La notion de sacrifice

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La notion de sacrifice
L’histoire des religions
montre que l’idée de se
rapprocher des dieux
en offrant des sacrifices est vieille comme
l‘humanité.
Le sacrifice a pour rôle de faciliter la vie des humains
et de leur permettre d'obtenir des avantages du ciel.
Le mot « sacrifice » dérive du latin « sacrificare » qui
veut dire soit « rendre sacré ce qui est profane », soit
« faire un geste sacré ».
Le sacrifice est un moyen pour
l’homme de communiquer avec
le sacré par l’intermédiaire de
la victime.
Pour que le don soit sans retour, il faut que
personne ne puisse s’en servir, c’est pourquoi la
victime est détruite entièrement.
Le sacrifice est lié à
la destruction d’une
vie. « Sacrifier » a
pris le sens restreint
de « mettre à mort ».
Le sang joue un grand
rôle, il est signe de la
vie qui appartient à
Dieu,
il
alors
au
sacrifice
toute
sa
valeur.
L’offrande du sang permet aux hommes d’entrer
en communion avec leurs dieux.
La force qui réside dans le sang permet aux hommes
d’agir sur la divinité pour obtenir d’elle bienveillance ou
protection.
Les victimes des sacrifices étaient tantôt des
êtres humains tantôt des animaux.
Il semble vraisemblable que ces sacrifices aient
été acceptés par les victimes.
Les Aztèques présentaient des victimes humaines en
grand nombre, 50 000 environ par an.
La coutume existait chez les Grecs et chez les Romains
jusqu'à une période proche de l'ère chrétienne.
La coutume voulait que les pères présentent leurs
enfants comme victimes aux dieux.
La Bible n’échappe pas à cette tradition et l’on y
pratique volontiers les sacrifices d’animaux.
Par le sacrifice, l'homme
rend à Dieu ce qui lui
appartient, il n'offre pas
la mort d'un animal, mais
sa vie.
Dieu donne (la vie, la nourriture) et il attend un don en
retour (la vie, la nourriture…).
C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre le
récit du sacrifice d’Isaac par Abraham.
Abraham doit pousser l’espérance jusqu’à sacrifier le
bien le plus précieux qu’il ait reçu.
Malgré le caractère effrayant de l’exigence divine,
Abraham obéit aveuglément
En raison de son obéissance, Dieu va épargner le fils
destiné au sacrifice.
Même si le sacrifice
humain est annulé,
cet épisode est un
des récits les plus
énigmatiques de la
Bible.
Abraham a toujours répondu à l'appel de Dieu. Les
promesses se sont concrétisées… Et voici que celui qui
a cru aux promesses est appelé à sacrifier son fils.
L’épisode du sacrifice d’Abraham est et a été l’objet de
très nombreux commentaires.
Comment Dieu peut-il proférer une injonction aussi
absurde, puis sembler se contredire en retenant la main
du Patriarche ?
Abraham, influencé par le
contexte religieux, aurait
mal compris l’ordre divin.
L’épisode serait une mise en scène pour faire comprendre que Dieu n’est pas un de ces dieux à qui l’on offre
un enfant en pâture
mais un Dieu d’amour et
de justice qui refuse la
violence.
Il n’est pas possible de savoir ce qu'Abraham a pensé,
durant les trois jours du voyage.
Rien n’interdit de
penser
qu’Abraham
espère
que
Dieu
épargnera son fils,
même s’il a le cœur
prêt
pour
aller
jusqu’au bout.
Faut-il faire une interprétation psychanalytique
des liens unissant père et fils ?
Par l’offrande de lui-même, Isaac
homme, il existe pour lui-même.
devient
vraiment
En fait, il ne s’agit pas
du
sacrifice
d’Isaac,
mais plutôt du « nonsacrifice » d'Isaac.
Le « sacrifice » aurait eu lieu dans la région de Moriah,
montagne indiquée par Dieu à Abraham.
Là où a été construit le Temple de Salomon, dont
il ne reste qu’un mur…
A cet endroit, s’élève la Coupole du Rocher…
L’épisode du sacrifice est célébré dans le judaïsme lors
de la fête de Roch Hachana (nouvel an juif).
Pour les chrétiens, le
sacrifice d’Isaac préfigure le sacrifice de Jésus sur la Croix.
« l’agneau de Dieu, qui
enlève le péché du
monde ».
Le « sauvetage »
d’Isaac préfigure
la résurrection.
L’islam célèbre le sacrifice avec la fête de l’Aïd el-Kebir
qui marque la fin du pèlerinage à La Mecque.
visite à Mambré des
trois anges
Caravage (1575-1610),
Rembrandt (1635)
Élève
de
Rembrandt
(1635)
L’Ange intervient à temps
pour empêcher le sacrifice
dans un geste qui paraît
réprimander Abraham.
Il retient la main d’Abraham avant qu’il ne soit trop tard…
La main qui ne retient pas le bras d’Abraham pointe le
doigt vers une brebis qui deviendra l’objet du sacrifice.
L’intervention divine est marquée par la lumière déchirant
les nuages
et la figure de l’ange descendant du ciel.
les traditions juives et
chrétiennes d'interprétation et de représentation
dans
leur
multiplicité
dialoguent…
Abraham est
inexpressif
Dans le coin gauche
s'éloigne l'ange…
Sarah, épouse d'Abraham
et mère d'Isaac
Au centre, un espace lumineux relie l'ange, le visage
d'Abraham et le couteau.
A droite, Jésus porte sa croix au milieu des femmes
de Jérusalem…
une femme serre contre sa poitrine un enfant afin
de le protéger et un Juif en fait autant avec le
rouleau de la Torah qui est menacé.