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PAX DEORUM
Les Romains croient qu’ils doivent aux dieux la prospérité de leur empire. C’est
pourquoi ils s’efforcent de cultiver une harmonie avec eux, appelée Pax deorum ou
paix des dieux, en accomplissant très scrupuleusement de nombreux actes rituels ou
sacra.
Aucune entreprise politique ou militaire n’est concevable sans l’approbation des
dieux. Animés par la crainte de perdre leur soutien, les Romains se mettent à
l’écoute des signes divins : des experts officiels, les augures, interrogent les dieux en
observant le vol des oiseaux ou l’appétit des poulets; ils interprètent les omina,
messages que les dieux envoient par l’intermédiaire de paroles ou d’événements
étranges. Parfois, les dieux manifestent aussi leur colère en produisant des prodiges,
tels qu’un tremblement de terre, une éclipse de lune, la naissance d’un animal
monstrueux, ou celle d’un humain anormal; les Romains procèdent alors à une
cérémonie expiatoire pour apaiser leur courroux.
Les Romains rendent un culte à de nombreux dieux : Varron en dénombre 30 000.
Compte-tenu de ce nombre, il existe beaucoup de prêtres, regroupés en différents
collèges. La hiérarchie des prêtres correspond à celle des dieux. Jupiter est le dieu
souverain, autour duquel se trouvent les autres dieux majeurs. Il existe aussi une
foule de divinités moins importantes, les numina, avec lesquels les dieux majeurs
partagent les honneurs. L’ensemble des dieux romains forme le Panthéon qui n’est
pas figé, mais accueillant aux dieux étrangers. Tous reçoivent un culte.
Les Romains se font un devoir de rendre services et honneurs aux dieux pour
maintenir la Pax deorum : ils assurent ainsi la sécurité de leur famille et le salut de
leur cité. Malgré le scepticisme qui gagne les intellectuels à la fin de la République, la
religion continue de dominer toutes les formes de la vie publique.; la piété, ou pietas
chez les Romains, est un engagement presque civique.
Un temple est la demeure d’un dieu :
il abrite sa statue. Le culte se célèbre
en dehors du temple, autour d’un
autel, ara. Les rites peuvent aussi
avoir lieu dans un bois sacré (lucus),
devant une fontaine (fons) ou dans le
pomoerium, espace sacré de la cité.
Le temple de Janus a deux portes,
ouvertes en temps de guerre,
fermées en temps de paix. Janus, dieu
des
commencements,
est
typiquement Romain.
La Triade classique , qui regroupe
Jupiter, Junon et Minerve, est
empruntée aux grecs. Elle est dite «
capitoline », car elle est adorée au
Capitole. A leurs côtés, des divinités
étrangères ont, elles aussi, leur culte
à Rome. Après une victoire, les
Romains invitaient les dieux du camp
adverse à venir à Rome pour y être
honorés afin d’affaiblir les peuples
vaincus privés de leurs divinités.
Les provinciaux, imitant les
pratiques orientales, élèvent
des autels à Auguste, de son
vivant. Après sa mort,
l’empereur est rangé au
nombre des dieux; c’est
l’apothéose.
Auguste, tente d’enrayer la
popularité
des
cultes
étrangers qui se fait au
détriment des cultes romains
traditionnels.
Chaque flamine est spécialement
attaché au culte d’une divinité. Ils
sont placés sous la dépendance du
grand pontife, le Pontifex Maximus.
Les augures
consultent les dieux
en prenant les
auspices. Ils tracent
dans le ciel un
rectangle virtuel:
dans cet espace sacré
ou templum, ils
déchiffrent, un
message divin en
observant les
oiseaux.
Souvent, un sacrifice vient couronner la
prière adressée au dieu. La victime
(hostia) doit être parfaite et doit avoir
l'air consentant. Les dieux ont des
animaux sacrificiels favoris : Mars le
cheval, Cérès la truie. Après le sacrifice,
les entrailles sont brûlées sur l’autel, et
les
viandes
consommées
par
l’assistance. Les sacrifices constituent
aussi une bonne occasion de manger de
la viande.
Vocabulaire :
- augur, uris, m. : l’augure
- deus, i, m. : le dieu
- hostia, ae, f. : la victime
- omen, ominis, n : le signe, le
présage
- pax, pacis, f. : la paix
- pietas, atis, f. : le sentiment qui fait
accomplir tous les devoirs envers les
dieux, les parents, la patrie
- religio, onis, f. : le scrupule religieux
- templum, i, n. : l’espace sacré
Comme la famille,
l’Etat a son foyer,
qu’entretiennent les
prêtresses de Vesta,
les vestales. qui font
vœu de chasteté. En
cas de défaillance,
elles sont enterrées
vivantes. Pourtant, la
mère de Romulus est
vestale…
Il existe aussi des collèges de prêtres
plus mineurs, spécialisés dans des
rituels plus ou moins magiques. Ainsi
les Saliens, ou sauteurs, sont voués au
culte de Mars. Numa, deuxième roi de
Rome et fondateur des institutions
religieuses leur avait confié un
bouclier tombé du ciel. Une fois par
an, en … mars, les Saliens organisent
publiquement une danse guerrière.
Les Pontifes fixent les
jours fastes (F) et
néfastes (N) et les jours
de fêtes religieuses. Les
jours fastes permettent
les actions humaines;
les jours néfastes sont
réservés aux dieux.
Après
le
sacrifice,
l’haruspice examine les
viscères de la bête, pour
voir si les dieux agréent ou
pas le sacrifice ; si « nefas
est », le sacrifice doit être
recommencé : un détail,
de son déroulement,
n'aura pas suivi le rite
traditionnel.
Il
existe
un
nombre
incalculable de fêtes : le sens
réel de certaines fêtes échappe
parfois aux Romains, mais ils
préfèrent ne pas négliger une
fête qui leur a été léguée par
les ancêtres, pour lesquels ils
éprouvent aussi de la pietas.
Explique cette phrase de Cicéron, De la nature des dieux, III, 5,
qui cite le pontife Gaius Cotta :
« La religion du peuple romain, considérée dans son ensemble, comporte deux
aspects, les rites (sacra) et les auspices, auxquels on a ajouté un troisième, les
avertissements tirés des présages et des prodiges par les interprètes de la sibylle et
les haruspices : je n’ai jamais tenu pour méprisable aucune de ces pratiques et j’ai la
conviction que Romulus, en instituant les auspices, et Numa, les rites (sacra), ont posé
les fondements de notre cité. Sans aucun doute, elle n’aurait jamais pu devenir aussi
grande qu’elle l’est sans s’assurer la pleine faveur des dieux immortels. »
Retrouve les mots français dérivés du vocabulaire latin.
- Une personne qui annonce de mauvaises nouvelles est une personne de - - - - - - --.
- Ouvrir pour la première fois un édifice au public, c’est l’I - - - - - - - - .
- Je suis le mois de Janus, le dieu des commencements : J - - - -- -.
Explique cette expression française : « des propos sibyllins ».