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L’épopée des rois thraces
Communiqué de presse
Exposition
16 Avril - 20 juillet 2015
Espace Richelieu
Tête de Seuthès III. Golyama Kosmatka. Musée
archéologique de Sofia © Institut national d’archéologie
et musée - ABS / Ivo Hadjimishev.
En partenariat avec le Ministère de la Culture de la République de Bulgarie et l’Institut français de Bulgarie.
L’exposition bénéficie du mécénat principal de
Informations pratiques
Lieu
Espace Richelieu, aile Richelieu
Horaires
Tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 17h30,
les mercredi et vendredi jusqu’à 21h30.
Tarifs
Accès avec le billet d’entrée au musée : 12 €.
Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins
de 26 ans résidents de l’U.E., les enseignants
titulaires du pass education, les demandeurs
d’emploi, les adhérents des cartes Louvre
familles, Louvre jeunes, Louvre professionnels
et Amis du Louvre, ainsi que le premier
dimanche des mois de septembre à mars.
Renseignements : 01 40 20 53
17www.louvre.fr
Découvertes archéologiques
en Bulgarie
Patrie d’Orphée ou de nombreux rois légendaires cités par
Homère, la Thrace, région encore méconnue, révèle peu à peu ses
splendeurs grâce à de récentes découvertes archéologiques.
Aux frontières du monde grec et de l’empire perse, émerge en
Thrace, durant la période classique, une nouvelle puissance
régionale, le royaume odryse. Les nombreuses tombes
d’aristocrates ou de rois, mises au jour ces dernières décennies,
rendent compte, avec leur mobilier en céramique, en bronze ou
en or, de la richesse de la Thrace. Entre la mer Noire et la mer
Egée, cette région se nourrit des échanges nombreux qu'elle
entretient avec toutes les civilisations qui l’entourent. À travers
les collections des musées bulgares, cette exposition se propose de
découvrir la réalité et la complexité de ce royaume.
Désireuse d’offrir une lecture historique de la Thrace du Ve au IIIe
siècle av. J.-C., l’exposition choisit comme prisme l’émergence et
l’affirmation d’un centre de pouvoir majeur : celui des Odryses. Dans
une région marquée par la pluralité des pôles politiques et sociaux,
cette dynastie développe une identité propre.
Deux phases distinctes dans la construction identitaire de
l’aristocratie se dégagent, entre le retrait des forces perses de Thrace
égéenne en 479 av. J.-C. et les invasions celtes (vers 279 av. J.-C).
Pendant la période classique, la maison odryse constitue un acteur
régional majeur dans le jeu d’alliances qui se nouent entre
Macédoniens et Athéniens autour des colonies nord-égéennes. À
l’époque hellénistique, les Odryses doivent affronter d’autres modes
de pouvoir : celles du royaume de Macédoine, ainsi que toutes celles
qu’ils vont rencontrer dans les expéditions qu’ils mènent aux côtés
d’Alexandre en Orient.
La réalité du monde odryse est abordée dans le contexte global et
contemporain du monde antique, au contact des autres entités
régionales : Gètes, Triballes, tribus thraces autonomes, cités
grecques. Loin de diluer l’identité thrace les récentes découvertes
archéologiques démontrent au contraire comment un centre de
pouvoir emprunte un ensemble hétéroclite d’éléments de prestige
issus d’horizons géographiques divers – Asie mineure achéménide,
cités grecques, royaume macédonien – qu’il reformule au service
d’un discours qui lui est propre et par lequel il acquiert sa pleine
identité.
Commissariat de l’exposition :
Commissaire général : Jean-Luc Martinez, président-directeur du
musée du Louvre.
Commissaires scientifiques français : Alexandre Baralis, département
des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre ;
Néguine Mathieux, direction Recherche et collections, service de
l’histoire du Louvre, musée du Louvre.
Commissaires scientifiques bulgares : Totko Stoyanov, Université
Saint-Clément d'Ohrid, Sofia et Miléna Tonkova, Institut National
d’Archéologie et musée, Sofia.
Musée du Louvre - Direction des Relations extérieures
Anne-Laure Béatrix, directrice
Adel Ziane, sous-directeur de la communication
Sophie Grange, chef du service de presse
Contact presse
Coralie James
[email protected]
Tél. : 01.40.20.54.44
La Thrace dans l’imaginaire antique et moderne
Coupe, Le meurtre du fils de Térée. 490- 480 av. J.-C. Département des antiquités grecques, étrusques et romaines, musée
du Louvre © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) /
Hervé Lewandowski.
Plusieurs figures mythologiques familières de notre imaginaire
sont associées à la Thrace antique. La première section,
consacrée à la « Thrace légendaire », permet une réappropriation
de ces repères culturels inconscients. Si la figure d’Orphée, très
accessible, ouvre logiquement l’exposition, d’autres œuvres
renvoient à des portraits de rois dont certains appartiennent à
l’épopée homérique (Rhésos, Térée, Diomède, Phinéas,
Lycurgue…). Produits d’un univers mythologique grec au sein
duquel la Thrace a longtemps offert un horizon géographique et
imaginaire, les œuvres picturales classiques et modernes
côtoient des manuscrits médiévaux afin d’illustrer la
transmission et la transformation de ces différents mythes. Grâce
à un écho permanent entre supports antiques – (vases) – et
représentations médiévales et modernes – (manuscrits, tableaux)
– la déclinaison de scènes emblématiques révèle l’intemporalité
de l’univers thrace.
En regard des grandes figures mythologiques, des figurations de
femmes anonymes et de guerriers thraces, offrent par une lecture
de genre un aperçu sur un répertoire très standardisé. Ainsi, la
femme thrace, bien que vêtue à la grecque, demeure
reconnaissable par ses tatouages, marqueurs ethniques par
excellence, tandis que l’homme thrace est incarné
invariablement par le peltaste, symbole du combattant fameux.
L’émergence d’une aristocratie thrace et l’affirmation
d’un pouvoir local
Deux Jambières. 350-300 av. J.-C. Bronze. Musée
d'histoire "Iskra", Kazanlak © Musée historique de
Kazanlak / Todor Dimitrov.
Le département des Antiquités grecques,
étrusques et romaines réunit les œuvres de
ces trois civilisations, illustrant l'activité
artistique d'une vaste région : Grèce, Italie
et ensemble du bassin méditerranéen, dont
l'histoire s'étend de l'époque néolithique
(IVe millénaire av. J.-C.) au VIe siècle de
notre ère. Il conserve des objets issus du
partage des premières fouilles menées à
Apollonia par le consul de France à
Plovdiv en 1904, Alexandre Degrand
avec l'Institut national d'archéologie. Un
des plus beaux objets, une terre-cuite
architecturale archaïque de la fin du VIe
s. av. J.-C. figurant une procession de
soldats sera présenté dans l'exposition
avec de nouvelles pièces découvertes
grâce aux fouilles en 2009-2010. La
coopération a repris entre la France et
cet Institut en 2002, tandis que les fouilles
à Sozopol (Apollonia) sont pilotées par le
musée du Louvre depuis 2014.
Ce sont des découvertes archéologiques récentes qui révèlent au
mieux la réalité du milieu aristocratique thrace via le prisme de
la pompe funéraire. Au lendemain du départ des forces perses,
l’essor d’un nouveau mode de représentation est fondé sur
l’accumulation d’objets exotiques, vecteurs eux-mêmes du
prestige associé à leur région d’origine et témoins de
l’émergence d’une identité spécifique thrace.
Des ensembles significatifs de contextes funéraires des Ve, IVe
et IIIe s. av. J.-C., présentés pour la première fois dans leur
intégralité, permettent de saisir les équilibres subtils qui
régissent la place de chaque objet et de cerner la structuration et
l'évolution d'une étiquette aristocratique. Deux tombes –
Moushovitsa, et Chernozem-Kaloyanovo (découverte en 2000)
– illustrent les différences qui opposent, au début de la période
classique, les contextes féminins et masculins dans la nécropole
de Duvanli. L'imposant mobilier de la tombe de ZlatinitsaMalomirovo (mise au jour en 2005) s'avère par la suite
emblématique d'une tombe d'un aristocrate du IVe s. av. J.-C.,
tandis que l'ensemble qui accompagne la Tombe dite de Seuthès
III (mise au jour en 2004) – Kazanlak, Golyamata kosmatka –
expose les nombreuses évolutions de l'époque hellénistique.
L’organisation du pouvoir odryse
Trésor de Panagyurishte. Fin IVe av. J.-C. Or. Musée
archéologique,
Plovdiv
©
Musée
régional
archéologique de Plovdiv / Todor Dimitrov.
L’organisation d’un pouvoir royal odryse et d’une entité liée à cette
nouvelle classe dirigeante est décryptée à l’aune de la langue thrace et
de l’usage de l’écriture, outil indispensable à l’élaboration d’une
chancellerie. Plusieurs objets – bague, stèle funéraire, ostraka bilingues
provenant du sanctuaire de Zônè – témoignent de l’existence d’une
langue thrace, transcrite par le biais de l’alphabet grec.
La circulation d’objets de facture grecque témoigne de nombreux
échanges ; parallèlement, outils et matrices illustrent la vivacité
d’ateliers locaux thraces. Les places de commerce et de production
matérialisent le développement d’une politique commerciale assise
sur des rapports d'alliance ou de domination que le pouvoir odryse
établit avec les cités grecques littorales.
Un espace pluriel
La question de la fonction et de l’histoire des fameux «trésors
thraces» reste entière : cadeaux diplomatiques ? Tributs versés par
les cités grecques ? Commandes royales ? Ces ensembles
constituent néanmoins des assemblages souvent hétéroclites enfouis
dans des circonstances troubles. Sont-ils à leur tour des cadeaux
redistribués par le souverain odryse à des figures politiques
périphériques –Triballes, Gètes? Au-delà de ces incertitudes, ces «
trésors » constituent des services particulièrement luxueux,
directement liés au banquet, issus à la fois de l’orfèvrerie grecque et
micrasiatique, ainsi que d’ateliers locaux et témoignent de
l’adoption de nouvelles formes de sociabilité. Par ailleurs, la
sélection d’objets résume les différentes influences exercées par
chacune des sphères au sein desquelles émergent successivement :
le pouvoir achéménide, les populations scythes installées le long du
littoral de la Dobroudja, ainsi que par le monde grec et Athènes,
auquel se superpose, à partir de Philippe II, le rôle croissant joué
par la Macédoine. Le caractère pluriel de l’espace thrace est évoqué
à travers la diversité des périphéries : pouvoir gète, identités
triballes et notamment les cités grecques littorales qui concourent
par leur présence à cette circulation des modes et des formes en
Thrace.
Lécythe polychrome, tombe 4. IVe av. J.-C.
Terre cuite. Musée archéologique, Sozopol
© « Centre muséal » Sozopol / Todor
Dimitrov.
Phiale, Héraclès et Augé, Rogozen. IVe av. J.-C., argent.
musée régional d'histoire, Vratsa © Musée régional
historique de Vratsa / Todor Dimitrov.
Religion : syncrétisme et originalité
Par sa réalité matérielle, la cité grecque offre un contraste avec la
société thrace et permet de cerner la singularité et l’originalité des
deux univers. Monde de la cité et milieu aristocratique affichent
leurs divergences, comme en témoignent architecture monumentale,
sculpture, artisanat, rites funéraires cultes.
Les échanges que nouent ces deux sociétés via le prisme de la
religion : noms et représentations des divinités grecques et thraces
voyagent entre les deux mondes, susceptible chacun de ne
symboliser qu’une adoption superficielle, indépendante du
répertoire religieux local, ou traduire au contraire le transfert d’un
ensemble plus cohérent – divinité et cultes associés – , comme dans
le cas de Bendis à Athènes. Cette dernière démontre tout à la fois
l’ancrage de la Thrace dans le monde contemporain, tout comme
l’influence réelle qu’elle a pu à son tour exercer. Loin d’être
simplement récepteur, la Thrace devient pleinement acteur.
Autour de l’exposition
Publication
Catalogue de l’exposition
L’épopée des rois Thraces. Des guerres médiques aux invasions
celtes 479 – 278 av. J-C. Trésors du royaume odryse.
sous la direction de Jean-Luc Martinez, Alexandre Baralis, Néguine
Mathieux, Totko Stoyanov, Miléna Tonkova.
Coédition Somogy / musée du Louvre éditions.
320 p., relié, 24,6 x 30 cm, 250 illustrations coul. environ, 39 €.
Avec le soutien d’Arjowiggins Graphic.
Hydrie, groupe d’Apollonia. 370-360 av. J.-C. terre
cuite. Musée Archéologique, Sozopol © « Centre muséal » Sozopol / Todor Dimitrov.
Alors que les cités grecques sont à leur apogée, richesses et objets
précieux affluent dans le royaume de Thrace dominé par les
puissants rois odryses, au nord-est de la Grèce. Les nombreuses
sépultures mises au jour dans la Vallée des rois rendent compte de
la richesse économique, sociale, culturelle et artisanale de la Thrace
qui se nourrit des échanges avec toutes les civilisations qui
l’entourent. La vitalité de l’archéologie bulgare a permis, ces
dernières années, d’exceptionnelles découvertes.
À l’auditorium
Présentation de l’exposition
Lundi 4 mai 2015 à 12h30
Conférence
Hermonax, Mort d’Orphée, stamnos à figures rouges,
v. 470 avant J.-C., Athènes, musée du Louvre © RMNGrand Palais (musée du Louvre).
Jeudi 4 juin 2015, 18h30
Figures grecques d'Orphée: la musique n'adoucit point les mœurs
par François Lissarrague, directeur d’Etudes, EHESS, Paris.
Les plus anciennes représentations d’Orphée le montrent en pays
Thrace, mis à mort par des femmes furieuses de voir leurs époux
subjugués pas un tel musicien. Les guerriers sont en effet comme
pétrifiés par la musique, et le monde immobilisé. L’imaginaire
athénien s’est forgé de la Thrace une représentation qui en dit plus
sur Athènes que sur cette région nordique. Cette conférence
propose d’analyser les enjeux de cette imagerie, qui met en tension
Athènes et la Thrace, le monde des hommes et celui des femmes,
l’univers d’Apollon et celui de Dionysos.
Colloque
Jambières. Tombe Zlatinitsa. 400 - 350 av. J.-C.
Argent et dorures. musée national d’Histoire, Sofia
© Sofia, Musée national d’Histoire / Todor Dimitrov.
L’aristocratie odryse : signes et lieux du pouvoir
Vendredi 12 juin 2015 à l’INHA - Institut de France
Samedi 13 juin 2015 de 10h à 18h à l’Auditorium du
Louvre
Ce colloque propose une immersion dans l’univers matériel et
sensible de l’élite aristocratique du royaume odryse aux Ve-IIIe s.
av. J.-C. Spécialistes français et bulgares présentent les derniers
acquis de la recherche sur l’habillement thrace, les objets de parure
et d’orfèvrerie, ainsi que sur l’armement et les harnachements de
cette aristocratie guerrière. Ces deux journées, qui offrent
un regard complémentaire à l’exposition, permettent d’explorer
tour à tour quelques-unes des facettes de ce jeune royaume au sein
duquel elles retracent le dynamisme des ateliers, tout comme et la
mobilité des artisans.