Transcript chap03

Lumières d’étoiles

• Le spectre électromagnétique • Caractéristiques des étoiles • Le diagramme HR

Le spectre électromagnétique

1663 : Newton achète un ouvrage d’astrologie et un prisme de verre à la foire de Sturbridge 1666 : réfugié à Woolsthorpe, Newton découvre que le prisme décompose la lumière solaire en les mêmes couleurs que l’arc-en-ciel → montre que la lumière blanche est composée des différentes couleurs Il postule que chaque radiation monochromatique est constituée de particules →

photons

Cette hypothèse sera abandonnée jusqu’au 20 e siècle, lorsqu’on s’apercevra que la lumière présente à la fois des comportements ondulatoires et corpusculaires

Le spectre électromagnétique - 2

La lumière invisible

Vers 1800, Herschel découvre le rayonnement

infrarouge

et Ritter les rayons

ultraviolets

Progressivement, on se rend compte que le rayonnement visible ne représente qu’une toute petite partie du spectre électromagnétique, correspondant aux fréquences auxquelles l’œil humain est sensible Le domaine visible correspond : • au maximum d’émission du soleil • à une excellente transparence de l’atmosphère terrestre → adaptation naturelle (Darwin)

Herschel Ritter

Le spectre électromagnétique - 3

Les domaines spectraux

Historiques / Conventionnels Correspondent aussi à des processus de différentes natures / énergies Fréquence ν – Longueur d’onde

λ

 

c

/  Vitesse de la lumière :

c

= 3 × 10 8 m/s Énergie

E

h

 Constante de Planck :

h

= 6.63 × 10 −34 J·s

Le spectre électromagnétique - 4

Le corps noir

(1)

Corps parfaitement absorbant → seule la radiation émise par l’objet, en raison de sa température, est détectée (pas de réflexion) Corps plus chaud → pic d’émission

λ

max à plus haute fréquence

Loi du déplacement de Wien :

 max 

C T C

≈ 3 × 10 −3 m·K ≈ 3000 μm·K

Exemples :

Soleil :

T

≈ 5800 K → λ max ≈ 0.5 μm Terre :

T

≈ 300 K → λ max ≈ 10 μm

Le spectre électromagnétique - 5

Le corps noir

(2)

Loi de Stefan-Boltzmann : Flux

total = énergie totale émise par unité de surface et de temps

F

tot  

T

4 Constante de Stefan : σ ≈ 5.7 × 10 −8 W·m −2 K −4

Loi de Planck :

Flux émis par unité de fréquence :

F

 (

T

)  2 π

h

 3

c

2

e h

kT

1  1

Jozef Stefan

Le spectre électromagnétique - 6

Le corps noir

(3)

Loi de Planck :

Flux émis par unité de longueur d’onde :

F

 (

T

)  2 π

hc

2  5

e hc

1 

kT

 1 Ou encore :

F

 (

T

) 

c

1  5

e c

2 

T

1  1

c

1 ≈ 3.7 × 10 −16 J·m 2 s −2

c

2 ≈ 0.0144 m·K Conservation de l’énergie →

F

d

 

F

d

Max Planck

Le spectre électromagnétique - 7

Types de spectres

Lampe à incandescence → spectre continu Gaz chaud → raies d’émission (1) Gaz froid devant une lampe → spectre continu + raies d’absorption (2)

E

e – (1) (2) e –

Caractéristiques des étoiles

Spectres stellaires

Généralement : continu + raies d’absorption Intérieur de l’étoile très chaud et opaque → spectre continu Couches extérieures plus transparentes et moins chaudes → raies d’absorption

Remarque :

Les astronomes mesurent souvent les longueurs d’onde en Angström (Å) 1 Å = 10 −10 m = 0.1 nm

Caractéristiques des étoiles - 2

Types spectraux

Étoiles classées selon l’aspect du spectre (ex : force raies d’hydrogène) → séquence

O B A F G K M

(Oh be a fine girl kiss me…)

Caractéristiques des étoiles - 3

Aspect du spectre d’une étoile

L’aspect du spectre dépend des propriétés du gaz : • température • pression • composition chimique

La température est le facteur dominant

→ les types spectraux correspondent à une classification en

température des couches extérieures

(

atmosphère

de l’étoile)

Remarques :

• la surface de l’étoile n’est pas une notion définie avec précision car la pression du gaz diminue graduellement vers l’extérieur • les types spectraux sont divisées en sous-types (0 à 9) → ex : A0, G2

Caractéristiques des étoiles - 4

Température effective

La température de surface n’est pas une notion bien définie → on introduit la température effective

T

eff

T

eff =

température du corps noir qui émet le même flux que l’étoile

T

eff 

F

tot  1 4

Luminosité bolométrique

L

bol =

énergie totale émise par l’étoile par unité de temps

(puissance)

L

bol  4 π

R

2

F

tot (

R

= rayon de l’étoile)  4 π

R

2 

T

4 eff

Caractéristiques des étoiles - 5

Influence de la distance

La radiation quitte l’étoile répartie sur une sphère de rayon

R

Si l’étoile se trouve à une distance

d

de l’observateur, la même énergie est répartie sur une sphère de rayon

d

(→ surface 4π

d

2 ) Conservation de l’énergie →

dilution géométrique

:

F

reçu 

R

2

d

2

F

émis

R d

Caractéristiques des étoiles - 6

Distance des étoiles

La distance des étoiles assez proches peut s’obtenir par triangulation Le mouvement de la Terre autour du Soleil permet de mesurer la

parallaxe

Au cours de l’année, une étoile proche semble décrire par rapport aux étoiles d’arrière-plan une ellipse de demi grand axe   arctg 

a d

 

a d

1 parsec

= distance d’une étoile de parallaxe

θ =

1″ 1 parsec (pc) = 1 UA × n bre de secondes / radian

d θ

1 pc = 206265 UA ≈ 3.26 années-lumière (A.L.) ≈ 3 × 10 16 m

a

Caractéristiques des étoiles - 7

Les étoiles du voisinage solaire

Plus grandes parallaxes < 1″ →

d

> 1 pc 117 étoiles connues à moins de 20 A.L. (en 2006)

Distance moyenne d R

 1 3 117 2 0  2

R

 8 A.L.

Représentation 3D des étoiles les plus proches

Caractéristiques des étoiles - 8

Les étoiles les plus proches

Les 117 étoiles à moins de 20 A.L., par type spectral : O B A F G K M n.br.

16 78 8 0 0

Nos voisines :

2 1 Le Soleil Proxima du Centaure Alpha du Centaure A Alpha du Centaure B Étoile de Barnard 6 (G2) (K5) (G2) (K0) (M5) n.bl.

6 8 minutes lumière 4.2 A.L.

4.4 A.L.

4.4 A.L.

5.9 A.L.

Caractéristiques des étoiles - 9

Magnitudes

Hipparque avait classé les étoiles visibles à l’œil nu selon leur brillance apparente, depuis la 1 ère magnitude

(= grandeur)

– les plus brillantes – jusqu’à la 6 ème – les plus faibles La sensibilité de l’œil suit une loi logarithmique Pour correspondre au plus près au système d’Hipparque, on a introduit la

magnitude apparente

d’une étoile :

m

  2 .

5 log

F

reçu 

C te

Sirius : Canopus : Arcturus :

m

= –1.5

m

= –0.7

m

= –0.1

Véga : Capella : Rigel :

m

= 0.0

m

= 0.0

m

= 0.1

Caractéristiques des étoiles - 10

Magnitude absolue et module de distance

La magnitude apparente de l’étoile n’est pas une propriété intrinsèque puisqu’elle dépend de la distance

m

  2 .

5 log  

R

2

d

2

F

émis   

C te

m

 5 log

d

 5 log

R

 2 .

5 log

F

émis 

C te R M

est généralement inconnu → on définit la

magnitude absolue

M

= magnitude apparente qu’aurait l’étoile à une distance de 10 pc 

M

 5  5 log

R

 2 .

5 log

F

émis 

C te

Module de distance

:

M

m

 5  5 log

d

Caractéristiques des étoiles - 11

Photométrie

En astronomie moderne, on observe toujours à travers des

filtres

isolent une partie du spectre électromagnétique qui → mesure du flux reçu dans une certaine bande spectrale → le choix des filtres détermine le

système photométrique

→ une magnitude est toujours donnée en référence à un filtre

Ex : m

B ,

m

V ,

M

B ,

M

V ,… La constante additive

C te

est fixée en référence à des

étoiles standards

– ex : m

i (Vega) = 0 dans tous les filtres

Courbes de transmission des filtres UBVRI

Caractéristiques des étoiles - 12

Couleurs

Pour quantifier la couleur d’une étoile (ou d’un autre astre), on définit des

indices de couleur

Ex : m

B –

m

V =

M

B –

M

V indépendant de la distance car la dilution géométrique ne dépend pas de la longueur d’onde Les indices de couleur sont notés

B

V, V

R,

etc…

Remarque :

ils sont des propriétés intrinsèques des étoiles si rien ne vient modifier le spectre entre la source et l’observateur (

ex :

absorption par des poussières)

Courbes de transmission des filtres UBVRI

Caractéristiques des étoiles - 13

Types spectraux et couleurs

Différentes températures effectives correspondent à : • différents types spectraux • différentes couleurs

B–V

1.5

→ relation entre type spectral et couleur de l’étoile • approximative car tous deux dépendent d’autres paramètres que

T

eff (p.ex. pression et composition chimique) 1.0

0.5

0.0

O B A F G

Type spectral

K M

Le diagramme HR

Vers 1910, Ejnar Hertzsprung et Henry Norris Russell portent les étoiles dans un diagramme « Magnitude absolue – Type spectral » Ils se rendent compte que les étoiles ne s’y placent pas au hasard mais occupent des

zones particulières :

• la plupart des étoiles se placent sur la

séquence principale

• une minorité se situent dans la zone des

géantes rouges

• quelques-unes occupent la zone des

naines blanches

M

V −5 0 +5 +10 naines blanches géantes rouges O B A F G

Type spectral

K M

Le diagramme HR - 2

Le diagramme HR théorique

magnitude absolue ↔ luminosité dans la bande spectrale considérée

M

V   2 .

5 log  4 π

R

2

F

V  

C te

  2 .

5 log

L

V 

C te M

bol   2 .

5 log

L

bol 

C te

type spectral ↔ température effective → les théoriciens utilisent un

diagramme HR théorique

où la

luminosité bolométrique

est portée en fonction de la

température effective

(en échelle logarithmique) log

L

bol log

T

eff

Le diagramme HR - 3

L’influence du rayon

L

bol  4 π

R

2 σ

T

4 eff  log

L

bol  2 log

R

 4 log

T

eff 

C te

→ droites de rayon constant dans le diagramme HR

les étoiles se trouvant en haut et à droite de la séquence principale sont des

géantes

et

supergéantes

• les étoiles de la séquence principale sont généralement appelées

naines

• les étoiles situées sous la séquence principale sont les

sous-naines

et

naines blanches

log (

L/L

) +4 +2 0 −2 1.0

100

R

10

R R

0.5

0.0

log (

T

eff /

T

eff, )

Le diagramme HR - 4

Classes de luminosité

Outre les types spectraux, on a introduit les classes de luminosité Pour une même

T

eff , une luminosité ≠ correspond à un rayon ≠

Classes :

I, II : supergéantes III : géantes IV : sous-géantes V : naines

Ex :

Soleil : G2V Canopus : F0II

Le diagramme HR - 5

Le diagramme couleur-magnitude

Si les étoiles appartiennent à un même amas → on peut les supposer à la même distance → on peut (à une constante près) utiliser la magnitude apparente au lieu de la magnitude absolue Et on utilise souvent un indice de couleur pour représenter

T

eff (plus facile à obtenir qu’un spectre) →

l

e diagramme HR observationnel est souvent un

diagramme couleur-magnitude

V V−R E. Hertzsprung

Le diagramme HR - 6

Diagramme couleur-magnitude d’un amas globulaire

Outil privilégié pour l’étude de l’évolution stellaire Ensemble d’étoiles de • même distance • même âge • même composition chimique • différentes masses → étude de l’évolution des étoiles

Diagramme couleur-magnitude de l’amas M13

Le diagramme HR - 7

Diagramme couleur magnitude des étoiles proches

Parallaxes déterminées par le satellite Hipparcos (les plus précises actuellement) • majorité de naines (sur la séquence principale) • minorité de géantes • quelques sous-naines • quelques naines blanches

Diagramme c-m des étoiles proches

Lumières d’étoiles

• Le spectre électromagnétique • Caractéristiques des étoiles • Le diagramme HR

Fin du chapitre…