Transcript enquête
Initiation à la recherche clinique et épidémiologique (Les différents types d’enquête) Initiation à l’analyse de données (Comment présenter les données ?) (Pourquoi a-t-on besoin des tests ?) Dr Benoît Lepage ([email protected]), Dr Vanina Bongard ([email protected]) Département d’Epidémiologie, Economie de la Santé et Santé Publique Université Toulouse III – Paul Sabatier Master de Santé Publique, Toulouse III I) Les outils statistiques - Description de données - Sondages, échantillons, inférence - Estimations - Tests II) Les principaux types d’enquêtes - Essais cliniques - transversales - Cohortes - Cas témoins I. Outils statistiques Comment présenter les données ? • Unités statistiques : éléments faisant l’objet de l’étude : personnes, temps de mesures, département, … • Variables statistiques : Paramètre pouvant prendre différentes valeurs d’une unité statistique à l’autre • variable qualitative = variable catégorielle – variable qualitative nominale (sans relation d’ordre) – variable qualitative ordonnée (relation d’ordre) • Variable quantitative – variable quantitative discontinue = discrète – variable quantitative continue a. Représentation synthétique d’une variable qualitative • Tableaux de fréquence Variable booléenne, dichotomique, binaire, à 2 modalités • Fréquence absolue : nombre de cas • Fréquence relative : pourcentage N = 150 Sexe, n (%) hommes femmes Tabagisme, n (%) non fumeurs anciens fumeurs fumeurs 80 (53,3 %) 70 (46,7 %) 77 (51,3 %) 28 (18,7 %) 45 (30,0 %) Graphiques => faire ressortir une vision synthétique (mais souvent moins précise que les tableaux) • Diagrammes en secteurs Distribution des sérodiagnostics de la toxoplasmose dans un laboratoire en fonction du type de patient (CAMEMBERT) Nouveaux-nés 20% Sida 6% Suspicion clinique 4% Femmes enceintes 70% • Diagrammes en barres Distribution de la profession (diagramme en barres) frequence 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Nurse Physician Resp therapist Occup therapist profession Physio therapist Psychologist Other b. De la variable qualitative à la variable quantitative • Histogrammes (variables discrètes) Distribution du nombre d'enfants par femme dans l'échantillon 35 30 25 Pourcentage 20 15 10 5 0 0 1 2 3 Nombre d'enfants 4 5 • Histogrammes Distribution de la pression artérielle systolique dans l'échantillon 35 30 25 Nombre de cas 20 15 10 5 0 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 Pression artérielle systolique (mm Hg) • Courbes de distribution Distribution de la pression artérielle systolique dans l'échantillon 40 Nombre de30 cas 20 10 0 70 90 110 130 140 160 Pression artérielle systolique (mm Hg) c. Représentation synthétique d’une variable quantitative • 1. Paramètres de position ou de tendance centrale – moyenne arithmétique et géométrique – médiane – mode • 2. Paramètres de dispersion – variance – écart type, erreur standard – quantiles – intervalle interquartile – Extrêmes, étendue DISPERSION POSITION N 1. Paramètres de position Moyenne arithmétique Nb de cas m x i 1 i N Nb de cas 80 35 70 30 60 25 50 20 40 15 30 10 20 10 5 0 0 Distribution gaussienne: Distribution non gaussienne: La moyenne correspond aux valeurs les plus fréquentes La moyenne ne correspond pas aux valeurs les plus fréquentes bon indicateur de tendance centrale mauvais indicateur de tendance centrale 1. Paramètres de position • Médiane : plus adaptée si distribution asymétrique • Valeur centrale séparant l’échantillon en deux moitiés • 50 % des valeurs sont au dessus • 50 % des valeurs sont en dessous • rang de la médiane : • (n + 1) / 2 si n est pair • n/2 si n est impair • Mode • Valeur la plus représentée (variables quantitatives discrètes +) Exemple médiane (1) Poids en Kg d’une série de 80 sujets (après classement par ordre croissant) 45 70 74 77 50 70 74 78 55 71 74 79 58 71 74 79 60 71 74 79 63 71 74 79 64 72 74 80 64 72 74 80 65 72 74 80 66 72 75 80 67 73 75 80 67 73 75 81 67 73 75 81 67 73 76 81 68 73 76 82 68 73 76 82 68 73 76 83 Moyenne de la 40ème et 41ème valeur Médiane = (73+74)/2 = 73,5 kg (ne nécessite pas de connaître toutes les valeurs) 68 73 77 84 68 73 77 84 68 73 77 86 Exemple médiane (2) • Une série de 7 sujets : 45 50 55 58 60 63 64 Ici, n est impair, la médiane est la valeur de rang (n+1)/2 = la valeur de rang 4 La médiane est 58 1 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 Dispersion 1 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 • Variance n 1 2 = n (X i - ) 2 i=1 • La variance est la moyenne des carrés des écarts des valeurs par rapport à la moyenne. • L’unité de la variance est l’unité de la variable étudiée au carré. • Ecart Type, déviation standard, SD =2 • L’unité de l’écart type est identique à l’unité de la variable étudiée. Si une variable suit une distribution normale : - 2DS - 1DS + 1DS 68% 95% Moy ± 1ET contient 68% des observations Moy ± 2ET contient 95% des observations Moy ± 3ET contient 99% des observations + 2DS • Quantiles • (k – 1) valeurs séparant l’échantillon en k zones comportant le même nombre d’observations • k = 3 : tertiles • k = 4 : quartiles • k = 10 : déciles • k = 100 : centiles ou percentiles • Un intervalle entre deux quantiles correspond à un intervalle interquantile Exemple : quartiles Poids en Kg d’une série de 80 sujets (après classement par ordre croissant) 45 70 74 77 50 70 74 78 55 71 74 79 58 71 74 79 60 71 74 79 1er quartile 63 71 74 79 64 72 74 80 64 72 74 80 65 72 74 80 66 72 75 80 = (¼,¾) 67 73 75 80 67 73 75 81 67 73 75 81 67 73 76 81 68 73 76 82 = 69 kg 2ème quartile = Médiane = 73,5 kg 3ème quartile = (¾,¼) = 77 kg 68 73 76 82 68 73 76 83 68 73 77 84 68 73 77 84 68 73 77 86 Notion d’inférence = tirer une conclusion au niveau d’une population inaccessible à partir d’observations faites sur un échantillon • Population cible : ensemble des individus auxquels on s’intéresse • Population source : ensemble des individus à partir desquels on effectue le tirage au sort • Echantillon : ensemble des individus effectivement étudiés Un sondage est un procédé qui consiste à n’observer qu’une partie de la population étudiée (échantillon) et à tirer de cette observation des informations sur la population entière. Population source représentative de la population cible N sujets Echantillon n sujets n<N Fluctuations d’échantillonnage Malade Non malade AVANTAGES d’un sondage : Le sondage est plus rapide, moins cher et plus facilement réalisable qu’une enquête exhaustive sur la population cible. INCONVENIENT d’un sondage : Incertitude de l’extrapolation à la population cible des observations faites sur l’échantillon. CONTRAINTES d’un sondage : L’échantillon doit être représentatif de la population cible. L’échantillon doit être composé d’unités statistiques en nombre suffisant. Il faut bien distinguer un biais des fluctuations normales d’échantillonnage erreur systématique Estimation biaisée erreur aléatoire Conduit à définir un intervalle de confiance du paramètre à estimer Biais et erreurs aléatoires Déformation des faits due au hasard de l’échantillonnage : erreur non systématique due au hasard (fluctuations d’échantillonnage ) Estimation précise et non biaisée Estimation peu précise mais non biaisée Déformation des faits due à un biais : erreur systématique allant toujours dans le même sens (biais) Estimation précise mais biaisée Estimation peu précise et biaisée Estimation : Définition (1) • Tenter de définir les paramètres d’une population à partir des paramètres observés sur un échantillon Estimation : Définition (1) • Tenter de définir les paramètres d’une population à partir des paramètres observés sur un échantillon 1. Valeur observée valeur inconnue de la population Estimation : Définition (1) • Tenter de définir les paramètres d’une population à partir des paramètres observés sur un échantillon 1. Valeur observée valeur inconnue de la population 2. Valeur observée proche de la valeur inconnue si échantillon représentatif Estimation : Définition (1) • Tenter de définir les paramètres d’une population à partir des paramètres observés sur un échantillon 1. Valeur observée valeur inconnue de la population 2. Valeur observée proche de la valeur inconnue si échantillon représentatif 3. En répétant l’échantillonnage, autres valeurs proches les unes des autres Estimation : Définition (2) Valeur observée (échantillon) Valeur exacte (population générale) • Incapable de connaître la vraie valeur !!! • Objectif de l’estimation en statistique => calculer des bornes où se trouve la valeur inconnue du paramètre (avec une confiance suffisamment grande) = Intervalle de confiance +++ Estimation d’une moyenne inconnue (1) • On sait calculer la moyenne observée d’une variable quantitative sur un échantillon • Problème: Estimer la moyenne inconnue de la population d’où est extrait l’échantillon Estimation d’une moyenne inconnue (2) • Utiliser un échantillon représentatif de la population (obtenu par tirage aléatoire) • Estimation de à partir de l ’échantillon 1 : – est estimée par m1 = (xi) / n1 – où xi = {x1, x2, … , xn1} les n1 valeurs de X dans l ’échantillon 1 – m1 observée inconnue – Mais à quelle distance, de quel côté de ? Estimation d’une moyenne inconnue (2) • Échantillon représentatif de la population (obtenu par tirage aléatoire) – m1 observée inconnue – Mais à quelle distance, de quel côté de ? • 2ème échantillon (par tirage aléatoire) – m2 proche de m1 – m2 observée inconnue – Mais à quelle distance, de quel côté de ? Estimation d’une moyenne inconnue (2) • Échantillon représentatif de la population (obtenu par tirage aléatoire) – m1 observée inconnue – Mais à quelle distance, de quel côté de ? • 2ème échantillon (par tirage aléatoire) – m2 proche de m1 – m2 observée inconnue – Mais à quelle distance, de quel côté de ? • 3ème échantillon : idem... Estimation d’une moyenne inconnue (3) • Si on dispose de la totalité des échantillons possibles tirés de la population générale Estimation d’une moyenne inconnue (3) • Si on dispose de la totalité des échantillons possibles tirés de la population générale • On obtiendrait une moyenne m pour chaque échantillon Estimation d’une moyenne inconnue (3) • Si on dispose de la totalité des échantillons possibles tirés de la population générale • On obtiendrait une moyenne m pour chaque échantillon Fluctuations d’échantillonnage de la moyenne Estimation d’une moyenne inconnue (3) • L’estimation m de la moyenne inconnue est une variable aléatoire puisqu’elle varie d’un échantillon à l’autre Distribution de la variable X dans la population Fluctuations d’échantillonnage de l’estimation de la moyenne Distribution des moyennes de X dans chaque échantillon Estimation d’une moyenne inconnue (3) • L’estimation m de la moyenne inconnue est une variable aléatoire puisqu’elle varie d’un échantillon à l’autre On peut estimer la moyenne de l’estimation de la moyenne Distribution de la variable X dans la population Et la variance de l’estimation de la moyenne Estimation d’une moyenne inconnue Dans un échantillon, (4) on sait calculer un intervalle de confiance à 95% m1 m2 m3 m4 m5 m6 m7 m8 m9 … mk Moyenne de la population Si on calcule l’intervalle de confiance auprès d’un très grand nombre d’échantillons, la vraie moyenne de la population est comprise dans 95 % des intervalles de confiance Intérêt des tests • Les tests servent à extrapoler les résultats observés sur des échantillons à l’ensemble des populations dont ils sont issus +++ – • Échantillon : image ponctuelle Intérêt majeur des tests : – – Économie de moyens +++ En permettant de déceler des différences sur un nombre réduit d’observations Principe des tests de comparaison • Principe général : Regarder si la différence qu’on observe dans un échantillon est due au hasard ou si au contraire cette différence est telle qu’il est fort peu probable de l’observer par hasard • 2 hypothèses sont posées : – Hypothèse nulle = « il n’y a pas de différence » – Hypothèse alternative = « il y a une différence » (dans la population à laquelle on veut généraliser le résultat) Principe des tests de comparaison • Illustration : vous pariez à pile ou face avec un ami, il vous tend une pièce. – Hypothèse nulle H0 : la pièce n’est pas faussée, et j’ai une chance sur deux de gagner P(joueur 1 gagne) = P(joueur 2 gagne) – Hypothèse alternative H1 : la pièce est faussée, un des joueurs à une probabilité plus élevée de gagner que l’autre joueur : P(joueur 1 gagne) P(joueur 2 gagne) Principe des tests de comparaison • Illustration : vous pariez à pile ou face avec un ami, il vous tend une pièce. – Au premier essai, vous perdez Vous pensez que vous n’avez pas eu de chance cette fois ci, vous ne remettez pas en cause l’hypothèse nulle selon laquelle la pièce n’est pas faussée, et vous acceptez de refaire une partie en espérant rattraper la mise. Principe des tests de comparaison • Illustration : vous pariez à pile ou face avec un ami, il vous tend une pièce. – Au premier essai, vous perdez – Vous pensez que vous n’avez pas eu de chance cette fois ci, vous ne remettez pas en cause l’hypothèse nulle selon laquelle la pièce n’est pas faussée, et vous acceptez de refaire une partie en espérant rattraper la mise. Au deuxième essai, vous perdez à nouveau Vous pensez que vous n’avez vraiment pas de chance, vous ne remettez pas en cause l’hypothèse nulle selon laquelle la pièce n’est pas faussée, et vous acceptez de refaire une partie en espérant rattraper la mise. Principe des tests de comparaison • Illustration : vous pariez à pile ou face avec un ami, il vous tend une pièce. – Au premier essai, vous perdez – Au deuxième essai, vous perdez à nouveau – Vous pensez que vous n’avez pas eu de chance cette fois ci, vous ne remettez pas en cause l’hypothèse nulle selon laquelle la pièce n’est pas faussée, et vous acceptez de refaire une partie en espérant rattraper la mise. Vous pensez que vous n’avez vraiment pas de chance, vous ne remettez pas en cause l’hypothèse nulle selon laquelle la pièce n’est pas faussée, et vous acceptez de refaire une partie en espérant rattraper la mise. Vous continuez à jouer, vous perdez 5 fois de suite. Vous commencez à avoir de sérieux doute et à remettre en cause la validité de l’hypothèse nulle selon laquelle la pièce n’est pas faussée Principe des tests de comparaison • Illustration : vous pariez à pile ou face avec un ami, il vous tend une pièce. – Au bout du 10ème essai, vous avez perdu 10 fois de suite, vous décider d’arrêter de jouer, la probabilité que la pièce ne soit pas faussée (que l’hypothèse nulle soit vraie) est trop faible : vous rejetez cette hypothèse et acceptez l’hypothèse alternative H1 (la pièce est faussée) vous prenez le risque de vous fâcher avec votre ami (le risque de se fâcher alors que la pièce était en réalité normale est devenu beaucoup trop faible). Il y a un seuil à partir duquel, on décide de rejeter l’hypothèse nulle Exemple d’utilisation d’un test Principe général des tests de comparaison : Regarder si la différence qu’on observe dans un échantillon est due au hasard ou si au contraire cette différence est telle qu’il est fort peu probable de l’observer par hasard 2éme Exemple : La prévalence du diabète est-elle supérieure chez les sujets en surcharge pondérale par rapport aux sujets de poids normal ? Sondage dans la population cible pour obtenir un échantillon représentatif. Hypothèse nulle H0 : La prévalence du diabète dans la population cible est identique parmi les sujets de poids normal et parmi les sujets en surcharge pondérale. P1 = P0 ou D = P1 – P0 = 0 Hypothèse alternative H1 : La prévalence du diabète dans la population cible est différente parmi les sujets de poids normal et parmi les sujets en surcharge pondérale. P1 P0 ou D = P1 – P0 0 Si l’échantillon est de taille suffisante et représentatif : - sous H0 : d = p1 – p0 devrait être petite - sous H1 : d = p1 – p0 devrait être grande On réalise un test statistique pour savoir si d peut être considérée comme grande (significativement différente de 0). Autrement dit on réalise un test statistique pour savoir s’il est vraisemblable de rejeter l’hypothèse nulle. Population cible d petite absence de différence existence d’une différence D=0 D0 Conclusion vraie Conclusion fausse échantillon d grande Conclusion fausse Conclusion vraie Il y a toujours un risque de se tromper dans notre conclusion => risque d’erreur Risque de première espèce ( seuil de significative p) : Probabilité de rejeter à tort l’hypothèse nulle (probabilité de conclure à tord à l’existence d’une différence entre les groupes). Risque de seconde espèce : Probabilité de conserver à tort l’hypothèse nulle (probabilité de conclure à tord à l’absence de différence entre les groupes). Puissance du test : Probabilité de mettre en évidence une différence qui existe vraiment entre les groupes : Puissance = 1 - Le classement en « d petite » ou « d grande » se fait à partir de la p-value (degré de signification) du test : Si p < , on considère que d est petite échantillon Population cible absence de différence existence d’une différence D=0 D0 d petite Conclusion vraie Conclusion fausse test non significatif 1- d grande Conclusion fausse Conclusion vraie test significatif 1- Un test significatif permet de conclure à l’existence d’une différence. Un test non significatif ne permet pas d’exclure l’existence d’une différence. II. Principaux types d’enquêtes Une enquête est une opération qui consiste à recueillir de l’information, puis à l’analyser en vue de résoudre une ou plusieurs questions spécifiée(s) à l’avance. Enquêtes exhaustives (sur l’ensemble de la population) Enquête sur échantillon (obtenu par sondage) Principaux types d’enquêtes Enquêtes d’observation L’exposition n’est pas contrôlée par l’investigateur Enquêtes expérimentales L’exposition est contrôlée par l’investigateur descriptives analytiques enquêtes transversales cohortes non comparatives enquêtes transversales enquêtes cas - témoins enquêtes de cohorte (« exposés - non exposés » ou « longitudinale ») randomisées essais cliniques phase III non randomisées essais cliniques phase I et II enquêtes avant - après Principaux types d’enquêtes Essais cliniques La vie du médicament découverte d’une molécule études pré-cliniques (animal) phase I (volontaires sain) phase II (volontaires malades) phase III (volontaires malades : essais comparatifs) Autorisation de Mise sur le Marché (A.M.M.) Phase IV (pharmacovigilance, pharmaco-épidémiologie, pharmaco-économie) pharmacologie clinique Principaux types d’enquêtes Essais cliniques Essais non randomisés : - Phase I : étude de la première administration chez l’homme - volontaires sains, - évaluation des effets indésirables => sécurité - et effets pharmacodynamiques -Phase II : étude de l’efficacité pharmacologique - volontaires malades - pharmacologie (posologie efficace, dose-effet) - pharmacocinétique Principaux types d’enquêtes Principes méthodologiques des essais de phase III Objectif : évaluer l’efficacité thérapeutique d’une intervention 1. principe de comparaison par rapport à un placebo ou par rapport à un médicament de référence indispensable pour distinguer l’efficacité médicament de l’évolution naturelle de la maladie du Principaux types d’enquêtes Principes méthodologiques des essais de phase III 2. principe du tirage au sort (randomisation) La répartition des sujets dans chaque groupe se fait par tirage au sort. indispensable pour assurer la comparabilité des deux groupes les groupes sont comparables en tout point, sauf pour l’attribution du traitement Principaux types d’enquêtes Principes méthodologiques des essais de phase III 3. principe du double aveugle Le patient ne sait pas s’il prend le placebo ou le traitement testé. Le médecin ne le sait pas non plus. indispensable pour maintenir la comparabilité des groupes au cours de l’étude Principaux types d’enquêtes Enquête d’observation transversale Souvent : un échantillon représentatif d’une population et n’est pas sélectionné en fonction de l’exposition ou de la maladie Exposition ? temps Maladie ? Au moment de l’enquête, on recueille au même moment les informations sur la présence d’une exposition et la présence d’une maladie Principaux types d’enquêtes Enquête d’observation transversale Estimation de la prévalence d’une maladie Proportion de sujets atteints d’une maladie dans une population à un instant donné t. P= M M+N P : prévalence de la maladie dans la population à l’instant t M : nombre de malades dans la population à l’instant t N : nombre de non malades dans la population à l’instant t effectif total de la population à l’instant t Principaux types d’enquêtes Enquête d’observation longitudinale = Enquête de cohorte Les sujets sont suivis dans le temps (on connaît les dates des évènements mesurés) Exposition ? temps Maladie ? Début d’étude : Recueil prospectif Début d’étude : Recueil rétrospectif (cohorte « historique ») Principaux types d’enquêtes Enquête d’observation longitudinale = Enquête de cohorte Parfois l’inclusion des sujets au départ se fait en fonction d’une exposition dichotomique : enquête « exposé – non exposé » Exposition ? temps Maladie ? Début d’étude : Recueil prospectif Début d’étude : Recueil rétrospectif (cohorte « historique ») Principaux types d’enquêtes Enquête d’observation longitudinale = Enquête de cohorte On peut estimer l’incidence d’une maladie Vitesse moyenne de production de nouveaux cas d’une maladie dans une population pendant un intervalle de temps [t; t+t]. nombre de nouveaux cas sur [t; t+ t] TI = effectif moyen des sujets à risque sur [t; t+ t] TI : taux d’incidence de la maladie dans la population pendant [t; t+ t] Nt + Nt+ t Effectif moyen des sujets à risque sur [t; t+ t] : 2 Principaux types d’enquêtes Enquête d’observation longitudinale = Enquête de cohorte On peut calculer le risque relatif (RR) : comparer les taux d’incidence entre différentes expositions Le risque relatif d’une exposition (par rapport à l’absence d’exposition) : RR incidenceexposés incidencenon exposé Principaux types d’enquêtes Enquête d’observation longitudinale = Enquête de cohorte On peut calculer le risque relatif (RR) : comparer les taux d’incidence entre différentes expositions - Si RR > 1 : le risque de maladie est augmenté chez les sujets exposés - Si RR < 1 : le risque de maladie est diminué chez les sujets exposés - Si RR=1 : le risque de maladie est le même chez les sujets exposés et non-exposés Principaux types d’enquêtes Exemple dans une enquête exposés – non exposés, avec la même durée de suivi pour tout le monde : exposés % de malades ? étude exposés non exposés non exposés % de malades ? Principaux types d’enquêtes Exemple dans une enquête exposés – non exposés, avec la même durée de suivi pour tout le monde : Estimation d’un risque relatif de maladie malades non malades exposés a b n1 non exposés c d n0 m1 m0 RR = Re / Rne = Ie / Ine = (a/n1) / (c/n0) Principaux types d’enquêtes Enquête cas - témoins On va comparer la fréquence de l’exposition antérieure chez des malades (cas) et des non-malades (témoins) Recueil rétrospectif de la présence d’une exposition antérieure Début d’étude : Sélection des malades et témoins Exposition ? temps Maladie ? Principaux types d’enquêtes Enquête cas - témoins cas = malades % d’exposés ? étude cas - témoins % d’exposés ? témoins = sains Principaux types d’enquêtes Enquête cas - témoins Dans une enquête de cohorte ou une enquête transversale, la sélection ne dépend pas de la présence de la maladie : Les exposés et non-exposés dans l’échantillon sont représentatifs des exposés et non-exposés de la population on peut estimer le risque d’être malade chez les exposés et non exposés et calculer un risque relatif Dans une enquête cas témoins le pourcentage de malades est choisi arbitrairement par l’investigateur : on ne peut pas estimer le risque dans la population ni le risque relatif, il faut calculer un odds ratio (OR) = rapport de cote Principaux types d’enquêtes Enquête cas - témoins Estimation d’un odds ratio de maladie OR = [e1/(1-e1)] / [e0/(1-e0)] = ad / bc avec e1 et e0 fréquences de l’exposition chez les malades et les non malades : malades non malades OR = [Re/(1-Re)] / [Rne/(1-Rne)] exposés a b n1 non exposés c d n0 m1 m0 Indispensable ++++ Avant la mise en place d’une étude : quelque soit le schéma Toujours commencer par l’écriture du protocole d’étude : - Contexte - hypothèses à évaluer - l’objectif précis - les méthodes à mettre en œuvre : - population (critères d’inclusion, d’exclusion) - critères de jugement - variables d’exposition - autres variables à prendre en compte - méthodes de mesures des différentes variables - calcul de l’effectif nécessaire pour répondre à l’objectif - méthodes statistiques envisagées Dernier point important pour les sciences de la vie : la notion de variabilité • Prendre en compte la variabilité +++ – Variabilité biologique (entre-sujet et intra-sujet) – Variabilité instrumentale (expérimentale, liée à l’instrument lui-même) variabilité biologique inter-sujet + variabilité biologique intra-sujet + variabilité instrumentale + variabilité inter- et intra-examinateur …_____________________________ = Variabilité totale Variabilité : exemples • Variabilité biologique inter-individuelle – Durée de la gestation, taille à l’âge adulte, poids de naissance • Variabilité biologique intra-individuelle – Cortisol, glycémie, urée, tension artérielle • Variabilité liée à la méthode de mesure – TA chez l’obèse, mesure sur une échographie (liée à l’appareil et au clinicien) • Variabilité liée à l’expérimentation – Effet centre, effet placebo, environnement Variabilité : conséquences • Rechercher une différence : Facile de montrer une différence entre les deux moyennes Difficile de montrer une différence entre les deux moyennes • Rechercher une corrélation : Facile de montrer une corrélation entre les deux variables Difficile de montrer une corrélation entre les deux variables