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Vignette de Raisonnement Clinique ( VRC ) Démarche diagnostique en Médecine Générale. 1 Démarche diagnostique en médecine générale : les difficultés Faible prévalence des maladies Stade de début souvent indifférencié Biais de diversité : il manque de recherche spécifique sur les stratégies diagnostiques en médecine générale Accès plus difficile au plateau technique 2 Faible prévalence des maladies en médecine générale 1000 personnes 750 ont eu un pb de santé dans le mois précédant 250 ont consulté en médecine générale 3 hospitalisations, 1 à 2 avis spécialisés White KL et coll. The ecology of medical care. N Engl J Med. 1961 Nov 2;265:885-92. 3 Pourquoi la démarche en médecine générale est-elle différente ? Démarche clinique Soins primaires Soins secondaires Soins tertiaires Démarche technique 4 Stade de début souvent indifférencié S y m p t ô m e sde mé ningi t emé nin g oo c c c iqu ec h e ze s lef n an t s S ymp tô me Fi è vre Irri ta blit ié S o m no le n c e Co loat rioa n no ma r lede la pe au E x tr ém it é s fr o ide s R a s hé h mo rra g ique s Do leu ur o u rai d e ur ela d nuqu e P h o t o ph o b ie Co n fusi o n oé u li r e d D él ai o m y e n d’ appar it io n(h e u r e s ) %de ma la de su q i pr é se ne t n tles y mp t ôm e 1 4 7 1 0 1 2 1 3 1 3 1 5 1 6 9 4 6 7 8 1 1 9 4 3 6 1 3 5 2 8 4 5 Thompson, Lancet 2006 5 Les différentes manières de parvenir à un diagnostic Reconnaissance immédiate Démarche probabiliste Scores cliniques Arbres de décision Approche hypothético-déductive +++ Approche inductive : à éviter ! Raccourcis et erreurs diagnostiques 6 7 RECONNAISSANCE IMMEDIATE (pattern recognition) Processus par lequel les observations cliniques sont rattachées immédiatement, sans raisonnement, à une maladie apprise antérieurement. S’applique à des cas simples et typiques. Nécessite une bonne culture médicale. C’est aussi la démarche analogique 8 9 Démarche probabiliste ou analyse logique 10 Démarche diagnostique probabiliste Présentation du patient (probabilité initiale) Anamnèse Probabilité post anamnèse Examen physique Probabilité post exam. phys. Explorations complémentaires Probabilité finale (suffisante pour l’action) 11 LES SCORES CLINIQUES et Arbres de décision 13 Scores cliniques (clinical prediction rules) De l’implicite à l’explicite Réalisation rigoureuse Applications 14 Scores cliniques Le score de l’angine Âge Adénopathies Enduits et Dysphagie Température 38 Absence de toux Le score de la cystite Absence de fièvre Pollakiurie Dysurie Absence de signes gynécologiques 15 Arbre de décision (ou algorithme, ou organigramme décisionnel) Instrument qui propose à chaque étape chronologique de prendre une décision en fonction de la présence ou non d’un symptôme ou d’un signe, ou de la positivité ou non d’un ou de plusieurs tests. Un arbre peut avoir comme objectif d’affirmer ou d’écarter une hypothèse diagnostique, ou bien de parvenir à un diagnostic à partir de d’un tableau clinique de départ. En pratique peu d’arbres diagnostiques disponibles et adaptés à la pratique de Médecine Générale. 17 Exemple d’utilisation d’un score clinique puis d’un arbre de décision Objectif : affirmer ou écarter une embolie pulmonaire chez un adulte ayant une douleur thoracique et une dyspnée modérées. Deux étapes - évaluation clinique - examens complémentaires 18 Probabilité clinique d’embolie pulmonaire Cancer évolutif Clinique de phlébite Tachycardie > 100 Immobilisation depuis 1.5 mois Antécédent de phlébite Antécédent d’hémoptysie Absence d’alternative diagnostique 1 3 1.5 1.5 1.5 1 3 Score < 2: probabilité faible Score = 2 à 5: probabilité modérée Score > 5: probabilité forte 19 Probabilité clinique (PC) Forte Faible, modérée D-dimères > 500 µg.L-1 < 500 µg.L-1 EP exclue Échographie veineuse Traitement Thrombose veineuse proximale Normale Scanner spiralé Traitement Thrombus segmentaire Normal PC forte Traitement Thrombus PC moyenne ou faible Angiographie Normale EP exclue 20 Processus hypothéticodéductifs. 21 Processus hypothético-déductif La reconnaissance immédiate est rare. Les méthodes probabilistes ( scores, arbres de décision) ont des limites: rares et peu adaptés. Le processus mise en œuvre le plus souvent (et pas toujours consciemment) est appelé HYPOTHÉTICO-DÉDUCTIF 22 Processus hypothético-déductif Le médecin repère les éléments clés de la situation clinique qui lui paraissent essentiels pour le diagnostic (cadrage du problème). Il formule ensuite plusieurs hypothèses diagnostiques pour tenter d’expliquer la situation. Il évalue ensuite chaque hypothèse de deux manières : - les éléments observés « collent-ils » avec l’hypothèse ? - dans le cas où l’hypothèse serait juste, les éléments attendus sont-ils présents ? 23 Processus hypothético-déductif La confrontation des deux processus permet de réfuter plusieurs hypothèses et d’aboutir à une ou plusieurs hypothèses diagnostiques plausibles ; il conviendra ensuite soit de les confirmer par des explorations complémentaires, ou par l’« épreuve du temps », soit de traiter Le professionnel expérimenté choisit les meilleurs éléments clés pour cadrer, de manière opérationnelle, la situation, et émet d’emblée les hypothèses diagnostiques les plus pertinentes. Celles-ci sont peu nombreuses. 24 Représentation du processus hypothético-déductif Plainte(s), symptôme(s) Cadrage du problème Génération d’hypothèses diagnostiques Acquisition de données supplémentaires Vérification d’hypothèse(s) Interprétation des données Diagnostic final ou diagnostic(s) « de travail » Adapté de Junod et Nendaz, 2003 25 La méthode inductive 26 La méthode inductive : à éviter ! Abord du diagnostic par exploration exhaustive de toutes les hypothèses possibles même les plus rares et les plus improbables. Typique du médecin novice qui procède d’emblée à de très nombreux examens complémentaires sans hiérarchiser les hypothèses. A déconseiller, méthode fastidieuse, coûteuse, dangereuse car risques liés aux examens et aux décisions prises sur des faux-positifs. 27 L'ETAPE DECISIONNELLE ET LA REPONSE AU PATIENT 28 La démarche « Evidence Based Medicine » État et circonstances cliniques Démarche clinique ambulatoire Données Actuelles de la Science Préférences et comportement du patient Haynes B & al. EBMJ 2002;7,2:36-8. 29 La séance de médecine générale LES DONNEES selon La norme La norme La norme bio-médicale socio-culturelle intime Résultat de consultation Résultat de séance Espace de Liberté +/- grand selon le patient, le contexte, la consultation... LA DECISION 30 Lors de l’entrevue d’un malade, quelle que soit la nature de sa plainte : Préciser, à l’aide de la démarche clinique complète, la nature la plus probable du problème Somatique Psychiatrique Psychosomatique 31 Pour tous les patients, le médecin met en oeuvre un raisonnement qui tient compte: de l’incidence et de la prévalence des pathologies, de l’inspection du patient, de l’écoute attentive du patient, ses représentations, ses attentes, de l’observation qui tient compte des facteurs environnants, de l’interrogatoire, de l’examen clinique adapté et soigneux, des résultats d’examen para cliniques simples et accessibles. 32 Lorsque nous disposons de tous les éléments accessibles et raisonnables pour résoudre le problème, nous prenons une décision qui part du souhaitable pour aboutir après négociation avec le patient à la meilleure stratégie possible. 33 La réponse au patient Mise en attente Re convocation pour suivi. Conseil bio-médical ou non bio-médical Traitement médicamenteux ou non médicamenteux. Demande d'examens complémentaires Recours à un tiers. 34 Les médicaments Pourquoi l'AMM, RCP ? Indications Interactions, contre-indications ? Où s'informer ? Comment lire un essai thérapeutique ? Que penser de l'information des visiteurs médicaux ? Revues médicales ? 35 Quels examens complémentaires Pourquoi ? Dans quel but, à quel coût ? Qu'attendre des examens prescrits (valeur prédictive) ? 36 Recours à un tiers Demande d’expertise d’une autre discipline Demande d'aide ou d'un transfert de responsabilité temporaire (hospitalisation, …) 37 38 Objectifs Connaître les démarches de raisonnement clinique applicable en pratique ambulatoire Les utiliser 2 fois sur un cas clinique 39 Guide de travail sur les hypothèses pour structurer la mise en situation Quels sont les signes fonctionnels et cliniques pour appuyer cette hypothèse Imaginer l’entretien avec le patient Décrire l’examen clinique Quels sont les signes de gravité et comment les rechercher le résultat de consultation Quelle est la décision prise selon ce résultat de consultation 40 Exemple : la fièvre Mle M.F., 15 ans, consulte avec une hyperthermie à 39°5, apparue brutalement depuis le matin. Elle était sortie en boite la veille avec ses copains. 41 SYNTHESE POST PRESENTATION Recherche de la notion de gravité quelles que soient les hypothèses (choc, hypo et hyperthermie mal supportées…) dans le cadre d’une infection. Recherche des facteurs de risque ou de fragilité (grossesse et grippe). recherche du contexte (gastroentérite, états grippaux, intoxications alimentaires). Utiliser l’examen clinique orienté ( éruption raideur de la nuque…température …) et les examens paracliniques présents au cabinet (bandelettes urinaires, streptotest). 42 SYNTHESE POST PRESENTATION Les examens complémentaires paracliniques tels que radio pulmonaire, écho rénale, examen bactériologique des urines: se poser la question de leur intérêts diagnostic et de leur réalisation pratique 43