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PASTORALISME,
CONSERVATION de la NATURE
et DEVELOPPEMENT
Cette présentation fait partie de la publication « Pastoralisme, conservation de la nature et
développement : un guide des bonnes pratiques ». La Convention sur la diversité biologique
autorise la modification de cette présentation à des fins non commerciales. Si la présentation est
modifiée, les crédits photographiques devront être maintenus.

VUE D’ENSEMBLE
INTRODUCTION
 Pastoralisme et biodiversité
 Biens et services des écosystèmes dans les systèmes pastoraux
 Les systèmes de gestion pastoraux et l’approche par écosystème
 Les défis environnementaux qui se posent aux systèmes pastoraux
 Pastoralisme, réduction de la pauvreté et développement
 Exemples de tendances en relation avec le pastoralisme, la biodiversité et
le développement
BONNES PRATIQUES
 Aspects politiques
> Intégrer les connaissances, innovations et pratiques autochtones et
locales; Assurer les droits fonciers et le droit de l’eau; Intégrer le genre
 Outils de gestion
> Gestion du risque; Conservation mixte—paysage de production
 Instruments économiques, financiers et axés sur le marché
> Améliorer l’accès au marché; Mécanismes financiers émergeants
 Renforcement des capacités
RESSOURCES
 Références
INTRODUCTION
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Pastoralisme et biodiversité
 En raison des liens étroits entre les populations pastorales, les écosystèmes où
elles sont établies, et les animaux qu’elles élèvent, le pastoralisme joue un rôle
essentiel dans la conservation et l’utilisation durables de la biodiversité sur le plan
génétique, des espèces, et des écosystèmes :
 Plan génétique : Les populations pastorales dépendent souvent d’espèces
d’élevage adaptées au contexte local et de variétés de cultures qui peuvent
résister aux maladies, à la sécheresse aux autres types de pressions dont les
changements climatiques.
 Plan des espèces : En conservant des espèces et des pratiques de gestion qui
ont évolué en parallèle avec les écosystèmes, les populations pastorales ont
conservé d’importantes interactions entre espèces (herbivorie, hôtes-parasites et
cycle nutritif) qui bénéficient aux espèces sauvages de végétaux, d’oiseaux et
d’insectes.
 Plan des écosystèmes : De nombreux écosystèmes ont évolué suite aux
interactions avec les brouteurs. Les populations pastorales maintiennent une
mosaïque d’habitats, dont des zones ouvertes, importantes pour les oiseaux
nicheurs. De plus, la contribution du troupeau aux cycles alimentaires est
importante.
i
Pastoralisme et biodiversité
 Le pastoralisme contribue à la diversité génétique
 La pratique d’un pastoralisme durable encourage également la diversité des
végétaux et du paysage
Quand le pastoralisme utilise les animaux d’élevage natifs et s’appuie sur une
combinaison de plusieurs types de fourrages, il profite considérablement à la
diversité des végétaux et du paysage. Comparé aux pratiques de broutage en
enclos et à grande échelle, le pastoralisme se rapproche des pratiques de
broutage observés dans la nature en reproduisant les interactions de
l’écosystème naturel et les rôles fonctionnels.
INTRODUCTION
Le pastoralisme s'établit souvent dans les zones arides. L’élevage de bétail
adapté au contexte local est essentiel à la productivité. De tels élevages ont
souvent une meilleure résistance aux maladies, à la sécheresse et aux parasites,
ayant évolué parallèlement à ces pressions. Et bien que considérées comme des
zones de production limitées, les zones arides conservent 46% de la diversité
globale des animaux d’élevage.
i
Biens et services des écosystèmes des systèmes pastoraux
INTRODUCTION
 Les zones arides occupent 41% des terres émergées et hébergent entre 1 et 2
millions de personnes.
 Les zones arides produisent de nombreux services des écosystèmes que ce soit
pour la nourriture, les fibres, le fourrage, le bois de chauffe, l’eau douce et la
régulation de la qualité d’ eau, la pollinisation, la dispersion des graines et l’habitat de
la vie sauvage.
 Les zones arides participent également aux services culturels comme les loisirs, le
tourisme, l’identité culturelle, les systèmes de connaissances et soutiennent des
services des écosystèmes comme le développement du sol, la production primaire et
le cycle nutritif.
 Les populations pastorales participent à la circulation des services et des biens des
écosystèmes des zones arides. Les activités de broutage conservent la végétation qui
en retour stocke le carbone, réduit l’érosion, retient le sol, améliore les capacités de
rétention d’eau et offre un habitat à la vie sauvage.
 L’évaluation des Ecosystèmes pour le Millénaire a montré qu’environ 10 à 20% des
zones arides sont déjà dégradées. Entre 1 et 6% des populations de ces zones vivent
dans des zones désertifiées et un nombre encore plus élevé est menacé par une
poussée de la désertification.
i
Systèmes de gestion du pastoralisme et
approche par écosystème
 Le pastoralisme repose en général sur des systèmes de gestion locaux pour
l’utilisation durable des espèces sauvages et domestiques.
 En tant qu’utilisateurs des pâturages qui dépendent d’un approvisionnement
continu des services des écosystèmes, les populations pastorales ont une
connaissance unique de la façon d’atteindre et de maintenir l’équilibre entre la
conservation et l’utilisation durable.
 Là où les moyens de subsistance pastoraux et leurs pratiques de gestion sont
remplacés ou restreints s’ensuivent souvent une dégradation des services
essentiels des écosystèmes.
 De nombreux systèmes sont de bons exemples de l’application de l'approche
par écosystème. Cette approche est une stratégie de gestion intégrée de la terre,
de l’eau et des ressources vivantes qui promeut la conservation et l’utilisation
durables et équitables.
INTRODUCTION
 la gestion des pâturages, surtout dans les zones où sévit la sécheresse, est un
processus complexe qui requiert un équilibre entre l’utilisation de l’eau, de la
nourriture, du combustible, du fourrage et des autres ressources.
INTRODUCTION
i
Les défis environnementaux qui se posent aux
populations pastorales
Historiquement, le pastoralisme est un moyen d’existence durable. Cependant,
l’accroissement des contraintes environnementales et des changements de
politiques et de pratiques, comme l’accès restreint à la terre et à l’eau, ont
accentué les impacts environnementaux sur le pastoralisme, dont :
La surexploitation des ressources en eau :
 L’accès à l’eau est un facteur contraignant pour de nombreuses communautés
et individus quand il s’agit de déterminer la taille des troupeaux, notamment
dans les zones arides.
 La compétition pour l’eau peut conduire à sa surexploitation. Ceci est d’autant
plus vrai que les besoins en eau de la vie sauvage sont pris en compte.
Surpâturage :
 Le surpâturage peut survenir en cas de croissance démographique humaine
et animale alors que l’accès aux terres diminue en raison de sa dégradation ou
de sa conversion à d’autres types d’utilisation.
 Les impacts du surpâturage incluent la perte de la couverture végétale
associée à l’érosion des sols dans les cas les plus extrêmes, avec des impacts
négatifs sur les espèces sauvages des prairies et sur les rivières qui peuvent
souffrir de sédimentation.
i
Les défis environnementaux qui se posent aux
populations pastorales
 Les conflits entre brouteurs sont surtout visibles en périodes de stress comme
les sécheresses, quand il est courant de voir les populations pastorales déplacer
leurs troupeaux vers des zones protégées à la recherche d’eau et de fourrage.
Impacts environnementaux positifs :
 En dépit des défis environnementaux qui se posent aux pastoralistes, ils ont
traditionnellement géré les zones arides de manière durable bénéficiant
grandement à la biodiversité.
 Dans de nombreux cas, les pratiques de pâturage durables ont provoqué une
augmentation de la diversité des espèces et la conservation des structures des
écosystèmes.
 Le pastoralisme peut également participer à la réduction des catastrophes
comme les incendies, la sécheresse et les inondations grâce à une gestion active
de la couverture végétale.
INTRODUCTION
Conflits entre animaux d’élevage et vie sauvage :
 Les conflits entre troupeaux et vie sauvage peuvent survenir dans les systèmes
pastoraux quand les troupeaux entrent en compétition avec les autres brouteurs
pour l’eau et le fourrage.
i
Pastoralisme, réduction de la pauvreté et développement
INTRODUCTION
 Les systèmes pastoraux fonctionnent en général en dehors de l’économie de
marché et sont lents à réagir à ses variations, comme les changements de prix.
 le soutien au pastoralisme est une chance unique d’assurer la survie des
relations culturelles entre les populations et la terre.
 De nombreux bénéfices, non valorisés peuvent être attribués au pastoralisme
comme l’approvisionnement des services des écosystèmes dont le cycle nutritif et
le cycle de l’eau.
 Le pastoralisme est dans certaines zones la seule option économique viable. Et
malgré cela, certains pays considèrent que la réalisation des Objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD) implique de restreindre la mobilité des
populations pastorales. Alors que la réalisation des OMD est compatible avec le
pastoralisme.
 Le soutien et le renforcement des systèmes pastoraux flexibles pour faire face
aux défis environnementaux et économiques mondiaux devraient permettre de
réaliser l’OMD 1 c’est-à-dire de mettre un terme à l’extrême pauvreté et à la faim.
 En Russie, des écoles mobiles pour les éleveurs de rennes ont contribué à la
réalisation de l’OMD 2 sur l’éducation universelle.
i
Pastoralisme, réduction de la pauvreté et développement
 Le pastoralisme participe activement au produit intérieur brut (PIB) de
nombreux pays en développement : pour environ 8,5% en Ouganda, 9% en
Ethiopie et 10% au Mali.
 La valeur économique de la production pastorale peut être largement sousestimée étant donné que la majeure partie des échanges se font en dehors des
canaux officiels. Les avantages indirects du pastoralisme ne sont en général pas
mesurés et considérés comme allant de soi. C’est le cas des services des
écosystèmes fournis par les parcours collectifs en bonne santé qui bénéficient à
de nombreuses parties prenantes en dehors des populations pastorales.
 La valeur du pastoralisme est souvent sous-estimée. Les études ont montré
que la désertification survient souvent là où les systèmes pastoraux ont été
restreints par des orientations politiques, tandis que là où les systèmes pastoraux
ont été soutenus par des politiques adaptées, la biodiversité et l'intégrité de
l’écosystème ont en général été améliorées (Hatfield et Davies 2006).
INTRODUCTION
 La contribution estimée du pastoralisme aux économies des pays d’Asie
Centrale est encore plus importante (environ 20% du PIB du Kirghizstan, IMPD
2008).
i
Tendances actuelles en relation avec le pastoralisme
INTRODUCTION
Services des écosystèmes
 Les pâturages recouvrent 40% des terres émergées. La moitié de cette surface
est déjà, à des degrés divers, dégradée.
 Les répercussions futures sur l’approvisionnement des services des écosystèmes
(comme le stockage du carbone) dans les zones pastorales, seront affectées par la
conversion des prairies en terres agricoles en raison de la croissance
démographique et de la demande croissante de nourriture.
 Les espèces invasives exotiques sont une menace grandissante en raison de la
compétition avec le pâturage ou par le remplacement de plantes à forte valeur
nutritive par des espèces dont la valeur est plus faible.
 Les changements climatiques vont conduire à une diminution des ressources en
eau disponibles, surtout dans les zones arides d’Afrique subsaharienne et d’Asie
Centrale. Les changements de saisonnalité des précipitations provoqueront une
augmentation des cycles des sécheresses et des inondations aggravant la pression
sur les systèmes pastoraux et la biodiversité qui y est associée.
 Entre 10 et 20% des zones arides sont, jusqu’à un certain degré, dégradées. La
désertification est une menace constante dans de nombreuses zones pastorales.
Entre 1 et 6% de la population des zones arides sont déjà établies sur des zones
exposées à la désertification.
Graphique 1: Dans le cadre du programme de travail de la Convention sur la diversité biologique, les zones concernées sont les zones arides et semi-arides,
les prairies et les savanes et les paysages méditerranéens. P/ETP est un ratio qui mesure le niveau annuel de précipitations par rapport au niveau annuel
d’évapotranspiration potentielle (ETP).
i
Tendances actuelles en relation avec le pastoralisme
Economie et production pastorales
 Les systèmes extensifs de production pastorale couvrent 25% des terres
émergées.
 Les moyens de subsistance pastoraux tendent à être plus connectés à
l’économie monétaire et plus diversifiés que dans le passé.
Moyens de subsistance pastoraux
 Les progrès de l’urbanisme dans certaines régions pastorales a des
implications sur la sécurité, les valeurs culturelles et l’accès aux services.
 Bien que l’accès aux processus politiques reste difficile pour les pastoralistes,
les gouvernements nationaux ont récemment fait en sorte de les impliquer
dans les processus de développement.
 Les communautés pastorales sont poussées dans des zones de plus en plus
marginales en raison de l’augmentation de l’agriculture sédentaire.
INTRODUCTION
 Le pastoralisme produit aujourd’hui environ 10% de la viande consommée par
les êtres humains et soutient 20 millions de foyers.
Aspects politiques
BONNES PRATIQUES
>> Intégrer les connaissances, innovations et pratiques autochtones et locales
 L’érosion des connaissances, innovations et pratiques autochtones et locales peut
réduire la durabilité environnementale et économique du pastoralisme.
 La gestion du pastoralisme pour la conservation de la biodiversité et la réduction
de la pauvreté implique de développer un cadre politique approprié pour soutenir et
préserver les connaissances, innovations et pratiques autochtones et locales.
 Les lignes directrices volontaires Akwé: Kon de la Convention sur la diversité
biologique (Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, 2004) peuvent
s’avérer utiles au secteur pastoral en assurant que les les connaissances autochtones
et locales ne sont pas érodées par les projets de développement ou les nouvelles
approches politiques. Les lignes directrices comprennent :
 Le développement d’un processus convenu pour enregistrer les opinions et les
préoccupations des communautés autochtones et locales qui pourraient être affectées,
 L’identification et la fourniture de ressources humaines, financières, techniques et
juridiques suffisantes pour garantir la participation effective de la communauté
autochtone et locale,
 La conclusion d’accord convenus d’un commun accord entre les entrepreneurs du projet
et les populations autochtones et locales affectées.
ETUDE DE CAS
 Les pastoralistes Gabbra au nord du Kenya pratiquent une forme de
pastoralisme nomade qui participe à la conservation de la biodiversité des
zones arides et sub-humides.
 Les stratégies pastorales intègrent le fractionnement des troupeaux, la
diversification des espèces. Le broutage est géré de manière traditionnel et
repose sur des structures locales et sur la définition de zones de pâturage.
 Le nomadisme permet aux pastoralistes Gabbra d’utiliser efficacement les
ressources en eau limitées, tout en facilitant la dispersion des graines et la
régénération de la végétation des terres arides.
 La limitation de l’accès par les structures gouvernementales locales
contribue à la conservation et à l’utilisation durables de la biodiversité et
assure la mise en place de mécanismes de résolution de conflits complets et
respectés si la nécessité s’en fait sentir. Ces pratiques ont favorisé la
conservation de la biodiversité dans les écosystèmes des terres arides.
(Source : Ganya et autres, 2004)
BONNES PRATIQUES
Les avantages pour la biodiversité des systèmes pastoraux gérés localement
(Kenya)
Aspects politiques
BONNES PRATIQUES
>> Assurer les droits fonciers et le droit de l’eau
 Les systèmes pastoraux dépendent du maintien de l’accès à la terre et aux
ressources en eau. Quand l’accès à la terre est bloqué, ou bien quand les droits
d’usage sont incertains se produisent très souvent dégradation et surexploitation.
 La plupart des terres pastorales ont traditionnellement été communautaires avec
de structures institutionnelles et de gouvernance locales pour éviter une «tragédie
des communaux».
 Le régime foncier communautaire peut prendre plusieurs formes : les ranchs
communautaires, la gestion en commun des terres à forte valeur (avec des sources
d’eau), ou bien l’attribution de terres ou l’attribution de droits d’usage par une entité
de gouvernance traditionnelle locale qui gère la terre au nom de la communauté.
 l’attribution de titres de propriété individuels peut toujours conduire à des
systèmes pastoraux durables et productifs. Le changement d’un système
communautaire ou indéfini à un système foncier individuel devrait prendre en
compte les mesures suivantes :
1. Dispositions pour faciliter la mobilité des troupeaux,
2. Division équitable de la terre pour éviter les conflits,
3. Mécanismes en faveur du respect du droit des femmes,
4. Assistance juridique aux communautés locales pour les guider dans le processus et les
informer de leurs droits et responsabilités.
ETUDE DE CAS
 Les communautés pastorales sont souvent bien équipées pour faire face aux
changements climatiques étant données que les stratégies de subsistance
pastorales sont développées pour répondre à ce type de rareté et de variabilité
des ressources et de conditions climatiques.
 Sur les terres montagneuses de Bolivie, le régime foncier, les règles d'accès pour
les groupes sociaux, les pratiques de collaboration, les lois coutumières et les
schémas de résidence sont tous régulés pour assurer le maintien d’un équilibre
entre les contraintes démographiques et la distribution des rares ressources.
 Le renforcement et la sécurisation de l’accès aux ressources stratégiques est
essentiel pour permettre aux populations pastorales de répondre efficacement
aux impacts des changements climatiques.
 Nombreux sont ceux qui considèrent maintenant les droits des communautés
d’éleveurs comme un des éléments clés du développement pastoral durable et de
la gestion des parcours.
(Source: Nori et autres. 2008)
BONNES PRATIQUES
Pastoralisme, droits fonciers et adaptation aux changements
climatiques (Bolivie)
Aspects politiques
>> Intégrer le genre
BONNES PRATIQUES
 De nombreuses politiques pastorales ont ignoré le rôle joué par les femmes,
notamment les décisions qu’elles prennent et le travail qu’elles effectuent pour
éduquer les enfants, maintenir le foyer, traiter les maladies, prendre soin des
animaux et des autres ressources.
 Comme les femmes détiennent d’importantes connaissances concernant la
biodiversité, et prennent de nombreuses décisions concernant l’utilisation des
ressources naturelles dans les foyers pastoraux, l’intégration du genre dans le
pastoralisme peut participer positivement à la conservation de la biodiversité et à
la réduction de la pauvreté. Les activités d’intégration suivantes peuvent être
proposées (Niamir-Fuller 1994) :
1. Renforcer la participation des femmes dans les projets d’élevage,
2. Rendre les facilités de crédit gérées localement accessibles aux femmes pour les
activités d’élevage,
3. Améliorer les facilités du marché et les prix de l’élevage pour augmenter l'implication
des femmes,
4. Former directement les femmes impliquées dans des activités d’élevage,
5. Assurer que les questions de genre sont prises en compte dans tous les aspects des
programmes de développement pastoraux,
6. Fournir et encourager l’accès à l’éducation pour les jeunes filles et promouvoir la voix
des femmes dans les institutions coutumières.
ETUDE DE CAS
 Les femmes du désert de Gobi en Mongolie ont pratiqué l’élevage pendant des
générations. Leur mode de vie traditionnel semi-nomade a empêché le
surpâturage et protégé leur fragile environnement.
 En 1993, le gouvernement mongol a établi le parc national Gobi Gurvan Saikhan
pour protéger l'écosystème de Gobi. Un projet de gestion des ressources a été
lancé s’appuyant sur les connaissances autochtones et locales des populations et
de leurs compétences dans les domaines de l’élevage et du pâturage.
 Il s’est également appuyé sur les capacités des femmes à prendre la direction
des activités d'identification et de mise en œuvre des solutions les plus adaptées
aux nouveaux défis. Les femmes se sont rapidement révélées des leaders,
ressentant le besoin impérieux de participer aux processus de prise de décision.
 En prenant des mesures pour préserver leur mode de vie, les femmes de Gobi
ont été responsabilisées et ont participé à l’amélioration du mode de vie de leur
communauté tout en protégeant la biodiversité.
(Source : UNCCD 2007)
BONNES PRATIQUES
Genre et prise de décision concernant la gestion des ressources
naturelles pastorales (Mongolie)
Outils de gestion
BONNES PRATIQUES
>> Gestion du risque
 Les systèmes pastoraux gèrent activement le risque (comme les événements
extrêmes : les sécheresses, les inondations, les incendies, les épidémies) et
maintiennent une forte capacité d’adaptation.
 Si la gestion du risque n’est pas pratiqué, la capacité d’adaptation s’érode et les
perturbations peuvent provoquer un cycle d’utilisation non durable, dégradation
et pauvreté.
 Développer et soutenir les mesures de gestion du risque est un outil politique
important. Il existe plusieurs méthodes de gestion du risque comme le projet
cadre ALARM d'évaluation du risque de l’Union européenne.
 La gestion du risque dans les systèmes pastoraux devrait :
i.
ii.
iii.
iv.
tenir compte des pratiques traditionnelles de gestion du risque
permettre d’accéder aux informations sur les risques potentiels
considérer la vulnérabilité comme une question économique, sociale et culturelle
évaluer le risque dans le cadre de la résilience et de la résistance d’un
écosystème, et
v. considérer le risque comme en évolution permanente.
ETUDE DE CAS
 Les populations pastorales affrontent de nombreuses sources de risque en
Mongolie dont les conditions de neige, la sécheresse, les inondations, les incendies,
les conflits entre vie sauvage et troupeaux, les vols d’animaux et les conflits sociaux,
les maladies et les défaillance du marché.
 Entre 1995 et 2003, deux projets FAO / PCT lancés dans la région ont encouragé la
diffusion géographique et l'institutionnalisation de la gestion du risque pastorale
pour rendre les moyens de subsistance ruraux plus durables et assurer la sécurité
alimentaire.
 Les projets ont abordé la gestion des parcours, le développement de plans de
gestion locaux, les méthodes de gestion écologiques pour contrôler les rongeurs, et
la surveillance participative des conditions de la végétation.
 Le projet a montré que la survie du troupeau et l’aversion au risque des éleveurs
dépendent de la bonne gestion du broutage tout au long de l’année, notamment
grâce aux techniques mongoles de gestion traditionnelles du broutage. La diffusion
des connaissances et des compétences de la gestion du risque est également
nécessaire.
(Source : FAO 2007 et FAO s. d.)
BONNES PRATIQUES
Le rôle de la gestion du risque dans la prévention de la dégradation
(Mongolie)
Outils de gestion
>> Conservation mixte–paysage de production
BONNES PRATIQUES
 L’équilibre entre réduction de la pauvreté et conservation et utilisation durables
de la biodiversité demande une combinaison de mesures de conservation et
d’activités productives dans les paysages pastoraux.
 Assurer que ces objectifs avancent de concert et non de manière chaotique et
conflictuelle demande de prendre en compte les opinions de toutes les parties
prenantes.
 Les stratégies de gestion clés incluent :
1. Identifier les causes du conflit :
> évaluer les impacts des différentes densités de pâturage sur la vie sauvage
> évaluer jusqu’à quel point la conservation aura un impact sur le risque auquel les
pastoralistes font face.
2. Développer des mécanismes de résolution de conflits :
> assurer que toutes les parties prenantes ont une voix (y compris les femmes)
> étudier le rôle des mécanismes traditionnels de résolution de conflits.
3. Développer des solutions de gestion :
> étudier les besoins régionaux de migration et assurer une approche flexible pour prendre en
compte les changements nécessaires en période de sécheresse ou d'inondation.
> examiner les options d’utilisation partagée des terres et des zones tampons.
ETUDE DE CAS
 Au Soudan, les tensions ont toujours existé entre populations pastorales et
fermiers. En temps de sécheresse, les migrations des troupeaux les amènent
parfois à brouter sur les terres des fermiers et à utiliser leurs points d’eau.
 Le projet de réduction des conflits à propos des ressources a été lancé en 2004
pour améliorer les moyens d’existence des populations pastorales, réduire les
conflits à propos des ressources naturelles et promouvoir les stratégies de gestion
de la conservation.
 Le projet compte les réalisations suivantes : mise en place de points d'eau
permanents, réhabilitation des parcours dégradés et organisation d’ateliers et de
sessions de formation avec fermiers et pastoralistes sur la gestion des ressources
naturelles et la résolution de conflits.
 Afin d’établir des partenariats entre pastoralistes et fermiers et entre
pastoralistes et gouvernements locaux, des visites et des sessions de sensibilisation
ont été organisées, et des associations de fermiers et de pastoralistes ont vu le jour.
(Source : PNUD Soudan s. d.)
BONNES PRATIQUES
Etablir des partenariats pour la conservation, le développement et la
résolution de conflits (Soudan)
Instruments économiques, financiers et axés
sur le marché
BONNES PRATIQUES
>> Améliorer l’accès au marché
 L’accès au marché pour les biens produits de manière durable tout en maintenant
des pratiques traditionnelles et des modes de vie nomades est un défi majeur de
la réduction de la pauvreté dans les zones pastorales.
 La façon dont les produits du pastoralisme sont commercialisés (comme les
produits laitiers, les produits carnés, les cuirs et les peaux, la laine) dépend de
facteurs comme la distance jusqu’aux marchés, les types de marché (monétaire ou
d’échange), la compétition entre producteurs et la demande pour les produits.
 Les systèmes de tarification et d’échanges internationaux ont été accusés de
déprécier les prix que les pastoralistes peuvent attendre du marché, menaçant de
fait la durabilité financière à long terme du pastoralisme.
 L’accès aux marchés peut être facilité par les mesures suivantes :
1) la commercialisation des spécialités,
2)
3)
4)
5)
6)
la prise en compte de la durabilité dans les décisions d'achat,
le soutien à la coordination de la chaîne d’approvisionnement,
la facilitation de l’accès au crédit,
le renforcement des capacités des associations de producteurs pastoraux, et
fournir des services vétérinaires pour maintenir la qualité des produits laitiers et carnés.
ETUDE DE CAS
Commercialiser les produits durables (Inde et Pakistan)
toujours été indispensables au transport et aux travaux des champs. Les populations
locales ont développé des systèmes de gestion durable de l’élevage des chameaux en
utilisant le désert sans en appauvrir les ressources en eaux souterraines.
 La population de chameaux a diminué au cours des dernières années en raison
d’une diminution de la demande de chameaux comme animal de travail et de la
réduction des terres de pâturage.
 De nouveaux moyens d’utiliser les chameaux sont développés incluant la
commercialisation du lait de chamelle comme produit alimentaire diététique et
comme produit de beauté.
 Le lait de chamelle contient des enzymes avec des propriétés antibactériennes et
antivirales et contient également une substance proche de l’insuline qui réduit le
niveau de sucre des patients diabétiques.
 La promotion du lait de chamelle comme produit alimentaire diététique, combinée
à la formation des éleveurs de chameaux et au soutien organisationnel ont amélioré
les moyens de subsistance des populations pastorales tout en facilitant le maintien
de leur mode de vie traditionnel.
(Source : Drynet. s. d.)
BONNES PRATIQUES
 Dans le désert du Thar qui enjambe la frontière indopakistanaise, les chameaux ont
Instruments économiques, financiers et axés
sur le marché
BONNES PRATIQUES
>> Mécanismes financiers émergeants
 Marchés carbone : la gestion améliorée des parcours, comme stratégie de
séquestration du carbone, a le potentiel de stocker jusqu’ 2 000 tonnes d’équivalent
CO2 d’ici à 2030.
 Afin de participer au marché international du carbone, les populations pastorales
devront développer des institutions adaptées pour rassembler les actifs carbone et
développer et démontrer des techniques améliorées de gestion de la terre.
 Paiement des services des écosystèmes (PES) : le pastoralisme durable maintient
différents services des écosystèmes essentiels qui ne sont en général pas valorisés
ou échangés sur les marchés.
 Le PES implique des paiements financiers proportionnels à la valeur approximative
des services des écosystèmes (comme la qualité de l’eau, le stockage du carbone) à
ceux qui gèrent leurs terres de manière à assurer ces services.
 Un schéma PES requiert des politiques de tarification adaptées au niveau national
et aux besoins sociaux, et d’établir des mécanismes de marché pour réduire les
pertes des services des écosystèmes de la façon la plus rentable.
ETUDE DE CAS
Associer la commercialisation de l’élevage aux moyens de subsistance
pastoraux (Ethiopie)
concentrée dans les zones pastorales. Les moyens de subsistance pastoraux sont très
vulnérables aux sécheresses, aux maladies qui touchent les animaux et aux autres
perturbations.
 L’initiative moyens de subsistance pastoraux de l’USAID a cherché à augmenter la
sécurité alimentaire des populations pastorales et à renforcer leur résilience face aux
sécheresses.
 La commercialisation de l’élevage faisait partie de l’initiative. Elle a été développée
pour aider les populations pastorales à créer un accès à des marchés plus profitables
dans le but d’améliorer les moyens de subsistance et leur résilience économique.
 Les interventions axées sur le marché comprenaient une stratégie de soutien aux
pastoralistes et à leurs troupeaux affectés par la sécheresse, en favorisant la vente
commerciale des bêtes pour réduire le nombre d’animaux avant que les prix ne
s’effondrent et que la condition des bêtes ne se détériore à cause de la sécheresse.
 Ces activités ont permis d’augmenter les profits des pastoralistes issus de la vente
des produits d’élevage, d’améliorer l’accès au marché tout en augmentant leur
résilience économique et climatique.
(Source : ACDI-VOCA. s. d.)
BONNES PRATIQUES
 L’Ethiopie héberge la plus large population de bétail d’Afrique, largement
BONNES PRATIQUES
Renforcement des capacités
 Renforcement des capacités institutionnelles: Les lois, les conditions
écologiques et les structures sociales ont changé et de fait, les accords
institutionnels pour la gestion des terres pastorales ont dû s’adapter.
 De telles adaptations requièrent des efforts de renforcement des capacités à
tous les niveaux.
 Au niveau local, il faut évaluer dans quelle mesure les institutions peuvent
continuer de répondre aux besoins et aux défis.
 Au niveau national il faut prendre les dispositions pour impliquer les institutions
traditionnelles dans les processus de prise de décision et reconnaître l’autonomie
des institutions pastorales.
 Renforcement des capacités individuelles (droits, autonomisation et
éducation): Le renforcement des capacités doit être étendu au niveau des
individus, et plus particulièrement aux groupes marginalisés comme les femmes et
les jeunes.
 Le renforcement des capacités individuelles peut prendre la forme de
l’éducation, de la sensibilisation sur les droits et les responsabilités des populations
pastorales, l'amélioration de l’accès aux soins de santé (tout en respectant le rôle
des soins de santé pastoraux) et l’amélioration de l’accès aux soins vétérinaires.
ETUDE DE CAS
Partager les connaissances entre les communautés pastorales (Kenya)
 Les formations à l’attention des membres des communautés leur apprennent à
identifier des sources d’eau et à creuser des puits artésiens peu profonds de manière
à assurer un approvisionnement en eau constant et à faire face aux changements des
conditions climatiques.
 la formation pair-à-pair est également dispensée à propos de la production de
fourrage, de l’apiculture et de la gestion des ressources naturelles.
 Les participants bénéficient également de visites de terrain éducatives dans
d'autres districts pour apprendre comment les communautés pastorales de ces zones
ont amélioré leurs systèmes de commercialisation de l'élevage et comment elles font
face à la sécheresse.
 Les participants ont ainsi rapporté ces connaissances dans leurs propres
communautés. Cette approche s’est révélée particulièrement efficace permettant aux
communautés de partager des informations sur un pied d’égalité et de promouvoir la
résolution en collaboration des problèmes.
(Source : Farm Africa s. d.)
BONNES PRATIQUES
 Le projet pastoral Moyale aide les communautés pastorales à réduire leur
vulnérabilité face à la sécheresse, l’insécurité alimentaire et la pauvreté extrême en
améliorant leur accès aux marchés, au micro-crédit et à l’eau potable.
RÉFÉRENCES
ACDI-VOCA. s. d. Ethiopie – Pastoralist Livelihoods Initiative-Livestock Marketing (PLI-LM):
Strengthening the Value Chains of Pastoralist Communities. Voir le site:
http://www.acdivoca.org/acdivoca/PortalHub.nsf/ID/ethiopiaPLI.
Drynet. s. d. Promotion des produits du chameau, spécialités alimentaires diététiques. Voir le
site : http://www.dry-net.org/index.php?page=3&successstoryId=8.
Farm Africa. s. d. Projet pastoral Moyale. Voir le site:
http://www.farmafrica.org.uk/smartweb/kenya/moyale-pastoralist-project.
FAO. 2007. Institutionalizing Pastoral Risk Management in Mongolia: Lessons Learned,
Pastoral Risk Management Strategy. TCP/MON/0066, Rome. Voir le site:
http://www.fao.org/nr/clim/docs/clim_070601_en.pdf.
FAO. s. d. Projet TCP/MON/0066 Pastoral Risk Management Strategy. Voir le site:
http://www.fao.org/ag/AGP/AGPC/doc/publicat/field2/TCP0066.htm.
Ganya, C., G. O. Haro, et G. Borrini-Feyerabend. 2004. Conservation of Dryland Biodiversity by
Mobile Indigenous people the Case of the Gabbra of Northern Kenya. Policy Matters. 13 :6171.
Hatfield, R. et J. Davies, 2006. Revue mondiale de l’économie du pastoralisme. Voir le site:
http://cmsdata.iucn.org/downloads/global_review_ofthe_economicsof_pastoralism_fr .pdf
Note: Une liste complète des références de cette présentation est disponible dans la brochure qui l’accompagne Pastoralisme, conservation de la nature et développement: un guide des bonnes pratiques.
RÉFÉRENCES
(IMPD) L’initiative mondiale pour un pastoralisme durable. 2008. Forgotten Services,
Diminished Goods: understanding the agroecosystem of pastoralism. WISP POLICY NOTE No.
8. Voir le site: http://data.iucn.org/wisp/documents_english/WISP_PN8_en.pdf.
Nori, M., M. Taylor, et A. Sensi. 2008. Browsing on Fences: Pastoral land rights, livelihoods
and adaptation to climate change. IIED issue paper no. 148. Voir le site:
http://www.iied.org/pubs/pdfs/12543IIED.pdf.
(PNUD Soudan) Programme des Nations Unies pour le développement. s.d. Reduction of
Resource Based Conflicts among Pastoralists and Farmers. Voir le site:
http://www.sd.undp.org/projects/cp3.htm.
(SCDB) Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique. 2004 a. Lignes directrices
Akwé: Kon. Voir le site: www.cbd.int/doc/publications/akwe-brochure-fr.pdf.
(UNCCD) United Nations Convention to Combat Desertification. 2007. Women Pastoralists:
Preserving Traditional Knowledge, Facing Modern Challenges, Bonn, Secretariat de l’UNCCD
et l’International Fund for Cooperative Development. Voir le site :
http://www.unccd.int/publicinfo/publications/docs/pastoralist-eng.pdf.
(UNEP-WCMC) Centre Mondial de Surveillance pour la Conservation de la Nature du
Programme des Nations Unies pour l’environnement. 2007. A spatial analysis approach to
the global delineation of dryland areas of relevance to the CBD Programme of Work on Dry
and Subhumid Lands. Voir le site: http://www.unepwcmc.org/habitats/drylands/dryland_report_final_HR.pdf.
Crédits photographiques: Diapositive 1, de haut en bas : Flickr.com/Martha de Jong-Lantink; Flickr.com/Arriving at the horizon; Flickr.com/Martha de Jong-Lantink; Flickr.com/aheavens;
Diapositive 2: Flickr.com/Rita Willaert; Ilse Köhler-Rollefson; Diapositive 3: Flickr.com/oxfam international; Diapositive 9: Flickr.com/Martha de Jong-Lantink.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique
413 rue Saint Jacques, Suite 800
Montréal QC ,
Canada H2Y 1N9
Tél : +1 514 288 2220
Fax : +1 514 288 6588
Email : [email protected]
Site Web : www.cbd.int
Avec le soutien financier du Ministère français des affaires étrangères et européennes et du gouvernement finlandais.