Le capitalisme cognitif - Philosophie Management
Download
Report
Transcript Le capitalisme cognitif - Philosophie Management
Economie de l’immatériel
un autre monde, une autre économie
Yann Moulier Boutang
Professeur de sciences économiques
Université de Technologie de Compiègne,
COSTECH EA 22 23 Connaissance, Organisation &Systèmes techniques
[email protected]
Co-directeur de la Revue Multitudes
http://multitudes.samizdat.net
Antoine Rébiscoul
Consultant Acte 6
[email protected]
Programme Question Time : Cycle Philosophie& Management – Bruxelles, 20 mars 2010
BNP-ParisBas FORTIS
Sommaire
• 1. Le capitalisme cognitif
• 2. Des concepts indispensables : une fable
externalités, immatériels
• 3. L’abeille et l’économiste : La pollinisation
• 4. Un autre monde : société pollen au-delà du
capitalisme
• 5. Une autre économie : écolo-nomie et apiéconomie
• 6 Quelques conséquences
1. Le capitalisme cognitif (1)
• le capitalisme industriel :
• la grande entreprise
• La division du travail & économies d’échelle
• Salariat
• Production de marchandises à partir de
marchandises (inputs)
• À partir de machine consommant des énergies
carbo fossiles
• Outils : hiérarchie (Etat, Entreprise) et marché
1. Le capitalisme cognitif (2)
• Le capitalisme cognitif = un autre système
d'accumulation
- L’entreprise réseau
- Le numérique
- Le réseau des réseaux
- Division cognitive du travail : économies
d’apprentissage
• dans lequel l'accumulation porte sur la
connaissance et sur la créativité
1. Le capitalisme cognitif (3 )
• Production du vivant au moyen du vivant ( biotech)
• et de connaissances au moyen de connaissances
• On échange et accumule quelque chose de plus
large que la marchandise et que des biens matériels
• On compte sur des forces du côté du non-humain et
du côté du cérébral qui n’étaient pas prises en
compte
Le capitalisme cognitif : troisième forme de
capitalisme historique
1.
Le capitalisme cognitif constitue une révolution interne du capitalisme, de même
ampleur que celle qui avait aux XVIII° siècle opéré la mue du capitalisme
mercantiliste et esclavagiste dans le capitalisme du salariat libre.
1.
2.
Cette « nouvelle grande transformation » (Polanyi) conjugue une révolution
technique (l’ordinateur devient l’emblème de l’époque numérique), linguistique
(Marazzi), biopolitique (Foucault, Agamben, Negri, Fumagalli) une crise
d’exécution des rapports de propriété et un affrontement croissant autour des
nouvelles « enclosures » (Lessig, Benkler, Moulier Boutang).
Cette transformation veut dire que si l’objectif du capitalisme demeure toujours
l’accumulation, la nature, le type, les modalités de cette accumulation sont en
train de changer totalement.
1. Cette grande transformation est équivalente à celle de la Renaissance
(Gutemberg) parce qu’elle implique une mutation profonde dans le régime de la
science et de la connaissance
La nature du capitalisme cognitif (1)
• Pour devenir un système d’accumulation centré sur la captation des gains tirés de la
connaissance et de l’innovation, le capitalisme cognitif dépend étroitement de six facteurs
conjoints :
- De la révolution du langage informatique
- De la montée continuelle de la capacité de traitement et de stockage des données
numérisées par les ordinateurs.
- De la réduction drastique des coûts d’acheminement de l’information (supraconducteur,
fibre optique)
- De la miniaturisation ( nanotechnologie)
- de l’appropriation des TIC par un nombre croissant de cerveaux humains opérant sur des
réseaux reliés entre eux par au moins un réseau des réseaux.
• La révolution numérique permet de codifier dans la connaissance ce qui est de l’ordre de la
répétition. Donc de transformer en information ( bases de données) les éléments explicites
de la connaissance.
• L’activité cérébrale affranchie par l’ordinateur et la numérisation de l’information, des calculs
de contenu, des opérations simples mais longues, se trouve vouée aux tâches de
compréhension, d’interprétation et de création innovante.
• L’intelligence consiste alors à fournir une réponse non
préalablement programmée à une question qui n’avait pas été
prévue.
La nature du capitalisme cognitif (2)
•
l’information et la connaissance codifiée se réduisent à une suite de chiffres binaires immédiatement
reproductibles à un coût quasi nul, et les TIC permettent une reproduction presque illimitée et sans
dégradation par rapport à l’original, un bien connaissance devient en tant que substrat matériel, un
bien public.
•
Qu’il soit coûteux, voire très coûteux peut s’accompagner du fait que sa valeur marchande est nulle.
3.3.12. La valeur d’un bien connaissance dépend donc de trois facteurs :
a)
De l’usage contextuel que le ou les cerveaux font de la connaissance codifiée;
b)
De l’usage innovant que le ou les cerveaux sont capables de faire de la connaissance codifiée.
c)
De la formation d’une opinion commune ou publique sur ce bien connaissance.
•
La production de connaissance au moyen de connaissance ne se fait donc plus comme dans le
capitalisme industriel au moyen de la réduction du travail vivant au travail mort, mais à la production
de vivant au moyen du vivant .
•
. C’est effet seulement si le travail cognitif reste vivant tout au long du cycle productif qu’il peut lui
être extorqué un surtravail.
•
•
•
La valeur d’un bien connaissance dépend donc du degré de coopération entre les
cerveaux vivants réunis en réseaux.
Le capitalisme cognitif s’intéresse prioritairement à cette exploitation particulière de la
force-inventive (plus que force travail).
L’appropriation des connaissances tacites ou implicites requiert une gestion des
externalités.
2. Des concepts indispensables : externalités,
immatériels (1)
• A. les externalités, le complexe
• Rappel de ce qu’est le complexe : le tout supérieur à
la somme des parties
• B. La fable qui explique un peu les externalités
positives
• C Externalités simples, complexes
• D Les externalité sont l’emblème même du
complexe. Dans une situation complexe, elles
représentent la partie immergée de l’iceberg.
Qu’est-ce qu’une externalité ?
MARCHAND
NON - MARCHAND
Régulationpublique
IFM – L’économie de
l’immatériel - 2010
[email protected]
Qu’est-ce qu’une externalité ?
« Economie »
« Culture »
IFM – L’économie de
l’immatériel - 2010
[email protected]
Uneexplicitation massive du périmètre des externalités
• Sustainable growth
• Social acceptance
• Network economy
• Derivate products economy
• Long Tail
•CtoC models
• Viral marketing
• New medias
•Prosuming
IFM – L’économie de
l’immatériel - 2010
[email protected]
L’abeille et l’économiste : une fable (1)
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Un paysan et ses enfants
Vivaient heureux en Normandie
Vergers et vaches en leurs champs
Leur procuraient de quoi gagner
Une honnête et paisible vie.
En plein milieu, une colline
Abritait depuis toujours le rucher
D’une propriété voisine.
L’étrange enclave ne gâtait rien,
10 Leur maison étant installée au loin
Et la quarantaine d’essaims
Menait la ronde du sainfoin,
Des pommiers et des tournesols
Sans que quiconque y vit du vol.
C’est qu’en septembre, le maître des abeilles
Ne manquait jamais sa visite
Pour offrir à son riverain
Des gaufres sorties des rayons
Et un pot de gelée royale.
20 Il recevait sans qu’il en eût fait réquisit
Du calva vieilli au merrain
Des framboises plein les corbeilles
Et le dîner surtout qu’on marquait au crayon
Pour donner à l’année ses étoiles.
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
L’abeille et l’économiste : une fable (2)
Le paysan mourut trop tôt
Trop tôt n’est pas ici une formule
Il n’avait pas encore préparé sa retraite.
Il fallut lui trouver un émule
Pour les travaux des champs sa veuve était fortraite
30 Le cadet et la fille ? Aucun deux n’étaient chauds.
On se rappela que l’aîné
Diplômé en économie
Ne détestait pas la campagne.
En rien de temps il est nommé
Gérant de l’exploitat-i-on
La diérèse je vous prie
Car c’est bien en pays de cocagne
Qui requière de la majesté
Que notre jeune gestionnaire
40 Débarqué tout frais de la ville
Entend mener révolution
Dans les méthodes et au civil.
Le voilà aussitôt plongé
Dans les maigres livres de compte
De feu son père. Il multiplie les questionnaires
Convoque tous ses fournisseurs,
Quand il est créancier les harcèle
Mégote sans fin sur les dettes.
Sa mère, sa sœur ont un peu honte
50 Mais comment résister à cet assainisseur
Qui vérifie chaque parcelle ?
Et se rit des histoires à fadettes ?
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
L’abeille et l’économiste : une fable (3)
Il découvre enfin le rucher
Lui qui n’était jamais sorti
Plus loin que son nez à la ferme.
« Cette enclave ma sœur depuis quand et pourquoi ?
Ne faut-il pas y mettre un terme ?
A moins qu’elle puisse être amortie.
Voyons comment la faire rentrer
60 Dans un bilan qui ne peut aller de guingois ? »
Sa famille essaie de lui rappeler
Que l’apiculteur attenant
Est utile et loyal aujourd’hui comme hier.
Rien n’y fait, pas même le souvenir du père.
Notre nouvel entrepreneur
Brandit une table d’intrants.
De l’argument, il est tout fier.
« Je paye moi tout ce qui rentre
Dans mes produits, semence, engrais,
70 Maïs, granulés pour mon lait
Ou bien je le tire de mes champs.
Pouvez-vous me dire s’il vous plait
D’où vient le miel que ces insectes
Font dans ces ruches ? Pas de leur antre.
Pas de ce petit hectare où loge leur secte.
Mais bien de mes champs, de mes fleurs.
Il lui faut me payer fermage
Sur le nectar qu’elles collectent.
Et si un tiers ne lui va pas
80 Nous choisirons le métayage. »
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
L’abeille et l’économiste : une fable (5)
Notre malin, ayant rodé sur ses parents
Ce percutant argumentaire
Fait appeler l’apiculteur.
Un prélude jovial encor’ qu’embarrassé
A tôt fait de le conduire
Là où il voulait en venir.
Au papier qu’il a préparé
Il ajoute son commentaire
« Les bons comptes font les amis.
90 Pour nous prémunir du malheur
Mettons les formes d’un contrat
Dûment signé des deux côtés.
Vos abeilles pourront butiner sur mes champs
A loisir mais aussi en exclusivité.
Il n’y aura point de dédit
Vous me verserez tous les ans
Une part de vos gains. Cela démontrera
Que nous savons tenir nos comptes
Et que le foin de vos abeilles est garanti. »
100 Le maître des abeilles n’a rien laissé paraître
Il se garde de protester.
Simplement il veut le contrat
Pour pouvoir mieux l’examiner
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
L’abeille et l’économiste : une fable (6)
Rendez-vous dès le lendemain est pris.
L’industrieux paysan
Se frotte déjà les mains
De ce gain quasiment certain.
« Mon père était trop lent de sang
Il n’avait pas assez appris
110 Les règles de l’économie !»
Songe-t-il sans apercevoir
Le large sourir’ du voisin.
La nuit porte conseil, il a fait son chemin.
Il est d’accord pour un contrat.
« Mais pour ne pas décevoir
Les parties, vous comme moi
Ne faut-il pas tout mesurer ?
J’en conviens », fait l’autre surpris
S’attendant à voir le litige
120 S’attacher à de l’arpentage.
« Vous avez fort bien raisonné
En comptant à votre avantage
Les arbres, les fleurs et les prés
Dont le nectar sur les tiges
Nourrit mes insectes ailés.
J’en paierai donc tout net le prix
Sans chipoter sur vos calculs.
Mais un compte plus juste exige
Que le travail de mes abeilles
L’abeille
et
l’économiste
:
une
fable
(7)
• 130 Pollinisant sans s’arrêter
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Soit ajouté à la corbeille.
Sans ces petits animalcules
Adieu sainfoin, luzerne, tournesol
Pommiers, poiriers, tilleuls et mille choses.
Vaches, lait, beurre et autres causes
Devraient figurer dans la liste
Ne sont-ils pas de vos gains la boussole ?
La divagation de mes abeilles est sans prix
Mais, je ne veux pas de querelle
140 Un bon tiers de votre revenu total
Fera très bien la rue Michel
Je vous fais grâce des pétales
Des essences sauvages. Signons-nous
Ce nouveau contrat ? J’y suis prêt.
Je puis vous régler en liquide
Pour votre part, ne soyez pas timide
J’accepterai une hypothèque
Bien volontiers sur le domaine
Trinquons à ces prolégomènes »
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
L’abeille
et
l’économiste
:
une
fable
(8)
Croyez-vous qu’en bibliothèque
L’un des deux contrats fut conclu ?
« A réflexion, fit l’apprenti,
Penaud, tout benêt et confus
Revenons à notre eau de vie
Et à vos petits pots rituels.
- Ne cherchons pas à mettre un prix
Sur tout ce qui est hors de prix.
Fit l’apiculteur spirituel.
Depuis leur voisinage
160 Ne connaît plus de nuages.
Dans la société des humains
Les fourmis comme les cigales
Aux abeilles font de l’ombrage
Ainsi qu’à leurs petites mains.
Dans les fables de l’économie
Seules les fourmis travaillent
Les cigales sont vues en reines des fringales
Elles servent d’épouvantails.
Et de patrons à nos envies.
170 Leur morale nous dit qu’on ne peut consommer
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
L’abeille et l’économiste : une fable (9)
Que ce qu’on a tout d’abord épargné.
Les abeilles ne vaudraient que leur cire et leur miel
Quant au pollen qu’en se nourrissant elles sèment
Il ne produirait rien que les fientes du ciel.
Nous l’avons vu, c’est à suivre cette leçon
Que notre paysan fut pris.
Combien de doctes hameçons
Ont ainsi ravagé la ruchée de la vie
Jetant sur ces nomades l’anathème ?
180 La fable du sieur Mandeville
Ne dissipa point ce gâchis
Semer le pollen fut confondu par lui
Avec une invisible main.
Beaucoup de bruit pour rien.
Il suffit de rendre aux abeilles
Ce que fourmis et cigales leur dérobèrent,
Dans nos têtes pour qu’on retrouve les merveilles
Du monde et son activité subtile.
2. Des concepts indispensables : externalités,
immatériels (2)
• B. Productivité et paradigme du vivant
• Le numérique la coopération et l’intelligence
collective
B externalités (suite)
• Externalités complexes mais aussi
• Externalités 1
• Externalités 2
• Voir le tableau suivant commenté
Tableau 4 Immatériels 1 & 2, externalités 1 & 2 & frontières du capitalisme
cognitif .
2. Des concepts indispensables : externalités,
immatériels (3)
• C. Immatériels 1 et 2
• Voir encadrés suivants
Immatériel 1 et Immatériel2
Immatériel 1 : processusd’incorporation du cognitif et des
savoirsà la production matérielle
émission de droits de propriétésur des immatérielscodifiés
(brevets, droitsd’auteur, marques, bases de données)
Immatériel 2 Tentative d’internalisationdans un bienmarchand
de la partie non codifiable des connaissances, des symbolesou
des affects (exemple Google Adwords)
perturbation de la gouvernanceéconomique par des
immatérielsimplicites(conventions boursières audience,
opinion, marques)
NB : ambiguitédonc du concept d’open source à) la différence
du copyleftou des creative commons Cycle Philosophie&
Management – Bruxelles, 20
mars 2010
Intangibles durs , intangibles mous
Difficultéscroissantesd’exécution des droits de
propriétéinhérents aux intangibles durs
Montée de la coopération en réseauxnumériques de
l’activitévivante et de la maîtrised’interrelations complexes
dans la production de l’innovation
Apparition àcôté des intangibles
dursd’intangiblesmouscouvrantpartiellementces nouveaux
facteurs de production
(Universd’usage, organisation, confiance, formation d’une
opinion commune, capacité de l’entrepriseàapparaître non
pas comme un acteur de son secteurmaiscommedélimitant
le périmètre de son secteur)
Cycle Philosophie&
Management – Bruxelles, 20
mars 2010
2. Des concepts indispensables : externalités,
immatériels (4)
• D. l’exploitation de degré 2,
2. Des concepts indispensables : externalités,
immatériels (5)
• F. l’accumulation du capital intellectuel ? Son
instabilité
2. Des concepts indispensables : externalités,
immatériels (6)
• G. La finance comme gouvernance par défaut de
l’appropriation des externalités
3. L’abeille et l’économiste : (1)
• A. Ce que font les abeilles pour l’économiste
• B. Ce que font en réalité les abeilles
3. L’abeille et l’économiste : (2)
• C. La valeur de la sphère de la pollinisation
• D Des abeilles et des hommes
4. Un autre monde : société pollen au-delà
du capitalisme
• A. Une société interactive
• B. En réseaux numériques
• C. Reliés entre eux par le réseau des réseaux
• D L’économie de contribution
une économie de contribution
• 9) Une économie correspondant à un système
complexe donc dynamique et pas à une structure
• 10) Une économie de l'interaction et donc
d'externalités qui jouent un rôle déterminant.
3. La métaphore de la pollinisation et de la
coraillisation
4. Les problèmes spécifiques d'une économie de la
contribution
• a) Mesurer l'intensité de la contribution et plus
l'unité de temps, ni l'espace parcouru (rendement)
• b) La question de la rétribution : revenu d’existence
et de pollinisation
• C) Une solution de positionnement de l’économie
de contribution (voir le schéma suivant)
5. Une autre économie : écolo-nomie et apiéconomie
• A. au nomos (la loi) de l’oikos et de tous les actifs de
l’oikos
• L’apiéconomie (beeseconomics)• reforge une comptabilité incluant les externalités
sans se borner à les internaliser.
• Certaines externalités peuvent être internalisées,
d’autre pas techniquement, d’autre pas d’un point
de vue éthique ou écologique
6. Quelques conséquences
Application à la crise financière
Crise du dénominateur
Réussite de l’économe immatérielle dans la crise
•
Réussite insolente de Google (170 M de capitalisation boursière contre moins d’un
pour GM).
• Un modèle économique qui repose sur une compréhension du lien étroit entre valeur
et la pollinisation humaine.
• En exploitant les possibilités techniques du numérique et de la Toile Google a offert
un moteur de recherche gratuit (contrairement à Lycos) puis toute une série de
services gratuits ( inventés au sein de l’entreprise le jour où les employés n’ont rien
de précis à faire).
• En échange de ces services gratuits (gmail par exemple) les 16 millions de cliqueurs
par seconde travaillent gratuitement pour Google.
• Ils fournissent en temps réels des informations sur leurs goûts, leur connaissances,
leur réseaux de relation.
• Etant donné le niveau de complexité des marchés aucune entreprise ne peut plus
exploiter un marché sans atteindre un public d’acheteurs potentiels.
• A travers ses services Addword et Addsense Google peut ainsi reprendre à une
échelle multipliée par la puissance du numérique le modèle publicitaire qui avait déjà
constitué le mode de financement des biens immatériels comme la radio et la
télévision
Références
• Yann Moulier Boutang, Le capitalisme cognitif, la nouvelle grande
transformation , Amsterdam, Paris 2007 et 2008 (2° edition)
• ____________________ »Crise de l’économie ou crise de
l’économique », in Vers un autre monde économique, Forum Action
des Modernités , ouvrage collectif, Descartes et Cie, Paris 2009
• ___________________ L’abeille et l’économiste, CarnetsNord,
Editions Montparnasse,Paris, sortie le 7 mai 2010
• Et http://multitudes.samizdat.net