Pistes SVT arts

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Transcript Pistes SVT arts

Pistes pour une intégration des SVT
dans l’enseignement de l’histoire
des arts
L’art est un langage qui exige un effort pour être
compris et par conséquent pour être apprécier.
L’effort se trouve dans la lecture analytique de
l’œuvre, dans la mobilisation de ses idées et de ses
références culturelles. Comment les SVT pourraient
s’intégrer à l’élaboration des contenus de l’épreuve
d’histoire des arts ? Les SVT pourraient contribuer à
alimenter les références culturelles indispensables
pour comprendre certaines œuvres d’art
contemporaines qui nous questionnent. Il est aussi
possible d’imaginer que les SVT intègrent un sujet
d’arts plastiques.
Plan
• Comment analyser une œuvre d’art ?
• Constitution d’un dossier avec des œuvres d’art
en relation avec les SVT
• Réalisation d’œuvres par les élèves qui
intégreront le dossier de l’épreuve d’histoire de
l’art
• Une campagne de communication
• Les SVT au service de la compréhension d’une
œuvre d’art
• Œuvres en relation avec les SVT
Comment analyser une œuvre d’art ?
Les élèves découvrent des œuvres d’art
contemporaines en relation avec les SVT. Des
questions à choix multiples guident les élèves
pour construire progressivement une démarche
analytique simple.
A/ Nicolas Darrot, ABM ou dronecast, 1998
1/ Que représente l’image projetée ?
a/ un criquet
b/ un hélicoptère
c/ un criquet équipé d’un carénage
d’hélicoptère
2/ Pourquoi l’œuvre nous accroche-telle ?
a/ L’hélicoptère semble un
prolongement naturel de l’insecte
b/ Le criquet est humanisé
c/ Le criquet se confond avec la
machine
B/ Hubert Duprat, Trichoptère, 2006
1/ Que représente l’image projetée ?
a/ un bijou
b/ un dé à coudre
c/ une larve d’insecte dans un étui
2/ Comment l’artiste réalise ces œuvres ?
a/ Il assemble piécette par piécette le
trousseau
b/ Il les ramasse dans la nature
c/ Il exploite les larves qui fabriquent
naturellement ces trousseaux avec des
graviers. Ils détournent leur travail en
leur fournissant seulement des perles et
des piécettes d’or…
3/ Comment soutiendriez-vous ce
travail :
a/ en soulignant qu’il ne sert à rien
b/ L’artiste montre que l’art pourrait
être une fonction du vivant et révèle
des compétences surprenante de
celui-ci.
c/ L’artiste met en évidence que pour
celui qui sait l’observer et l’orienter,
la nature peut-être génératrice de
beauté inattendues.
C/ Carsten Höller, Orang-outang, 2001
1/ Que représente l’image projetée ?
a/ Une personne âgée qui regarde le vide
b/ Un sans domicile fixe allongée, triste et nu
c/ Un orang-outang sans fourrure
2/ Quelle émotion suscite-t-elle ?
a/ de la colère
b/ une compassion inattendue (compassion =
être capable de se mettre à la place de l’autre
pour essayer de comprendre ce qu’il ressent)
c/ de la surprise
3/ Elle génère de la surprise car :
a/ Il semble que la personne âgée possède des
mains à la place des pieds
b/ Cette personne n’a pas de sous-vêtements
c/ Un orang-outang sans fourrure n’existe pas
4/ Elle provoque de la compassion
parce que :
a/ la personne doit avoir mal au dos
allongée parterre.
b/ un orang-outang mélancolique et
nu ressemble à un homme nu et
mélancolique
c/ elle nous rappelle la parenté entre
les hommes et les autres êtres
vivants, (en particulier les primates)
5/ Sauriez vous décrire quel était l’un
des buts de l’artiste ?
Pour répondre à la question 5/, il fallait reprendre les
suggestions formulées par les réponses précédentes du
QCM :
Exemple de réponse rédigée par un élève :
L’œuvre représente un orang-outang sans fourrure. Or un
orang-outang sans fourrure suscite de la compassion car il
ressemble beaucoup à un être humain. Cet écart de l’artiste
rappelle donc la parenté qui existe entre les êtres vivants,
entre l’Homme et les primates en particulier. Cette
démarche questionne notre rapport aux animaux en
utilisant une ficelle émotionnelle.
D/ Gunther von Hagens, Le joueur de basketball, 2002
1/ Que représente l’image projetée :
a/ un basketteur sordide
b/ une œuvre d’art
c/ un écorché utilisé par les étudiants en
médecine pour apprendre l’anatomie
2/ Pourquoi cette image ne laisse pas
indifférent ?
a/ parce qu’elle suscite de la curiosité en
dévoilant l’organisation du corps
b/ parce qu’elle s’amuse d’une position
morbide
c/ parce qu’elle prétend ou réussit à
élever un écorché jouant au ballon au
rang d’œuvre d’art
3/ Que vous rappelle le dessin sur lequel le
personnage pose les pieds :
a/ un slogan publicitaire
b/ un symbole religieux oriental
c/ un dessin anatomique de Léonard de Vinci
4/ Pourquoi avoir utilisé un dessin anatomique de
Léonard de Vinci
a/ car Léonard de Vinci était un excellent joueur
de basket
b/ car Léonard de Vinci offrit des dessins
anatomiques d’une beauté effrayante
c/ car il veut s’inscrire dans une tradition
d’anatomiste-artiste qui se développa à la
renaissance (époque où vécue Léonard de Vinci)
5/ Comment défendriez-vous l’image projetée ?
Il s’agit de défendre l’œuvre, c’est-à-dire trouver des arguments positifs pour
la soutenir, en dépit de votre opinion personnelle. Comme dans la question
précédente, les élèves pouvaient reprendre les réponses choisies dans le
QCM.
L’œuvre est un « écorché plastiné » placé dans une position de basketteur. Elle
suscite de la curiosité car elle dévoile de façon inattendue l’organisation du
corps. L’artiste, en plaçant l’écorché sur l’homme de Vitruve (1490) un dessin
de Léonard de Vinci, veut s’inscrire dans une tradition d’anatomiste-artiste qui
s’est développée à la renaissance. Il mélange non sans provocation l’art et la
science. En dépit des réactions de rejet, la plastination de ce corps est une
invitation à s’interroger sur notre sentiment de dégoût, sur une mort sans
cadavre et sur une nullité artistique transformée en formidable machine
commerciale.
Les élèves sont en mesure d’appliquer une
grille de lecture simple :
 Qu’est-ce que je vois ? Cette question vous oblige à
décrire l’œuvre (pensez à utiliser le vocabulaire des arts
plastiques : couleur, lignes, cadrage, forme, matière…)
 Qu’est-ce que je ressens ? Mettez en pratique votre
sensibilité. Essayez de comprendre votre émotion.
Justifiez l’apparition de vos sentiments.
 Qu’est-ce que j’en pense ? Indiquez ce que l’œuvre
signifie. Rassemblez toutes les associations suggérées (y
compris vos émotions) pour dégager un sens.
A l’aide de cette grille, les élèves analysent une
œuvre. Les plus en difficultés disposent de
questions à choix multiples
Evaluation : Ghada Amer, Barbie loves Ken and
Ken loves Barbie, 1995
1/ Que représente l’œuvre ?
a/ Barbie et Ken
b/ Les peaux vides d’un homme et d’une femme
c/ Les pyjamas de Ken et Barbie pendus à des porte manteaux
2/ Que symbolisent Barbie et Ken ?
a/ Ils représentent l’homme parfait et la femme idéale
b/ Ils reflètent la capacité de ces marchands de jouets à
parasiter notre imaginaire pour nous vendre leurs produits
c/Ils incarnent la femme soumise et un prince charmant
ridicule
3/ Quelles émotions suscite-t-elle ?
a/ De l’étonnement car l’œuvre est en décalage avec le titre.
b/ En effet, on ne trouve ni Ken, ni Barbie et encore moins
leur amour
c/ De la colère car l’amour de Barbie pour Ken devrait être
magnifique, avec des pluies de paillettes et des guimauves
Une joie sournoise de voir que des idéaux ne sont peut-être
que des peaux vides. L’identité tout comme un comportement
se construit.
4/ Quel sens donneriez-vous à l’œuvre ?
Correction de l’analyse par une bonne élève où l’on retrouve les
réponses aux trois questions : Qu’est-ce que je vois ? Qu’est-ce
que je ressens ? Qu’est-ce que j’en pense ?
• Dans cette image, on voit deux pyjamas qui dessinent les
silhouettes d’un homme et d’une femme, il s’agit
probablement de ceux de Barbie et Ken (vu le titre). Selon ce
titre justement, on pense voir représenter l’amour de Barbie
pour Ken et de Ken pour Barbie. Or on ne voit ici que leurs
pyjamas pendus, comme deux peaux vides et mortes. L’amour
de Ken et Barbie sensé être idéal est ici tourné en dérision,
comme pour nous montrer que leur amour, mais aussi ce
qu’ils représentent, ce qu’ils incarnent est aussi vide que ces
pyjamas.
• (Vous ne serez pas étonnés d’apprendre que Ghada Amer est une
féministe qui lutte contre les stéréotypes et les idées reçues.)
Constitution d’un dossier avec des
œuvres d’art en relation avec les SVT
• Les élèves choisissent une ou plusieurs œuvres
d’art contemporaine qu’ils devront présenter et
analyser à l’oral pendant 5 minutes.
• Ces œuvres participent à la constitution du
dossier de l’épreuve d’histoire des arts
• Cet exercice les oblige à effectuer des recherches
sur la technique scientifique utilisée ou décalée
par l’artiste.
Wim Delvoye, Cloaca, 2000
L’énoncé se présente toujours sous cette forme :
Vous présenterez votre analyse à l’oral. Lorsque vous vous
demanderez « qu’est-ce que je vois ? », vous expliquerez
comment d’un point scientifique on peut obtenir une telle
œuvre. Vous expliquerez à quelle fin est utilisée cette
pratique de digestion in vitro dans la science « normale ».
Vous ferez appel à vos souvenirs du programme de 5ième.
Pour agrémenter votre exposé, vous préparerez une
digestion in vitro (je vous y aiderai).
Ainsi au cours du troisième point de votre analyse : qu’estce que j’en pense ? Il faudra expliquer le décalage opéré
par l’artiste et indéniablement déboucher sur une réflexion
qui déterminera un sens à cette œuvre énigmatique, drôle
et provocante ! Vous trouverez quelques extraits de livres
ou d’articles pour vous y aider. (Le site de l’artiste offre
d’autres photographies de l’œuvre)
Sources
- Site de l’artiste d’où est tirée la photo :
http://www.wimdelvoye.be/
- Wim Delvoye, « Je cherche à donner une
cotation à l’art ». Geneviève Beerette, Le Monde
du 25 Août 2005.
- Wim Delvoye, scatologue, Jean Hubert martin,
Peter Bexte, Pierre Sterckx, musée d’art
contemporain Lyon, 2001
- Extraits issus du site du musée d’art
contemporain de Lyon
http://www.maclyon.com/static/mac/contenu/fichiers/divers/del
voye/rub1/1/rub1_1.html
AUTRES EXEMPLES :
Oron Catts et Ionat Zurr (Tissue culture and art projet), The victim
less weather, 2004
Sources :
Pour la science n°333, juillet 2005 : Des cellules souches aux tissus
de remplacement
Sciences et avenir, Mars 2010 : Des cellules souches pour
reconstruire une trachée
http://www.tca.uwa.edu.au/index.html
site des artistes
Reportage sur cette œuvre diffusé dans le journal de la culture
d’ARTE (2004) :
http://sonix.sdv.fr:8080/ramgen/arte/journaldelaculture/1905pert
h_fr.rm
Reportage du journal de la culture d’ARTE sur l’exposition Skinterface (au Luxembourg) où se trouvait l’œuvre en question et
présentée jusqu’en Janvier 2010 :
ttp://www.arte.tv/fr/Videos-sur-ARTETV/2151166,CmC=2965596.html
Entretien avec les artistes tiré de : http://www.arte.tv/fr/Artbiotech/796180.html
Eduardo Kac, GFP Bunny, 2000
Sources :
- Site de l’artiste d’où est tirée la photographie :
http://www.ekac.org/
- Quoi de neuf, Docteur ? Un lapin transgénique
interdit d'exposition à Avignon. Le monde Juin
2000 Sylvie Chayette
- Les animaux fluorescents fascinent chercheurs,
artistes et militaires, Le monde, Christiane Galus,
Octobre 2000
- Eduardo Kac aux pays des merveilles, Le
monde, Didier Ottinger, Octobre 2000
- Beaux Arts magazine, n° 222, Novembre 2002,
p. 58-60.
Génétique
Suzanne Anker, Codex genome,
2000
Paul Vanousse, Latent figure
protocol, 2007
Génétique
Schneider Gary, GENETIC SELF
PORTRAIT, 1997
Tuur Van Balen, Pigeon d’or
(pigeon transgénique), 2011
Evolution
Patricia Piccinini, The young
family, 2003
Alexis Rockman, The Farm, 2000
Evolution
Adam Brown, L’origine de la vie,
2011
Evolution
Koen Vanmechelen, the
cosmopolitan chicken projet, 2007
Angelo Vermeulen et Luc de
Reester, Blue shift, 2005
Immunologie
Oliver Kunkel, Mosquito box,
2003
Julian Voss-Andrae, Angel of the
West, 2008
Immunologie
David S. Goodsell, macrophage
et bactérie
Sophie Arrandel, Cellules, 2005
Responsabilité humaine en matière de santé et
d’environnement
Beatriz Da Costa Cina Hazegh,
Kevin Ponto, Pigeon blog, 2006
Marcel Duchamp, Air de Paris,
1919/1964
Responsabilité humaine en matière de santé et
d’environnement
Brandon Ballenée, DFA 18 Cleared and
Stained Multi-limbed Pacific Tree frog
Aptos, 2001
Cornelia Hesse-Honegger, Harlequin
bug near Three Mile Island USA, 1991
Responsabilité humaine en matière de santé et
d’environnement
Christine Bordland, HELA, 2000
Lucian Freud, Sleeping by the Lion
Carpet, 1995-1996
Responsabilité humaine en matière de santé et
d’environnement
Mathieu Lehanneur, Andrea, 2009
Jennifer Willet et Shawn Bailey, Bioteknica
public autopsy performance, 2005
Réalisation d’œuvres qui pourront
intégrer le dossier de l’épreuve
d’histoire de l’art
• En collaboration avec d’autres disciplines, en
particulier les arts plastiques, les élèves
tentent de résoudre un problème aux
ramifications multiples. La solution est une
production plastique soutenu par une analyse.
Un fragment de moi-même qui
paradoxalement me contient en entier
Imaginez et réalisez un protocole expérimental qui permettra de détacher :
« un fragment de moi-même qui paradoxalement me contient en entier ».
Les élèves en difficultés disposaient des questions suivantes :
1/ Existe-t-il dans notre corps ou dans nos cellules, quelque chose qui détermine la
couleur de notre peau ou celle de nos yeux, la forme de nos oreilles, notre groupe
sanguin... Dit en d’autres termes est-ce qu’il existe dans notre corps quelque chose qui
détermine nos caractères ?
2/ Il s’agit donc d’extraire ce « quelque chose », ce fragment de nous-mêmes qui nous
contient en entier. En effet, il détermine nos caractères. Pour cela vous disposez :
De chlorure de sodium : il fait éclater les cellules à fortes concentrations et permet de
séparer notre fragment d’autres éléments (qui ne nous contiennent pas en entier).
De détergent qui dissout les lipides. Les membranes du noyau et des cellules sont
composés de lipides. Notre fragment sera donc libéré de la cellule et du noyau.
Notre fragment est insoluble dans l’alcool à brûler, ainsi il précipitera dans l’alcool et
sera visible.
Solution de l’énigme par un élève
Marta de Menezes, Inner Cloud, 2003
Au-delà de la résolution de
l’énigme, le travail s’ouvre vers un
débat sur le déterminisme
génétique : est-ce que notre ADN
contient l’ensemble de nos
caractères ?
Il peut être mis en relation avec
des œuvres d’arts plastiques ou
littéraires comme par exemple, le
chapitre 37, livre 2 des essais de
Montaigne : De la ressemblance
des enfants aux pères
Suzanne Anker, Codex genome, 2000
Comment va évoluer l’espèce humaine ?
Radi designer
Finira-t-on par avoir un pavillon de
l’oreille rectangulaire adapté au
téléphone portable ? Ou une main en
forme d’attaché-caisse ?
Les élèves peuvent s’inspirer d’œuvres
comme celle des Radi Front, Burton,
Shaomin, de Stelarc ou Eric Duyckaerts
voire les mettre en relation.
Stelarc
M. Burton, Futur farm, 2009
Résultats d’expérience de greffe
Eric Duyckaerts, La main à deux
pouces (performance vidéo), 1993
où avec la rationalité qu’imposent
les sciences, l’artiste développe
une théorie loufoque d’évolution
de l’Homme et ouvre des débats
sur qu’est-ce qu’une preuve
scientifique ? Comment progresse
la science ?
Eric Duyckaerts, La main à deux pouces, 1993
Shen Shaomin, unknow creature, 2002
Lampe réalisée à partir du vol d’une mouche et
table avec graphose par Front designer
D’autres sujets sont possibles :
« Un petit déjeuner sous l’herbe » où les
élèves imitent le gestes de Spoerri. Ils
enterrent un déjeuner en 6ème qu’ils
déterrent en 3ème montrant les effets ou non
d’une biodégradation et déclenchant une
réflexion sur notre responsabilité en matière
de recyclage des déchets.
Il possible d’imiter le front designer ou
Mogens qui utilisent les êtres vivants à des
fins esthétiques (design by animals) ou
techniques (les pommes de terre produisent
du courant). Sans oublier le biominétisme,
l’architecture…
Mogens jacobsen, Power of mind 3,
dissociative defense, 2010
La créativité artistique peut être mise au service
des SVT et en particulier lors de la réalisation
des exposés de la partie responsabilité humaine
en matière de santé et d’environnement. Elle
s’incarne dans la production d’affiche d’une
campagne de communication fictive en
collaboration avec des professeurs de lettres et
d’arts plastiques.
Une campagne de communication
• Une campagne fictive de communication (à destination
d’un public jeune collège/lycée) vise à sensibiliser
autour de sujets liés à la santé et/ou à
l’environnement.
• Un groupe d’élèves fait figure d’experts scientifiques et
présentent leur sujet préparé sous forme d’un exposé
oral aux autres groupes d’élèves. Certains élèves des
autres groupes joueront le rôle de spécialistes en
communication. Ainsi les équipent regroupent des
spécialistes en communication et des experts
scientifiques pour chaque sujet.
• Les travaux reposent sur une étape de
« brainstorming » : recherche ouverte de mots,
phrases, questions, expressions, réflexions, etc… liées
de près ou de loin au sujet. Avec de brèves discussions
autour de quelques exemples (art, design) basés sur
l’utilisation et le placement du texte dans l’espace, ou
sur des supports inattendus.
• Les élèves produisent des « slogans » : par exemple
(sur le cancer de la peau) :
Silence, je brûle…
Par la suite, les élèves passent par une phase de recherche créative :
installation de mots dans l’espace du collège et prennent des photos.
Autre exemple avec un sujet sur la contraception.
Dernière étape, l’image est insérée dans une affiche ou une
annonce presse, ce qui constitue l’occasion d’une nouvelle réflexion
sur la liaison texte-image.
Les SVT au service de la
compréhension d’une œuvre d’art
Dans le cadre d’un projet pluridisciplinaire et par
conséquent en marge de l’horaire attribué aux SVT, il
serait possible d’aborder l’étude des perceptions
esthétiques de l’art par une approche scientifique.
Par exemple :
L’objectif consisterait à comprendre comment percevonsnous une image ? Comment est-elle traitée par le cerveau
? Quelles sont les bases neuronales de l’analyse d’une
image et de la contemplation d’une œuvre d’art ?
Physiologie de l’œil
Le fonctionnement de l’œil peut être approcher par les pathologies oculaires
de Monet, voir ci-dessous (cataracte) et Meryon (daltonisme)
Deux versions du pont de Giverny (1899 et 1920)
Nymphéas peint après son
opération de la cataracte)
Voyons-nous les mêmes choses ? Faut-il « apprendre à voir » ?
1- Observez pendant une minute
cette image.
2- Réalisez de mémoire un dessin et
une description du tableau
Dessin d’élève
Dessin du professeur d’arts plastiques
Description d’élèves
Description du professeur d’arts plastiques
C’est une peinture de Bacon. On distingue au
premier plan un chien en mouvement. Il semble
venir vers le spectateur ou peut-être tourner sur
lui-même. Cet effet est produit par les traits flous
qui accompagnent la tête et les 5 pattes au lieu
de 4. Cela donne l’impression de superposition
de chronophotographie.
Le chien est dans un cercle (cousin ? tapi ? plat ?)
qui lui-même se trouve à l’intérieur d’une forme
rectangulaire (un tapi ?) reprenant les codes la
perspective.
A l’arrière plan on distingue une ligne d’horizon
où se trouvent quelques voitures et quelques
arbres. Une autre ligne se trouve au-dessus de
cette scène. Elle provoque la sensation d’un mur
vertical et vient s’opposer à l’idée de profondeur,
ça me rappelle les bodegones espagnoles
Comment expliquer les différences de « vision » de l’œuvre
projetée ?
Voir l’invisible
Fixer la croix schématisée sur la figure avec l’œil
droit, tout en fermant l’œil gauche. Qu’est-ce que
vous constater si vous éloignez ou si vous
rapprochez lentement la feuille de votre visage tout
en continuant de fixer la croix ? Comment
expliquez-vous ce phénomène ?
D’après vos connaissances anatomiques
de l’appareil génital masculin (4ème),
qu’est-ce qui vous paraît anormale dans le
dessin anatomique de Léonard de Vinci.
Comment expliquer les erreurs
alors que Léonard de Vinci était un
prodigieux observateur et un
excellent dessinateur ? (Utilisez
l’extrait de la théorie d’Hippocrate
(De la génération) toujours en
vigueur à la renaissance)
D’après ces trois exemples, tirez une brève
conclusion sur les différences entre ce que l’on
capte (ou voit) et ce que l’on perçoit (ou
interprète).
Matisse : « voir, c’est déjà une opération
créatrice qui exige un effort. »
Neurone miroir, empathie et contemplation
Quelle est la découverte de l’équipe italienne de Rizzolati et quelle hypothèse laisse-t-elle
envisagé dans le fonctionnement du cerveau qui intervient dans les relations sociales ?
Dans le début des années 1990, l’équipe italienne de Rizzolati fit une observation singulière chez
le singe dont les suites s’avérèrent particulièrement fécondes. Le chercheur enregistrait, grâce à
des électrodes introduites dans la région motrice préfrontale, l’activité d’un neurone qui
déchargeait de façon conjointe à un mouvement de prise entre le pouce et l’index qu’il avait
appris à effectuer en échange d’une récompense. Alors que le singe était au repos et n’effectuait
aucune tâche motrice, le chercheur profita de l’intervalle pour prendre un encas. Il saisit dans une
soucoupe, entre le pouce et l’index, une olive verte. Quelle ne fut pas sa surprise, lorsqu’il vit sur
l’écran qui enregistrait l’activité cérébrale du singe, le neurone au repos se mettre à décharger !
Un neurone participant aux mouvements de l’index et du pouce se révélait aussi actif quand le
singe voyait le geste s’effectuait. Cette observation fut répétée et les données recueillies permirent
de proposer le concept de neurones miroirs. Ces neurones étaient actifs pour un geste précis de la
main ou de la bouche que celui-ci soit effectué par l’animal ou qu’il observe son exécution par un
tiers. Il simulait le geste de l’autre « dans sa tête. » Si un cerveau peut simuler l’état du corps de
quelqu’un d’autre, on peut supposer qu’il est capable de d’abord simuler celui de son propre
corps. Les neurones miroirs nous permettent de comprendre les actions des autres en nous plaçant
dans un état corporel comparable. Quand nous sommes témoins de l’action de quelqu’un d’autre,
notre cerveau sensible au corps adopte l’état de celui que nous prendrions si nous déplacions
nous-mêmes ; et ce, selon toute probabilité, non au moyen de structure sensorielles passives, mais
en pré activant les structures motrices prêtes à l’action, mais sans être autorisées à agir. Des
neurones miroirs pourraient intervenir dans l’imitation, dans la communication par le langage
(lecture sur les lèvres) et probablement dans l’activité esthétique. Ils s’intègrent dans les
processus neuronaux de l’empathie, indispensable pour comprendre une œuvre d’art.
D’après les découvertes de Charles Gross et de Rizzolati, pourquoi
les les photos de Douglas Gordon ne nous laissent pas insensibles ?
En 1972, Charles Gross et ses collègues identifient pour la
première fois dans le cortex temporal du singe des unités qui
répondent sélectivement aux visages tant du singe que de l’homme.
Leur spécificité est remarquable, car ces singes ne réagissent plus
lorsqu’on efface les yeux ou lorsqu’on coupe l’image en morceaux.
Ils répondent de manière différentielle aux images de tête vue de
face ou de profil ainsi qu’aux expressions du visage : bâillement,
colère, menace, sourire. Bien avant que l’on découvre que les
mêmes unités existent chez l’Homme, Emmanuel Lévinas, montre
que la relation au visage est d’emblée éthique. Elle est essentielle
dans la vie sociale : identification de la personne ; évaluation de
l’âge, du sexe, de l’appartenance ethnique, des émotions, un beau
visage fait dilater les pupilles et favorise sa mémorisation, aide à
la compréhension du langage parlé, suivi du regard,
compréhension des intentions. La traque oculaire révèle que nos
yeux parcourent la bouche d’autrui et ses yeux. Il existe aussi des
neurones qui réagissent spécifiquement à la vue des mains avec
des doigts. Cette unité ne réagit plus si les doigts sont invisibles.
Les mains occupent aussi une place importante dans la vie sociale.
Elles montrent, elles menacent, elles couvrent, elles participent à
une forme de communication non-verbale.
Œuvres en relation avec les SVT
Gianni Motti
Claude Lévêque, J’ai rêvé d’un
autre monde, 2000
Andrew Carnie, Magic Forest,
2004
Elsenaar et Scha, 2005
Marta de Menezes, functional
portrait, 2002
IRMf de Martin Kempf en train
d’analyser une peinture
IRMf de l’artiste en train de
dessiner
Giovanni Anselmo, 300 milioni di
anni, 1978 (Anthracite)
Goldworthy Andy
Laib Wolfgang
Penone Giuseppe
Joseph Beuys, 7000 Chênes, 1982
Michel Blazy, Post Patman, 2007
Richard Long, A line in Scotland,
1981
Manzoni, Le socle du monde,
1961
Nils Udo, Root sculpture, 1995
James Turrell, Roden crater, 2001
Levi van Veluw, Landscape, 2008
Ana Mendiata, série Silueta et
série arbol de la vida
Oron Catts et Ionat Zurr, Disembodied Cuisine, 2003
Theresa Schubert, 3D-Slime Mold, 2010-11
(croissance de Physarum polycephalum.
Suzanne Anker, Stem cells, 2004
Shen Shaomin, Unknow creature
n°2, 2003
Marta de Menezes, Nature ?,
2000
Suzanne Anker, Butterfly in the
brain, 2008
Gilles Barbier, Aaaah ! 2001
Grunfeld Thomas, Misfits, 1992
Baxter Iain, Réserve d'animaux
n°2, 1999
Nicole Tran Ban Vang Collection
Printemps/Eté 2001, Sans titre 06, 2001
Jan Fabre, Skull
Garnet Hertz, Frog
Natalie Jeremijenko, One trees,
1999-2004
Tuur van Balen, système
immunitaire systhétique, 2011
Steve Miller, Protein 224, 2003
Thomas Rentmeister, non titré,
2000 (Nutella)
Janis Kounellis, 12 chevaux
vivants à l'Attico, 1969
Barbier, Coupe d'une poche
d'existence, 2001
Philipp Ross, Junior return, 2005