La danse moderne aux États-Unis

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La danse moderne aux
États-Unis
1960 - 1990
Les années 1960 aux États-Unis
• Plusieurs mouvements de contestation et luttes idéologiques contre :
 Guerres
 Consumérisme
 Élitisme
 Violence sociale
 Racisme
• En danse :
 exploration d’autres lieux de représentation
 décloisonnement des disciplines artistiques
 corps comme acteur de l’histoire
 postmoderne = 2 ruptures : ballet et moderne
Rappel des années 60
« NON au spectacle, non à la virtuosité, non aux transformations et à la magie et
aux faux-semblants, non au glamour et à la transcendance de l’image de
vedette, non aux héros, non aux antihéros, non à l’imagerie trash, non à
l’implication de l’acteur ou du spectateur, non au style, non à la séduction, du
spectateur par la finauderie de l’acteur, non à l’excentricité, non à l’émotion ou
au fait d’être ému. » (Yvonne Rainer, 1974, p. 67)
« La seule manière dont la danse modern peut survivre consiste à offrir largement
ses oeuvres sous ses meilleures formes à un large public ...[par]... l’éducation àla
danse ... disséminant des informations relatives à la danse … en éclairant l’histoire
de la danse moderne américaine, et … en divertissant. » (Alvin Ailey)
Rappel de la danse moderne (1960)
• La danse moderne a trouvé son identité dans le monde de l’art, ses références.
• L’heure du changement était venue de nouveau.
• Rébellion sociale de la danse moderne américaine questionnant ce status quo.
? objectif de la danse moderne = exploration des éléments du mouvement ou
expression personnelle ou culturelle ou narration ou politiques
? mouvement = naturel ou artificiel
• Post-modernistes
 rejet des enseignements de Cunningham (ex. importance de la technique,
élitisme, virtuosité, intégration de la tradition);
 conscience de l’appartenance à l’histoire;
 ne sont ni inventeurs de techniques, ni maîtres;
 transforme les acquis de Cunningham (dont les processus de création) et
complète la rupture avec la tradition.
Rappel de la danse moderne (1960)
• Ann Halprin
 enseignement fondé sur improvisation, conscience du corps, liberté sensorielle;
 autour d’elle : Simone Forti, Yvonne Rainer, Trisha Brown;
• Se retrouvent tous à New York dans atelier de Robert Dunn :
 expérimentations
 ateliers physiques
 usage de l’aléatoire
 exploration instruments de composition
• Période Judson Church Theater à New York City (1962-1968)
 danseurs d’avant-garde dont Yvonne Rainer, Trisha Brown, Steve Paxton,
Deborah Hay, Meredith Monk, Lucinda Childs
 premier spectacle : 3 heures de performance
 communauté de points de vue, solidarité, goût de l’expérimentation
 nouvelles formes de production, nouveaux lieux
 expérimente la répétition.
Yvonne Rainer (1934)
• Remise en question de la véritable nature de la danse en considérant le
mouvement comme un moyen de résoudre des problèmes, pas de s’exprimer.
• Résume à elle seule les préoccupations post-modernistes avec son No
Manifesto (1965).
• Le révolutionnaire Trio A :
 réduction de la danse ou minimalisme (recherché par de nombreux chorégraphes
Judson)
• The Mind is a Muscle : refus de
 hiérarchie entre corps spécialisé et entraîné
 virtuosité
 variation à partir d’un même mouvement
 dramatisation du mouvement dansé
 procédures narratives
• Engagée dans la mouvance féministe, dénonce la guerre avec ses protest
dances
• Évolue plus tard vers le cinéma expérimental vers 1972.
Yvonne Rainer (1934)
•
•
•
•
•
retour aux sources
conscience de la gravité
conscience de l’échelle humaine
utilisation de non danseurs.
mouvements quotidiens, corps piéton.
• lieux non conventionnels (rues, toits, parois, lofts, galeries, parcs) supprimant les
limites entre danseurs et spectateurs.
• participation du public.
Steve Paxton (1939)
• Gymnase, praticien d’arts martiaux
• Danse avec Halprin, ateliers de Dunn, puis chez Limon et Cunningham.
• Co-fonde la Judson puis le collectif Grand Union.
• S’intéresse à l’analyse du mouvement.
• À la Judson, développe le contact improvisation :
 deviendra une véritable technique
 permet d’exprimer des enjeux politiques
 redistribution des forces et partage de poids
 bouleverse les relations sociales conventionnelles
 touche aux tabous avec le toucher
 oeuvre est un projet instable qui échappe aux lois du marché
 offre un nouveau champ d’exploration.
Simone Forti (1935)
• Étudie arts plastiques, danse avec Halprin, ateliers de Dunn.
• Fait des constructions vivantes comme dans Huddle (1961).
• Travaille avec la parole.
• Observe animaux, plantes et jeunes enfants et transfère les mouvements
d’avant la socialisation aux adultes : Planet (1976).
• Crée la Simone Forti Troupe (1986-1991) : land portraits.
• Spectacles poétiques, espace est un paysage.
• Enseigne partout dans le monde.
Trisha Brown (1936)
• Étudie ballet, claquettes, acrobatie, jazz, Graham, Limon, Halprin, Dunn.
• Co-fonde la Judson.
• Interroge la danse : comment donner une structure chorégraphique à ce
que je ne connais pas ? Où commence la danse ?
• Fonde sa compagnie en 1970.
• Mouvements quotidiens, corps piéton
• Lieux non conventionnels (rues, toits, parois, lofts, galeries, parcs)
Trisha Brown (1936)
• Explore les jeux de la gravité : Equipment Pieces, Roof Piece (1973),
déséquilibres, tensions verticales-horizontaless
• Travaille ensuite par accumulation.
• Corps mobilier, comme objet fonctionnel.
• Chorégraphie ludique et imprévisible.
• Crée aussi des opéras complets.
• Son travail se caractérise par collaborations interdisciplinaires (dont avec
Robert Rauschenberg)
Alvin Ailey (1931-1989)
• La danse sert à communiquer avec les gens qui font partie de ce processus.
• Chorégraphies intégrant des thèmes contemporains et historiques.
• Répertoire de Alvin Ailey American Dance Theater et de la Ailey School :
insiste sur la tradition noire et décrit la ségrégation et le rôle de la foi.
• Oeuvres sur la culture afro-américaine : Blues Suite et Revelations (tirées de
Blood memory).
• Explore l’identité ethnique par le biais de la danse.
• Influence notable sur Dianne McIntyre (1946) qui travaillera dans la
décennie 1970 sur esclavage, migration vers le nord des noirs en
rapprochant musique et mouvement (Sounds in Motion).
• Expressionnisme
Modernisme tardif et
styles mélangés (1970)
• Chorégraphies intégrant des thèmes contemporains et historiques.
• Les expérimentalistes des années 1960 ont continué dans les années 70.
• Les chorégraphes classés dans catégories de la danse moderne :
 technique : Lar Lubovitch, Lucinda Childs, Twyla Tharp
technique/anti-danse : Meredith, Monk, Pilobolus et Anna Halprin.
Intention = réinventer l’idée de la danse et chacun est unique dans son
approche.
• Formes de la postmodern dance multiples et évoluent dans plusieurs
directions
Lucinda Childs (1940)
• Étudie ballet, théâtre et moderne auprès de Holm, Cunningham et Dunn.
• Fonde sa compagnie en 1973.
• Minimalisme répétitif avec variation, mouvement perpétuel, vertige des
répétitions vocales, proche de la transe
• Marches obstinées se transforment en figure géométriques
• Influencée par la danse baroque et orientale.
• S’intéresse à la perception du mouvement par le danseur et le spectateur.
• Réinvestit la scène traditionnelle pour y explorer les structures complexes :
 parcours géométriques des danses de cour
 paramètres spatio-temporels, superposition, découpage, collage
• Gestuelle influencée par rapport à la musique.
Einstein on the Beach (1976)
• Superproduction d’opéra contemporain de Robert Wilson et Philip Glass.
• Chorégraphie : Andy Degroat.
• Interprété par Lucinda Childs, Sheryl Sutton, Dana Reitz, Richard
Morrison.
• Présentée au Festival d’Avignon.
• Œuvre majeure qui dure 5 heures.
• Danse, musique et théâtre se côtoient.
• Chanteurs parlent, danseurs marchent, actrice rêve.
• Einstein : ouverture sur le cosmos, relativité du temps, sensation d’infini
• Décloisonnement des éléments du spectacle traditionnel
Twyla Tharp (1940)
• Étudie Graham, Cunningham, musique et histoire de l’art.
• Fonde la Twyla Tharp Dance en 1965.
• Intérêt marqué pour la musique.
• Représente le passage de l’avant-gardiste à artiste populaire, liée à la culture
populaire.
• Explorent espaces inhabituels.
• Très populaire, chorégraphie pour cinéma (Hair, 1978; Ragtime, 1980,
Amadeus, 1984).
• The Fugue (1970) : seul bruit des bottes sur plancher sonorisé.
• Mouvements répétitifs qui se décalent.
• Joue sur la rapidité, l’humour
Les années 1980
• Réduction des subventions sous Reagan, tournées difficiles.
• Sida, vécu comme une punition, favorise le retour du puritanisme et de
nouvelles formes d’expression comme le break-dance, le rap, le hip-hop.
• Nouvelle génération d’innovateurs de danse moderne :
 Next Wave
 s’appuie sur le métissage des cultures et des genres, beaucoup minorités
 cherche son identité dans langage artistique
 danse marginalisée
• Manipule différentes méthodes et attitudes de danse.
• Cherche de nouveaux moyens de présenter la danse.
• Lutte avec leurs histoires et questions d’identité.
• Place le mouvement dans un contexte multidisciplinaire (texte, musique,
scène, costume, multimédia, technologie)
Bill T-Jones (1952)
• Sportif et comédien, étudie danse à l’université.
• Crée des oeuvres qui ne sont pas tout à fait définies comme de la danse noire.
• Co-fonde la Bill T. Jones/Arnie Zane Dance Company en 1983 (après 11 ans de
duos) :
 utilise improvisation, danse-contact, narration personnelle, commentaires
sociaux, texte, etc.
 leurs relations interraciales = catalyseur, mais répertoire varie au niveau du
sujet et du style.
• Nombreuses oeuvres sont inspirées de l’histoire afro-américaine comme Fondly Do
We Hope..., Fervently Do We Pray (basée sur la vie du président américain Lincoln).
• Jones aborde des sujets difficiles comme dans Still/Here où il explore la survie face
au SIDA (qui a emporté Zane en 1988) et l’exclusion (There Where So Many, 1993)
• Collabore à l’opéra et au théâtre.
• Revendicateur, séducteur
• Représente les ambiguïtés sociales : angoisse et engagement.
Mark Morris (1956)
• Étudie danse espagnole, ballet, danse folklorique.
• Danse pour Lubovitch.
• Fonde le Mark Morris Dance Group en 1980.
• Reconnu pour la diversité de son répertoire et sa musicalité.
• Son oeuvre est variée : solos, longues œuvres, chorégraphies pour ballet et opéra
• The Hard Nut (une mise à jour moderne de Nutcracker).
• Succède à Béjart au Ballet du théâtre de la Monnaie en 1988.
• White Oak Project en 1990.
• Explore amour et mort.
• Utilise musique vocale.
Conclusion
• Rejet du ballet par la danse moderne au départ et influence mutuelle à la fin du
siècle.
• Centaines de chorégraphes de danse moderne américaine créent encore des œuvres,
aux Etats-Unis et ailleurs, dans la lignée de leurs mentors.
• Innovation toujours présente, constante évolution.
• Intégration des voyages, des autres cultures, des techniques d’outre-mer.
 Butoh (Japon)
 théâtre de danse de Pina Bausch (Allemagne)
 danse classique indienne
 danse chinoise (Shen Wei Dance Arts)
 capoeira et autres danses et formes de mouvement d’Amérique du Sud (Bruno
Beltrão/Grupo de Rua of Brazil et DanceBrazil).
• Danse moderne = mode d’expression
Références
• Banes, Sally. (1979). Terpsichore in Sneakers: Post-Modern Dance. Boston : Houghton
Mifflin Company.
• Bourcier, Paul. (1978). Histoire de la danse en occident : du romantique au contemporain.
Paris : Seuil.
• Dictionnaire de la danse, éd. 1999, Paris : Librairie Larousse / Bordas.
• Michel, Marcelle et Ginot, Isabelle. 1998. La danse au XXie siècle. Larousse : Paris.
• Rainer, Yvonne. (1974). Work 1961-73. New York, The Presses of Nova Scotia
College of art and Design of New York University.