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GERARD HERMANT,
Directeur de l’ISRP
Identité et personnes âgée
dépendantes
Michel PERSONNE
coordinateur du D.U de Psychomotricité
du vieillissement (ISRP/Université François Rabelais de
Tours)
L’identité en question
Les normes culturelles sont plus ou moins intériorisées
bien que parfois inadaptées. Elles traduisent des
contraintes sociales et des habitudes dont un certain
enfermement dans des rôles et des attentes inappropriées.
De plus, l’après-retraite et la vieillesse constituent un
champ où les normes sociétales sont peu explicites et
floues ;mais aussi les personnes âgées semblent devoir
répondre à certaines normes de comportement en termes
de devoir être, faire ou au contraire ne pas être, ne pas
faire. Ceci explique que lorsque qu’une personne rejette les
rôles assignés, elle peut être parfois vue comme
exprimant une forme d’inadaptation et ne pas supporter
d’être « remisé » dans une catégorie passive, peu digne
d’intérêt.
L’identité en question
Sous l'angle des représentations et des
catégorisations sociale, trop souvent la vieillesse est
stigmatisée. Bien qu'il fasse l'objet de préjugés négatifs,
le corps prend une place fondamentale malgré
l’intériorisation, par les âgés, des images négatives du
vieillissement. Ce constat est fait par M.Joulain et
développé dans le livre « Protéger et construire
l’identité de la personne âgée, Psychologie et
psychomotricité des accompagnements », Eres, Juin
2011.
Approches fonctionnelles
relationnelles
Deux aspects complémentaires sont nécessaires pour
fournir d’autres bases de reconstruction, en particulier
pour les personnes les plus dépendantes, celles qui sont
soumises à de nombreuses contraintes corporelles et
sociales.
Henri HEAD
En 1911, le neurologue anglais Henry Head avance la notion
de schéma corporel (ou schéma postural). Pour Head, le
cerveau contiendrait un modèle interne représentatif des
caractéristiques et grandeurs biomécaniques du corps qui
nous permettrait notamment de situer notre corps dans
l'espace, défini par ses coordonnées spatiales, d'avoir une
représentation topographique de notre corps et partie du
corps sans laquelle nous ne pourrions d'ailleurs pas nous
mouvoir. (exemple de prolongement du corps)
Six clinical lectures on the diagnostic value of sensory changes in diseases of the nervous system. (Clin.
J., 1912, 40, 337, 358, 375, 396,408; 1913, 42, 23 ; Release of function in the nervous system.
(Croonian Lecture. Proc. Roy. Soc, Lond., 1920–21, s.B, 92, 184-209; also in Psychiat. en Neurol. Bl,
Amst., 1922, 26, 13-47; and depsychol. norm, etpath., Paris, 1923, 20, 501-532 ; The conception of
nervous and mental energy II. ('Vigilance'; a physiological state of the nervous system, Brit. J. Psychol.
Gen. Sect., 1923–24, 14, 126-147.)
Julian de Ajuriaguerra
Julian Ajuriaguerra propose la définition suivante du
schéma corporel : « édifié sur la base des impressions
tactiles, kinesthésiques, labyrinthiques et visuelles, le
schéma corporel réalise dans une construction active
constamment remaniée des données actuelles et du
passé, la synthèse dynamique, qui fournit à nos actes,
comme à nos perceptions, le cadre spatial de référence
où ils prennent leur signification ».
Ajuriaguerra J. (1970). Manuel de psychiatrie de l’enfant. Paris : Masson
P. Schilder
 P. Schilder dans son livre « L’image du corps » note
que l’image du corps n’est pas statique, c’est la façon
dont notre corps nous apparaît à nous même. « Cet
apparaître à soi-même » s’acquiert, s’élabore et se
structure par un contact perpétuellement renouvelé
avec le monde extérieur.
Ce n’est pas une structure mais une structuration.
Il souligne comment l’image du corps
est en perpétuelle évolution :
 L’affectivité change la valeur relative des différentes
parties de l’IC. Ces changements peuvent concerner la
surface ou les parties internes. Il peut aussi apparaître
des pertes de sensations de telle ou telle partie. Nos
relations ont une importance considérable.
Les éléments d’évolutions
 Notre attitude à l’égard des différentes parties de
notre corps peut être déterminée par l’intérêt que lui
porte notre entourage. Les maladies qui incitent à agir
de façon particulière sur son corps ont aussi une
influence sur le modèle postural du corps.
L’intérêt que les autres portent à leur propre corps et
les actions qu’ils accomplissent avec lui ont une
influence sur l’intérêt quez nous portons aux
différentes parties du notre.
L’expérience corporelle vécue
Nous pouvons nous emparer de parties du corps des
autres et les incorporer dans notre propre IC.
 Ces identifications peuvent être conscientes ou
inconscientes. Elles sont l’un des pôles essentiels de
l’expérience vécue. L’image du corps dépasse
l’anatomie comme par exemple par les vêtements, les
tatouages, les masques…
Soulignons 2 aspects:
Dans la psychose, le démembrement joue un rôle important ( exemple Dun
montrant cette dislocation du modèle postural du corps)
Les relations réciproques des IC entre elles ont fait l’objet d’une
thèse : Les modifications constatées des dessins dans l’ordre
décroissant
1.Les changements de grandeur.
2.L'inclinaison des dessins sur la feuille.
3.La place des orifices par rapport au contenu de la tête.
- Les changements de longueur des membres supérieurs,
- Les changements de longueur des membres inférieurs.
- La tête est ou non rattachée au tronc.
4.L'interruption dans le tracé du dessin: en haut à droite.
- La séparation des membres supérieurs et du tronc
5.La séparation des membres inférieurs et du tronc.
- La séparation des pieds.
6.L'existence d'une coupure dans le dessin en bas à gauche et à droite.
7.La séparation des mains du reste du dessin.
A tout âge, ces interactions existent
L’obésité contagieuse montre cette
sensibilité à autrui :
Art thérapie :
médiation Modelage
Sandra Cologne
Psychomotricienne – Art-thérapeute
Plan
I - Etre et avoir un corps : l’empire des sens
II - L’argile : source et support de représentation
III- La fabrique des corps…fabrique des images
IV- Cadre et procédés d’intervention en gérontologie
Etre et avoir un corps …
L’empire des sens
Vieillissement
Crise identitaire
Perturbations de conscience et représentation
de Soi
Troubles anxieux, avec émergence ou
réémergence de profondes insécurités
Exploration et Intégration sensori-motrice

Reconnaissance comme sien, utilisation et
appropriation de son corps

Identité, conscience et représentation de soi
La sensorialité comme facteur de mise en ordre
ou source de désorganisation
psycho-corporelle
Vieillissement et Démence

Troubles mnésiques, diminution des capacités
motrices, déficits sensoriels (ouïe, vue, toucher)

Sentiment d’être étranger à soi-même, perte confiance
en ses propres structures internes, et difficultés
d’appréhension de l’espace environnant
«
Si vous rejetez le témoignage de vos sens, vous vous
ôtez à vous-même les moyens de réfuter les sensations
que vous croyez fausses; vous n’avez plus de règle où
vous puissiez ramener vos jugements. »
Epicure – Maxime XXV
Dégradation fonctions sensori-motrices et
intellectuelles

Désorganisation psycho-corporelle et Anxiété

Recherche éléments de sécurité à l’extérieur
(conduites d’agrippement),
comme à l’intérieur
(conduites d’autocentration par jonction des
mains, croisement des membres,
rassemblement/repli sur son centre…)
Accueil et accompagnement collectif du sujet âgé
ne respectant pas toujours son rythme et ses
besoins du moment

Afflux sensoriels envahissants, perturbants, déstructurants

Accentuation de la désorientation et du malaise
du sujet
Importance d’ouvrir des espaces de ré-appropriation
et de ré-organisation de cette sensorialité débordée
et débordante

Mise en place d’Ateliers thérapeutiques à médiation
corporelle et artistique
 A différencier des ateliers d’animation
L’argile : source et support de
représentations
Argile = médium malléable
Matériau plastique qui éveille sensorialité par le
toucher, puis prend forme, se déforme,
Et transforme en retour les images projetées sur
ce support qui pourront alors être réintrojectées

Matière qui induit simultanément un processus
évolutif de transformation de la forme crée et
un processus intégratif des mouvements et des
représentations du corps propre
Atelier thérapeutique de modelage est donc un
espace potentiel de création ou recréation de
soi.

Productions plastiques ont même valeur que
parole, elles sont « figuration du
mystère inconscient » et instrument de passage
du corps aux représentations
C’est-à-dire support au processus de
symbolisation
La Fabrique des corps…
Fabrique des images
Selon la définition du petit Robert :
Représenter = rendre présent, rendre sensible un
objet absent ou un concept au moyen
d’une image, d’une figure, d’un signe
Exposer, mettre devant les yeux,
rendre présent à l’esprit
Le corps en anthropologie
comparative
Le corps ne se construit pas
seul mais dans le jeu des
interactions sociales et
culturelles.
Penser la relation à autrui et
les influences historiques et
familiales est nécessaire pour
appréhender et penser le
corps.
Le corps en Thérapie psycho corporelle
Le dialogue tonico-émotionnel participe
à la construction du corps en :
– Organisant des espaces internes et externes,
– Étant facteur d’échanges dedans/dehors,
d’accordage, d’attachement, d’identification
projective et d’adaptation comportementale,
– Étant support des figurations corporelles présymboliques, formes de représentations
pré-langagières.
 Dans cadre de clinique psychomotrice du sujet
vieillissant, nous ré-interrogeons les liens entre
tonus, posture, comportement, émotions et
représentations.
 Cette réflexion va sonder l’histoire du sujet, sa
mémoire psycho-corporelle, inscrite dans le corps
et écrite dans un langage pré-symbolique.
 L’anthropologue étudie comment les civilisations
voient le monde et en rendent compte dans des
représentations picturales, des masques, des
statuettes et autres formes d’art.
 Le psychomotricien/art-thérapeute invite le sujet
à une exploration de ces propres représentations
traces d’un vécu, de sensations et des
perceptions rendues parfois indicibles mais
présentes dans la mémoire psycho-corporelle de
ce dernier.
 Chez les sujets vieillissants, qu’il y ai défaut de
symbolisation ou difficultés d’accès aux
représentations d’affects et de mots, la
médiation artistique permettra l’émergence
d’une parole en images.
Cadre et procédés d’intervention
en gérontologie
 Cadre thérapeutique qui se distingue du cadre
des animations par les règles, le mode de
fonctionnement et les objectifs spécifiques
établis au préalable.
 Accompagnement en séance individuelle ou
participation à petit groupe thérapeutique à
privilégier
 Inscription de ce travail à jour et heure fixe pour
constituer un repère stable pour les participants
Constitution du groupe en fonctions des objectifs
thérapeutiques fixés, pour chaque personne, par le
psychomotricien/art-thérapeute, à la suite d’une
évaluation psychomotrice
et/ou sur prescription médicale en concertation
avec l’équipe, mais toujours en référence à des
besoins de soins psychomotricité/art-thérapie.
Devenir des productions à réfléchir :
Si on considère que les objets réalisés en atelier
sont la trace d’un processus intime, qui s’est
déroulé dans relation bienveillante à un
thérapeute, il paraît inapproprié de les exposer
et/ou les laisser livrés aux commentaires de
tiers en dehors du cadre thérapeutique.
Dispositif combiné de psychomotricité et
médiation artistique
 - Relaxation et Toucher-massage
 - Modelage des corps et de l’argile.
Thérapie plus particulièrement indiquée pour les
sujets présentant des capacités d’expression
verbale fortement entravée, une forte agitation et
désorientation, et dont les déambulations
pourraient exprimer un grand besoin de
rassurance et d’étayage psycho-corporel.
Ces médiations corporelle et artistique
induisent :
Éveil de la sensorialité
État particulier de présence à soi et aux
autres
États de corps propice à l’émergence des
représentations
Thérapie qui se situe dans sphère sensori-motrice,
mobilise la mémoire psycho-corporelle et passe par
le dialogue tonico-émotionnel pour rétablir le lien au
langage.
« Mon corps est le lieu de ma présence au monde,
il est lieu de convergence et de rencontre, par lui
j’existe. »
Paul Valéry
Conclusion
ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL
CHEZ LE SUJET ÂGÉ,
Vécu corporel post AVC,
comment trouver de nouveaux
repères ?
Chantal Dutems,
psychomotricienne
Que l’AVC soit
ischémique ou
hémorragique, les
conséquences
psychocorporelles
pour le patient vont
être les mêmes.
ÉVOLUTION DU RATIO
HOMME/FEMME
EN FONCTION DE L’ ÂGE
25
20
15
10
5
0
< 45
45-54
55-64
Homme
65-74
75-84
85+
Femme
Oxfordshire Community Stroke Project, 1981 - 86
AVC
 MALADIE FRÉQUENTE
• 15 millions dans le monde par an
• France : ~ 150.000 nouveaux cas par an
• 85% des patients ont + de 65 ans
• 1 AVC/minute en Amérique du Nord
MALADIE GRAVE
• 1 ère cause de handicap
• 2 ème cause de démence
• 3 ème cause de mortalité
PRISE EN CHARGE PRÉCOCE
EN PSYCHOMOTRICITÉ
ARRIVÉE A L’HÔPITAL
ACCIDENT :
• Soudain
• Brutal
• Imprévisible
 TRÈS SOUVENT PERTE IMMÉDIATE DE CAPACITÉS
MOTRICES
CORPS :
• Transporté
• Bousculé
• Malmené
 MULTIPLICITÉ DES INTERVENANTS
MANQUE DE COMPRÉHENSION
ARRIVÉE A L’UNVA
PREMIÈRE « PAUSE » SOINS INTENSIFS
PRENDRE LE TEMPS
• Se présenter
• Installer
• Expliquer le lieu ou l’on se trouve
FAVORISER LA COMPRÉHENSION DE L’ACCIDENT,
VÉRIFIER À CHAQUE RENCONTRE LE PATIENT A
COMPRIS
APPROCHE PSYCHOMOTRICE
ÉTABLIR UNE RELATION
RACONTER L’HISTOIRE
ÉCOUTER LE PATIENT PARLER DE SON CORPS
– « Il m’a lâché »
– « Ça a flanché »
– « Il s’est effondré »
– « La moitié est « morte »
donne une orientation à la prise en charge,
donne une information sur les négligences
éventuelles, sur le ressenti et le vécu.
LUI PARLER DE SON CORPS, FAIRE « L’ÉTAT DES LIEUX »
AVEC LUI.
PISTES DE TRAVAIL
L’INSTALLATION ADÉQUATE PERMET DE :
• retrouver un axe corporel
• éviter les douleurs
• RETARDER les complications secondaires
(escarres, algoneurodystrophie, équins …)
• SURTOUT : PARLER DU SCHEMA CORPOREL
(nommer – toucher – regarder)
SOULAGER POUR ALLÉGER
LE TOUCHER
 La peau, enveloppe du corps
 La température réelle et ressentie
 Le toucher-pression – le «peau à peau »
 Le ressenti
 La pudeur
 L’écoute du ressenti corporel
F. 72 ans - J2
H.78 ANS – J4
ATTENTIF DE LA TETE AUX PIEDS
PISTES DE TRAVAIL
 ORGANISER L’ESPACE PROCHE,
côté sain d’abord pour favoriser l’autonomie
 EVEIL CORPOREL :
• COMMENCER LE MOUVEMENT ACCOMPAGNÉ
– Toucher
– Regarder
– Ressentir
– Verbaliser
• REDONNER DU SENS À LA GESTUALITÉ
– tendre un bras pour venir au contact
– plier le coude pour se gratter
– Rechercher les parties du corps avec le regard puis sans le regard
ECOUTER EN CORPS
LANGAGES DU CORPS
– Dialogue tonique
– Crispations
– Relâchements
– Respiration
RESSENTIS
– Membre lourd
– Pesant
– Engourdi
– Endormi
– Fourmillements
IMAGE DE SOI - élaboration
CORPS
–
–
–
–
–
•
•
•
•
Inutile
Rejeté
Disparu
Détesté
Douloureux
Sentiment de ne plus être bon à rien
Envie d’en finir
Ne plus avoir de force
Ne plus recentrer son énergie
L’HEMI NEGLIGENCE
CORPS EFFONDRÉ
H. 78 ANS - J10
CONTROLER L’AXE
PARLONS DU CONFORT M1
F. 75 ANS
MI ET MS AU FAUTEUIL
F. 65 ANS A J15
AVC M6 SURVEILLER
L’INSTALLATION
F. 60 ANS
H. 68 ANS – M1
AXES DE TRAVAIL
 Travail au lit
– Retournements
– Enroulements sur l’axe
– Rechercher et retrouver le mouvement
 Verticalité
– premier assis au bord du lit
– redressement du tronc et de la tête
– Regarder à nouveau
 Accompagner le projet de sortie vers une autre
unité de soins ou de rééducation
Conclusion
MERCI
Un cocktail vous attend
à l’étage supérieur
Toute l’équipe de
vous remercie pour votre attention