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MAGAZINE DE LA LIGUE PULMONAIRE /// AUTOMNE 2014

ÉDITION ANNIVERSAIRE

LES 111 ANNÉES DE LA LIGUE PULMONAIRE –

QUEL CHEMIN PARCOURU!

CONCOURS

GAGNEZ DEUX NUITÉES AU PANORAMA RESORT & SPA À FEUSISBERG

TABLE DES MATIÈRES

4–7

CHRONIQUE

LES 111 ANNÉES DE LA LIGUE PULMONAIRE: QUEL CHEMIN PARCOURU!

8 – 15

HIER ET AUJOURD’HUI

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INTERVIEW

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CARTOON 19

CONCOURS / PLANÈTE SANTÉ

Impressum

vivo n° 5/2014 vivo paraît six fois par an à l’intention des patientes et des patients, des personnes intéressées, des membres et des donateurs et donatrices de la Ligue pulmonaire. Le prix de l’abonnement (CHF 5.– par an) est inclus dans les contri butions des donateurs.

Edition et rédaction:

Ligue pulmonaire suisse, Chutzenstrasse 10, 3007 Berne, tél. 031 378 20 50, fax 031 378 20 51, [email protected], www.lungenliga.ch

Concept et mise en page:

advocacy ag, Bâle, et in flagranti, Lyss

Traduction:

Syntax Traductions SA, Thalwil

Impression:

Ziegler Druck- und Verlags-AG, Winterthur

Ensemble contre les maladies pulmonaires

ÉDITORIAL

9 000 personnes meurent prématurément chaque année dans notre pays des conséquences de la consommation de tabac. Quiconque fume a un risque plus élevé d’être vic time d’un cancer et met en danger ses voies respiratoires, son cœur et son système cardiovasculaire. Depuis l’intro duction de la protection contre la fumée passive, les non- fumeuses et les non-fumeurs sont mieux protégés. Il convient maintenant de continuer à faire diminuer le nombre de fumeurs et de les motiver à faire quelque chose de positif pour leur santé. Nous sommes heureux que la Ligue pul monaire nous soutienne activement dans nos efforts en faveur d’une prévention efficace du tabagisme.

Cela fait maintenant 111 ans que la Ligue pulmonaire s’engage pour le bien-être de la population suisse. En tant que partenaire solide de l’OFSP, ensemble, nous avons pu faire avancer les choses dans la lutte contre les maladies pulmonaires. Mais il reste encore beaucoup de pain sur la planche.

En mai, le Conseil fédéral a mis en consultation une nou velle loi sur les produits du tabac par laquelle il veut sur tout renforcer la protection de la jeunesse puisque la ma jorité des fumeurs a commencé à fumer avant l’âge de 18 ans. Parce que les enfants et les adolescents sont très réceptifs aux messages publicitaires de l’industrie du tabac, le Conseil fédéral veut efficacement limiter la publicité pour le tabac. En effet, les jeunes ne sont souvent pas encore en mesure de bien évaluer les conséquences et les risques de cette dépendance.

Notre objectif à tous est de préserver la population suisse des maladies pulmonaires et des voies respiratoires, mais aussi de s’assurer que les malades sont conseillés et pris en charge du mieux possible. Poursuivons dans cette voie sans faiblir. Mais permettez-moi tout d’abord de féliciter sincè rement la Ligue pulmonaire suisse pour son magnifique anniversaire!

Pascal Strupler Directeur de l’Office fédéral de la santé publique 3

de

Q Le

la uel c s

11 Ligu h

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é r es mo c n a ir our e u !

Une loi fédérale contre la tuberculose

Longtemps attendue, mais retardée par la première Guerre Mondiale, la loi fédérale contre la tuberculose entre en vigueur le 1.1.1929. La Confédération subventionne désormais directement la lutte contre la tuberculose. Cette loi régit entre autres la désinfection des logements des mala des et leur mise à l’isolement, elle interdit de cracher par terre.

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1910 Les cures d’altitude comme traitement le plus important

Les principes de ces traitements en cures d’altitude sont d’éloi gner les malades de leurs lieux de vie malsains et aux condi tions d’hygiène souvent précaires à la maison et/ou au travail, ceci associé à du repos et à une nourriture saine.

1903

Ensemble contre la tuberculose

A l’initiative de «l’Association des médecins d’établissements de soins pulmonaires de Suisse», la «Commission centrale suisse contre la tuber culose» – aujourd’hui Ligue pulmonaire – entre - prend son travail. Son but est de combattre ce fléau social qu’est la tuberculose, de renforcer les initiatives privées et de représenter la Suisse dans la lutte contre la tuberculose au niveau international. 1903 voit aussi la fondation des premières ligues pulmonaires cantonales.

1931 La radioscopie

Le procédé le plus important donnant des indications sur une tuberculose pulmonaire est la radioscopie thoracique. Par souci d’économies, on a développé en 1931 la radioscopie mobile qui permet de radiographier plus rapidement de plus grands groupes.

1971 Location pour la première fois d’appareils de thérapie respiratoire

Ces appareils permettent aux insuffisants respiratoires de vivre chez eux malgré la thérapie.

1944 1951

La vaccination BCG

Nommé ainsi du nom du bacille Calmette- Guérin, le vaccin antituberculeux est pour la première fois utilisé à large échelle. Tous les enfants sont vaccinés préventivement lors de campagnes de vaccination.

Les antibiotiques simplifient le traitement de la tuberculose

La découverte en 1928 de la pénicilline entraîne le développement d’une toute nouvelle génération de médicaments: les antibiotiques. Avec eux, il devient possible de mieux combattre des maladies infec tieuses comme la méningite, la tuberculose, la variole ou la pneumonie. Découverte en 1944, la streptomycine est le premier anti biotique efficace contre la tuberculose.

Loi sur l’assurance invalidité

La loi sur l’assurance-invalidité entre en vigueur. Il en résulte une amélioration des possibilités de soutien aux tuberculeux: l’assurance-invalidité permet sur tout des mesures de réinté gra - tion dans le monde du travail ainsi que l’attribution de rentes pour les anciens tuberculeux, devenus invalides à la suite de leur maladie.

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1983

Les débuts de la prévention du tabagisme

Les effets nocifs de la consommation de tabac, supputés pour la première fois dans les années 60, sont toujours plus clairement démontrés par des études. Au début des années 80, à une époque où l’on fume encore dans les bureaux, dans les trains et les restaurants, appa raissent les premières campagnes de mise en garde et des brochures comme «Nichtrauchen im Betrieb» (1987).

1988 L’apnée du sommeil comme nouveau champ d’action de la Ligue pulmonaire

En mettant en location des appa reils CPAP et des masques, la Ligue pulmonaire s’ouvre un nou veau champ d’action important.

2000

Séjours bol d’air – des vacances pour les insuffisants pulmonaires

La Ligue pulmonaire lance les «séjours bol d’air» très appréciés, car les malades pulmo naires partant en vacances rencontrent souvent des obstacles. La fourniture assurée d’oxy gène et la prise en charge professionnelle non seulement permettent aux patientes et aux patients, mais aussi à leurs proches aidants de bien se détendre.

Réhabilitation pulmonaire et formation des patients

Un groupe de travail de la Ligue pulmonaire développe un profil d’exigences et des critères de qualité pour la réhabilitation pulmonaire. Celle-ci non seulement améliore l’état géné ral et renforce les capacités physiques des patients et des patientes, mais elle aide aussi en cas de problèmes psychiques et sociaux dus à la maladie.

2004 Engagement pour une meilleure qualité de l’air

Les indices se multiplient que la pollu tion de l’air contribue à l’apparition de maladies pulmonaires. C’est pourquoi la Ligue pulmonaire s’engage davan tage dans le cadre de la politique et de la prévention en faveur d’un air propre à l’intérieur comme à l’extérieur.

La 29

sa 29 e

e station d’oxygène liquide

La Ligue pulmonaire fête en mars 2013 station d’oxygène liquide. En 29 lieux centraux dans toute la Suisse, les insuffisants respiratoires peuvent désormais remplir gratuitement leurs récipients d’oxygène mobiles avec de l’oxygène liquide. Ce réseau dense agrandit leur rayon de mobilité et leur permet d’avoir une vie plus active.

2003

L’anniversaire des 100 ans

La Ligue pulmonaire fête les 100 ans de son histoire avec diverses activités de jubilé. A la journée officielle, le 5 septembre à Berne, Pascal Couchepin, alors Président de la Confédération et lui-même ancien président de la Ligue pulmo naire valaisanne, a remercié la Ligue pulmonaire au nom du Conseil fédéral pour son engagement en faveur de la société.

2014

La Ligue pulmonaire fait bou ger les choses: les 111 ans de la Ligue pulmonaire suisse

«Vivre, c’est respirer». Sous ce slogan, la Ligue pulmonaire s’engage aujourd’hui pour les personnes souffrant de maladies pulmonaires et des voies respiratoires. En 2014, l’organisation faîtière Ligue pulmonaire suisse fête les 111 ans de son existence.

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La L hie igue r et

pulmonaire aujourd’hui

De

la thé rapie en position

cou

chée au traitement complet

Thérapie en position couchée à la clinique Barmelweid vers 1930 (archives de la clinique Barmelweid)

Dans le passé, quiconque était victime de la tuberculose espérait que la thérapie couchée aurait un effet bénéfique car on n’avait pas d’autre solution. «Ça a beaucoup changé», dit Véronique Jaillot de la Ligue pulmonaire vaudoise, «à l’inverse d’avant, nous dispo sons aujourd’hui de thérapies plus modernes et plus nombreuses». Mme Jaillot décrit pour nous l’évolution de la thérapie couchée vers le traitement individualisé complet.

Lutte contre la tuberculose

En 1895 et 1905, deux épidémies de tuberculose ont fait des ravages. En Suisse, plus de 15 000 personnes sont à chaque fois décédées de cette maladie pulmo naire. On s’est rendu compte que les conditions de vie étaient responsables de la propagation de la ma ladie. Des femmes engagées, issues pour la plupart de familles aristocratiques, ont œuvré pour une meil leure hygiène et, aux côtés du corps médical, se sont ainsi chargées de tâches décisives dans la lutte contre la tuberculose.

Thérapie couchée en sanatorium d’altitude

En 1903, peu après que la «Commission centrale suisse contre la tuberculose» – la Ligue pulmonaire d’au jourd’hui – a commencé son travail, se sont construits de nombreux sanatoriums dans lesquels des tubercu leux ont été guéris. On a ainsi atteint deux objectifs: les malades échappaient à leurs conditions de vie mal saines, ce qui permettait d’empêcher de nouvelles in fections. La cure d’altitude consistait principalement en une thérapie en position couchée à l’air frais et en une alimentation hautement calorique. Pour les deux tiers environ des patients et des patientes, une telle cure donnait d’excellents résultats en l’espace d’une année.

L’antibiotique contre la tuberculose

Avec la découverte du premier antibiotique vraiment efficace contre la tuberculose en 1944, les cures en 8

«Il est essentiel pour nous d’offrir aux patients un conseil et une prise en charge complets.»

Véronique Jaillot

Responsable Service psychosocial, Ligue pulmonaire vaudoise position couchée et donc les sanatoriums ont perdu de leur importance. Cette thérapie efficace et l’améliora tion des conditions d’hygiène et de vie ont durablement enrayé la tuberculose en Suisse.

La thérapie moderne

Elles sont aujourd’hui quelque 500 personnes à con tracter la tuberculose chaque année. Un traitement de 6 mois aux antibiotiques guérit la plupart d’entre elles. Dans l’histoire du traitement de la tuberculose, nous voyons clairement que le traitement des maladies chro niques ne peut pas simplement se limiter à la maladie elle-même, mais doit inclure des conditions plus gé- nérales. C’est pourquoi, il est pour nous primordial d’offrir aux personnes concernées un traitement et une prise en charge complets, qui commencent par la thérapie médicamenteuse et/ou avec des appareils, mais qui vont encore beaucoup plus loin.

Un conseil complet

Les souhaits et les questions des malades peuvent être très variés: que faire lorsque la maladie affecte la psyché, les relations ou la vie de famille? Que faire lorsqu’on ne peut plus exercer sa profession? Lorsqu’on a des difficultés financières? Nous, Ligue pulmonaire, offrons aux malades et à leurs proches un conseil complet pour gérer leur maladie et ses conséquences. Des groupes d’entraide et des groupes d’échanges d’expériences constituent une plateforme idéale pour l’échange avec les personnes touchées. C’est ainsi que le traitement des maladies pulmonaires a évolué de la simple cure d’altitude vers une thérapie indivi duelle et complète.

A propos: pour en savoir davantage sur l’âge d’or des sanatoriums, il faut se plonger dans «La Mon tagne magique», le livre de Thomas Mann.

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Des concentrateurs aux e

Patient avec un concentra teur de la première généra tion, aux environs de 1984 (archives de la clinique Barmelweid)

Auparavant, la thérapie par l’oxygène était synonyme d’arrêts domiciliaires: les concen trateurs, aussi volumineux que des meubles de taille moyenne, entravaient la mobilité. «Il existe aujourd’hui des stations d’oxygène liquide et des offres de vacances avec fourni ture d’oxygène», explique Carol Moser, chef du projet Stations d’oxygène liquide de la Ligue pulmonaire suisse. Il explique quelles percées l’oxygénothérapie a faites au cours des dernières années.

Mieux respirer

C’est au début des années 1970 que la Ligue pulmonaire a commencé à offrir à la location des inhalateurs et des respirateurs. Ces appareils étaient remis aux malades sur prescription médicale, le coût de la location pris en charge par les caisses-maladies. Avec les inhalateurs, on visait à améliorer ou normaliser l’expiration défaillante. En 1980, une méthode de traitement supplémentaire s’y est ajou tée: l’oxygénothérapie à domicile, laquelle a fortement contribué à améliorer l’état général des patientes et des patients souffrant d’un manque chronique d’oxygène.

Thérapie avec arrêts domiciliaires

Au début, une oxygénothérapie à domicile était syno nyme d’«arrêts domiciliaires» car ce n’est qu’à partir de 16 heures par jour que l’apport supplémentaire d’oxygène est efficace. De nombreux malades en dépendent même 24 heures sur 24. Concrètement, cela signifiait d’être continuellement à la maison, relié au réservoir d’oxygène ou au concentrateur par un long

peuvent être remplis gratuitement à 29 stations d’oxygène liquide dans toute la Suisse.»

Carol Moser

Chef du projet Stations d’oxygène liquide, Ligue pulmonaire suisse tuyau. Il n’était plus possible de vaquer à ses occupa tions quotidiennes ni d’effectuer de courtes excur sions. La situation était difficile. Une amélioration y a été apportée avec les appareils à oxygène portables, qui peuvent être emmenés avec soi dans un sac à dos ou sur un petit chariot. Mais, la plupart du temps, ceux-ci aussi sont vides au bout de trois à huit heures.

Des stations d’oxygène liquide

C’est pourquoi, la Ligue pulmonaire a commencé en 2007 à développer un réseau de stations d’oxygène liquide. Dans 29 stations situées à des endroits facile ment accessibles dans toute la Suisse, on peut au jourd’hui remplir les appareils portables 365 jours par an gratuitement, rendant ainsi à nouveau possibles les excursions et les longs voyages.

Vacances en vue

Parlons voyages: depuis plus de 10 ans, la Ligue pulmonaire offre également aux insuffisants respiratoires, à leurs proches et à leurs soignants des voyages de vacances accompagnés afin que toutes et tous puissent à nouveau respirer. Ce peut être des vacances en Suisse, à la mer ou même une croisière. Nous nous chargeons de l’organisation (aussi celle de la fourniture d’oxygène liquide) et, pour les voyages en groupe, sommes pré sents sur place avec du personnel spécialisé et un service médical de piquet.

A propos: vous trouverez l’emplacement des stations d’oxygène liquide sous www.liguepulmonaire.ch/stations 11

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De

l’exa au t men radioscopique est de risque en ligne

Examen radioscopique 1964 (archives historiques d’ABB Suisse)

La conseillère Linda Wüthrich-Hadorn montre les effets qu’a eus la radioscopie – technique alors révolutionnaire – sur la tuberculose et l’importance tout aussi révolutionnaire qu’ont aujourd’hui les tests en ligne pour le traite ment des maladies pulmonaires.

Des examens en série grâce aux camions de la radioscopie

Pour détecter la tuberculose précocement, le moyen dia gnostique le plus important a été la radioscopie utilisée dès 1931. Il était tout à coup possible de radioscoper rapi dement de très grands groupes. L’armée suisse a été la première à faire l’acquisition de 12 appareils et à faire ses premiers pas en direction d’une systématisation des radio graphies durant la Seconde Guerre mondiale. Par la suite, on a eu recours aux camions de radioscopie afin de pou voir atteindre en série la population directement sur son lieu de domicile, même dans les zones les plus reculées.

Diagnostic précoce et vaccination

Grâce à ces radioscopies en série, d’innombrables cas de tuberculose ont été précocement détectés. Jusqu’aux années 1980, les camions de radioscopie s’installaient dans des zones industrielles ou devant des écoles. Dans les années 1950 est apparue la vaccination protectrice BCG. Ces campagnes, et surtout l’emploi des antibio tiques, ont porté leurs fruits: le nombre des tuberculeux en Suisse a diminué rapidement. De meilleures condi tions d’hygiène et une meilleure alimentation ont aussi contribué à ce que de moins en moins de personnes soient victimes de la tuberculose ou en meurent. La tuberculose perdit de son horreur, même si elle existe aujourd’hui encore en Suisse.

Les rayons X jouent un rôle important

Les vaccins protecteurs et les radioscopies en série appartiennent au passé. Mais, aujourd’hui encore, l’examen radiologique joue un rôle important pour

pulmonaire joue un rôle important dans le diagnostic de l’asthme et de la BPCO.»

Linda Wüthrich-Hadorn

Infirmière diplômée, Ligue pulmonaire Berne diagnostiquer la tuberculose car des altérations visibles sur les radiographies thoraciques sont l’indice le plus probant d’un soupçon de tuberculose. Pour diagnosti quer une tuberculose, on recourt à l’examen microsco pique, d’un crachat par exemple. De plus, l’échantillon est mis en culture au laboratoire pendant quelques semaines; c’est alors que se manifeste la croissance de bactéries typique de la tuberculose. Tout aussi impor tante est l’enquête d’entourage dans les cas de tuber culose contagieuse: nous examinons alors toutes les personnes ayant été en contact étroit avec quelqu’un atteint de tuberculose et, en cas de résultat de test positif, nous leur administrons éventuellement un trai tement préventif. pour le syndrome des apnées du sommeil, notre test de risque en ligne est la plupart du temps un premier pas: selon les réponses à quelques questions, on sait s’il faut consulter un médecin pour des symptômes comme la fatigue diurne ou le ronflement. Avec un examen fait au laboratoire du sommeil ou avec un appareil mobile qui mesure les arrêts respiratoires durant le sommeil, on peut poser un diagnostic d’apnées du sommeil définitif. Pour diagnostiquer l’asthme et la bronchopathie clinique obstructive (BPCO), on recourt au test de la fonction pulmonaire avec un spiromètre: on mesure le volume et le flux d’air respiré. Les résultats montrent si les voies respiratoires sont ouvertes ou rétrécies. Une spirométrie s’effectue rapidement et est normalement indolore.

Test de risque en ligne et diagnostic médical

Il y a de nos jours aussi d’autres maladies pulmonaires et des voies respiratoires qui se détectent et se diagnos tiquent plus rapidement et plus simplement. Par exemple, A propos: le test en ligne pour la BPCO donne une pre mière information sur votre risque d’avoir cette maladie:

www.liguepulmonaire.ch/bpco

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Des tr ains enfumés à un air meilleur

Compartiment fumeur 1 ère classe CFF, 1960 (SBB Historic)

La perception du tabagisme a beaucoup évolué au cours des dernières décennies, passant de l’excitant décontracté au produit cancérigène qui rend dépendant. Simone Hilber, responsable du projet «Apprentissage sans fumée», montre les étapes qu’il a fallu franchir pour y parvenir.

La fumée des guérisseurs

Le tabac existe depuis des centaines d’années déjà, et donc le tabagisme aussi. A l’origine, réservé aux gué risseurs et aux prêtres, son usage s’est répandu au 15 e siècle et a entamé sa marche victorieuse au début du 20 e siècle. Fumer n’était alors plus seulement réservé aux hommes, mais fumer était aussi «cool» et sexy pour les femmes. Dans les années 50, il était même recommandé par la médecine de fumer en conduisant: la nicotine maintenait éveillé et contribuait à la sécuri té du trafic. Dans les films, dans les talkshows de la TV, dans le train, en auto, dans les restaurants, au bureau, dans les bons bistrots: on fumait partout.

La relation démontrée

Au milieu des années 60, diverses études montrent pour la première fois l’influence de la consommation de tabac sur la survenue de la bronchite chronique, du cancer du poumon et d’autres maladies pulmonaires. Les résultats de ces études ont déterminé la Ligue pul monaire (qui s’appelait encore «Association suisse contre la tuberculose et les maladies pulmonaires») à s’engager dans l’étude des conséquences de la consommation du tabac et dans sa prévention. Nous nous sommes asso ciés à la Ligue suisse contre le cancer et à d’autres organisations pour fonder en 1973 l’Association suisse pour la prévention du tabagisme (AT).

que les adolescents ne commencent jamais à fumer.»

Simone Hilber

Responsable du projet «Apprentissage sans fumée», Ligue pulmonaire Saint-Gall

Premiers succès

Grand succès: depuis 2003, il entre 2,6 centimes par paquet de cigarettes dans le Fonds de prévention du tabagisme qui finance des projets de prévention. Mais la fumée du tabac n’est pas seule à contribuer à la survenue des maladies respiratoires, il y a aussi la pol lution de l’air en général. A partir de 2004, la Ligue pulmonaire renforça par conséquent ses activités dans des domaines comme la politique, la prévention et la promotion de la santé. L’industrie automobile s’est en gagée à équiper ses nouveaux véhicules diesel de filtres à particules. En outre, la Ligue pulmonaire com mença à informer sur des sujets comme l’ozone, les poussières fines ou les polluants de l’habitat. Au niveau politique, la Ligue pulmonaire a mis l’accent sur la protection contre le tabagisme passif et l’interdiction de fumer dans les lieux publics.

Protection contre le tabagisme passif

En 2009, nous avons lancé l’initiative populaire «Protec tion contre le tabagisme passif», et avons récolté 133 000 signatures en moins d’une année. L’objectif de cette ini tiative était de protéger les employées et employés du tabagisme passif, en particulier dans la restauration. Elle a été rejetée par le peuple en 2012. Avec la loi fédérale pour la protection contre le tabagisme passif, en vigueur depuis 2010, on a aujourd’hui dans la plupart des en droits une protection efficace contre les effets nocifs du tabagisme passif. Le but des cours pour cesser de fumer et de projets comme «Apprentissage sans fumée» et «Entreprise sans fumée» est d’amener toujours plus d’adolescents et d’adultes à cesser de fumer ou de veiller à ce qu’ils ne commencent pas du tout à fumer. A propos: depuis décembre 2005 déjà, il est interdit de fumer dans les trains CFF.

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INTERVIEW

Ce que révèle un regard dans le futur

Que nous réserve la médecine de demain? A quoi ressemblent le patient et la patiente de demain? Dr Stephan Sigrist, chef du laboratoire d’idées W.I.R.E., jette pour nous un regard dans le futur.

Texte: Sarah Schmid • Photo: m. à. d.

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Dr Stephan Sigrist

Etre bien informés et codécideurs lors du choix thérapeutique – sont-ce là les patients du futur?

Oui et non. Il est vrai que les patients s’informent de mieux en mieux et demandent à participer au choix de leur trai tement. Mais l’image de patients «bien» informés n’est correcte qu’en partie. Grâce à l’Internet, nous disposons, il est vrai, de plus d’informations, mais cela ne signifie pas automatiquement que nous sommes également bien infor més. Car nous ne devons pas seulement comprendre les informations, mais aussi les classer. Et c’est justement avec ce classement que la plupart des gens ont des difficultés. En outre, il faut être conscient qu’il y a aussi avec Internet une distorsion en direction des maladies graves: si l’on fait une recherche sur les douleurs abdominales, les forums de santé ne traitent en général que les cas les plus graves. Internet laisse alors la plupart des gens plus inquiets que bien informés. Et ces incertitudes auront tendance à aug menter plutôt qu’à diminuer.

Dans quelle mesure le rôle des médecins va-t-il aussi changer?

Alors qu’avant, il lui suffisait d’être compétent dans sa spécialité, les patients d’aujourd’hui attendent du corps médical d’être davantage conseillés. Comme les patients s’informent de plus en plus par eux-mêmes, ils sont ca pables de mieux exprimer leurs besoins et veulent être impliqués dans le choix de leur traitement. Dans cette constellation, le rôle du médecin devient plutôt celui du conseiller qui aide le patient à décider du traitement qui lui convient.

La technicisation a une grande influence, surtout sur la médecine. Ne consulterons-nous bientôt notre médecin

plus que par vidéoconférence et des robots seront-ils en charge de la salle d’opération?

Les robots en salle d’opération sont une réalité depuis long temps. Et à l’avenir aussi, le progrès technique pénétrera toujours plus profondément dans la salle d’opération. Ce pendant, les robots n’investiront pas totalement les salles d’opération. Ils resteront des assistants. Hormis les robots, on teste déjà la télémédecine: aux Etats-Unis, les patients peuvent dialoguer avec leur médecin dans un cabinet de consultation virtuel et, en Irlande, des «Telepresence Ro bots» sont en test. Par écran interposé, le médecin se dé place quasiment sur un robot et rend visite à ses patients sans être réellement présent sur place. Ces développements en sont encore à leurs premiers balbutiements. Dans les prochaines décennies, il s’agira de trouver ce qui pourra être effectivement transféré à la technique et quelles tâches devront absolument être effectuées par un médecin ou par du personnel soignant.

Quelle sera la place de la prévention à l’avenir?

Aux yeux du scientifique, on ne peut s’empêcher de dire que notre système de santé actuel ne peut encore être fi nancé que si des mesures préventives sont prises. Prenons l’exemple du diabète de type 2: le traitement est onéreux et le nombre de malades ne cesse d’augmenter bien qu’il

«Notre système de santé actuel ne peut être financé que si on agit préventivement.» «La proximité avec les patients devient indispensable avec l’augmentation de la technici sation et la spécialisation des médecins.»

Quelle sera l’importance d’organisations comme la Ligue pulmonaire à l’avenir?

Là, il y a en fait deux scénarios possibles: en tant que lien entre le corps médical et les patients, il se peut que l’im portance des organisations de patients décroisse si l’on considère que les patientes et les patients disposent de plus en plus de canaux de communication avec leurs médecins. Mais il me paraît plus vraisemblable qu’à l’avenir, les or ganisations de patients prendront encore plus d’importance parce que leur force réside dans leur proximité des per sonnes concernées. Et une telle proximité devient indispen sable avec l’augmentation de la technicisation et de la spé cialisation des médecins. Mais se pose alors un défi pour ces organisations, celui de ne pas perdre cette proximité des patientes et des patients malgré la professionnalisation croissante et la croissance de l’organisation. Pour moi, une chose est claire: personne ne sait exactement de quoi de main sera fait. C’est pourquoi, la Ligue pulmonaire ne de vrait pas se livrer sans autres au futur, mais être elle-même toujours active et sélectionner les champs d’activité dans lesquels elle peut apporter une valeur ajoutée, et ce sont ces champs-là qu’elle devrait attaquer. C’est ainsi qu’elle sera le mieux armée pour affronter l’avenir.

existe des mesures de prévention efficaces. Mais la préven tion est, comme avant, dans une situation difficile car les effets bénéfiques des mesures de prévention sont difficile ment démontrables et ne se voient très souvent qu’à long terme. Et, nous les hommes, ne sommes pas très forts pour modifier quelque chose lorsque nous ne lui trouvons aucun résultat immédiat. Cette attitude à l’égard de la prévention pourrait changer avec l’amélioration des techniques dia gnostiques, comme par exemple le diagnostic génétique: si un test pouvait me dire aujourd’hui que je cours un risque important de souffrir d’ostéoporose, ma motivation serait alors probablement plus élevée de modifier quelque chose à mon mode de vie. Bien évidemment, de tels pro cédés diagnostiques n’ont pas que du bon puisqu’on risque d’avoir de plus en plus de «malades potentiels», c’est-à-dire de gens qui savent qu’ils ont une prédisposition pour une maladie.

W.I.R.E.: le laboratoire d’idées pour l’économie, la société et les sciences de la vie

W.I.R.E. est un laboratoire d’idées suisse indépen dant qui se préoccupe des développements globaux dans l’économie, la société et les sciences de la vie. Ses objectifs sont la confrontation critique avec les points de vue établis, la création de transparence sur les tendances actuelles, ainsi que l’élaboration de nouveaux concepts et idées pour l’avenir. Sur la base d’une compréhension interdisciplinaire de la recher che, W.I.R.E. fonctionne comme laboratoire pour l’échange entre la science et la pratique et comme plateforme pour les réseaux entre acteurs et pen seurs de divers secteurs d’activités et de connaissances.

www.thewire.ch

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CARTOON

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CONCOURS

Un bol d’air à Feusisberg

Gagnez deux nuitées au Panorama Resort & Spa à Feusisberg d’une valeur de 1 280 francs. Vous passerez la nuit dans l’Asian Junior Suite pour deux personnes avec une vue fantastique sur le lac, commencerez votre journée avec le petit-déjeuner buffet au cham pagne et bénéficierez de l’accès gratuit à l’Akari Spa. www.panoramaresort.ch.

De plus, nous tirerons au sort parmi toutes les réponses justes 10 bouteilles thermos Sigg produites exclusivement pour l’an niversaire de la Ligue pulmonaire.

Con cours

Participez main tenant sous: [email protected]

Questions du concours:

Quand la «Commission centrale suisse contre la tuberculose» (la Ligue pulmonaire d’aujourd’hui) a-t-elle commencé son travail?

A: 1903 B: 1911

Indice: la bonne réponse se trouve quelque part dans ce magazine Et participez ainsi au concours du jubilé en répondant à la ques tion et en envoyant votre réponse (A ou B) d’ici au 30 septembre 2014 par email à [email protected] avec Concerne «Concours», votre nom et votre adresse ou par carte postale à la Ligue pulmonaire suisse, Concours vivo, Chutzenstrasse 10, 3007 Berne. La gag nante/le gagnant sera tiré/e au sort parmi toutes les réponses correctes. Bonne chance! Le prix est mis à disposition par l’hôtel Panorama Resort & Spa à Feusisberg.

Conditions de participation: la participation est ouverte à toutes les personnes domiciliées en Suisse à l’exclusion des collaboratrices et collaborateurs de la Ligue pulmonaire ainsi que des agences et des fournisseurs collaborant à ce magazine et des membres de leur famille. La participation est gratuite. Les prix ne peuvent être remis en espèces, le concours ne don nera lieu à aucune correspondance. Le nom du gagnant/de la gagnante sera publié dans le prochain numéro.

Le gagnant du dernier tirage au sort – deux nuitées au Tessin – est J. Amherdt de Sion. Félicitations!

PLANÈTE SANTÉ

PLaneTeSanTe.ch/SaLon

Du 13 au 16 novembre, un salon entièrement dédié à la santé est organisé par les éditions Médecine et Hygiène et réunira les plus importantes institutions actives dans le domaine. Premier événement grand public accueilli dans le tout nouveau SwissTech Convention Center de l’EPFL, dont l’architecture est unique en Suisse Romande, le Salon Planète Santé live est une invitation à prendre sa santé en main. Plus de 100 conférences et débats sont prévus avec des spécialistes de renom ainsi que de nombreuses animations. La Ligue pulmonaire sera présente, parmi de nombreux acteurs de la santé (hôpitaux, associations, facultés de médecine, etc.). Des tests, des jeux, des informations sont prévus sur notre stand autour de deux thèmes : le sommeil et les poumons. Nous nous réjouissons de votre visite !

bon Pour une inviTaTion oFFerTe Par : code d’enTrée à PréSenTer à L’enTrée du SaLon

SwissTech Convention Center (EPFL) Du 13 au 16 novembre 2014 Jeudi, vendredi et samedi : 10 h 00 – 19 h 00 Dimanche : 10 h 00 – 18 h 00

planetesante.ch/salon

Nom et prénom email Adresse Valable pour une réduction de 20% sur le voyage en train et le transfert. Infos : cff.ch/planetesante Code postal et ville

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SwissTech Convention Center (EPFL) Du 13 au 16 novembre 2014 Jeudi, vendredi et samedi : 10 h 00 – 19 h 00 Dimanche : 10 h 00 – 18 h 00

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Nom et prénom email Adresse Valable pour une réduction de 20% sur le voyage en train et le transfert. Infos : cff.ch/planetesante Code postal et ville 19

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La Ligue pulmonaire fait bouger les choses dans toute la Suisse

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La Ligue pulmonaire suisse est constituée de 23 ligues pulmonaires cantonales, des organes centraux et du siège national.

Ligue pulmonaire suisse

Chutzenstrasse 10 3007 Berne Tél. 031 378 20 50 Fax 031 378 20 51 [email protected]

www.liguepulmonaire.ch

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