une durée de 7 jours au Château d’Angers, France.
- TONIFICATION TRONC, performance réalisée lors de la clôture de l’exposition Corrélation, dans l’espace dédié aux oeuvres de Raphaël Zarka, Musée des Beaux Arts d’Angers, 30min, France.
2012 >>
- Festival Critique, participation au groupe de travail questionnant les dispositions de la critique
en danse. Commentaires suivis sur la pièce Manège de Katerina S. Andreou et dialogue public avc Pauline Le Boulba, doctorante au département DANSE de l’université Paris 8, sur la pièce SHAKE ME UP.
- CHAOS REDUCTION, performance, studio des Abattoirs du CNDC à Angers, 45 min, France.
- Le baptème, soirée-performance en collaboration avec un groupe de jeunes Freestylers à la Patinoire
d’Angers, 1h30min, France.
- SHAKE ME UP #2 / Après Barcelona, performance réalisée au studio des Abattoirs du CNDC à Angers,
puis à l’université Paris 8 et au 6B à Saint Denis, France.
2011 >>
- SHAKE ME UP #1 / La papallona al front, performance à la galerie Fidel Balaguer, Barcelona, Espagne.
- K2 LA GRIMPE, performance réalisée en collaboration avec Fanny Chassot, Audrey Gleizes et Elsa Macaret pour l’inauguration de l’exposition MASSIF(S) à l’École des Beaux Arts de Rouen, France. - Voyage
en Fin’ Amor, performance lors de l’évènement SITÔT DIT, clôture des expositions Bernard Heidsieck et
l’Encyclopédie de la parole, Villa Arson, Nice, France.
- Exposition collective avec Anna Byskov et Jeanne Moynot dans la galerie d’exposition du collège
Port Lympia à Nice, France.
2010 >>
-Tropique de l’os, performance à la DOROTHY’S GALLERY autour de l’exposition des oeuvres picturales
d’Henry Miller, Paris, France.
- BLUE BAYOU, en collaboration avec Fanny Chassot (PW), intervention streaming depuis un atelier du
104 à Paris et diffusé en direct durant le vernissage de l’exposition BLUESKY // EL FACTOR SUERTE à
ARTIUM, Musée d’Art Contemporain de Vitoria, Espagne, 2010.
-Performance Art Salon, soirée performance en collaboration avec Ariadna Rodriguez Cima (ESP), Adina
Bier (USA), Christine Schelhas (ALL), Scarlett Lassoff (UK), Alex Goodman (UK) et Sebastien Haw-Walker
(UK), La Fundicio, Barcelona, Espagne.
- BIP BIP SLICK, performance en collaboration avec Jeanne Moynot et Anna Byskov, Esplanade du Musée
d’Art Mo- derne et du Palais de Tokyo, Paris, France.
- Peformance lors du GALA de TRIANGLE FRANCE, Cercle des Nageurs de Marseille, France. - Création du
site internet www.bravococktail.com
2009 >>
- BravoCocktail, soirée performance au Petit Théâtre de la Friche Belle de Mai, Marseille, France.
- Création et conception des décors pour la vidéo « Biarritz « de l’artiste Bertrand Dezoteux, Bayonne, France.
29
º
2009 >> suite
- Andrew’s, Vidéo projetée à GASP Gallery, Boston, USA.
- Mai-Juillet : Résidence d’artiste au sein de Triangle France, Friche Belle de Mai, Marseille,
France.
- METS, intervention du collectif BLUESKY, Galerie Interface, Dijon. - Collectif BLUESKY (comprend
sept membres), en résidence au sein de l’association Autour de la Terre, coordinateur Francisco Ruiz
de Infante, Auberive, France.
2008 >>
- If you don’t understand you can scream, performance, restaurant chez Monsieur Victor, Besançon,
France.
- ZOOM ! Festival International de performance, Eglise St Jakobi, Hildesheim, Allemagne.
- IPAH ( International Performance Association Hildesheim), workshop performance avec l’artiste Arti
Grabowski, Performances individuelles et collectives, Schloss Bröllin - International Art research
location, Allemagne.
- Exposition des diplômes 08, installation, Ecole Supérieure des arts décoratifs de Strasbourg,
France.
- Les Yeux La Nuit, La nuit de la vidéo, MJC Lillebonne, Nancy, France.
- Babylone Express/Crocodile Apode, soirée exposition performances, installations, vidéo projections,
La Chaufferie, Strasbourg, France.
- Dans la lune, à côté de la plaque, exposition collective, Centre de créations pour l’enfance, Tinqueux, France.
- Occupation de la Galerie des projets, performance, installation, vidéo sur trois jours, Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, France.
2007 >>
- Retours d’échanges, Galerie des projets, Performance, Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, France.
- IPAH (International Performance Association Hildesheim) workshop performance avec l’artiste Allastair MacLennan, Performances individuelles et collectives, Raw Temple, Berlin, Allemagne.
-Lock Day , School of the Museum of Fine Arts, Collaboration performance, Boston, USA.
EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
2013/2015 >>
- Interprète dans Boomerang - Le retour à soi de Claudia Triozzi.
2011/2013 >>
- Été 2012 : apprentissage des techniques de construction d’habitats en matériaux naturels au sein du
collectif MUDGIRLS, Îles du Golfe en Colombie Britannique, Canada.
- Workshops dans le cadre de la formation ESSAIS au CNDC d’Angers = Claudia Triozzi, Min Tanaka, Jennifer Lacey, Catherine Contour, Emmanuelle Huynh, DD. Dorvilliers, Miguel Gutierrez, Christian Rizzo,
Akira Kasai. 2010
- Workshop avec l’artiste Bartolome Ferrando durant le IPAH Summer Camp, à Schloss Brollin International art research location, Fahrenwalde, Allemagne.
- Artiste Intervenante lors d’ateliers d’Arts Plastiques (jeune public) au sein de l’association Art
Exprim 18, et l’association MOM’ Rue Ganne, Paris, France.
2009/2010 >>
- Conception du site internet de l’artiste Francisco Ruiz de Infante.
2008
- Workshop avec l’artiste Miguel Gutierrez, Ménagerie de Verre, Paris, France.
- Workshop avec l’artiste Arti Grabowski durant le IPAH Summer Camp, à Schloss Brollin International
art research location, Fahrenwalde, Allemagne.
- Stage Galerie AIR DE PARIS, Paris. =>Assistante du régisseur, montage et démontage d’exposition,
archivage articles de presse.
2007 >>
- Workshop avec l’artiste Alastair MacLennan, durant le IPAH Summer Camp, Raw Temple, Berlin, Allemagne.
- Workshop avec l’artiste Ann Liv Young, durant le festival de Movement Research, New York, USA. Stage Movement Research, centre de création de danse contemporaine, New York, USA.
=>Focus : administration. Chargée de la documentation vidéo durant le Movement Research Festival.
- Stage au sein de l’organisation Danspace Project, New York, USA.
=>Assistante de l’Associé Marketing, et aide à la préparation des artistes et chorégraphes pour leur
performance.