Michel-Ange - Histoire géographie Dijon

Download Report

Transcript Michel-Ange - Histoire géographie Dijon

Michel-Ange : un artiste dans la société de son temps.
Justifiez en quelques phrases, en confrontant les deux chronologies : MichelAnge, près d’un siècle de vie dans une ère entre renouveau et crises.
Portrait de Michel-Ange, Marcello Venusti, 1535.
Michel-Ange : vie et œuvres marquantes.
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
1475 : naissance à Caprese en Toscane.
1488 : apprenti dans l’atelier de Ghirlandaio.
1491 : première œuvre renommée, « La Vierge à l’Escalier ».
1493 : assiste à des dissections à l’hôpital San Spirito de Florence.
1498-1499 : la Piéta.
1501-1504 : David.
1504 : confrontation avec Léonard de Vinci pour le décors de la Salle
du Conseil de la Seigneurie à Florence.
1508-1512 : plafond de la Chapelle Sixtine.
1513-1516 : Moïse, tombeau de Jules II.
1528-1530 : ingénieur militaire de la République de Florence.
1534-1541 : le Jugement Dernier, mur de la Chapelle Sixtine.
1535 : fréquente un groupe d’humanistes favorables à une réforme
du catholicisme.
1554-1564 : élabore les plans de Saint-Pierre de Rome.
1564 : meurt le 18 février.
Chronologie générale.
• 1483 : Charles VIII roi de France.
• 1492 : découverte de l’Amérique.
• 1498 : Savonarole, moine qui a instauré une dictature
théocratique à Florence est condamné au bûcher.
• 1515 : François 1er roi de France.
• 1516 : Charles Quint roi d’Espagne.
• 1517 : Luther rédige ses 95 Thèses.
• 1519 : Charles Quint empereur. Mort de Léonard de Vinci
à Amboise.
• 1520 : Luther est excommunié.
• 1527 : sac de Rome par les soldats de l’empereur.
• 1530 : Charles Quint couronné empereur et roi d’Italie par
le pape.
• 1545 : concile de Trente, Contre Réforme catholique.
• 1547 : Henri II roi de France.
• 1556 : Charles Quint abdique.
• 1562 : début des guerres de religion en France.
1
La Piéta.
En vous aidant des textes, dites pourquoi cette œuvre est à la fois signe d’une foi
profonde, mais aussi un exemple de l’esprit humaniste.
Piéta : la Vierge recueille le corps du Christ après la
crucifixion. 1498-1499. C’est la seule œuvre signée de
l’artiste (bandeau sur la poitrine de la Vierge).
1 = Michel-Ange, Enrica Crispino ; Gründ 2010.
2 = Michel-Ange, Nadine Sautel ; Folio biographie 2006.
« … Michel-Ange se forme alors que la Renaissance a
mûri, dans une cité où la philosophie […] remet au
premier plan une approche de la réalité de type spirituel
et religieux. » 1 p. 25
« Le biographe de l’artiste, Condivi, commente : « la
Vierge est assise sur le rocher où la Croix avait été
dressée, avec son fils mort sur les genoux. La beauté en
est si grande et si rare qu’on ne peut la contempler sans
se sentir profondément ému de pitié. » 1 p. 40.
« Dans ce groupe, Michel-Ange a cependant subi des
influences. Celle de la première Renaissance ; pour le
rôle primordial donné à la beauté. Celle de Della Quercia
pour l’importance accordée aux drapés. Celle de Léonard
de Vinci pour la relation entre personnages… . C’est
l’énigme de la vie nouée à la mort… . » 2 p. 61.
« Devant cette femme imposante dont les traits délicats
sont dénués d’épouvante[…], Michel-Ange aurait eu le
sentiment, pour une fois, d’avoir atteint à l’éternelle
pureté. » 2 p. 61.
2
Le David
Quelle impression de dégage de cette statue du héros biblique David ? Quelle est
selon les deux textes la double symbolique de cette œuvre majeure ?
David, 1501-1504 ; commande de la cité de Florence,
placée à l’origine sur la grande place de la Seigneurie.
1 = Michel-Ange une vie inquiète ; Antonio Forcellino ; Seuil, 2006.
2 = Michel-Ange, Nadine Sautel ; Folio biographie 2006.
« David qui résiste à Goliath était le symbole parfait de la
Florence républicaine, qui dans ces années-là, précisément, se
trouva protégée d’une invasion de l’affreux César Borgia grâce
à l’accord conclu avec le roi de France. » 1 p. 93.
« Homme dans la force de l’âge, il est (David), il est plus
qu’homme par l’indicible qui s’en dégage : il est « l’homme
idéal », ou, pour reprendre les termes platoniciens, la pure
« Idée » de l’homme… .
Cette alliance du visible et de l’invisible qui fait le génie de
Michel-Ange suppose un retour précis sur la philosophie
platonicienne qui sera sienne jusqu’au au bout. La réalité
sensible provient d’un pur intelligible dont nous avons gardé
confusément le souvenir. La vie consiste à retrouver cette
« Idée » à travers le Beau, le Bien, et le Vrai. Les trois étapes
sont à franchir dans cet ordre : trois étapes dont le catalyseur
est l’amour, à rapprocher de l’étymologie d’ « âme » (ce qui
meut ».[…] le beau corps doit éveiller non à la sensualité, mais
à l’appel de l’au-delà. » 2 p. 76-77.
3
La main droite de David.
Que peut-on dire du travail de Michel-Ange en observant cette main ? Quel aspect de
la Renaissance évoque ce détail de la main de David, autre que le domaine artistique ?
Détails de la main droite du David, la statue est depuis la
fin du XIXème siècle dans la Galerie de l’Académie de
Florence, celle de la place de la Seigneurie est une copie.
1 = Michel-Ange, Enrica Crispino ; Gründ; 2010;
« Comme toutes les sculptures de l’artiste, la
connaissance du corps humain est très approfondie, et le
rendu des détails anatomiques impeccable. L’étude
anatomique poussée est en effet l’une des innovations
qui marquent un tournant décisif dans l’art renaissant. Il
s’agit là d’une exigence que Michel-Ange a en commun
avec un autre génie, Léonard de Vinci. […]
Dans ce chef-d’œuvre, admiré depuis cinq siècles, la
présence d’une erreur (parmi les rares commises par
l’artiste dans ces œuvres) dans l’un des poignets du
David - où il ajoute un muscle qui n’existe pas – s’avère
fonctionnelle d’un point de vue artistique, car elle
contribue à accroître la beauté plastique du
personnage. » 1 p. 54.
NB : La statue de 4 m 34 a été sculptée dans un seul bloc
de marbre.
4
Confrontation, émulation entre génies.
Quels éléments des documents peuvent expliquer la floraison d’œuvres d’art dans
l’Italie de cette période ?
Portrait de Michel-Ange attribué à Baccio Bandinelli vers 1522.
Autoportrait de Léonard de Vinci, vers 1514.
1 = Une vie inquiète ; Antonio Forcellino ; Seuil, 2006.
L’Italie de la Renaissance est composée de 14 principautés et
Républiques ; enrichies par le commerce et la finance, elles rivalisent
sur le plan politique mais aussi artistique. Les artistes désormais
reconnus deviennent des gloires qui s’inspirent du travail des autres,
mais entrent aussi en compétition pour recevoir des commandes et
être considérés comme le plus grand.
Témoin, cette estime tintée de jalousie entre Michel-Ange et
Léonard de Vinci :
« … agacé qu’il (Léonard) était par la manie qu’avaient ses
contemporains de vouloir gonfler la musculature des hommes
représentés. Mais les corps de Michel-Ange n’outrepassent
jamais les limites d’une vitalité plaisante et puissante et
demeurent parfaitement harmonieux.[…]. Ainsi le jeune
artiste mettait-il hors jeu le vieux savant, rendant brutalement
obsolète son langage raffiné. Léonard de Vinci lui-même
consacrera la victoire de Michel-Ange quand, après 1504, il
reprendra ses études d’anatomie en dessinant des corps
masculins tout en muscles. » 1 p. 105-106.
5
La création d’Adam.
Pourquoi peut-on dire que cette représentation de la création de l’homme est un vrai
manifeste humaniste ?
1 = Une vie inquiète, Antonio Forcellino Seuil, 2006
2 = Michel-Ange, Nadine Sautel, Folio 2006
La création d’Adam, 1508-1512 ; fresque voûte de la Chapelle Sixtine
Rome.
« Dans la chapelle la plus importante de la chrétienté,
Michel-Ange décida de donner vie à un récit entièrement
centré sur la figure humaine tout en réduisant au
minimum la place de l’architecture et les éléments du
paysage. » 1 p. 134.
Dialogue imaginé entre Michel-Ange et son biographe
Condivi :
« Michel-Ange peint le geste sublime d’Adam, les doigts à
tout jamais séparés de la main divine, et Jules (Jules II) ne
voit rien. Michel-Ange s’épuise dans le mouvement
tournant des trois étapes de la création du monde, il ose
enfanter Dieu émergeant du fond de l’espace et du fond
des temps… et Jules ne voit rien.
Michel-Ange a baissé le ton, il parle à l’oreille de Condivi
en lui faisant promettre de ne pas ébruiter ce qu’il
murmure:
_ « Dieu a créé l’homme à son image », me disait Marcile
Ficin … Si tu réfléchis bien, petit, tu comprendras le sens
profond de la formule biblique : « L’Homme est Dieu »,
voilà ce qu’elle nous dit. » 2 p. 153-154
6
Le mécénat.
En vous appuyant sur l’exemple de Jules II, dites quelles peuvent être les motivations
des mécènes.
Tombeau de Jules II, « achevé » en 1547 ; le Moïse date de 1513.
San Pietro in Vincoli, Rome.
1 = Michel-Ange ; Nadine Sautel, Folio 2006.
2 = Michel-Ange ; Enrica Crispino, Gründ 2010.
Jules II : Giuliano della Rovere ( 1443-1513) ; pape de 1503 à 1513.
Son pontificat est marqué par une volonté d’imposer la puissance de
la papauté, sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan temporel.
C’est un homme d’Eglise tout autant qu’un politique et qu’un
homme de guerre.
Admirateur entre autre de Michel-Ange, à qui il commande la
fresque du plafond de la Chapelle Sixtine et son tombeau (jamais
achevé), il fit œuvre de mécène pour embellir Saint-Pierre de Rome
en développant à l’excès la vente d’Indulgences.
« Exemple de contrat : « Ce jour, 10 mai 1508, moi, Michel-Ange,
sculpteur, ai reçu de Sa Sainteté le pape Jules II la somme de cinq
cents ducats à valoir sur la peinture de la voûte de la chapelle
Sixtine dont j’entreprends la réalisation. » 1 p. 124.
« En qualité de commanditaire, Jules II entreprend des œuvres
grandioses comme le réédification de Saint-Pierre, ambitieux projet
confié à Bramante. A l’intérieur de la nouvelle basilique, le pape
veut installer un imposant monument funéraire à sa mémoire. Il
pense à Michel-Ange, avec qui il prend contact pour la première
fois en 1505. » 2 p. 79.
7
L’artiste, la beauté, la matière.
Pour Michel-Ange, quel est le rôle de l’artiste confronté à la matière brute ?
Esclave qui se réveille, 1530
1 = Histoire de la beauté, Umberto Eco ; Flammarion, 2004.
2 = Michel-Ange ; Enrica Crispino, Gründ 2010.
« Michel-Ange soutenait que la sculpture se présentait à lui comme
déjà contenue virtuellement dans le marbre original, si bien qu’il ne
lui restait plus qu’à ôter le surplus, pour mettre au jour la forme
renfermée dans les nervures du matériau. Ainsi, racontent ses
biographes, il envoyait « un de ses hommes chercher ses statues
dans la roche. » 1 p. 401.
Sonnet de Michel-Ange :
« Le meilleur artiste n’a jamais rien conçu
Qu’un bloc de marbre en lui-même n’enserre
De son excès, auquel seule parvient
La main obéissant à l’intellect. » 1 p. 401.
« Mais la fascination du non finito émane impérieusement des nus
des prisonniers (que l’on appelle également Esclaves) sortant de la
pierre comme si cette dernière les retenait, à juste titre
« prisonniers ». Cet inachevé, ce caractère incomplet – volontaire
ou non – reflètent l’idée que Michel-Ange se fait de la sculpture. Il
voit son art comme le processus qui libère la forme de la matière,
comme l’énucléation d’une idée déjà présente dans le bloc de
marbre. » 2 p. 113.
8
Un artiste, un poète.
Michel-Ange s’est-il limité aux arts plastiques ? Est-ce commun à cette époque ? En
vous aidant de la vue n° 3, complétez le nom du philosophe qui inspire Michel-Ange.
La Nuit, 1526-1531. Tombeau de Julien de Médicis. Nouvelle Sacristie San
Lorenzo, Florence.
Poèmes : Site : nicolai/overblog.com
Vers écrits pour la sculpture, la Nuit, élevée dans
la chapelle Médicis San Lorenzo, à Florence :
Dormir m’est cher et plus encore d’être de pierre
Aussi longtemps que l’injure et la honte durent
Ce m’est un grand bonheur de ne rien voir, de ne
rien sentir :
Ne pas m’éveiller, de grâce parle bas.
Vers , hymne à la beauté, imprégnés de la
philosophie de ???
Si l’âme n’était pas créée à l’image de Dieu,
Elle ne poursuivrait que la beauté extérieure qui
plaît aux yeux,
Mais trouvant celle-ci trompeuse, elle la dépasse
pour atteindre
Le beau universel.
9
Pour Michel-Ange : la reconnaissance de son génie par la « Cité ».
Par quels moyens, malgré ses dimensions, la coupole de Saint-Pierre donne-t-elle une
impression de légèreté ? Justifiez le titre ci-dessus en vous aidant des documents.
Coupole de la basilique Saint-Pierre de Rome. 43,3 mètres de diamètre.
1 = Michel-Ange ; Enrica Crispino, Gründ 2010.
2 = Michel-Ange ; Nadine Sautel, Folio 2006.
« Sculpteur dans l’âme, peintre à contrecœur, au temps du
pape Léon X, Michel-Ange s’essaie […] à l’architecture. Il
confirme ainsi son talent éclectique, en harmonie avec le
personnage idéal de « l’artiste complet » qui semble
relativement répandu à la Renaissance[…]. » 1 p. 101.
« Le plus prestigieux engagement romain de Michel-Ange est
la poursuite des travaux de restructuration de Saint-Pierre de
Rome. […]. Pour le couronnement de l’édifice, il prévoit une
majestueuse coupole inspirée de celle conçue par Brunelleschi
pour la cathédrale de Florence, de dimensions beaucoup plus
imposantes. Michel-Ange meurt alors que la coupole n’est
érigée qu’à hauteur du tambour. » 1 p. 144.
« - Buonarroti, un sculpteur est aussi un ingénieur. Nous avons
pensé à toi pour les fortifications.
Ingénieur militaire, comme Léonard de Vinci !
Dégouté des Médicis et fervent républicain, Michel-Ange
accepte. Sous sa direction, maçons et paysans vont consolider
le mur branlant, et l’élever de plusieurs mètres. » 2 p. 183.
10
Au cœur du tumulte religieux du XVIème siècle.
En quoi cette fresque montre-t-elle l’inquiétude de Michel-Ange mais aussi le désarroi collectif dans le contexte de
grave crise religieuse ?
Dans quel domaine la Contre-Réforme revient-t-elle sur un caractère important de l’art de la Renaissance?
Le Jugement dernier, mur de la chapelle Sixtine 1534-1541.
1 = Une vie inquiète ; Antonio Forcellino, Seuil 2006.
2 = Michel-Ange ; Enrica Crespino, Gründ 2010.
« Il n’est pas douteux que la personnalité contournée et
conflictuelle de Michel-Ange,[…] la méfiance qui se transformait en
délire de persécution à la moindre difficulté le maintenait dans un
état de culpabilité permanent, le rendant particulièrement ouvert
au thème du salut qui agitait la conscience de tous les hommes et
femmes de sa génération. » 1 p. 283.
« …En lui croît une inquiétude religieuse qui reflète la crise de
l’Eglise catholique après le traumatisme de la Réforme : angoisses
d’une nouvelle spiritualité, qui se répandent dans le monde
catholique et perdurent après le concile de Trente et la mise en
œuvre de la Contre-Réforme. » 2 p. 145.
« Michel-Ange avait suivi une conviction précise évoquée au fil des
conversation […] ; la beauté de l’homme, soutenait-il dans ces
entretiens, est le fruit de la grandeur de Dieu, et l’on ne saurait
glorifier ce dernier sans la montrer. La vêtir serait célébrer la
supériorité de la peau d’un chevreau ou la toison d’un mouton sur
les membres de l’homme. » 1 p. 268.
« Parmi les mesures prises par le concile clos en 1563, figure la
censure des nus du Jugement Dernier, jugés obscènes. La décision
est prise en janvier 1564, Michel-Ange meurt un mois après, le 18
février. » 2 p. 137.
11
La crainte de l’au-delà.
Comment se manifestent la ferveur religieuse et les doutes de Michel-Ange devant la
mort ?
Détail du Jugement Dernier, mur de la chapelle Sixtine.
L’écorché n’est autre qu’un autoportrait de Michel-Ange.
Sonnet de Michel-Ange cité p. 149 par Enrica Crispino.
12