La Liberté guidant le peuple

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Arts de l’espace
Arts du son
Niveau :
6ème
Arts du
langage
Arts du
spectacle vivant
5ème
4ème
Arts, créations,
cultures
Arts, mythes et
religions
Arts du
quotidien
Arts du visuel
Arts, espace,
temps
Arts, techniques,
expressions
Arts, états et
pouvoir
Arts, rupture,
continuité
3ème
Eugène DELACROIX, La Liberté guidant le peuple, 1830
Il s’agit d’un tableau allégorique peint par Eugène Delacroix
en 1830. Le matériau utilisé est l’huile sur toile et ses
dimensions sont : 260cm x 325cm. Il se situe à présent au
Louvre-Lens.
Biographie de l’auteur
- Eugène Delacroix : 1798-1863. Il vient d’une famille bourgeoise de
4 enfants, son père a été ministre des Affaires Etrangères puis
Préfet. Il reçoit une bonne instruction. En 1815, il commence à
peindre et entre aux Beaux-Arts en 1816. Il privilégie d’abord la
copie des grands maîtres puis il se libère de ce travail en
découvrant l’aquarelle en Angleterre.
1819-1821 : il décore des salles à manger dans des hôtels
particuliers et réalise ses premiers tableaux.
1822-1824 : Il révèle enfin son talent. Il présente au Salon Officiel
La Barque de Dante ou Dante et Virgile aux Enfers. Ce tableau
marque par l’originalité du choix du sujet (un sujet littéraire et non
plus religieux) et par son grand format (189x242cm).
Très influencé par Géricault (Le Radeau de la méduse), Delacroix privilégie les forts contrastes d’ombres et de lumières pour donner du relief
et du volume aux modèles.
1825-1831 : il fréquente Victor Hugo et son groupe et intègre le groupe littéraire et artistique du Romantisme. En 1930, il devient également
critique d’art.
- Ensuite, il voyagera beaucoup en Afrique du Nord et sa peinture sera marquée par ce qu’il y verra (harem, paysages…).
- Romantisme : sous la Restauration, ce sont des peintres qui ont remis en cause le modèle néo-classique au profit de la redécouverte des
maîtres anciens comme Michel-Ange et Rubens. Delacroix a su dépasser sa formation classique pour renouveler la peinture.
- En 1830, Charles X limite les libertés. Paris se révolte alors durant trois jours, les 27, 28 et 29 juillet 1830, journées appelées les « Trois
Glorieuses ». Des barricades sont dressées dans les rues, près de la cathédrale Notre-Dame. Après trois jours d’insurrection très violents,
Charles X abdique et s’enfuit en Angleterre. Louis-Philippe devient le nouveau roi de France.
La Liberté guidant le peuple de 1830 a été présenté au Salon Officiel pour attirer les bonnes grâces de Louis-Philippe. Mais il n’a été
exposé que quelques mois au Musée Royal (le Palais du Luxembourg) pour éviter d’encourager de nouvelles émeutes. L’accueil est
modéré, certains critiques le trouvent trop réaliste (nudité de la femme…).
Description et Analyse de l’œuvre
II/ La description

1er plan : les insurgés morts ; 2e plan : la Liberté et la gamin ; 3e plan : les insurgés armés et l’arrière plan : Notre-Dame et la fumée

Les lignes dominantes au 1er plan du tableau sont horizontales. Elles représentent la position des corps morts.

Les lignes dominantes au 2nd plan du tableau sont verticales et obliques, elles forment un triangle, pour exprimer l’énergie et la volonté

Les personnages mis en valeur sont la Liberté et le garçon. Ils se détachent de la partie supérieure du tableau car ils sont mis en
des canons.
de combattre.
lumière par rapport au 1er plan du tableau beaucoup plus sombre.

Les oppositions de couleurs, bleu, blanc et rouge, sur fond sombre mettent en valeur les couleurs de la République.

Titre du tableau : le nom « Liberté » prend une majuscule car il s’agit ici d’un nom propre. La jeune femme se distingue des autres
personnages par sa taille, par l’énergie qu’elle dégage, par sa position centrale sur le tableau. Elle a le regard tourné vers les insurgés
pour s’assurer qu’elle guide bien le peuple. Elle représente « Marianne », le symbole de la République française. Elle est une allégorie
car elle est la représentation concrète (une personne) d’une idée abstraite (la liberté).

Le gamin de Paris : Victor Hugo dans Les Misérables s’est inspiré de ce jeune garçon qui brandit un revolver pour la figure de Gavroche
l’Antiquité
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IXème
la fin
Le XVIIIème
et
Le XXème siècle et notre
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IXème siècle
du XVIIème siècle
XIXème siècle
époque
Du IXème siècle à la fin
Le XVIIIème et
Le XXème siècle et notre
III/ InterprétationsDe: l’Antiquité au
IXème
siècle
du
XVIIème
siècle
XIXème
siècle
époque
Ce tableau présente la liberté comme une valeur à conquérir par les armes, d’où la violence de la scène.
Il glorifie le peuple citoyen. Ce tableau est historique et politique car il valorise le dernier sursaut de l’Ancien Régime. Delacroix prend
clairement parti pour le peuple qui se soulève et qui défend sa liberté. Delacroix a dit au sujet de son tableau : « Si je n’ai pas vaincu pour
la patrie, au moins peindrai-je pour elle. »
De l’Antiquité au
IXème siècle
Du IXème siècle à la fin
du XVIIème siècle
Le XVIIIème et
XIXème siècle
Le XXème siècle et notre
époque
Dans les premiers jours de juin 1932, les républicains tentent de renverser le régime du roi LouisPhilippe. Un grand mouvement révolutionnaire agite le peuple de Paris. Quelques centaines d'hommes
accumulent des pavés et toutes sortes d'objets pour barrer les rues. Gavroche les rejoint sur la barricade de
la rue Plumet.
Gavroche, complètement envolé et radieux, s'était chargé de la mise en train. Il allait, venait,
descendait, remontait, bruissait, étincelait. Il semblait être là pour l'encouragement de tous. Avait-il un
aiguillon? Oui, certes, sa misère; avait-il des ailes? Oui, certes, sa joie. Gavroche était un tourbillonnement.
On le voyait sans cesse, on l'entendait toujours. Il remplissait l'air, "tant partout à la fois. C'était une espèce
d'ubiquité presque irritante; pas d'arrêt possible avec lui. L'énorme barricade le sentait sur sa croupe. Il
gênait les flâneurs, il excitait les paresseux, il ranimait les fatigués, il impatientait les pensifs, mettait les
uns en gaieté, les autres en haleine, les autres en colère, tous en mouvement, piquait un étudiant, mordait
un ouvrier, se posait, s'arrêtait, repartait, volait au-dessus du tumulte et de l'effort, sautait de ceux-ci à
ceux-là, murmurait, bourdonnait, et harcelait tout l'attelage, mouche de l'immense coche révolutionnaire.
Le mouvement perpétuel était dans ses petits bras et la clameur perpétuelle dans ses petits poumons.
- Hardy! encore des pavés, encore des tonneaux! encore des machins! Où y en a-t-il? Une hottée de plâtres
pour me boucher ce trou-là. C'est tout petit, votre barricade. Il faut que ça monte. Mettez-y tout, flanquezy tout, fichez-y tout. Cassez la maison. Une barricade, c'est le thé de la mère Gibou. Tenez, voilà une porte
vitrée.
Ceci fit exclamer les travailleurs.
- Une porte vitrée! Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse d'une porte vitrée, tubercule?
- Hercules vous-mêmes! riposta Gavroche. Une porte vitrée dans une barricade, c'est excellent. Ca
n'empêche pas de l'attaquer, mais ça gêne pour la prendre. Vous n'avez donc jamais chipé des pommes
par dessus un mur où il y avait des culs de bouteilles? Une porte vitrée, ça coupe les cors aux pieds de la
garde nationale quand elle veut monter sur la barricade. Pardi! le verre est traître. Ah çà, vous n'avez pas
une imagination effrénée, mes camarades. Du reste, il était furieux de son pistolet sans chien (1). Il allait de
l'un à l'autre, réclamant: -Un fusil! je veux un fusil! Pourquoi ne me donne-t-on pas un fusil?
- Un fusil à toi! dit Combeferre.
- Tiens, répliqua Gavroche, pourquoi pas? J'en ai bien eu un en 1830 quand on s'est disputé avec Charles X.
Enjolras haussa les épaules.
- Quand il y en aura pour les hommes, on en donnera aux enfants.
V. Hugo , Les Misérables, IV, 12, 4.
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(1). Pistolet auquel il manque le "chien", pièce mécanique indispensable à son fonctionnement.
Texte annexe : GAVROCHE dans Les Misérables
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Gavroche est qualifié par les adjectifs « envolé » et « radieux ». On a l’impression qu’il vole : « avait-il des ailes ? », « un
tourbillonnement », « volait au-dessus du tumulte et de l’effort »….
Les accumulations lignes 2 et 7, les verbes de mouvement et l’emploi de l’imparfait montrent qu’il bouge beaucoup et que ces
gestes sont répétés. Le caractère vif, passionné et enthousiaste est ainsi mis en relief.
Dans ces paroles également, Gavroche apparaît fougueux : les phrases sont exclamatives ou interrogatives, saccadées et le
niveau de langue est familier « flanquez-y tout, fichez-y tout ». Gavroche appartient au peuple.
Pourtant, la répétition de « dans ses petits bras » et « dans ses petits poumons » souligne la fragilité de Gavroche et son
jeune âge.
Tout comme dans le tableau de Delacroix, Gavroche représente le gamin des rues livré à lui-même, vif, passionné et affronté.
Site à consulter :
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